AU TCHAD, LA SITUATION EST SOUS CONTRÔLE, SELON ABDERAMANE KOULAMALLAH
Après des tirs nourris signalés près du palais présidentiel à N'Djamena, le ministre d’État et porte-parole du gouvernement a affirmé que la situation est maîtrisée.
Des échanges de tirs ont éclaté au centre-ville de N'Djamena, près du palais présidentiel, semant la panique au sein de la population. Si aucune déclaration officielle n’a encore été faite pour expliquer les événements, des sources évoquent une attaque attribuée par des hommes armés contre la présidence. Le ministre d’État, Abderamane Koulamallah, a assuré que la situation est sous contrôle, promettant des éclaircissements dans les prochaines heures.
Des tirs nourris ont été entendus ce mercredi 8 janvier 2025 au centre-ville de N'Djamena, particulièrement aux abords du palais présidentiel. Ces événements ont suscité de vives inquiétudes au sein de la population. Jusqu'à présent, aucune communication officielle n'a été faite pour informer les citoyens sur les causes de cet incident. Toutefois, certaines sources parlent d'attaque menée par des éléments des hommes armés visant la présidence.
Le ministre d’État, ministre des Affaires Étrangères et porte-parole du Gouvernement, Abderamane Koulamallah, s’est brièvement exprimé depuis la présidence de la République dans une vidéo entouré des hommes de tenues. Lors de son intervention diffusée en direct sur son compte facebook, il a qualifié les événements "d’incident" et a tenu à rassurer la population en affirmant que "la situation est sous contrôle". Il a promis de revenir ultérieurement avec des précisions pour éclaircir ce qui s’est réellement passé.
TIRS NOURRIS DANS LE CENTRE DE N'DJAMENA, PRÈS DE LA PRÉSIDENCE
Alors que les tirs se poursuivaient vers 20H45 (19H45 GMT), une source sécuritaire tchadienne a indiqué à l'AFP que des hommes armés ont attaqué l'intérieur du palais présidentiel. Les autorités tchadiennes n'ont elles fait aucune déclaration.
Des tirs nourris ont été entendus mercredi soir dans le centre de la capitale tchadienne N'Djamena, près de la présidence, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Alors que les tirs se poursuivaient vers 20H45 (19H45 GMT), une source sécuritaire tchadienne a indiqué à l'AFP que des hommes armés ont attaqué l'intérieur du palais présidentiel. Les autorités tchadiennes n'ont elles fait aucune déclaration.
Toutes les voies menant vers la présidence sont fermées à la circulation. Des chars sont sortis dans les rues, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ces tirs ont eu lieu quelques heures après la visite à N'Djamena du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, qui a eu plusieurs entretiens avec des dirigeants tchadiens, dont un à la présidence avec le chef de l'Etat Mahamat Idriss Déby Itno.
Le Tchad a annoncé par surprise fin novembre dernier qu'il mettait fin à l'accord militaire entre Paris et N'Djamena, actant la fin de soixante ans de coopération militaire depuis la fin de la colonisation française.
En mai dernier, se sont achevées à N'Djamena trois années de transition, avec l'élection de Mahamat Idriss Déby, porté au pouvoir par une junte militaire après la mort de son père Idriss Déby, tué par des rebelles au front en 2021.
Menacé par des offensives rebelles, Déby père avait pu compter sur l'appui de l'armée française pour repousser celles-ci en 2008 puis en 2019.
VERS UN NOUVEAU PACTE SOCIAL AVANT MAI 2025
Le président Faye engage le gouvernement à conclure un accord avec les syndicats et les employeurs pour améliorer les conditions de vie des citoyens, en renforçant les filets sociaux et la solidarité nationale.
Changement dans la présentation du communiqué du Conseil des ministres. En lieu et place du document physique, c’est le porte-parole du gouvernement qui est apparu à la télévision pour en donner les décisions phares prises par le chef de l’Etat.
1 – Nouveau pacte social avant mai
Le président Bassirou Diomaye Faye souligne la nécessité d’améliorer la qualité de vie des citoyens, notamment par la mise en place de filets sociaux, le renforcement de fonds de solidarité nationale, la restructuration de programmes sociaux, et l’actualisation du registre national unique afin de cibler avec précision les ménages vulnérables.
Dans le cadre de la pacification et de la stabilisation du climat social, un nouveau pacte social sera conclu avec les centrales syndicales et les organisations d’employeurs avant le 1er mai.
2 – Economie : réunion du Comité Cos-Pétrogaz
Le président de la République a réaffirmé sa vision d’une économie souveraine, endogène, territorialisée et résiliente.
Ainsi, une importance capitale est accordée à la finalisation du projet de loi sur la souveraineté économique destinée à protéger les secteurs stratégiques tels que le pétrole et le gaz, et à renforcer les intérêts des entreprises nationales particulièrement dans le secteur privé.
Dans le cadre de la gestion transparente et efficiente des ressources naturelles, la nouvelle composition du Comité Cos-Pétrogaz se réunira avant fin avril 2025.
Le développement économique régional, quant à lui, se fera par la mise en valeur des pôles territoires de manière à maximiser leur potentiel d’emploi à travers des projets structurants. L’objectif est de faire passer la part de Dakar dans le PIB national de 46 à 29% d’ici 2050.
La maîtrise du coût de la vie passera au plan structurel par le développement de la souveraineté alimentaire du Sénégal en soutenant largement le secteur primaire et l’agriculture en particulier.
Toujours, selon le Conseil des ministres, « le gouvernement a déjà consenti un effort budgétaire de 140 milliards de francs CFA pour atténuer les pressions conjoncturelles sur les prix, et sera intransigeant sur le respect des prix intérieurs ».
3 – JOJ 2026, une priorité
Le Président Bassioru Diomaye Faye a aussi évoqué les Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) 2026 que le Sénégal va organiser. Il a, ainsi, exigé une « supervision rigoureuse de l’avancement des projets afin de garantir leur livraison à temps ».
4 – Le Premier ministre va désormais valider les dépenses d’investissement
Pour le Premier ministre, le souci de l’exécution des politiques publiques a été évoqué. De ce fait, Ousmane Sonko a annoncé la mise en place d’un dispositif renforcé pour le pilotage, le suivi et l’évaluation des programmes et projets découlant des 26 objectifs stratégiques et des réformes du plan quinquennal 2025-2029.
La rationalisation, la priorisation et l’utilisation des ressources publiques restent un enjeu majeur pour le gouvernement. C’est pourquoi, le Premier ministre a décidé que toutes les dépenses d’investissement seront validées à son niveau. Un tableau prévisionnel des opérations financières de l’Etat sera soumis par quinzaine.
5 – Législatif : deux projets de lois importants
Deux projets de lois d’envergure ont été adoptés par le Conseil des ministres. D’abord, le projet de loi portant réglementation de la microfinance, en application des directives de l’UEMOA. Ce texte consolide la gouvernance du système de microfinance en finance, renforce la protection des épargnants, encourage l’inclusion financière, favorise la mobilisation de l’épargne nationale, et intègre des innovations qui sont le champ de la finance islamique.
Ensuite, le Projet de loi portant réglementation bancaire qui internalise la loi uniforme relative à la réglementation bancaire dans les Etats membres de l’UEMOA. Il renforce la gouvernance globale du système bancaire, assure une meillleure cohérence de son cadre réglementaire, et prévoit, au-delà de la supervision, la mise en place d’un dispositif de résolution.
NOUVELLE APPROCHE POUR LE COMPTE-RENDU DU CONSEIL DES MINISTRES
Désormais, le porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré, ou les ministres concernés se relaieront pour informer directement les citoyens.
Le gouvernement a initié, mercredi, une nouvelle approche du compte-rendu du Conseil des ministres qui se veut ‘’plus interactive et plus simplifiée’’ en lieu et place de la lecture du communiqué par un journaliste de la télévision nationale.
‘’Dans son souci de modernisation et d’accessibilité à l’information gouvernementale, nous inaugurons une nouvelle approche plus interactive, plus simplifiée pour vous informer des décisions prises en Conseil des ministres’’, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré, en faisant le compte rendu de la réunion du Conseil des ministres.
Dans cet élément diffusé sur la RTS, il a expliqué que »cette innovation a pour but de mieux informer des décisions et orientations et engager chaque citoyen autour des actions gouvernementales’’.
Ainsi, le porte-parole du gouvernement ou au besoin les autres ministres sur les questions relevant de leurs départements, se succéderont devant le pupitre pour rapporter les décisions prises en conseil des ministres, a-t-il ajouté.
Le communiqué du Conseil des ministres était jusqu’ici lu par un journaliste de la télévision publique nationale- RTS.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily
LE CNRA VICTIME DE L'HYPERPRÉSIDENTIALISME
EXCLUSIF SENEPLUS - C'est l'antithèse d'une structure démocratique et indépendante. La rupture ne peut se faire en recyclant les vieilles méthodes et les institutions de l’ancien régime
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 08/01/2025
Le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) n’est ni démocratique, ni transparent, ni indépendant. Ses membres sont nommés par le pouvoir exclusif du président de la République.
C’est ce qui est à la base de la déplorable situation créée récemment par la nomination d’un de ses nouveaux conseillers.
La loi N°2006 du 4 janvier 2006 qui établit l’institution proclame en effet en son article 3 que c’est le président de la République qui « nomme » les neuf membres que sont :
Le président de l’Institution ;
Un membre issu des mouvements des associations féminines ;
Un membre issu du milieu des professionnels de la communication audiovisuelle ;
Une personnalité qualifiée du milieu des arts ;
Une personnalité qualifiée du milieu des lettres ;
Un membre issu de la communauté universitaire ;
Un membre issu des mouvements des droits de l’homme ;
Un membre issu du Conseil national de la Jeunesse ;
Un membre issu des associations de personnes du troisième âge »
La loi ne prévoit aucune participation des instances que les personnalités nommées sont censées représenter ni de l’Assemblée Nationale ni d’aucun corps de la société ou de l’Etat.
Les meilleures pratiques en Afrique
On ne retrouve pareil pouvoir absolu du président de la République dans aucun des organes de régulations des pays d’Afrique considérés comme des bonnes pratiques en matière de gestion et de fonctionnement des organes de régulation des médias.
Au Bénin, La Haute Autorité de L’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) est composée « de neuf (9) membres nommés par décret pris en Conseil des ministres par le président de la République. Mais seules trois (3) de ces personnalités, dont au moins un juriste, sont désignées par le président de la République ; trois (3) personnalités, dont au moins un juriste, le sont par I‘Assemblée nationale et les trois (3) autres sont des professionnels des médias de l'audiovisuel et de la communication, dont deux (2) journalistes professionnels dont I‘un de l’audiovisuel et I‘autre de la presse écrite ; un technicien des télécommunications. Les professionnels des médias de l’audiovisuel et de la communication sont désignés par catégorie à la suite d'une élection organisée par la Haute autorité de I‘audiovisuel et de la communication sur l’ensemble du territoire national, avec l’appui technique de I’organe public en charge de la gestion des élections. »
Comme on le voit, la procédure est à la fois démocratique, transparente et participative et le président de la République n’y participe que partiellement.
Trois membres désignés par le président du Faso dont au moins un juriste et un journaliste ou un spécialiste de la communication ;
Deux membres désignés par le président de l’Assemblée nationale dont au moins un journaliste ou un spécialiste de la communication ;
Trois membres désignés par les associations professionnelles représentatives des médias dont un de la presse écrite ou en ligne, un de l’audiovisuel et un du secteur de la publicité.
Un membre désigné par le président du Conseil constitutionnel »
Là encore, l’influence de l’Exécutif est limitée par celui des organisations professionnelles, de l’Assemblée Nationale et du Conseil Constitutionnel.
En Afrique du Sud, les 8 conseillers et le président de l’Independent Communication Authority of South Africa (ICASA), l’autorité en charge de la régulation de l’audiovisuel, de la gestion des fréquences radioélectriques, des communications électroniques et des services postaux, sont nommés par le ministre en charge du secteur sur recommandation de l’Assemblée Nationale, après un appel public à candidature.
La loi spécifie que les personnes retenues doivent être reconnues pour « leurs opinions mesurées, pour leur engagement pour la liberté d’expression, leur ouverture d’esprit et doivent être représentatives d’un segment significatif de la population sud-africaine ». Elles doivent aussi être qualifiées dans différents domaines et notamment dans l’audiovisuel, les politiques de télécommunication, les technologies de l’information et de la communication, la gestion des fréquences, le journalisme, etc.
Elles doivent en outre s’astreindre à un « Code d’éthique et de déclaration d’intérêt » qui est un guide de déontologie et un rappel des principes de bonne conduite qui s’appliquent aux conseillers vis-à-vis de leurs collègues, de la profession et du public.
Vous avez dit rupture systémique ?
On se souvient que le CNRA a été mis en place par le régime d’Abdoulaye Wade en 2006 alors qu’il se préparait à briguer un deuxième mandat. Le président Macky Sall conservera l’institution en l’état, se contentant d’en confier la présidence dès 2012 au très respecté journaliste Babacar Touré.
Il s’agissait pour lui, comme pour ses prédécesseurs, de changer pour ne rien changer et pour garder en l’état cette « République de lettrés » qui permet cycliquement la transmission en douceur du pouvoir entre élites, en toute démocratie, dans le respect en apparence de tous les droits des citoyens et avec l’assentiment d’une pluralité de médias « indépendants ».
Or voici que le Pastef arrive au pouvoir par effraction, au prix de milliers de libertés confisquées, au prix du sacrifice suprême consenti par des centaines de jeunes citoyens, parce qu’il proclame la rupture avec l’ancien système de domination et d’aliénation !
Qu’il formule même le « Projet » traduit bientôt en « Vision 2050 » décliné en un « Agenda National de transformation à l’horizon 2050 » !
Or il continue à gérer les vies et les libertés des citoyens comme toujours, sans toucher aux institutions dont il a hérité, en usant comme auparavant du pouvoir suprême du président de la République et éventuellement du premier ministre.
Vivement les réformes
Or le scandale du CNRA indique ceci pour qui sait lire et entendre : la rupture promise par le Pastef ne peut pas se faire en recyclant les vieilles méthodes et les institutions de l’ancien régime. Les militants de Pastef nous l’ont signifié très clairement. Il convient à présent de mettre en œuvre, sans tarder, les grandes réformes annoncées par l’Agenda National de Transformation pour sa phase 1 en cours.
Il s’agit d’engager maintenant la réforme des institutions, la réforme budgétaire et celle foncière.
Les dirigeants et cadres de Pastef doivent se convaincre que c’est maintenant que la réalisation de ces grandes réformes doit être mise en œuvre sans plus tarder. C’est la condition sine qua non de la réussite de notre Projet.
par Ganoune Diop
L'AFRIQUE, UNE VOIE INCONTOURNABLE VERS L'AVENIR DE TOUTE LA FAMILLE HUMAINE
Le continent, qui compte déjà 265 millions de catholiques, voit son influence spirituelle grandir. Cette montée en puissance religieuse s'accompagne d'une responsabilité nouvelle : celle de promouvoir le dialogue interconfessionnel et la paix
Mes racines africaines m'incitent à partager cette réflexion. L'espoir que je nourris pour l'Afrique est justifié car le continent africain est en passe de devenir le futur épicentre des grandes religions du monde. Il est plus que jamais nécessaire d'œuvrer en faveur d'une coexistence pacifique dans la dignité de la différence. Les croyants ne peuvent ignorer la nouvelle réalité de notre monde induisant un nouveau paysage façonné par le rôle accru de l'Afrique, non seulement en termes de richesses en minéraux rares, comme l’uranium et le cobalt, l’or et le diamant, mais aussi et surtout en termes de ressources humaines.
L'Afrique est le continent le plus jeune avec 40 % de sa population âgée de moins de 15 ans.
La démographie religieuse est également significative. On y compte 700 millions de chrétiens, soit 49 % de la population, et 41 % de musulmans. Cette réalité actuelle nécessite un travail intentionnel et proactif pour que la paix et la solidarité se matérialisent au lieu de la rivalité, de la concurrence et des guerres.
Selon des statistiques récentes, en 2021, l'Afrique comptait 265 millions de catholiques, soit 19 % de la population catholique mondiale. D'ici 2050, la World Christian Database prévoit que l'Afrique représentera 32 % des catholiques du monde. L’Église orthodoxe a une présence significative en Afrique, en Éthiopie et en Érythrée mais aussi l’église Copte en Égypte. L'Église adventiste du septième jour en Afrique représente 44 % des membres dans le monde. L'Afrique compte actuellement environ 53 % des membres de la communion mondiale des anabaptistes-mennonites.
L'état du continent est caractérisé par la quête interconfessionnelle de paix et de justice. Au niveau des Nations unies, la réalité suivante mérite d'être mentionnée :
2024 marque la dernière année de ce que les Nations unies ont appelé la « Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine 2015-2024 : Reconnaissance, justice, développement ».
Contexte géopolitique et social actuel
Selon les chiffres publiés par vingt-et-une organisations spécialisées des Nations Unies, les morts causées par le sous-développement économique et social et l'extrême pauvreté dans les 122 pays du tiers-monde s'élèveront, en 2023, à plus de 61 millions d'êtres humains.
Les démographes estiment les ravages causés par la seconde guerre mondiale à18 millions d'hommes, de femmes et d'adolescents morts au combat, et entre 50 et 55 millions de civils tués.
En d'autres termes, la faim, la soif, les épidémies et les conflits causés par la pauvreté détruisent chaque année presque autant de vies humaines que la seconde guerre mondiale en six ans. [1]
Après la première guerre mondiale, la Société des Nations a été créée pour atténuer les conséquences de la guerre. Après la seconde guerre mondiale, une étape supplémentaire a été franchie avec la DUDH. Elle était considérée comme un baromètre qui pouvait contribuer à rendre les gens plus humains partout dans le monde. Le concept de génération de droits a vu le jour.
La classification des droits en fonction des générations a donné une légitimité aux droits des groupes et des minorités, aux minorités religieuses et non religieuses, aux droits des populations autochtones, toutes entités qui partagent l'espace social.
Les droits des peuples en tant que droits collectifs figurent dans les pactes des Nations unies en tant que droits de l'homme. Les experts qualifient les droits des minorités de droits de l'homme de la « troisième génération ». La première génération était axée sur les droits politiques et civils, la seconde sur les droits socio-économiques. Ces deux types de droits étaient axés sur les individus en tant que détenteurs de droits. La troisième génération est également appelée droits de l'homme « de solidarité ». Elle « comprend les droits à des biens tels que le développement, la paix, un environnement sain, la communication, l'assistance humanitaire et une part du patrimoine commun de l'humanité ».[2] Les droits des populations autochtones en tant que droits collectifs sont décrits comme la « quatrième génération » de droits de l'homme. [3]
La déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) a vu le jour à un moment critique de l'histoire de l'humanité. L'inhumanité manifestée au cours de la première et de la seconde guerre mondiale, l'holocauste et les divers génocides, le colonialisme et le pillage des ressources dans le monde entier ont contraint la famille humaine à se rendre compte qu'il était urgent de rédiger un document consensuel définissant clairement et adoptant une boussole morale universelle pour guider l'humanité dans ses relations interpersonnelles, sociales, internationales et géopolitiques. La famille des nations a atteint un moment critique où une réponse vitale et solide était nécessaire, afin que le traitement atroce des êtres humains ne se reproduise plus jamais, plus jamais.
Ce qui était en jeu, c'est la survie et la protection de la notion même ou de la réalité de ce que signifie être humain et quelles sont les responsabilités fondamentales à l'égard de chaque personne. Cet aspect ne doit pas être considéré comme secondaire par rapport à la notion de droits qui lui est associée. La question est plus profonde que les considérations juridiques ou législatives. Elle dépasse la simple restauration des droits. Un consensus autour d'une nouvelle vision devait être trouvé sur ce que signifie être humain.
Il s'agit là d'un point essentiel. Lorsque les gens s'accordent sur l'importance des droits de l'homme, c'est le bon aspect qui prime. Il est certainement urgent et nécessaire de mettre l'accent sur le bon aspect des droits de l'homme, compte tenu des nombreuses violations des droits de l'homme. Mais la dimension la plus fondamentale est la dimension humaine.
Un simple coup d'œil à ce que l'on a appelé les 9 traités fondamentaux révèle une tentative nécessaire de fixer des limites à ce qui est inacceptable dans la manière dont les êtres humains sont traités. Les maux et les injustices qui frappent chaque société sont liés aux discriminations, aux disparités économiques injustes, à la violation de l'intégrité physique des personnes et même à la privation du droit de vivre une vie paisible.
Les documents clés de l'ONU ont commencé à être diffusés. Les consultations politiques ont débouché sur plusieurs pactes, traités et déclarations. Plus précisément, ce que l'on appelle aujourd'hui les 9 principaux traités internationaux relatifs aux droits de l'homme ont été signés après la seconde guerre mondiale, lorsque la sombre inhumanité de la guerre a causé la perte de 60 millions de vies.
Les nations africaines font partie de la famille mondiale des nations. La majorité des États africains sont signataires des traités relatifs aux droits de l'homme, d'où la nécessité de se constituer partie des conversations mondiales.
« Parmi les nombreux instruments relatifs aux droits de l'homme élaborés sous ses auspices, l'ONU a désigné neuf d'entre eux comme des traités internationaux fondamentaux en matière de droits de l'homme. Cela inclut un traité sur les droits civils et politiques, un traité sur les droits économiques, sociaux et culturels, de traités visant à lutter contre la discrimination raciale et sexiste, des traités interdisant la torture et les disparitions forcées, et des traités protégeant les droits des enfants, des travailleurs migrants et des personnes handicapées ».
Le multilatéralisme a connu un essor considérable au lendemain des guerres mondiales. C’est une époque où l'importance de la personne humaine est à nouveau mise en exergue.
Je voudrais attirer votre attention sur le fait que le dénominateur commun de tous les pactes, conventions ou traités mentionnés en général est de délimiter, d'affirmer et de promouvoir l'aspect humain dans l'expression « droits de l'homme ».
Les hommes, les femmes et les enfants sont des êtres humains à part entière. Aucun d'entre eux ne doit faire l'objet d'une discrimination ou d'une atteinte à son intégrité physique, émotionnelle, intellectuelle, spirituelle et sociale. Personne ne devrait être contraint de croire en quelque chose qui va à l'encontre de ce que lui dicte sa conscience. Aucun ne devrait être victime de violence, de torture, de traitements et de peines inhumains ou dégradants. La dignité humaine exclut l'avilissement de tout être humain. En outre, l'égalité doit être défendue entre tous les êtres humains. Cela fait partie de ce que signifie être humain.
Tout au long de l'histoire de l'humanité, ce droit de jouir de sa pleine humanité a été refusé aux personnes de toutes les sociétés. Les violations des droits des minorités sont enracinées dans la dévalorisation de leur personne en postulant leur prétendue infériorité.
Pour chacun de ces traités fondamentaux, les Nations unies ont mis en place un groupe d'experts indépendants, chargé de surveiller la mise en œuvre du traité par les États parties qui l'ont ratifié.[5]
Plusieurs organisations gouvernementales et non gouvernementales se sont engagées à travailler à la construction de la paix, à surmonter l'hostilité, l'antagonisme, les conflits et à servir de médiateurs pour éviter les guerres. [6]
Le postulat de base de cette réflexion est le suivant : Le premier droit de l'homme est le droit d'être humain, d'être considéré avec respect et traité avec dignité. Sans ce postulat, la question des droits perd son fondement nécessaire. Le défi que posent l'expérience et la mise en œuvre de tout droit de l'homme réside principalement dans le mal sous-jacent qui consiste à déformer les autres en leur déniant leur pleine humanité. La violence à l'égard d'autrui, par exemple, commence par la dévalorisation de la valeur ou de la dignité des personnes et se poursuit par la dévalorisation de l'importance d'autrui.
La deuxième prémisse est que le statut de minorité ne doit pas se traduire par une infériorité ontologique.
Les violations de ces deux principes sont les causes profondes de nombreuses souffrances dans notre monde, hier et aujourd'hui, en particulier pour les Africains, qu'il s'agisse de la conférence de Berlin de 1884, qui portait sur la partition, le pillage, l'exploitation et l'appropriation des ressources africaines, ou des différents esclavages. Le plus connus est l'esclavage transatlantique. Cependant, 800 ans avant que les Portugais ne débarquent sur les côtes de l'Afrique de l'Ouest, les musulmans arabes étaient impliqués dans ce que l'on appelle l'esclavage transsaharien et oriental. Il y avait des portes de non-retour non seulement dans l'île de Gorée au Sénégal, mais aussi à Zanzibar en Afrique de l'Est et à Cape Coast au Ghana. On pourrait également mentionner l'esclavage intra-africain, comme dans le sultanat de Sokoto au Nigeria.
Tous les enlèvements, la traite des êtres humains, l'asservissement et la domestication des êtres humains ont une cause fondamentale commune : l'inhumanité.
Les Églises chrétiennes qui y ont participé ou en ont été complices par leur silence ont trahi leur vocation authentique à promouvoir la raison pour laquelle Jésus est venu sauver les humains, à savoir créer une nouvelle humanité : des personnes qui croient en lui et qui reçoivent le pouvoir de devenir des enfants de Dieu, nés à nouveau non pas du sang ou de la volonté des humains, mais de Dieu.
En fait, l'objectif primordial de l’'être chrétien commence par être une nouvelle créature comme le dit l'apôtre Paul en 1 Corinthiens 4. Le message chrétien est à la base une personne, la révélation de Jésus-Christ, le Seigneur et Sauveur. L'ensemble des Écritures témoigne de lui (Jean 5.39).
Il est en effet le nouvel Adam, le second Adam, le chef d'une nouvelle humanité. Jésus est aussi le nouveau Moïse, le nouveau Josué, le nouvel Israël. Pour les chrétiens, Il est Dieu avec nous, Emmanuel, tel qu'il est révélé au début de l'évangile de Matthieu et dans l'évangile de Jean. Dans l’évangile de Matthieu, Jésus promet d'être avec ses disciples jusqu'à la fin des temps. Cela nous rappelle également l'engagement et la détermination de Dieu à créer une nouvelle humanité sous la direction de Jésus-Christ. Il s'agit là d'une perspective œcuménique plus large.
Redécouvrir le caractère sacré de la conscience humaine est devenu un impératif moral pour la réhumanisation de notre monde. Les Africains ont une occasion unique d'apporter leur contribution à la construction d'un monde meilleur par le biais d'une Afrique meilleure, où la justice, la droiture et la paix peuvent s'épanouir. Il n'est plus acceptable d'être les bénéficiaires passifs de l'aide d'autres nations et d'être relégués au statut de dépendants de la soi-disant générosité d'autres peuples. Les Africains doivent continuer à faire ce qu'ils font dans de nombreux pays du monde. Ils sont appelés à être des acteurs de la guérison des situations humaines difficiles. Ils doivent se réconcilier avec leur histoire d'hospitalité et de soutien solidaire à leurs frères et sœurs d'humanité, où qu'ils soient. L'identité la plus profonde des Africains en Dieu est forgée à travers une histoire de discrimination, de pillage de leurs ressources et de souffrances de toutes sortes, les plus récentes étant inséparables des crises climatiques mondiales et de plusieurs conséquences involontaires, telles que les migrations.
Apporter l'espoir à la famille humaine et promouvoir l'unité avec Dieu est un véritable projet global.
L'essentiel est de partager un message d'espoir avec un monde en souffrance, confronté à des crises multiformes, des conflits, des violences et des morts prématurés. L'ensemble des services offerts par les diverses religions vise à atténuer le poids des malheurs de l’humanité et à éliminer les récurrences de ces tragédies, tout en rappelant que la connaissance des textes sacrés et des messages des religions est conçue comme le meilleur antidote à la déshumanisation des peuples du monde entier. Pour l’Islam l’unité de l’humanité basée sur l’unicité de Dieu constitue le socle et la fondation d’une humanité réconciliée avec son créateur. Pour les Chrétiens c’est surtout la connaissance de Jésus Christ qui constitue l’antidote suprême comme la déshumanisation, les discriminations, les racismes et autres fléaux sociaux. Ceci a été un défi a cause l’appétit impérialiste, colonisateur et d’appropriation des biens de peuples domines et soumis.
Que le Dieu créateur, seigneur et sauveur, nous aide à embrasser sa volonté absolue. Il offre l’adoption et l'hospitalité à tous les peuples désireux d'entrer dans une alliance éternelle pour former un nouveau peuple créé à son image, dans une vie éternelle de communion et d’acceptation réciproque.
Respecter la dignité de chaque être humain est une des meilleures adorations rendues en l’honneur de Dieu.
Que la famille humaine se rallie autour de cette solidarité.
Ganoune Diop est Secrétaire Général de l’Association Internationale de la Liberté Religieuse.
[1] Voir Jean Ziegler. Où est l'espoir ? Paris, Le Seuil, 2024.
[4] Les mots suivants, inscrits dans la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, sont significatifs :
« Considérant que la Déclaration des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale du 20 novembre 1963 (résolution 1904 (XVIII) de l'Assemblée générale) affirme solennellement la nécessité d'éliminer rapidement la discrimination raciale dans le monde sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations et d'assurer la compréhension et le respect de la dignité de la personne humaine,
Convaincus que toute doctrine de supériorité fondée sur la différenciation raciale est scientifiquement fausse, moralement condamnable, socialement injuste et dangereuse, et qu'il n'existe aucune justification à la discrimination raciale, en théorie ou en pratique, où que ce soit,
Réaffirmant que la discrimination entre les êtres humains fondée sur la race, la couleur ou l'origine ethnique constitue un obstacle aux relations amicales et pacifiques entre les nations et est de nature à troubler la paix et la sécurité entre les peuples ainsi que l'harmonie entre les personnes vivant côte à côte, même à l'intérieur d'un seul et même État,
Convaincus que l'existence de barrières raciales est contraire aux idéaux de toute société humaine.... »
[6] Paradoxalement, même les lois de la guerre, censées limiter les abus contre l'humanité fondamentale d'un ennemi, ont été utilisées en dehors de ce principe fondamental.
PAR Abdoul Aziz Diop
MULTIPLE PHOTOS
SONKO S’INVITE À LA RÉCRÉ GÉOPOLITICIENNE DE MACRON
Il est temps que le cartésianisme diplomatique du Sénégal auquel le premier ministre doit être initié assure au pays un niveau de développement économique et social gagé avant tout sur l’idée non moins cartésienne de contrepartie
Le 6 janvier 2025 à Paris, à l'occasion de la Conférence des Ambassadrices et des Ambassadeurs, le président français Emmanuel Macron laisse entendre que « pour tous les gouvernants africains qui n'ont pas eu le courage vis-à-vis de leurs opinions publiques, aucun d'entre eux ne serait aujourd'hui avec un pays souverain si l'armée française ne s'était pas déployée dans cette région ». À cela, le premier ministre du Sénégal Ousmane Sonko répond en écrivant que « la France n’a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l’Afrique sa sécurité et sa souveraineté ». Plus loin dans son propre discours, Emmanuel contrarie Macron, apportant de l’eau au moulin de Sonko en précisant qu’« on est partis parce qu'il y a eu des coups d'État, parce qu'on était là à la demande d'États souverains qui avaient demandé à la France de venir. » Tout ça pour ça ?
L’exercice élyséen de géopolitique géopoliticienne auquel s’est précipitamment invité Ousmane Sonko distrait d’une extraordinaire avance sénégalaise qui fait que le pays de la Téranga se donne, depuis 2012 disons, chaque jour davantage, les moyens de sa souveraineté internationale et de la paix intérieure dont il a besoin pour sa contribution exceptionnelle aux grands débats africains et son développement économique et social.
De notre souveraineté internationale
En conformité avec l’esprit et la lettre de deux communiqués de l’Union Africaine sur la situation en Ukraine au début des affrontements avec la Russie, le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 2 mars 2022 réaffirme « l’attachement du Sénégal au respect de l’indépendance et de la souveraineté des États, ainsi qu’à l’application sans discrimination des règles du droit international humanitaire notamment en situation de conflit ». S’y ajoute « l’adhésion du Sénégal aux principes du Non-alignement et du règlement pacifique des différends ». « Macky s’aligne sur le non-alignement », titre le quotidien Les Échos daté du jeudi 3 mars 2022. Le journal mentionne alors l’abstention du Sénégal lors de la réunion d’urgence de l'Assemblée générale des Nations Unies examinant la résolution sur la situation en Ukraine.
Même si les données, provenant initialement de l'Economist Intelligence Unit, montrent que le niveau de capacité et de sophistication militaire du Sénégal, classé 1-5 (bas-haut), d’après une évaluation qualitative de la sophistication militaire et l'étendue de la recherche et du développement militaire, est supérieur à celui de tous les autres pays membres de la CEDEAO, le Sénégal demeure attaché à un ordre mondial post-clausewitzien (sans guerre). On comprend alors aisément pourquoi les Nations Unies se tournent vers le Sénégal dès lors qu’il s’agit de maintenir la paix retrouvée en Afrique au Sud du Sahara et partout ailleurs dans le monde.
De la paix internationale et intérieure
En matière de paix, deux indicateurs de la Global Peace Index - et pas les seuls - montrent que le Sénégal a plutôt la stature d’un grand pays. Les indicateurs en question sont le Niveau global de paix classé 1-5 (haut-bas) et le Niveau de financement des missions de maintien de la paix des Nations Unies classé 1-5 (bas-haut) reçu par le pays.
D’après la Global Peace Index - organisme indépendant - le niveau global de paix au Sénégal montre que notre pays se porte mieux que les deux plus grandes puissances économiques du monde que sont la Chine et les États-Unis d’Amérique (Voir graphiques 1 et 2 en illustration du texte)
Comme on l’entend souvent chez nous, « le Sénégal est un pays de paix ». Le Sénégal est même un pays de grande paix comparé à l’Allemagne (Graphique 3) et à la France (Graphique 4).
Il ressort des deux derniers graphiques (3 et 4) que même si l’Allemagne et la France surclassent le Sénégal en matière de Niveau global de paix, notre pays est au secours des deux plus grandes nations de l’Union européenne et de presque toutes les autres nations du monde entier dès lors qu’on s’intéresse au second indicateur de la Global Peace Index (Graphiques 5 et 6), c’est-à-dire le Niveau de financement des missions de maintien de la paix des Nations Unies classé 1-5 (bas-haut) reçu par le pays.
Nous sommes le monde dès lors qu’il s’agit de maintenir la paix. Quid de l’économie, de la monnaie et du développement ?
Il ne fait aucun doute qu’à la lumière de ce qui vient d’être dit, il n’y a pas de corrélation positive immédiate entre la paix et le développement au Sénégal. Nous devons néanmoins nous demander pourquoi notre leadership mondial incontesté en matière de paix intérieure et de maintien de la paix dans le monde ne nous vaut toujours pas la contrepartie que les Sénégalais sont en droit d’en attendre. Nos dirigeants depuis notre accession à la souveraineté internationale sont tous légitimés à exiger ladite contrepartie en échange de notre engagement sur tous les terrains de conflit dans le monde. Lorsqu’elle ne se manifeste pas sous forme de financements massifs venant des pays industrialisés qui regardent du côté du Sénégal pour le retour de la paix dans le monde, notre pays est fondé à obtenir, du fait de son leadership mondial en matière de paix, une voix prépondérante qui l’autorise définitivement à indiquer une direction suivie par tous nos partenaires techniques et financiers et les Nations Unies dans les domaines cruciaux que sont la souveraineté monétaire à travers l’Eco ou tout autre mécanisme alternatif, la croissance inclusive et le développement économique et social.
Il est temps que le cartésianisme diplomatique du Sénégal auquel Ousmane Sonko doit être initié assure au pays un niveau de développement économique et social gagé avant tout sur l’idée non moins cartésienne de contrepartie. C’est à cette réflexion que nous invitons le premier ministre pour sortir des jugements globaux dont l’électorat de sa faction est de moins en moins dupe pour cause de désenchantement postélectoral chaque jour grandissant. Pourtant le président Diomaye avait été clair avec son premier ministre le 31 décembre 2024 : « Je sais que chaque foyer sénégalais aspire à de meilleures conditions de vie, à une justice sociale accrue et à la certitude que l’État sert véritablement l’intérêt général. C’est pour répondre à cette légitime aspiration que le Premier ministre, Monsieur Ousmane Sonko, à qui je réitère ma confiance absolue, a présenté devant l’Assemblée nationale sa Déclaration de Politique Générale. »
Une chose est sûre : les données brutes mises en lumière dans cette tribune montrent qu’il ne suffit pas de s’inviter à la folle récréation parisienne de géopolitique géopoliticienne pour se conformer, encore qu’il est temps, à l’esprit et à la lettre de la dernière adresse à la Nation du président Faye. Ce dernier paraphera, le moment venu, les petits et moins petits accords entre diplomates sénégalais et français pour le compte des deux États souverains.
GAZA, MALICK NDIAYE PLAIDE EN FAVEUR D’UN RETOUR RAPIDE À LA PAIX
Le président de l’Assemblée nationale a reçu en audience l’Ambassadeur de Palestine ce mercredi. Tout en dénonçant les violences, il a réitéré l’engagement du Sénégal en faveur d’une solution durable et équitable.
Le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Malick Ndiaye, a accordé, ce mercredi 8 janvier, une audience à Son Excellence Nasser Jaddalah, Ambassadeur de la Palestine au Sénégal. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts continus pour renforcer les relations bilatérales entre les deux pays et promouvoir la diplomatie parlementaire, pilier essentiel de la coopération internationale.
Lors de cet entretien, Malick Ndiaye a exprimé sa profonde préoccupation face à la détérioration de la situation humanitaire à Gaza. Qualifiant cette crise de « massacre », il a dénoncé les violences persistantes et plaidé pour un retour rapide à la paix. Il a également souligné l’urgence de trouver une solution durable et équitable pour mettre fin à cette tragédie humaine.
Le Sénégal, à travers son Assemblée nationale, a réitéré son soutien indéfectible au peuple palestinien. Le président Ndiaye a rappelé que le pays demeure fidèle à ses principes de solidarité internationale et s’aligne sur les efforts globaux en faveur de la paix et de la stabilité dans cette région troublée du Moyen-Orient.
De son côté, l’Ambassadeur Nasser Jaddalah a salué le rôle historique du Sénégal dans la défense de la cause palestinienne et remercié les autorités sénégalaises pour leur soutien constant. Il a également mis en lumière les défis actuels auxquels son pays est confronté et a appelé à une mobilisation accrue de la communauté internationale pour répondre à l’urgence humanitaire à Gaza.
Cette rencontre témoigne une fois de plus de l’engagement du Sénégal à maintenir un dialogue constructif et à œuvrer pour un monde plus juste et solidaire. Elle illustre également l’importance de la diplomatie parlementaire dans le renforcement des liens d’amitié et de coopération entre les nations.
POUR FAYE-SONKO, L'ANNÉE DE TOUS LES DÉFIS
Après une victoire éclatante aux législatives, le duo doit désormais transformer cela sur cinq dossiers brûlants. Des relations avec Paris aux contrats gaziers, en passant par le FMI, chaque décision sera scrutée au cours des prochains mois
(SenePlus) - Selon un article approfondi de Jeune Afrique, le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, forts d'une majorité écrasante à l'Assemblée nationale obtenue en novembre 2024, font face à cinq dossiers brûlants qui marqueront l'année 2025.
La rupture avec la France s'accélère
Le premier dossier concerne la relation avec l'ancienne puissance coloniale. Comme le rapporte Jeune Afrique, le président Faye a clairement affiché sa volonté de rompre avec l'héritage colonial en annonçant le départ prochain des militaires français du Sénégal. "Quel pays peut avoir des militaires étrangers sur son sol et revendiquer son indépendance ?", a-t-il déclaré le 28 novembre dernier dans un entretien accordé aux médias français.
Cette position s'est récemment cristallisée autour d'un échange tendu avec Emmanuel Macron. Selon le journal, quand le président français a reproché aux pays africains de ne pas dire "merci", Ousmane Sonko a répliqué sèchement que "la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain."
Le bras de fer avec le FMI
Le deuxième défi majeur concerne les relations avec le FMI. Le Sénégal n'a reçu aucun décaissement depuis l'élection de Bassirou Diomaye Faye. Un audit diligenté par Sonko a révélé que le déficit budgétaire moyen atteindrait en réalité 10,4% sur la période 2019-2023, bien au-delà des 5,5% annoncés précédemment. La dette publique s'élèverait quant à elle à 83,7% du PIB.
La question des hydrocarbures
Le troisième enjeu porte sur la renégociation des contrats pétroliers et gaziers. Le magazine panafricain souligne que le statu quo actuel bloque l'exploitation du gisement Grand Tortue Ahmeyim (GTA), objet de discussions tendues entre le Sénégal, la Mauritanie et BP. Un échec sur ce dossier pourrait, selon Jeune Afrique, compromettre le développement d'autres projets et limiter les revenus attendus des hydrocarbures.
La succession à la mairie de Dakar
Le quatrième dossier sensible concerne l'avenir de la mairie de Dakar. Jeune Afrique détaille comment Barthélémy Dias, maire depuis 2022, s'est vu déchu de ses mandats de député et de maire en décembre 2024, suite à une condamnation judiciaire. Son recours ayant été rejeté le 31 décembre, l'incertitude plane sur la gouvernance future de la capitale.
Une opposition fragilisée
Enfin, le magazine souligne la faiblesse actuelle de l'opposition qui, avec seulement 30 députés sur 165, peine à faire contrepoids face à l'hégémonie du Pastef. Selon Jeune Afrique, c'est davantage du côté de la société civile que pourrait émerger un véritable contre-pouvoir, bien que des inquiétudes existent déjà quant à la capacité des voix dissidentes à s'exprimer librement sous la nouvelle administration.