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par Abdoul Aziz Diop
DE QUELLE LIBERTÉ D’EXPRESSION PARLE-T-ON ?
Ce dont Moustapha Diakhaté est accusé n’est pas plus grave que ce dont avaient été accusés les « proscrits » d’hier. Pape Alé peut tenir sa mémoire de « journaliste persécuté » sous Macky pour responsable de la discrimination des acteurs en lice
Dans un post publié sur le réseau professionnel LinkedIn, le Directeur de la Radiotélévision sénégalaise (RTS), Pape Alé Niang, se prononce, sans mentionner le nom, sur la convocation de l’éveilleur de conscience Moustapha Diakhaté par la trop zélée Division spéciale de la cybersécurité (DSC) et sa garde à vue abusive qui précéda sa scandaleuse condamnation à deux mois de prison ferme par le tribunal des flagrants délits de Dakar pour les chefs d’accusation fantaisistes portant sur le vocabulaire utilisé par le prévenu dans un entretien en langue nationale ouolof accordé à une journaliste. Dans son parti pris, M. Niang écrit d’emblée : « Dire que le Sénégal est sous une dictature où l'on assiste à des dérives autoritaires dans ce pays, c’est être de mauvaise foi. » Se passe alors de commentaire la question que le patron de la RTS pose dans la foulée : « Qui ose comparer le Sénégal d’aujourd’hui à celui de l’ère Macky Sall où la répression et la persécution, avec des méthodes barbares, ont été érigées en mode de gouvernance ?» Pape Alé répond lui-même : « Aucune liberté d’expression n’est menacée dans le Sénégal sous la présidence de Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Bien au contraire. » Pour avoir tranché le débat sur la liberté d’expression avant même de l’avoir posé comme il se doit, Pape Alé Niang délibère pour son compte personnel et celui du nouveau régime en s’appuyant sur les idées de « responsabilité » et d’« auto-censure » du sujet qui s’exprime librement.
De la responsabilité et de l’auto-censure
Sur la responsabilité irrévocable, sur l’irrépressible auto-censure et sur l’importance de cette deuxième notion pour la première, le Directeur de la RTS s’efforce de convaincre sans donner le sentiment d’être gêné par son parti pris antérieur à son raisonnement. Voici in extenso ce qu’écrit Pape Alé Niang : « La liberté d'expression est un droit fondamental qui permet aux individus d'exprimer leurs opinions, leurs idées et leurs croyances sans crainte de répression ou de persécution. Mais cela signifie-t-il s’arroger le droit d’insulter, de calomnier, de diffamer en toute impunité ? La liberté d’expression n'est pas absolue et doit être encadrée par la responsabilité.
La responsabilité joue un rôle clé dans l'encadrement de la liberté d'expression. Chaque individu doit comprendre que ses paroles et ses écrits peuvent avoir des conséquences sur les autres et qu'il doit être prêt à en assumer la responsabilité. La conscience de cette responsabilité individuelle contribue à promouvoir un dialogue sain, constructif et respectueux.
Rivaliser d’ardeur à travers des déclarations fracassantes, le plus souvent idiotes, croyant faire le buzz, c’est manquer carrément de discernement. Car l’homme politique averti, l’analyste ou le chroniqueur est celui qui a l’intelligence situationnelle. C’est-à-dire cette capacité à comprendre une situation, à décrypter sa complexité pour s’y adapter à travers un discours dépouillé et perspicace.
Pour cela, l'autocensure consciente est essentielle. L'autocensure est la capacité d'un individu à réfléchir sur ses propres paroles et à choisir de ne pas diffuser des informations ou des opinions qui seraient préjudiciables ou nuisibles. L'autocensure consciente repose tout simplement sur la volonté individuelle de ne pas heurter et de respecter l’autre.
Autrement dit, même si la liberté d'expression est un droit fondamental, il est essentiel de l'encadrer par la responsabilité. Et être responsable, c’est se faire respecter.»
Si l’auteur de ce plaidoyer s’était abstenu de pendre parti dès le début de son texte, sa réflexion sur la liberté d’expression aurait eu le mérite de correspondre à la liberté limitée de celui qui s’exprime par celle de celui à qui la parole est adressée. La liberté d’expression d’untel ou d’untel s’arrête alors - postulat kantien - là où commence la liberté d’impression d’autrui. Mais, il y a beaucoup mieux, correspondant au passage d’une liberté de l’individu limitée par une responsabilité individuelle au nom d’une censure individuelle appelée autocensure.
De l’individu au collectif national
La faiblesse du post de Pape Alé Niang est de n’avoir invoqué la liberté d’expression en ne songeant qu’à l’adversaire qui s’exprime, oubliant l’autre partie maintenant aux commandes et totalement exemptée de tout abus de pouvoir bien qu’elle se soit autorisée à parrainer une police du vocabulaire des communications politiques.
En procédant de la sorte, Pape Alé Niang discrimine les trois acteurs, tous légitimés à se prononcer sur la chose politique. Ces acteurs sont les hommes politiques, les journalistes et le grand public à qui plus rien - ni même le dernier document de la haute administration - n’échappe.
Le Directeur de la RTS peut lui-même tenir sa mémoire de « journaliste persécuté » sous Macky Sall pour responsable de la discrimination, dans son post, des acteurs en lice. Imaginons alors ce que serait son texte si le journaliste se faisait violence en se neutralisant. Sa salve serait du coup celle qui renvoie dos à dos pouvoir et opposition au nom d’une responsabilité collective qui embrasse tout le corps social. À cet instant précis, l’homme des médias aurait fait don de sa personne pour revendiquer une réflexion qui fait autorité.
Quel intérêt aurait notre tribune si nous nous y efforçions seulement de montrer que ce dont Moustapha Diakhaté est accusé aujourd’hui n’est pas plus grave que ce dont avaient été accusés les « proscrits » d’hier ? Aucun vraiment du fait du dialogue de sourds que nous aurions délibérément choisi au lieu de débattre vraiment du sujet d’intérêt général !
Parce qu’il concerne tout le collectif national, l’intérêt général fait appel à la responsabilité collective, elle-même tributaire de la neutralisation collective qui déteint sur chaque individu pris séparément. Il en résulte une liberté d’expression réalisée - postulat hégélien - plus étendue que la liberté d’expression limitée dont Pape Alé fait l’apologie en choisissant, hélas, sa chapelle politique.
L’idée que nous avons une liberté d’expression à réaliser collectivement suppose, pour que nous y arrivions, que personne, vraiment personne, ne soit inquiétée à ce stade de la nouvelle conquête démocratique.
Tous donc libres ! Moustapha Diakhaté compris.
En faisant appel de la condamnation de l’éveilleur de conscience à deux mois de prison ferme, les avocats de l’ancien président de groupe à l’Assemblée nationale donnent une occasion inattendue à tous les partis de participer à la décrispation générale sans perdre la face. Le début de la nouvelle législature, la quinzième du genre, dans une atmosphère détendue en dépend aussi.
Moustapha Diakhaté libre !
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LA FRANCE N'EST PLUS L'INVITÉE PRIVILÉGIÉE DE L'AFRIQUE
L'échec de la politique africaine d'Emmanuel Macron apparaît au grand jour. " C'est encore toujours cette impression de paternalisme en pensant que depuis l'Élysée vous allez pouvoir changer ce continent ", observe Antoine Glaser
"Les présidents africains ont aujourd'hui le monde entier dans leur salle d'attente", affirme Antoine Glaser sur TV5 Monde. Cette observation du spécialiste de l'Afrique résume la nouvelle dynamique qui bouleverse les relations franco-africaines, alors que le Tchad et le Sénégal viennent d'annoncer leur volonté de mettre fin à la présence militaire française sur leur territoire.
Cette diversification des partenariats militaires et stratégiques révèle les limites de l’approche française. Seiddik Abba, expert du Sahel, souligne que la France n'a pas su adapter sa politique à la transformation du continent. Le cas tchadien est particulièrement révélateur : alors que le pays accueillait la plus importante base française en Afrique et servait de point de réponse après l'éviction des forces françaises du Niger, il se tourne désormais vers d'autres partenaires comme la Turquie, les États -Unis ou les Émirats arabes unis.
L'échec de la politique africaine d'Emmanuel Macron apparaît au grand jour. "C'est un peu triste maintenant quand on pense à Macron en bras de chemise en train de monter les cartes du Sahel... C'est encore toujours cette impression de paternalisme en pensant que depuis l'Élysée vous allez pouvoir changer ce continent ", observe Antoine Glaser. La tentative de réorientation vers l'Afrique anglophone, symbolisée par le prochain sommet au Kenya, ne convainc pas les experts.
Il ne reste désormais que 900 soldats français en Côte d'Ivoire et 300 au Gabon. Cette présence, autrefois considérée comme une « assurance-vie » pour certains régimes selon Seiddik Abba, apparaît aujourd'hui comme le vestige d'une époque révolue. La France paie le prix de sa difficulté à comprendre que l'Afrique a changé et qu'une relation fondée sur la présence militaire et l'influence exclusive n'est plus viable à l'heure où les nations africaines affirment leur souveraineté et diversifient leurs alliances.
par Djibril Ndiogou Mbaye
LETTRE OUVERTE À MACRON
Dans tous les cas, le massacre de Thiaroye sera un jour reconnu par un président français. Soyez ce grand président, le 1er décembre 2024 en les réhabilitant tous. Honorez-vous, honorez la France !
Reconnaissez le massacre de Thiaroye comme tel en rétablissant la vérité inaliénable de ces faits historiques douloureux et injustifiables.
Annoncez par la même occasion une décision de faire entrer au panthéon les tirailleurs africains, le 1er décembre 2024 au Sénégal.
La tribune de la commémoration du 80ème anniversaire du massacre de Thiaroye est pour vous une occasion exceptionnelle. Un rendez-vous avec la grande histoire des tirailleurs africains dans cette dernière guerre mondiale que vous n’avez connue qu’à travers des livres d’histoire qui n’ont pas dit toute la vérité sur les milliers de tirailleurs africains qui ont sacrifié leur vie pour libérer la France et le monde.
Le président de la République sénégalaise M. Diomaye D. Faye, en vous invitant à la commémoration du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye, vous a grandement ouvert les portes de l’histoire des grands hommes d’Etat. Ceux qui changent le monde et le destin des hommes, en rendant aux peuples et aux hommes victimes d’injustices leur dignité dont ils ont longtemps été frustrés.
Martin Luther King a fait un rêve que Barack Obama a en partie réalisé. Frédérik De Klerk eut la hauteur de convier Nelson Mandela à des négociations nocturnes qui ont permis de mettre un terme à la longue et affreuse politique de développement séparé entre noirs et blancs d’un même pays.
Alors que nous attendons avec impatience la rencontre d’un grand Israélien et d’un grand Palestinien pour mettre un terme à un embrasement inutile et sceller une paix durable entre deux États frères et libres, voilà que ce grand destin vous tend la main. Cela n’arrive que rarement dans l’histoire d’un homme politique. Saisissez-la !
C‘est le moment de reconnaître le massacre des tirailleurs africains à Thiaroye.
Le timing est parfait, c’est maintenant ! Vous n’avez plus aucune excuse !
Les faits sont avérés et confirmés par tous les historiens sérieux et honnêtes. « Les faits sont têtus », ce n’est pas moi qui l’ai dit.
Le 1ᵉʳ décembre 1944, des tirailleurs Sénégalais mais aussi des Soudanais (actuels Maliens), des Voltaïques (aujourd'hui Burkinabè), des Ivoiriens tout juste rentrés de France où ils avaient combattu, ont été exécutés sur ordre d’autorités françaises, alors qu'ils réclamaient le paiement de leur solde de guerre.
Ces faits ont été récemment confirmés par votre prédécesseur François Hollande qui, dès 2014 reconnaissait à demi-mot en utilisant le langage « diplomatique » et pudique de « répression sanglante ».
Aujourd’hui, il va plus loin en confirmant, lui qui a eu comme vous certainement, accès aux archives classées, secret défense : « En fait, oui, c'est un massacre puisque ce n'est pas simplement une répression comme on en connaît dans des manifestations qui débordent. Là, il s'agit d'un massacre à la mitrailleuse. Les mots doivent être mis là où ils sont nécessaires et là où ils correspondent à une réalité, c'est à dire il y a eu un massacre à Thiaroye ».
Le moment est venu ! (ils sont presque tous morts, nos braves aïeux. Il ne reste plus que leur mémoire à honorer et nos cœurs à apaiser. Faites ce que vos prédécesseurs n’ont pas fait).
M. le président, je ne vous apprends rien en vous disant qu’il y a une crise entre la France et une frange de la jeunesse et des nouveaux dirigeants africains.
Vous n’avez plus rien à perdre car vous n’avez plus de grands enjeux devant vous, à part sortir en beauté. Justement, cette célébration en terre africaine est un tapis rouge déroulé sur le chemin de la grandeur. Ne marchez pas à côté. Je ne pense pas que le peuple français soit contre.
Faites de ce voyage une entreprise de charme au succès quasi garanti envers les nouvelles autorités du Sénégal et de l’Afrique qui cachent encore leur amour pour la France. Mais tendez aussi la main à la jeunesse africaine qui avance en regardant dans le rétroviseur de l’histoire. Elle n’a pas fait le deuil de l’esclavage et de la colonisation.
Cette jeunesse, sénégalaise et africaine, grand expert-comptable de notre histoire commune, ne saurait passer cette terrible créance au compte de pertes et profits. Cet épisode regrettable, inscrit dans le passif de nos relations, nous le vivons comme un omni-niant crachat dans notre chair, notre dignité et sur la mémoire de nos aïeux tirailleurs. Tirailleurs aux sacrifices longtemps méprisés. Leurs faits d’armes n’ont pas rempli les livres d’histoire et leur mémoire n’a pas été chantée par les poètes français, « Car les poètes chantaient les fleurs artificielles des nuits de Montparnasse, Ils chantaient la nonchalance des chalands sur les canaux de moire et de simarre.
Ils chantaient le désespoir distingué des poètes tuberculeux.
Car les poètes chantaient les rêves des clochards sous l’élégance des ponts blancs.
Car les poètes chantaient les héros, et {leur} rire n’était pas sérieux, {leur} peau noire pas classique ». L. S. Senghor.
Dans tous les cas, ce massacre sera un jour reconnu par un président français. Soyez ce grand président, le 1er décembre 2024 en les réhabilitant tous.
M. le président, la seconde demande que je vous ferais sera de profiter de cette occasion pour annoncer la « Panthéonisation » du tirailleur africain. Ce terme pouvant englober tous les tirailleurs africains. Une marque de reconnaissance, comme la France l’a récemment accordé à Missak Manouchian et ses camarades d’origine arménienne, pour leurs actions de Résistance.
Aujourd’hui, nous savons que les grands hommes d’État, qui ont marqué l’histoire de l’humanité, l’ont été par leur courage de reconnaître et de défendre la vérité des faits contemporains ou historiques.
Le président de la République sénégalaise vient de vous tendre un stylo en or et la page encore blanche du livre d’histoire que liront les générations actuelles et à venir, pour que vous puissiez y inscrire, vous-même votre propre histoire politique.
Je ne suis pas un mémorialiste, mais il y a la moindre des choses que la gratitude, le savoir-vivre ou la politesse, des vertus certes humaines mais que les États empruntent souvent pour s’élever au-dessus de leur ego et humilier la condescendance.
Honorez-vous, honorez la France. Vous êtes le mieux placé pour redorer le blason de ce grand pays-ami et redonner une nouvelle impulsion à la relation France-Afrique.
L’ARMÉE ANNONCE LA MANŒUVRE NATIONALE « SALOUM 2024 »
Dans le cadre de leur calendrier opérationnel, les Forces Armées organisent, du 2 au 8 décembre 2024, cet exercice national autour du thème : « Forces de défense et de sécurité : résilience et synergie d’action face aux menaces multiformes ».
La direction de l’information et des relations publiques des armées annonce, l’organisation de la manœuvre nationale « SALOUM 2024 », par les Forces Armées du pays dans les régions de Kaolack et de Fatick, du 2 au 08 décembre 2024, dans le cadre de son calendrier opérationnel.
Le thème de cette année, « Forces de défense et de sécurité : résilience et synergie d’action face aux menaces multiformes », souligne l’importance de la coopération entre les différentes entités de sécurité pour faire face aux défis contemporains, a indiqué la DIRPA dans un communiqué.
Selon la même source, l’exercice militaire sera basé sur un scénario conçu pour « tester les capacités opérationnelles des Armées ainsi que leur interopérabilité avec les autres forces de sécurité ».
L’objectif est de mettre en œuvre le concept de défense nationale en réponse à des crises majeures.
En parallèle des activités militaires, des actions civilo-militaires seront également menées.
La DIRPA renseigne par ailleurs que des consultations médicales gratuites seront organisées à Sokone, et des travaux de réfection de l’école primaire de Taiba NEMANDING seront réalisés, témoignant ainsi de l’engagement des Forces Armées envers les communautés locales.
En plus la journée VIP, marquant un temps fort de cette manœuvre, prévue pour le samedi 07 décembre 2024, à partir de 09 heures, au Centre d’Entraînement Tactique Capitaine Abdoulaye NGOM de Toubacouta sera l’occasion de présenter les résultats de l’exercice et de renforcer les liens entre les forces armées et la population.
LA COLONIALE TIRE SA RÉVÉRENCE
Derrière le départ des troupes françaises du Tchad et du Sénégal se cache une réalité plus nuancée, selon François Soudan : celle d'États africains capables de décider par eux-mêmes. Une autonomie que Paris peine encore à reconnaître
(SenePlus) - Le 28 novembre 2024 restera gravé comme une date charnière dans l'histoire des relations franco-africaines. En ce jour symbolique, le Tchad et le Sénégal ont simultanément signifié leur volonté de voir partir les troupes françaises de leur territoire. Une décision historique qui signe la fin d'une époque et marque l'aboutissement d'un processus de désengagement militaire français du continent africain.
"L'armée française est présente de façon permanente au Sénégal depuis plus de deux siècles, précisément depuis la 'récupération' de Saint-Louis sur les Britanniques en 1814", rappelle François Soudan, Directeur de la rédaction de Jeune Afrique, dans son éditorial. Au Tchad, cette présence remonte à "la bataille de Kousseri et la mort au combat du sultan Rabah, le 22 avril 1900".
La rupture intervient de manière spectaculaire : le gouvernement tchadien annonce la fin de l'accord de coopération militaire avec la France, tandis que le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye réclame le départ des soldats français, jugeant leur présence incompatible avec la souveraineté nationale.
Cette double annonce s'inscrit dans un mouvement plus large de retrait militaire français du continent. Comme le souligne l'éditorialiste, "après la Centrafrique en 2015, le Mali en 2022, le Burkina Faso et le Niger en 2023, l'armée française est donc en passe de quitter ce qui lui restait de positions dans cette bande sahélo-soudanaise qui lui a si longtemps servi de bac à sable pour entraîner ses troupes".
Au Tchad, la décision trouve une motivation particulière. Selon François Soudan, "le président Mahamat Idriss Déby Itno n'a jamais digéré l'absence de réaction du contingent français lors de l'assaut des rebelles sur N'Djamena, en février 2008". Cette rancœur personnelle s'ajoute à un sentiment anti-français grandissant dans la population.
Les bases militaires de Ouakam au Sénégal et de N'Djamena au Tchad, derniers vestiges d'une présence militaire post-coloniale, s'apprêtent donc à fermer leurs portes. Une présence qui, selon l'éditorial, constitue "une anomalie à laquelle les présidents Faye et Déby Itno avaient toutes les raisons de vouloir mettre un terme".
L'éditorialiste met en garde contre une lecture simpliste de ces événements : "Plaquer sur ces derniers la grille de lecture de l'influence russe, devenue le kit prêt à l'emploi des services de renseignement français en Afrique [...] n'a guère de sens". Il souligne qu'il est possible de "vouloir le départ de l'armée française sans pour autant se jeter dans les bras d'un maître de substitution".
Ce retrait militaire n'est qu'une première étape. La France doit maintenant affronter d'autres "chiffons rouges" de son passé colonial. L'éditorial évoque notamment "le massacre de Thiaroye, la sanglante répression des révoltes malgache et camerounaise, le génocide des Tutsis du Rwanda, la guerre d'Algérie".
Seul Djibouti conserve une justification stratégique pour maintenir des bases militaires françaises, celles-ci constituant selon François Soudan "une assurance-vie existentielle contre les convoitises de voisins qui estiment que ce petit État n'aurait jamais dû exister".
Cette rupture historique ouvre la voie à une nécessaire refondation des relations franco-africaines. Plus qu'une humiliation, ce départ forcé devrait être vu comme l'opportunité de construire un nouveau partenariat, débarrassé des vestiges de la colonisation et basé sur une véritable égalité entre les nations.
LA SIXIÈME JOURNÉE PROMET DES DUELS PASSIONNANTS EN LIGUE 1 ET LIGUE 2
Le match phare de cette journée en Ligue 1 mettra aux prises, samedi à 16h30, Dakar Sacré Cœur (4e) et l’US Ouakam (6e) au stade municipal de Yoff. Ce duel entre deux équipes ambitieuses de la capitale promet un match tendu.
La sixième journée du championnat national de football s’annonce palpitante ce samedi, avec plusieurs affiches excitantes en Ligue 1 et en Ligue 2.
Le match phare de cette journée en Ligue 1 mettra aux prises, samedi à 16h30, Dakar Sacré Cœur (4e) et l’US Ouakam (6e) au stade municipal de Yoff. Ce duel entre deux équipes ambitieuses de la capitale promet un match tendu, avec à la clé des enjeux importants pour la suite du championnat.
En parallèle, un autre choc opposera le Teungueth FC (2e, 11 points, +6) à Oslo FA, ce samedi à 16h45, au stade Ngalandou Diouf de Rufisque. Les deux équipes, qui visent les premières places du classement, chercheront à faire le plein de points pour se rapprocher du sommet.
La journée se poursuivra dimanche avec cinq autres rencontres réparties sur plusieurs villes du pays. Le Casa Sports, actuel 14e, tentera de décrocher sa première victoire de la saison en recevant Ajel de Rufisque (7e) à 16h30 au stade Aline Sitéo Diatta.
Les autres matchs prévus à 16h45 mettront en scène l’ASC HLM (8e) contre l’US Gorée (3e) au stade municipal des HLM, la Linguère de St-Louis (15e) face à Guédiawaye FC (12e) à Louga, et l’AS Pikine (9e) qui accueillera la lanterne rouge Jamono Fatick à domicile. Un autre match intéressant opposera Génération Foot (11e) à Sonacos (10e) au stade Lat Dior de Thiès.
Enfin, la journée de Ligue 1 se clôturera lundi avec un match très attendu entre le leader, l’ASC Jaraaf, et Wally Daan (5e) au stade municipal de Yoff, prévu à 16h30.
La Ligue 2 ne sera pas en reste ce samedi, avec quatre matchs programmés dans les régions de Dakar, Diourbel et Thiès. À 16h30, l’AS Bambey (9e) recevra le DUC (13e) au stade de Bambey. À 16h45, trois autres rencontres auront lieu : l’AS Douanes (4e) accueillera l’ASAC Ndiambour (6e) au stade Djaguily Bagayokho, l’ASC Camberène (3e) affrontera l’Etoile Lusitana (11e) au stade municipal des Parcelles Assainies, et Amitié FC (15e) défiera Thiès FC (5e) au stade Maniang Soumaré de Thiès.
Dimanche, la Ligue 2 poursuivra sa route avec quatre autres matchs dont un affrontement très attendu entre le leader, l’AS Kaffrine, et le RS Yoff (14e). Diambars FC (13e) recevra Niarry Tally (8e) au stade Caroline Faye de Mbour, tandis que l’ASC Saloum (10e) défiera le Stade de Mbour (2e) à domicile. Enfin, CNEPS Excellence (7e) accueillera Essamaye FC (12e) au stade Maniang Soumaré de Thiès.
RENFORCER LE COMMERCE INTRA-AFRICAIN POUR RÉDUIRE LES CHOCS EXTÉRIEURS
Le marché africain compte 1,4 milliard de consommateurs, ce qui justifie l’objectif de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) de réduire de 90 % les droits de douane d’ici 5 à 10 ans, tout en créant environ 20 millions d’emplois.
Dakar, 29 nov (APS) – Le directeur des Partenariats et de la Promotion économique et culturelle au ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères Babacar Sané Ba a appelé, vendredi, à un renforcement du commerce intra-africain pour faire face aux choc extérieurs.
‘’Le commerce intra-africain est très faible avec un taux de 16%, et nous devons donc le renforcer. Cela nous permettra d’être moins exposés aux chocs extérieurs’’, a-t-il dit en présidant une rencontre organisée par la compagnie CMD Tourism & Trade Enterprises pour explorer les opportunités économiques, touristiques et d’investissements en Afrique.
La cérémonie s’est tenue en présence diplomates accrédités au Sénégal ou en provenance du Cap-Vert, des Comores, du Ghana, de la Namibie, du Nigéria et de la Tanzanie.
»Un événement comme celui-là est aussi une occasion exceptionnelle de pouvoir nourrir et de renforcer surtout le commerce intra-africain, puisque nous sommes à l’heure de la mise en place de la ZLECLAF, qui est la plus grande zone de libre-échange au monde en termes de pays participants, puisque c’est 54 pays’’, a souligné M. Ba.
Il a rappelé que le marché africain est constitué de 1,4 milliard de consommateurs, justifiant le fait que l’objectif de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLZCLAF) était de réduire à 90% les droits de douanes d’ici 5 à 10 ans en créant environ 20 millions d’emplois.
‘’Nous sommes là pour échanger sur les opportunités de collaboration dans le domaine du tourisme et les opportunités d’investissement du Sénégal qui est la porte d’entrée de l’Afrique subsaharienne’’, a expliqué le directeur des Partenariats et de la Promotion économique et culturelle.
‘’Nous croyons que l’Afrique regorge de richesses inexploitées et de potentialités immenses et donc nous croyons qu’il faut bâtir une Afrique sans frontière où le commerce, le tourisme et les investissements sont les piliers d’un développement durable et inclusif’’, a soutenu Cécile Mambo directrice de la compagnie CMD Tourism & Trade Enterprises, organisatrice de l’évènement.
Elle a expliqué que son organisation aide les pays à promouvoir leurs opportunités d’investissement, leurs opportunités touristiques, le commerce entre autres.
‘’Nous croyons à la puissance des connexions c’est pourquoi nous avons créé cet événement pour aborder non seulement les échanges constructifs, mais aussi pour encourager des partenariats durables entre les secteurs publiques et privés et aussi entre les Nations’’, a-t-elle dit.
Il a vanté les opportunités qu’offre le Sénégal qu’il définit comme l’un des pays les plus stables d’Afrique.
‘’Nous sommes une terre d’opportunités avec des ressources en gaz, du pétrole, une main d’œuvre qualifiée donc pour vous dire l’importance que le Sénégal apporte à la coopération’’, a-t-il affirmé face aux diplomatiques présents à cette cérémonie.
Selon les organisateurs, cette rencontre est une plateforme qui sert à ‘’l’échange, à la découverte, à la collaboration pour un avenir plus connecté en Afrique’’.
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THIAROYE : LA VÉRITÉ SORT DES ARCHIVES
Une délégation d'historiens sénégalais, dépêchée en France, a mis au jour des actes de décès jusqu'alors inconnus. Ces documents révèlent que le nombre de victimes dépasse largement les chiffres officiels communiqués par l'administration coloniale
Lors d’une conférence de presse, la commission technique chargée de commémorer le 80e anniversaire de cette tragédie a annoncé la découverte de documents inédits, notamment des actes de décès de tirailleurs sénégalais, dans les archives françaises.
Une délégation composée de six historiens sénégalais, en mission en France du 19 au 28 novembre 2024, a eu l’opportunité d’accéder à ces archives. Ces documents corroborent non seulement la réalité du massacre des tirailleurs sénégalais, mais révèlent également un bilan de victimes bien supérieur à celui communiqué par l’administration coloniale française.
La commission technique a affirmé que les recherches se poursuivront dans d’autres pays afin de lever toutes les zones d’ombre entourant les événements tragiques survenus au camp de Thiaroye en 1944. Cette annonce fait suite à la reconnaissance officielle du massacre par le président français Emmanuel Macron, une étape jugée cruciale par les membres de la commission.
Le président du comité a souligné que les préoccupations soulevées par les chercheurs et la population, concernant cet événement longtemps enveloppé de silence, sont désormais au cœur des débats. Pendant plus de huit décennies, l’oubli a été systématiquement orchestré, débutant avec l’inspecteur des colonies Louis Mera, qui, deux mois après les faits, avait conclu que cet « événement très grave » devait être absorbé dans l’oubli. Il a plaidé pour une construction du silence autour de cette tragédie.
La non-divulgation des archives et l’impossibilité d’accès des chercheurs à ces documents ont longtemps entravé la compréhension de cet évènement. Néanmoins, grâce à la détermination de certains chercheurs, des avancées significatives sont en cours. Le gouvernement du Sénégal a pris une décision judicieuse en constituant un comité chargé de faire la lumière sur cette affaire.
Cependant, l’effort ne s’est pas limité à la recherche de documents en France. Le comité a été composé d’universitaires, de journalistes, d’artistes et d’autres individus capables d’apporter une contribution au décryptage des événements tragiques de Thiaroye. Cette approche holistique permet de rassembler une palette d’informations qui facilitent la compréhension historique de cette question.
La mission en France ne s’est pas uniquement concentrée sur les documents que les autorités françaises étaient prêtes à partager. Les membres de la délégation ont exploré plusieurs centres d’archives et ont également élargi leurs recherches dans les communes afin de retracer la mémoire des Sénégalais. Cette initiative a permis de collecter des documents et des informations supplémentaires, enrichissant ainsi la base de connaissances sur cette tragédie.
Les historiens sont rentrés de leur mission avec de précieux documents qui apportent des éclaircissements sur de nombreuses questions restées sans réponse pendant tant d’années. Ces avancées sont susceptibles de faire évoluer significativement la compréhension des événements qui ont eu lieu à Thiaroye en 1944, en rendant hommage à la mémoire de ceux qui ont été victimes de cette iniquité.
Cette mission représente un tournant dans la quête de vérité et de justice pour les tirailleurs sénégalais, et marque un pas important vers la réécriture d’une histoire trop longtemps silencieuse.
FIDAK 2024, LA GUINÉE ET LE RWANDA, PAYS INVITÉS D'HONNEUR
L’édition de cette année, intitulée « L’événementiel économique au service de la promotion touristique», résonne dans le cœur des délégations de ces deux pays, qui entendent bien jouer leur partition.
Pour la 32ème édition de la Fidak, un pays d'Afrique de l’Ouest, la Guinée, et un pays d'Afrique Centrale, le Rwanda, sont invités d'honneur. L’édition de cette année, intitulée « L’événementiel économique au service de la promotion touristique», résonne dans le cœur des délégations de ces deux pays, qui entendent bien jouer leur partition.
Pour l’ambassadeur Jean-Pierre Karabaranga, son pays, le Rwanda, est présent avec plus de 25 entreprises dans plusieurs secteurs d’activités. « La Fidak offre au Rwanda et à ses produits la possibilité de se faire connaître dans ce grand marché qu'est l'Afrique de l'Ouest », a-t-il déclaré. Selon l’ambassadeur rwandais, l’événement est pour son pays et pour les entrepreneurs rwandais l'occasion de découvrir des opportunités sur le marché de l'Afrique de l'Ouest.
L’organisation de la Fidak a mis cette année côte à côte les stands du Rwanda et de la Guinée. Pour le ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME de Guinée, Diaka Sidibé, « près de 50 entreprises venues de toute la Guinée, du sud à l’ouest, en passant par la Basse Guinée, la Moyenne Guinée, la Haute Guinée et la Guinée Forestière, sont présentes pour partager les richesses de la nation guinéenne, tant sur le plan culturel, agricole que dans l’artisanat », a-t-il déclaré.