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21 juin 2025
par Aminata Touré
RÉFLEXION SUR L'EMPLOI DES JEUNES
Il est temps de décentraliser l’économie et la production au niveau des espaces de vie des populations et des jeunes en particulier en soutenant le concept d’économie de quartier
1. La question de l’emploi des jeunes doit être précédée par celle de la préservation des emplois existants. Pour sortir d’un trou il faut d’abord arrêter de creuser, n’est-ce pas? Il faut donc conserver les emplois existants et retrouver les emplois perdus dans les secteurs très touchés par la COVID 19 comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration qui sont des secteurs clé de notre économie. Il faudra une stratégie adaptée pour que ces secteurs retrouvent leur situation pré-Covid19 et reprennent leur personnel en chômage technique prolongé. Il est estimé que le secteur de la restauration a perdu pour 56 milliards de F CFA, le secteur hôtelier a perdu 40 milliards, le transport aérien 34,3 milliards et le transport terrestre 24,3 milliards. Les premiers à souffrir de ces baisses de recettes, ce sont bien entendu les salariés, car pas de recette pas de moyen de payer de salaire. Donc dans la stratégique de création d’emploi, il faut déjà retrouver les emplois perdus pour les jeunes et les moins jeunes.
2. Dans la perspective de création d’emplois en quantité massive, puisse que c’est de cela qu’il s’agit, il faut se rappeler que 70% de la population sénégalaise a moins de 35 ans, cette importante frange de la population n’est pas disposée à attendre les résultats d’une transformation structurelle nécessaire de notre économie. Il faut aussi oser dire que c’est une économie performante qui produit des emplois décents et cela demande du temps donc il faut des mesures d’urgence de création d’emplois en utilisant la commande publique de plus de 1200 milliards, avec par exemple des mesures comme l’interdiction d’importation de meubles pour relancer le secteur de la menuiserie, la généralisation du port des uniformes scolaires pour soutenir le secteur de la confection et surtout la création d’un programme nationale de travaux d’utilité publique ambitieux visant pas moins de 500..000 jeunes dans les domaines de l’environnement, la maintenance des édifices publiques comme les écoles et hôpitaux,l’assainissement etc. Ce programme national de travaux d’utilité publique comportera un volet formation important en rapport avec le secteur de la formation qui a lui aussi a beaucoup souffert de la pandémie. Un partenariat avec les ASC pourraient être envisagés avec des mécanismes de suivi efficace pour atteindre l’impact souhaité.
3. A moyen et long terme la restructuration de notre économie extravertie est le meilleur gage de création d’emplois. Cette restructuration se fera autour du développement de notre tissus industriel. Nous importons tous les objets que nous utilisons dans la vie courante, brosses à dent, tissus, aiguilles, cuillères, chaussures et autres objets dont la fabrication ne nécessite pas de grande technologie. Il nous faut absolument développer l’industrie légère et arrêter d’être des consommateurs des produits fabriqués chez les autres! Le consommer sénégalais doit être plus qu’un slogan mais une réalité, il faut produire sénégalais. La chaîne de valeur de notre arachide national reste à être développer, et pourtant plus de 200 produits sont répertoriés comme produits dérivés de l’arachide comme par exemple l’aliment de bétail, les cordes, les produits cosmétiques et même l’électricité. Pour produire ces centaines de milliers d’emplois pour cette jeunesse numériquement hégémonique, il faudra sortir résolument prendre le taureau de notre industrialisation par les cornes.
4. Ces programmes doivent avoir une réalité dans le quotidien des jeunes qui vivent dans les quartiers et les villages. Il est temps de décentraliser l’économie et la production au niveau des espaces de vie des populations et des jeunes en particulier en soutenant le concept d’économie de quartier .
L’ÉPÉISTE NDÈYE BINETA DIONGUE QUALIFIÉE
La Sénégalaise s’est qualifiée aux Jeux olympiques de Tokyo 2020 reportés en juillet prochain lors du tournoi de qualification pour la zone Afrique, qui se déroule actuellement au Caire
Dakar, 23 avr (APS) – L’épéiste Ndèye Bineta Diongue s’est qualifiée ce vendredi aux Jeux olympiques de Tokyo 2020 reportés en juillet prochain, a appris l’APS auprès de la Fédération sénégalaise d’escrime.
La Sénégalaise s’est qualifiée lors du tournoi de qualification pour la zone Afrique, qui se déroule actuellement au Caire (Egypte), a précisé la même source, ajoutant que Babacar Keïta a été éliminé après avoir sa défaite en finale de sabre.
Avec la spécialiste de l’épée, c’est le 4-ème athlète sénégalais à avoir décroché son ticket pour les prochains JO.
Il y avait déjà le lutteur Adama Diatta, le pongiste Ibrahima Diaw, Mbagnick Ndiaye (judo) et le kayakiste Jean Paul Bourhis.
Youssoupha Fall (javelot) et Ibrahima Sèye (para taekwondo) se sont qualifiés aux Jeux paralympiques.
MON FRÈRE MACKY A CHANGÉ
Alioune Badara Cissé, invité de quartier général, s’est épanché sur ses différends avec le président comme il ne l’avait jamais fait aupravant
Alioune Badara Cissé, invité de quartier général, s’est épanché sur ses différends avec le Président Macky Sall comme il ne l’avait jamais fait aupravant.
Influençable
«Nous avons un bon président dans le comportement et dans le caractère. Mais il est facilement influençable. Quand on est une personne d’une seule oreille, et facilement influençable, ça devient difficile.» Leur Différend
«Je lui ai demandé pourquoi nos rapports se sont autant détériorés. Je ne trahis aucun secret parce que tout ça je le dirai un jour ou je l’écrirai un jour. Et ça peut être imminent. Il m’a dit, que c’est parce que nous sommes allés en mission à Bruxelles que je l’ai laissé là-bas, pour aller à Bamako sans qu’il ne sache où j’étais parti. Je lui ai demandé s’il y avait autre chose? Il m’a dit que c’était tout. J’ai trouvé cela tellement trivial.» Macky a changé
«Il n’est pas resté le même du tout. Mon frère a changé et je pense que c’est tout à fait normal il fait face à des rigueurs d’exercice du pouvoir, de l’administration, de l’économie, du social dans un pays parfois même en déliquescence.»
Premier ministre
«Il a fondamentalement besoin d’un premier ministre. L’administration d’un pays n’est pas l’affaire d’un seul homme. On a beau être un adepte de l’accaparement, c’est énormément de travail. Ce n’est pas seulement Dakar.»
Le 3ème mandat
«Je l’ai entendu dire que c’est de son fait et de son gré qu’il a fait introduire dans la constitution la limitation du mandat à deux. Mais on ne l’a pas entendu dire qu’il veut faire un troisième mandat. Même si tout semble s’y prêter. Nous attendons qu’il veuille se renier. En ce moment les sénégalais feront ce qu’ils avaient fait.»
La lancinante question de l’insertion et de l’emploi des jeunes, ayant poussé le chef de l’Etat, Macky Sall à organiser un Conseil présidentiel à cet effet, préoccupe aussi ses anciens collaborateurs. Dans une tribune intitulée «Réflexion citoyenne sur l’emploi des jeunes et des moins jeunes», l’ancienne Première ministre, Aminata Touré, a semblé dire à son désormais ex-mentor qu’il ne faudrait pas mettre la charrue avant les bœufs, non sans donner des pistes de réflexion pour régler ce problème du chômage des jeunes.
Telle une réponse aux nombreuses promesses et autres engagements prises par le président Macky Sall, comme le recrutement de 65.000 jeunes, dès le mois de mai, l’ex-présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) a fait une contribution sur la question brûlante du chômage des jeunes. Et c’est pour rectifier son ancien mentor qui semble pressé de valider son programme d’urgence sur l’emploi et l’insertion, à savoir “ Xëyu Ndaw Ñi“.
Dans la tribune publiée sur sa page Facebook, Aminata Touré indique qu’il y a des préalables. «La question de l’emploi des jeunes doit être précédée par celle de la préservation des emplois existants. Pour sortir d’un trou il faut d’abord arrêter de creuser, n’est-ce pas ?», lance-t-elle d’un ton tant soit peu railleur. L’ancienne Première ministre estime, en fait, qu’il faudrait d’abord travailler à la restauration des secteurs fortement touchés par la Covid-19, tels que le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, entrainant des pertes d’emploi. «Donc dans la stratégique de création d’emploi, il faut déjà retrouver les emplois perdus pour les jeunes et les moins jeunes», trouve-t-elle. Poursuivant sa réflexion sur les voies et moyens pour sortir le pays de ce gouffre du chômage des jeunes, Aminata Touré est d’avis que la jeunesse de moins de 35 ans estimée à 70% de la population, ne sera pas à mesure d’attendre «les résultats d’une transformation structurelle nécessaire de notre économie».
Par conséquent, elle opte pour «des mesures d’urgence». C’est ainsi qu’elle propose d’utiliser la commande publique de 1200 milliards. Cela, en interdisant l’importation de meubles, en généralisant le port d’uniformes scolaires et surtout en créant un programme national de travaux d’utilité publique ambitieux visant pas moins de 500.000 jeunes dans les domaines de l’environnement, la maintenance des édifices publiques comme les écoles et hôpitaux, l’assainissement etc. Ne s’en limitant pas là, Mimi Touré mise, à moyen et long terme, sur le développement du tissu industriel pour restructurer l’économie du pays extravertie. A son avis, «il nous faut absolument développer l’industrie légère et arrêter d’être des consommateurs des produits fabriqués chez les autres! Le consommer sénégalais doit être plus qu’un slogan mais une réalité, il faut produire sénégalais».
Mieux, elle trouve la chaine de valeur de l’arachide nationale sous exploitée, avec pourtant plus de 200 produits dérivés de l’arachide. Ce qui lui fera dire que «pour produire ces centaines de milliers d’emplois pour cette jeunesse numériquement hégémonique, il faudra sortir résolument prendre le taureau de notre industrialisation par les cornes».
Enfin, l’ancienne Envoyée spéciale du président Macky Sall pense «qu’il est temps de décentraliser l’économie et la production au niveau des espaces de vie des populations et des jeunes en particulier en soutenant le concept d’économie de quartier».
MARY TEUW, BRAYA ET BAMBA CEINTURENT MANSOUR FAYE
Le département de Saint-Louis présente une multitude de candidatures à l'assaut des prochaines locales
Le département de Saint-Louis présente une multitude de candidatures à l'assaut des prochaines locales. C'est le cas d'ailleurs au niveau de la commune de Saint-Louis où le maire sortant, Mansour Faye, qui veut bien rempiler, devra faire face à plusieurs autres candidats dont Ahmet Fall Braya, Cheikh Bamba Dièye, Mary Teuw Niane, entre autres
Parmi la multitude de candidatures pour la tête de la mairie de Saint-Louis, figure celle de l'actuel maire Mansour Faye qui n'est pas prêt du tout à lâcher du lest face à l'ambition de l'ancien Ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Professeur Mary Teuw Niane, qui a déjà confirmé sa candidature même s'il reste toujours un membre de l'Alliance pour la République (Apr). Il semble cependant déserter le terrain politique local depuis un certain moment. Pendant ce temps, des partisans du libéral Ameth Fall Baraya ne cessent de réclamer la candidature de leur leader à la tête de la mairie de Saint-Louis.
En effet, ses militants et sympathisants veulent à tout prix laver l'affront face à l'actuel édile de la ville tricentenaire à qui il avait disputé sérieusement le fauteuil de maire. Pour rappel, moins de 800 voix le séparaient de Mansour Faye lors des dernières élections locales. Par ailleurs, la montée en puissance du Parti Pastef, qui est devenu la deuxième force politique à Saint-Louis derrière la Coalition Benno Bokk Yakaar, ne peut être négligée lors des prochaines locales.
Toutefois, le Pastef cherche toujours son candidat pour la tête de la mairie de Saint-Louis. Raison pour laquelle ses partisans sont courtisés de toutes parts au regard des clins d'œil du Colonel à la retraite, Abdourahim Kébé, un ancien du Parti Rewmi, du Professeur Magueye Seck de la Société Civile et du député et ancien maire de la ville de Saint-Louis, Cheikh Bamba Dièye du Parti FS/DBJ qui d'ailleurs s'est illustré dernièrement de manière active aux côtés du leader de Pastef, Ousmane Sonko lors des récents événements malheureux.
À cette liste, s'ajoutent le député Déthié Fall du quartier Léona de Saint-Louis et qui vient fraîchement de créer son propre parti après avoir quitté le Rewmi de Idrissa Seck, mais aussi les anciens députés en l'occurrence Docteur Ahmadou Dia du Parti Socialiste et Me Alioune Abatalib Guèye, qui sont les seuls potentiels candidats ayant leurs activités professionnelles dans la vieille ville.
Toutefois, la seule femme à avoir déclaré sa candidature à la tête de la mairie de SaintLouis est Khadissatou Seck, qui est portée par le Mouvement Citoyen pour le Développement de Saint-Louis. Il faut signaler aussi que d'autres adversités sont notées dans les autres communes du Département de Saint-Louis à savoir Gandon, Gandiol, Fass-Ngom et Mpal où les actuels maires ne sont pas prêts également de lâcher du lest.
Toutefois, une seule candidature est pour le moment connue pour la présidence du Conseil Départemental de SaintLouis notamment celle du rewmiste et Coordonnateur départemental à Saint-Louis, Docteur Abdoulaye Ndoye qui a affiché ses ambitions. Cependant, il a précisé que rien n'est encore définitif au sein de la mouvance présidentielle que les membres de Rewmi viennent récemment d'élargir avec le concept "Mburu ak Sow".
LE «SUUKARU KOOR», DU SOCIAL DEVENU UN FARDEAU
«Le suukaru koor» au Sénégal est une tradition qui consistait en la distribution de sucre ou de dattes pendant le mois de Ramadan.
Depuis le début du Ramadan, l’actualité au cœur des discussions de femmes Sénégalaises tourne autour du fameux «suukaru koor». De l’achat de tissus à la préparation de «paniers ndogou», ce phénomène est devenu une tendance qui pousse certaines à se surpasser, par peur de ne pas être à la hauteur des attentes de leurs belles-familles. Ce qui a fini par transformer cet acte de solidarité et de renforcement des liens familiaux en une véritable contrainte ou un fardeau-Ramadan, pour nombres de ménagères.
«Le suukaru koor» au Sénégal est une tradition qui consistait en la distribution de sucre ou de dattes pendant le mois de Ramadan. Aujourd’hui, la tendance impose aux Sénégalaises une autre forme de «voyeurisme» à travers cette tradition sociale jadis appréciée comme une marque de reconnaissance et de solidarité. Elles préfèrent donner des objets de valeur (tissus, sacs, bijoux accompagnés d’argent) à leurs belles familles, dans le seul but de plaire.
Du partage de denrées alimentaires à la distribution de cadeaux (de luxe parfois), cette œuvre sociale enracinée dans la société est devenue un véritable fardeau pour des femmes Sénégalaises. Il est devenu aujourd’hui un défi. «C’est une forme de présent que nous les femmes offrons à nos belles familles pendant le Ramadan. Avant, c’était le sucre qu’on donnait ; d’où le nom «suukaru koor» ou juste des plats copieux bien préparés. Avec la nouvelle tendance du «yebbi» (action de donner des tissus et des bijoux), cette tradition est devenue aujourd’hui, pour les femmes, un défi imposé par la société. Maintenant, au lieu du sucre, les femmes préfèrent offrir des tissus et objets de valeur et beaucoup d’argent. On observe aujourd’hui une rude concurrence entre des belles sœurs qui n’acceptent plus que l’autre (coépouse) donne plus de «téranga» (présents) qu’elles. Certaines font des prêts, d’autres préfèrent mettre la pression sur leurs époux, au risque d’avoir des problèmes dans leurs ménages. Alors que le «suukaru koor» n’est même pas obligatoire. Quand on n’a pas les moyens de faire quelque chose, le mieux, c’est de ne pas essayer», commente Ndèye Fama Ndiaye, une journaliste. Pour cette femme au foyer actuellement, ceci n’est rien d’autre que du gaspillage que les femmes font, pour éviter les «mauvais regards». «Il y a des femmes qui ont peur des représailles, si elles ne donnent pas des «téranga» à leurs belles familles. C’est pourquoi, elles sont prêtes à tout pour avoir de quoi faire du «yebbi». Je fais partie de ce genre de femme qui n’en fait pas une priorité. Je ne le donne même pas, pour dire la vérité», poursuit-elle.
Cette tendance est au cœur des sujets de discussion de femmes depuis l’approche du mois de Ramadan. «C’est de ça même dont je discutais avec ma mère tout à l’heure. Je lui ai dit que le «suukaru koor» n’existe qu’au Sénégal. Avant, c’était la distribution de sucre ou même de dattes. C’est une tradition qui a toujours existé dans notre pays. On ne peut pas s’en passer. Le problème, c’est que les femmes l’ont démystifié aujourd’hui. Elles donnent maintenant à leurs belles familles des cadeaux qui n’ont rien à voir avec le Ramadan. Certaines n’ont même pas de quoi se payer un paquet de sucre ; mais elles font tous leurs possibles pour offrir des objets de valeur», avance Mame Fatou Mbathie, une professeure d’espagnol. Malgré cette désolation qu’elle éprouve vis-à-vis de ce phénomène, Mame Fatou n’est pas contre le «suukaru koor» qu’elle considère comme une tradition. Au contraire, elle aussi en donne, mais avec modération et dans la discrétion. «Je ne suis pas contre le fait de donner le «suukaru koor», j’en donne même tant que mes moyens me le permettent et dans la discrétion. Quand tu as de quoi faire plaisir à ta belle famille, tu peux te permettre de le faire. Mais, aucune femme ne doit subir une quelconque pression sociale. On vit comme on peut, mais pas en suivant une tendance imposée».
Pour Khadim Cissé, les hommes aussi doivent donner quelque chose à leurs belles-familles, en période de Ramadan. «Je donne du «suukaru Koor» à ma bellemère. Ce n’est pas par exigence, mais je trouve que c’est plus correct de le faire. Pour moi, il n’y pas que la femme qui doit le faire. C’est vraiment important de notre côté aussi d’en donner à nos belles familles. On peut leur offrir des «paniers ndogou» ou juste de l’argent. Ça dépend juste de ce qu’on a. Cette année, j’ai offert à ma belle-mère de l’argent et ma femme de son côté a préférée acheter des tissus pour ma famille», affirme Khadim Cissé, un cadreur du Groupe Future Média.
OUSTAZ MANSOUR FAYE, MAITRE CORANIQUE : «Si c’est pour le regard des gens qu’on donne le «suukaru koor», on peut considérer que c’est une perte de temps et d’argent»
Oustaz Mansour Faye se veut clair. Selon lui, sur le plan religieux, l’Islam n’est pas contre cet offrande. Du moment que c’est fait pour aider et dans la discrétion et non pour attirer l’attention sur soi. «Le «suukaru koor», c’est juste une offrande que l’on donne pendant le Ramadan. Ce n’est pas une chose qu’on doit forcément faire. Si on a de quoi le faire, on peut ne pas s’en priver. L’important, c’est de le faire dans la discrétion totale et sans rien attendre en retour. Si c’est pour le regard des gens qu’on le fait, c’est inutile. On peut considérer que c’est une perte de temps et d’argent. L’Islam n’approuve pas cette démarche. Le fait de donner des cadeaux à sa belle-famille n’est pas interdit par l’Islam. C’est une bonne chose, du moment qu’on le fait sans rien attendre en retour. Même si c’est une maison qu’on donne, l’important, c’est de le faire dans la discrétion», conseille ce maître coranique. «Tout ce qu’une personne fait pour aider son prochain doit être réalisé dans le «sutura» (discrétion). C’est une des bases fondamentale dans notre religion», explique Oustaz Mansour Faye.
Par Ibrahima MAIGA
LA DEPORTATION, L’INTERNEMENT ET LA MORT DE ALINE SITOË DIATTA EN 1944
A seulement 24 ans, le destin de Aline Sitoë Diatta s’est accompli tragiquement à Tombouctou en 1944. Elle y avait été condamnée à purger une peine d’internement de dix ans ; elle n’a pas tenu un an, victime du scorbut
A seulement 24 ans, le destin de Aline Sitoë Diatta s’est accompli tragiquement à Tombouctou en 1944. Elle y avait été condamnée à purger une peine d’internement de dix ans ; elle n’a pas tenu un an, victime du scorbut. A Tombouctou, la mémoire locale n’a pas gardé d’elle beaucoup de souvenirs . Par contre, au Sénégal, le débat sur le rapatriement de ses restes est encore d’actualité dans un contexte où l’engagement mémoriel toise la lecture politique.
On en sait beaucoup sur Gbéhanzin , Samori, Chérif Hamahoullah, tous capturés et brandis comme des fauves de foire avant d’être déportés dans des territoires aux conditions climatiques rudes ; en Martinique, en Guinée, en Côte d’Ivoire, en Mauritanie, au Gabon, à Madagascar, au Soudan français,… S’y ajoute le flot d’assignation à l’intérieur de chacun des territoires colonisés par la France, la « grande nation des droits de l’Homme ». C’était l’époque des « camps d’internement », des « camps d’enfermement administratif » et même des « camps de concentration » sous les tropiques, dans l’ombre de la deuxième guerre mondiale !
Aline Sitoë Diatta, elle, a été « affectée » au Soudan français. D’armes, elle n’avait que son intelligence ! De munitions, elle n’avait que son charisme, et son verbe ! Elle n’a pas été jugée par un tribunal, car l’administration n’a jamais pu réunir contre elle des preuves. Elle a cependant été condamnée à « internement administratif à titre préventif » parce que son engagement en faveur de l’autonomie et de la renaissance de son peuple dérangeait. Mue par une force intérieure propre à l’univers animiste des diolas de la Casamance, Aline était tout simplement un leader. Elle avait des pouvoirs mystiques.
Le Lieutenant-Colonel Sajous, Commandant du cercle de Ziguinchor, à l’époque des faits, donne un portrait de Aline en ces termes : « Servie par le prestige d'avoir procuré aux Diolas un hivernage très pluvieux gage d'une excellente récolte de riz et succédant à une année 1941 sèche, elle prescrivait à son entourage de féticheurs de ne pas obéir aux Blancs, de leur refuser les hommes pour le service militaire, de ne pas accepter les achats obligatoires de paddy, de ne pas entretenir les routes » (Archives d'outre-mer d' Aixen-Provence, 14 MI 1835 2G 42, Rapport politique du Sénégal). Ce court extrait résume la volonté du colonisateur d’en finir avec elle. Ces propos seront confortés par Christian Roche, un historien, le dernier proviseur français du lycée de Ziguinchor, dans un article intitulé « Chronique casamançaise.
Le cercle de Ziguinchor au Sénégal pendant la guerre de 1939-1945 » ( Revue des Outre- Mères, revue d’histoire, 1986) . D’après Roche, parce que justement Aline avait une aura et un discours nationaliste, qui débouchait sur une sorte de subversion, le Lieutenant-Colonel Sajous a décidé « de frapper les imaginations ». Pour le militaire français, Aline Sitoé pouvait être considérée comme « l'inspiratrice des troubles » ayant secoué la Casamance. Cette déduction était suffisante pour justifier qu’il se rende en mission dans la zone d’évolution de Aline. Sajous est d’une grande barbarie. Il tue, frappe et menace de mettre le feu à tous les villages. Pour couper court à cette barbarie qui s’abattait sur des innocents, Aline a préféré se rendre. Roche précise que cet évènement a lieu le 31 janvier vers midi. « … la jeune prophétesse, appuyée sur des cannes en raison d'une infirmité congénitale, vint se livrer aux Français afin d'éviter toute effusion de sang », rapporte l’historien. Mais Sajous n’est pas content. Il veut humilier la nationaliste et la gifle ; ce qui ne passe pas .
Captive désormais, elle prend la direction de Ziguinchor en même temps que certains de ses proches, entre 20 et 23 personnes. Elle sera condamnée à la déportation. Dans un premier temps, elle est à Kayes. Elle finira par Tombouctou. L’historien sénégalais Papis Comakha Fall qui a travaillé sur les mêmes faits « Automne-hiver 2020 » (page 19, n° 9-10 ), insiste sur le caractère pacifique de la lutte engagée par Aline Sitoë Diatta. Malgré tout, l’armée française avait décidé de la réduire en silence avec la consigne suivante : « faire respecter les ordres, arrêter les rebelles et mettre fin par la force, à toute tentative de rébellion jusqu’à la soumission complète ». (Télégramme lettre n° 31 adressée au gouverneur général de l’AOF, Saint Louis, 22 janvier 1943). Dès lors, les mobiles ne devaient plus être compliqués. Ils seront condensés en trois points : « mensonges, escroquerie et rébellion ». Pour Roche, Aline a été condamnée « administrativement », parce qu’elle tenait un « message religieux qui préconisait un retour au riz rouge, au lieu du riz blanc recommandé par les Français, par sa prédiction que les Blancs partiraient un jour… . ».
La condamnation devenait possible du seul fait de l’application du décret colonial du 15 novembre 1924, une des illustrations du régime de l’indigénat. La volonté qui sous-tendait l’invocation de ce texte qui autorisait tous les abus était qu’ « il importe au plus haut point pour le retour de la tranquillité dans le pays que la visionnaire Aline Sitoë Diatta et ses adeptes soient écartés pour longtemps des lieux où ils ont exercé leur emprise ». ( Rapport d’ensemble tendant à faire interner la dame de Kabrousse, Aline Sitoë Diatta et ses principaux adeptes, 1943). L’autorité coloniale parle de la « rebellion d’Effok et des villages environnants qui croient, à la lettre, aux promesses que ( Aline) leur avaient faites » ( Archives Nationales du Sénégal, Rapport d’interrogatoire du 15 mars 1943). Aline Sitoë est donc coupable. Sur sa condamnation-même , nous n’avons pas trouvé meilleure source que Papis Fall. Il écrit que Aline Sitoë a été condamnée le 15 juin 1943, par un Arrêté général du Gouverneur. Le prononcé de l’acte admnistratif précise qu’il s’agit d’une peine de « dix ans de réclusion à passer dans le cercle de Kayes ». ( procès verbal d’interrogatoire du 15 mars 1943). On retrouve donc la trace de Aline à Kayes, mais pour quelques temps seulement.
L’administration a soudainement pris la décision de durcir les conditions de détention de la prisonnière en l’envoyant à Tombouctou. Le 27 août 1943, est pris l’arrêté qui fixe désormais son lieu de détention à Tombouctou. ( Histoire d’Aline Sitoë : mourir à Tombouctou, Soleil, mardi 11 octobre 1983, p.2). On sait maintenant que le « voyage » de Aline a été préparé à partir de Kayes. De Kayes, elle a embarqué dans un train pour Bamako et de Bamako à Koulikoro, le terminus du « Dakar-Niger » . De Koulikoro, elle a pris un bateau pour Tombouctou. Pour bien comprendre ce qui est arrivé à Aline Sitoë Diatta, il faut se placer dans le contexte de la deuxième guerre mondiale ; une guerre qui a ébranlé la France, dans ses fondements. En un quart de tour, Hitler a occupé Paris.
La France est divisée entre ceux qui pensaient qu’il fallait collaborer avec l’occupant nazi (Vichy, Pétain et consorts) et ceux qui appelaient à la résistance ( De Gaulle et alliés). La défaite de la France a eu un écho énorme dans les colonies. Mais la « puissance » ne voulait pas montrer de faiblesse. Les administrateurs fidèles à Vichy vont s’évertuer à briser toute forme de résistance locale. C’est dans ce contexte qu’il faut situer les évènements qui vont placer au devant de la scène Aline Diatta et Chérif Hamaoullah, entre 1941 et 1943. Voilà, pourquoi Aline a été mise aux arrêts et déportée à Tombouctou. La symbolique est forte. Aline Sitoë provient d’un milieu fondamentalement animiste. La condamner et l’interner à Tombouctou, une ville pieuse musulmane, était un autre supplice. Les colonisateurs ont apparemment vite réussi leur besogne. La résistante vivra à peine un an.
LA POLEMIQUE ET LA RECUPERATION
Le rapatriement des restes de Aline Sitoë est toujours de haute importance politique et stratégique au Sénégal. La question avait été soulevée depuis, sous le Président Senghor, dans la ligne de mire de l’indépendance du pays en 1960. Sans succès. Le 15 décembre 2011, une décision du Conseil des ministres du Sénégal s’est emparée du sujet. On y lit que : « Le Chef de l'Etat a, …, tenu à faire une déclaration solennelle sur sa volonté de faire rapatrier les restes de l'héroïne nationale Aline Sitoë DIATTA, très jeune résistante, enlevée puis déportée à Tombouctou au Mali où elle est décédée et enterrée dans un petit cimetière ….. Il a déjà obtenu l'autorisation du Président du Mali pour un éventuel rapatriement des restes d'Aline Sitoë DIATTA.
A cet effet, le Chef de l'Etat a instruit le Conseil de mettre en place une Commission, présidée par le Dr Christian Sina DIATTA et composée d'historiens, de chercheurs et de cadres casamançais, qui devra, suivant ses instructions, se rapprocher des autorités coutumières et religieuses de la Basse - Casamance, notamment, le Roi d'Oussouye et les autorités de Cabrousse, afin de solliciter leur avis. En cas d'avis contraire, le Président de la République a indiqué que le Sénégal demandera au Mali une concession pour y édifier un symbole digne du rang de notre héroïne nationale. » (Communiqué du conseil des ministres du Sénégal, 15 décembre 2011). Depuis, plus rien, jusqu’en 2019. Cette année-là, le militant des droits de l’homme, Alioune Tine a « reveillé » le dossier de Aline Sitoë. Il venait d’effectuer une mission à Tombouctou ; mission au cours de laquelle il a pris certaines informations.
Tine a placé son plaidoyer au plus haut niveau politique en interpellant directement le Président Macky Sall et Abdoulaye Baldé, le maire de Ziguinchor. Que dit Tine ? « Nous demandons solennellement au Président de la République Macky Sall et le maire de Ziguinchor Abdoulaye Balde de prendre toutes les initiatives diplomatiques opportunes auprès de leurs homologues maliens pour que le corps de Aline Sitoë Diatta soit rapatrié à Cabrousse auprès des siens », a-t-il lancé, sur sa page électronique. « Le Sénégal doit absolument promouvoir la mémoire de cette héroïne qui a été déportée comme d'autres résistants africains au colonialisme, comme Samory Touré, Serigne Cheikh Bamba Mbacké. », a-t-il ajouté. Ses arguments, il les tire encore de l’histoire, car « ne pas honorer la mémoire de Aline Sitoë, c'est comme la punir une deuxième fois après sa déportation, en confinant sa tombe dans un anonymat infamant.'' !
Ainsi donc, Alioune Tine entendait réussir une grande « mobilisation de l'opinion pour rapatrier au Sénégal la dépouille de l'héroïne Aline Sitoë Diatta enterrée de façon anonyme au milieu de nulle part à Tombouctou » ! Alioune Tine donne des informations capitales de façon pathétique. Il écrit : « Elle a été enterrée devant sa maison, juste devant le lit d'une rivière asséchée, pratiquement seule au monde ». « Les inscriptions en arabe sur sa tombe ont été effacées par les groupes armés djihadistes. La tombe est gardée par une famille musulmane très pieuse…. ». Il affirme avoir pu se recueillir sur la tombe
…. LES NECESSAIRES RECOUPEMENTS
Sur ce chapitre, il convient de relativiser le cri de coeur de Aliou Tine, car les faits se présentent autrement à Tombouctou. Tine et les autres sources, dont certaines sont encore vivantes, ne sont pas concordantes sur la matérialité des faits se rapportant à la mort de Aline Sitoë Diatta. Tine s’est, peut-être recueilli sur une tombe qui n’était pas celle de la grande dame de Casamance. Papis Fall reste toujours notre principale source d’information. Il est d’une grande précision dans le déroulement des faits qu’il écrit, que Aline a été placée dans « le camp des internés ». Aujourd’hui, cette place est occupée par l’école fondamentale qui porte le nom de « Bahadou Boubacar ».
Saloum Ould Elhaj, un instituteur et un historien de Tombouctou, d’une grande réputation confirme ces propos. Il nous a précisé, au cours d’une conversation téléphonique, que l’école « Bahadou Ben Boubacar » dont il s’agit est l’ancienne « école nomade » de Tombouctou ; école qui a connu des enseignants illustres comme Modibo Kéïta, le futur président de la République du Mali. Dans le camp des internés, rapporte Fall, Aline sera mise à l’isolement. Elle qui vient de la forêt va manquer de fruits. Sa santé ne va pas tarder à se dégrader. Elle est transférée au dispensaire local où elle va rendre l’âme, le 22 mai 1944. Elle a souffert du scorbut, une avitaminose sévère. La date du 22 mai est aussi celle qui a été communiquée, dans un rapport, par le président Abdou Diouf, sur la base d’une enquête menée à Tombouctou en 1989. Cependant, Jean Girard qui a travaillé de façon indépendante sur le même sujet ( « Genèse du pouvoir charismatique en Basse Casamance (Sénégal) », (Institut fondamental d'Afrique noire », (1969) avance une autre date qui se situerait en 1946. Mamadou Nkruma Sané, un des leaders du mouvement indépendantiste casamançais ne retient pas lui aussi la date du 22 mai, comme celle de la mort de Aline. Il penche pour 1945, car , soutient-il, à cette date, il dispose d’informations , notamment un rapport médical qui recommandait à l’administration coloniale de libérer Aline et son mari.
Aline, dit Sané, n’était même pas morte. Ses assurances, les voici : « Je peux vous confirmer qu’elle est vivante quelque part puisque son mari qui est plus âgé qu’elle n’est disparu qu’aux environs de 1998. La reine avait été arrêtée les 28-29 janvier 1943. Elle n’avait que 23 ans. En plus, elle n’a jamais été déclarée morte par ceux qui l’ont arrêtée et l’ont incarcérée à Tombouctou. C’està-dire l’autorité coloniale de l’époque. C’est cette même autorité coloniale qui a produit le document que je mets à votre disposition. Lequel document me dit qu’elle a été libérée vivante avec son mari et le reste des Casamançais qui étaient emprisonnés avec elle à Saint-Louis, Matam, Podor et Kayes. C’est elle seule qui n’a pas pu regagner sa terre natale.
Par contre son mari est rentré. Vous verrez le décret colonial qui avait motivé son arrestation et le second décret qui avait donné l’autorisation de la libération des détenus politiques casamançais arrêtés pendant la période coloniale. » ( Wal fadjiri, 2007, repris sur le site du Soleil, 26 décembre 2007). Sur la mort même de Aline Sitoë Diatta, Saloum Ould Elhadj est catégorique. Il parle de la consignation de ce décès dans le registre de la mairie de Tombouctou, document aujourd’hui malheureusement disparu depuis l’entrée barbare des djihadistes dans la ville en 2012. Saloum Ould El Hadj et plusieurs autres sources qui ont travaillé sur l’identification de la tombe de Aline Sitoë sont formels.
Aline repose, non pas au bord d’un quelconque ruisseau, mais bien au cimetière qui porte le nom de Sidi El Ouaffi Araouani, sis à Sarey Keyna, à quelques pas seulement du dispensaire où a été constaté le décès de la « dame de Kabrousse ». Du reste, se demande Saloum Ould Elhadj : « pourquoi l’enterrer au bord d’un ruisseau alors qu’il y a un cimetiere à moins de cent mètres ? » Saloum Ould Elhaj a les preuves de son affirmation en la personne de Gobi, à l’époque, Maçon du cercle de Tombouctou. C’est à ce titre, qu’à l’aide de quelques prisonniers, il a procédé à l’inhumation du corps. Cette version locale est crédible. Elle détruit littéralement les assertions de Alioune Tine qui dans son plaidoyer, affirme que « Aline a été enterrée devant sa maison, juste devant le lit d'une rivière asséchée, pratiquement seule au monde.
Les inscriptions en arabe sur sa tombe ont été effacées par les groupes armés djihadistes.La tombe est gardée par une famille musulmane tres pieuse qui nous a révélé que Aline Sitoé Diatta est considérée comme une sainte dans la ville aux 333 saints qu'est Tombuctou ». Outre Saloum Ould Elhadj, nous avons également pris contact avec Modibo Sidibé, un enseignant natif de Tombouctou. Modibo Sidibé qui a effectué de solides études en histoire est diplômé de l’Ecole Normale Supérieure de Bamako, promotion 1985. Il est très engagé dans la vie de la communauté. Au cours d’une entretien téléphonique, il nous a donné une confirmation irréfutable de l’existence d’une tombe au nom de Aline Sitoë Diatta à Sareykeyna. Au cours d’une visite, il a été surpris de constater qu’une stèle avait été posée sur un emplacement qui jouxtait une des tombes qu’il était venu visiter dans le cimetière cité.
La stèle était récente. Donc, Aline repose bien à Tombouctou et non « au mileu de nulle part ». L’épitaphe dit ceci : « Ici repose Ainsétou Assétou, Aline Sitoé Diatta, Décédée 29 Mai 1944 à Tombouctou ». Bien sûr que cette annotation induit de nouvelles interrogations. La première est relative au nom « Ainsétou Assétou ». Est-ce le nom par lequel, la résistante a été adoptée à Tombouctou ? Il y a une sorte d’homophonie qui peut soutenir cette hypothèse. La deuxième porte sur la date du décès de la personne. L’épitaphe parle du 29 mai, alors que les documents évoqués avant retiennent la date du 22 mai 1944. C’est dire que la confusion n’est pas encore à son terme. Il reste que la jeunesse de Tombouctou ne sait quasiment pas qui a été Aline Sitoë Diatta, qu’est ce qui l’a conduit ici et comment elle est passée dans la postérité mémorielle de son pays.
Au Sénégal, plusieurs infrastructures porte son nom : des écoles, des stades, une résidence universitaire, le ferry qui relie Dakar à Ziguinchor,….
Le sens de son combat doit être entretenu et évoqué dans la mémoire, car plus que la Casamance et le Sénégal, Aline est une combattante de la liberté pour l’Afrique. Elle ne se battait pas pour les femmes, mais pour son peuple. Il ne faut jamais perdre de vue qu’elle a été une victime, elle aussi, des partisans de Vichy. Elle est une preuve de la négation des droits de l’homme, tout court. La ville de Tombouctou pourrait ériger un monument en la mémoire de cette héroïne. Ne s’agit- il pas ici aussi d’un autre bien culturel ? Cela, au nom de la légendaire fraternité qui lie Tombouctou à la grande communauté sénégalaise, bien au-delà de la colonisation française. En témoignent la broderie, la musique, les arts culinaires, les échanges religieux…
*Paru dans L’Essor, le Quotidien national d’information du Mali, « Supplément culturel », du 12 mars 2021
DOCUMENTS CONSULTÉS
Archives d'outre-mer d' Aix-en-Provence, 14 MI 1835 2G 42, Rapport politique du Sénégal Archives Nationales du Sénégal, Rapport d’interrogatoire du 15 mars 1943 Christian Roche, Chronique casamançaise. Le cercle de Ziguinchor au Sénégal pendant la guerre de 1939-1945, Outre- Mères, revue d’histoire, 1986 Communiqué du conseil des ministres du Sénégal, 15 décembre 2011 Jean Girard, intitulé : Genèse du pouvoir charismatique en Basse Casamance (Sénégal), 'Institut fondamental d'Afrique noire (Ifan), 1969 Le Soleil , Histoire d’Aline Sitoe : mourir à Tombouctou, , mardi 11 octobre 1983, p.2 Papis Comakha Fall, « Automne-hiver 2020 » (page 19, n° 9-10) Télégramme lettre n° 31 adressée au gouverneur général de l’AOF, Saint Louis, 22 janvier 1943
LE BAL DEVOILE LE BALLON OFFICIEL DE LA SAISON INAUGURALE
La Basketball Africa League (BAL) a dévoilé vendredi 23 avril le ballon de match officiel qui sera utilisé lors de sa saison historique et inaugurale, dont le coup d’envoi est prévu le 16 mai à la Kigali Arena, à Kigali, Rwanda
Créée avec le soutien de la FIBA et de la NBA et présentée comme une vitrine offerte aux joueurs d’élite africaine, la Basketball Africa League (BAL) présente ses nouveaux atouts. En prélude à la saison inaugurale qui se déroulera du 16 au 30 mai à Kigali, au Rwanda, le bureau régional Afrique de la FIBA organisateur de l'événement a dévoilé le ballon de match officiel qui intègre la toute dernière technologie de fabrication de Wilson et présente des graphismes uniques spécialement conçus pour la BAL.
La Basketball Africa League (BAL)a dévoilé hier, vendredi 23 avril le ballon de match officiel qui sera utilisé lors de sa saison historique et inaugurale, dont le coup d’envoi est prévu le 16 mai à la Kigali Arena, à Kigali, Rwanda. Le ballon officiel, indique le communiqué reçu a été conçu spécialement pour la BAL et arbore le logo principal de la ligue ainsi que sa référence sur les réseaux sociaux (@theBAL).
Le logo secondaire de la ligue, qui représente le continent accompagné du slogan «Inspire, Empower, Elevate», figure lui aussi sur le ballon. Entièrement fabriqué en cuir composite, le ballon, précise-t-il, bénéficie de la toute dernière technologie Evo NXT de Wilson, qui garantit une adhérence améliorée, un toucher souple et une humidité réduite. «Nous sommes très heureux de collaborer avec un leader mondial comme Wilson et de dévoiler le ballon de match officiel de la Basketball Africa League avant sa saison inaugurale», a déclaré Amadou Gallo Fall, Président de la BAL. «La riche histoire de Wilson dans le monde du basketball, couplée à ses innovations actuelles, nous aideront à hisser la BAL parmi les meilleures ligues professionnelles de basketball du monde», a-t-il souligné.
Chef du bureau régional Afrique de la FIBA, le président Fall déjà rappelé que la première édition de cette compétition créée avec le soutien de la FIBA et de la NBA va offrir «une vitrine aux joueurs d’élite de tout le continent pour qu’ils puissent mettre en valeur leur talent, inspirer les fans de tous âges et utiliser le basket comme un moteur de croissance économique en Afrique», soutient-il. «Notre passion et notre engagement pour les joueurs et le basket sont ancrés dans notre ADN», a déclaré Kevin Murphy, Directeur général Sports collectifs chez Wilson. «Nous sommes très heureux de participer à la saison inaugurale de la BAL et attendons avec intérêt ce partenariat qui fera grandir le jeu et dotera les athlètes et entraîneurs de solutions novatrices pour optimiser leurs performances » ajoute-t-il.
Douze équipes de douze pays prendront part à cette saison Inaugurale. Les champions nationaux dans leur pays Petro Luanda (Angola), de Zamalek (Égypte), de l'As Douanes (Sénégal), de Salé (Maroc) et Monastir (Tunisie) ont gagné le droit de participer à la saison inaugurale. Ils seront rejoints par les six autres équipes qui ont décroché leur participation lors des tournois qualificatifs. Il s'agit du GSP (Algérie), FAP (Cameroun), GN (Madagascar), Police (Mali), Ferroviario Maputo (Mozambique), Rivers Hoopers (Nigeria) et Patriots (Rwanda).