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20 juin 2025
MANSOUR FAYE DANS UNE COLERE NOIRE
On en sait un peu plus sur la part des fonds Force covid-19 attribuée aux conducteurs de motos « Jakarta » ayant soulevé une vive polémique lors du conseil présidentiel
L’actuel ministre des infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement est dans tous ses états à cause de la polémique née de l’affaire des fonds destinés aux conducteurs de motos «Jakarta». Mansour Faye n’arrive pas à diriger le fait que le secrétaire général de son ministère Obèye Sagna lui ait donné une fausse information sur ce dossier alors que l’argent en question se trouve au Trésor.
On en sait un peu plus sur la part des fonds Force covid-19 attribuée aux conducteurs de motos « Jakarta » ayant soulevé une vive polémique lors du conseil présidentiel d’avant-hier. Les 450 millions Fcfa ont été retrouvés dans les caisses du Trésor.
En effet, sur instruction du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, alors Me Oumar Youm, les fonds y ont été déposés. Mais quand les « Jakartamen » ont été convoqués pour discuter de la répartition, il y a eu deux camps qui s’opposaient : ceux qui pensaient qu’il fallait mettre l’argent dans une banque pour pouvoir bénéficier de prêts afin d’acheter des tricycles. D’autres plus nombreux voulaient que l’argent soit partagé aux bénéficiaires directement. Finalement, c’est la seconde option qui a été retenue.
C’est ainsi qu’en juin 2020, Oumar Youm a demandé aux gouverneurs des quatorze régions du Sénégal de recenser le nombre de conducteurs de Jakarta dans leurs collectivités. D’après nos informations, ils ont été relancés le 02 février également. Mais jusqu’à la date de la tenue du conseil, certains gouverneurs n’avaient pas encore déposé leurs rapports auprès des autorités compétentes.
Seuls 10 gouvernances avaient déposé leurs listes auprès du ministère. C’est seulement hier que les régions de Thiès, Diourbel et Tambacounda ont envoyé leurs rapports et jusqu’au moment où l’on parle la région de Fatick n’a pas encore envoyé sa liste. Ce qui rendait impossible le dispatching de l’argent, parce que le ministère ne disposait pas de la liste définitive des ayants droit. Donc, d’après nos sources, si les conducteurs de motos « Jakarta » n’ont pas encore reçu leurs sous, c’est parce que le ministère n’a pas encore à sa disposition toutes les listes.
Hier donc, Malheureusement, lorsque le président de la République a été interpellé par le représentant des conducteurs de motos « Jakarta » lors du conseil présidentiel et qu’il a demandé des explications au remplaçant de Oumar Youm, Mansour Faye, alité depuis quelques jours, aurait envoyé un message au secrétaire général Obèye Sagna. « L’argent est avec les gouverneur», a-t-il répondu à Mansour Faye qui a transmis le message au chef de l’Etat. Ce qui visiblement n’était pas le cas, parce que les fonds étaient dans les caisses du Trésor, attendant les rapports des gouverneurs. D’où une suspicion légitime de la part de l’opinion. Une situation qui a mis Mansour Faye dans une colère noire obligeant ainsi le Sg Jules Aubain Sagna de remettre les pendules à l’heure au niveau des médias. Mais le mal est déjà fait. Curieusement M. Sagna était au courant du processus.
Fort heureusement, il a reconnu que c’est lui-même qui a induit l’autorité en erreur. Sera-t-il sanctionné ? wait and see.
«DANS CETTE NOUVELLE POLITIQUE DE L’EMPLOI, ON A CARREMENT OMIS L’ADMINISTRATION DU TRAVAIL»
Mouhamadou Fall, secrétaire chargé des revendications du Sictrass a exprimé des réserves tout en déplorant la non-implication véritable de l’administration du Travail dans la nouvelle politique de l’emploi
Au lendemain du conseil présidentiel sur l’emploi et l’insertion professionnelle, le chef de l’état a approuvé neuf mesures parmi lesquelles la création de 65 mille emplois dans le pays. Cela Suffit-il pour réduire vraiment le chômage ? Le Secrétaire chargé des revendications du Syndicat des inspecteurs et Contrôleurs du Travail et de la Sécurité Sociale (Sictrass) a exprimé des réserves tout en déplorant la non-implication véritable de l’administration du Travail dans la nouvelle politique de l’emploi.
«L’AS» : Suite au conseil présidentiel sur l’emploi des jeunes et l’insertion professionnelle jeudi dernier, le président Macky Sall a annoncé la création de 65 mille emplois à partir du mois de mai. Pensez-vous que cette mesure permettra vraiment de résorber le chômage ?
Mouhamadou FALL: En tant qu’administration du Travail, nous sommes très prudents par rapport à cette annonce. Nous pensons qu’il y a des préalables à poser par rapport à ces emplois. Sur les 65 mille annoncés, 5 mille sont dédiés au secteur de l’enseignement. Ces derniers seront épargnés, à coup sûr, des aléas futurs parce qu’ils vont rentrer dans la fonction publique. Mais il en sera autrement pour les 60 mille emplois restants. En effet, le chef de l’Etat a tendu la perche au secteur privé pour lui demander de venir appuyer la matérialisation de cette nouvelle politique. Il est évident qu’il est possible de créer ces emplois dans une durée relativement courte. Pour autant, on va se demander si c’est vraiment des emplois décents, c’est-à-dire durable et permettant à leurs bénéficiaires de vivre normalement. Maintenant, c’est là où nous nous positionnons pour dire que nous émettons quelques réserves par rapport à la pertinence même de ce programme.
Que faudrait-il pour s’assurer de la pérennité de ces emplois ?
Il faut qu’on pose des préalables en dotant l’administration du travail de moyens juridiques qui puissent permettre de sécuriser ces emplois. Il faut créer des emplois pour ceux qui n’en ont pas et permettre à ceux qui en ont déjà de sauvegarder les leurs. C’est là qu’on émet quelques inquiétudes par rapport au projet du chef de l’Etat qui, il faut le dire, est bien pertinent. Il faut aujourd’hui des préalables pour que ce programme puisse produire les effets escomptés. Il faut protéger ces emplois et protéger leurs bénéficiaires d’éventuels abus des employeurs. Le constat est qu’un employeur peut se réveiller du jour au lendemain pour licencier un travailleur juste parce que sa tête ne lui plaît pas. Donc, il faut prendre en compte tout ça.
Le chef de l’état mesure-t-il vraiment l’importance de l’administration du travail. En d’autres termes, est-ce que vous êtes suffisamment impliqués dans ce processus ?
Nous ne sommes pas impliqués vraiment. Dans cette nouvelle politique de l’emploi, on a carrément omis l’administration du travail alors que c’est un pilier essentiel. Vous verrez que dans d’autres pays, les ministères du Travail et de l’Emploi cohabitent ensemble. Ils sont indissociables. Mais au Sénégal, pour une raison ou une autre, on les a dissociés. Dans la pratique, ce sont les inspecteurs régionaux qui se chargent même de l’emploi. Parce que le service de la main d’œuvre est logé même au niveau des inspections du travail. Ces dernières représentent à la fois le ministère du Travail et de l’Emploi au niveau des régions en ce sens que beaucoup de personnes viennent déposer des offres et des demandes d’emplois. Et les inspecteurs régionaux peuvent les mettre en rapport. Maintenant, nous pensons aujourd’hui que l’administration du travail devrait être beaucoup plus impliquée parce que c’est elle seule qui peut fournir les statistiques des jeunes qui ont des contrats de travail au Sénégal. Je pense également que pour pouvoir mettre en place une bonne politique, il faudra s’en référer pour avoir des données statistiques fiables et mener à bien le programme qu’on envisage de mettre en œuvre. Le président de la République a omis à tort d’impliquer l’administration du travail. Et nous pensons que cela va se ressentir si le tir n’est pas rectifié.
La convention état-employeur a été portée de 1 à 15 milliards de FCFA et étendue à d’autres secteurs. Ne faudrait-t-il pas d’abord l’évaluer si l’on sait que beaucoup de jeunes vivent des conditions difficiles en entreprise ?
Vous avez parfaitement raison parce que cette convention-là a été signée en avril 2000. Donc elle est aujourd’hui vieille de 21 ans. Avant de l’étendre à d’autres secteurs, il va falloir l’évaluer pour voir s’il a vraiment produit les résultats escomptés dans son temps. Je pense que l’évaluation doit se faire avec la contribution de l’administration du travail puisque les principaux signataires sont les ministères du Travail et des Finances d’une part, et les représentants des travailleurs et des employeurs d’autre part. Aujourd’hui, il fallait d’ores et déjà évaluer cette convention et voir les avantages qu’elle comporte en soi et les inconvénients qu’elle renferme en essayant de réévaluer.
Selon vous, qu’est-ce qui favorise le chômage dans le pays et que faudrait-il pour le résorber?
Nous pensons aussi qu’il y a une inadéquation entre l’offre et la demande. Ce qu’on a constaté, c’est que le profil professionnel des jeunes ne correspond pas à la demande des entreprises. Vous verrez que dans nos universités, on forme beaucoup de jeunes, mais pour des métiers qui ne sont pas encore utiles pour notre économie. Donc c’est le moment pour le président de la République de cibler les formations professionnelles pour lesquelles on doit investir davantage pour former des jeunes qu’on peut très vite employer. C’est très simple parce qu’au niveau des inspections du travail, nous détenons des informations clés, des statistiques qui peuvent être exploitées pour ressortir les formations professionnelles les plus usitées pour les entreprises. Malheureusement, cela n’a pas été fait. Il y a également beaucoup de choses qu’on pouvait exploiter. Il en est ainsi du contrat de stage d’incubation, qui fait partie de la Convention Etat employeur, permettant de former les jeunes à l’entrepreneuriat. Malheureusement, les jeunes n’en signent pas. (…)Or, ce stage d’incubation aide à coacher les jeunes entrepreneurs pour qu’une fois sortis de stages, ils puissent devenir de vrais champions, de vrais capitaines d’industries. Mais malheureusement, on finance des jeunes ; mais est-ce qu’on sait vraiment si les projets sont viables ? Donc, il y a beaucoup d’inquiétudes à se faire par rapport à ce programme.
Par Mamadou Bodian
DE LA NÉCESSITÉ DE RÉINVENTER LA GAUCHE AU SÉNÉGAL
La résurgence au Sénégal du débat sur la gauche ne sera certainement pas du goût de ceux qui ont cherché à congédier les idéologies en prêchant un pragmatisme centré sur les bonnes idées – qui ne sont ni de droite ni de gauche, mais simplement bonnes !
La résurgence au Sénégal du débat sur la gauche ne sera certainement pas du goût de ceux qui ont cherché à congédier les idéologies en prêchant un pragmatisme centré sur les bonnes idées – qui ne sont ni de droite ni de gauche, mais simplement bonnes !
Les récentes sorties des partisans de la gauche aujourd’hui désunie, mais qui prône des retrouvailles autour d’un projet mobilisateur, sont un rappel que l’histoire ne s’est pas arrêtée avec la chute du mur de Berlin en 1989. Dans leurs efforts d’imaginer d’autres mondes possibles, certains vont plus loin en appelant à une réinvention de la gauche. Toutes ces discussions interviennent dans un contexte de profonds bouleversements engendrés par la COVID-19 qui a fait tanguer les fondements du système capitaliste, laissant des stigmates sévères sur les économies de nos pays très dépendants du système économique mondial. L’histoire de ce système international est en train d’être réécrite et celle du Sénégal le sera sans doute aussi. Après la guerre froide et depuis la fin dualité entre le socialisme autoritaire et le capitalisme libéral qui s’est soldé par la victoire du second sur le premier, le capitalisme financier et son pendant idéologique – le courant néolibéral – se sont affirmés comme la seule voie possible pour l’humanité. Ses défenseurs ont acquis une place de choix dans la sphère d’influence, tant dans la production de connaissances que dans les cercles consultatifs des gouvernements et des institutions financières internationales. Les partisans du néolibéralisme ont érigé leur théorie – l’économie de marché – en dogme et transformé l’écosystème financier international en un univers où les marchés boursiers imposent leur règne sur l’économie réelle. Les banques systémiques et les fonds d’investissement font la loi. Les multinationales jouissent de pouvoir exorbitant, allant jusqu’à fixer les règles du jeu aux États qui sont parfois contraints de procéder à la dérégulation de la finance, des accords dits de libre-échange et de libre investissement.
Depuis le déclenchement de la pandémie, la croissance du monde interconnecté a été terriblement affectée (infectée, allais-je écrire) et ses conséquences virales font tousser jusqu’à l’asphyxie nos économies fragiles et très dépendantes du système mondial basé sur l’exploitation des plus faibles. Si la pandémie du Covid-19 est perçue comme une bonne nouvelle pour l’humanité, c’est parce qu’elle ouvre une brèche qui permettrait de sortir le monde de la suprématie encombrante des grandes puissances et de l’exubérance irrationnelle des marchés afin de contenir, entre autres, l’explosion de la dette publique stérile (sans effet bénéfique durable sur la croissance et l’emploi) qui embourbe nos pays dans le sous-développement. Le cours de l’histoire du monde est en train de basculer dans une nouvelle ère et la gauche a de belles pages à écrire. Au Sénégal, elle doit proposer une alternative crédible en allant au-delà des retrouvailles entre quelques nostalgiques se consolant dans les « backrooms » de leurs séminaires et réunions intellectuelles. L’élaboration d’une voie alternative doit passer par un nouveau contrat social avec le peuple et autour d’un projet collectif nécessaire pour sortir le Sénégal de l’impasse. Les émeutes meurtrières de mars dernier ayant conduit au pillage regrettable des entreprises des supposés alliés extérieurs de l’État Sénégalais témoignent des frustrations accumulées des jeunes qui ont désespéré des pouvoirs publics incapables de créer les conditions d’un réel progrès dans ce pays qui est toujours dans le gouffre laissé par les options néolibérales depuis les années 1980.
LE SENEGAL DANS L’ABIME DES POLITIQUES NEOLIBERALES
Depuis quatre décennies, les pouvoirs publics du pays semblent avoir abandonné tout projet de transformation structurelle de leurs sociétés en faveur de l’émancipation collective. Ils se contentent de gérer les urgences de toutes sortes générées, en partie, par les politiques néolibérales et leur cortège de crises structurelles, notamment : (i) la désarticulation des économies nationales ; (ii) la crise de légitimité structurelle de l’État, et (iii) la crise de la représentation politique. La désarticulation des économies nationales : La crise économique des années des années 1970, la fin de l’État providence doublée des Programmes d’ajustement structurels (PAS) des années 1980 imposé par les institutions de Bretton Woods et la dévaluation du franc CFA en 1994 ont provoqué une désarticulation des économies nationales soumises à l’effet vicieux des politiques de privatisations et de dérégulations. La rigueur des PAS a eu comme conséquences la réduction considérable des dépenses publiques et le démantèlement des structures économiques locales.
À cela s’ajoute l’exacerbation des difficultés dans les secteurs sociaux, notamment l’éducation et la santé. Malgré les efforts pour impulser des projets souverains capables de booster certains secteurs stratégiques de manière durable, les gouvernants tardent à sortir des schémas qui les contraignent à gouverner par procuration. Ils semblent attendre que des schémas faussement salvateurs soient proposés par les bailleurs de fonds qui influencent considérablement l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques. Aujourd’hui, nous avons une croissance économique sans développement. La pauvreté subséquente engendre des épisodes dramatiques (vague de migrations clandestines vers l’Europe, les soulèvements populaires contre les politiques étatiques impopulaires, les grèves cycliques des syndicats, etc.). Une crise de légitimité structurelle de l’État : L’État postcolonial éprouve une véritable difficulté à œuvrer pour l’émergence d’un modèle de développement qui concilie une croissance économique soutenue, une solidarité et une justice sociale renforcées. Jusqu’à la fin des années 1970, les pouvoirs publics peinaient à sortir du schéma colonial où le politique et l’économique sont imbriqués.
Ainsi, pendant longtemps, l’État est resté le seul et unique pôle économique tandis que les gouvernants avaient la mission quasi impossible de tout réaliser : fournir de services sociaux essentiels, construire des infrastructures publiques, créer des emplois, etc. Certes l’imposition les mesures libérales des années 1980 ont mis hors-jeu l’État sénégalais qui se contentait alors de remplir ses fonctions régaliennes minimales, abandonnant l’activité économique au secteur privé monopolisé par les entreprises étrangères. Toutefois, la politique du « moins d’État, mieux d’État » imposée par le FMI et la Banque mondiale ont amené l’État à cesser d’être un acteur du développement pour devenir un banal agent se contentant d’intervenir ponctuellement pour maquiller les urgences etles crises provoquées par les inégalités économiques et sociales croissantes, le chômage de masse qui atteint des proportions alarmantes, la stagnation des salaires réels qui suscitent la colère grandissante des organisations sociales et syndicales.
Dans la mesure où le contrôle politique de l’État est remis en cause et face à son incapacité à créer un espace économique alternatif avec de nouvelles règles du jeu, l’appareil d’État est pris en otage par les élites politico affairistes qui sont dans une logique d’accaparement des ressources publiques. Dès lors, les luttes pour l’accès au pouvoir sont davantage motivées par la préservation de la rente que par le souci d’œuvrer à l’émancipation des masses. Cette situation finit par provoquer une crise de la participation et de la représentation politique. La crise de la représentation et de la participation politiques : De plus en plus, les citoyens abandonnent les formes traditionnelles d’engagement politique parce qu’ils ont longtemps confié le pouvoir à des politiciens peu enclins à mettre en œuvre les transformations structurelles attendues. Ainsi, plus les régimes changent, plus les choses restent les mêmes – si elles ne s’aggravent pas. La dissonance entre le discours et la pratique électorale a renforcé le scepticisme et la méfiance à l’égard du système politique. Dans le contexte actuel marqué par une crise (mais pas la fin) des idéologies, les alliances entre les partisans des idéologies les plus contradictoires consacrent l’effondrement de la gouvernance. On ne sait plus qui, dans une coalition gouvernementale, est comptable de quoi. La transhumance politique est devenue une stratégie de survie politique. Ces pratiques ont perverti le jeu démocratique et provoqué une profonde crise de la représentation et de la participation politique. Il en résulte une abstention croissante des électeurs et un rejet massif du système politique, devenu symbole de carriérisme politique sur fond de corruption à tous les niveaux, entretenue par les élites qui cherchent à conserver leurs positions dans le système au prix de leur honneur et dignité.
REINVENTER LA GAUCHE ET CONSTRUIRE UN NOUVEAU PROJET COLLECTIF
La gauche sénégalaise a capitalisé une grande expérience dans les luttes politiques et sociales depuis la période coloniale. Mais elle n’a jamais réussi à se positionner comme un catalyseur des transformations vers un avenir meilleur pour le Sénégal. Depuis la fin des années 1980, elle est engluée dans des logiques qui l’empêchent de devenir une force alternative. Premièrement, si les forces de gauche ont toujours joué un rôle déterminant dans l’avènement de la démocratie et de l’alternance politique au Sénégal (la victoire d’Abdoulaye Wade en 2000 et celle de Macky Sall en 2012), elles se sont jusqu’à présent révélées incapables de prendre le pouvoir et de l’exercer en mettant en pratique un véritable programme alternatif. Deuxièmement, la gauche sénégalaise est fragmentée et enfermée dans des logiques dogmatiques. Malgré les efforts constants pour créer une dynamique unitaire, elle tarde à donner naissance à un projet alternatif.
Troisièmement, la gauche est supplantée – dans le domaine de la mobilisation populaire pour le changement – par le mouvement social etles organisations de la société civile, qui sont devenus plus attrayants aux yeux d’une jeunesse en quête d’identité politique. Engagés dans des luttes détachées de certaines contingences politiques pures, les citoyens s’organisent à travers des mouvements et les réseaux sociaux et développent une mobilisation sociale et politique. Leurs actions sont alimentées par une critique des régimes en place et de leurs politiques qui ne favorisent pas l’équité et la justice sociale.
En évoluant dans ces espaces ouverts, hors du champ de l’État et des partis politiques traditionnels, ces nouveaux acteurs ne se contentent pas d’exprimer une indignation. Ils véhiculent un contenu politique et expriment souvent l’aspiration à voir se développer de nouvelles formes de réponse pour anticiper aux urgences de toutes sortes, à défendre les droits acquis et à conquérir des espaces de représentation (comme le parlement) traditionnellement monopolisés par les politiciens. Cependant, leurs tentatives de coordination autour de ces urgences à l’échelle nationale restent très difficiles ou limitées dans leurs effets pour plusieurs raisons. Tout d’abord, à l’instar de la gauche, le mouvement social est fragmenté en plusieurs structures opérant de manière isolée sans aucune perspective d’unité d’action permettant de mutualiser les efforts et les ressources. Du coup, il y a une asymétrie entre la faible performance des politiques publiques dans des domaines vitaux et l’organisation des mouvements qui, bien qu’ils parviennent à mobiliser les populations pour résister, sont dépourvus de la capacité à se rassembler autour d’une plateforme programmatique pour stimuler le changement. En un mot, il leur manque une perspective politique claire et la gauche pourrait la leur fournir si elle agit stratégiquement car le contexte y est favorable.
La pandémie a contraint à procéder à un « reset» pour réinitialiser complètement la machine politique et économique nationale dont certaines commandes ont cessé de répondre depuis longtemps. S’il est vrai que le monde de demain est en gestation dans celui d’aujourd’hui, il faut agir en anticipant le cours des choses pour maîtriser les dynamiques de transformations et non les subir. Aujourd’hui, la gauche sénégalaise ne peut pas s’exonérer d’une réflexion sur elle-même et sur la société sénégalaise si elle veut influencer le cours de l’histoire et faire en sorte que le Sénégal d’après la pandémie soit meilleur que le précédent. Elle doit se réinventer pour se positionner comme une force de proposition. Mais l’émergence d’un scénario alternatif d’émancipation collective requiert non seulement que les forces de gauche réfléchissent aux orientations à prendre pour préparer l’avenir, mais surtout qu’elles soient capable de mobiliser les citoyens Sénégalais autour d’un «Projet collectif» objectivement atteignable.
Pour y parvenir, la gauche doit non seulement s’appuyer sur ses expériences positives passées dans la lutte émancipatrice, mais surtout fonder un horizon politique alternatif avec les masses etles mouvements sociaux auxquelles elle fournira les ressources idéologiques pour encadrer la mobilisation collective pour un changement maîtrisé.
En d’autres termes, la gauche doit composer avec toutes les forces progressistes en les aidant à sortir des aventures solitaires pour aller vers l’élaboration d’une «Nouvelle Majorité » à travers la jonction des minorités : les minorités géographiques ou territoriales, les minorités économiques et sociales (femmes, jeunes, handicapés, marchands ambulants…), les minorités politiques. C’est par une telle convergence motivée par l’idéal émancipateur fondé sur l’équité et la justice sociale que la gauche pourra se réinventer et servir de support à l’action collective pour ce changement maîtrisé.
Une croissance endogène permettrait aux pays africains dont le Sénégal, d’avoir un modèle beaucoup ‘’plus cohérent’’, en matière de politiques économiques, pour arriver à un développement
Une croissance endogène permettrait aux pays africains dont le Sénégal, d’avoir un modèle beaucoup ‘’plus cohérent’’, en matière de politiques économiques, pour arriver à un développement. C’est ce qu’a soutenu l’économiste Moustapha Kassé, Doyen honoraire de la faculté des Sciences économiques et de gestion (Faseg) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), lors de sa conférence inaugurale, à l’occasion des Journées économiques du Sénégal.
L’Afrique a du mal de se tracer sa propre voie pour arriver à un développement économique et social durable. Dans la plupart de leurs démarches, les dirigeants se réfèrent aux puissances occidentales. D’ailleurs, l’économiste Moustapha Kassé a relevé, hier, lors de sa conférence inaugurale, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des Journées économiques du Sénégal, que même en matière de politiques économiques, ils ont imité là aussi les institutions européennes, la plupart du temps. ‘’Et si on est francophone, les institutions de la Ve République (française).
En oubliant que la construction de la Ve République est une constitution de coups d’Etat. Donc, il fallait repenser toutes ces institutions et, ensuite, les adapter à nos réalités. (…) La croissance endogène nous permettrait d’avoir un modèle beaucoup plus cohérent qui, accouplée avec les transformations structurelles telles qu’il faut pour opérer un retour à une planification rigoureuse, nous permettrait d’avancer. Mais à condition qu’on se débarrasse de ces idées néolibérales. Si on arrive à le faire, nous pourrions arriver à un modèle de croissance rapide’’, dit le Doyen honoraire de la faculté des Sciences économiques et de gestion (Faseg) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
Le Pr. Kassé a aussi souligné que les élites africaines n’ont pas eu la possibilité, comme leurs collègues d’Asie, de contribuer pleinement au développement de leur pays. ‘’Certains ont essayé, mais les politiques, très peu. (…) Si nous regardons le monde tel qu’il est configuré, c’est que les pays les plus avancés sont ceux qui investissent plus dans les ressources humaines qui, non seulement font le travail, mais en même temps, les utilisent. Parce que quand on investit dans les ressources humaines et qu’on ne les utilise pas dans la réflexion, c’est comme si on a fait un investissement perdu’’, poursuit le Doyen Kassé.
L’économiste sénégalais de renom soutient que le régionalisme africain, c’est précisément un ensemble de blocs qui sont en quelque sorte des ‘’marchepieds’’ vers la mondialisation. Que cela soit l’Union africaine, les configurations régionales et sous-régionales. ‘’Tout cela constitue le régionalisme africain. Il y a beaucoup de failles avec le régionalisme européen et aujourd’hui, beaucoup de chercheurs reconnaissent qu’il est en panne. La régionalisation africaine n’a pas les mêmes opportunités que les autres régions, particulièrement celles asiatiques. C’est parce que nous sommes passés sous les programmes d’ajustement structurel qui ont été une catastrophe qui a duré 25 ans. Je ne me suis jamais tu pour dire que l’ajustement structurel ne nous mènera à rien du tout’’, défend-il.
‘’Les activistes ont complètement détourné le Nepad de ses objectifs principaux’’
Le Pr. Moustapha Kassé a relevé que durant le XXe siècle, les leaders africains ont voulu renouveler le régionalisme. A ce propos, il a salué l’‘’apport considérable’’ de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade. ‘’Ce qui nous a amenés à faire le Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique). Nous étions trois à l’élaborer à partir du Plan Oméga d’Abdoulaye Wade. La structure de mixage du plan du président d’Afrique du Sud et celui du Nepad, c’est moi-même qui ai fait le cadre. Mais ce qui est arrivé à tous les plans est arrivé au Nepad. A un moment donné, les activistes ont complètement détourné le Nepad de ses objectifs principaux. On en a fait un document absolument illisible avec toujours une gouvernance gigantesque qui s’est perdue dans des conférences interminables et qui ne servaient absolument à rien. Nous avions dit à l’époque qu’il fallait une gouvernance sobre’’, déplore-t-il.
Toutefois, le Pr. Kassé n’a pas manqué de signaler, lors de son intervention, qu’il y a un problème sérieux avec la mondialisation. D’après lui, les enjeux mondiaux les plus importants se trouvent dans des pays qui ne sont pas associés dans cette mondialisation. Aujourd’hui, il a noté que la mondialisation est devenue ‘’multipolaire’’. Parce que l’occidental n’a pas aujourd’hui le monopole de la puissance, qu’elle soit financière, économique ou technologique. Au fond, tout se passe comme si la domination occidentale dans le monde a duré trois siècles. ‘’Maintenant, nous sommes dans un monde qui serait sculpté à partir de grands blocs, avec l’avènement des pays émergents. Là encore, l’émergence, c’est très loin d’être un slogan. Si on veut donner à l’émergence un sens économique, il faudrait précisément montrer son articulation avec l’économie du développement. (…) On ne peut pas ignorer le secteur privé. Il doit y avoir un binôme actif entre l’Etat et le secteur privé, à condition que l’Etat fasse ce qu’il y a de mieux à faire et que le privé fasse le reste. Nous devons mettre en avant notre secteur privé, l’appuyer pour qu’avec un Etat fort, stratège, qu’il puisse constituer un binôme capable de résoudre les problèmes les plus importants’’, affirme le Pr. Moustapha Kassé.
Chérif Salif Sy : ‘’Le potentiel énergétique est considérable’’
Pour sa part, l’économiste Chérif Salif Sy reconnait que sur le continent, l’activité économique, généralement, est ‘’très soutenue’’ et que l’inflation est revenue à des planchers historiques. ‘’Le talon d’Achille du continent est resté, de façon quasi-permanente, le refus de la mise en place de l’effectivité des voies économiques, sociales et culturelles. C’est le contexte dans lequel est arrivé le coronavirus. Cette crise ne peut pas être appréhendée comme une opportunité. Ce serait une injure à tout le monde. Les opportunités seront, en conséquence, les leçons que nous pourrions en tirer’’, soutient le directeur du Forum du Tiers-monde.
Concernant la pandémie de la Covid-19 qui n’a pas épargné l’économie africaine, M. Sy rappelle qu’elle était ‘’prévisible’’ et même annoncée. ‘’Elle ne l’était pas de la part du mainstream et de leurs conseillers. Ils refusaient d’en parler. Les économistes non-conventionnels et d’autres scientifiques avaient lancé une alerte, mais surtout l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avaient lancé deux alertes, il y a 7 ou 8 ans, sur la probabilité que survienne une pandémie. Elle est arrivée à un moment où l’économie mondiale, à cause du développement des inégalités, particulièrement dans des grands pays industrialisés, et qu’elle entrait déjà en crise’’, signale-t-il.
Pour les pays du Sud, particulièrement pour l’Afrique, il a notifié que malgré le développement économique et social calé à un rythme européen, américain ou chinois, cela n’a jamais réglé nos propres politiques de développement, de transformation structurelle pour l’industrialisation du continent. ‘’Le continent, de par sa diplomatie, parait renaître dans le contexte d’une certaine réhabilitation, après le décrochage de nos grands partenaires à la chute du Mur de Berlin. Le potentiel énergétique est considérable. Quoi qu’on puisse dire, son potentiel agricole fait l’objet d’un plan stratégique crédible au niveau des communautés régionales. Sa population est jeune, de mieux en mieux formée et à travers aussi beaucoup d’indicateurs économiques. Mais où est-ce que nous allons et est-ce que nous y allons dans les meilleures conditions possibles ?’’, s’interroge le Pr. Chérif Salif Sy.
Dakar, 24 avr (APS) – Les sujets économiques, le débat sur l’emploi des jeunes et d’autres faits de société sont traités en priorité par les quotidiens parvenus, samedi, à l’Agence de presse sénégalaise.
Le Soleil annonce en Une la fusion entre les sociétés Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) et les Aéroports du Sénégal (ADS), une décision émanant d’un conseil présidentiel sur la stratégie nationale de hub aérien et touristique (2021-2025) organisé la veille au Palais de la République.
‘’Ainsi en a décidé le président de la République à l’issue du Conseil présidentiel. AIBD assure aujourd’hui la gestion de la plateforme aéroportuaire Blaise Diagne alors que les ADS s’occupent de tous les aéroports régionaux’’, rappelle le quotidien.
Il souligne que cette fusion sonne ’’comme un souci d’efficacité dans la conduite de la politique aéroportuaire du Sénégal qui ambitionne d’être le premier hub aérien et touristique de l’Afrique de l’Ouest’’.
Les journaux du week-end se sont également intéressés aux suites de la grève entamée dans le secteur du transport des hydrocarbures. Vox populi en annonce la suspension en citant le secrétaire général par intérim du Syndicat des travailleurs du pétrole et du gaz, Sara Konaré.
La grève de 72 heures des chauffeurs de transport d’hydrocarbures a été lancée jeudi, laissant alors planer le risque de pénurie de carburants. Parmi les exigences des chauffeurs, figurent notamment le retour du patronat à la table des négociations sur la Convention collective régissant le secteur, rappelle la publication.
S’intéressant aux conséquences de cette grève, Le Quotidien évoque une ‘’panne capitale’’. Un jeu de mots renvoyant aux difficultés engendrées par ce mouvement d’humeur à Dakar.
Selon le journal, les conséquences étaient palpables dans plusieurs stations-services de la capitale. ‘’Des stations Shell sur les avenues Cheikh Anta Diop et Blaise Diagne à ceux d’Ola energy de la Poste Médina et d’Star Oil, les pompes sont restées vides’’, rapporte le journal.
A la une de plusieurs autres quotidiens trône la photo de l’ancien Premier ministre, Aminata Touré, qui s’invite au débat relatif à la question de l’emploi et de l’insertion des jeunes.
Jeudi, le président Macky Sall a validé un Programme d’Urgence pour l’Emploi et l’Insertion socio-économique des jeunes devant être matérialisé, dans un premier temps, par le recrutement de 65.000 jeunes à partir du mois de mai.
Il s’agit de la décision majeure ayant sanctionné un Conseil présidentiel sur l’insertion et l’emploi des jeunes organisé à Diamniadio, dans le département de Rufisque.
‘’Mimi (surnom d’Aminata Touré) rectifie Macky’’, souligne Walf Quotidien en analysant une tribune de l’ancienne présidente du Conseil économique social et environnemental publiée sur facebook.
‘’Après le chef de l’Etat, Macky Sall qui a tenu un Conseil présidentiel sur l’emploi des jeunes, son ancien Premier ministre esquisse, à son tour, un programme de lutte contre le chômage en étalant une stratégie en quatre points basée sur la préservation des emplois existants avant de penser à en créer de nouveaux’’, fait savoir la publication.
A ce sujet, Sud Quotidien, parle de ‘’recette de Mimi’’, et fait remarquer que pour l’ex-Premier ministre, la question de l’emploi des jeunes doit être précédée par celle de la préservation des emplois existants.
Pendant ce temps, ‘’172 migrants meurent dans l’indifférence totale après trois naufrages en Méditerranée, déplore Libération.
Ces migrants, dont plusieurs ressortissants d’Afrique subsaharienne, ont passé deux jours à lancer des appels de détresse sans qu’aucun Etat ne réagisse, fait savoir le journal qui rappelle que depuis 2014, 20.000 migrants et réfugies sont morts en mer en tentant de rejoindre l’Europe à partir de l’Afrique.
par Aminata Touré
RÉFLEXION SUR L'EMPLOI DES JEUNES
Il est temps de décentraliser l’économie et la production au niveau des espaces de vie des populations et des jeunes en particulier en soutenant le concept d’économie de quartier
1. La question de l’emploi des jeunes doit être précédée par celle de la préservation des emplois existants. Pour sortir d’un trou il faut d’abord arrêter de creuser, n’est-ce pas? Il faut donc conserver les emplois existants et retrouver les emplois perdus dans les secteurs très touchés par la COVID 19 comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration qui sont des secteurs clé de notre économie. Il faudra une stratégie adaptée pour que ces secteurs retrouvent leur situation pré-Covid19 et reprennent leur personnel en chômage technique prolongé. Il est estimé que le secteur de la restauration a perdu pour 56 milliards de F CFA, le secteur hôtelier a perdu 40 milliards, le transport aérien 34,3 milliards et le transport terrestre 24,3 milliards. Les premiers à souffrir de ces baisses de recettes, ce sont bien entendu les salariés, car pas de recette pas de moyen de payer de salaire. Donc dans la stratégique de création d’emploi, il faut déjà retrouver les emplois perdus pour les jeunes et les moins jeunes.
2. Dans la perspective de création d’emplois en quantité massive, puisse que c’est de cela qu’il s’agit, il faut se rappeler que 70% de la population sénégalaise a moins de 35 ans, cette importante frange de la population n’est pas disposée à attendre les résultats d’une transformation structurelle nécessaire de notre économie. Il faut aussi oser dire que c’est une économie performante qui produit des emplois décents et cela demande du temps donc il faut des mesures d’urgence de création d’emplois en utilisant la commande publique de plus de 1200 milliards, avec par exemple des mesures comme l’interdiction d’importation de meubles pour relancer le secteur de la menuiserie, la généralisation du port des uniformes scolaires pour soutenir le secteur de la confection et surtout la création d’un programme nationale de travaux d’utilité publique ambitieux visant pas moins de 500..000 jeunes dans les domaines de l’environnement, la maintenance des édifices publiques comme les écoles et hôpitaux,l’assainissement etc. Ce programme national de travaux d’utilité publique comportera un volet formation important en rapport avec le secteur de la formation qui a lui aussi a beaucoup souffert de la pandémie. Un partenariat avec les ASC pourraient être envisagés avec des mécanismes de suivi efficace pour atteindre l’impact souhaité.
3. A moyen et long terme la restructuration de notre économie extravertie est le meilleur gage de création d’emplois. Cette restructuration se fera autour du développement de notre tissus industriel. Nous importons tous les objets que nous utilisons dans la vie courante, brosses à dent, tissus, aiguilles, cuillères, chaussures et autres objets dont la fabrication ne nécessite pas de grande technologie. Il nous faut absolument développer l’industrie légère et arrêter d’être des consommateurs des produits fabriqués chez les autres! Le consommer sénégalais doit être plus qu’un slogan mais une réalité, il faut produire sénégalais. La chaîne de valeur de notre arachide national reste à être développer, et pourtant plus de 200 produits sont répertoriés comme produits dérivés de l’arachide comme par exemple l’aliment de bétail, les cordes, les produits cosmétiques et même l’électricité. Pour produire ces centaines de milliers d’emplois pour cette jeunesse numériquement hégémonique, il faudra sortir résolument prendre le taureau de notre industrialisation par les cornes.
4. Ces programmes doivent avoir une réalité dans le quotidien des jeunes qui vivent dans les quartiers et les villages. Il est temps de décentraliser l’économie et la production au niveau des espaces de vie des populations et des jeunes en particulier en soutenant le concept d’économie de quartier .
L’ÉPÉISTE NDÈYE BINETA DIONGUE QUALIFIÉE
La Sénégalaise s’est qualifiée aux Jeux olympiques de Tokyo 2020 reportés en juillet prochain lors du tournoi de qualification pour la zone Afrique, qui se déroule actuellement au Caire
Dakar, 23 avr (APS) – L’épéiste Ndèye Bineta Diongue s’est qualifiée ce vendredi aux Jeux olympiques de Tokyo 2020 reportés en juillet prochain, a appris l’APS auprès de la Fédération sénégalaise d’escrime.
La Sénégalaise s’est qualifiée lors du tournoi de qualification pour la zone Afrique, qui se déroule actuellement au Caire (Egypte), a précisé la même source, ajoutant que Babacar Keïta a été éliminé après avoir sa défaite en finale de sabre.
Avec la spécialiste de l’épée, c’est le 4-ème athlète sénégalais à avoir décroché son ticket pour les prochains JO.
Il y avait déjà le lutteur Adama Diatta, le pongiste Ibrahima Diaw, Mbagnick Ndiaye (judo) et le kayakiste Jean Paul Bourhis.
Youssoupha Fall (javelot) et Ibrahima Sèye (para taekwondo) se sont qualifiés aux Jeux paralympiques.
MON FRÈRE MACKY A CHANGÉ
Alioune Badara Cissé, invité de quartier général, s’est épanché sur ses différends avec le président comme il ne l’avait jamais fait aupravant
Alioune Badara Cissé, invité de quartier général, s’est épanché sur ses différends avec le Président Macky Sall comme il ne l’avait jamais fait aupravant.
Influençable
«Nous avons un bon président dans le comportement et dans le caractère. Mais il est facilement influençable. Quand on est une personne d’une seule oreille, et facilement influençable, ça devient difficile.» Leur Différend
«Je lui ai demandé pourquoi nos rapports se sont autant détériorés. Je ne trahis aucun secret parce que tout ça je le dirai un jour ou je l’écrirai un jour. Et ça peut être imminent. Il m’a dit, que c’est parce que nous sommes allés en mission à Bruxelles que je l’ai laissé là-bas, pour aller à Bamako sans qu’il ne sache où j’étais parti. Je lui ai demandé s’il y avait autre chose? Il m’a dit que c’était tout. J’ai trouvé cela tellement trivial.» Macky a changé
«Il n’est pas resté le même du tout. Mon frère a changé et je pense que c’est tout à fait normal il fait face à des rigueurs d’exercice du pouvoir, de l’administration, de l’économie, du social dans un pays parfois même en déliquescence.»
Premier ministre
«Il a fondamentalement besoin d’un premier ministre. L’administration d’un pays n’est pas l’affaire d’un seul homme. On a beau être un adepte de l’accaparement, c’est énormément de travail. Ce n’est pas seulement Dakar.»
Le 3ème mandat
«Je l’ai entendu dire que c’est de son fait et de son gré qu’il a fait introduire dans la constitution la limitation du mandat à deux. Mais on ne l’a pas entendu dire qu’il veut faire un troisième mandat. Même si tout semble s’y prêter. Nous attendons qu’il veuille se renier. En ce moment les sénégalais feront ce qu’ils avaient fait.»