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15 mai 2025
LA FRANCE AVOUE ENFIN LE MASSACRE DE THIAROYE
Dans une lettre à Diomaye, Macron qualifie pour la première fois de "massacre" la tuerie perpétrée contre les tirailleurs africains en 1944. Le président sénégalais espère désormais "un engagement total" de la France dans la recherche de la vérité
(SenePlus) - Dans un geste historique, le président Emmanuel Macron reconnaît officiellement le "massacre" de Thiaroye dans une lettre adressée à son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye, quatre-vingts ans après les événements tragiques du 1er décembre 1944.
Dans une interview exclusive accordée à France 2 ce 28 novembre 2024, le président sénégalais a révélé cette avancée significative : "J'ai reçu aujourd'hui une lettre du président Macron dans laquelle il reconnaît que ce fut en effet un massacre". Dans cette lettre citée par RFI, le chef de l'État français écrit que « la France se doit de reconnaître que ce jour-là, la confrontation de militaires et de tirailleurs qui exigeaient que soit versé l'entièreté de leur solde légitime, a déclenché un enchaînement de faits ayant abouti à un massacre. »
Cette reconnaissance officielle marque un tournant décisif dans l'histoire franco-sénégalaise, après des décennies de silence et de minimisation des faits.
Selon une enquête approfondie du Monde, le drame s'est déroulé à l'aube du 1er décembre 1944, lorsqu'un impressionnant dispositif militaire - comprenant un millier de soldats, trois automitrailleuses, un char et deux blindés - a encerclé le camp où dormaient les tirailleurs africains. L'opération s'est soldée par une fusillade meurtrière contre ces soldats qui réclamaient simplement le paiement de leurs indemnités après avoir servi sous l'uniforme français pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le bilan humain de cette tragédie reste controversé. Si les autorités militaires de l'époque n'ont reconnu que 35 morts, l'historienne Armelle Mabon estime le nombre de victimes "entre 300 et 400". Un rapport militaire de l'époque, mentionné par Le Monde, fait état de "508 cartouches tirées" sur une "foule compacte", suggérant "un carnage de grande ampleur".
Le président Bassirou Diomaye Faye voit dans cette reconnaissance une opportunité historique : "Ce pas consistant à reconnaître que c'est un massacre doit ouvrir la porte à une collaboration parfaite pour la manifestation de toute la vérité sur ce douloureux événement de Thiaroye", a-t-il déclaré à France 2. Il souligne cependant que "quelque chose a été caché" et espère désormais "un engagement total" de la France dans la recherche de la vérité.
Cette reconnaissance fait écho aux déclarations récentes de l'ancien président François Hollande qui, dans un entretien à RFI plus tôt cette semaine, avait déjà qualifié les événements de "massacre", précisant qu'il s'agissait d'une "répression à la mitrailleuse" et non d'une simple manifestation qui aurait dégénéré.
La reconnaissance officielle du massacre par Emmanuel Macron intervient alors que de nombreuses zones d'ombre persistent encore, notamment en raison d'archives manquantes ou inaccessibles. Elle marque néanmoins une étape cruciale dans le processus de reconnaissance et de réconciliation entre la France et le Sénégal, ouvrant potentiellement la voie à de nouvelles investigations sur ce chapitre tragique de l'histoire coloniale française.
L'ÉTONNANT REBOND D'AIR SÉNÉGAL
Six mois après une sortie de piste qui avait fait 11 blessés, la compagnie obtient le renouvellement de sa certification internationale de sécurité. Un sésame qui lui permet de maintenir ses accords avec des partenaires comme Royal Air Maroc ou Air France
(SenePlus) - Dans un développement significatif pour l'aviation civile ouest-africaine, Air Sénégal vient d'obtenir le renouvellement de sa certification Iosa (Iata Operational Safety Audit) jusqu'au 25 novembre 2026. Ce renouvellement, effectif dès le 26 novembre, intervient dans un contexte particulier marqué par un incident majeur survenu plus tôt cette année.
La certification Iosa, véritable sésame pour les compagnies aériennes internationales, représente un gage de sécurité rigoureux. Selon les informations de Jeune Afrique (JA), ce processus implique la validation de pas moins de 1 057 points de contrôle, couvrant huit domaines essentiels de l'exploitation aérienne, notamment la maintenance et la formation des équipages. "Une première réunion de travail en présentiel est suivie d'un certain nombre d'échanges entre les auditeurs et la compagnie", détaille le média, soulignant la rigueur du processus.
L'obtention initiale de cette certification en août 2023 avait ouvert de nouvelles perspectives pour le transporteur national sénégalais. La compagnie avait ainsi pu négocier des accords stratégiques avec plusieurs partenaires de renom : un accord de partage de code avec Royal Air Maroc et Air Côte d'Ivoire, ainsi qu'un accord interligne avec Air France permettant aux passagers de poursuivre leur voyage vers d'autres destinations françaises depuis Paris. Toutefois, Jeune Afrique précise qu'à ce jour, seul l'accord avec Royal Air Maroc est pleinement opérationnel.
Un incident majeur qui soulève des questions
Le renouvellement de la certification intervient pourtant dans le sillage d'un incident sérieux. Dans la nuit du 8 au 9 mai, un Boeing 737-300 affrété par Air Sénégal auprès de la compagnie privée Transair est sorti de piste lors d'un vol Dakar-Bamako, causant onze blessés. L'appareil en question, âgé de plus de 30 ans et acquis fin 2023 auprès de la compagnie roumaine Tarom, faisait l'objet de critiques récurrentes de la part des passagers, comme l'attestent les témoignages recueillis par JA.
Cette situation soulève des interrogations sur les procédures d'audit. Un expert du secteur, cité par le journal, apporte un éclairage crucial : "Lors de leur passage, les auditeurs Iosa ne rentrent pas dans les avions affrétés, ils vérifient simplement que l'acteur qu'ils contrôlent a bien effectué son propre audit de la compagnie à laquelle il recourt".
L'enquête menée par Jeune Afrique n'a pas réussi à établir si l'appareil Transair impliqué dans l'incident disposait des certifications requises. De plus, la chronologie exacte de l'audit Iosa par rapport à l'incident reste floue, l'IATA ayant déclaré que "toutes les données concernant ce genre d'audit sont confidentielles".
Fait notable relevé par le journal : selon les données de Flightradar24, Air Sénégal a cessé d'utiliser les appareils Transair depuis le 13 mai, suggérant une révision significative de sa politique d'affrètement.
Le précédent des accidents majeurs
Jeune Afrique rappelle que d'autres accidents graves dans l'histoire récente de l'aviation africaine n'ont pas non plus entraîné de remise en cause des certifications. Le crash du Boeing 737 MAX d'Ethiopian Airlines en mars 2019 et celui du McDonnell Douglas DC-9-83 de Swift Air exploité par Air Algérie en juillet 2014 n'ont pas affecté le statut Iosa de leurs opérateurs respectifs. Dans ces cas, les enquêtes ont conclu à une défaillance logicielle pour le premier et à une réaction inadaptée de l'équipage pour le second.
L'incident impliquant le vol Transair affrété par Air Sénégal reste actuellement sous investigation par le Bureau d'enquête et d'analyse sénégalais, dont les conclusions pourraient avoir des implications significatives pour les pratiques d'affrètement dans la région.
SENAF REMPLACE LES DISCOURS AUSTERES PAR DES ŒUVRES
Samedi dernier, l’association Sénégal action féministe (Senaf) a organisé le vernissage de l’exposition «Voix du silence : traces et résonnances de l’avortement clandestin», à la Maison des cultures urbaines (Mcu) de Ouakam
Samedi dernier, l’association Sénégal action féministe (Senaf) a organisé le vernissage de l’exposition «Voix du silence : traces et résonnances de l’avortement clandestin», à la Maison des cultures urbaines (Mcu) de Ouakam. Une exposition qui sensibilise sur les risques de l’avortement clandestin
L’association Sénégal action féministe (Senaf) marque sa présence dans le cadre du programme «Off » de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar. Samedi 23 novembre à la Maison des cultures urbaines de Ouakam, l’association féministe dirigée par Wasso Tounkara a tenue le vernissage de son exposition «Voix du silence : traces et résonnances de l’avortement clandestin». Une exposition motivée par la nécessité de briser le silence qui entoure l’avortement clandestin et de stimuler un dialogue ouvert et constructif à travers le prisme de l’art sur les dangers et les conséquences du non-accès à des services de santé sûrs et de qualité au Sénégal. Et le panel d’ouverture, qui a marqué le début du vernissage, a rassemblé des experts en santé publique, des juristes spécialisés dans les droits de la femme, des chercheurs, des élèves et des militants de premier plan, tous unis pour disséquer une réalité sordide. On y apprend, avec une froideur statistique, qu’au Sénégal, l’avortement est non seulement interdit, mais qu’il alimente aussi des drames humains. En 2012, 51 500 avortements clandestins étaient recensés dans le pays, et aujourd’hui encore, beaucoup trop de femmes finissent en prison pour infanticide ou meurent dans l’ombre, de pratiques risquées. «Il y a une étude qui a montré que beaucoup de femmes qui sont en prison sont incarcérées pour infanticide. Ce qui veut dire que même si c’est interdit, il y a celles qui prennent le risque de le pratiquer et qui mettent en danger leur santé, leur vie. Et nous, vu que nous utilisons l’art et la création artistique pour parler des sujets jugés tabous, nous avons jugé nécessaire de sensibiliser sur cette pratique qui impacte la vie des femmes», déclare Wasso Tounkara. Militante féministe et présidente de Senaf, elle précise que l’association, en s’inspirant du thème de la Biennale, «The Wake, L’Eveil, Le Sillage», entend éveiller les consciences sur cette question souvent reléguée au silence avec des conséquences dramatiques. «Nous sommes une association qui utilise l’art et la créativité. Et qui parle de biennale, parle d’un grand rendez-vous national, régional et international. Alors, nous nous sommes dit pourquoi ne pas profiter de cet espace-là pour amplifier nos voix et permettre à beaucoup plus de personnes d’avoir accès à ces informations qui tournent autour des risques», dit-elle. Et pour ce faire, Senaf a opté de remplacer les discours austères par des œuvres qui résonnent. Trois artistes, une danseuse, une Dj et une slameuse ont sublimé les récits poignants en performances vibrantes. Résultat ? Une restitution artistique qui a pris aux tripes, entre storytelling, installations immersives, Djing et danse. Les élèves, nombreux dans la salle, ne sont pas restés de marbre. Leur regard oscillait entre fascination et réflexion, preuve que l’art peut émouvoir tout en éduquant. «Quand on reste dans la réalité, par la force, on va choquer. Et quand on choque, on peut aussi interpeller les gens à réfléchir sur le pourquoi et d’aller au-delà… Et pour accompagner, on a essayé de représenter le triangle du feu qui est d’ailleurs l’exposition qui va rester», a-t-elle fait savoir.
L’Etat invité a autorisé l’avortement médicalisé
En s’inscrivant dans le cadre du programme «Off» de la Biennale, l’exposition se voulait un miroir tendu vers la société sénégalaise. Dr Ndèye Khady Babou, militante féministe et médecin en santé publique, a donné un coup de pied bien placé dans la fourmilière et invite également l’Etat du Sénégal à respecter le Protocole de Maputo. «On est venue participer à ce panel Voix du silence qui est organisé dans le cadre du programme Off de la biennale et justement pour porter le plaidoyer sur le Protocole de Maputo, pour sa mise en application et sauver des vies de femmes et des jeunes Sénégalaises. Qu’est-ce qu’on attend aujourd’hui pour sa mise en application ?», interroge-t-elle. Coordinatrice du Réseau des féministes du Sénégal, Dr Ndèye Khady Babou rappelle que la législation sénégalaise considère l’avortement provoqué comme une infraction, alors que l’article 14 du Protocole de Maputo, ratifié par Dakar, oblige les Etats-parties à donner accès à l’avortement médicalisé aux femmes et aux filles enceintes suite à un inceste, un viol ou toute autre forme d’agression sexuelle ou lorsque la santé mentale ou physique de la femme ou de la fille enceinte est en danger, ou encore lorsqu’il y a risque sur la vie de la femme, de la fille enceinte ou du fœtus. «Aujourd’hui, les chiffres sont alarmants et les avortements clandestins font des complications horribles au sein de la population, notamment des femmes qui perdent leur vie ou qui survivent avec des complications majeures. Oui pour l’avortement médicalisé. C’est ce que nous dit le Protocole de Maputo», a-t-elle indiqué.
LES PRÉCISIONS DE LA POLICE NATIONALE SUR LES SUPPOSÉES RESTRICTIONS D'ENTRÉE AU SÉNÉGAL
Dans un communiqué, la Police nationale a fermement démenti les rumeurs de restrictions d'entrée, précisant qu'aucune mesure de ce type n'a été mise en place et réaffirmant l'engagement du Sénégal en faveur de l'intégration régionale.
À travers un communiqué de presse, la Police nationale a indiqué que, depuis quelques heures, des informations parues à travers une certaine presse ont fait état des mesures de restriction d’entrée sur le territoire sénégalais appliquées par les services de la Direction de la Police de l’Air et des frontières concernant des ressortissants d’un pays de la sous-région.
Mais, elle a tenu à préciser que ces informations sont "dénuées de tout fondement".
La Division communication et des relations publiques de la Police précise qu'"à ce jour, aucune mesure de restriction ou de fermeture des frontières n’a été prise par les autorités compétentes".
Mieux, ajoute la source, "dans le cadre de l’exécution de ses missions de contrôle de l’immigration, la Police nationale veille à l’application rigoureuse des dispositions en la matière", rappelant que, conformément au protocole de la Cedeao et son acte additionnel, la carte d’identité biométrique Cedeao fait partie des documents requis dans le cadre de la mobilité au sein de l’espace communautaire.
Toutefois, "soucieux de l’atteinte de l’objectif d’intégration régionale et fidèle à ses traditions d’hospitalité, le Sénégal continue de faire valoir la flexibilité en termes de conditions et de modalités d’entrée sur son territoire des ressortissants des États de la sous-région en général et des pays limitrophes en particulier", conclut le communiqué.
LES LIONS LOCAUX SUR LA DERNIERE LIGNE DROITE
Opposée au Liberia, entre le 20 et le 22 décembre, pour le dernier tour qualificatif au prochain Championnat d’Afrique des nations (Chan) 2025, l’Equipe nationale locale entame la dernière ligne droite de sa préparation.
Opposée au Liberia, entre le 20 et le 22 décembre, pour le dernier tour qualificatif au prochain Championnat d’Afrique des nations (Chan) 2025, l’Equipe nationale locale entame la dernière ligne droite de sa préparation. Avec l’ambition de conserver le titre continental, les Lions locaux boostent leur préparation sous les ordres du sélectionneur Souleymane Diallo.
L’Equipe nationale locale entame la dernière phase de sa préparation en direction du dernier tour qualificatif pour le Championnat d’Afrique des nations (Chan), face au Liberia, avec le match aller prévu entre le 20 et 22 décembre à Monrovia.
En stage depuis début octobre, les Lions locaux sont dans la dernière ligne droite sous la houlette du sélectionneur Souleymane Diallo et de son staff que nous avons rencontrés hier matin. Un staff qui peaufine les derniers réglages au Centre technique Jules-François Bocandé de Toubab Dialaw avec un groupe de 26 joueurs.
«C’est une préparation axée sur plusieurs volets. Après avoir fait notre analyse, nous avons certaines opportunités qui sont à notre disposition. Avec le démarrage du championnat, nous sommes obligés de planifier en prenant en compte ce que les garçons font en club. Car la première partie du travail -de lundi à jeudi- se fait ici. Le reste, ils sont dans leurs clubs», a confié le technicien sénégalais. Avant de préciser que «dans le micro-cycle de compétition, il est important de prendre en compte certains paramètres. A partir du lundi, on se base sur leurs matchs en commençant par l’aérobie. On n’a que le mercredi pour jouer des matchs amicaux. S’il n’y a pas de complémentarité avec les clubs, ils peuvent être épuisés. Il faut donc que les clubs prennent en compte ce que leurs joueurs font en Equipe nationale. Car nos programmes s’imbriquent».
En attendant de trouver des matchs amicaux internationaux, le staff technique s’appuie sur des oppositions avec des clubs locaux.
«IL FAUDRA PRENDRE TRES AU SERIEUX LE LIBERIA»
«Dire que l’équipe est prête, c’est un peu prétentieux. On est dans cette logique pour être prêts avant le Jour J. On a proposé un planning pour avoir des matchs amicaux. Je sais que le Dtn se bat pour en avoir. Avant-hier, j’en discutais avec Florent Ibenge (coach Al Hilal, Soudan) qui est actuellement en Mauritanie. A notre niveau, on a trouvé des situations alternatives, avec des matchs contre l’Us Gorée, ce matin (hier), et Essamay dans l’après-midi. Ces matchs avec des équipes de haut de tableau nous rapprochent plus de la réalité du haut niveau. Je soumettrai à partir du 10 décembre, un planning à la Ligue Pro pour avoir les joueurs au moins pendant 10 jours et avoir deux bons matchs amicaux», a-t-il confié.
Parlant de l’adversaire, le technicien sénégalais, qui a eu l’opportunité de les superviser à Monrovia lors du premier tour, «grâce à la Fédération et au Dtn», estime qu’«il faudra prendre très au sérieux cette Equipe du Liberia. Elle a fait montre d’excellentes choses. Lorsqu’ils ont joué les éliminatoires de la Can 2025 contre l’Algérie, la plupart des joueurs étaient en Equipe nationale locale. En tout cas, on est en train de travailler pour avoir une équipe compétitive».
«PRENDRE LE TEMPS QU’IL FAUT POUR LA LISTE»
Quant à la liste définitive, Souleymane Diallo souhaite «prendre le temps qu’il faut». «Là, je suis en mesure de donner 14 noms. Nous avons une excellente opportunité qu’est le championnat qui en est à sa 5e journée. Ce qui permet de revoir notre liste. Car on a vu des garçons intéressants, comme à Ajel et à Dakar Sacré-Cœur. Donc ce n’est pas fermé. Un des principes fondamentaux de l’entraînement, c’est que la préparation demeure dans la continuité. Il ne s’agit pas de changer les hommes tout le temps, mais de se baser sur un groupe et avoir d’autres qui vont compléter.» Avec comme ambition de réaliser le même parcours que son prédécesseur, Pape Thiaw, champion d’Afrique en titre, le technicien sénégalais ne veut nullement se mettre la pression.
«JE ME BASE SUR LE RAPPORT QUE PAPE THIAW A PRESENTE»
«Je donne l’impression d’être jeune, mais au niveau de la Fédération, je suis le deuxième doyen (rire). J’ai une certaine expérience. J’ai fait trois coupes du monde, trois Can. Aujourd’hui, je fais partie des plus anciens de cette Dtn. S’y ajoute que j’ai eu à travailler avec Pape Thiaw quand il était coach des Lions locaux. Depuis que j’ai pris les rênes de l’équipe, je me base sur le rapport qu’il a présenté. Nous avons les mêmes principes, le même dispositif. Après, l’animation de ce dispositif peut varier. Entre entraîneurs, il y a ce lien», a-t-il indiqué.
La phase finale du Chan se tiendra du 1er au 28 février 2025 dans trois pays de l’Afrique de l’Est : Kenya, Ouganda et Tanzanie.
LE SÉNÉGAL GAGNE DES PLACES DANS LE CLASSEMENT FIFA
Derrière le Maroc, le Sénégal se positionne 17ᵉ mondial et deuxième en Afrique avec 1637,25 points.
iGFM (Dakar) La FIFA a actualisé son classement mensuel, ce jeudi 28 novembre 2024.
Le Maroc occupe désormais le 14ᵉ rang mondial au classement FIFA, perdant une place par rapport au précédent. Les Lions de l’Atlas continuent de dominer le football africain et arabe avec 1688,18 points.
Le Sénégal gagne trois places
Derrière le Maroc, le Sénégal se positionne 17ᵉ mondial et deuxième en Afrique avec 1637,25 points. Sur la scène arabe, l’Égypte est deuxième, occupant le 33ᵉ rang mondial.
À l’échelle mondiale, l’Argentine, la France et l’Espagne forment le trio de tête, consolidant leur domination.
Ce classement confirme la régularité du Sénégal et même du Maroc, qui continue de représenter fièrement la région sur la scène internationale.
SIX MOIS DE PRISON FERME REQUIS CONTRE MOUSTAPHA DIAKHATÉ
Le parquet a estimé que le prévenu avait franchi le Rubicon en quittant le domaine de l’adversité politique pour sombrer dans l’animosité.
Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a précisé qu'il n'y a aucun traitement inéquitable, notamment en comparaison avec le cas d'Azoura Fall. Il a souligné que son chef de parquet est actuellement à Bruxelles et qu'il n'a reçu aucune instruction, ce qui exclut tout caractère politique à ce procès.
Il s'agit d'une auto-saisine, déclenchée par les invectives de Moustapha Diakhaté à l'encontre d'un groupe de personnes.
Concernant la première infraction, le parquet a estimé que le prévenu avait franchi le Rubicon en quittant le domaine de l’adversité politique pour sombrer dans l’animosité. Selon Google Traduction, le mot "alkou" signifie "damné", "condamné aux peines de l'enfer", et il est donc péjoratif.
Le second délit est lié à l'atteinte à la paix publique. Les propos de Diakhaté ont provoqué un tumulte sur les réseaux sociaux. Traiter publiquement ses semblables de damnés est une atteinte aux bonnes mœurs, selon le représentant du parquet. Ce dernier a requis une peine d'un an de prison, dont six mois ferme, ainsi qu'une amende de 300 000 FCFA.
PRÈS DE TROIS FEMMES SUR DIX VICTIMES DE VIOLENCES AU SÉNÉGAL
Une enquête de l’ANSD révèle un taux de prévalence alarmant de 31,9% sur les violences subies par les femmes au cours des 12 derniers mois, avec une disparité marquée entre les milieux urbains et ruraux.
iGFM - (Dakar) L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a révélé les résultats de son enquête sur les violences faites aux femmes. Les chiffres font froid dans le dos.
Au Sénégal, près de 3 femmes sur 10 ont subi au moins une forme de violence (physique, psychologique, sexuelle ou économique) au cours des 12 derniers mois. C’est ce qu’a révélé l’Enquête nationale de référence sur les violences faites aux femmes, publiée ce mois de novembre. Soit un taux de prévalence de 31,9%.
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), qui auteure de l’enquête, informe que les résultats, selon le milieu de résidence, montrent que les femmes qui résident en milieu urbain semblent avoir plus subi de violences récentes durant es 12 mois précédant l’enquête, que celles qui vivent en milieu rural. En effet, cette proportion est de 36,9% en milieu urbain contre 24,9% en milieu rural.
Aussi, au cours des douze derniers mois, plus d’un tiers des femmes, âgées de 15 ou plus au Sénégal (31,9%) ont subi un type de violence. Et c’est malheureusement dans la région de Diourbel que cette prévalence récente est la plus élevée (42,6%). Avec un taux de prévalence de 15,1%, la région de Fatick est celle dans laquelle les violences faites aux femmes sont moins prégnantes.
MODOU GAYE SECK APPELLE À UNE SYNERGIE D’ACTIONS POUR TRANSFORMER L’AGRICULTURE
Le directeur des financements au ministère de l’Agriculture plaide pour une cohérence d’ensemble et des investissements structurants afin de booster le secteur agro-sylvo-pastoral.
Le directeur des financements et des partenariats au ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Modou Gaye Seck, a insisté mercredi, sur la nécessité pour les différents acteurs de mener une « cohérence d’ensemble » pour mieux stimuler le développement du secteur agricole.
« Nous ne pouvons pas développer ce pays si chacun est dans son coin à faire ce qu’il a pensé être bon (…) Il faut une structuration et une cohérence d’ensemble dans ce que nous faisons. Le développement durable de l’agriculture doit reposer sur la stratégie des 3F, c’est-à-dire +formaliser, former avant de financer », a estimé M. Seck.
Le directeur des financements et des partenariats au ministère de l’Agriculture s’exprimait en marge de la cérémonie de clôture de la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat à Dakar.
Il a rappelé que seuls 2% des unités économiques du pays sont formalisées et que le secteur agro-sylvo-pastoral reçoit moins de 2% des crédits bancaires.
Modou Gaye Seck a assuré que la stratégie des 3F (formaliser, former avant de financer) est en cours d’élaboration pour « remédier à cette situation, prônant une synergie d’actions et une mutualisation des efforts ».
Insistant sur la nécessité d’une « cohérence d’ensemble » pour transformer l’économie agricole sénégalaise, M. Seck a soutenu qu’ »on ne peut pas développer ce pays si chaque acteur reste dans son coin ».
Il a par ailleurs relevé le paradoxe du secteur de l’agriculture familiale qui représente 70% de l’économie, mais dans lequel on ne travaille que 2 à 3 mois par an, correspondant à la saison des pluies.
Pour y remédier, Modou Gaye Seck a plaidé pour des investissements structurants, notamment dans l’irrigation, la solarisation, la mécanisation et l’accès au financement.
Le directeur des financements et des partenariats au ministère de l’Agriculture a également souligné l’importance de la collaboration avec le secteur privé dans l’optique de « créer une chaîne de valeur performante, allant de la production à la commercialisation ».
Il a en outre dévoilé des projets en cours, tels que la création de 20 000 sociétés coopératives d’ici 2029 et la mise en place de hangars de stockage pour résoudre les problèmes liés à la gestion des stocks agricoles.
Il a par ailleurs exprimé l’engagement du ministère de l’Agriculture à soutenir l’entrepreneuriat agricole et la souveraineté alimentaire, en collaboration avec le secteur privé et d’autres départements ministériels et appelé à une « mobilisation collective pour transformer le secteur agricole et renforcer la résilience économique du pays ».
LA RÉVOLUTION DES NITTU DAARA
Médias, politique, recherche : les produits des écoles coraniques s'imposent dans des espaces auparavant réservés aux élites issues du système français. Longtemps cantonnés dans des rôles subalternes, ils s'émancipent désormais de l'héritage colonial
Très présents dans les médias, la politique, le secteur privé et dans le monde universitaire, les "Nittu Daara" sont en train de bousculer la hiérarchie et un espace qui était souvent réservé aux produits de l'école française. Et la troisième édition de la journée nationale des daara célébrée aujourd'hui est juste une nouvelle étape dans cet "affranchissement" de ces produits des daara.
Cantonnés depuis longtemps dans des rôles "primitifs" de prise en charge du destin des enfants talibés dans les écoles coraniques, les "Nittu Daara" ne devaient pas sortir de cette "délimitation historique", survivance d'une dichotomie coloniale. Ainsi, l'administration qui était alors fille de cette colonisation devait être composée uniquement de fonctionnaires issus de l'école dite française. Et cette séparation a continué même après les indépendances malgré quelques embellies dans l'enseignement et la diplomatie.
Mais depuis quelques années, force est de constater que les "Nittu daara" sont en train visiblement de faire leur mue au Sénégal. Ils s'affranchissent de plus en plus de cet ostracisme historique. Dans les médias par exemple, ils commentent l'actualité politique. Sortant peu ou prou de leur zone de confort habituelle qui est la prêche et les écoles coraniques, ils donnent de plus en plus leurs points de vue sur les affaires de la cité.
C'est dans ce cadre qu'il y a eu l'avènement de figures médiatiques comme le chroniqueur Bara Ndiaye, élu récemment député. Clivant mais très visible dans l'espace médiatique, ce dernier s'est bâti une réputation grâce à ses analyses politiques et son sarcasme détonnant. Et ses prises de position sur le plan politique en faveur du Pastef ont fait de lui par la force des choses une des figures de proue du "Projet".
D'autres "Nittu daara" comme Mbacké Sylla, Maodo Faye, Mansour Diop, imam Mouhamad Al amine Dramé s'essaient aussi à l'analyse politique et se disputent l'espace médiatique avec les autres chroniqueurs attitrés.
Dans le même ordre d'idées, force est de constater que beaucoup de personnalités issues des daara se sont engagées ces dernières années en politique. Et cet état de fait est plus saillant encore avec le Pastef avec le Mouvement des "Domou Daara" des Patriotes (MODAP) qui est une entité influente de cette formation politique.
Serigne Mboup, symbole d'une "intégration" réussie
D'ailleurs à l'issue des élections législatives, plusieurs parmi eux vont entrer à l'hémicycle. Un acteur politique comme Serigne Modou Boussou Dieng avait même sa propre coalition lors de ces législatives. Mais celui qui incarne à merveille cette "intégration" réussie est sans doute l'homme d'affaires Serigne Mboup. Chef d'entreprise prospère, l'ancien pensionnaire de Koki a réussi aussi son entrée en politique devant le maire de la ville de Kaolack, sans oublier qu'il était aussi candidat lors de la dernière élection présidentielle.
Serigne Cheikh Tidiane Sy «Al Maktou», Sidy Lamine Niasse, Serigne Mansour Sy « Jamil», ces précurseurs
Toutefois, il est important de noter que même si ces figures sont les plus visibles dans l'espace médiatique, il y a plusieurs « Nittu daara » qui ont eu des intégrations réussies dans ces sphères jusqu'à présent très réservées aux «francisants». Ils sont nombreux à être dans la finance, le secteur privé, mais aussi dans le monde académique comme le tout nouveau Directeur des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés en langue arabe, Djim Drame qui est maître de recherches titulaire à l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN). Il y a aussi Professeur Abdou Aziz Kébé qui n'est plus à présenter sur le plan intellectuel mais aussi la jeune garde incarnée par Dr Sidy Jamil Niane.
Chargé de recherche titulaire en islamologie, Seydi Diamil Niane a soutenu une thèse en islamologie au Département d’études arabes de l’Université de Strasbourg en septembre 2017 sur « Le conflit idéologique entre le wahhabisme et la confrérie soufie Tijāniyya au sud du Sahara : le Sénégal en exemple. Actuellement il est chercheur à l'IFAN. Par ailleurs, il faut dire que même s'il y a des efforts à faire pour atteindre un syncrétisme réussi entre l'école française et les daara, il faut souligner que beaucoup d'eau a coulé depuis l'époque où des figures emblématiques comme Serigne Cheikh Tidiane Sy Al «Maktoum», qui est le premier «Nittu daara» à créer un parti politique vers les années 50, Sidy Lamine Niasse, Serigne Mansour Sy Jamil étaient les seules embellies dans la grisaille. Désormais la mayonnaise commence à prendre.