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24 août 2025
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE MARDI 25 FEVRIER 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien
texte collectif
CULTURE ET NATURE EN DANGER
Autour de la Maison Ousmane Sow, la frénésie des constructions a entraîné l’apparition d’un dépôt de ciment, issu des chantiers environnants, qui attaque directement les sculptures. Ces œuvres, trésors d’une richesse inestimable, sont en péril
Le Sénégal se trouve à un carrefour critique, où la préservation de son héritage culturel et de son environnement devient une urgence. Face à des menaces croissantes sur ses trésors naturels et artistiques, une coalition d’intellectuels, d’artistes et d’acteurs économiques lance un appel à l’action. Il est temps de réconcilier modernité et tradition, et de protéger un patrimoine unique qui pourrait disparaître si des mesures radicales ne sont pas prises. La survie de notre identité et de notre environnement est en jeu : il est impératif d'agir avant l’effacement irrémédiable.
Quand les feuilles tremblent, ce n’est pas l’affaire des racines - Wole Soyinka
L’Afrique, terre de mémoire et d’espérance, berceau de récits millénaires et d’horizons ouverts sur l’infini de l’univers, vacille aujourd’hui entre l’éclat d’un patrimoine inestimable et les ombres menaçantes de la modernité mal apprivoisée. Son âme culturelle, fragile écrin de vérités profondes, et son environnement, miroir de ses légendes et gardien de ses peuples, appellent à un sursaut. Car le temps presse, et le silence des actions pourrait bientôt laisser place au fracas de pertes irréparables.
Le Sénégal, emblème de cette Afrique résiliente, dépasse le simple territoire : il est notre histoire vivante, notre espace économique partagé, et un site culturel d'une richesse immense, trop souvent négligée. C’est sur cette terre que se forgent nos espoirs, nos luttes et nos rêves collectifs. Pourtant, dans ces terres sénégalaises, nous sommes témoins d’une dégradation alarmante de l’environnement et des œuvres d’art, menaçant notre patrimoine naturel et culturel, pilier de notre identité commune.
Ces préoccupations nous hantent. Elles rappellent que les débats sur l'Afrique ne sont pas l'apanage des politiques. Ils engagent chacun de nous, car l'avenir de notre continent est une responsabilité partagée.
Il existe une urgence, non de simples mots mais de sens profond : celle pour le Sénégal de se réapproprier une souveraineté culturelle vacillante sous le poids d’un monde uniformisé. Comment peut-il laisser le vent de la mondialisation effacer les traces indélébiles de ses ancêtres, leurs danses, leurs contes, leurs savoirs ? Pourtant, des lieux témoignent encore de la grandeur de son génie créatif.
Par exemple, la Maison Ousmane Sow, par sa majesté et son souffle intemporel, raconte ce qu’est le corps humain : une vérité incarnée, un temple de résilience, un pont entre l’art et la science. Ces sculptures, immobiles et pourtant si vibrantes, rappellent que le passé nourrit l’avenir, que le geste ancestral peut éclairer les enjeux technologiques d’aujourd’hui.
Mais ce sanctuaire est menacé. Les dommages collatéraux de la boulimie foncière et de la désorganisation urbanistique ont des conséquences désastreuses sur la durabilité des œuvres. Autour de la Maison Ousmane Sow, la frénésie des constructions a entraîné l’apparition d’un dépôt de ciment, issu des chantiers environnants, qui attaque directement les sculptures. Ces œuvres, trésors d’une richesse inestimable, sont aujourd’hui en péril. À cela s’ajoute un problème crucial : l’urbanisation anarchique bloque l’accès à ce lieu d’art et de mémoire, érigeant des murs là où il faudrait des passerelles.
Quand les mots nous manquent face à ces défis, nous nous tournons encore vers le poète et l’artiste, ces échos des émotions profondes et des vérités silencieuses. Comme l’affirmait Wole Soyinka, « quand les feuilles tremblent, ce n’est pas l’affaire des racines. » Pourtant, nos racines, nourries par un passé fertile, doivent irriguer notre avenir. Il nous faut faut donc retrouver le pacte brisé : une harmonie avec l’environnement.
L’environnement sénégalais, ce vaste poème de sable, de forêts et de mers, murmure un appel à l’écoute. Le désert qui avance, les mangroves qui s’effacent, les forêts sacrées qui tombent sous les coups des tronçonneuses, tout cela dépasse la simple perte matérielle. C’est une déchirure de l’âme collective, une rupture du pacte scellé avec la terre par nos ancêtres.
Dans la Casamance des mythes et des génies protecteurs, la forêt n’était pas seulement un lieu. Elle était un sanctuaire, une mémoire vivante, un pont entre le visible et l’invisible. Mais aujourd’hui, le bruit de la modernité semble plus fort que le murmure des arbres. Pourquoi le Sénégal tournerait-il le dos à cette sagesse ancienne ? Pourquoi laisserait-il les lois aveugles de l’économie réduire la nature à une simple ressource, alors qu’elle est avant tout une alliée ?
L’Afrique, ce continent fertile, a produit des arbres majestueux dont les racines s’étendent au-delà des frontières de ses États. Ces racines doivent nourrir nos peuples, faire fleurir nos espoirs et porter des fruits pour les générations futures. Renouer avec ces pratiques n’est pas une régression, mais un acte de lucidité, un retour à l’essentiel : construire un roman culturel collectif
Pour que l’Afrique rayonne, il faut construire un roman culturel collectif, ancré dans nos mythes, nos légendes et nos récits. Toute civilisation survit par la force de ses histoires. Nos paysages, traditions, rites, littératures et mémoires forment un grand tissu culturel, précieux et fragile, qui porte notre continent, notre humanité et nos rêves partagés.
La Maison Ousmane Sow, tel un phare, peut guider ce renouveau. Elle est la preuve que la culture, loin d’être un luxe, est un moteur de transformation. Elle montre que l’art peut être à la fois ancrage et envol, qu’il peut inspirer des réponses aux défis contemporains. Mais elle ne pourra remplir ce rôle que si elle est préservée, si son accès est garanti, si elle devient le symbole d’une ville pensée pour ses habitants et non contre eux.
Notre cri de cœur est donc un appel à l’action et à l’espoir.
Ce n’est pas un adieu, mais une promesse que le Sénégal doit se faire à lui-même, une promesse que ses enfants doivent porter : celle de ne pas sombrer. Préserver sa souveraineté culturelle et retrouver son harmonie avec l’environnement ne sont pas des choix secondaires. Ce sont des nécessités vitales, des actes d’amour pour sa propre identité et pour les générations à venir.
Alors qu’il se relève. Qu’il protège ses trésors. Qu’il planifie ses villes avec sagesse. Qu’il réconcilie modernité et nature. Qu’il inspire sa jeunesse avec les exemples de ses géants, comme Ousmane Sow. Qu’il montre au monde qu’un Sénégal en harmonie avec lui-même peut devenir un modèle universel.
Le temps presse, mais il n’est pas trop tard. Qu’il agisse, avant que les échos de ses richesses ne deviennent de simples souvenirs.
Signataires de l’appel pour la souveraineté culturelle
Acogny, Germaine – Fondatrice École des Sables
Anne, Mama – Productrice Audiovisuelle, Suisse
Badiane, Alioune – Artiste, Sénégal
Ba, Babacar – Consultant
Ba, Fatimata Kiné Diallo – Écrivaine, Sénégal
Bocoum, Hamady – Directeur de recherche-Classe Exceptionnelle, UCAD
Bounaffaa, Hicham – DG Phare des Mamelles
Celac, Catherine – Présentatrice/Journaliste
Dembele, Cheikh Raphaël – Ingénieur Économiste Logistique et Transports
Diagne, Amadou Lamine Sall – Poète, Lauréat des Grands Prix de l’Académie française
Diallo, Aïssatou – CEO La Maison BINAF SARL
Diallo, Maitre Boucounta – Avocat à la cour, Sénégal
Diokhane, Bara – Avocat, Sénégal
Diop, Aminata Johnson – Fondatrice de l’Agence Culturelle Africaine et du Pavillon Africain
Diop, Mamadou – Professeur, USA
Diop, Moustapha – DG
Daf, El Hadji Moctar – Inspecteur Principal Navigabilité des aéronefs, Enquêteur technique accidents et incidents d'avions
Dike, Ifeoma – Art Advisor
Dione, Boubakar – Directeur juridique de Bpifrance
Fall, Me Ousseynou – Avocat à la cour
Fall, Me Aly – Bâtonnier élu du Barreau du Sénégal
Fortes, Laura – Journaliste, RTS 1
Gueye, Ousmane – Artiste, Sénégal
Kane, Amadou – Ancien Ministre, Ancien PDG Banque BICIS
Kane, Amadou Elimane – Écrivain, France
Kane, Pape Samba – Journaliste, écrivain, Dakar
Kassé-Sarr, Fatou – DG Labell'Com et promotrice du Carnaval de Dakar Suñu Cosaan
Lamko, Koulsy – Écrivain, Directeur Hankili So Africa, Mexico
Loum, Moustapha – Ingénieur Agro-alimentaire
Mbaye, Malick – Expert supérieur en télécommunications et en informatique
Mboup, Fatou – Entrepreneure, Administratrice générale de la Fondation Amadou Mahtar Mbow pour les savoirs endogènes
Ndaw, Seyda Magatte – Opérateur économique
Ndiaye, Me Moustapha – Notaire, Président de la Biennale de Dakar
Ndiaye, Saïdou – Gérant, SND Consulting
Ngom, Pap' Amadou – Entrepreneur, Paris
Niang, Alioune Badara – Consultant, Sénégal
Sagna, Mahamadou Lamine – Enseignant/Chercheur, USA
Samb Sall, Ghaël – Présidente du Fonds d’Archives Africain pour la Sauvegarde des Mémoires et directrice des Éditions Vives Voix
Sarr, Bousso – Chef d’entreprise
Sarr, Seynabou Dia – CEO Global Mind Consulting Group
Senac, Gerard – Président Honoraire d’Eiffage Sénégal
Sidibé, Papa Mady – Investisseur professionnel
Sougoufara, Mama – DG ICS
Sow, David – Logistique Canal+Sénégal
Thiam, Chef Pierre – Culinary Ambassador, Agriculture Durable, États-Unis
EXCLUSIF SENEPLUS : La géopolitique des grandes puissances ne doit en aucun cas dicter les choix des dirigeants africains, qui doivent défendre leur peuple. C’est l’avis d'Aminata Touré.
La souveraineté du Sénégal et de l’Afrique doit être défendue sous tous ses aspects par les Sénégalais et les Africains, face à n'importe quel pays. Aucun impérialisme ne doit plus avoir droit de cité chez nous. C’est pour cela que l’unité de l’Afrique est pertinente, afin de défendre sa sécurité, régler ses problèmes collectivement, selon Aminata Touré, pour qui la politique des partenaires étrangers devrait être secondaire pour les Africains.
«C’est notre posture personnelle qui est importante. Ce que d’autres présidents vont faire doit être secondaire pour nous, pays africains. Le plus important, c’est quelles politiques vont servir nos propres intérêts que nous voulons mettre en place. C’est ça la démarche. Donald Trump ou pas, les Africains, ce qui devrait les intéresser, c’est comment gérer souverainement et ensemble leurs pays, industrialiser leur agriculture, former leurs jeunes et soutenir les femmes… »
Dans cette perspective, que la France perde de son influence en Afrique ne doit être le souci d’aucun Africain, selon le Haut Représentant du Président de la République, Aminata Touré, qui a trouvé « malheureuse » la sortie d’Emmanuel Macron face à ses ambassadeurs, où il accusait les Africains d’être ingrats et prétendait que la France n’est pas congédiée du Sahel mais partie de son propre chef.
En tout cas, les bases militaires étrangères en plein 21e siècle dans nos pays ne sont pas tolérables, d’après l’ancienne Garde des Sceaux. Aminata Touré est sans concession, qu’il s’agisse de la France, de la Russie, de la Chine ou de tout autre pays, cela « c’est terminé », a martelé Aminata Touré.
« La question d’avoir des bases dans les pays des autres est une question dépassée, c’est un anachronisme, ça n’existe nulle part. Au nom de quoi vous voulez avoir des bases dans les pays de quelqu’un d’autre ? C’est fini, c’est terminé », estime Aminata Touré.
Dans la même veine, que les États-Unis choisissent de renvoyer des étrangers de leur sol reste une décision souveraine, voire même légitime. Pour Aminata Touré, ce qui compte, c’est le Sénégal, c’est l’Afrique d’abord. Puisque de l’autre côté, Donald Trump professe à la ville et au monde l’Amérique d’abord, les Africains devraient aussi assumer de dire, d’assumer et de faire tout pour l’Afrique d’abord.
En revanche, dans le processus d’expulsion, les États-Unis devraient se comporter comme le pays civilisé qu’ils prétendent être, en respectant strictement les droits des émigrés. C’est le moment d’en donner la preuve. Parce qu’être émigré ne rime pas avec criminel.
JAMMEH, EL BECHIR... SUR LA LISTE DES DIX ANCIENS DIRIGEANTS LES PLUS RECHERCHES
Quatre des dix anciens chefs d’État les plus recherchés pour leur implication présumée dans des crimes contre l’humanité durant leur mandat sont originaires d’Afrique. Il s’agit de dirigeants de la Gambie, du Soudan, de la République centrafricaine et...
Quatre des dix anciens chefs d’État les plus recherchés pour leur implication présumée dans des crimes contre l’humanité durant leur mandat sont originaires d’Afrique. Il s’agit de dirigeants de la Gambie, du Soudan, de la République centrafricaine et de l’Éthiopie.
Parmi eux, l’ex-président gambien Yahya Jammeh, en exil en Guinée équatoriale après sa défaite électorale de 2016, Omar el-Béchir, ancien dirigeant soudanais incarcéré depuis sa destitution en 2019, François Bozizé, réfugié en Guinée-Bissau après son éviction en Centrafrique, et Mengistu Haile Mariam, qui vit au Zimbabwe depuis sa chute au début des années 1990.
La semaine dernière, Justice Info a publié une liste accablante des dix dirigeants actuels et anciens visés par des accusations de crimes contre l’humanité, qualifiant ce groupe de « club très exclusif ».
Parmi les figures non africaines figurent le président russe Vladimir Poutine, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ex-président syrien Bachar al-Assad, aujourd’hui en exil en Russie. D’autres dirigeants recherchés incluent Sheikh Hasina du Bangladesh, Haibatullah Akhundzada, chef des talibans, ainsi qu’un ancien dirigeant birman.
Le rapport est accompagné d’une carte interactive indiquant les pays d’origine de ces dirigeants et les lieux où certains d’entre eux vivent actuellement en exil.
Vers un tribunal spécial pour juger Yahya Jammeh
En Afrique de l’Ouest, les dirigeants régionaux se sont engagés à accélérer la mise en place d’un tribunal spécial hybride pour juger l’ex-président gambien Yahya Jammeh. Ce dernier est accusé d’une série de violations graves des droits humains sous son régime autoritaire, qui s’est étendu sur 22 ans, jusqu’en 2016.
Les crimes présumés incluent des assassinats, des disparitions forcées, des actes de torture et des viols. Bien qu’aucun mandat d’arrêt n’ait été émis contre lui, Jammeh nie toute implication. Parmi les exactions documentées entre juillet 1994 et janvier 2017 figurent également l’exécution sommaire d’au moins 240 personnes, dont de nombreux opposants politiques, ainsi que l’administration d’un faux traitement contre le sida à des patients non avertis.
El-Béchir : un mandat d’arrêt international en vigueur
Concernant Omar el-Béchir, la Cour pénale internationale (CPI) a émis deux mandats d’arrêt à son encontre, le 4 mars 2009 et le 12 juillet 2010. L’ex-président soudanais est poursuivi pour crimes de guerre – notamment des pillages et des attaques contre des civils – ainsi que pour crimes contre l’humanité, incluant meurtres, extermination, transferts forcés, tortures et viols.
La CPI l’accuse également de génocide, estimant qu’il a intentionnellement provoqué la destruction de groupes ethniques en leur infligeant des conditions de vie insoutenables. Ces crimes auraient été commis dans la région du Darfour, notamment après l’attaque de l’aéroport d’El-Fasher en 2003, et jusqu’au 14 juillet 2008.
Bozizé et Mengistu : des condamnations déjà prononcées
L’ancien président centrafricain François Bozizé fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis le 27 février 2024 par la Cour pénale spéciale (CPS) de Bangui. Il est accusé de crimes contre l’humanité pour des massacres commis entre février 2009 et mars 2013 par sa garde présidentielle et ses forces de sécurité. Les charges portent également sur des assassinats, des disparitions forcées, des actes de torture, des viols et d’autres traitements inhumains infligés aux détenus de la prison civile et du camp militaire de Bossembélé, au centre du pays.
Quant à Mengistu Haile Mariam, ancien dirigeant éthiopien, il a été reconnu coupable de génocide et de crimes contre l’humanité par la Haute Cour fédérale d’Addis-Abeba. Condamné à la prison à perpétuité par contumace le 28 décembre 2006, il a été jugé responsable des purges sanglantes entre 1977 et 1978.
En tant que leader du régime militaire du Derg, Mengistu a orchestré une répression impitoyable, visant à éliminer toute opposition politique. Le tribunal a établi que plus de 2 000 personnes ont été exécutées sous son commandement, dont des membres de la famille royale éthiopienne, tandis que plus de 2 400 autres ont subi des actes de torture.
Selon Justice Info, le Code pénal éthiopien inclut les groupes politiques dans la définition du génocide, ce qui a permis d’établir les charges retenues contre lui.
LE PLAN DE LA FSB
Le Sénégal va naturaliser un basketteur américain pour renforcer son équipe nationale masculine, a révélé le président de la Fédération sénégalaise de basket-ball (FSB), Maître Babacar Ndiaye.
Le Sénégal va naturaliser un basketteur américain pour renforcer son équipe nationale masculine, a révélé le président de la Fédération sénégalaise de basket-ball (FSB), Maître Babacar Ndiaye.
»Je ne veux pas parler du poste du joueur qui sera naturalisé. L’entraîneur m’a soumis un joueur et la procédure est lancée. C’est un Américain », a-t-il précisé, dans un entretien paru ce lundi dans le quotidien sportif »Record ».
Le Sénégal a déjà naturalisé le basketteur américain Clevin Hannah en 2016 et son compatriote, Pierria Henry, en 2021
Selon le président de la FSB, l’instance fédérale de basket va utiliser le règlement permettant de »prendre un joueur naturalisé à défaut d’avoir des binationaux ».
L’équipe nationale de basket-ball a réalisé, dimanche, le carton plein dans les éliminatoires de l’Afrobasket 2025 en Angola.
Les Lions ont remporté leurs trois matchs et terminé premier du groupe C, devant le Cameroun et le Rwanda également, qualifiés pour l’Afrobasket.
Me Babacar Ndiaye a indiqué que le sélectionneur national, Ngagne Desagana Diop, a envoyé son plan de préparation qui sera soumis au ministre de la Jeunesse, des Sports de la Culture.
Il a souligné que le technicien, qui était absent du tournoi de Rabat (Maroc), a aussi fait l’expression de ses besoins.
»Nous allons discuter avec le ministère en fonction des moyens disponibles. Mais, toutes les dispositions seront prises pour mettre l’équipe dans de bonnes conditions », a ajouté Me Ndiaye.
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JE REGRETTE LE CHOIX DU BURKINA, DU MALI ET DU NIGER
EXCLUSIF SENEPLUS - Les plans nationaux contre le terrorisme gaspillent des ressources et facilitent les terroristes. Pour Cheikh T. Gadio, seul un effort global et coordonné peut répondre à ce péril
Cheikh Tidiane Gadio, président de l’Institut panafricain de stratégies (IPS), a animé une conférence samedi 22 février 2025 à l’université Cheikh Anta Diop sur les défis sécuritaires dans la sous-région, dans le cadre du colloque-hommage rendu à deux éminents historiens de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), les professeurs Abdoulaye Bathily et Boubacar Barry.
Fondé depuis plus d’une décennie, dans un contexte de violence terroriste en Afrique de l’Ouest, l’IPS mène des analyses et des études et propose des solutions pour venir à bout de cette guerre asymétrique imposée par les terroristes aux États souverains.
Mais Cheikh Tidiane Gadio a déploré le fait que les travaux et les alertes de l’IPS n’aient pas été pris en compte jusqu’à ce que le phénomène des attaques terroristes se généralise à presque tous les pays de la sous-région et s’étende au centre du continent.
Ancien ministre des Affaires étrangères, il attribue cette situation au manque de leadership des dirigeants de la sous-région, qui ne semblent pas prendre très au sérieux la question du terrorisme dans le Sahel.
En marge de cette conférence, M. Gadio, par ailleurs ancien député et ancien chef de la diplomatie sénégalaise, a accordé une interview exclusive à SenePlus TV sur différentes thématiques : les défis sécuritaires auxquels font face les pays de la CEDEAO, l’implosion de cette organisation, ainsi que la gestion des crises institutionnelles ayant secoué le Burkina Faso, le Mali et le Niger jusqu’à leur décision de quitter l’organisation supranationale pour créer un ensemble parallèle.
Cheikh Tidiane Gadio a également partagé ses analyses sur les méthodes raisonnables, selon lui, pour lutter contre le péril terroriste qui, si l’on n’y prend garde, pourrait infester l’ensemble du continent.
En effet, après s’être fortement installé dans la zone ouest-africaine, ce fléau s’est désormais étendu en Afrique centrale, notamment au Mozambique et en République démocratique du Congo, sans oublier qu’il sévit depuis longtemps en Afrique orientale avec les Al-Shebab, qui ont régulièrement fait parler d’eux en Somalie et parfois au Kenya.
L’invité de SenePlus n’a pas caché sa déception face à la scission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, qu’il dit regretter profondément. Ainsi, pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, cette scission n’est pas une bonne décision de la part de ces trois pays, même s’il reconnaît sans détour que la CEDEAO n’a pas fait preuve d’un réel engagement envers eux dans leur combat contre les terroristes.
Selon lui, établir un plan national de lutte contre le terrorisme pour chaque pays est un non-sens, car la menace est globale et nécessite donc une approche globale, d’où la nécessité d’unité.
À la décharge de l’organisation supranationale, Cheikh Tidiane Gadio a rappelé que, lors des premières années de ce fléau, certains pays, dont le Sénégal et même le Tchad - qui ne fait pas partie de la CEDEAO -, se sont mobilisés et ont envoyé des soldats combattre aux côtés du Mali.
Cependant, ces forces étaient essentiellement des forces de maintien de l’ordre, alors qu’il n’y avait pas d’ordre à maintenir dans ce contexte, mais des terroristes surarmés à combattre sans pitié.
Suivez l’entretien complet sur SenePlus TV et sur SenePlus.com.
UNE INTERPELLATION DE NOTRE SOCIÉTÉ
Le suicide récent d’un jeune étudiant, innocent et victime d’une barbarie, met en lumière une crise profonde au sein de notre société, où la désocialisation, la perte de croyance et l’exploitation des vulnérabilités prennent une ampleur inquiétante.
Le suicide récent d’un jeune étudiant, innocent et victime d’une barbarie, met en lumière une crise profonde au sein de notre société, où la désocialisation, la perte de croyance et l’exploitation des vulnérabilités prennent une ampleur inquiétante. Plus qu’un simple manque de compassion, nous assistons à une forme de cruauté intellectuelle et émotionnelle qui révèle une fracture sociale et morale.
Il existe un type de cruauté particulièrement pernicieux : celui qui frappe au moment où l’on est le plus vulnérable, lorsque l’esprit est accablé par le chagrin ou que l’on traverse des tempêtes silencieuses que personne ne peut voir. C’est une cruauté consciente, issue de personnes qui comprennent la souffrance d’autrui et choisissent pourtant d’y ajouter un poids supplémentaire. Cette indifférence calculée n’est pas seulement un manque de bienveillance passager, elle est le reflet d’une froideur qui va à l’encontre même de l’humanité et de l’empathie.
Ce phénomène témoigne d’un dysfonctionnement social profond où l’exploitation des faiblesses des autres devient une arme. Lorsque quelqu’un, en pleine détresse, se heurte à l’indifférence ou à la malveillance, cela ne fait qu’accentuer son isolement et sa souffrance. Cette réalité est d’autant plus inquiétante qu’elle touche aussi bien les sphères familiales, éducatives que professionnelles, créant un environnement où la confiance et l’entraide se dissolvent.
Infliger de la cruauté dans un moment de vulnérabilité ne révèle pas seulement un manque d’humanité, mais aussi un profond tourment intérieur chez celui qui agit ainsi. Ces comportements, bien qu’ils causent du tort, ne doivent pas altérer la valeur de ceux qui les subissent. Au contraire, ils mettent en évidence l’importance de cultiver la résilience et de s’entourer de personnes capables d’empathie, même dans les périodes sombres. Face à cette situation, il est impératif de repenser nos interactions sociales et d’œuvrer à la restauration de valeurs fondamentales telles que l’écoute, le respect et la solidarité. Comment pouvons-nous reconstruire une société où l’entraide prime sur l’exploitation des faiblesses ? Quels mécanismes peuvent être mis en place pour sensibiliser les individus à l’importance de la compassion et du soutien mutuel ? Ces questions doivent être posées avec urgence afin d’éviter que de telles tragédies ne se répètent.
Où sont les humains, sommes-nous toujours des croyants ?
Par AHMADOU ALY MBAYE
LA COUTEUSE VOLATILITE POLITIQUE
La gestion du secteur sucrier au Sénégal est marquée par une volatilité politique coûteuse, oscillant entre protection de l’industriel local, la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS), et libéralisation au profit des importateurs.
La gestion du secteur sucrier au Sénégal est marquée par une volatilité politique coûteuse, oscillant entre protection de l’industriel local, la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS), et libéralisation au profit des importateurs. Cette instabilité impacte lourdement l’économie nationale, affectant à la fois les consommateurs, les producteurs et l’État. Face aux enjeux de souveraineté industrielle et de stabilité des prix, une stratégie claire et cohérente s’impose.
Ces dernières semaines, la sempiternelle rivalité entre la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) et certains commerçants, notamment ceux affiliés à l’Unacois (Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal), a encore refait surface. Si les commerçants attribuent les hausses observées sur le prix de détail du sucre à la surprotection accordée à l’industriel (Css), ce dernier réagit en pointant du doigt les rétentions de stocks et le gonflement des marges comme étant la vraie raison de la hausse des prix. Au-delà de ces rivalités, somme toute, normales dans une économie de marché, ce qui est en cause, c’est plutôt l’absence d’une stratégie politique claire pour le secteur.
Les pertes et dommages d’une intervention politique erratique
Le sucre est le type de produit manufacturé pour lequel les pays en développement disposent d’un avantage comparatif sur les pays développés. Le Brésil assure 25% de la production mondiale de sucre (plus de 45 millions de tonnes), suivi par l’Inde (18%). Ce qui contraste avec les 5% des USA et les 8% de l’UE (selon le United States Department of Agriculture). Lorsqu’on considère les exportations, la prédominance des pays en développement est encore plus remarquable (plus de 50% de part de marché pour le Brésil, pour certaines années). Les pays développés produisent pour leur propre consommation, s’appuyant sur un réseau d’entreprises souvent inefficaces et lourdement subventionnées. Au Sénégal, le niveau de consommation, estimée à un peu plus de 200 000 tonnes, est couvert partiellement par la production et le reste par les importations.
Le niveau de protection du marché sucrier sénégalais est très lourd et complexe. Il comprend une protection tarifaire (droit de douane, TVA et autres petits prélèvements), et une protection non tarifaire. La protection tarifaire donne lieu à un cumul maximal de tous les droits à 44,68%. En plus du dispositif tarifaire, le sucre a bénéficié jusque très récemment, d’un système de péréquation, au titre de la Taxe conjoncturelle à l’importation (Tci), s’appuyant sur un prix de référence, appelé prix de déclenchement. Si le prix à l’importation est inférieur au prix de déclenchement, tous les droits prélevés, incluant la TVA, sont calculés sur la base du prix de référence et non sur la base de la valeur internationale du produit. Il s’y ajoute des droits additionnels équivalents à la différence entre le prix à l’importation et le prix de référence.
De 2000 à 2010, où le prix de la tonne de sucre a été presque toujours inférieure au prix de référence (fixé à 325 056 FCfa depuis 1999), le mécanisme de la Tci a joué en plein régime. Par exemple, en 2005, les importations se sont élevées à 60 000 tonnes. Etant donné que le prix international (mesuré par l’indice Mundi) était seulement de 131 601 FCfa la tonne, nous obtenons un ratio prix domestique/prix mondial de 258%, pour cette année. En 2004, année qui constitue le pic de protection pour la période, le ratio était plus élevé (379%). Ce qui signifie que, pour 2004, le prix du sucre au Sénégal était presque 5 fois plus élevé que son prix international.
«Les hésitations de l’Etat sur le marché du sucre continuent de coûter très cher à l’économie nationale»
La perte de bien-être (surcoût pour les consommateurs), résultant de cette protection, peut être approximativement mesurée par la différence entre le prix domestique et le prix international du sucre, ajusté des frais de transport, des marges de gros et de détails, et multipliée par la consommation totale. En prenant la période 2011-2013, par exemple, le consommateur sénégalais a acheté le kg de sucre 247 FCfa plus cher que le prix sur le marché international. En effet, alors que le prix moyen de détail, dans ladite période, est de 666 FCfa, le prix international ajusté des frais de transport des marges de gros et de détail est de 419 FCfa. Ce qui fait un total de 43 milliards de FCfa, si on considère la consommation totale de la période. Cette subvention des consommateurs à l’industriel représente presque trois fois la masse salariale (15 milliards) payée à la Css à ses employés, dans la même période. Si on défalque les 7 milliards de droits de porte collectés par l’Etat sur le sucre, dans la même période, on se retrouve avec une perte nette pour l’économie nationale, en termes de surcoût, qui fait environ le double des avantages (droits collectés + masse salariale) de la protection pour le Sénégal.
Avec la crise sanitaire du Covid-19, l’accroissement du prix international, combiné à une libéralisation accrue du marché local, a conduit à une forte réduction du différentiel entre les prix domestique et international, affectant autant le niveau de protection de l’industriel. Avec l’avènement du nouveau régime, la Tci a été suspendue en août 2024 et la valeur de référence appliquée baissée à 290 Euros (environ 190 240 FCfa) la tonne. Pendant ce temps, le prix international montait à 301 441 FCfa la tonne, rendant impossible toute production locale avec une marge positive.
Sans surprise, on note depuis 2020, une augmentation très rapide des importations de sucre, qui sont passées de 97 577 tonnes en 2019 à 258 747 tonnes en 2023, selon Faostat, soit une augmentation de 265%. Cette forte augmentation (presque un quadruplement), en seulement trois ans, tend à accréditer l’idée que la production locale de sucre lors des trois dernières années a été marginale. Avec la récente mesure prise en août 2024, il faut s’attendre à des conséquences plus dramatiques sur la production nationale. Les hésitations de l’Etat sur le marché du sucre continuent ainsi de coûter très cher à l’économie nationale, soit en termes de subvention des consommateurs au producteur, soit en termes de perte de production.
Le jeu complexe de puissants groupes d’intérêt
Le jeu des acteurs dans le secteur sucrier sénégalais laisse apparaître quatre catégories d’acteurs :
1. Les consommateurs manifestent souvent bruyamment leur mécontentement à chaque fois que les prix des denrées de première nécessité (dont le sucre) augmentent ;
2. L’industriel, la Css, est le deuxième plus grand employeur au Sénégal, après l’Etat, avec un total d’emplois générés avoisinant les 6 000 travailleurs. La compagnie est également bâtie autour d’un modèle d’intégration verticale, qui couvre toute la chaîne de valeur, de la culture de la canne à la transformation et à l’écoulement sur le marché local. Jusqu’en 2009, la Css jouissait d’un statut de monopole et de monopsone. Un monopole, car elle contrôle la production de sucre au Sénégal. Un monopsone, car elle contrôlait aussi les importations de sucre. La Css est aussi un modèle de développement local, avec une position centrale dans l’économie de la ville de Richard-Toll, où elle est installée depuis sa création, en 1972. La Compagnie n’hésite pas à utiliser ses différents atouts comme arguments de négociation avec l’Etat du Sénégal ;
3. Les commerçants, essentiellement regroupés au sein de l’Unacois, sont de farouches opposants à l’industriel, à qui ils ont réussi à arracher beaucoup de privilèges, notamment la perte de son pouvoir monopsonique sur les importations. En effet, depuis 2009, les commerçants peuvent importer, tout comme la Css, pour suppléer la production industrielle, estimée annuellement à environ 100 000 tonnes. Une poignée d’individus, particulièrement influents au sein des organisations de commerçants, se partagent le business de l’importation de sucre ;
4. L’Etat du Sénégal est le seul des quatre acteurs sans aucun agenda visible, malgré les différentes alternances que le pays a connues. Les hausses de prix sont souvent déterminées par le jeu de l’offre et de la demande mondiales. Lorsque les commerçants s’activent, l’Etat réagit en libéralisant davantage les importations. Et lorsque l’industriel menace de mettre la clé sous le paillasson, il réagit en renforçant sa protection. Ce faisant, il manque à l’Etat une stratégie claire visant à appuyer soit la production (l’industriel) ou la consommation. Dans le domaine de la stratégie industrielle, il n’est malheureusement pas possible de faire les deux.
Les leçons à tirer de la gestion du secteur
Au moment où les nouvelles autorités ont affiché leur volonté de réindustrialiser le pays, des leçons importantes peuvent être tirées de l’expérience de la Css :
- Le sucre est un secteur où les pays en développement ont un large avantage comparatif, comme en témoigne la marginalisation des pays développés dans cette branche, à l’échelle internationale. Le Sénégal peut tout à fait développer un avantage comparatif dans ce secteur et dans les secteurs similaires. De plus, c’est un secteur générateur d’emplois, qui exploite une ressource bien locale (la canne) et couvre toute la chaîne de valeur (de la fourche à la fourchette). Il est donc légitime que le Sénégal cherche à jouer le premier rôle dans ce domaine ;- Les défis auxquels le Sénégal fait actuellement face pour maintenir en vie la Css, tout en diminuant le prix du sucre au détail, préfigurent ceux encore plus importants liés à la création et à la gestion d’un écosystème industriel qu’on voudrait performant et diversifié ;
- L’Etat devra faire un choix clair entre protéger les consommateurs ou protéger l’industriel. S’il choisit de protéger les consommateurs, cela signifierait qu’il devra faire le deuil de la Css et de l’industrie du sucre en général. Cela ne garantirait pas pour autant que les prix soient stables. Ils continueront de varier au gré de l’offre et de la demande mondiales et l’Etat pourrait les atténuer par des subventions bien ciblées. S’il choisit de développer une industrie locale compétitive, il devra s’assurer qu’il a les capacités de mettre en place un système d’incitation et de coercition suffisamment efficace pour permettre à l’industrie d’opérer de façon autonome, sans subvention ou protection indue. Dans ce cas, une ouverture à la concurrence est à envisager, aucune raison ne justifiant un monopole pour le sucre ;
- L’efficacité de la politique fiscale doit toujours être évaluée en comparant les recettes qu’elle génère avec le bénéfice net pour la société. Dans le cas du sucre, la perte de consommation induite par le régime de fiscalité mis en place est souvent 6 fois plus importante que le recouvrement fiscal en résultant.
Quelle que soit l’option politique choisie, y compris l’option par défaut de garder le statuquo, elle aura des répercussions économiques, sociales et politiques qu’il faudra également gérer.
DAKAR NIGHT MARKET, UNE AUTRE DISTRACTION
Dans les jardins de l’Hôtel de ville, fleurit une idée ingénieuse : permettre aux parents d’avoir un temps pour respirer, tout en participant à booster l’économie de la capitale. Un concept importé qui fait le bonheur des Dakarois
«On ne peut rien faire à Dakar.» C’est une phrase rabâchée par certains parents pour dénoncer le manque d’activité pour la famille. Une chose que le Dakar night market est en train de corriger. Il est désormais possible de sortir avec les enfants et de s’épanouir. Des activités sont proposées en famille tout en ayant un caractère économique. Visite guidée dans les jardins de l’Hôtel de ville de Dakar.
Dans les jardins de l’Hôtel de ville, fleurit une idée ingénieuse : permettre aux parents d’avoir un temps pour respirer, tout en participant à booster l’économie de la capitale. C’est Dakar night market. Un concept importé qui fait, pour le moment, le bonheur des Dakarois. L’objectif est de mettre en avant les produits locaux tout en offrant un cadre propice à l’épanouissement. De la cuisine éthiopienne aux spécialités typiquement sénégalaises, les amateurs de gastronomie, souvent empêchés de savourer leur passion à cause de responsabilités familiales, y trouveront un havre de paix.
En effet, les stands, bien organisés, offrent aux parents la possibilité de trouver un moment en confiant leurs enfants à Mame Bineta. La trentaine passée, elle n’a d’yeux que pour les enfants. Son stand niché à côté des escaliers qui font face à l’embarcadère, elle se fond dans l’univers des enfants. C’est difficile de lui arracher un mot tant elle est concentrée sur ses activités manuelles. Dans son stand, les bambins sont les rois ! Tout ce qui est généralement encadré ou interdit aux enfants dans la maison, leur est autorisé ! Les momes s’en donnent à cœur joie : de la peinture et d’autres activités, sous la surveillance étroite de Mame Binta. «Mon travail consiste à encadrer l’enfant de telle sorte qu’il puisse s’appanouir sans se blesser ou se salir. Il faut que l’enfant se sente comme chez lui. Ce qui va permettre aux parents de s’occuper d’autres choses», dit-elle, en se pressant de redonner une feuille blanche à une gamine. A Dakar night market, les activités manuelles ne sont pas la seule attraction pour les bambins.
Les petits en quête de sensations fortes peuvent passer du temps au toboggan installé juste avant les escaliers. Et le tout devant les parents qui s’adonnent à la prière du crépuscule.
Dakar night market n’est pas réservé qu’aux familles ! De l’artisanat à la mode, sans oublier les produits parapharmaceutiques, tout y est vendu. Les articles ludiques ont une place de choix dans les stands. Aliou Diarra, le président du Gie des handicapés de Velingara, expose le travail des membres de son association. Il vend des tableaux sous forme de puzzle. «Je fabrique du matériel didactique et ludique sous forme de puzzle en bois. Je découpe toutes les régions de la carte du Sénégal. Je viens de terminer la carte de la Cedeao avec l’Alliance des Etats du Sahel. Je fais l’alphabet arabe comme français. Je fais aussi le corps humain», détaille-t-il, tout en continuant de déballer ses cartons. Son handicap ne le gêne point. Et n’est pas un argument de vente. «Les gens sont surpris de voir qu’au Sénégal, des personnes font ce travail. J’ai commencé à le faire depuis 1989. C’est un don que je suis en train de transmettre en formant des jeunes en situation de handicap. L’objectif est de leur montrer qu’on peut réussir dans la vie sans tendre la main. Tendre la main pour gagner sa vie n’est pas digne», dit-il. C’est tout l’objectif de ce marché de nuit. «L’idée de faire un marché de nuit est inspirée des villes asiatiques. J’ai voulu l’adapter au contexte local. Dakar night market permet à différents vendeurs de différentes catégories, la mode, la beauté, les cosmétiques, l’animation, de présenter leurs produits. Et chaque soir à 20 heures, il y a une parade culturelle. A 21h, il y a une démonstration culinaire. Ce soir (samedi), ce sont les Frères Guissé qui vont animer», affirme Aziz Agbo Panzo. Le fondateur de Cooking with Aziz and friends (Cowaf), un groupe de cuisine qui fait de l’événement culinaire à travers le monde, explique que les Dakarois ont répondu présent car lors de la première édition, plus de 2000 entrées ont été vendues.
Ce qui lui fait dire que pour la prochaine édition prévue au mois d’avril, ce chiffre va s’accroître. Aziz Agbo Panzo ambitionne même de délocaliser le marché dans les autres communes de la capitale pour se rapprocher des populations