LA CROISADE D'UMARO SISSOCO EMBALO CONTRE LA DROGUE ET LA CORRUPTION EN GUINÉE-BISSAU
Homme de poigne connu pour son franc-parler, le chef de l’Etat prône la fermeté pour faire décoller un pays longtemps gangrené par l’instabilité politique et le narcotrafic
Le Monde Afrique |
Youenn Gourlay |
Publication 04/08/2021
Umaro Sissoco Embalo n’est pas du genre modeste. « Je n’ai aucun modèle, je n’admire personne », assure le président bissau-guinéen, tout de bazin vêtu, dans le confortable salon de sa résidence du quartier de la zone 7, à Bissau. En une heure d’entretien avec Le Monde Afrique, l’homme fort du pays, arrivé au pouvoir il y a un an et demi, n’a pourtant cessé de se comparer à ses homologues du monde entier… et notamment au Philippin Rodrigo Duterte, leader populiste qui s’est illustré depuis son élection, en 2016, par de graves violations des droits humains au nom de la lutte contre le trafic de drogue et de la défense de la sécurité nationale. « En trois mois, il a mis fin à de nombreuses pratiques institutionnalisées », préfère retenir Umaro Sissoco Embalo.
Connu pour son franc-parler et soucieux de s’afficher lui aussi comme un homme à poigne, cet ancien général de brigade dans les années 1990 se revendique tout simplement de « l’embaloïsme », qu’il résume ainsi : « ordre, discipline et développement ». Une recette qui doit permettre d’en finir avec l’instabilité permanente de ce pays de moins de 2 millions d’habitants qui a connu quatre coups d’Etat et seize tentatives de putsch depuis l’indépendance obtenue vis-à-vis du Portugal en 1974. « Il n’y a pas de petit Etat ni de petit président », assène Umaro Sissoco Embalo.
« La Guinée-Bissau ne sera plus le pays que vous avez connu, où n’importe qui fait n’importe quoi. C’est terminé, terminé ! », lançait-il à ses électeurs, le 29 décembre 2019, au soir de sa victoire surprise contre le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), la formation indépendantiste historique. Qualifié au second tour avec à peine 28 % des suffrages, le candidat du Madem-G15, un parti dissident du PAIGC, a su rassembler 18 partis de l’opposition et diverses personnalités politiques du pays pour l’emporter au terme d’une longue crise postélectorale.
« Je décide, les autres exécutent »
Toujours coiffé d’un keffieh rouge lors de la campagne, celui qui se définit comme « anti-système » malgré son passé de premier ministre (2016-2018) a séduit par sa jeunesse (47 ans à l’époque) et son ambition déclarée : la lutte contre la corruption structurelle qui ronge le pays. Selon Transparency International, en 2018, la Guinée-Bissau possédait l’un des secteurs publics les plus corrompus au monde. Au prétexte de vouloir combattre ce fléau, Umaro Sissoco Embalo a placé des caméras de surveillance « dans tous les quartiers de Bissau ». Comme à Singapour, une cité-Etat qui « a été changée par un seul homme », se plait-il à comparer, mentionnant sans le nommer Lee Kuan Yew, dirigeant légendaire et autocratique (1959-1990) de l’ancienne colonie britannique, qu’il transforma en une économie florissante.
Amateur de saillies médiatiques, cet ancien officier décrit la corruption comme un « Covid social » dont les deux « vaccins » seraient « la discipline et l’ordre ». Tout en s’empressant de préciser : « Je ne suis pas un dictateur ! Mais quand le chef est réglo, la société suit. » Il affirme ainsi avoir été à l’origine de l’emprisonnement, début mai, de l’ancien ministre de la santé Antonio Deuna, accusé de détournements de fonds. Qu’importe la séparation des pouvoirs : « Ici il n’y a qu’un seul chef : je décide, les autres exécutent. Il y a une concertation, mais je ne tolérerai jamais les trafiquants et les corrupteurs. Pendant le Covid, l’OMS [Organisation mondiale de la santé] a demandé de libérer des prisonniers : ceux qui sont restés derrière les barreaux étaient accusés de corruption, homicide volontaire et trafic ou consommation de drogue. Avec moi, ces gens-là n’auront pas de grâce présidentielle. »
AU-DELÀ DU DÉBAT SUR LES VIOLENCES SCOLAIRES, L’IMPÉRATIF DE REFONDER L’ÉCOLE AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Face aux nouvelles figures de la réussite sociale incarnées par les lutteurs, les politiciens, les chanteurs et les émigrés, l’école sénégalaise n’a plus de référent qui constituait sa suprématie identitaire comme productrice d’élites
Mon regard sur la récurrence des actes de violence dans nos établissements vise à relier la fabrique de la violence à l’école à l’analyse de la désintégration des instances de socialisation comme facteur de délinquance juvénile. Il rétablit les conséquences de la crise des sociabilités qui fonde la recrudescence de la violence à l’école. C’est ce type de raisonnements qui balise l’espace des analyses de la crise actuelle de l’école. Il s’agit d’une part de mettre en relief la fin de l’interdépendance des objectifs pédagogiques et des objectifs éducatifs dans le processus de formation et de pointer d’autre part, la crise du lien social dans les différents paliers de socialisation, dont l’espace familial, rattrapé par ses propres défaillances. Frappé par la précarité et déstructuré par des crises endogènes, l’espace familial de socialisation primaire a perdu sa fonction intégrative. Il est alors pertinent d’établir une signification entre dissociation familiale, atténuation du contrôle de la famille (avec l’émergence des réseaux sociaux), indiscipline et violence à l’école. L’école n’est pas un sanctuaire, un lieu coupé de la société, elle en est le microcosme. Il ne s’agit pas donc d’appréhender la question de la production de violences à l’école comme relevant uniquement des facteurs endogènes, mais bien au contraire de l’inscrire, comme le soutient Debarbieux, dans « une approche interactive qui fait système ».
Désintégration des instances de socialisation et creuset scolaire brisé : les sources de la délinquance juvénile
Pourquoi les élèves sont devenus violents dans nos établissements scolaires ? Du point de vue de l’analyse sociologique, on ne peut répondre à la question que par le détour d’une autre question : pourquoi la violence est devenue au Sénégal un phénomène sociétal ? Dans un de mes articles publiés, je signalais que l’analyse sociologique et historique de la société sénégalaise montre que la violence a ses bases dans une société fortement configurée par la culture de la violence à travers ses différents ressorts et formes d’action. Elle est une donnée structurelle dans un univers de vie confronté à la crise des sociabilités et à la défaillance de ces instances de socialisation et de reproduction sociale. La violence à l’école, la violence politique et la violence dans la rue au quotidien relèvent toutes de la même source matricielle que sont le délitement des liens sociaux et son corollaire, la crise des valeurs et du religieux. C’est pourquoi la récurrence des actes de violence dans nos établissements doit être comprise comme la conséquence de la crise des sociabilités due à la désintégration des instances de socialisation, en premier lieu l’instance de socialisation de base qu’est la famille.
Les facteurs explicatifs de la crise systémique sont à la fois endogènes à l’école dans sa situation fonctionnelle comme institution, mais ils sont allogènes à la crise de sociabilité à laquelle se trouve confrontée la société sénégalaise. C’est au niveau de la crise du lien social qu’il faut situer la crise des sociabilités qui a fini par perdre l’école. Elle est la matrice fondatrice de toutes les dérives constatées dans la construction d’un modèle comportemental positif dans nos établissements scolaires. La crise du lien social est synonyme de ce que les sociologues appellent la mort du social dans les évolutions sociétales actuelles. Elle est une crise des valeurs, une crise des modèles, des institutions, du politique, de la gouvernance, du religieux, dont les lieux de manifestations renvoient aux différents registres existentiels qui structurent l’espace de vie du sénégalais. Elle est aussi une crise de socialisation, une crise des âges et des attentes, en termes de rôle et de statut. Elle est enfin une crise des symboles et des espaces de vie que sont la famille, l’école, le quartier, la rue et les lieux de travail, bref les lieux de rencontres où s’impose le devoir de civilité.
L’école qui se donne à analyser est à l’image du miroir brisé, elle est celle des crises de sociabilités dans des univers familiaux, déconfigurés et aliénés par la perte des identités et des repères. La crise de l’école est une crise multiforme, les causes de défaillance du système éducatif sont nombreuses. De l’extraversion de ses curricula, en passant par la baisse de niveaux, toutes variables confondues - élèves, enseignants, administrateurs scolaires -, l’inadéquation de l’offre, aux crises endémiques ponctuées par des grèves cycliques, des violences récurrentes, notre système éducatif est confronté à une crise systémique. Il y a une autre crise qui rattrape l’école, c’est celle du référent qui dénie à l’école sa fonction d’intégration culturelle, du fait que l’école n’a plus le monopole de la transmission culturelle et des valeurs. Face aux nouvelles figures de la réussite sociale incarnées par les lutteurs, les politiciens, les chanteurs, les danseurs et les émigrés, l’école n’a plus de référent qui constituait sa suprématie identitaire comme productrice d’élites. Sa marginalité est consubstantielle au creuset scolaire brisé. Ce creuset scolaire brisé renvoie à la mort de l’intellectuel démiurge, au sens platonicien du terme, à la marginalisation de l’élite intellectuelle au profit de nouvelles élites incarnées par des figures politiques, maraboutiques, musicales, sportives (lutteurs, footballeurs) ou encore par les nouvelles stars d’une société qui tombe sous le charme de l’artificiel. Ces nouvelles figures de la réussite sociale ont relégué au second plan l’intellectuel. Tout se résume aujourd’hui à l’effondrement du système scolaire qui se traduit par la déviance des acteurs, l’inadéquation des contenus d’enseignement, les violences récurrentes, la chute de niveau, l’affaiblissement du prestige des enseignants, la crise d’autorité, la mise en concurrence de la culture scolaire et des cultures de masse (le symbolisme de la lutte, la musique, etc.). Aujourd’hui, on assiste au déclin de la fonction d’intégration culturelle du fait que l’école ne possède plus le monopole de la transmission culturelle et des valeurs. Elle est fortement concurrencée par les technologies de l’information et de la communication (télévision, internet, Facebook, réseaux sociaux, etc.) et les industries culturelles qui sont à l’origine de nouvelles stimulations culturelles porteuses de violence auxquelles sont exposés les élèves. Des recherches ont démontré que la prégnance des images violentes, véhiculées par les technologies de l’information (télévision, internet, Facebook, etc.), ont augmenté les facteurs de déviances et de violence à l’école.
Au demeurant, la déstabilisation de l’école s’explique par une crise multidimensionnelle, en rapport avec la crise du lien social. En soixante ans, l’école au Sénégal n’a pas réalisé le contrat de confiance avec ses acteurs, dans un contexte d’apprenance marqué par des échecs multiples. La massification qu’elle a subie, dans le bon sens comme dans le mauvais, en a fait un espace de rencontre de tous les enfants, venant des origines sociales diverses et formatés dans des habitus familiaux, pas forcément en phase avec l’habitus scolaire. Avec la massification, on a assisté à la violence d’un choc, celui d’un changement de paradigme sans que les nouveaux acteurs ne soient préparés à un changement de comportements, de modèles pédagogiques et de style managérial des établissements scolaires.
À propos de la violence à l’école, nous privilégions l’analyse qui met le focus sur les facteurs de cause. La violence scolaire se construit à l’école et en dehors. Plusieurs facteurs ressortent de l'explication que les théoriciens donnent de la violence en milieux scolaires. Nous mettons l’accent sur les déterminants objectifs de la violence à l'école qui se traduisent dans le paradigme transactionnel par les facteurs de risque, pour mieux comprendre la complexité de la violence scolaire comme fait sociologique et établir la dialectique qui la lie à la crise des sociabilités. Plutôt que de parler de causes, la littérature scientifique préfère parler de facteurs de risque qui, en se combinant, peuvent augmenter la probabilité de développement d’épisodes violents ou agressifs dans les espaces scolaires confrontés, de plus en plus, à une crise relationnelle entre élèves et enseignant. Rien n’est en soi cause de violence à l’école. Tout est question de combinaison de facteurs, de probabilité de comportements de déviance et de violence, chez l’apprenant, dans un contexte situé. Certes, la violence scolaire se fabrique dans la vie de certains établissements, car le champ scolaire fonctionne sur la base d’un équilibre qui, à tout moment, peut être rompu par un manque de communication, de dialogue, de transparence, de médiation, d’autorité, de cohérence, de rigueur dans le management des établissements. Mais, on retient aussi que la violence peut résulter de la distance sociale qui peut se produire dans les contextes relationnels de tensions et de conflits. Les acquis de la lutte syndicale a conduit à une erreur fatale, celle d’établir le critère de fonction de chef d’établissement à partir de l’ancienneté qui est loin d’être un critère efficient pour choisir un bon chef d’établissement, capable de gérer les crises et au mieux, de faire preuve de leadership situationnel qui anticipe sur les conflictualités. D’ailleurs, les erreurs de management dans nos établissements ont créé la distance entre administrés. Cette distance sociale vécue par les acteurs se traduit par la résistance, la réaction contre la ségrégation sociale et, au pire des cas, par le construit scolaire de la violence.
Daaréiser l’école par le référentiel de l’éducation à la tarbya
Il ne s’agit pas seulement de l’autorité de l’enseignant qui est remise en question, mais aussi celles des chefs d’établissement et de leurs chefs hiérarchiques. C’est toute la chaîne d’autorité qui est aujourd’hui fragilisée par une délinquance juvénile qui prend racine dans une société confrontée à une crise systémique. Dans cette situation : que faire ?
Il ne s’agit pas de changer seulement les programmes, mais de redéfinir les curricula, par la refondation de notre système éducatif. Dans un ouvrage collectif dirigé par le Professeur Jean Émile Charlier et auquel j’ai participé, j’ai un produit un chapitre où j’aborde cette question, en insistant sur ce que j’appelle faut-il « daaraéiser » l’école au même titre que la modernisation des daaras. Le sens de mon propos s’explique par le fait que notre système éducatif est dans une situation intrinsèquement ambiguë, celle d’appartenir à un État laïque qui gouverne des populations profondément religieuses, assujetties à un islam soufi, sous-tendue par la philosophie de la tarbya. C’est pour cette raison que le système éducatif est pris dans un étau, entre quatre lignes de clivages adoptées par les familles dans le choix des stratégies de socialisation de leurs enfants. Pour rappel, ces lignes de clivage sont le choix de l’éducation formelle, l’option exclusive pour l’enseignement arabo-islamique, l’hybridation des parcours d’apprentissage par le transit plus ou moins long par le daara avant l’entrée dans le système formel, la socialisation par l’apprentissage de métier.
L’école postcoloniale n’a pas opéré les ruptures reproductrices de modèles éducatifs, suffisamment articulés pour réconcilier dans le contexte sénégalais la diversité de ces choix familiaux d’éducation. Le débat sur la refondation de notre système éducatif devrait avoir comme axe dominant la réconciliation des modèles, par la construction d’un paradigme scolaire qui s’inspire des fondements philosophiques, socioculturels, religieux, idéologiques et politiques de la société sénégalaise. En réalité, la question des savoirs enseignés à l’école renvoie, avant tout, aux valeurs, par rapport à un idéal philosophique suspendu à un modèle humain. Le choix éducatif n’est pas neutre ; toute éducation est, par essence normative, et la question du pourquoi il faut éduquer repose sur le modèle humain et la conception du monde qui déterminent les valeurs et les connaissances à enseigner pour les besoins de l’apprenance pour une génération. Sous ce rapport, les curricula et les programmes d’un système éducatif ne sont pas perçus comme des réalités neutres, ils sont plutôt considérés comme des produits socialement construits, pour des préoccupations avouées ou inavouées.
Le modèle de la tarbya dans les daaras serait une valeur ajoutée à notre système pour restaurer l’éthique au cœur des apprentissages. Dans le contexte du Sénégal, l’enseignement arabo-islamique, en particulier l’enseignement des daaras, reste un vecteur des codes socioculturels qui détermine la philosophie sous-jacente à l’éducation islamique adossée à un islam soufi, fortement déterminée par la tarbya dont la finalité est de préparer le jeune talibé à devenir un bon citoyen. La philosophie de la tarbya, qui sous-tend l’enseignement dans les daaras, à savoir la formation spirituelle et morale du disciple jeune, est non seulement une préparation à la formation religieuse, mais elle incorpore dans la conscience de l’enfant une éthique qui la prédispose à une bonne insertion sociale, à la modération, à la patience, au respect d’autrui, à l’endurance, au respect du permis et de l’interdit. Cette philosophie est présente dans l’enseignement chrétien, fortement accroché aux valeurs éthiques et de bienfaisance. La signification équivoque du concept de modernisation des daaras devrait donc conduire à poser l’impératif de daaraésier l’école formelle pour combler le vide éducationnel dans notre système qui se traduit par la défaillance socialisante de l’école.
La nécessité d’inscrire nos priorités, en matière d’éducation, dans les grandes lignes retenues par la communauté internationale devrait-elle faire fi de la prise en compte de nos spécificités nationales ? Faut-il s’oublier au nom de la mondialisation ou faut-il inventer une façon d’être avec les autres tout, en sauvant notre propre identité de la dilution dans un universalisme ambiant ? Une école axiologiquement neutre et vide, en termes de valeurs, peut-elle générer des comportements positifs et stables ? Voilà des interrogations qui nous interpellent dans le cadre de la refondation de notre système éducatif. La réponse à toutes ces questions est que le modèle d’homme à former et les contenus d’apprentissage ne peuvent se passer, en dépit de la mondialité culturelle, d’un projet de société, adossé à une identité existentielle propre qui définirait nos modes d’agir individuel et collectif. Il nous faut relier l’école à notre identité, sans tourner le dos aux nouvelles normativités qui agitent le monde. L’objectif étant de dépasser la vue dichotomiste, diffamante entre éducation formelle et éducation non formelle. Il faut arriver à une fusion salutaire des deux offres, dans une perspective qui réconcilie le substrat socioculturel de notre société aux exigences de la modernité et de l’épistémè scientifique et technologique véhiculées par les apprentissages à l’école. Le référentiel asiatique, porteur d’espoir et producteur d’efficience, s’offre à nous comme un paradigme qui inspire. Il peut être un étai dans la refondation de notre système d’éducation.
Amadou Sarr Diop est sociologue, directeur du laboratoire Groupe Interdisciplinaire de Recherche sur l’Éducation et les Savoirs (GIRES) Université Cheikh Anta Diop.
LE «SIMB» DE MATAR BA, ABDOULAYE SOW ET AUGUSTIN SENGHOR
Au Sénégal, certains dirigeants se servent du football, qui les fait vivre et dont ils se servent pour s’enrichir, et ne servent malheureusement pas le sport-roi.
A l’image des piètres résultats de nos athlètes partis à Tokyo participer aux Jeux olympiques et qui ont tous été éliminés d’entrée, c’est-à-dire dès les phases éliminatoires, le football sénégalais court le risque de subir le même sort à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui débutera en janvier prochain au Cameroun.
Au Sénégal, certains dirigeants se servent du football, qui les fait vivre et dont ils se servent pour s’enrichir, et ne servent malheureusement pas le sport-roi. En effet, une petite minorité mue par des intérêts bassement matériels et financiers s’accroche de toutes ses griffes pour rester aux commandes du football, alors pourtant quelle présente un bilan négatif à tous points de vue. Ces dirigeants veulent tenir en otage notre sport de cœur et de passion en se réfugiant derrière le manteau d’avocats du président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor. Des présidents de ligues portent la candidature de celui qui est aussi le président de l’Us Gorée, signent des résolutions n’ayant aucune légalité ni légitimité ni dans le fond, ni dans la forme. Des présidents de ligues qui diabolisent un candidat ayant fait ses preuves dans le football en créant un centre, vitrine du football sénégalais, qui a produit Sadio Mané, Ismaïla Sarr etc…
Des présidents de ligue régionale de football qui ne s’intéressent au football que pour les voyages, les primes et perdiems. Et qui, en retour, n’ont rien développé depuis 12 ans. Tenez-vous bien, sur les 14 régions administratives de notre pays seules les 5 sont qualifiées pour la Ligue 1 à savoir Dakar, Thiès, Louga, Saint-Louis et Ziguinchor. Deux autres régions à savoir Diourbel et Fatick sont en ligue 2. Ce qui signifie que, sur les 14 ligues régionales, seuls sept sont dans la cartographie du football professionnel, les autres sont dans le foot amateur. Il s’agit des régions de Kédougou, Tambacounda, Sédhiou, Kolda, Kaffrine, Kaolack, Matam et Kaolack. Un football amateur dont le président n’est autre que le puissant ministre (eh oui, malgré son entrée au gouvernement, il n’a jamais voulu démissionner de son poste de dirigeant de la Fédération pour des raisons que l’on devine aisément !) Abdoulaye Sow. Ce directeur de campagne de Maître Augustin Senghor ne veut pas que son club, l’As Kaffrine, accède en Ligue 2, dans le championnat professionnel, car il risquerait de perdre sa place de vice-président de la fédération sénégalaise de football au profit d’un autre. Aujourd’hui, les dirigeants qui se cachent derrière un nébuleux « consensus » sont bien décidés à s’arcbouter et y rester le plus longtemps possible.
Opportunistes en diable, ils auraient dû jouer la carte de la démocratie plutôt que de jouer sur un consensus biaisé dès le départ pour des intérêts d’un candidat pouvoiriste, carriériste, président de fédération, maire, membre de l’Acnoa, premier vice-président à la CAF et j’en passe. la parodie de consensus que l’on veut nous vendre risque de créer une crise dans notre football car les dirigeants n’ont pas la lucidité, ou plutôt ne veulent pas avoir la lucidité inhérente au jeu en lui-même. Nombreuses sont les décisions qui ne prennent pas en compte la réalité des terrains. Et nombreuses sont les décisions qui oublient carrément que le football appartient à tout un peuple et non à une petite minorité de dirigeants qui ont été créé des clubs à des fins électoralistes.
Ces vautours qui survolent nos pelouses
Il urge de nettoyer les écuries d’Augias, de chasser les brebis galeuses qui veulent faire des instances fédérales du football une chasse gardée et qui, comme des hyènes affamées, sont toujours promptes à dévorer leurs proies. De vrais vautours qui survolent nos pelouses pour s’enrichir. Ce, avec la complicité et même la responsabilité du ministre des Sports, Matar Bâ, et son directeur de cabinet, Ibrahima Ndao, ce dernier étant à la retraite depuis trois ans. A défaut de veiller à la bonne marche du sport et d’instaurer la légalité et la légitimité, ces deux complices font preuve d’irresponsabilité au détriment des acteurs en favorisant leurs amis avec ils se partagent toujours les primes à coût de dizaines de millions de nos francs sur le dos du contribuable. Il est temps que le président Macky Sall siffle la fin de la récréation et envoie les vérificateurs fouiller le ministère des Sports et s’intéresse au patrimoine du ministre Matar Bâ. Le « simb » de Matar Bâ, Abdoulaye Sow et Augustin Senghor n’a pas encore révélé tous ses secrets.
Par Seybani SOUGOU
DOUDOU N’DIR PRESIDE LA CENA DANS L’ILLEGALITE TOTALE, DEPUIS LE 31 MAI 2021
La CENA est décrédibilisée car Doudou N’DIR préside l’institution dans l’illégalité totale depuis le 31 mai 2011.
« Un Président de la CENA dans l’illégalité totale ne peut ni superviser, ni contrôler des élections libres et transparentes » L’alinéa 3 de l’article L.6 de la loi n°2005- 07 du 11 mai 2005 portant création de la Commission électorale autonome dispose « En cas d’empêchement définitif ou de démission d’un membre de la CENA, il est pourvu à son remplacement par décret et par une personne appartenant à l’institution, l’association ou l’organisme dont il est issu ». L’alinéa 4 dudit article précise que « Le membre nommé pour remplacer un membre de la C.E.N.A, achève le mandat de celui-ci ».
Les dispositions combinées des alinéas 3 et 4 L’article L.6 de la loi de 2005 relative à la CENA prévoient en cas d’empêchement définitif ou de démission, qu’un membre soit nommé pour achever le mandat du membre « empêché définitivement ou démissionnaire ».
Achever un mandat signifie terminer le mandat d’un autre. Par décret n° 2005-517 du 1er juin 2005, Moustapha Touré, ancien magistrat a été nommé Président de la CENA. Le 26 novembre 2009, l’ex Président de la CENA Moustapha Touré a adressé une lettre au Président Abdoulaye Wade pour l’informer qu’il démissionnait de l’institution.
Nommé le 1er juin 2005, le mandat de Moustapha Touré, d’une durée de 6 ans, devait se terminer le 30 mai 2011, à minuit. Suite à sa démission, Doudou N’DIR a été nommé par décret n°2009-1431 en date du 24 décembre 2009.
L’article premier du décret de nomination de Doudou N’DIR est extrêmement clair ; « M. Doudou N’DIR, Magistrat à la retraite est nommé Président de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) en remplacement de M. Moustapha Touré, démissionnaire » - cf lien du Journal officiel : http://www.jo.gouv.sn/spip.php?article8032
Pour clarifier la situation, Doudou N’DIR n’a pas été nommé en 2009, Président de la CENA, pour une durée de 6 ans. Il a été nommé pour achever le mandat de Moustapha Touré qui expirait le 31 mai 2011. Or le mandat de Moustapha Touré, qui a débuté le 01 juin 2005 devait expirer le 31 mai 2011.
Par conséquent, Doudou N’DIR qui l’a remplacé devait quitter la CENA le 31 mai 2011 puisqu’il a été nommé uniquement pour achever le mandat d’un démissionnaire, comme le précise son décret de nomination ». Il faut insister sur le terme « achever » : terminer. Nous avons comparé la loi organique de 2016 relative au Conseil Constitutionnel et la loi de 2005 portant création de la CENA, sur le point concernant le membre nommé pour achever (terminer) le mandat d’un autre membre.
La loi de 2005 portant création de la CENA ne prévoit pas que celui qui termine le mandat d’un autre membre, soit à nouveau nommé pour 6 ans. Comparaison entre la Loi organique de 2016 du Conseil Constitutionnel et la Loi de 2005 portant création de la CENA
Article 5 de la loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016 (Conseil Constitutionnel)
« Le membre du Conseil nommé pour remplacer un membre du Conseil dont le poste est devenu vacant achève le mandat de celui-ci.
A l’expiration de ce mandat, il peut être nommé pour accomplir un mandat de six ans ».
Article L.6 de la loi n°2005-07 du 11 mai 2005 portant création de la CENA
« Le membre nommé pour remplacer un membre de la C.E.N.A, achève le mandat de celui-ci ». La différence est claire, nette et précise. L’article L.6 de la loi de 2005 portant création de la CENA ne prévoit pas qu’un membre qui termine le mandat d’un autre membre, puisse à nouveau, être nommé. Alors que pour le Conseil Constitutionnel, la loi (article 5 de la loi organique de 2016) précise clairement que le membre nommé pour terminer le mandat d’un autre membre, peut, à nouveau, être nommé.
Pour être plus clair, au niveau de la comparaison, prenons un exemple concret : Mme Aminata Ly Ndiaye, magistrat, a été nommée le 26 juillet 2021 membre du Conseil Constitutionnel pour terminer le mandat de la défunte Bousso DIAO FALL qui finit le 18 mai 2023.
A l’expiration du mandat de la défunte (18 mai 2023), Mme Aminata Ly N’Diaye pourra, à nouveau, être nommée pour un mandat de 6 ans. La loi prévoit cette possibilité pour le Conseil Constitutionnel, mais pas pour la CENA. Doudou N’DIR est maintenu illégalement à la tête de la CENA, depuis plus de 10 ans, une situation d’une extrême gravité. Il doit quitter l’institution dans les plus brefs délais. L’illégalité du maintien de Doudou N’DIR à la tête de la CENA est confirmée par le rapport final de la mission d’observation électorale de l’Union Européenne sur les élections présidentielles de 2019 au Sénégal. A la page 19 et 20 dudit rapport, il est écrit : La composition de la CENA Ses 12 membres sont nommés par le Président de la République pour une durée de 6 ans (renouvelables par tiers tous les 3 ans).
Le fait est cependant qu’au moins quatre des membres actuels seraient en place depuis plus de 6 ans. Le Président de la CENA est lui-même en poste depuis 2009. Cet état de fait est un facteur supplémentaire de dépendance des membres de la CENA vis-à-vis du pouvoir exécutif. …Certains membres de la CENA, parce qu’actuellement hors mandat, ne disposent plus du privilège de l’inamovibilité (durant leur mandat légal), élément protecteur de leur statut, leur révocation pouvant intervenir à tout moment et l’extension indéfinie de leur mandat les plaçant de fait dans une position de vulnérabilité incompatible avec l’autonomie qu’exige l’exercice de leurs fonctions.
Dans la note en bas de la page 19, l’Union européenne confirme que la CENA fonctionne dans l’illégalité totale, en ces termes : « Le premier renouvellement d’un tiers des membres a eu lieu en septembre 2011, puis en juillet 2015 (avec près de 10 mois de retard sur l’échéance légale). Un troisième renouvellement aurait dû intervenir en juillet 2018 mais cela n’a pas été le cas. Un nouveau membre a été nommé en octobre 2018 en remplacement d’un membre décédé.
Ancien ambassadeur à la retraite, ayant présidé en mai 2018 la Commission ad hoc chargée d’étudier les incidences de la révision constitutionnelle sur le Code électoral, il a succédé à un membre considéré comme le représentant de la société civile de sorte qu’actuellement, celle-ci n’est plus représentée au sein de la CENA ».
La nomination d’un nouveau Président de la CENA est un impératif (une exigence légale). Le Président de la CENA est hors la loi. Il ne peut ni présider la CENA lors des prochaines élections, ni contrôler, ni assurer la régularité, la transparence, et la sincérité des scrutins. Il en est de même pour les membres de la CENA dont le mandat a expiré.
La CENA est décrédibilisée car Doudou N’DIR préside l’institution dans l’illégalité totale depuis le 31 mai 2011. Les prochaines élections ne peuvent en aucun cas se tenir au Sénégal, avec Doudou N’DIR, à la tête de la CENA. Un à un, les institutions s’effondrent ; après le Conseil Constitutionnel, c’est la CENA, dont la composition est irrégulière et qui fonctionne dans l’illégalité totale. Sous Macky Sall, le chaos institutionnel atteint des sommets : le Sénégal est devenu un état délinquant.
Par Mame Thierno Dieng
COVID-19, DE LA NECESSITE DE BIEN PRESCRIRE
Fort d’un engagement républicain et citoyen dans la lutte contre la Covid-19, le Professeur Mame Thierno Dieng a préféré « Le Témoin » pour une Tribune aux allures d’un excellent cours magistral.
Fort d’un engagement républicain et citoyen dans la lutte contre la Covid-19, le Professeur Mame Thierno Dieng a préféré « Le Témoin » pour une Tribune aux allures d’un excellent cours magistral.
Car il rappelle aux personnels soignants ou traitants les règles de bonne prescription des médicaments :
« Je rappelle que la covid19 est une maladie virale donc pas du tout justiciable d’une antibiothérapie qui, par définition, s’adresse aux maladies bactériennes. Ainsi donc, les antibiotiques que l’on prescrit aux malades de la covid19 sont, non pas pour le virus, mais pour les surinfections bactériennes bien classiques dans toutes les infections virales des voies respiratoires. Comme on sait que ces surinfections sont le fait des staphylocoques et/ou des germes intracellulaires, on prescrit volontiers des macrolides ou apparentés pour ces cas.
Le choix de l’azithromycine est motivé par son efficacité, sa très bonne concentration intracellulaire et sa courte durée (3 jours) de prise qui en améliore la compliance. L’azithromycine ne peut pas être le traitement du virus mais de la surinfection bactérienne. Aucune leçon de maladie infectieuse n’enseigne la prescription d’un antibiotique pour une maladie virale non compliquée d’une surinfection bactérienne dont on a fait la preuve par des moyens appropriés. C’est aussi délirant et très dangereux de prescrire l’antiparasite et photoprotecteur qu’est l’hydroxychloroquine dans une maladie virale; ce d’autant que sa longue utilisation dans beaucoup de maladies dermatologiques en fait découvrir les graves et mortelles torsades de pointe que tous les cardiologues connaissent bien. Il est établi que beaucoup de vieux malades de la covid19 sont morts, non pas de leur infection, mais d’une torsade de pointe imputable à la prise d’hydroxychloroquine.
Les scientifiques qui étaient les farouches défenseurs de cette molécule dans la covid19 ont, indubitablement, eu un comportement antiscientifique. Les innombrables canaux de communication et l’influence de la presse dans le contexte actuel ne doivent pas nous faire oublier les règles qui doivent sous-tendre les bonnes prescriptions médicales qui sont celles qui se basent, non pas sur les opinions des «experts», mais sur des faits prouvés par une bonne méthodologie. C’est le principe de «evidence based medecine» des anglo-saxons que les francophones traduisent, très infidèlement, par la médecine basée sur le niveau de preuves. Le respect d’une démarche scientifique rigoureuse Ce ne sont ni la discipline, ni l’instrumentation qui font la bonne science mais c’est la démarche qui se base sur les faits qui donne à la science toute sa noblesse et sa puissance. Poincaré précise qu’on « fait de la science avec les faits comme on construit une maison avec des pierres, mais une accumulation des faits n’est pas plus une science qu’un tas de pierres n’est une maison. C’est la façon d’agencer les pierres qui fait la maison et celle des faits, la science ».
La bonne pratique clinique est une démarche scientifique rigoureuse que nous nous devons de respecter pour la sécurité exclusive de nos semblables victimes d’une quelconque maladie. La cacophonie entendue dans la covid19 nous appelle à cette indispensable introspection qui doit guider nos décisions sur nos malades. Albert Camus : « mal nommer la chose, c’est ajouter aux malheurs du monde et ne pas les nommer, c’est nier l’humanité.» On a rarement bien nommé les choses dans la covid19 et on a beaucoup ajouté aux malheurs du monde actuel. Amitiés à tous ! »
M. MAMADOU BA SE LAVE A GRANDE EAU ET RETABLIT LA VERITE DES FAITS
Dans le bras de fer épique qui oppose Mamadou Diop « ISEG », propriétaire de l’Ecole supérieure d’entrepreneurship et de Gestion, à son ex-épouse Aïssatou Seydi sur fond de révélations scabreuses, il y a eu une innocente victime collatérale
Dans le bras de fer épique qui oppose Mamadou Diop « ISEG », propriétaire de l’Ecole supérieure d’entrepreneurship et de Gestion, à son ex-épouse Aïssatou Seydi sur fond de révélations scabreuses, il y a eu une innocente victime collatérale. Laquelle a été accusée par l’époux d’avoir été la complice de son ex- dans la spoliation — ou la tentative — dont il a été l’objet concernant la villa dont ils se disputent la propriété. Une villa sise Sicap Sacré-Cœur III.
Au lendemain de l’expulsion, finalement avortée, dont il avait été l’objet au lendemain de son emprisonnement pour une affaire de mœurs, « Diop ISEG » s’était répandu dans les médias pour accuser celle qui a été pendant plusieurs années sa plus proche collaboratrice puis sa douce moitié d’avoir usé de manœuvres pour mettre la main sur un bien immobilier lui appartenant car acquis partiellement avec les deniers de son Institut. L’affaire est d’ailleurs pendante devant les tribunaux où les encore époux multiplient les procédures en un feuilleton judiciaire qui tient en haleine l’opinion. Nul ne sait qui sortira vainqueur de ce bras de fer judiciaire mais ce n’est pas cela l’objet de cet article car nous estimons qu’aussi bien M. Mamadou Diop que Mme Aïssatou Seydi ont les moyens financiers et les arguments juridiques pour se défendre tout seuls comme des grands !
Le problème c’est qu’un honorable citoyen qui a blanchi sous le harnais du labeur acharné et de l’intégrité, un homme tranquille et sans histoire qui s’est toujours tué à la tâche et qui n’aspire plus, à 74 ans, qu’à un repos mérité, a été cité bien malgré lui dans une querelle dont l’un des mobiles, redoutables, est la jalousie d’une femme blessée. Cet homme vénérable dont on a tenté d’attenter à l’honneur a aussi donné à la Nation de brillants cadres parmi lesquels un, en particulier, doit faire la fierté de la Nation. Il s’agit d’un brillant ingénieur qui, en plus de son expertise, est aussi l’Imam de la première grande mosquée construite à Austin, à Texas, aux USA… Pour en revenir à Mamadou Diop « ISEG », il a prétendu que celle qui est encore son épouse — le divorce n’a pas été prononcé entre eux — en même temps que son bras droit a bénéficié de la « complicité » de M. Mamadou Bâ pour faire main basse sur « sa » villa.
Séjournant actuellement au Sénégal — il vit entre le Pays de l’Erable et ici —, M. Bâ a tenu à se laver des accusations fallacieuses portées contre lui et à rétablir la vérité des faits. Car, en tant que propriétaire du cabinet AGEPI, il a de tout temps été le bailleur de l’ISEG à laquelle il avait loué les sites abritant ses écoles. D’ailleurs, les propriétaires de l’établissement avaient tellement été contents de ses services qu’ils lui avaient décerné le titre de « Modèle de réussite exemplaire pour les diplômés de l’ISEG promotion 2008-2011 » (voir fac similé). Et pendant longtemps, c’est l’alors demoiselle Aïssatou Seydi qui venait régler les échéances de loyers, négocier des délais, voire solliciter des réductions sur les montants. Naturellement, elle a continué de le faire quand elle est devenue Mme Mamadou Diop c’est-à-dire lorsque le « al khayri » a été prononcé entre eux. S’agissant de la villa objet de la controverse, c’est aussi elle qui est toujours venue s’acquitter des mensualités au nom de l’ISEG. Jusqu’au jour où elle a demandé à M. Mamadou Ba de la leur vendre.
Après marchandage, le prix a été fixé à 150 millions de francs. Mme Diop a effectué le règlement en versant successivement sept chèques de l’ISEG d’un montant de 10 millions de francs chacun. Elle a complété les 80 millions restants par des versements en liquide. Le paiement des 150 millions devait se faire en 16 mois selon le contrat mais s’est étalé sur cinq ans, Me Bâ faisant preuve d’une patience remarquable. Après quoi, le deux parties se sont rendues par devant la notaire Me Bineta Thiam Diop, notaire à Pikine, où les formalités de vente relatives à la ville N° 9023 provenant du morcellement du TF N° 399/GR ex- TF N° 365 et ex-TF N° 21.926/DG ont été effectuées (voir fac similé).
La villa en question a une superficie de 486 mètres carrés. Un état des droits réels demandé par la même notaire, Me Bineta Thiam Diop, en date du 20 mai 2020, montre bien d’ailleurs que le bien immobilier en question appartient à Mme Aïssatou Seydi, née le…. à Dakar. Dans cette affaire, le seul rôle joué par M. Mamadou Bâ, c’est celui d’un propriétaire qui a cédé son bien immobilier. Pour le reste, encore une fois, les ex-époux Seydi n’ont qu’à se débrouiller entre eux ! Deux ans d’arriérés de loyers Mais si M. Mamadou Diop ISEG s’est épanché sur le contentieux l’opposant à son épouse à propos de cette villa N° 9023 de Sicap Sacré-Cœur III, il s’est curieusement gardé d’évoquer une autre affaire, bien réelle celle-là, l’opposant à M. Mamadou Bâ.
En effet, le cabinet de ce dernier, AGEPI, lui a loué une villa — portant le N° 8794 — sise à Sacré-Cœur. Ce pour un montant de 750.000 francs par mois. Preuve des bonnes relations qu’ont toujours entretenues les deux parties, cette villa était louée auparavant à 850.000 francs mois. Mais puisque M. Bâ ne pouvait rien refuser à Mamadou Diop, il lui a consenti une réduction de 100.000 francs. Cela fait 26 mois que M. Diop n’a pas versé le moindre loyer soit 18 millions de francs d’arriérés ! D’ailleurs, le propriétaire l’a traîné devant les tribunaux pour obtenir son expulsion.
Le 20 mars 2020, alors que M. Diop était en prison, M. Bâ lui avait adressé une lettre pour lui dire ce qui suit (voir fac similé) : « Suite à des vérifications relatives à la comptabilité du cabinet AGEPI, il apparaît, concernant la comptabilité de la villa N° 8794 Sacré-Cœur des arriérés de paiement de 750.000 francs/mois, nonobstant le mois en cours, soit 4.500.000 francs (Ndlr, ça, c’était seulement la situation au mois de mars 2020). Prenant toute la mesure de la situation difficile du moment, selon la presse, je souhaite qu’Allah le Tout Puissant vous aide à recouvrer votre liberté ainsi que toute votre capacité d’entreprendre. Cependant, de passage à Dakar pendant 8 jours en provenance du Canada, je voudrais savoir quel interlocuteur vous m’indiquerez pour pouvoir vous rendre visite et discuter de la conduite à tenir pour recouvrer cette créance ainsi que de l’avenir de ce contrat. Comme vous le savez, en tant que retraité et avec une santé délicate, je ne compte que sur ces revenus pour faire face aux nombreuses charges qui sont les miennes. Vous avez huit jours pour compter de la date de signature de cette lettre pour me marquer votre accord faute de quoi votre silence sera interprété comme un désistement. Signé : Mamadou Bâ ». A noter que M. Mamadou Diop n’a jamais répondu à ce courrier. Est-ce parce qu’il se trouvait en prison à ce moment-là qu’il ne l’a pas fait ?
Toujours est-il que le pauvre M. Mamadou Ba non seulement court en vain derrière 18 millions d’arriérés de loyers que lui doit M. Mamadou Diop « ISEG » mais encore désespère de récupérer la villa qu’il lui avait louée. Mais ce contentieux, bien réel, le propriétaire fondateur de l’Ecole supérieure d’entrepreneurship et de gestion (ESIG) oublie curieusement d’en parler lors de ses multiples sorties dans la presse. On se demande bien pourquoi d’ailleurs ! Cela dit, étant donné que même les guerres se terminent autour d’une table de négociations, M. Bâ espère que son « neveu » Mamadou Diop — le patron de l’ISEG lui avait été présenté par son oncle il y a un quart de siècle et ne l’a plus appelé depuis lors que « mon oncle » ou « mon père » — finira par venir trouver un gentlemen’s agreement avec lui…
PLUS DE 544 MILLIARDS DECAISSES ENTRE 2010 ET 2020
En termes de réalisation, note le document, la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (Der/fj) a comptabilisé plus de 105 000 bénéficiaires directs.
En dix ans, le Sénégal a injecté plus de 544 milliards de francs Cfa dans le domaine de la promotion de l’emploi des jeunes, pour la mise en œuvre de certains projets et structures d’accompagnement et de financement, selon le rapport sur le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes rendu public hier.
«Entre 2010 et 2020, plus de 544 milliards de francs Cfa ont été ordonnancés dans le domaine de la promotion de l’emploi des jeunes, pour la mise en œuvre de certains projets et structures d’accompagnement et de financement, a relevé le rapport sur le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes rendu public hier par le ministère de l’Economie, du plan et de la coopération. Plusieurs structures d’appui ont ainsi permis d’accompagner l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes.
En termes de réalisation, note le document, la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (Der/fj) a comptabilisé plus de 105 000 bénéficiaires directs. Le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) a enregistré plus de 40 700 emplois créés/consolidés.
Pour l’ l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida), le rapport note plus de 35 500 emplois créés. Le Fonds souverain des investissements stratégiques (Fonsis), plus de 3700 emplois créés ou conservés, le Fonds de financement pour la formation professionnelle (3Fpt), plus de 29 700 travailleurs/personnes et demandeurs individuels financés, l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (Anpej), plus de 16 000 jeunes insérés. S’agissant du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac), le document fait état de 11 domaines agricoles communautaires réalisés.
Et l’Agence de développement et d’encadrement des Petites et moyennes entreprises (Adepme) affiche dans son bilan plus de 1400 Pme appuyées. Malgré tous ces efforts consentis, la situation de l’emploi des jeunes demeure préoccupante au Sénégal. C’est ainsi que «le gouvernement s’est inscrit résolument, plus que par le passé, dans une perspective d’accélérer les efforts de développement pour permettre la création d’emplois massifs afin de résorber le chômage, en particulier chez les jeunes».
A cet égard, le président de la République a décidé de mettre en place le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes d’un coût global de l’ordre 450 milliards de francs Cfa sur la période 2021-2023. Ce programme, rappelle le rapport, «est le fruit de contributions des ministères sectoriels, de bonnes volontés issues de la Société civile, du secteur privé et des universitaires. Il a été enrichi par les consultations menées dans les 14 régions (Crd et Cdd), grâce au soutien de l’Administration et des collectivités territoriales, pour établir l’état actualisé des potentialités des terroirs et les contraintes d’accès à un emploi décent.
L’objectif de ce programme sera ainsi de créer des emplois et/ou d’améliorer les conditions à la création d’emplois, à court et moyen termes»