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21 juin 2025
LES CONDITIONS DE L’USINE TEXTILE DE KAHONE POUR CREER 2000 EMPLOIS
L’usine basée à Kahone fonctionne avec une centaine de travailleurs mais, en plein régime, a une capacité d’absorption de 2 mille emplois directs et près de 3 mille indirects.
Alioune Badara Diallo (Correspondant à Kaolack) |
Publication 23/04/2021
Une poignée de Sénégalais a réussi une prouesse dans le secteur du textile. En effet, ils sont 120 à voir pris le risque de remettre en marche des machines de la Sotiba restées inutilisées pendant presque 20 ans et ça marche ! L’usine basée à Kahone fonctionne avec une centaine de travailleurs mais, en plein régime, a une capacité d’absorption de 2 mille emplois directs et près de 3 mille indirects. Après cinq ans, les travailleurs de Domitexka — c’est le nom de l’usine — se sont rendus compte qu’il leur faut relancer la filature, le tissage, l’anoblissement et le tricotage pour tourner à plein régime et, donc, pouvoir créer 2 mille emplois directs. Hélas, ils sont confrontés à un manque de moyens financiers pour réaliser cet objectif car, même si les salaires sont payés et que les machines marchent, il n’en demeure pas moins que, « cette unité textile ne mérite pas une centaine d’emplois seulement alors qu’elle peut en créer près de 5 mille. Seulement voilà, pour que ce soit possible, il faudrait que l’Etat priorise cette usine dans les commandes publiques (draps des hôpitaux, des universités, uniformes des forces de sécurité etc…) ».
L’unité textile a une capacité d’absorption de plus 2mille emplois directs et 3 mille indirects. Cependant, Domitexka ne fonctionne actuellement qu’avec une centaine de travailleurs faute de moyens financiers. Un paradoxe, au moment où le pouvoir en place crie sur tous les toits qu’il a l’ambition de trouver des emplois pour tous les fils du pays. D’ailleurs, le chef de l’Etat Macky Sall a tenu hier un conseil présidentiel sur l’emploi des jeunes. Pourtant, Domitexka pourrait embaucher massivement des jeunes. Seulement voilà, pour relancer la filature, le tissage, l’anoblissement et tricotage , elle a besoin de moyens financiers supplémentaires. Le Dg de Domitexka, Babacar Mbaye, face à la presse, a démontré combien cette usine peut jouer un rôle central dans la lutte contre l’oisiveté dans la zone centre du pays car déjà, elle emploie des jeunes ingénieurs en électromécanique, et des lycéens à la recherche d’emplois mais, selon M. Mbaye, « on ne peut pas aller loin si l’Etat ne nous accompagne pas ».
« Des milliers d’emplois pourront être créé à Kaolack si les autorités priorisent cette usine dans leurs commandes »
Selon le Dg de Domitexka, « ce dont cette unité textile a besoin c’est que le pouvoir central passe des commandes chez nous pour les draps des hôpitaux, des université etc… C’est ce qui va nous faciliter la politique d’investissements car les fonds que l’on capte a travers ces marchés de l’Etat vont être réinvestis dans l’usine pour non seulement préserver les emplois mais également en créer d’autres ».
Par ailleurs, les travailleurs qui gèrent directement les salaires avec leur production (car cette unité textile a pour vocation d’exporter l’exclusivité de ses produits, avec une capacité d’exportation de 300 mille mètre de tissus par mois, vers des pays comme le Mali, le Niger, Mauritanie et l’Algérie) assurent à travers le coordonateur du projet de la relance de la filature de l’usine, Bissinty Mendy, que « des milliers d’emplois pourront être créés à Kaolack si les autorités mettent la main à la pâte en priorisant cette usine unique en son genre dans le pays, dans leurs commandes ». De plus, soutient M. Mendy, cela va permettre à l’Etat d’économiser des fonds en achetant moins cher au Sénégal plutôt que d’importer. Dès lors il urge, selon Samba Dia, responsable de la logistique et de l’approvisionnement, « de déclencher la machine des commandes publiques au profit de Domitexka pour donner des emplois non seulement aux Kaolackois mais aussi à tous les jeunes du pays qui vont postuler ».
En tout état de cause, d’après le Dg de cette unité textile, rien que les travailleurs journaliers que l’unité textile emploie font d’elle un espoir pour la jeunesse puisque, « les jeunes de Kahone, pendant les vacances, travaillent comme journaliers un mois durant et gagnent 90 mille ou 100 mille francs chacun pour préparer l’ouverture des classes ». De plus, il est prévu de lancer « un programme formation-emploi pour les jeunes en vue de leur faciliter l’insertion professionnelle mais, sans l’appui des autorités, cela va rester en l’état de projet ».
IMAM KANTE, TEL QUEL
Il porte en bandoulière la philosophie du « Jamono dou dém moukk ba raw l’islam » pour dire que le temps ne peut pas dépasser l’islam
Il a vécu, a un parcours et des expériences sur l’islam et la société qu’il a emmagasinés et portés sur des livres très appréciés par la qualité de la plume. Imam Amadou Makhtar Kanté, ce scientifique passionné de la littérature islamique et qui dirige des prières à la Mosquée de Point E, prend également part à la bonne marche de la cité à travers ses prêches et ses écrits qui facilitent la bonne compréhension des problématiques contemporaines.
Nous vivons dans un pays où certains de « nos » imams restent confinés dans leurs mosquées, se détournant de la marche et du fonctionnement de la société. Imam Ahmadou Makhtar Kanté n’est pas de ce lot d’imams. Il fait ce qu’on attend d’un « vrai imam ». Au-delà de diriger différentes prières à la mosquée, il prend part de manière très active au fonctionnement de la Cité. Il porte en bandoulière la philosophie du « Jamono dou dém moukk ba raw l’islam » pour dire que le temps ne peut pas dépasser l’islam. Un principe très important aux yeux d’Imam Kanté. Ce qui reste, c’est la pédagogie adéquate à adopter. « Je me suis dit que le temps ne peut pas dépasser l’islam dans le sens où il n’y a pas un problème qui ne peut pas trouver de réponse dans les enseignements de l’islam. Mais cela suppose d’avoir une bonne connaissance des références de l’islam. Donc du Coran, des hadiths et du travail des oulémas.
Des références crues, brutes qu’il faut exploiter avec des outils pour aboutir à un résultat sur lequel le temps ne peut pas dépasser l’islam », dit-il. Ce scientifique pense que le temps peut aussi dépasser des « oulémas paresseux » qui pourraient faire l’erreur d’apporter des réponses qui ne sont pas pertinentes parce qu’étant dépassés par les problématiques contemporains. Il ne veut pas faire partir de ces oulémas qui, dit-il, sont non seulement dépassés, mais apportent des réponses qui sont beaucoup plus problématiques qu’elles ne solutionnent. D’où une bonne compréhension des problématiques contemporaines. « Si on parle d’économie et que vous ne comprenez pas ce qu’est l’économie libérale, vous ne pouvez pas aller dans le Coran et savoir quelle réponse apportée à cette question. Parce que vous allez peut-être parler de l’économie tribale, du temps des arabes. On doit faire très attention à cela. En même temps, si on connait très bien les problématiques contemporaines et qu’on n’a pas une bonne connaissance des références scripturaires, là aussi, le retour à la référence peut poser problème », a-t-il expliqué tout en indiquant que c’est l’actualité qui « nous » donne de la matière à analyser à la lumière des enseignements de l’islam. C’est d’ailleurs ce qui le pousse à cultiver cette passion de lire et d’écouter sérieusement ceux qui sont spécialisés dans les sciences et la charia.
L’auteur du livre « Islam, science et société » veut « entièrement » faire reconnaissance à son Seigneur, -« Allah soubhanahou wa taala »-, qui lui a permis de prendre ce parcours et ce désir d’Islam qui l’a toujours poussé à vouloir comprendre mieux et plus cette religion. « Si l’humanité avait compris cette religion, elle allait adhérer à ses enseignements », dit-il. Il sait parler et convaincre et éclairer la communauté, et il joue de manière active son rôle en tant qu’imam de la cité. Il a surtout pris la décision de s’engager dans le débat intellectuel qui structure et anime notre société.
La passion de l’écriture
Sa passion pour l’écriture islamique depuis les années 90, il la doit à l’Association des étudiants musulmans de l’université de Dakar, promoteur de la mosquée dans les années 85-86. « J’ai échappé un peu aux tensions universitaires avec la grande grève de 88. Cette année blanche où Talla Sylla, venu de Thiès, était meneur de grève, et qui m’a même dit que l’histoire nous jugera car nous somme des lâches. Il avait raison. J’ai fui ». Mais pas si lâche. C’était plutôt de l’ambition. Imam était parti au royaume chérifien, le Maroc, où il a fait quatre ans d’études avant de revenir au bercail. Il s’était chargé d’animer la rubrique « Etudes islamiques » de la revue trimestrielle, « L’Etudiant musulman ».
Avec cette Revue, il fallait toujours bien se documenter, chercher et écrire propre. Ce qui l’a d’ailleurs beaucoup aidé à écrire de façon correcte. « On n’était pas des spécialités de littérature. On était juste cinq ou 10 étudiants, et chacun lisait ses articles phrase par phrase pour se corriger et compléter au besoin », se félicite ce passionné de la lecture et de l’écriture qui, dans les années 98, a écrit un petit manuscrit sur « Aakhirou zamaane » et un autre sur « Le Joola » intitulé « Le naufrage du bateau le Joola : pour un nouveau style de vie au Sénégal ». « J’étais déjà conscient que le problème fondamental était qu’il y avait un certain nombre de comportements qui s’installent dans le pays ». Il ne s’agissait donc pas pour cet écrivain de retracer la tragédie en tant que telle, mais d’en tirer les leçons d’un sursaut comportemental.
Le « Tadjwiid » également ! « Le tadjwiidoul Kourann » ou « Lire le coran avec soin », une discipline qu’il a eu à enseigner à la mosquée. « Il y a une des personnes qui venaient suivre les cours et qui est maintenant imam à la mosquée de Pikine. Il est une fois venu me saluer en me disant qu’il était des premiers élèves de tadjwiid que j’avais. C’était un groupe d’environ 10 personnes. Il me dit, maintenant je suis imam à Pikine. Je lui dis, Alhamdoulillah ». Une forme de reconnaissance qui fait plaisir à cet enseignant qui pense que « de petites choses peuvent avoir des résultats intéressants ». Pourtant, cette matière, « Le tadjwiid » il confie l’avoir appris dans la souffrance. C’était dans la capitale du rail, à Thiès, avec un des rares spécialistes en ce temps-là, Oustaz Alioune Diouf, dans une salle avec des moustiques et mal éclairée. On répétait les règles. Mais c’était extraordinaire », s’est-il souvenu. Quelques années après, il s’est intéressé à la question de « l’Astronomie et de la charia » avec les divergences au Sénégal. « Je me suis dit que ce sujet est extrêmement important et que mon parcours de scientifique me permet de prendre au moins la problématique scientifique. Mais pas le cas des oulémas qui ont un cursus des sciences de la charia, même si je fais partie des gens qui pensent qu’il faut revoir le contenu des sciences islamiques. Je ne pense pas que le fait d’écarter les autres sciences soit vraiment pertinent dans la formation des oulémas et des imams. On voit des prêtres qui sont très forts en théologie, en science et en philosophie. Mais on en voit rarement chez les musulmans.
Ma formation me permet de comprendre la problématique et j’ai essayé de voir dans la littérature islamique ce que je pourrai comprendre de ce thème relatif à la charia », a expliqué ce scientifique qui reste dans le même tempo avec son ouvrage « Islam, science et société » qu’il a commencé à rédiger en 2014. Pour le choix du titre au moment de la parution, il fallait impérativement trouver un lien avec le contenu du livre. « Je me suis rendu compte que d’abord, la source de tout, c’est l’islam. Et comme il y a des articles qui portent sur l’astronomie, sur l’environnement, sur l’esthétique, l’harmonie de la nature qui montre un signe de l’existence d’un Dieu Sage et Omnipotent. Je me suis dit donc, il faut écrire « Science ». Mais « Islam et science » me paraissait court. Et comme j’ai aussi beaucoup écrit sur les questions de citoyenneté, de bonne gouvernance, de changement de comportement…, j’ai mis « société ». D’où le titre « Islam, Science et société ». Ce dernier livre d’Imam Kanté paru en 2018, on peut, au-delà de son contenu, l’apprécier par la plume.
Le Coran par sa mère
Le Coran chez Imam, c’est du côté de sa mère, une saint louisienne. En revanche, son père, en pur « khassonké », ne connaissait pas bien le Coran. Bien que Kanté, mon grand-père, ait marché de Kayes au Sénégal avant de s’établir à Diourbel où il a passé le restant de sa vie et où est né mon père qui a passé toute sa carrière à la régie des chemins de fer. Ce « khassonké » d’origine, de Kayes dit, -comme l’a enseigné le prophète de l’exemplarité, du bon comportement aux croyants-, de savoir être reconnaissant à toutes ces personnes qui vous ont apporté un soutien, d’une manière ou d’une autre. « Dieu sait que y en a beaucoup. Des hommes et des femmes. Et je les remercie du fond du cœur ». Il cite l’Association qui administre et qui est la personne morale de la mosquée de Point E. Ce quartier qui l’a « adopté » depuis des années, et où il réside et est devenu un membre entier. Sinon, c’est depuis les années 99 ou 2000 qu’il a commencé à intervenir dans cette zone. « Si je ne m’abuse, j’ai fait le deuxième sermon de cette mosquée en 99 ou 2000. Après ce sermon, on est venu me chercher à la mosquée. J’avais même des tremblements. Heureusement, c’était des vieux qui étaient venus me dire avoir apprécié mon sermon et que le président de l’Association voulait me rencontrer.
Après, on m’a demandé si je pouvais intervenir dans le comité Imam dans lequel j’ai retrouvé Imam Fadilou Tall, Khadim Mbacké et d’autres pour intervenir dans les prières du vendredi depuis 2000 ». Chemin faisant, il assure depuis plus de huit ans, -après le décès du doyen, général Bélal Ly-, une certaine partie des prières quotidiennes dans la semaine. Il en profite pour apprendre beaucoup de choses. « Je dis souvent à des amis que les 10 ou 15 minutes que je prends souvent dans un coin de la mosquée avant la prière de « Timis » pour discuter avec les doyens comme le colonel Bâ et son excellence Omar Ndiaye et d’autres, j’apprends énormément du pays. Ils me donnent des réponses qui me permettent d’apprendre beaucoup de ce pays. Ce sont eux qui ont fait le pays. Le colonel est des fondateurs de l’armée républicaine qui nous ont épargné certaines choses qui se sont passées dans certains pays avec leur éthique de respect de l’autorité ». Une manière donc pour lui de montrer sa reconnaissance profonde à toutes ces personnes qui lui donnent des conseils pour améliorer ce qu’il fait.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
DIEU ET LE MARECHAL D’OPERETTE
L’Histoire retiendra que c’est le jour même où la Commission électorale à sa dévotion proclamait sa victoire dès le premier tour, plus exactement dans la soirée que le président Idriss Déby Itno a trouvé la mort
L’Histoire retiendra que c’est le jour même où la Commission électorale à sa dévotion proclamait sa victoire dès le premier tour — avec un score « soviétique » de près de 80 % des suffrages exprimés, excusez du peu ! —, plus exactement dans la soirée que le président Idriss Déby Itno a trouvé la mort.
Selon la propagande officielle, dont il y a tout lieu de douter, le « Maréchal-Président » — défense de rire ! — serait tombé « les armes à la main » en défendant l’intégrité du territoire de son pays. Ce pied-de-nez du destin n’est en tout cas pas anodin ne serait-ce que parce que Déby avait écarté par des méthodes cavalières tous les candidats de l’opposition susceptibles de gêner sa réélection. Sa police avait même chargé, quelques jours avant le scrutin, le domicile de l’un de ses opposants et n’avait pas fait dans la dentelle : cinq morts dont la propre mère du candidat. Un détail, aux yeux de Déby.
Réélu au forceps, le vieux dictateur, qui a déjà passé 30 ans au pouvoir !, ne pourra hélas pas jouir de son sixième mandat. Encore une fois, la même nuit où sa brillantissime victoire était annoncée, il recevait deux balles qui lui ont été fatales. Et même si on s’en tient à la version officielle selon laquelle il serait tombé au champ d’honneur face aux rebelles du FACT (Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad), on ne peut s’empêcher de voir là aussi un signe du destin. Car enfin, voilà que ce « Maréchal », qui envoyait ses légions de combattants traquer les terroristes djihadistes jusque dans notre région du Sahel, en particulier au Mali, au Burkina Faso et au Niger, après les avoir malmenés au Cameroun et au Nigeria à travers la secte Boko Haram, voilà que ce « Maréchal », donc, qui venait de mettre à la disposition du G5 Sahel un bataillon supplémentaire de 1200 soldats, voyait son pays envahi à son tour ! Une invasion qui, de toute évidence, allait sonner le glas de son régime.
Comme quoi, lui qui volait au secours de ceux des autres pays, se révélait brusquement incapable de défendre le sien propre. Qui tue par l’épée, périt forcément par l’épée… Car c’est à peu près dans les mêmes conditions — si l’offensive sur Ndjamena en cours devait aboutir à la chute du pouvoir en place — qu’en 1990 Idriss Déby Itno, à l’époque chef d’état-major général de l’armée tchadienne, avec le soutien de la France et de la Libye, avait renversé le régime de son prédécesseur Hissein Habré. Après avoir pénétré à la tête d’une colonne de pick-up — comme le scénario auquel on assiste actuellement — dans le territoire tchadien à partir du Soudan.
Justice divine
Justement, il existe un autre signe du destin qu’il faut décrypter avec la mort de Déby. C’est qu’elle intervient 48 heures après que Déby et tous ses obligés — dont l’actuel président de la Commission de l’UEMOA qui n’est autre que son ancien Premier ministre — eurent réussi au bout un lobbying démentiel à contraindre le Sénégal à renoncer à accorder une autorisation de sortie de prison pour le président Hissène Habré.
Agé, malade, l’ancien homme fort du Tchad ne demandait pourtant qu’une permission de six mois — ramenée à un seul mois, celui du Ramadan — afin d’aller se soigner. L’ONU, l’Union africaine et la noria d’ONG à la solde de l’homme qui vient de mourir avaient fait un tir de barrage pour s’opposer à cette sortie. Quarante-huit heures après avoir savouré sa victoire d’avoir fait capoter une sortie (provisoire) de son ennemi juré, Déby passait l’arme à gauche. Justice divine car, encore une fois, il n’y a de puissant que Dieu. Et seul le règne de ce dernier est éternel. En ce mois béni du Ramadan au cours duquel il s’est opposé à ce que Habré puisse jeûner chez lui, il a trouvé la mort…
Après 30 ans au pouvoir durant lesquels il a éliminé sans pitié tous ses opposants, ne se calmant que ces dernières années à la suite de la « démocratisation » de son pays et parce qu’avec les réseaux sociaux on ne peut plus trucider comme on veut — et parce qu’aussi il ne restait plus grand’monde à tuer après des décennies de purges —, Déby en était venu à se croire non seulement invincible mais aussi quelque part à oublier l’existence de Dieu. A preuve, le titre de général ayant été considéré par ses courtisans, laudateurs et thuriféraires comme trop petit pour refléter son immense génie militaire, il s’était autoproclamé « Maréchal » au cours d’une cérémonie loufoque.
Une cérémonie à l’occasion de laquelle il avait enfilé un manteau bigarré sous les applaudissements de sa valetaille et les youyous des femmes. Un manteau qui lui donnait un air de bouffon ou de zouave, c’est selon. Jupiter commence par rendre fous ceux qu’il veut perdre, c’est bien connu… Main basse sur la cagnotte ! Déby, donc, pendant des décennies, a utilisé la manne pétrolière de son pays, non pas pour développer ce dernier et à améliorer les conditions de vie de ses compatriotes, mais pour guerroyer en Afrique Centrale et en Afrique de l’Ouest. Bien que pays pétrolier, le Tchad est toujours l’un des pays les plus pauvres du continent. On ne peut pas en dire autant de son président qui vient de mourir !
Lorsque de l’or noir avait été découvert dans ce pays, les institutions de Bretton Woods avaient fait pression pour qu’une partie de la manne pétrolière, c’est-à-dire des revenus tirés de la vente du pétrole, fût bloquée dans un compte pour les générations futures. Déby avait fait mine de s’exécuter puis, quelques années plus tard, prenant prétexte d’impératifs sécuritaires, avait mis la main sur la cagnotte ! Il en a utilisé une partie pour se constituer un réseau d’affidés dont des ONG qu’il a manipulées par la suite pour qu’elles lui ramènent le scalp de son prédécesseur. C’est ainsi qu’on a assisté à l’un des plus monstrueux complots de ce siècle contre un homme, le président Hissène Habré, accusé de « crimes de guerre », « crimes contre l’humanité » et « génocide » pour de supposés faits supposés avoir été commis alors pourtant que Déby était le tout-puissant et redoutable patron de tous les services de sécurité de son pays !
Comme si, à supposer que ce fût vrai, le président de la République qu’était Habré pouvait aller jusque dans les brigades de gendarmerie ou les commissariats de police pour torturer lui-même des détenus, voire les tuer. C’est à cette fable pourtant qu’ont bien voulu croire les autorités sénégalaises, le président Macky Sall en tête, qui ont fait arrêter Habré avant d’organiser un procès kafkaïen pour le juger ! Le tout avec l’argent généreusement octroyé par Idriss Déby Itno, bien sûr.
A l’issue de ce simulacre de procès, l’homme qui avait infligé une déroute mémorable au colonel Kadhafi et tenu tête aux Français, a été condamné à la prison à perpétuité. Pendant plus de dix ans, dans les colonnes de ce journal, nous n’avons cessé de dénoncer ce complot odieux. Malheureusement, nous avons prêché dans le désert, ce désert dans lequel Déby a trouvé la mort. Mais de quel poids pouvaient peser nos écrits d’indignation face aux pétrodollars de Déby ?
Personne ne nous a écoutés et le président Macky Sall a fait ce que ses deux prédécesseurs Abdou Diouf et Abdoulaye Wade ont toujours refusé de faire, livrer le président Habré aux charognards… Mais puisque Dieu est le seul Juge, Il a livré lundi dernier sa sentence, qui est implacable à l’issue d’un jugement en comparaison duquel celui des Chambres africaines dites extraordinaires qui ont condamné Habré apparaît bien dérisoire… Le « Maréchal » de pacotille Déby doit en savoir quelque chose désormais…
PS : Ces dernières années, la manne pétrolière s’est tarie, les cours de l’or noir ont piqué du nez et, du coup, le Tchad s’est retrouvé en quasi-cessation de paiement, ne parvenant même plus à honorer les salaires de ses fonctionnaires… Le tout a poussé Déby dans une guerre don qui chottesque contre… le franc CFA accusé d’être à l’origine de tous les maux !
Par Moussa KAMARA
LEADERSHIP
Le monde politique est en train de bouger même si ce n’est pas encore l’effervescence que les journalistes appellent de tous leurs vœux.
Le monde politique est en train de bouger même si ce n’est pas encore l’effervescence que les journalistes appellent de tous leurs vœux. La matière dont ils ont le plus besoin se trouve bien chez les politiciens. Mais là, entendons-nous bien, je parle des journalistes sans carte politique donc sans parti-pris et qui traitent l’actualité objectivement. Rares mais réels, ces journalistes existent bel et bien dans cette masse d’informateurs qui exercent ou marchandent sur tous les supports existants.
Certes, des journalistes politiciens y en a toujours eu mais la tendance de ces dernières années frise la très grande explosivité. C’est à croire qu’à force de se fréquenter, ils se sont transmis leurs gènes. Déjà des années que l’on parle de la mort de la presse en papier et que voit-on aujourd’hui ?
Des titres en veux-tu en voilà même si ce ne sont pas des modèles économiques à enseigner dans les écoles de gestion. Pendant ce temps, c’est la presse en ligne qui est en vogue. Tout semble lui être dédié jusqu’à attirer une certaine faune de journalistes plus trempés que bien formés. Toujours est-il que, tous les matins du monde, notre premier acte au réveil est de fouiner dans notre téléphone. Quand la plupart des gens normaux pensent à s’informer, d’autres, des plus tordus chercheront des sujets aussi tordus qu’eux.
En attendant le temps des campagnes électorales, la mouvance présidentielle sort de son long sommeil pour affuter ses armes et menacer les opposants. Dans le camp d’en face, des ténors, et pas des moindres, ne comptent pas laisser Sonko répondre seul aux coups et invectives de la majorité. Déjà qu’ils lui contestent le leadership de l’Opposition d’autant qu’ils visent tous la place du Calife. Ousmane Sonko, qui s’est fait une place au soleil du landerneau politique, ne devrait plus avoir que Macky Sall comme adversaire. Des jeunes et des pas jeunes commencent à sortir du bois, timidement mais concrètement. Il faudrait bien que la politique revienne à ses fondamentaux. Les débats, conférences et autres meetings nous manquent et ce n’est pas quelques lignes sur Facebook ou Twitter qui nous les feront oublier.
Des confrontations d’idées à la télé ou à la radio, loin de celle que nous propose la première télé privée, doivent revenir dans les grilles des programmes. Doit-on continuer de subir le diktat des internautes qui sont plus enclins à insulter qu’à débattre sur les sujets politiques ? Et puis, c’est très ridicule de passer son temps devant un clavier ou avec son portable à proférer des insultes. Du virtuel au réel, la marge est parfois ténue mais la quintessence d’un débat avec la présence physique des protagonistes est sans pareille. Mais allez expliquer cela aux directeurs des programmes des télés c’est juste limite s’ils ne vous prendront pas pour des martiens. Car, les médias ne feront que révéler et non créer de futurs leaders !
3 ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ DE THIÈS INTERPELLÉS
En grève de 72 heures, certains parmi eux ont marché ce vendredi matin, 23 avril, jusqu’à Diamniadio, au siège du ministère de l’Enseignement supérieur, de l’Innovation et de la Recherche.
La colère des étudiants de l’Université Iba Der Thiam de Thiès. En grève de 72 heures, certains parmi eux ont marché ce vendredi matin, 23 avril, jusqu’à Diamniadio, au siège du ministère de l’Enseignement supérieur, de l’Innovation et de la Recherche. Où trois dont le président de la Conférence des présidents d’amicales, El Hadji Abdou Aziz SY Ndiaye, ont été arrêtés par les forces de l’ordre. La marche n’était pas autorisée.
Ils réclament, entre autres revendications, l’achèvement des chantiers de l’université, explique le porte-parole du jour, Mamadou Gueye par ailleurs membre de la conférence des présidents d’amicale de l’Université Iba Der Thiam.
"On avait prévu une marche de Thiès à Diamniadio afin d’obtenir gain de cause. Certains ont pris le départ à 04 heures du matin, d’autres à 06 heures. Arrivés sur place, les forces de l’ordre nous ont demandé de déguerpir. On leur a demandé de nous donner au moins cinq minutes pour faire passer notre message mais ils ont refusé, et ils ont arrêté trois de nos camarades. Même si notre marche n’était pas autorisée, c’est le seul moyen que nous avions pour obtenir gain de cause. Nous voulions préserver le statut de l’étudiant thiessois en évitant de verser dans la violence. C’est pour cela qu’on a préféré marcher de Thiès à Diamniadio pour que les chantiers soient livrés et que les étudiants bénéficient de meilleures conditions", a-t-il détaillé au micro de Radio Sénégal.
DROGBA HEUREUX DE L’ÉCHEC DE LA SUPER LIGUE
Via son compte Twitter, Didier Drogba, l’ancien attaquant de l’Om et de Chelsea, a exprimé sa satisfaction après l’échec de la Super Ligue
Via son compte Twitter, Didier Drogba, l’ancien attaquant de l’Om et de Chelsea, a exprimé sa satisfaction après l’échec de la Super Ligue
Vainqueur de la Ligue des Champions avec Chelsea en 2012, Didier Drogba ne regrette pas l’abandon rapide du projet de Super Ligue, même si les Blues faisaient partie des 12 clubs sécessionnistes. Au contraire, l’ancien attaquant a réaffirmé son attachement aux principes qui régissent le football européen. «La montée, la relégation, les résultats inattendus sont ce qui crée les émotions, être ensemble, en tant que joueurs, en tant que fans … c’est ce qui fait du football le plus beau des jeux», a tweeté Didier Drogba, qui tient à l’incertitude de son sport.
«La «petite» Grèce qui bat le «grand» Portugal…»
«La «petite» Grèce qui bat le «grand» Portugal, l’Etoile Rouge de Belgrade qui bat mon équipe, l’Om, ou même Liverpool qui se bat pour gagner la Premier League devant le Big Four : voilà ce qui fait du football le plus beau des jeux», poursuit l’Ivoirien. Avant de livrer une conclusion sans appel pour le projet mortné de Super Ligue. «Imaginer qu’on peut produire tous ces efforts et ne pas être autorisé à se mesurer à d’autres équipes parce que vous ne faites pas partie de la liste même si vous faites le même jeu, c’est une sorte de discrimination. Je suis heureux que ce projet ne voie pas le jour, pour le bien du plus beau des jeux et de nos incroyables fans du monde entier.».
Drogba soutient une campagne de financement
Restons avec l’ancien capitaine des Eléphants qui a récemment soutenu une nouvelle campagne de financement «Levez la main» du Partenariat mondial pour l’éducation (Gpe). La campagne vise à collecter au moins 5 milliards de dollars pour aider à transformer les systèmes éducatifs dans plus de 90 pays et territoires à faible revenu, qui abritent plus d’un milliard d’enfants. Drogba a déclaré, via The Mirror : «La campagne Raise Your Hand est une opportunité de transformer l’éducation et de débloquer un avenir meilleur pour plus d’un milliard de filles et de garçons.» Selon lui, «les enjeux n’ont jamais été aussi élevés. Plus d’un quart de milliard d’enfants n’étaient pas scolarisés avant la pandémie du Covid-19, et des millions d’autres pourraient perdre la chance d’apprendre si les dirigeants mondiaux n’investissent pas dans l’éducation. Votre main, financez l’éducation.» La Pdg du Gpe, Alice Albright, a ajouté : «Nous sommes ravis que Didier Drogba soutienne la campagne de financement du Gpe 2021- 2025. Alors que le secteur de l’éducation est confronté à une crise sans précédent due au Covid-19, nous devons de toute urgence mobiliser un soutien mondial pour aider les pays à construire des pays forts et résilients. La voix de Didier Drogba nous aide à transmettre notre message aux décideurs du monde entier. Si nous voulons créer un avenir équitable et durable, nous devons mettre l’éducation au premier plan.»
EN RÉALITÉ, LES FEMMES NE CONNAISSENT PAS LA LOI SUR LE VIOL
Wasso Tounkara, présidente de Genji hip-hop -«Doyna ! Dotouniou noppi ! Daguenn wara di bolé» (Ça suffit ! Nous ne nous tairons plus ! Dénoncez-les)
Propos recueillis par Mame Woury THIOUBOU |
Publication 23/04/2021
«Doyna ! Dotouniou noppi ! Daguenn wara di bolé» (Ça suffit ! Nous ne nous tairons plus ! Dénoncez-les). Ces paroles qui forment le refrain de la chanson de Zarah B et Mina La Voilée sont un plaidoyer fort de l’Association Genji hip-hop qui regroupe des artistes, activistes et féministes. Le single, qui sera couplé à un document audiovisuel, met l’accent sur la prise en charge des victimes de viol.
Comment est né ce projet «Dotouniou noppi» ?
Dotouniou noppi est une initiative de l’Association Genji hip-hop qui regroupe des femmes artistes, activistes et féministes qui évoluent dans le hip-hop et les cultures urbaines. Dotouniou noppi fait partie d’un projet qui s’appelle «Femme, ma santé d’abord. Femmes, mes droits d’abord». Le clip Dotouniou noppi est accompagné d’un single et d’un reportage-vidéo dans lequel intervient une avocate pour parler de la loi sur le viol et de son contenu, et une psychologue qui parle de l’importance d’une prise en charge mentale et médicale des victimes. Ce projet fait partie de ceux que Genji devait réaliser au mois de novembre dernier dans le cadre des 16 jours d’activisme. Après avoir participé à plusieurs séminaires avec d’autres mouvements comme l’Association des juristes sénégalaises (Ajs), les collectifs Dafa doy, Femmes : occupez les médias, et après avoir vu la recrudescence des violences basées sur le genre, des femmes mariées battues par leurs maris, tous ces témoignages de femmes qui s’expriment sous le couvert de l’anonymat sur les réseaux sociaux, en tant qu’artiste, nous avons voulu prêter notre voix pour sensibiliser toute la population sénégalaise. On se rend compte qu’il y a beaucoup de femmes qui savent que le viol a été criminalisé, qu’on a la possibilité quand on est violenté de porter plainte. Mais en réalité, les femmes ne connaissent pas le contenu de la loi. Et on s’est dit qu’une personne qui sait ce que la loi a prévu quand ses droits ne sont pas respectés, elle personne saura au moins les démarches qu’il faut faire pour que justice lui soit rendue. Pourquoi on a choisi aussi le domaine de la santé mentale ? C’est parce qu’au Sénégal, à chaque fois qu’on demande à quelqu’un d’aller consulter un psychologue, la réponse est souvent de dire : «Je ne suis pas folle.» Alors que ça n’a rien à voir. Donc pour nous, il est temps que la psychologie soit démystifiée au Sénégal et que les gens aillent consulter, surtout les victimes de viol qui ont souvent des problèmes pour parler de ce qu’elles ont vécu. Ce sont des facteurs bloquants qui font qu’elles ont du mal à revenir dans la société et continuer leur vie.
Comment les artistes du collectif ont travaillé ensemble ?
D’habitude, on faisait des singles dans lesquels intervenaient plusieurs artistes. Mais cette fois-ci, on a voulu changer de démarches en choisissant deux artistes. Mina La Voilée travaille déjà sur ce thème et Zarah B y est aussi très sensible. On a choisi des artistes qui sont déjà sur cette lancée et qui sont en train de travailler sur ces thèmes, le viol et les Violences basées sur le genre (Vbg). Elles ont travaillé ensemble de l’écriture et à l’enregistrement. Elles ont eu toute la documentation, le contenu de la loi, certaines informations et interviews que nous avions faites avec l’Ajs et une psychologue. Ce qui leur a permis de mieux orienter le plaidoyer parce que l’objectif de ce single, c’est vraiment de rendre cette loi accessible pour tout le monde, que les gens puissent comprendre que la loi est là pour tout le monde et surtout en faisant un focus sur les femmes et les enfants. Le projet a été soutenu par l’African women development fund (Awdf).
Genji hip-hop est un collectif qui organise le Festival «Wakhal sunu bopp» qui veut dire «Parler par nous-mê¬mes». Est-ce que vous pensez que le viol n’est pas suffisamment évoqué dans la musique ?
Genji hip-hop organise ce festival Wakhal sunu bopp qui est à sa deuxième édition. L’année passée, on avait choisi comme thème «Je suis femme, je connais mes droits». On parle toujours des droits des femmes, de l’amélioration des conditions de vie des femmes. Pour nous, le viol reste encore tabou au Sénégal même si, avec l’avènement des réseaux sociaux, on note une nette amélioration. Le débat est posé sur les réseaux sociaux, mais tout le monde n’y est pas. Qu’il s’agisse de viols ou d’autres violences comme l’excision, on ne sensibilise jamais assez. Et on se rend compte que même la définition du viol par la loi n’est pas bien comprise par les Sénégalais. Il suffit de voir comment on décrit les victimes de viol, comment on en parle. Tout ça, c’est parce que les textes de loi ne sont pas accessibles et seuls les magistrats et les avocats les comprennent. Du coup, l’objectif qu’on a, c’est qu’en parlant de viol, l’on puisse parler de la sanction prévue par la loi, mais dans un langage accessible à tous. Qu’on puisse parler des bénéfices et avantages de la prise en charge mentale et médicale, de ce que ça va apporter de positif à une victime de viol. On peut en parler de différente manière, mais nous avons décidé de parler de ce qui se passe une fois que l’acte a été commis, comment se passe la prise en charge mentale. Même si on ne peut jamais guérir du viol, au moins apprendre à vivre avec.
Est-ce que le fait que cela soit évoqué par des femmes peut changer la portée du message ?
Le fait que des femmes en parlent a un impact. Ce sont elles qui subissent les viols généralement. Et ce traumatisme et cette douleur peuvent être racontés par une autre femme. Généralement, dans le hip-hop, quand on parle de la femme, c’est la maman, la fille facile, la copine qui ne sait pas ce qu’elle veut, etc. Elle n’est jamais représentée sous les traits d’une femme forte et qui sait se défendre. Nous avons voulu envoyer un message parce qu’à force d’écouter des messages négatifs et dévalorisants, ça contribue à fragiliser la femme. Si aujourd’hui on peut passer un message sur ce que la loi dit et prévoit, ce serait bien. Il ne faudrait pas être surpris si demain Genji sorte un single sur le Code de la famille parce que, pour nous, toujours dans cette recherche de solutions, il faut que les femmes connaissent le contenu de ce Code.
Quel est le message de Dotouniou noppi
Le message, c’est vraiment le contenu de la loi 2020-05 du 10 janvier 2020 portant criminalisation du viol et de la pédophilie au Sénégal. Le refrain dit : «Doyna, dotougnou noppi» (Ça suffit, nous n’allons plus nous taire). C’est déjà une façon de demander aux victimes de viol de ne pas avoir peur de dénoncer leur violeur, aussi proche qu’il puisse être, d’avoir ce courage et cette force de continuer, de savoir qu’elles ne sont pas seules, qu’elles auront des gens autour d’elles pour les soutenir après la dénonciation, jusqu’à ce que la justice fasse son travail et que si les faits sont avérés, que le violeur soit puni. La loi est là et il faut l’appliquer. C’est aussi une façon de lancer un message à nos autorités, de leur demander de faire valoir la loi quand il y a un procès, qu’elles n’oublient pas que pour une victime de viol, ça prend du temps, des années parfois, avant que le procès ne démarre. Il y a beaucoup de temps avant que la victime ne puisse être fixée sur l’issue du procès. Et entre-temps, il peut se passer beaucoup de choses. Nous, c’est vraiment des messages que l’on a essayé de faire passer du côté des autorités comme des populations.
Des projets en cours pour Genji hip-hop ?
Actuellement, Genji est en train de réaliser le projet Janji sur le renforcement de capacités de ses membres en gestion de projets culturels, en graphisme, en marketing digital, en sonorisation et en photo-vidéo. Avec le soutien de la Fondation Heinrich Böll, on a ciblé les activités dont on a besoin pour continuer notre travail et avoir une certaine autonomie technique. Et les sessions vont se poursuivre jusqu’en août.
«SONKO A USÉ DE TOUT SON GENIE POUR FAIRE CROIRE QUE C’EST UN COMPLOT
Entretien avec Massirin Savané, membre du Secrétariat exécutif d’Aj/Authentique
Massirin Savané est d’avis que dans cette affaire Sonko-Adji Sarr, qui était privée, le leader de Pastef a réussi à faire croire à un complot ourdi par le pouvoir. Ce membre du Secrétariat exécutif d’And jëf-Pads/Authentique n’est pas contre les meetings de remobilisation des partis de la majorité présidentielle, mais estime que de «simples réunions auraient suffi» pour soutenir le Président Macky Sall.
Quelle lecture And jëf/Authentique fait des émeutes de début mars ?
Pour And jëf, les émeutes de mars font suite à une affaire privée opposant deux Sénégalais. Dès l’éclatement de l’affaire, une des parties, en l’occurrence M. Ousmane Sonko, a usé de tout son génie pour faire percevoir ce conflit, tout à fait privé, l’opposant à une masseuse de salon, comme un complot ourdi par le pouvoir pour l’écarter de la course au pouvoir. Malheureusement, sans que le mis en cause n’apporte la preuve de l’implication des tenants du pouvoir, il est arrivé à entraîner une partie de la population, déjà fortement éprouvée par les restrictions de toutes sortes, dues à la pandémie provoquée par le Covid-19, dans son refus de déférer à la convocation de la justice.
Certains pensent que le pouvoir fait exprès de ne pas attribuer ces événements de mars à Sonko, mais plutôt à une jeunesse désœuvrée. Est-ce votre avis ?
Ce n’est pas au pouvoir exécutif d’attribuer ces évènements à Ousmane Sonko, mais à la justice et à la commission d’enquête indépendante qui est annoncée. Il est cependant constant que les émeutes font suite à l’appel de Sonko au «mortal kombat» qu’il a d’ailleurs par la suite rectifié, sûrement après conseils de ses amis, en «droit à la résistance» lors de sa deuxième conférence de presse. Mais le mal était déjà fait avec plus d’une dizaine de morts et plusieurs blessés. Maintenant, il a fallu comprendre comment Sonko, sans une parcelle de preuve, est arrivé aussi facilement à impliquer autant de jeunes dans son refus d’aller répondre à la justice. Nous ne pouvons pas exclure la fausse perception que le pouvoir ait voulu écarter de la course présidentielle un prétendant sérieux, mais il est certain que le contexte de restriction et de récession mondiale dues au Covid-19 a beaucoup pesé. Ce fort ressentiment refoulé depuis un an, ajouté aux difficultés structurelles de trouver un emploi par les jeunes, était une poudrière sociale. En effet, alors que 2/3 des 16 millions de Sénégalais ont moins de 35 ans, chaque année, près de 300 mille jeunes arrivent sur le marché de l’emploi sans espoir. Il faut toujours démêler l’origine et la nature d’un conflit. Les appels à l’insurrection de Sonko furent l’étincelle qui a mis le feu aux poudres. Ces appels auraient-ils eu autant d’échos s’il n’y avait pas autant de jeunes sans occupation ? Je ne le crois pas.
D’aucuns estiment que les 450 milliards annoncés pour l’emploi des jeunes ne sont pas une solution durable. Partagez-vous cette réserve ?
A travers le monde, aucun pays n’est encore arrivé à régler définitivement le problème du chômage, surtout pas les pays à économies capitalistes, les meilleurs résultats sont obtenus par la Chine, Cuba et le Vietnam, tous Socialistes. Avec les 450 milliards répartis sur 3 ans, utilisés à bon escient, nous pensons que l’Etat va pouvoir atténuer le désespoir des jeunes désœuvrés en leur trouvant de l’emploi dans les secteurs pourvoyeurs tels que l’agriculture, l’artisanat et une formation professionnelle adéquate pour promouvoir l’auto-emploi. Voyez-vous, il ne faut pas laisser persister l’illusion que tous les demandeurs d’emplois seront satisfaits avec ces 450 milliards
Les meetings de remobilisation de la majorité présidentielle sont-ils la solution au chômage des jeunes ?
Les meetings de remobilisation de la majorité présidentielle n’ont rien à voir avec la solution du chômage des jeunes. Nous sommes en politique et après ces bouleversements, certains responsables veulent remobiliser leurs troupes à quelques encablures des prochaines élections. Il est vrai aussi que d’autres ont voulu se rassurer et rassurer le capitaine en chef. Cependant, de simples réunions auraient suffi en attendant la campagne électorale pour les Locales prochaines. Je précise que la majorité n’a encore perdu aucune élection depuis 2012. Cela est sûrement dû à sa solidité, au génie politique de ses dirigeants et à ses mécanismes internes de prise en charge du processus électoral. Depuis l’indépendance de notre pays, la durée de vie de cette coalition est inédite. Il s’y ajoute que les élections locales sont spécifiques en ce sens qu’elles sont des élections de représentation et font appel à l’engagement de leaders locaux et sur ce plan, Benno bokk yaakaar a beaucoup de champions.
Justement, la majorité n’est-elle pas menacée pour les prochaines Locales et cela n’explique-t-il pas les reports répétitifs ?
Le report des élections locales incombe exclusivement à l’opposition qui s’entête dans un processus d’évaluation et d’audit éprouvant en termes de délais alors que le précédent audit a jugé ce fichier fiable à plus de 98%.
Le chef de l’Etat qui doit trancher la date des Locales doit-il sauver le dialogue politique en penchant pour décembre 2021 ?
La réussite du dialogue politique dépendrait-elle seulement de la date des Locales alors que 25 des 27 points de ces concertations ont fait l’objet d’un consensus ? En réalité, c’est l’opposition qui fait du dilatoire en connaissance de cause du sort que les populations lui réservent.
Aj/Authentique aura-t-il sa propre liste aux prochaines Locales ?
Le principe de ces élections pour And jëf est de faire liste commune avec les candidats officiels de Bby avec le mot d’ordre aux responsables de faire élire le maximum de femmes et d’hommes de préférence jeunes comme conseillers provenant de notre organisation politique. Cela suppose des négociations avec les représentants des autres partis de la coalition pour arriver à des accords locaux. En en matière d’élections locales, c’est le terrain qui commande. Mais en cas de désaccord dans une localité, il sera loisible à Aj d’avoir ses propres listes qu’il pourrait éventuellement ouvrir à d’autres entités de la coalition comme la Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds) ou tout autre entité. Cependant, notre souhait est qu’il y ait accord dans l’ensemble des 557 collectivités locales du pays pour aller en rang serré partout et montrer que la coalition Bby est encore majoritaire de manière hégémonique.
La Cds veut devenir une fédération et, plus tard, un parti unifié. Est-ce vraiment possible ?
L’objectif de la Cds est de devenir une fédération, puis un parti unifié qui va revisiter, actualiser et prendre convenablement en charge les conclusions des Assises nationales desquelles elle tirera son programme de gouvernement. Cela va prendre le temps qu’il faut, mais nous ne voulons pas fêter le 7ème anniversaire de l’année prochaine sans le Manifeste de la fédération. Nous laisserons le temps aux différentes entités de consulter leurs instances pour cela.
Qu’allez-vous faire des autres partis de gauche qui sont dans l’opposition ?
La Gauche recoupe un certain nombre de valeurs. Toutes organisations et partis, qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité, qui se retrouveront dans ces valeurs, chemineront sûrement ensemble vers une fédération qui va donc transcender les notions de majorité et d’opposition. Pour nous, l’avenir du Sénégal se conjuguera dans la démocratie, le socialisme et la transparence.
TOUS LES DEPARTEMENTS TOUCHES
Après la réapparition de la fièvre jaune dans les régions de Tambacounda et Kédougou, il y a une résurgence de la poliomyélite dans celle de Diourbel. C’est une révélation du chef de la Brigade régionale d’hygiène de Diourbel.
La poliomyélite est réapparue dans les trois départements de la région de Diourbel et aussi à Dakar. L’annonce a été faite hier par le chef de la Brigade régionale de l’hygiène de Diourbel, le capitaine Falilou Sarr, qui a invité les parents à aller faire vacciner leurs enfants
Après la réapparition de la fièvre jaune dans les régions de Tambacounda et Kédougou, il y a une résurgence de la poliomyélite dans celle de Diourbel. C’est une révélation du chef de la Brigade régionale d’hygiène de Diourbel.
Le capitaine Falilou Sarr est préoccupé par le retour de cette maladie handicapante dans certaines zones. Il dit : «Depuis le février, nous avons eu un cas à Touba, dans le grand quartier de Sahm. Pendant presque 2 semaines, la région médicale, le district de Touba et le Service d’hygiène ont mené des investigations, tout en effectuant des prélèvements. Et il y a eu un cas réel positif au sein d’un ménage. Nous avons eu avant-hier (mercredi) à Bambey un cas positif de poliomyélite. Nous avons un cas positif dans la commune de Diourbel. Quand on retrouve déjà un cas de polio, c’est ce qu’on appelle l’alerte, c’est l’épidémie.» Il ajoute : «C’est déjà inquiétant et préoccupant, car tous les départements de la région de Diourbel ont enregistré des cas positifs de poliomyélite, mais également à Dakar. Donc c’est une préoccupation nationale.»
Face à cette situation sanitaire très préoccupante, les partenaires à la protection de l’enfance comme l’Unicef et l’Organisation mondiale de la santé (Oms) sont en train de travailler pour essayer de freiner la propagation. «Au niveau régional, avec le médecin-chef et les équipes cadres de districts, on est en train de faire la riposte par rapport aux moyens dont nous disposons. La poliomyélite existait avec le Programme élargi de vaccination (Pev) qui l’avait éradiquée. Nous sommes restés pendant 10 ans sans aucun cas et on a même procédé à la certification de l’éradication de la polio en 2020. Malheureusement, moins d’un an après des cas apparaissent. Depuis un an, avec le Covid-19, le Pev ne marche plus», détaille le capitaine Sarr.
Le chef de la Brigade régionale de l’hygiène de Diourbel explique la réapparition de la maladie par un relâchement dans le cadre de la vaccination. «Cette situation s’explique par le fait que nombre d’enfants n’ont pas été complétement vaccinés parce que certaines mères, au bout d’un an ou quelques mois, laissent la polio alors qu’ils doivent prendre plusieurs doses. Si la vaccination n’est pas complète, l’enfant n’est pas couvert», enchaîne M. Sarr.
D’après lui, le relâchement dû aux conditions particulières du Covid-19 justifie la baisse drastique du taux de couverture vaccinale dont la poliomyélite. «Alors qu’elle est là avec des conditions favorables de développement, nous avons entamé une campagne de vaccination contre la poliomyélite pour tous les enfants de 0 à 5 ans, car ils doivent être correctement vaccinés et régulièrement selon le calendrier vaccinal. Nous allons faire une campagne de masse. Peut-être l’Etat et ses partenaires sont en train de préparer les stratégies», souligne le capitaine Sarr
TROIS CENTS ÉCRIVAINS ONT BÉNÉFICIÉ DU FONDS D’AIDE À L’ÉDITION EN 2020
Les frais d’édition et l’acquisition d’exemplaires des livres bénéficiaires ont coûté 600 millions de francs CFA au fonds d’aide à l’édition, selon le rapport
Dakar, 23 avr (APS) – Trois cent écrivains ont bénéficié en 2020 du fonds d’aide à l’édition du ministère de la Culture et de la Communication, qui a permis d’aider à éditer ou à acheter 365 titres au cours de la même année, indique un rapport de la direction du livre et de la lecture.
‘’Trois cent soixante-cinq titres (éditions et achat) ont pu être appuyés, pour un total de 365.000 exemplaires produits grâce au concours du fonds d’aide à l’édition’’, lit-on dans le document.
Les frais d’édition et l’acquisition d’exemplaires des livres bénéficiaires ont coûté 600 millions de francs CFA au fonds d’aide à l’édition, selon le rapport.
Selon le document, le sous-secteur du livre et de la lecture a connu en 2020 des ‘’perturbations majeures’’ liées à la pandémie de Covid-19.
‘’Ces aléas ont eu un impact négatif sur plusieurs segments de la chaîne’’ du livre, constate la même source, rappelant que le fonds d’aide à l’édition permet, en plus de l’assistance financière fournie aux maisons d’édition, d’‘’apporter une plus-value aux entreprises d’imprimerie et aux librairies’’, en vue de ‘’la diffusion et la commercialisation des ouvrages’’.
Grâce à la subvention de l’Etat, les écrivains bénéficient ‘’des retombées des droits d’auteur’’.
Soixante-cinq maisons d’éditions, 35 imprimeries, 20 librairies, 53 bibliothèques régionales et centres de lecture et d’animation culturelle ont bénéficié en 2020 du fonds d’aide à l’édition, précise le rapport.
Il ajoute que 20 associations s’activant dans le sous-secteur du livre et de la lecture ont aussi bénéficié du fonds, qui a aidé à leur fonctionnement et au déroulement de leurs ‘’activités d’animation, de formation et de capacitation de leurs membres’’.
La direction du livre et de la lecture déclare aussi avoir édité 20.800 exemplaires de ‘’L’exégèse coranique en langue arabe : Tafsir Al Qur’an Diya Nayrayni’’, un livre d’El Hadji Amadou Dème, le khalife de Sokone (centre) décédé en 1973.
Comme d’autres pays, le Sénégal célèbre, ce 23 avril, la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur.