SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
21 juin 2025
LES PRÉVENUS ENVOYÉS EN PRISON
Les personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête sur l’entrée de médicaments non autorisés vont passer leur première nuit à la prison du Cap manuel aujourd’hui
Les personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête sur l’entrée de médicaments non autorisés dans le pays ont été envoyées en prison. Elles vont passer leur première nuit à la prison du Cap manuel aujourd’hui.
Le juge d'instruction du 8e cabinet, Mamadou Seck, leur a signifié les charges retenues contre eux, en se fondant sur le réquisitoire du parquet. «Il leur a dit que, pour le moment, il va les placer sous mandat de dépôt à la prison du Cap manuel, en attendant qu’il les entende dans le fond», a indiqué Me Abou Alassane Diallo, membre du pool d’avocats.
«Nous précisions qu’il n’y a pas le chef de faux médicaments dans le réquisitoire du procureur. Il s’agit de blanchiment de capitaux, mise en danger de la vie d’autrui, exercice illégale d'une profession réglementée, association de malfaiteurs, et trafic illicite de médicaments», indique la robe noire
VERS UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT DU NUMÉRIQUE DANS LES OFFRES DE FORMATION
La Chargée du numérique au MFPT, Maimouna Diakhaté a expliqué l'idée d’aligner l’offre de formation sur les besoins de l’économie numérique, de développer une démarche collaborative à tous les niveaux et de promouvoir l’inclusion numérique
Dakar, 22 avr (APS) – Le ministère de la Formation professionnelle et technique compte mettre en oeuvre une stratégie de développement du numérique dans 30 nouvelles offres de formation essentiellement alignées sur le numérique et le digital.
’’La formation professionnelle et technique va changer par l’utilisation du numérique avec comme objectif visé de renforcer l’offre et rendre opérationnelles les compétences requises pour impulser la créativité et les innovations chez les jeunes’’, a expliqué la Chargée du numérique au ministère de la formation professionnelle et technique, Maimouna Diakhaté.
Pour les axes de ce programme, a-t-elle expliqué, ’’l’idée pour le département de la FPT est d’aligner l’offre de formation sur les besoins de l’économie numérique, de développer une démarche collaborative à tous les niveaux et de promouvoir l’inclusion numérique d’utiliser le numérique pour améliorer la formation’’.
Ainsi, il s’agira d’ici quatre ans de développer 30 nouveaux programmes de formation liés aux métiers du numérique et implantés dans la formation professionnelle initiale ainsi que dans la formation continue, a-t –elle dit en prenant part jeudi à une conférence en ligne marquant la célébration de la Journée internationale des femmes dans les TICS (JIFTIC).
Sur ces programmes, une douzaine ont été déjà développées, selon Mme Diakhaté citant le Brevet technique en domoticien, développeur d’application mobile, marketing et communication digitale, infographie multimédia, cyber sécurité, producteur audiovisuel, webmaster et réseaux sociaux en câbleur informatique entre autres.
Pour la mise en œuvre de cette stratégie, des projets ont été proposés comme la mise en place d’une cellule de veille numérique afin d’anticiper sur les besoins en compétences en plus du volet recherche, a-t-elle souligné dans sa communication.
Il sera aussi créé dans cette optique, a t –elle ajouté, un baccalauréat en sciences numériques et informatiques en même temps qu’un CAP, BEP, BT et BTS dans le domaine du numérique.
L’objectif est de promouvoir l’utilisation des outils du numérique comme supports pédagogiques dans les établissements de formation professionnelle et technique, selon Maimouna Diakhaté.
Pour réussir la mise en œuvre de la stratégie, le ministère compte renforcer la capacité des formateurs en numérique éducatif mais également construire un centre d’un centre de référence dédiés aux métiers du numérique.
Un centre déjà en cours de construction à Diamniadio avec en son sein une unité d’innovation pédagogique mutualisée, a précisé la chargée du développement du numérique.
Elle a appelé les étudiantes et élèves qui ont pris part à la conférence en ligne à s’orienter vers les métiers du numérique qui offrent des opportunités de développement rapide de projets d’entreprenariat.
Le ministère a prévu d’outiller tous les centres de formation avec l’installation de salles multimédia et de matériels numériques, a-t-elle avancé
’’Utilisez déjà les moyens du bord, votre smartphone qui est configuré comme un ordinateur concevoir des projets d’entreprises’’, a-t-elle dit aux participantes de la conférence en ligne membres des clubs Synergie Education au numérique et médias (SENUM) installées dans les lycées et collèges.
Dans son intervention à la fin de la session, le Secrétaire général du ministère l’Economie numérique et des télécommunications Moussa Yoro Diallo a encouragé les participantes à ’’s’investir dans le numérique pour bénéficier des nombreuses opportunités et participer ainsi à la diversification de l’économie et la création d’emplois pour un développement durable’’.
Instituée depuis 2015 par l’Union internationale des télécommunications, la JIFTIC célébrée chaque 22 avril a pour objectif principal d’encourager la formation, l’innovation technologique et l’entreprenariat numérique afin d’augmenter la création d’emplois pour les jeunes et les femmes dans le secteur des TIC.
Par Kawaldip SEHMI,
L’URGENCE DE FONDER L’AGENCE AFRICAINE DU MEDICAMENT
Dès que de nouveaux médicaments ou vaccins sont jugés sûrs ; nous pouvons alors en entendre parler, mais malheureusement des mois, voire des années peuvent passer avant qu’ils n’atteignent certains pays.
Dès que de nouveaux médicaments ou vaccins sont jugés sûrs ; nous pouvons alors en entendre parler, mais malheureusement des mois, voire des années peuvent passer avant qu’ils n’atteignent certains pays. Nous entendons souvent les patients demander pourquoi il n’y a pas plus d’essais cliniques en Afrique. Ceux-ci sont également victimes de médicaments contrefaits et de moindre qualité, une «industrie» de 30 milliards de dollars en Afrique, responsable d’un trop grand nombre de morts, souvent les plus jeunes, et de manière prématurée. Pour couronner le tout, les hommes politiques et les entreprises demandent souvent que davantage de médicaments ou de vaccins soient fabriqués localement.
Une partie de la solution est pourtant juste devant nous – et il suffirait que des gouvernements comme le Botswana, Djibouti, la République Démocratique du Congo, le Gabon, le Nigeria, le Sénégal ou la Zambie rejoignent les huit pays qui ont déjà ratifié l’Agence Africaine du Médicament. Zimbabwe est le dernier pays à signer pour la ratification du traité – et d’autres doivent suivre l’exemple. Cet organisme panafricain, qui a déjà deux ans de préparation derrière lui, doit être mis en place rapidement afin que les 1,35 milliard d’habitants du continent puissent disposer d’un organe capable de rationaliser le système d’approbation des médicaments et des vaccins. Il contribuerait également à contrôler le commerce de faux médicaments en vente libre ou à l’arrière des magasins. L’Agence faciliterait les essais cliniques panafricains. Et elle pourrait, comme l’Agence du Médicament en Europe, encourager la création de clusters d’activités de l’industrie pharmaceutique, tant locaux qu’étrangers, sur tout le continent.
L’Afrique importe jusqu’à entre 80 et 90% de ses médicaments, contre 5 % en Chine et 20 % en Inde. Elle a clairement besoin d’une plus grande autonomie en termes d’approvisionnement de médicaments à tous les citoyens africains, comme l’a souligné la pandémie.
Alors si la solution est là, qu’est-ce qui retarde les choses ? Voilà ce que plus des 40 des plus grandes organisations représentant les patients, les partenariats de développement de produits et le secteur privé de la santé ont demandé aux décideurs de l’Union africaine. Cet appel a été suivi par une session spéciale lors de la conférence Africaine africaine sur la Santé.
La pandémie a gravement perturbé la vie sur le continent et ailleurs. Le Covid-19 est devenu le point de mire des gouvernements et des autorités de santé publique. Et, bien sûr, tous les pays ne peuvent pas signer ou ratifier un traité de cette envergure par décret présidentiel ou ministériel. Les sessions parlementaires qui sont nécessaires à cet effet ont souvent été reportées ou annulées.
Néanmoins, l’Ua dans son ensemble doit envoyer un signal : l’Agence Africaine du Médicament doit devenir opérationnelle. Elle a l’occasion unique de devenir l’un des systèmes de réglementation les plus efficaces et les plus modernes au monde. Comme l’a dit le Dr Margaret Agama-Anyetei, responsable de la santé, de la nutrition et de la population à la Commission de l’Union africaine, la pandémie du Covid-19 souligne la nécessité pour l’Agence, qui travaillerait en étroite collaboration avec les Centres africains de contrôle des maladies, de diriger la réponse du continent face à la pandémie : ««Une fois qu’un vaccin aura été développé ou que des traitements efficaces auront été trouvés, l’Agence, si elle est créée dans les années à venir, pourrait mener des discussions avec la communauté mondiale sur l’accès à des médicaments et vaccins de qualité«.»
En mai 2003, l’Assemblée mondiale de la santé a approuvé la convention-cadre de l’Oms pour la lutte antitabac, qui avait été ratifiée par 194 pays au moment de son entrée en vigueur, seulement 21 mois plus tard, en février 2005. ««Elle est devenue depuis l’un des traités les plus rapidement et les plus largement adoptés de l’histoire des Nations unies… un jalon pour la promotion de la santé publique qui a apporté de nouvelles dimensions juridiques à la coopération internationale en matière de santé«, », déclare l’Onu.
Nous devons maintenant faire preuve d’autant d’ambition. La ratification est vitale, et pas seulement à cause de la pandémie de du Covid-19. Il existe d’autres raisons impérieuses, notamment la confiance que l’Agence Africaine du Médicament contribuera à restaurer dans les systèmes de santé du continent.
Kawaldip SEHMI,
Pdg, International Alliance of Patients Organisations
PROBLÉMATIQUE DE L’EMPLOI, IMPLIQUER LE HCDS DANS LA RECHERCHE DE SOLUTIONS
La XXIe assemblée plénière du Haut Conseil du dialogue social (HCDS) avait été proactive et visionnaire en abordant toute la problématique de l’emploi dans notre pays
La question de l’emploi ne peut être réglée si, en amont, celle de l’employabilité n’est pas résolue. Or, 46 % des demandeurs d’emplois dans notre pays n’ont aucune formation. Dès lors, il devient difficile de les sortir du chômage. La phrase lâchée par Aliou Sall, lors de l’assemblée générale de l’Association des maires du Sénégal dont il est le président, est très édifiante à cet égard : « Je ne crois pas en la réussite d’un projet financé pour des jeunes qui n’ont jamais travaillé, ni entrepris. » Le financement doit être précédé par la formation. Ce qui revient à dire que l’Etat, avec ses structures de financement éparses, met la charrue avant les bœufs. Aujourd’hui, le résultat au bout de 9 ans de pouvoir est très mitigé même si des chiffres sont balancés pour certifier que la promesse des 500 000 emplois promis par Macky au début de son magistère a été tenue. Les émeutes violentes du mois de mars ont dessillé les yeux du Président sur l’échec de sa politique d’emplois tant chantée par son entourage.
Articuler curricula-formation-emploi
L’inadéquation entre le système d’éducation et les besoins du marché du travail est le talon d’Achille des politiques économiques des différents régimes qui se sont succédé. C’est pourquoi, aujourd’hui, conformément au binôme formation-emploi, il urge de repenser ce système éducatif qui forme plus d’élèves et d’étudiants littéraires que d’apprenants fréquentant les sciences et les filières professionnalisantes. La création des ISEP (Instituts supérieurs d’enseignement professionnel) pour la mise en adéquation du binôme formation-emploi est importante mais il ne faut pas que ces structures soient le réceptacle du rebut des étudiants non orientés ou du déchet des bacheliers sans mentions et sans place dans les universités. De telles structures qui assurent une formation professionnalisante doivent recevoir aussi bien les élèves d’un niveau moyen que le gratin de nos lycées surtout scientifiques ou techniques. Aujourd’hui, le lycée scientifique d’excellence de Diourbel et les lycées techniques tels que Delafosse et Limamoulaye doivent être les principaux pourvoyeurs d’étudiants des Isep au lieu de laisser tous leurs bacheliers aller à l’étranger où peu d’entre eux, au terme de leurs études, reviendront au bercail. D’où la nécessité d’articuler les besoins en emploi, les curricula de l’enseignement secondaire et la formation reçue au niveau des Isep. Avec une bonne planification, au bout d’un certain temps, les Isep pourraient réduire le nombre de ces demandeurs d’emploi sans qualification et sans adéquation avec les besoins d’emploi du marché.
SOLUTIONS A L’EMPLOI LE HCDS PROACTIF
D’ailleurs, la XXIe assemblée plénière du Haut Conseil du dialogue social (HCDS) avait été proactive et visionnaire en abordant toute la problématique de l’emploi dans notre pays. Cette assemblée plénière, ayant regroupé plusieurs structures de financement et des partenaires du secteur privé, avait porté sur le thème « promouvoir l’employabilité et l’entrepreneuriat des jeunes au Sénégal».
Tenue sous la présidence de Mme Innocence Ntap Ndiaye en décembre 2020, elle s’est déroulée dans un contexte où la promotion de l’emploi des jeunes est un défi planétaire qui préoccupe au plus haut niveau tous les acteurs politiques, économiques et sociaux. Ce eu égard à l’importance de l’impact qu’elle peut avoir sur les populations et le développement de notre pays.
Pour résoudre le problème de l’emploi, le président de la République a demandé à tous les citoyens de lui faire parvenir inclusivement, selon un système bien organisé, toutes propositions allant dans le sens de contribuer à trouver des solutions à la fameuse problématique de l’emploi. Une telle attitude du Président est déjà édictée dans les recommandations N°5&6 du rapport 2020 de l’assemblée générale de la structure dirigée par Innocence Ntab Ndiaye. Il s’agit d’abord d’« impliquer les partenaires sociaux dans la gouvernance des dispositifs de promotion de l’employabilité et de l’entrepreneuriat des jeunes y compris dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention Etat-Employeurs privés ».
Une telle recommandation rejoint l’esprit du Pôle Emploi qui associe le public et le privé. Ensuite, il faut « recueillir les appréciations des jeunes en les associant à la réflexion autour de modalités d’élaboration et de mise en œuvre des initiatives de promotion de l’employabilité et de l’entrepreneuriat des jeunes dans une approche reposant sur l’identification préalable des potentialités territoriales et des opportunités au niveau des différents secteurs et chaînes de valeurs ».
Enfin la recommandation 8 met le focus sur « l’adaptation des offres de formation professionnelle aux besoins du marché du travail ». Ce qui est aussi en nette adéquation avec l’orientation des Isep. Au bout du conclave qui a duré trois jours, l’assemblée générale du HCDS, qui avait inclus dans ses travaux 40 jeunes leaders syndicaux, avait décidé de faire de leurs travaux un plaidoyer pour un bon suivi de la mise en œuvre des principales recommandations qui recoupent les préoccupations majeures de la jeunesse sénégalaise. Et c’est du 1er au 2 avril dernier qu’un atelier était prévu à Dakar afin de partager les conclusions et recommandations adoptées à l’issue de cette assemblée plénière. L’objectif général de cet atelier prévu était d’« élaborer une stratégie de plaidoyer en direction des pouvoirs publics, du secteur privé et des partenaires techniques et financiers pour un accompagnement nécessaire dans la résolution de cette crise de l’emploi des jeunes dans un contexte de pandémie du virus de la COVID-19 ».
Malheureusement, ce sont les émeutes de mars qui ont compromis l’organisation de cet atelier qui, en réalité, ne diffère pas dans le fond du Conseil sur l’emploi que le président Macky Sall a convoqué ce jeudi 22 avril 2021. Il est à déplorer qu’il y ait des institutions telles le HCDS qui travaillent incessamment à trouver des solutions à la problématique de l’emploi sans rencontrer une oreille attentive de la part de la part du chef de l’Etat…
Par Ngouda Fall Kane
A LA JEUNESSE DE MON PAYS
je dirai à mon jeune frère Ousmane Sonko que s’il pense incarner l’alternative générationnelle qui du reste me semble être une absurdité politique, s’il pense incarner « l’antisystème », il se doit d’offrir sa personne en exemple
Tu as enfin le droit de travailler et de subvenir à tes besoins.
Mais aussi, tu as le devoir de sauvegarder le patrimoine commun des sénégalais.
Tu as le devoir de respecter l’Etat dont la mission est d’assurer tes droits et de t’imposer tes devoirs.
A ceux qui t’ont influencée à travers les émeutes du 3 au 5 mars 2021 pour saper les fondamentaux de l’Etat, je dirai qu’ils se sont trompés lourdement ; on ne mène pas une révolution en détruisant les infrastructures.
A ce propos, je dirai à mon jeune frère Ousmane SONKO que s’il pense incarner l’alternative générationnelle qui du reste me semble être une absurdité politique, s’il pense incarner « l’antisystème », il se doit d’offrir sa personne en exemple à la jeunesse.
Qu’il recadre alors qu’il est temps ses militants, ses amis et sympathisants, les injures, les insanités, les critiques sans fondement, le nihilisme n’ont jamais permis d’atteindre les sommets, encore moins d’être Chef d’un Etat.
Tout cela me fait dire que s’il n’est pas coupable dans cette affaire strictement privée et personnelle qui l’oppose à cette demoiselle qu’il laisse donc la justice faire son travail et trancher. Tout le reste n’est que de la politique politicienne.
En définitive, le concernant, je crois savoir, que les sénégalais plus précisément la jeunesse sénégalaise qui lui ont offert 15% à la dernière élection présidentielle, attendent de lui des idées pertinentes, socles d’un projet de société capable de transformer le modèle socio économique qu’il critique.
De plus, je dirai à certains hommes politiques que le langage politique est décevant. Il ne vole pas haut. Mais aussi à une frange des organisations de la société civile qu’elle se trompe souvent en voulant être un expert de tout.
L’Etat, en dépit de ce que pensent les uns et les autres, doit rester fort, imperturbable et vigilant en remettant les barrières indispensables afin d’imposer des limites à ne pas franchir.
Enfin, j’adhère totalement au programme de financement de l’emploi et de l’employabilité des jeunes proposé par le Président Macky SALL. Je lui suggère toutefois de faire encadrer ce projet et de faire assurer en permanence son suivi-évolution mais également et surtout d’éviter que des esprits malveillants en fassent une orientation politicienne.
«DE 2012 A 2019, NOUS AVONS REPERTORIÉ RIEN QU’AU NIVEAU DE NOTRE MINISTERE 432.760 CONTRATS DE TRAVAIL DANS LE PRIVÉ»
Le ministre Samba Sy prévient que le ministère du travail ne prend pas en charge la totalité de la problématique de la gestion de la création d’emplois au sein de l’Etat
« Ce 22 avril, nous aurons une nouvelle espérance pour la jeunesse sénégalaise »
D’emblée, le ministre Samba Sy prévient que le ministère du travail ne prend pas en charge la totalité de la problématique de la gestion de la création d’emplois au sein de l’Etat. Cette question est éclatée avec d’autres ministères. Le ministre du travail, du Dialogue social et du Relations avec les Institutions ne prend en charge que les emplois formels du privé. Mais néanmoins, face à l’extrême jeunesse de la population, il reconnaît que le Gouvernement n’a pas réussi à donner suffisamment d’emplois aux Sénégal. Samba Sy est solidaire de l’action gouvernementale sur la question et pense que la rencontre présidentielle de ce 22 avril au CICAD à Diamnadio augure une nouvelle espérance pour les jeunes. C’est pourquoi, le ministre secrétaire général du Parti de l’Indépendance et du travail (PIt) pense qu’il n’y a pas lieu de développer un pessimisme sur les réponses apportées par l’Etat sur la question de la création d’emplois pour les jeunes notamment les 450 milliards de francs que le Président va injecter sur trois ans. Il estime aussi que cette dynamique doit être l’affaire de tout le monde.
Le témoin – Monsieur le ministre, la problématique de l’emploi des jeunes constitue une véritable préoccupation. Beaucoup de nos compatriotes estiment que l’Etat n’a pas fait assez sur cette question. En tant que ministre du travail, quelle est la part de responsabilité de votre ministère sur la question ?
Samba SY - Toutes les activités gouvernementales, d’une certaine manière, concourent à la résolution des problèmes globaux des Sénégalais. Or, parmi ces problèmes globaux, il y a cette question importante de l’emploi. Importante du point de vue global — je parle à l’échelle de l’humain —, importante d’un point de vue local puisque la structure de la population est telle que l’écrasante majorité des Sénégalais est constituée de jeunes. 75 % de nos compatriotes n’ont pas 35 ans. La moitié n’a pas encore atteint 20 ans. Une telle situation cause des problèmes énormes en matière d’éducation, de formation mais surtout d’insertion, d’emplois. Cela dit, ce problème-là est pris en charge par le gouvernement en tant qu’équipe, en tant que collectif. Vous avez des gens qui sont recrutés au niveau de la Fonction publique. C’est le ministre de la Fonction publique et du Renouveau du service public qui est en mesure de donner des chiffres sur ceux-là. Vous avez des personnes qui ont des emplois, mais qui ne sont pas dans le champ du formel. Vous avez tous ceux qui sont au niveau de l’agriculture. Les chiffres que nous donnons à longueur d’année par rapport aux résultats des spéculations agricoles indiquent qu’il y a quand même du travail. Il y a le secteur maritime qui est un secteur important notamment le segment de la pêche. Maintenant, les emplois au niveau du ministère du Travail dont nous sommes «responsables » parce que nous les comptabilisons, ce sont des emplois du secteur formel dûment répertoriés, mais dans la sphère privée. Pour ce qui est des chiffres de l’emploi, nous éditons régulièrement ce que nous appelons le travail en chiffres. J’ai un numéro en mains qui date de juin 2020 qui fait le point en indiquant les contrats qui ont été répertoriés en 2019. Nous avons également des chiffres de 2012, 2013… Pour 2019, par exemple, s’agissant du nombre des contrats répertoriés, on était à 65.404. En 2018, il y avait 66.043 contrats et 56.328 l’année précédente, c’est à dire 2017. En 2016, nous avons enregistré 55.427 contrats. En 2015, il y a eu 53.929 contrats et 53.820 en 2014. Enfin, en 2013, nous avons répertorié 44.695 contrats et 37.114 contrats en 2012. Je n’ai pas compté les recrutements au niveau de la Fonction publique. Ce sont des milliers des Sénégalais qui sont recrutés dans la Fonction publique. Je ne comptabilise pas non plus les emplois créés dans le secteur maritime, de même que ceux qui l’ont été dans l’agriculture. Estce que cela signifie que les problèmes des Sénégalais sont réglés avec toutes ces créations d’emplois ? Que nous recrutons suffisamment ? Que nous donnons suffisamment d’emplois à nos compatriotes ? La réponse est très certainement non. Nous avons beaucoup de Sénégalais qui sont à la recherche d’emploi. Il faut avoir l’honnêteté de le reconnaitre. Puisque chaque année sur le marché de l’emploi, c’est plus de 300 mille jeunes qui frappent à la porte. C’est une question, à la limite, qui n’est pas simple et qu’il faut prendre à plusieurs biais. Le biais de l’école, de la formation, le biais donc de la correspondance entre les profils, les lieux de formation et la demande du marché de l’emploi. D’ailleurs, cette question nous concerne tous Sénégalais y compris ceux qui sont déjà dans le champ du travail. Parce que le monde évolue très rapidement. Il y a des métiers d’avenir, il y a des métiers en sursis. Je ne vais pas jouer aux oiseaux de mauvais augure, mais le fait est qu’on s’oriente de plus en plus vers des voitures électriques. Qu’est-ce que ça vaut dire ? Quels sont les changements que cela annonce et qu’il faut opérer ? L’une des leçons de la pandémie, c’est que, de plus en plus, nous devons travailler sous un monde d’un bureau à domicile, le télétravail. Cela induit des changements. L’irruption de plus en plus de l’informatique dans nos vies quotidiennes va forcément se traduire par des changements fondamentaux dans l’organisation du travail. C’est dans la vie normale des choses mais ça signifie aussi que des métiers vont naitre et que, fatalement, d’autres métiers vont disparaitre. Il faut s’adapter, on n’aura pas le choix puisque nous sommes dans la scène du monde. Si vous ne jouez pas dans les mêmes règles que les autres, vous n’en ferez pas partie. Mais nous agissons, nous sommes conscients évidement de l’ampleur des défis. Nous ne sommes pas tétanisés. La dernière chose que je voudrais ajouter c’est que, pour que ce problème de l’emploi des jeunes soit à mon sens traité de manière rationnelle et efficace, il faut que chacun d’entre nous se dise qu’il a un rôle à jouer. Par conséquent, il ne faudrait pas qu’on en fasse l’affaire de quelques-uns seulement.
Un conseil présidentiel sur l’emploi se tient ce jeudi 22 avril. De fortes mesures sont attendues. Mais dans certains milieux, le pessimisme prévaut et les gens soutiennent que cela va être un forum de plus. Ont-ils raison de le penser ?
Non, ils n’ont aucunement raison d’avoir une telle posture. Il faut féliciter le président de la République qui a beaucoup fait depuis 2012 sur la question de l’emploi des jeunes. Je reconnais que c’est encore loin de suffire face à la demande. Le 22 avril, nous aurons une plage de convergence avec les jeunes qui sont principalement concernés. Mais les offreurs d’opportunités que sont déjà les patrons, ceux qui emploient, mais également des partenaires à l’international, le gouvernement bien entendu, les élus locaux, bref le Sénégal dans sa diversité, on va se retrouver pour discuter d’une chose qui nous concerne tous. L’esprit à installer, comme je le disais tantôt, c’est celui qui consiste à faire comprendre que c’est une affaire collective. Et que, dans cette histoire, on gagne ensemble. On n’a pas le choix, il faut gagner. Pour gagner aujourd’hui il faut que chacun accepte de prendre sa part de charge. Je pense que ce ton-là est en train d’être donné. Il sera de plus en plus compris et approprié par nos compatriotes. Ce 22 avril, nous allons entrer dans une nouvelle espérance pour la jeunesse sénégalaise.
Mais ces pessimistes estiment que les 450 milliards seront de l’argent jeté par les fenêtres et que l’Etat n’a pas pour vocation de créer des emplois. C’est le rôle d’un secteur privé fort qui doit être accompagné. Que vous inspirent ces postures ?
Un sentiment personnel, l’Etat n’a pas vocation à créer des emplois. On le dit souvent, mais il faut qu’on s’entende. L’Etat est un organisateur collectif. S’il crée les conditions dans lesquelles l’emploi peut prospérer, s’il fait de sorte que le minimum, le basique est mis en place pour que la création d’emploi sur cette base-là devienne facile, je pense qu’il contribue quelque part à la création d’emplois. En d’autres termes, il y a des domaines régaliens où l’Etat est obligé de jouer le jeu. L’école, la sécurité et les secteurs comme la santé… je ne pense pas que l’Etat puisse se défausser. On ne peut pas dire plein champ au privé etc. Parce que si on le faisait, évidemment, il y aurait la crise et celle que nous traversons doit nous instruire. L’Etat doit jouer sa partition en créant les conditions d’une éclosion d’emplois et des emplois décents. S’agissant des 450 milliards sur trois ans, il n’y a pas de raison d’être pessimiste. Le rendez-vous que le président a fixé c’est qu’au mois de mai des emplois seront donnés à un ensemble de jeunes de notre pays. Ce dans des métiers comme ceux de l’enseignement ou qui ne demandent pas une compétence particulière comme ceux de du nettoiement, de l’embellissement, du pavage en faisant de sorte que nos villes soient propres, soient vertes. Que personne ne pense que ce sont de faux emplois. Nous voulons donner des opportunités à nos jeunes en leur donnant les moyens de gagner leur vie. Ce serait déjà une première implication. L’accompagnement du privé sera renforcé mais avec la demande qui consiste à demander à nos partenaires de donner de l’emploi à nos jeunes. Je pense que le secteur privé va jouer le jeu. Nous sommes dans une perspective bien heureuse qui fait que, dans les années à venir, le visage de notre pays va fondamentalement changer. Des opportunités nouvelles verront le jour. Je n’ai pas parlé de notre volonté de construire 100.000 logements. Un programme qui va fouetter le secteur de l’emploi. Les changements quantitatifs arrivés à un certain niveau vont provoquer une mutation qualitative. Ce que j’essaie de dire c’est qu’il y aura un effet induit, il suffit de donner le ton, d’avancer, et, à un certain moment, la mécanique va se lancer, il n’y a pas de raison d’être pessimiste. Le premier défi remporté sur nousmêmes, c’est le défi qui consiste à baisser les bras sans avoir engagé le combat en pensant qu’on va le perdre. Je voudrais inviter mes compatriotes à ne pas penser de cette manière et leur dire qu’il n’y a pas de raison qu’on ne réussisse pas si ensemble nous faisons converger et nos intelligences et nos énergies.
Au niveau du ministère du travail, vous avez réussi à établir le link avec le secteur privé. Quelles sont les stratégies mises en place pour accompagner le secteur privé afin qu’il puisse jouer un rôle important dans cette problématique de l’emploi des jeunes ?
Notre ministère s’appelle ministère du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions. En fait nous sommes un ministère de facilitation. Nous sommes des gardiens du temple pour évidemment veiller sur l’application de la législation du travail, le respect des textes qui nous régissent nous tous parce que si nous sommes dans un pays et qu’on ne se donne pas des règles à savoir ce qu’on peut faire et ce que l’on ne peut pas faire, on ne s’en sortirait pas. Nous sommes chargés de cela. Nous sommes également le ministère du Dialogue social en jouant le rôle de passerelle entre les différentes parties pour trouver ce qui est adéquat afin d’aller ensemble et relever les défis. Le dialogue social est performant dans notre pays, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de difficultés, mais nous parvenons autour d’une table à trouver des solutions aux difficultés et, au bilan, nous ne sommes pas insatisfaits des résultats acquis.
JE PEUX COMPRENDRE VOS ASPIRATIONS LÉGITIMES
Dans son discours d’ouverture au Conseil présidentiel pour l’insertion et l’emploi des jeunes, ce jeudi à Diamniadio, le président de la République dit comprendre les ’’maux’’ des jeunes du Sénégal
(CICAD) - Macky Sall fait face à ’’sa’’ jeunesse. Dans son discours d’ouverture au Conseil présidentiel pour l’insertion et l’emploi des jeunes, ce jeudi à Diamniadio, le président de la République dit comprendre les ’’maux’’ des jeunes du Sénégal. C’est pourquoi, il compte à la fin des travaux du jour à donner des orientations qui vont atténuer la souffrance de ces jeunes.
Même s’il est conscient que la question de l’emploi ne peut pas se régler en un seul coup, Macky Sall a promis des réorientations budgétaires pour le moyen terme. « Tout adulte est un vieux jeune. Nous avons été à votre place. Nous avons vécu ce que vous vivez actuellement. Je peux donc aisément ressentir vos interrogations, vos doutes vos attentes. Je peux aisément comprendre vos besoins, vos aspirations et vos ambitions légitimes, d’être utiles à vous-même, votre famille, votre communauté et votre pays », a déclaré le chef de l’État.
Il poursuit : ’’C’est dire que je suis disposer à vous écouter, à entendre votre point de vue, à partager vos préoccupations, et engager avec vous un dialogue constructif, afin de répondre au mieux à vos ambitions et aspirations. Cela dit, la lutte contre le chômage des jeunes est une bataille de longue haleine qui ne se gagne pas en un seul jour. Mais je peux vous confirmer, que quelle que soit la difficulté, quelles que soit les circonstances, l’État ne vous abandonnera pas. Je suis plus que jamais déterminé à continuer le combat avec vous ».
’’Nous ne pas partons pas de zéro’’
Devant les jeunes, le président de la République a aussi rappelé l’objectif de ce présent Conseil présidentiel. Selon lui, il ne s’agit pas de dire que rien n’a été fait à l’endroit des jeunes. « Nous ne partons pas de zero. Nous ne créons pas du nouveau à partir du néant », a-t-il fait savoir. Pour le chef de l’État, il s’agit de faire un diagnostic, sans complaisance, de ce qui a été fait pour jeunes, pour ensuite, évaluer et réorienter les besoins.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
REBOOSTER LE SECTEUR PRIVÉ
Le Conseil d’urgence sur l’emploi des jeunes, au lieu de mettre au premier plan, ses actuelles entités de financement qui ont montré leurs limites, doit plutôt privilégier la collaboration Etat-secteur privé
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 22/04/2021
Abdoulaye Wade, sous son magistère, a revitalisé le secteur privé démoli par les 20 ans de l’ajustement structurel du régime socialiste. Léopold Sédar Senghor avait permis à des Sénégalais de mettre en place des entreprises parce que dans un contexte post-indépendance où le secteur économique reste dominé par les colons, il fallait nécessairement favoriser la création de certaines entreprises surtout spécialisées dans la construction des infrastructures routières et dans le secteur du bâtiment.
Le secteur du transport n’a pas été en reste même si aujourd’hui certains labels qui ont fait le bonheur des Sénégalais dans le transport des personnes ou du carburant ont disparu du secteur économique. Sous le régime du Président Abdou Diouf, c’est le dégraissage à outrance. Les licenciements et déflations de travailleurs ont jalonné les 20 ans de son règne. Et la banqueroute fréquente des entreprises publiques comme privées avait fini par devenir la règle de sa politique économique dictée par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).
Abdoulaye Wade en bon libéral aura permis le revitalisation du secteur privé même s’il s’est évertué au cours de son règne à démanteler certaines entreprises nationales qui ont beaucoup contribué à rendre verts les clignotants de notre économie à la fin du régime de Diouf. Les ICS et la Sonacos, fleurons de notre économie, premières industries en termes de contribution au PIB, ont subi les coups de boutoir de Wade. Des noms inconnus dans l’aéropage des entrepreneurs sénégalais émergeront et mettront en place des sociétés pourvoyeuses d’emplois. Mais c’était loin de suffire pour aider un secteur privé en difficulté.
Sous le règne de Macky Sall, on pensait à une relance de ce secteur privé désorganisé. Mais que non ! Les choses semblent aller de mal en pis et il est constatable que les entreprises qui ont mis la clé sous le paillasson supplantent celles créées sous Macky Sall. Lors d’une réunion tenue le 9 juillet à Dakar, Mansour Kama, défunt président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), a fait le diagnostic du secteur privé en difficulté. Il dénonçait le fait que le non-respect des règles de la commande publique, plongeait les entreprises dans un océan de difficultés. «L’Etat est le premier à être en difficulté pour payer les entreprises. Cela a un effet sur les sociétés. Après vous avez la cascade. Vous ne pouvez pas remplir vos obligations fiscales. La banque est obligée de mettre en route son mécanisme de recouvrement…», pestait le défunt patron du Cnes. Il a rajouté avec amertume que « les entreprises vivent des situations difficiles à cause de la dette, de la concurrence déloyale dans le secteur industriel, agroalimentaire, la transformation, la fraude ».
Mais tout cela porte l’empreinte de l’Etat qui préfère, comme l’a dénoncé Mansour Kama, se rabattre sur le privé étranger que le privé national. Dans le même sillage, Babacar Diagne, le président du Conseil des entreprises du Sénégal (Cdes), déclare dans une interview accordée au journal l’As du 5 juin 2018 qu’il y a un taux de mortalité de 72% concernant les Petites et moyennes entreprises (Pme) au Sénégal. Il souligne, dans cet entretien, la faiblesse d’une structure de financement comme la Banque nationale pour le développement économique (BNDE).
Selon le patron du CDES, « le besoin en financement des petites et moyennes entreprises qui tourne autour de 500 milliards F CFA ne peut pas être satisfaite par la BNDE qui au lieu d’être une banque de développement, s’est plutôt transformée en banque commerciale ». Le secteur privé dynamique est un puissant moteur de création d’emplois et est l’un des fondements d’une croissance économique durable. Aujourd’hui seul un secteur privé fort peut aider l’Etat à créer des emplois qualitatifs et durables. Sur les 450 000 salariés du Sénégal, seuls les 150 000 sont assurés par l’Etat. Donc, connaissant le poids du secteur dans la création d’emploi, le Président Macky Sall doit revivifier ce secteur auquel il a contribué largement à son déclin.
L’entreprise de Kabirou Mbodj, spécialisée dans le transfert d’argent, aura fait une décennie d’existence avant d’agoniser devant un géant comme Orange Money. Joni Joni, le système de transfert d’argent et de paiement électronique, développé par la société sénégalaise BOSS (Boygues Solutions Systems Limited) de Bougane Guèye Danny, qui faisait 17 milliards de chiffre d’affaires mensuels et qui employait aussi 350 personnes embauchées avec 19 000 points de service constituant des emplois indirects, a aujourd’hui mis la clé sous le paillasson à cause de l’engagement politique opposant de son propriétaire. Bara Tall dont l’entreprise Jean Jean Lefebvre Sénégal (JLS), installée à Dakar depuis 1952 a commencé à vivre les affres de la mort à partir de 2004, année de sa brouille avec le Président Abdoulaye Wade. Pour avoir refusé d’accuser Idrissa Seck dans les chantiers, tels que Wade le lui avait recommandé, Bara Tall aura fait la pris et voir son entreprise être combattue par le clan des Wade.
Selon le journaliste Abdou Latif Coulibaly, directeur de publication de la Gazette, « au total, JLS a été exclue de tous les appels d’offres auxquels elle a participé au cours de ces cinq dernières années (2004 à 2009), pour un montant global de 104 milliards de FCFA ». « De vingt sociétés, le Groupe a fortement réduit sa voilure et ne comprend plus que treize sociétés, dont la majorité vit dans une situation financière catastrophique. Talix-Group qui était parti, au moment où s’installait le nouveau régime, pour être un grand conglomérat employant plus de cinq (5000) personnes dans divers domaines d’activités il y a à peine cinq ans, a subi une mise à mort qui a fini de jeter dans la rue des milliers de Sénégalais pris en otage et sacrifiés par un régime revanchard et ayant la rancune dure » ajoute celui qui, aujourd’hui, est nommé Secrétaire général du gouvernement par le Président Sall. Ce dernier pour qui Bara Tall s’est sacrifié pour contribuer à sa réélection a été l’ersatz de Wade. Macky aura presque donné le coup de grâce Bara Tall parce que ce dernier aura rechigné d’intégrer la mouvance présidentielle. Bougane Gueye et Bara Tall sont victimes de la politique.
Pourtant tout le monde sait le mouvement « Yamalé » n’était qu’une stratégie circonstancielle pour lutter contre la mise à mort à laquelle Wade destinait ses entreprises. La femme entrepreneuse Aïda Ndiongue voit aujourd’hui ses 14 milliards dormir à la Caisse de dépôt et de consignation. Soupçonnée au début de la 2e alternance d’être le bras financier du Pds, la lionne du Walo a été trainée devant les tribunaux où elle est sortie successivement vainqueur de ses procès. Sans se soucier des nombreux pères, mères et soutiens de familles que ses entreprises faisaient, l’Etat avec son bras armé judiciaire a confisqué illégalement ses biens malgré ses victoires aux procès. Aujourd’hui sa logique politique qui l’a conduite vers l’Alliance pour la République est une preuve palpable qu’elle n’a jamais gardé le trésor de guerre de guerre du Pds. Aujourd’hui, il serait juste de revoir cette décision illégale de la Cour suprême qui a ordonné la confiscation de ses biens, qu’elle rentre dans ses fonds et qu’elle puisse redonner le sourire à ces nombreux pères et soutiens de familles qui gagnaient leur pain dans ses entreprises.
Le Conseil d’urgence sur l’emploi des jeunes, au lieu de mettre au premier plan, ses actuelles entités de financement qui ont montré leurs limites, doit plutôt privilégier la collaboration Etat-secteur privé. L’Etat pourvoyeur de fonds peut s’appuyer sur secteur privé pour exprimer son besoin en emplois pour une durée bien précise. Le Pôle Emploi n’aura de sens que s’il y a articulation entre les besoins d’emploi de l’Etat et l’offre du secteur privé.
VERS UNE PÉNURIE DE CARBURANT
Le risque est réel si le syndicat national des travailleurs du pétrole et du gaz du Sénégal, regroupant les chauffeurs, les transporteurs, les présidents d’associations telle que le GPP entre autres acteurs, ne décolère pas
Vers une pénurie de carburant ? Le risque est réel si le syndicat national des travailleurs du pétrole et du gaz du Sénégal, regroupant les chauffeurs, les transporteurs, les présidents d’associations telle que le GPP (groupement des professionnels des industries du pétrole), entre autres acteurs, ne décolère pas. Selon des informations obtenues par Emedia.sn, la première conséquence de leur courroux est que le dépôt de Senstock (la société nationale chargée du stockage du carburant) est fermé depuis hier et si la situation perdure, il y aura nécessairement des tensions.
Pour l’heure, ces travailleurs, qui sont sur le pied de guerre, ont campé sur leurs positions, face à la tutelle. Après avoir été reçus par le ministre du Pétrole et des Énergies, Assaïtou Sophie Gladima, hier, mercredi, 21 avril 2021, les agents du secteur des hydrocarbures maintiennent leur mouvement de grève. Les négociations entamées entre le ministre et le syndicat en question n’ont pas encore porté leurs fruits.
La reprise des négociations est prévue le 28 avril prochain, sous l’égide du ministère du Travail. Cependant, le syndicat, qui campe pour l’heure sur sa position, reste à l’écoute des autorités. Les autorités, mettant les travailleurs devant leurs responsabilités, ont annoncé des dispositions pour éviter tout manquement. Ainsi, selon certaines sources proches du dossier, interrogées par Emedia, l’Etat pourrait procéder à des réquisitions pour assurer le service.
Les négociations portent sur la convention collective du sous-secteur de transport des hydrocarbures, sur les questions à incidence financière de la convention collective du secteur (indemnité de logement, prime de risque, retraite, prime de naissance).
Le préavis suspendu depuis le 4 mars 2020, les employés du transport des hydrocarbures, conscients de leur importante dans la chaîne de distribution des produits pétroliers, ont estimé avoir assez pris leur mal en patience, face à la presse hier. Ils ont décrété une grève de 72 heures, à compter d’hier mercredi.
En conférence de presse hier, ses membres ont exigé l’ouverture des négociations autour de la convention spécifique du sous-secteur des transports des hydrocarbures, ainsi que la résolution du conflit dans le transport gazal, suite au licenciement de certains travailleurs. Cette grève "d’avertissement" se limite au secteur du transport des hydrocarbures et fait suite au préavis de grève suspendu depuis le 4 mars 2020, à la demande du ministère du Pétrole et des Énergies.
À l’occasion, le Secrétaire exécutif du syndicat, Sarra Konaré a décrit "une situation inacceptable, empreinte d’injustices, de frustrations et d’exaspérations (qui) gagne de plus en plus les travailleurs du sous-secteur des transports d’hydrocarbures".
SANS LE SECTEUR PRIVÉ, PAS D’EMPLOIS DURABLES
Khadim Bamba Diagne, enseignant chercheur en économie à l’UCAD, donne son point de vue sur le conseil présidentiel sur l’emploi de ce jeudi 22 avril
Le Dr Khadim Bamba Diagne, enseignant chercheur en économie à l’UCAD, donne son point de vue sur le conseil présidentiel sur l’emploi de ce jeudi 22 avril. Selon lui, pour régler le problème de l’emploi, il faut impliquer le secteur privé et « endogénéiser » les politiques publiques.
Le témoin : Le président de la République a décidé de débloquer, sur une durée de trois ans, 450 milliards pour trouver des réponses à la problématique de l’emploi. Mais ne risque-t-il pas de faire du surplace si ce sont le même système et les mêmes entités de financement qui sont maintenus pour résoudre cette problématique?
Khadim Bamba Diagne : Si c’était aussi simple, le président Léopold Sédar Senghor aurait réglé le problème de l’emploi des jeunes depuis 1967. Or, il a échoué. Le président Abdou n’a même pas tenté parce que, dès le premier jour de son mandat, il faisait face au Programme d’Ajustement Structurel (PAS). C’est-à-dire corriger les erreurs de gouvernance de son prédécesseur qui avait des dépenses largement supérieures à ses recettes. Les institutions de Bretton Woods ont décidé d’ajuster structurellement les dépenses jusqu’au niveau des recettes, les conséquences ont été terribles (départs volontaires, radiations, arrêt du recrutement dans la fonction publique…). Le président Abdoulaye Wade a tenté de régler le problème en mettant en place des structures pour l’emploi des jeunes sans résultat, sans évaluation et le président Macky Sall applique les mêmes politiques avec juste quelques changements. Alors qu’ici, il ne s’agit pas d’augmenter la vitesse du train mais plutôt de changer la direction des rails. Même politiques, mêmes résultats pour ne pas dire pas de création d’emplois.
Ne pensez-vous pas que la solution serait de revivifier le secteur secondaire et de renforcer le privé national affaibli par les multinationales et leur imposer un cahier de charges pour recruter en masse les jeunes demandeurs d’emplois ?
Le rôle de l’État n’est pas de créer des emplois. Pour exemple, sur 10 millions de personnes actives, il n’y a que 150 mille fonctionnaires soit 1,5 % de la population active. L’État ne peut même pas aller à 2% d’ici 2024. Ce qu’on attend de lui, c’est de revoir l’environnement des affaires qui commence à devenir hostile (la crise du 08 mars). Il nous faut reconquérir la paix et la stabilité politique, renforcer la démocratie et l’Etat de droit, trouver des consensus sur l’organisation des élections. C’est après qu’on va jouer sur l’énergie, qui doit être disponible à des coûts moindres, réduire la pression fiscale et augmenter l’assiette fiscale, investir sur la formation, faire du Sénégal un pays ou tout est possible en terme de création de richesses... Ces facteurs vont inciter les investisseurs à venir dans ce pays pour bénéficier d’un marché de 400 millions d’habitants (CEDEAO) et bientôt pour tous les Africains avec la ZLECAF.
Qu’attendez-vous du conseil présidentiel pour l’emploi des jeunes que tient le président de la République ce 22 avril ?
Pas grand-chose. Le Président adore les mots « Urgence » et « Rapidité », or l’État c’est une éternité et une continuité, chaque président fait son job et le successeur continue. Sans le secteur privé et l’endogénéisation des politiques publiques, personne ne peut créer d’emplois durables au Sénégal. Je le répète encore, on doit investir sur l’environnement des affaires et donner les marchés publics aux entreprises nationales. Si nos entreprises de BTP ont du mal à faire les ponts au Sénégal, ce marché est gagné par une société étrangère, comment avoir des références pour gagner les marchés de ponts dans la sous-région ? Presque tous les grands projets sont gagnés par des entreprises internationales sans transfert de technologie. Il nous faut une politique sérieuse de promotion du secteur privé local en vue d’une transformation structurelle de l’économie avec la mise en place d’une véritable chaine valeur.
Selon vous, où l’État pourrait-il puiser ces 450 milliards si l’on sait qu’il a presque atteint son niveau d’endettement selon les critères de convergence de l’UEMOA ?
En 2020, l’encours de la dette était estimé à 9176,3 milliards de FCFA et le PIB, qui a subi les conséquences de la COVID, va tourner autour de 13750 milliards de FCFA. Le taux d’endettement avait donc atteint presque 67 % du PIB alors que les critères de convergence de l’UEMOA fixent le ratio au maximum à 70 %. Donc l’État a décidé de faire une réallocation budgétaire au lieu d’emprunter le montant à utiliser pour l’emploi des jeunes en 2021. La question, c’est de savoir comment mobiliser les ressource nécessaires avec des ponctions dans des postes budgétaires sans les déstabiliser. Quels sont les projets à sacrifier pour mobiliser le montant nécessaire pour l’année en cours ? Les années 2022 et 2023 ne poseront pas problème, car les montants seront prévus dans les budgets.