LE CNRA ACCUEILLE AOUA BOCAR LY TALL DANS LA CONTROVERSE
L'universitaire dévoile les dessous d'une controverse qui dépasse sa simple personne. Dans une mise au point sans concession, elle expose les rivalités et les frustrations qui agitent la diaspora militante de Pastef
Dans une sortie médiatique attendue, Aoua Bocar Ly Tall a brisé le silence sur sa récente nomination au Conseil National de Régulation de l'Audiovisuel (CNRA). Face aux critiques ayant suivi l'annonce de sa désignation, la nouvelle membre de l'institution maintient une posture sereine, mettant en avant le soutien massif reçu de la part de nombreux compatriotes.
"J'ai reçu une pluie de félicitations et des marques de confiance où les gens me disent 'Dre Aoua Bocar Ly, vous méritez cette nomination, voire plus mérite'", déclare-t-elle. Elle évoque notamment les messages d'encouragement offrant sa capacité à contribuer à la revalorisation de l'institution.
La controverse autour de sa nomination trouve selon elle, son origine dans les critiques d'un militant actif de Pastef, propriétaire d'Afrolec. D'après Ly Tall, ces critiques seraient motivées par la frustration de ce dernier de n'avoir pas été nommé à un poste, alors que d'autres militants du parti au Canada ont été promus.
Universitaire et analyste, Aoua Bocar Ly Tall rappelle son engagement passé pour le pays, notamment sa défense du président face aux critiques internationales. Elle souligne avoir publié un article, repris par onze journaux, en réponse aux commentaires d'une franco-tunisienne sur la polygamie du chef de l'État.
"J'ai tous les atouts, les connaissances et les compétences qu'il faut, ainsi que la personnalité et les valeurs nécessaires pour ce poste", affirme-t-elle. Se disant en phase avec l'orientation panafricaniste et souverainiste du gouvernement actuel, elle exprime sa gratitude envers le président de la République et le Premier ministre, tout en réaffirmant sa détermination à servir le Sénégal dans ses nouvelles fonctions.
L'ORIGINE DU COVID, UNE ENQUÊTE SANS FIN
Cinq ans après son apparition, l'origine du SARS-CoV-2 défie toujours les scientifiques. La transmission animale et la fuite de laboratoire restent les deux pistes principales d'un débat passionné
(SenePlus) - D'après un article publié dans Le Monde, cinq ans après l'apparition des premiers cas de Covid-19 à Wuhan, l'origine exacte du SARS-CoV-2 demeure une énigme scientifique majeure. Deux hypothèses principales persistent : une transmission par le biais d'animaux sauvages ou une fuite accidentelle d'un laboratoire.
Comme le rapporte le quotidien, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a encore récemment, le 30 décembre 2024, renouvelé sa demande de transparence auprès des autorités chinoises. Son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, maintient que les deux hypothèses principales "restent sur la table".
Les seules certitudes scientifiques concernent l'origine chauve-souris du virus. Selon Le Monde, deux virus proches ont été identifiés : "RaTG13, identifié en 2013 dans la grotte minière de Mojiang" et "Banal-52, prélevé au Laos en 2020", ce dernier présentant une similarité génétique de 96,85% avec le SARS-CoV-2.
Une avancée significative dans l'hypothèse du marché a été réalisée par la chercheuse française Florence Débarre, qui a découvert en 2023 des données génomiques confirmant la présence d'animaux potentiellement vecteurs sur le marché de Huanan. Toutefois, comme le souligne le journal français, ces données "ne permettent pas d'affirmer qu'ils étaient contaminés spécifiquement par le SARS-CoV-2".
Concernant l'hypothèse de la fuite de laboratoire, le journal rapporte l'existence du projet Defuse, révélé par le groupe Drastic en 2021. Ce projet, non financé, prévoyait des expériences de "gain de fonction" à l'Institut de virologie de Wuhan (WIV). Jeremy Farrar, actuel directeur scientifique de l'OMS, qualifiait en privé la situation de "Wild West".
Le Monde cite également une étude récente du chercheur allemand Andreas Martin Lisewski, publiée le 17 décembre, révélant que "la seule séquence connue analogue au site de furine du SARS-CoV-2 provient d'un virus MERS artificiel".
Jean-Claude Manuguerra, virologue à l'Institut Pasteur et membre du groupe SAGO de l'OMS, résume la situation : "Les données métagénomiques du marché font pencher la balance, mais elles ne sont pas de nature à confirmer l'origine zoonotique. Quant à la fuite de laboratoire, nous ne disposons d'aucune donnée qui nous permette d'évaluer cette hypothèse."
L'article souligne que les services de renseignement américains restent divisés sur la question, le FBI et le ministère de l'énergie penchant pour la thèse de l'accident de laboratoire, tandis que d'autres agences privilégient l'hypothèse zoonotique.
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AES : GARE AU SYNDROME DE LA GUINÉE DE SÉKOU !
Non seulement l’AES a le devoir de réussir dans un élan souverainiste et panafricaniste, mais doit se garder de répéter l’aventure de Sékou Touré qui a déçu les espérances en lui placées par les Africains, estime l’universitaire Maboula Soumahoro
AfricaGlobe Tv |
Fred Atayodi |
Publication 05/01/2025
L’angliciste franco-ivoirienne Maboula Soumahoro, en marge du symposium Condition Report tenu à Dakar du 18 au 21 décembre, a répondu à bâtons rompus aux questions d’AfricaGlobe TV. Parmi les sujets abordés, l’aventure de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui a claqué la porte à la CEDEAO, accusée d’avoir commis des erreurs évidentes à la suite des coups d’État survenus dans ces trois pays.
Si Maboula Soumahoro se montre très enthousiaste et en phase avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger, qui ont décidé de prendre leur destin en main, de parachever leur indépendance totale, de s’éloigner de la CEDEAO et surtout de s’affranchir du joug colonial de la France, la chercheuse exprime une attente claire : elle espère absolument que ces trois pays réussiront de manière exemplaire et inspirante. Elle souhaite qu’ils obtiennent des résultats concrets et ouvrent la voie à un avenir meilleur dans leur élan souverainiste et indépendantiste.
Cependant, Maboula met en garde contre tout échec des dirigeants Assimi Goïta (Mali), Ibrahim Traoré (Burkina Faso) et Abdourahmane Tiani (Niger), un échec qui pourrait rappeler, à bien des égards, la Guinée de Sékou Touré.
Leader panafricaniste et anti-impérialiste guinéen, Ahmed Sékou Touré a, dès 1958, exigé l’indépendance vis-à-vis de la France. Cependant, il n’a pas pu réaliser tout ce qui était attendu de lui par les Guinéens et les Africains, en partie à cause de la répression exercée par la France de De Gaulle. Par exemple, la France a saboté la monnaie guinéenne, une réaction aux ambitions audacieuses de Sékou Touré. Pendant ce temps, la majorité des anciennes colonies africaines avaient choisi de rester dans la communauté française.
Globalement, Maboula Soumahoro, enseignante de culture et civilisation anglaises, spécialiste de la diaspora noire africaine et maître de conférences à l’Université de Tours (France), estime qu’« il est toujours bon, normal de claquer la porte à la France ».
LA CURIOSITÉ AU SERVICE DE LA CONNAISSANCE
Pourquoi le ciel est bleu ? D'où viennent les marées ? Comment se forme la pluie ? Dans son nouveau livre, Mamadou Sène répond aux questions que nous n'osons plus poser. Un retour aux sources de l'émerveillement scientifique
(SenePlus) - "Papa, explique-moi pourquoi et comment ! L'univers, l'atmosphère, la Terre, l'eau, le temps", le nouvel ouvrage de Mamadou Sène paru en novembre 2024 chez Publishroom Factory, propose une exploration fascinante de notre environnement à travers plus de 90 questions-réponses.
L'ancien dirigeant d'entreprise, diplômé d'HEC Paris, y défend une "saine curiosité, celle qui éloigne les hommes des préjugés, des fables, des idées toutes faites". Une démarche qui fait écho à l'esprit scientifique de Galilée ou Newton, dont les questionnements ont révolutionné la compréhension du monde.
À travers cet ouvrage destiné aux "adolescents et jeunes adultes" mais aussi à "leurs aînés", l'auteur aborde des sujets cruciaux comme le dérèglement climatique, la pollution, l'acidification des océans ou encore la déforestation. Pour Mamadou Sène, comprendre notre environnement n'est pas qu'une quête intellectuelle : c'est "une obligation pour tout homme et toute femme" afin de "protéger notre environnement, le sauvegarder et le sauver, s'il est menacé".
Le livre est disponible dans les principales librairies de Dakar : Aux 4 Vents, Clairafrique, Fnac Sénégal et L'Harmattan.
Les belles feuilles de notre littérature par Amadou Elimane Kane
SAISONS DE FEMMES DE RABY SEYDOU DIALLO OU L’HÉRITAGE MATRILINÉAIRE AFRICAIN
EXCLUSIF SENEPLUS - L'auteure compose ici un roman imaginatif, singulier. C’est aussi un roman de la créativité et de la beauté africaine qui chemine sur les voies de l’espérance et qui égrène les saisons de nos imaginaires
Notre patrimoine littéraire est un espace dense de créativité et de beauté. La littérature est un art qui trouve sa place dans une époque, un contexte historique, un espace culturel, tout en révélant des vérités cachées de la réalité. La littérature est une alchimie entre esthétique et idées. C’est par la littérature que nous construisons notre récit qui s’inscrit dans la mémoire. Ainsi, la littérature africaine existe par sa singularité, son histoire et sa narration particulière. Les belles feuilles de notre littérature ont pour vocation de nous donner rendez-vous avec les créateurs du verbe et de leurs œuvres qui entrent en fusion avec nos talents et nos intelligences.
Le roman, qui est une reconstruction du réel travers la fiction, est aussi un espace littéraire où l’histoire sociale et les fondements d’une civilisation peuvent se croiser pour former une sorte d’authenticité, composée et remise en scène pour les besoins du récit. Cette alliance subtile, qui demeure un exercice difficile, peut servir à assurer la transmission d’un idéal et d’une culture qui porte des valeurs universelles.
C’est, semble-t-il, le cas du premier roman Saisons de femmes de Raby Seydou Diallo qui nous invite à explorer le théâtre de la vie des femmes dans la société sénégalaise contemporaine. Sociologue travaillant sur la condition féminine au Sénégal, Raby Seydou Diallo laisse entendre, en toute liberté, la voix des femmes avec une justesse qui s’appuie à la fois sur la tradition et sur l’évolution mOderne. Elle dresse le portrait de plusieurs femmes liées par leur destin familial, avec ses joies et ses épreuves. La généalogie ici racontée est celle de Tante Mina, de sa fille Couro et de Olel, la petite fille. L’analogie qui les unit semble être la transmission culturelle avec des nuances qui s’inscrivent dans les époques traversées par les héroïnes. Le roman débute par le récit d’Olel, orpheline de mère, qui a immigré au Canada et qui aspire à être scientifique.
Par un truchement temporel, on suit ensuite l’histoire de la rencontre de ses parents quelques années auparavant au Sénégal, un amour entier et épanouissant qui conduit le couple sur la voie du partage et du bonheur, inspiré par la tradition et la modernité. Couro, la mère d’Olel, est une femme de caractère qui fait des études de sociologie. Elle rencontre Birane à l’université et ensemble ils décident de se marier et de fonder une famille. Tante Mina, la mère de Couro, assure la transmission féminine à ses filles avec un mélange d’éducation surannée mais totalement ouverte sur les évolutions des nouvelles générations. La cérémonie de mariage de Couro et de Birane est racontée comme une épopée qui tient compte des rituels qui unissent les deux familles. Mais le bonheur est de courte durée puisque Couro, malade, décède peu de temps après avoir donné naissance à Olel. Birane, aidé de sa belle-famille, assure seul l’éducation de sa fille, refusant même de se remarier. Et avec toutes les complications que cela implique. Il faut attendre toutefois la fin du roman pour y trouver un dénouement inattendu.
Dans ce récit dédié à la place prépondérante des femmes dans la société africaine, les hommes sont présents mais comme en arrière-plan. L’auteure y inverse parfois les relations, comme pour inviter le lecteur à réfléchir aux idées reçues qui placent l’homme dans une situation de domination. La tradition matrilinéaire de la société sénégalaise retrouve ici son récit narratif dans un espace contemporain. Il faut dire que les femmes du récit sont particulièrement épanouies, femmes au foyer mais également intellectuelles ou artistes, elles ont des idées progressistes sans tout révolutionner. Elles possèdent l’intelligence et la beauté de leur éducation et de leur aspiration.
Il y a dans le développement des personnages des significations culturelles de la communauté peule, notamment, et de l’héritage des valeurs. On peut parfois y lire l’aspect pédagogique du conte qui est là pour assurer la succession traditionnelle mais sans enfermement, ni rigidité. Plusieurs questions sont soulevées, celle du mariage mixte, de la religion, de la politique, de l’entreprenariat des femmes, avec Nafissatou notamment qui décide de quitter sa vie en France pour investir dans une ferme au Sénégal, des femmes dans les villages qui créent, qui inventent des modes de vie qui s’adaptent aux exigences contemporaines, de la féminité, de la virilité, de la mort, de la polygamie avec son lot de contradictions, de la confrontation des castes sociales mais tout cela sans tabou et sans atermoiement.
De même, les passages du journal de Couro, quand elle est scolarisée au lycée Mariama Ba sur l’île de Gorée, est très éloquente. On y apprend la rigueur de l’enseignement et l’excellence qui forment communauté pour ces jeunes femmes venues de tout milieu social, et qui par l’école, peuvent réaliser leur rêve d’émancipation et de réussite sociale. Raby Seydou Diallo y a d’ailleurs fait son cursus avant de devenir universitaire et sociologue.
Ainsi, dans ce premier roman, les codes sont souvent balayés, au profit d’une certaine humanité qui ne calcule pas mais qui dicte naturellement la condition de chacun avec une certaine délicatesse et une bonne dose d’humour.
À partir d’une composition romanesque hétéroclite et surprenante, Raby Seydou Diallo réussit le pari de faire cohabiter des sujets de société et une intrigue qui ne laisse pas supposer le rebondissement final. L’écriture narrative est un mélange de construction classique, inspirée des contes et quelque fois du théâtre dans les confrontations orales et les dialogues. Avec le journal de Couro, on plonge dans une forme littéraire qui est celle de la confession réaliste tout en produisant un effet sensible. Les points de vues de la narration sont multiples et dessinent la complexité des relations humaines tout en favorisant le dialogue de manière symbolique, en réfutant la binarité du féminin et du masculin.
Raby Seydou Diallo compose ici un roman imaginatif, singulier et qui a la force d’un message social et culturel. L’héritage traditionnel épouse toutes les conventions humaines et prend sa place dans l’univers moderne. C’est aussi un roman de la créativité et de la beauté africaine qui chemine sur les voies de l’espérance et qui égrène les saisons de nos imaginaires.
Voile, vêtements amples, précautions infinies : rien n'y fait. Comme des milliers de Sénégalaises, Lissa Diop subit le harcèlement au quotidien. Et quand les victimes osent parler, c'est souvent pour s'entendre dire qu'elles l'ont bien cherché
(SenePlus) - "Notre habillement, nos précautions, notre voile, cela ne suffit pas." Cette phrase, comme un cri du cœur, résume le désarroi des femmes sénégalaises face au harcèlement sexuel. Une enquête menée par La Maison Des Reporters révèle l'ampleur d'un phénomène systémique qui gangrène la société, des rues de Dakar aux transports en commun.
Le quotidien de la peur
Le 7 février 2022, alors que le Sénégal célébrait sa première victoire en Coupe d'Afrique, Lissa Diop vivait l'enfer. Cette responsable de communication se souvient avec précision de son agression : "Au début, je pensais que c'était juste un vol. Mais ils ont commencé à déchirer mes vêtements, certains à toucher mon corps." Pratiquante de boxe, elle a tenté de se défendre : "Je vais beaucoup taper, beaucoup mordre [...] mais cela devient violent, il y a des coups qui viennent de partout."
Dans les transports en commun, principaux moyens de déplacement au Sénégal, la situation est particulièrement alarmante. Qu'il s'agisse des bus "Tata", des cars rapides ou des "clandos", les témoignages se multiplient. Fanta Ndiaye, étudiante en médecine de 21 ans, raconte une expérience traumatisante : "J'étais étonnée et dégoûtée ; je suis restée une vingtaine de minutes à regarder ces gouttelettes de sperme sur mes chaussures en me demandant comment nettoyer ce ramassis de saleté."
La double peine des victimes
Le récit de Mame Sega Lo, étudiante en master d'anglais, illustre un autre aspect du problème : la culpabilisation des victimes. Après avoir été agressée dans un bus avec ses sœurs, elle raconte : "Une dame dans le bus a continué à nous insulter et à nous traiter de menteuses, faisant même des remarques sur nos habits, affirmant que si nous avions été agressées, c'était de notre faute."
Cette culpabilisation est profondément ancrée, comme en témoigne Dieynaba Tall, 22 ans, agressée dans un taxi : "J'avais l'impression que c'était ma faute, que j'avais fait quelque chose pour mériter ça." Pour échapper à son agresseur qui la harcelait, elle a dû sauter du véhicule en marche.
Un cadre juridique insuffisant
Le Code pénal sénégalais, dans son article 319 bis, prévoit des peines allant de six mois à trois ans d'emprisonnement pour harcèlement sexuel. Mais comme le souligne Me Ndeye Coumba Kane interrogée par La Maison Des Reporters, cette définition reste limitée : "Le Code pénal se concentre sur le harcèlement commis par une personne ayant autorité sur la victime dans un cadre professionnel."
Les chiffres sont éloquents : selon une étude de l'Ansd de novembre 2024, 17% des femmes âgées de 15 ans ou plus ont subi des violences sexuelles hors du cadre conjugal. Pourtant, à l'Association des Femmes Juristes du Sénégal (AFJS), les cas de harcèlement déclarés ne représentent que 1% des 1 132 dossiers traités entre 2021 et début 2024.
Une société à transformer
Madjiguène Sarr, juriste à l'AFJS, pointe du doigt les racines profondes du problème : "Les violences faites aux femmes traduisent des rapports inégaux entre hommes et femmes, qui tiennent leur origine du système social basé sur le patriarcat. Ce système crée et perpétue des préjugés et stéréotypes sociaux néfastes envers les femmes."
Les solutions existent pourtant. La juriste recommande plusieurs réflexes essentiels : "Chercher des témoins, prendre des photos ou vidéos, se faire établir un certificat médical, porter plainte." Mais au-delà des procédures, c'est un changement de mentalité qui s'impose : "La société doit avoir à l'esprit qu'une victime de violences a besoin d'être crue, écoutée avec bienveillance, d'être protégée et mise hors de danger."
En attendant ce changement sociétal, les femmes continuent de subir ce fléau quotidien. Comme le résume une victime : "Notre habillement, nos précautions, notre voile, cela ne suffit pas." Une phrase qui résonne comme un appel à l'action collective pour mettre fin à ce cauchemar silencieux.
DES VŒUX QUI RAPPELLENT AU RÉGIME SES ENGAGEMENTS ?
Ce 30 décembre, à la veille de la Saint-Sylvestre, les vœux de Nouvel An formulés par anticipation par des Sénégalais prennent des airs de rappel aux nouvelles autorités de leurs promesses de campagne, à tenir dès 2025.
AfricaGlobe Tv |
Fred Atayodi |
Publication 05/01/2025
À la veille de la Saint-Sylvestre, des Sénégalais ont investi la mythique place de l’Indépendance, située au cœur de la capitale sénégalaise. À cette occasion, AfricaGlobe TV a recueilli les vœux de Nouvel An des Dakarois, venus visiblement dire au revoir à 2024 et pour accueillir 2025. Dans leur messages en sous-textes, on peut y déceler une sorte de rappel au régimes les engagements pris
Des Sénégalais interviewés dans ce micro-trottoir ont l’air de rappeler subitement au régime de Diomaye Faye un certain nombre de ses engagements électoraux sous forme de vœux de Nouvel An : panafricanisme, souveraineté, liberté, meilleures politiques publiques, notamment l’accès à la santé et l’emploi des jeunes.
En dehors des vacanciers étrangers et d'autres Sénégalais de retour de l’étranger dans leur pays natal, la majorité de nos interlocuteurs a formulé des vœux ouvertement politiques.
À l’unisson, les citoyens expriment leur souhait de voir un Sénégal libre, souverain et imprégné de panafricanisme, pour conduire le pays vers le développement et une meilleure qualité de vie.
Ils appellent également à une politique renforcée d’accès à la santé, pour réduire les nombreuses difficultés auxquelles les patients sont confrontés dans les hôpitaux du pays
Ces vœux s’apparentent à un rappel adressé aux nouvelles autorités concernant les engagements pris, sur la base desquels Diomaye Faye a été plébiscitée le 24 mars 2024 dès le premier tour, et confirmée lors des récentes élections législatives avec une majorité lui offrant une voie libre pour les réformes nécessaires.
Après quelques mois d’exercice du pouvoir, il est clair que les Sénégalais restent patients et compréhensible vis-à-vis du gouvernement, malgré les difficultés actuelles, et continuent de placer leur confiance en leurs nouveaux dirigeants, espérant que les promesses faites seront tenues avec le temps.
LES PRÉCISIONS DU GOUVERNEMENT SUR LE RETRAIT DU SÉNÉGAL DES PAYS LES MOINS AVANCÉS
Selon le Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, il s’agit d’un processus de transition de cinq ans, recommandé par l’ONU, pour préparer une éventuelle sortie en 2029.
iGFM - (Dakar) Le Sénégal est-il vraiment retiré de la catégorie des Pays les moins avancés (Pma) ? Le gouvernement du Sénégal a tenu à apporter des précisions.
«Le Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères tient formellement à apporter des précisions au sujet des allégations faisant état d’un ‘‘retrait du Sénégal de la catégorie des Pays les Moins Avancés (Pma)’’», Précise le département dirigé par Yacine Fall.
Dans un communiqué parcouru par iGFM, le ministère explique qu’il s’agit plutôt de l’amorce d’un processus pouvant mener au retrait du Sénégal de cette catégorie au bout d’une transition de 5 ans, suite à la recommandation du Comité des politiques de développement de l’Onu.
Il souligne que le retrait d’un pays de la catégorie des Pma obéit à une procédure au sein des organes compétents du système des Nations Unies (Onu).
«Il ressort de la résolution A/RES/79/230 du 19 décembre 2024, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, qu’une période de cinq (5) ans a été retenue pour permettre au Sénégal de préparer sa sortie de cette catégorie. C’est au terme de cette période transitoire que le retrait pourrait être prononcé», indique ministère des affaires étrangèrs dans son texte.
Yacine Fall et ses hommes soulignent qu’afin d’éviter tout bouleversement de son programme de développement, le Gouvernement travaille à l’élaboration d’une stratégie nationale de transition sans heurt.