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15 mai 2025
POUR HOLLANDE, THIAROYE ÉTAIT UN MASSACRE
L'ancien président français rompt avec la version officielle d'une simple répression qui aurait mal tourné. Il reconnaît désormais que l'armée française a délibérément ouvert le feu à la mitrailleuse sur ces soldats africains
(SenePlus) - Dans une interview exclusive accordée à Radio France Internationale (RFI), François Hollande qualifie pour la première fois de "massacre" la tuerie perpétrée par l'armée française contre des tirailleurs africains le 1er décembre 1944 au camp militaire de Thiaroye, au Sénégal. Cette déclaration marque une évolution significative dans la reconnaissance officielle de ce drame colonial.
L'ancien président français, qui avait jusqu'alors parlé de "répression sanglante" lors de ses précédentes interventions en 2014, franchit désormais un pas décisif dans la qualification des événements. "C'est un massacre puisque ce n'est pas simplement une répression comme on en connaît dans des manifestations qui débordent. Là, il s'agit d'un massacre à la mitrailleuse", affirme-t-il sans ambiguïté dans l'entretien accordé à la journaliste Charlie Dupiot pour le podcast "Enquêtes africaines" de RFI.
Les faits remontent au 1er décembre 1944, lorsque des dizaines, voire des centaines de tirailleurs africains - Sénégalais, Maliens, Guinéens et Ivoiriens - furent exécutés par l'armée française. Ces soldats, qui avaient combattu sous l'uniforme français et avaient pour beaucoup été prisonniers pendant la Seconde Guerre mondiale, réclamaient simplement le paiement de leurs indemnités.
François Hollande rappelle le contexte : "C'est une répression sanglante parce qu'il y a un acte qui est celui d'une revendication, légitime d'ailleurs, des tirailleurs sénégalais qui demandent d'avoir le versement de leur solde. La manifestation dégénère et il y a une répression qui est sanglante."
Sur la question de la responsabilité, l'ancien chef d'État précise que la décision n'émanait pas nécessairement des plus hautes instances : "Ce n'est pas un ordre qui a été donné forcément en haut lieu, mais les chefs militaires sur place, ceux qui ont donné l'ordre, ont commis l'irréparable."
Cette reconnaissance historique intervient dans le cadre de la diffusion d'une nouvelle saison du podcast "Thiaroye, les tirailleurs sacrifiés" de RFI, dont le dernier épisode sera disponible le 6 décembre, quelques jours après les commémorations officielles du 1er décembre.
Cette déclaration de François Hollande constitue un tournant majeur dans la reconnaissance officielle de ce drame colonial, marquant une évolution significative du discours politique français sur cet épisode tragique de l'histoire franco-africaine.
LE DG DE LA SENELEC ENTENDU À LA SECTION DE RECHERCHES
L’affaire impliquant l’ancien ministre de l'énergie continue de susciter de nombreuses interrogations. Dans le cadre de l’enquête menée par la Section de recherches, Papa Toby Gaye, a été entendu pour des "renseignements simples".
L’affaire de l’ancien ministre Samuel Sarr n’a pas encore livré tous ses secrets. Dans le cadre de l’enquête de la Section de recherches, l’actuel Directeur général de la SENELEC, Papa Toby Gaye, a été entendu. Il a été auditionné pour “de simples renseignements en sa qualité de représentant de la SENELEC, actionnaire stratégique de West Africa Energy (WAE) avec 15% du projet”, selon le journal L’Observateur.
Suite à la plainte de Moustapha Ndiaye, Samuel Sarr a d’ailleurs été auditionné à deux reprises par les enquêteurs. La première fois le 14 novembre. “Accompagné de son avocat, Me Baboucar Cissé, il avait nié les accusations et promis de fournir des preuves [de son innocence”, rapporte le journal du Groupe futurs médias.
L’ancien ministre de l’Énergie reviendra à la Section de recherches le lendemain, à 15 heures, précise L’Observateur. Qui renseigne que «Samuel Sarr s’est présenté de nouveau, les documents promis à la main, espérant dissiper les charges qui pesaient sur lui”
Le Directeur général de WAE retrouvera les gendarmes-enquêteurs vendredi dernier. Mais cette fois-ci, il n’est pas reparti libre de leurs locaux le même jour comme les deux précédentes.
CAN HANDBALL 2024, LES LIONNES PRÊTES À CONQUÉRIR KINSHASA
Ce lundi 25 novembre 2024, l’équipe nationale féminine de handball du Sénégal quitte Dakar pour Kinshasa, en vue de participer à la 26ᵉ édition du Championnat d’Afrique des Nations (CAN) prévue du 27 novembre au 7 décembre.
Ce lundi 25 novembre 2024, l’équipe nationale féminine de handball du Sénégal quitte Dakar pour Kinshasa, en vue de participer à la 26ᵉ édition du Championnat d’Afrique des Nations (CAN) prévue du 27 novembre au 7 décembre. Avec une ambition renouvelée et une équipe rajeunie, les Lionnes espèrent marquer l’histoire de la compétition continentale.
Samedi dernier, les Lionnes ont reçu le drapeau national des mains de la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, lors d’une cérémonie officielle. Ce moment fort a galvanisé les joueuses et souligné les attentes du peuple sénégalais.
« La ministre a prononcé des mots forts et espère de nous un très bon résultat. Elle souhaite nous voir revenir à la maison avec la coupe », a confié Doungou Camara, nouvelle capitaine des Lionnes, qui succède à Awa Ndiaye, récemment retraitée de la scène internationale.
Sous la direction de leur nouvelle capitaine, Doungou Camara, évoluant à Stella Saint-Maur Handball en France, les Lionnes abordent cette CAN avec un mélange d’expérience et de jeunesse. Plusieurs jeunes joueuses, récemment réintégrées dans la sélection, viennent renforcer un effectif motivé. « Leur intégration s’est très bien déroulée. Il ne reste plus qu’à affiner quelques enclenchements pour affronter toutes les équipes qui se présenteront devant nous », a assuré la capitaine de 29 ans.
Logées dans la poule A, les Lionnes devront se mesurer à des adversaires redoutables tels que le Congo, l’Égypte, l’Algérie, le Cap-Vert et le Kenya. La poule B regroupe des nations de handball chevronnées, comme l’Angola, tenante du titre, la RD Congo, la Tunisie, la Guinée, le Cameroun et l’Ouganda.
Lors de la dernière édition de la CAN féminine de handball organisée à Dakar en 2022, les Lionnes avaient décroché une quatrième place, synonyme de qualification historique pour le Championnat du monde 2023, où elles avaient atteint le tour principal.
Fortes de cette expérience internationale, les Lionnes abordent cette CAN avec confiance et détermination : « Nous allons traiter toutes les équipes de la même manière. Plus la compétition avancera, plus nous élèverons notre jeu pour aller le plus loin possible dans le tournoi », a affirmé Doungou Camara.
LE REVEIL CITOYEN CONTRE LA COUPE ILLICITE DE BOIS
La coupe illicite de bois, grand accélérateur de la déforestation, est un fléau qui ravage les dernières réserves forestières de régions jusque-là considérées comme relativement boisées au Sénégal, dont celle de Tambacounda (est).
La coupe illicite de bois, grand accélérateur de la déforestation, est un fléau qui ravage les dernières réserves forestières de régions jusque-là considérées comme relativement boisées au Sénégal, dont celle de Tambacounda (est).
L’ampleur inédite de ce phénomène dans la partie orientale du pays suscite dépit et incompréhension, dans l’arrondissement de Missirah surtout.
Le massif forestier de Missirah se dégrade à mesure que la coupe abusive de bois s’intensifie et met en péril les derniers écosystèmes forestiers qui régulent au quotidien la vie des villages concernés.
Missirah est l’un des trois arrondissements du département de Tambacounda. Les communes de Dialacoto et Nettéboulou en font partie. La situation géographique de la commune du même nom, chef-lieu d’arrondissement, en fait une localité stratégique pour la préservation de l’environnement.
Située à une centaine de kilomètres du parc national du Niokolo-Koba, la commune de Missirah est un important réservoir de biodiversité et d’écosystèmes exceptionnels. Cela se voit surtout pendant l’hivernage, qui fait retrouver au paysage toute sa majesté, au grand bonheur du cheptel qui profite de la verdure et de la tendresse du tapis herbacé le long de la route nationale menant à Missirah.
Par une journée fortement ensoleillée, l’astre du jour, au plus haut dans le ciel, tape de ses rayons les plus ardents, alors que l’hivernage s’apprête à faire ses adieux. Les paysans, pour leur part, sont occupés par les derniers réglages des travaux champêtres.
Dans la maison de Mamadou Sylla, le silence règne en maître, seuls les échos de la ville et l’appel du muezzin à la prière de l’après-midi viennent perturber cette quiétude.
Assis sur un lit, chapelet à la main, le fonctionnaire à la retraite se redresse à l’arrivée du reporter de l’APS, venu s’enquérir de l’ampleur de la coupe de bois dans l’arrondissement de Missirah.
‘’C’est la déforestation totale de notre terroir’’, tranche Mamadou Sylla, s’exprimant au nom du chef de village, empêché.
‘’Actuellement, il n’y a plus d’espèces protégées ici. Les trafiquants coupent n’importe quel arbre’’, se plaint-il en présence d’autres membres de l’association Bassobé Niohon Déma, qui lutte contre la déforestation par la sensibilisation et le reboisement.
Selon Mamadou Sylla, les inconvénients de la déforestation commencent à se faire sentir avec la forte chaleur et la rareté des pluies.
‘’À cause de ce phénomène, notre rizière commence à sécher après la saison des pluies. C’est une conséquence directe [de la coupe illicite de bois], parce qu’avant que la déforestation ne s’intensifie, l’eau y restait douze mois sur douze. La rizière ne séchait jamais’’, se souvient-il.
Au fil de la discussion, le patriarche, en témoin privilégié des évènements et de la marche de son village, se lance dans une diatribe contre le ‘’laxisme’’ ayant conduit à cette dérive, sachant que jusque-là la coupe de bois pour sa transformation en bois de chauffe était bien réglementée.
Impunité ou complicité ?
‘’Pour la carbonisation c’était au début un secteur bien organisé par les services des eaux et forêts, qui avaient délimité des parcelles à exploiter et les espèces forestières à couper. Malheureusement, avec le temps et le relâchement, les gens n’ont plus respecté ces mesures et ont commencé à couper le bois partout et n’importe comment’’, se désole Mamadou Sylla.
‘’Il s’agissait, au départ, de bois mort. Finalement, les trafiquants ont inventé des techniques modernes qui consistent à couper les arbres en morceaux et à dire qu’il s’agit de bois mort’’, signale M. Sylla.
Certaines voix dénoncent une impunité, d’autres pointent une complicité.
Un silence, puis Mamadou Sylla esquisse un petit mouvement pour se réajuster dans son lit avant de laisser la parole à un membre de l’association Bassobé Niohon Déma, le président en l’occurrence. Chemise blanche assortie à un jean, Kéba Kadiakhé est un acteur majeur de la lutte contre la coupe illégale de bois et la déforestation à Missirah.
‘’Le trafic de bois est un phénomène bien réel. Il continue de faire des ravages dans nos forêts’’, fait-il observer en présence du représentant du chef de village et des autres membres de l’association qui l’écoutent avec attention.
Pire, ajoute-t-il, ‘’beaucoup de personnes s’adonnent à cette pratique, dans tous les villages de la commune de Missirah’’.
Les populations, conscientes des conséquences néfastes qu’il engendre dans l’arrondissement de Missirah, ont fait de la lutte contre le trafic de bois une affaire citoyenne, avec l’aide des ressortissants de la zone vivant à l’étranger. Ensemble, ils ont mis sur pied l’association Bassobé Niohon Déma, qui compte une centaine de membres, afin de lutter contre la coupe illicite de bois et rendre Missirah verdoyant, par des activités de reboisement.
Sékou Dramé, un membre de l’association, a vécu en France pendant plus de quarante ans. Depuis son retour au bercail, il s’est engagé aux côtés des habitants de sa commune natale pour lutter contre la déforestation.
Se disant attaché à son village, M. Dramé assure de sa volonté de se battre pour ‘’éviter à Missirah les conséquences néfastes de ce phénomène déjà vues ailleurs’’.
‘’Je ne le fais pas pour moi, car j’ai une maison à Dakar. S’il fait chaud à Missirah, je peux aller à Dakar. S’il fait chaud à Dakar, je peux aller en France, mais tout ça n’est pas important par rapport à l’intérêt général de Massirah. C’est pourquoi il faut se battre pour la préservation de notre environnement et de ses nombreux écosystèmes forestiers’’, plaide Sékou Dramé.
Des habitants confient, sous couvert de l’anonymat, que certains coupeurs de bois vivent à Missirah. Si la plupart viennent d’ailleurs, certains sont bien établis sur place et opèrent au vu et au su de tous, dans une relative impunité, dénoncent-ils.
Ces trafiquants de bois bénéficient de complicités locales pour s’en sortir lorsqu’ils sont pris en défaut, disent ces personnes, dans le strict anonymat.
‘’Une fois, un trafiquant de bois a été arrêté, puis il a été curieusement relâché. Nous le voyons qui envoie toujours des centaines de camions à Dakar’’, nous souffle-t-on à l’oreille.
À Missirah, la brigade des eaux et forêts, sise à l’entrée de la ville, sur la route de Kédougou, est chargée de la préservation du patrimoine forestier de l’arrondissement.
Son chef, l’adjudant-chef Mame Malick Thiam, reçoit chez lui au quartier Liberté, près du lycée Mame-Cheikh-Mbaye, dans la commune de Tambacounda. Il commence par rappeler la répartition de la forêt de l’arrondissement de Missirah en cinq massifs forestiers divisés en blocs.
‘’À Néttéboulou, il y a sept blocs, à Gouloumbou trois blocs, de même qu’à Sita Niawoulé. Pour la commune de Missirah, la forêt est divisée en deux blocs, alors que le village de Ségoucoura en compte six’’, détaille-t-il, assis sur une chaise roulante.
Pour l’exploitation du bois, des espaces ont été aménagés avec des règles de coupe reposant sur un quota annuel, renseigne cet homme au teint noir et à la stature imposante.
Des changements avec de nouveaux agents des eaux et forêts
Concernant les accusations relatives à une supposée complicité dont bénéficieraient les coupeurs de bois, Mame Malick Thiam répond, sourire aux lèvres, qu’il vient de prendre ses fonctions à Tambacounda. Une manière de dire qu’il n’est pas au fait de la situation.
‘’J’ai pris fonctions à Missirah le 25 juin dernier’’, précise le garde forestier. ‘’La direction des eaux et forêts a jugé nécessaire d’affecter à Tambacounda de nouveaux agents. Depuis que nous sommes à Missirah, le trafic de bois a baissé dans cette zone parce que nous menons régulièrement des actions en brousse.’’
‘’On a arrêté des trafiquants et fait une saisie importante de bois. Les mis en cause ont été remis aux autorités judiciaires. L’un a été condamné à deux ans de prison, dont quatre mois ferme, l’autre à deux ans de prison, dont six mois ferme’’, révèle-t-il.
Les actions conduites par la brigade de eaux et forêts de Missirah ‘’sont d’ailleurs saluées par plusieurs acteurs de la zone’’, affirme-t-il.
‘’J’ai vu la réaction de l’association Bassobé Niohon Déma dans une interview réalisée par des confrères à vous. Je peux dire que depuis que nous sommes là, cette même association a félicité la brigade des eaux et forêts pour nos actions de lutte contre le trafic illicite de bois’’, se réjouit l’adjudant-chef des eaux et forêts.
Cette association ‘’a clairement dit qu’il y a eu des changements par rapport à ce qui se faisait avant notre arrivée. Et nous allons inscrire cette bonne dynamique dans la continuité’’, poursuit-il.
Malgré les alertes des populations et des militants de la préservation de la forêt, Mame Malick Thiam assure que l’écosystème forestier se porte bien à Missirah. ‘’L’écosystème forestier va bien. On effectue des tournées régulières sur le terrain. Qu’on nous interpelle ou non, nos agents sont sur le terrain. La préservation de la forêt de Missirah est notre mission principale’’, jure le chef de la brigade des eaux et forêts.
‘’Vingt-cinq mille plants d’arbres reboisés en trois mois’’
Au regard de la gravité de la menace, la brigade des eaux et forêts et les populations ont décidé de se donner la main pour dérouler des campagnes de reboisement.
L’association Bassobé Niohon Déma, déterminée à enrayer la menace de la déforestation, a mené des activités de reboisement pour donner un nouveau souffle à la forêt de Missirah, avec l’aide de la brigade des eaux et forêts.
‘’Nous plantons chaque année plus de 1.000 arbres et des centaines de plants par année. Nous avons sensibilisé les populations sur l’importance du reboisement, en organisant une grande marche pacifique’’, fait savoir Kéba Kadiakhé, un membre de l’association Bassobé Niohon Déma.
‘’Nous avons noué un partenariat avec les eaux et forêts de Missirah pour dénoncer les malfaiteurs qui détruisent nos écosystèmes forestiers, parce nous ne pouvons pas reboiser tout le temps et laisser des gens s’adonner à des activités illicites pour détruire la forêt. C’est inacceptable’’, martèle M. Kadiakhé.
Cette campagne de plantation d’arbres est en même temps un levier sur lequel le service des eaux et forêts veut s’appuyer pour continuer à reverdir Missirah.
‘’Chaque mois, nous établissons un rapport que nous remettons au sous-préfet de Missirah. Nous travaillons avec un projet dénommé ‘Trees For The Future’. Ce mois-ci, nous avons reboisé 4.000 plants. Donc, depuis que je suis là, il y a presque trois mois, nous espérons avoir atteint 25.000 plants reboisés’’, assure Mame Malick Thiam.
‘’En plus de Bassobé Niohon Déma, qui s’adonne au reboisement, des volontaires et des associations viennent nous demander des plants d’arbres’’, dit-t-il en s’en réjouissant.
La gestion des écosystèmes forestiers, d’importants puits de stockage de carbone, est d’un enjeu crucial dans l’arrondissement de Missirah, où il est attendu des pouvoirs publics une intensification des initiatives visant à protéger la forêt, dans un contexte de changement climatique.
PAR IBRAHIMA ANNE
MACKY JOUE ET PERD
"Quand il sortit de sa bouche son fameux «ni oui, ni non» dans le cadre très solennel de la Salle de banquets du Palais de la République en ce jour spécial de Saint-Sylvestre 2019, il était loin de s’imaginer qu’il venait de signer sa descente aux enfers"
Quand il sortit de sa bouche son fameux «ni oui, ni non» dans le cadre très solennel de la Salle de banquets du Palais de la République en ce jour spécial de Saint-Sylvestre 2019, Macky Sall était loin de s’imaginer qu’il venait de signer sa descente aux enfers. Sorti victorieux d’une Présidentielle sans gros suspens où il s’en tira à bon compte en surclassant ses quatre autres concurrents, rescapés du double filtre du parrainage et de la justice, que sont Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Madické Niang et Pr Issa Sall, le Président Sall en oublia jusqu’à son engagement couché noir et blanc dans son livre «Le Sénégal au cœur».
L’alors président de la République y avait réitéré, sans trembler, ce qui était une évidence constitutionnelle, à savoir que s’il était réélu, il en serait à son second et donc –en bon français- dernier mandat. C’était sans compter avec le pouvoir, ses effets enivrants, ses courtisans, capables de faire changer d’avis le plus honnête des humains. Ses thuriféraires traduiront en actes ce à quoi, lui, pensait le matin, en se rasant. Interrogé par Vox Populi, au lendemain de la réélection du Président Sall, Ismaila Madior Fall, celui qui est chargé de traduire en actes les désirs du Président, y alla de son «en principe», signe qui ne trompe pas que ni le «nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs» contenu dans la Constitution ni les écrits d’un bouquin ne tenaient devant la volonté présidentielle de se représenter.
Tous ceux qui osaient ramer à contre-courant de cette volonté étaient décapités sans ménagement, le poste de Premier ministre supprimé. Sory Kaba, ancien directeur des Sénégalais de l’extérieur, Moustapha Diakhaté, ancien chef de cabinet du président de la République et autre Moussa Diop, ancien Dg de Dem Dikk expérimentèrent l’oukase présidentielle qui ordonnait que personne, dans l’Etat-Apr, ne débatte des mandats du Président, encore moins de leur durée ou de leur nombre. Sauf si ça allait dans le sens d’envisager un possible troisième mandat –deuxième quinquennat, pour les plus zélés soutiens du chef. En effet, ce qui est cocasse dans l’affaire, c’est que ceux qui théorisaient une possible troisième candidature gagnaient dans l’estime du Château et montaient en grade, aussi bien dans l’Etat que dans le parti. Alors que ceux qui osaient penser le contraire dégringolaient dans le protocole de la République et du parti présidentiel.
Comme dit la sagesse, le temps est le symbole parfait de notre impuissance. La fin du mandat approchant inéluctablement, le «ni oui, ni non» devait naturellement céder la place à un «Oui» catégorique, lourd de dangers, ou à un «Non» qui signerait la débandade dans les rangs de la Majorité mais moins risqué. Ainsi, c’est un Macky Sall pris de vitesse par ses opposants et plus occupé à réduire son principal adversaire, Ousmane Sonko, «à sa plus simple expression», qui se résolut, le 3 juillet 2023, à huit mois de la Présidentielle, d’annoncer qu’il ne briguerait pas une troisième candidature. Trop tard ! En huit mois, il fallait choisir un candidat de substitution, gérer l’Etat, s’occuper de ses turbulents adversaires et faire appliquer, comme il l’a promis, les décisions de justice, y compris celle condamnant le leader de Pastef. Ainsi, c’est du bout des lèvres et la mort dans l’âme qu’il porta, contraint et forcé, son choix sur Amadou Bâ.
Conséquence : tous ceux qui se voyaient califes, à la place du calife, prirent le large. Aly Ngouille Ndiaye, Mame Boye Diao, feu Mahammed Boun Abdallah Dione déclarèrent leurs candidatures. Ceux qui étaient restés ne l’étaient que pour garder encore leurs privilèges et ne montrèrent aucun enthousiasme à accompagner le candidat (par défaut ?) de Benno. Au contraire, Mame Mbaye Niang, Thérèse Faye et autres proches du «Patron» multipliaient les bâtons dans les roues de Amadou Bâ avec la suspecte complicité du chef. C’est donc sans surprise que Bâ mordit la poussière devant le candidat par procuration de Sonko, Bassirou Diomaye Faye qui, en un seul tour, plia le scrutin.
Et c’est ce Macky Sall dont les plans avaient tous échoué sur l’autel de ses propres ambitions tendant à neutraliser celles de son candidat qui vint, huit mois après, conduire une liste qu’il escomptait victorieuse pour imposer une cohabitation au duo Diomaye-Sonko avec, comble de ridicule, des inter-coalitions ponctuelles dans certaines localités, avec le honni Amadou Bâ. Qu’attendre d’une telle alchimie qui défie toute logique ? Rien. Dans un jeu d’échec, on aurait dit : «mât» pour Macky qui a joué et perdu.
LE SAES ACCULE ABDOURAHMANE DIOUF
Le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (SAES) hausse le ton contre son ministre de tutelle, qu’il accuse de manquer à ses engagements et de prendre des décisions aggravant la crise dans le secteur de l’enseignement supérieur.
Les enseignants des universités publiques du Sénégal affiliés au Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (SAES) sont en colère contre leur ministre de tutelle qu’ils accusent de ne pas avoir respecté les engagements pris lors de ses tournées dans les universités publiques, avec comme conséquences immédiates une perturbation des activités pédagogiques dans certaines universités.
Dans un communiqué du 23 novembre faisant suite à une réunion du bureau national le vendredi 22 novembre, David Célestin Faye (SG) et ses camarades dénoncent également la violation, par le MESRI, des dispositions relatives à l’orientation des bacheliers. Il accuse le ministère d’avoir alloué aux universités des “quotas de bacheliers largement supérieurs à ceux définis par les instances académiques des universités sur la base de leurs capacités d’accueil… sans mesure d’accompagnement”.
Selon le SAES, les universités sénégalaises souffrent de la non-livraison des infrastructures pédagogiques et sociales, du déficit d’enseignants, de l’insuffisance du budget annuel, entre autres. Une situation qui, d’après le syndicat, “compromet sérieusement la stabilité du sous-secteur de l’enseignement supérieur malgré les efforts consentis par les chercheurs et enseignants chercheurs”.
Toutefois, le SAES se dit ouvert au dialogue, sauf sur un point précis: la pension de réversion que l’Etat doit aux ayants-causes des enseignants décédés. Le SAES qui a été approché par le Haut Conseil du Dialogue Social (HCDS) dit avoir précisé à cet organe que ce point est “une question de justice et d’équité non négociable”.
Le ministre Abdourahmane DIOUF avait déclaré, dans une sortie, que le décret a disparu dans le circuit administratif. Le syndicat a pris acte tout en exprimant son étonnement. Mais ce que le syndicat dit ne pas comprendre, est que la signature de la nouvelle version “maintes fois annoncée par le MESRI, n’a jamais eu lieu sans qu’on en connaisse les véritables raisons”.
Le SAES invite ses militants à la mobilisation afin de continuer la lutte “pour le règlement définitif de cette injustice et pour s’opposer à toute tentative de remise en cause des acquis”
LE MASSACRE DE THIAROYE DEVIENT UN SYMBOLE DE RÉSISTANCE ET DE DIGNITÉ POUR L’AFRIQUE
Au-delà de la reconnaissance du massacre, le Sénégal appelle à une relecture des faits. Mamadou Diouf insiste : « Cette entreprise n’est pas un règlement de comptes avec la France, mais une interrogation sur une mémoire occultée et une histoire falsifiée.
Le Sénégal commémore, le dimanche 1er décembre 2024, le 80ème anniversaire du massacre de Thiaroye, un épisode tragique survenu en 1944, au cours duquel des dizaines de tirailleurs sénégalais furent tués par les forces coloniales françaises. Cette commémoration, présidée par le chef de l’État Bassirou Diomaye Faye, marque une rupture avec les approches précédentes, en inscrivant cette tragédie dans le récit national et panafricain.
Pour l’historien Mamadou Diouf, président du comité de commémoration, cette démarche représente à la fois un acte de mémoire et une affirmation de souveraineté. « Le massacre de Thiaroye, longtemps occulté par les autorités françaises et les régimes sénégalais successifs, devient un symbole de résistance et de dignité pour l’Afrique », déclare-t-il dans un entretien avec AFP.
La commémoration, désormais inscrite dans le calendrier national, vise à rendre hommage aux tirailleurs sénégalais massacrés pour avoir réclamé leurs arriérés de solde après leur participation à la Seconde Guerre mondiale sous l’uniforme français.
Les activités incluront une cérémonie officielle au camp militaire de Thiaroye et au cimetière où reposent les victimes, ainsi que des hommages civils et militaires. Un livre blanc retraçant les faits, les enjeux mémoriels et les recommandations pour les réparations sera remis au gouvernement en avril 2025.
Le comité de commémoration souhaite également renforcer les recherches historiques et promouvoir la création artistique autour de cet événement, en mobilisant historiens, écrivains et artistes pour faire vivre cette mémoire dans l’espace public.
La quête de vérité sur le massacre de Thiaroye reste semée d’embûches. Malgré une promesse faite par le président François Hollande en 2014 de remettre toutes les archives relatives à cet événement, les historiens accusent la France de ne pas avoir totalement honoré son engagement. Certaines archives cruciales restent inaccessibles, tandis que d’autres sont déclarées détruites ou inexistantes, ce que contestent les chercheurs.
Pour surmonter ces obstacles, le Sénégal a constitué une délégation composée d’historiens et d’archivistes. Celle-ci se rendra prochainement en France pour négocier l’accès aux documents encore retenus et leur numérisation.
Au-delà de la reconnaissance du massacre, le Sénégal appelle à une relecture des faits dans un cadre moral et historique. Mamadou Diouf insiste : « Cette entreprise n’est pas un règlement de comptes avec la France, mais une interrogation sur une mémoire occultée et une histoire falsifiée. »
Les demandes incluent : La reconnaissance officielle du massacre, l’accès total aux archives françaises, la localisation des fosses communes et l’identification des victimes, des réparations morales et financières, la révision des procès des tirailleurs impliqués.
Le massacre de Thiaroye dépasse les frontières sénégalaises, car les tirailleurs provenaient de diverses colonies africaines sous domination française. Cette commémoration réaffirme donc un engagement panafricain pour la justice historique. Alors que le Sénégal inscrit cet événement dans son récit national, le pays offre un exemple de résilience collective face à une histoire marquée par l’injustice coloniale. Ce 80ème anniversaire pourrait ainsi devenir un levier pour renforcer les relations internationales basées sur la vérité et la réconciliation.
À TAMBACOUNDA, LE RÉVEIL CITOYEN CONTRE LA COUPE ILLICITE DE BOIS
Le massif forestier de Missirah se dégrade à mesure que la coupe abusive de bois s’intensifie et met en péril les derniers écosystèmes forestiers qui régulent au quotidien la vie des villages concernés.
Tambacounda, 25 nov (APS) – La coupe illicite de bois, grand accélérateur de la déforestation, est un fléau qui ravage les dernières réserves forestières de régions jusque-là considérées comme relativement boisées au Sénégal, dont celle de Tambacounda (est).
L’ampleur inédite de ce phénomène dans la partie orientale du pays suscite dépit et incompréhension, dans l’arrondissement de Missirah surtout.
Le massif forestier de Missirah se dégrade à mesure que la coupe abusive de bois s’intensifie et met en péril les derniers écosystèmes forestiers qui régulent au quotidien la vie des villages concernés.
Missirah est l’un des trois arrondissements du département de Tambacounda. Les communes de Dialacoto et Nettéboulou en font partie. La situation géographique de la commune du même nom, chef-lieu d’arrondissement, en fait une localité stratégique pour la préservation de l’environnement.
Située à une centaine de kilomètres du parc national du Niokolo-Koba, la commune de Missirah est un important réservoir de biodiversité et d’écosystèmes exceptionnels. Cela se voit surtout pendant l’hivernage, qui fait retrouver au paysage toute sa majesté, au grand bonheur du cheptel qui profite de la verdure et de la tendresse du tapis herbacé le long de la route nationale menant à Missirah.
Par une journée fortement ensoleillée, l’astre du jour, au plus haut dans le ciel, tape de ses rayons les plus ardents, alors que l’hivernage s’apprête à faire ses adieux. Les paysans, pour leur part, sont occupés par les derniers réglages des travaux champêtres.
Dans la maison de Mamadou Sylla, le silence règne en maître, seuls les échos de la ville et l’appel du muezzin à la prière de l’après-midi viennent perturber cette quiétude.
Assis sur un lit, chapelet à la main, le fonctionnaire à la retraite se redresse à l’arrivée du reporter de l’APS, venu s’enquérir de l’ampleur de la coupe de bois dans l’arrondissement de Missirah.
‘’C’est la déforestation totale de notre terroir’’, tranche Mamadou Sylla, s’exprimant au nom du chef de village, empêché.
‘’Actuellement, il n’y a plus d’espèces protégées ici. Les trafiquants coupent n’importe quel arbre’’, se plaint-il en présence d’autres membres de l’association Bassobé Niohon Déma, qui lutte contre la déforestation par la sensibilisation et le reboisement.
Selon Mamadou Sylla, les inconvénients de la déforestation commencent à se faire sentir avec la forte chaleur et la rareté des pluies.
‘’À cause de ce phénomène, notre rizière commence à sécher après la saison des pluies. C’est une conséquence directe [de la coupe illicite de bois], parce qu’avant que la déforestation ne s’intensifie, l’eau y restait douze mois sur douze. La rizière ne séchait jamais’’, se souvient-il.
Au fil de la discussion, le patriarche, en témoin privilégié des évènements et de la marche de son village, se lance dans une diatribe contre le ‘’laxisme’’ ayant conduit à cette dérive, sachant que jusque-là la coupe de bois pour sa transformation en bois de chauffe était bien réglementée.
Impunité ou complicité ?
‘’Pour la carbonisation c’était au début un secteur bien organisé par les services des eaux et forêts, qui avaient délimité des parcelles à exploiter et les espèces forestières à couper. Malheureusement, avec le temps et le relâchement, les gens n’ont plus respecté ces mesures et ont commencé à couper le bois partout et n’importe comment’’, se désole Mamadou Sylla.
‘’Il s’agissait, au départ, de bois mort. Finalement, les trafiquants ont inventé des techniques modernes qui consistent à couper les arbres en morceaux et à dire qu’il s’agit de bois mort’’, signale M. Sylla.
Certaines voix dénoncent une impunité, d’autres pointent une complicité.
Un silence, puis Mamadou Sylla esquisse un petit mouvement pour se réajuster dans son lit avant de laisser la parole à un membre de l’association Bassobé Niohon Déma, le président en l’occurrence. Chemise blanche assortie à un jean, Kéba Kadiakhé est un acteur majeur de la lutte contre la coupe illégale de bois et la déforestation à Missirah.
‘’Le trafic de bois est un phénomène bien réel. Il continue de faire des ravages dans nos forêts’’, fait-il observer en présence du représentant du chef de village et des autres membres de l’association qui l’écoutent avec attention.
Pire, ajoute-t-il, ‘’beaucoup de personnes s’adonnent à cette pratique, dans tous les villages de la commune de Missirah’’.
Les populations, conscientes des conséquences néfastes qu’il engendre dans l’arrondissement de Missirah, ont fait de la lutte contre le trafic de bois une affaire citoyenne, avec l’aide des ressortissants de la zone vivant à l’étranger. Ensemble, ils ont mis sur pied l’association Bassobé Niohon Déma, qui compte une centaine de membres, afin de lutter contre la coupe illicite de bois et rendre Missirah verdoyant, par des activités de reboisement.
Sékou Dramé, un membre de l’association, a vécu en France pendant plus de quarante ans. Depuis son retour au bercail, il s’est engagé aux côtés des habitants de sa commune natale pour lutter contre la déforestation.
Se disant attaché à son village, M. Dramé assure de sa volonté de se battre pour ‘’éviter à Missirah les conséquences néfastes de ce phénomène déjà vues ailleurs’’.
‘’Je ne le fais pas pour moi, car j’ai une maison à Dakar. S’il fait chaud à Missirah, je peux aller à Dakar. S’il fait chaud à Dakar, je peux aller en France, mais tout ça n’est pas important par rapport à l’intérêt général de Massirah. C’est pourquoi il faut se battre pour la préservation de notre environnement et de ses nombreux écosystèmes forestiers’’, plaide Sékou Dramé.
Des habitants confient, sous couvert de l’anonymat, que certains coupeurs de bois vivent à Missirah. Si la plupart viennent d’ailleurs, certains sont bien établis sur place et opèrent au vu et au su de tous, dans une relative impunité, dénoncent-ils.
Ces trafiquants de bois bénéficient de complicités locales pour s’en sortir lorsqu’ils sont pris en défaut, disent ces personnes, dans le strict anonymat.
‘’Une fois, un trafiquant de bois a été arrêté, puis il a été curieusement relâché. Nous le voyons qui envoie toujours des centaines de camions à Dakar’’, nous souffle-t-on à l’oreille.
À Missirah, la brigade des eaux et forêts, sise à l’entrée de la ville, sur la route de Kédougou, est chargée de la préservation du patrimoine forestier de l’arrondissement.
Son chef, l’adjudant-chef Mame Malick Thiam, reçoit chez lui au quartier Liberté, près du lycée Mame-Cheikh-Mbaye, dans la commune de Tambacounda. Il commence par rappeler la répartition de la forêt de l’arrondissement de Missirah en cinq massifs forestiers divisés en blocs.
‘’À Néttéboulou, il y a sept blocs, à Gouloumbou trois blocs, de même qu’à Sita Niawoulé. Pour la commune de Missirah, la forêt est divisée en deux blocs, alors que le village de Ségoucoura en compte six’’, détaille-t-il, assis sur une chaise roulante.
Pour l’exploitation du bois, des espaces ont été aménagés avec des règles de coupe reposant sur un quota annuel, renseigne cet homme au teint noir et à la stature imposante.
Des changements avec de nouveaux agents des eaux et forêts
Concernant les accusations relatives à une supposée complicité dont bénéficieraient les coupeurs de bois, Mame Malick Thiam répond, sourire aux lèvres, qu’il vient de prendre ses fonctions à Tambacounda. Une manière de dire qu’il n’est pas au fait de la situation.
‘’J’ai pris fonctions à Missirah le 25 juin dernier’’, précise le garde forestier. ‘’La direction des eaux et forêts a jugé nécessaire d’affecter à Tambacounda de nouveaux agents. Depuis que nous sommes à Missirah, le trafic de bois a baissé dans cette zone parce que nous menons régulièrement des actions en brousse.’’
‘’On a arrêté des trafiquants et fait une saisie importante de bois. Les mis en cause ont été remis aux autorités judiciaires. L’un a été condamné à deux ans de prison, dont quatre mois ferme, l’autre à deux ans de prison, dont six mois ferme’’, révèle-t-il.
Les actions conduites par la brigade de eaux et forêts de Missirah ‘’sont d’ailleurs saluées par plusieurs acteurs de la zone’’, affirme-t-il.
‘’J’ai vu la réaction de l’association Bassobé Niohon Déma dans une interview réalisée par des confrères à vous. Je peux dire que depuis que nous sommes là, cette même association a félicité la brigade des eaux et forêts pour nos actions de lutte contre le trafic illicite de bois’’, se réjouit l’adjudant-chef des eaux et forêts.
Cette association ‘’a clairement dit qu’il y a eu des changements par rapport à ce qui se faisait avant notre arrivée. Et nous allons inscrire cette bonne dynamique dans la continuité’’, poursuit-il.
Malgré les alertes des populations et des militants de la préservation de la forêt, Mame Malick Thiam assure que l’écosystème forestier se porte bien à Missirah. ‘’L’écosystème forestier va bien. On effectue des tournées régulières sur le terrain. Qu’on nous interpelle ou non, nos agents sont sur le terrain. La préservation de la forêt de Missirah est notre mission principale’’, jure le chef de la brigade des eaux et forêts.
‘’Vingt-cinq mille plants d’arbres reboisés en trois mois’’
Au regard de la gravité de la menace, la brigade des eaux et forêts et les populations ont décidé de se donner la main pour dérouler des campagnes de reboisement.
L’association Bassobé Niohon Déma, déterminée à enrayer la menace de la déforestation, a mené des activités de reboisement pour donner un nouveau souffle à la forêt de Missirah, avec l’aide de la brigade des eaux et forêts.
‘’Nous plantons chaque année plus de 1.000 arbres et des centaines de plants par année. Nous avons sensibilisé les populations sur l’importance du reboisement, en organisant une grande marche pacifique’’, fait savoir Kéba Kadiakhé, un membre de l’association Bassobé Niohon Déma.
‘’Nous avons noué un partenariat avec les eaux et forêts de Missirah pour dénoncer les malfaiteurs qui détruisent nos écosystèmes forestiers, parce nous ne pouvons pas reboiser tout le temps et laisser des gens s’adonner à des activités illicites pour détruire la forêt. C’est inacceptable’’, martèle M. Kadiakhé.
Cette campagne de plantation d’arbres est en même temps un levier sur lequel le service des eaux et forêts veut s’appuyer pour continuer à reverdir Missirah.
‘’Chaque mois, nous établissons un rapport que nous remettons au sous-préfet de Missirah. Nous travaillons avec un projet dénommé ‘Trees For The Future’. Ce mois-ci, nous avons reboisé 4.000 plants. Donc, depuis que je suis là, il y a presque trois mois, nous espérons avoir atteint 25.000 plants reboisés’’, assure Mame Malick Thiam.
‘’En plus de Bassobé Niohon Déma, qui s’adonne au reboisement, des volontaires et des associations viennent nous demander des plants d’arbres’’, dit-t-il en s’en réjouissant.
La gestion des écosystèmes forestiers, d’importants puits de stockage de carbone, est d’un enjeu crucial dans l’arrondissement de Missirah, où il est attendu des pouvoirs publics une intensification des initiatives visant à protéger la forêt, dans un contexte de changement climatique.
LE CORAF RENFORCE LES CAPACITÉS DES SNRA POUR UNE RECHERCHE AGRICOLE INCLUSIVE
Cette initiative vise à leur fournir les outils nécessaires pour intégrer le genre et l’inclusion sociale dans les projets, tout en maîtrisant la mobilisation de ressources et la rédaction de propositions de recherche bancables.
Le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) a organisé un atelier de formation à l’intention des points focaux genre des Systèmes Nationaux de Recherche Agricole (SNRA). Ouverte ce lundi 25 Novembre 2024, la formation qui va se poursuivre jusqu’au 29 novembre a comme objectif principal d’outiller ces acteurs stratégiques afin qu’ils intègrent davantage l’inclusion sociale et le genre dans leurs projets, tout en renforçant leurs compétences en mobilisation de ressources et en rédaction de propositions de recherche bancables.
Dans son discours d’ouverture, Dr Mariame Maïga, conseillère régionale genre au sein du CORAF, a tenu à rappeler l’importance des SNRA dans la mission de l’organisation : « Ce sont les SNRA qui ont créé le CORAF. Vous jouez un rôle crucial pour nourrir nos populations, développer des technologies agricoles et améliorer la productivité. »
Cependant, elle a attiré l’attention des participants sur une problématique majeure. Selon elle, les avancées scientifiques et technologiques ne peuvent porter leurs fruits si elles n’intègrent pas les besoins spécifiques des communautés, en particulier ceux des groupes marginalisés. « Tant que les technologies restent enfermées dans des tiroirs et ne prennent pas en compte les questions de genre et d’inclusion sociale, nous ne pourrons pas atteindre nos objectifs », a-t-elle souligné.
Pour pallier ces lacunes, selon Dr Maiga, le CORAF a développé une politique genre et engagé un processus de renforcement des capacités institutionnelles des SNRA. L’atelier, selon Dr Maïga, vise à « outiller les participants pour qu’ils soient capables de budgétiser leurs plans d’action genre et de mobiliser les ressources nécessaires à leur mise en œuvre ».
Mme Bouka Chantal, membre du Comité Scientifique et Technique du CORAF, a complété cette réflexion en attirant l’attention sur une réalité marquante : « En Afrique, ce sont majoritairement les femmes qui travaillent dans l’agriculture, mais les décisions sont prises par les hommes. »
Pour elle, intégrer l’aspect genre dans les projets de recherche est une condition sine qua non pour transformer durablement le secteur agricole. Elle a exhorté les participants à être des relais de cette approche inclusive dans leurs pays respectifs. « Déployez tout ce que vous avez appris ici pour développer des projets qui reflètent les réalités et les besoins de vos communautés », a-t-elle déclaré.
L’Afrique peine encore à atteindre les niveaux d’investissement requis pour une recherche agricole performante. L’objectif de consacrer 1 % du PIB agricole à la recherche, fixé par la Déclaration de Malabo en 2014, reste hors d’atteinte dans de nombreux pays.
De plus, le financement externe, bien qu’il ait permis certains progrès, demeure imprévisible et insuffisant. Ces contraintes fragilisent les avancées réalisées et rendent urgente la nécessité de former les acteurs locaux à la mobilisation de ressources autonomes et durables.
C’est dans ce contexte que le CORAF inscrit son action. Le renforcement des capacités des SNRA figure parmi les priorités stratégiques de l’organisation, comme stipulé dans son plan stratégique 2018-2027.
L’effondrement d’une dalle fait un mort et plusieurs blessés
Un drame s’est produit, ce weekend, au quartier de Médina Baye de Kaolack. Il s’agit de l’effondrement de la dalle d’un bâtiment qui a fait un mort et des blessés graves. L’effondrement de la dalle vers les coups de 16 heures a provoqué la mort d’une jeune femme. La victime était en stage au Groupement d’intérêt économique (GIE) qui occupait les lieux comme siège social pour la transformation des produits locaux et pour l’apprentissage du Coran. Alertés, les Sapeurs-pompiers de la 23e compagnie d’incendie et de secours de Kaolack se sont déployés sur les lieux pour extraire les victimes des décombres et les évacuer au centre hospitalier régional ElHadji IbrahimaNiass. Les autorités administratives, locales et religieuses se sont rendues sur les lieux pour s’enquérir de la situation. La police a ouvert une enquête après avoir fait le constat. Interrogés sur place, des témoins du drame interpellent les pouvoirs sur l’urgence de veiller davantage sur les constructions et sur l’état de certains bâtiments pour faire respecter la réglementation en vigueur.
Adama Gaye et Moustapha Diakhaté déférés ce lundi
En garde à vue depuis vendredi dernier, le journaliste Adama Gaye devrait être déféré, ce lundi, devant le parquet près le Tribunal de grande instance de Dakar. Le journaliste qui a été cuisiné par les enquêteurs de la Division des Investigations Criminelles (DIC) ont pratiquement bouclé le dossier. Adam Gaye est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles. En effet, sa garde à vue est liée aux déclarations qu’il avait faites, sur un plateau de télévision, au sujet du décès de l'ancien ministre Mamadou Moustapha Ba, l’ex-ministre des Finances. Convoqué également le même jour devant la Division spéciale de cybersécurité, Moustapha Diakhaté sera probablement présenté, aujourd'hui, au procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar. L'ancien Directeur de cabinet du Président Macky Sall est poursuivi pour insulte commise par le biais d'un système informatique. Sa convocation fait suite à une sortie dans une télévision au cours de laquelle il analysait les résultats des élections législatives.
L'APR condamne les arrestations d’Adama Gaye et Moustapha Diakhaté
Le Secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République (APR) a, dans un communiqué, condamné avec fermeté les arrestations arbitraires du journaliste Adama Gaye et de Moustapha Diakhaté pour des motifs fallacieux. Le parti de l'ancien Président Macky Sall demande, à cet effet, au pouvoir en place qui a obtenu du peuple sénégalais une majorité, de travailler à satisfaire les besoins urgentes des populations aujourd’hui dans un désarroi total. Au lieu de concentrer toute leur énergie à vouloir installer une dictature qui ne dit pas son nom, les nouvelles autorités doivent comprendre que les sénégalais tiennent à la démocratie, à la liberté d’opinion et d’expression et feront face à toute tentative totalitariste, a dit le SEN de l'Apr qui exige la libération immédiate et sans condition de Adama Gaye et Moustapha Diakhaté qui, dit-il, viennent ainsi allonger la liste déjà longue des otages politiques.
Faux comptes du Gouvernement du Sénégal sur les réseaux sociaux
Le Bureau d’Information et de Communication du Gouvernement(Bic-Gouv) a, dans un communiqué, informé le public de l’existence de faux comptes créés sur divers réseaux sociaux, tels que Focus sur l’essentiel (TikTok), BIC GOUV SÉNÉGAL (X), Actu gouvernement Sénégal (X), ou encore Gouvernement du Sénégal. Ces comptes, selon le Bic-Gouv, usurpent l’identité du Gouvernement et diffusent des contenus impliquant à tort le président de la République, le Premier Ministre et les membres du Gouvernement. Sous ce rapport, le service d'informations du Gouvernement tient à préciser que ces comptes sont totalement fictifs. En conséquence, leurs publications n’engagent en aucun cas le Gouvernement ou ses membres. A ce titre, le Bic-Gouv qui rappelle que ces “pratiques malveillantes” sont fermement condamnées a appelé le public et les médias à faire preuve de vigilance face à ces comptes non officiels. Le Bic-Gouv a également rappelé aux auteurs de ces usurpations que leurs actions, même parfois animées de bonnes intentions, sont illégales et punissables. Sous ce rapport, ils ont été sommés de cesser immédiatement toute activité frauduleuse sous peine de poursuites judiciaires. Enfin, pour garantir une communication officielle, transparente et conforme aux principes de Jub, Jubal, Jubanti, le Gouvernement invite les citoyens à consulter uniquement ses plateformes officielles qui diffusent des informations authentiques et vérifiées sur l’action publique et les politiques mises en œuvre.
L’Asfa à la deuxième édition des jeux africains militaires
Le Sénégal prend part, à travers l’Asfa, à la deuxième édition des jeux africains militaires du 18 novembre au 1er décembre 2024, au Nigeria, sous l’égide de l'organisation du sport militaire en Afrique (OSMA). L’ASFA a envoyé 27 athlètes dont deux féminines. Pour la présente édition, ce sont 17 pays qui compétissent dans 22 disciplines.
Le Sntia alerte sur la précarité du secteur de l'agroalimentaire
L'Etat doit réagir au plus vite pour mettre fin à la précarité des travailleurs du secteur de l'agroalimentaire. L'appel est du Syndicat national des travailleurs des industries alimentaires du Sénégal (Sntia). Le secrétaire du Sntia Aliou Ndiaye prenait part au séminaire de formation dédié aux délégués du personnel dudit syndicat en collaboration avec la Fédération agricole et forestière de France (Fnaf), membre de la Centrale syndicale Cgt de France. Selon Aliou Ndiaye, le secteur agroalimentaire est malade à cause de la fermeture des usines, le nonpaiement du passif social, des salaires dérisoires entre autres. C'est pourquoi les travailleurs attendent des autorités étatiques une meilleure prise en charge de leurs préoccupations. Aussi le Sntia exige la révision de la convention collective nationale régissant le secteur et la relance des entreprises en difficulté. Et à ce sujet, Aliou Ndiaye invite les futurs députés à accorder plus d'importance aux revendications du peuple y compris le monde du travail.
La DER/FJ juge le niveau de non-remboursement très élevé
Les prêts non remboursés à la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ) à Tambacounda (est) sont d’un montant très élevé, a-t-on appris, vendredi, de la coordonnatrice départementale de cette structure publique, Dienaba Diarra Sy, qui exhorte les bénéficiaires au respect des engagements pris. «Le niveau des crédits non remboursés est très élevé à Tambacounda. Nous ne cessons de demander aux bénéficiaires des financements de les rembourser», a-t-elle dit à l’APS à l’occasion de la célébration, à l’antenne départementale de la DER/FJ à Tambacounda, de la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat. «Le non-remboursement des crédits […] empêche d’autres personnes de bénéficier des financements de la DER/FJ», a signalé Diénaba Diarra Sy. Elle salue toutefois l’esprit d’entreprise des bénéficiaires des financements de la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes à Tambacounda. « L’entrepreneuriat est très dynamique à Tambacounda, où beaucoup de jeunes ne cessent de faire des progrès dans plusieurs secteurs d’activité », a signalé la coordonnatrice départementale de la DER/FJ. «Les jeunes et les femmes ont compris que l’entrepreneuriat peut leur permettre d’accroître leurs revenus et même de créer des emplois », at-elle remarqué. À l’occasion de la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat, la DER/FJ offre l’opportunité à des entrepreneurs de Tambacounda d’exposer de nombreux produits dans ses locaux.
Le tourisme de croisière sénégalais ne représente que 0,03% du marché mondial
Le tourisme de croisière au Sénégal, avec quelque 10 000 passagers par an, ne représente que 0,03% du marché mondial de cette spécialité touristique, a indiqué le voyagiste Alain Noël, vendredi à Dakar. «Le Sénégal représente 0,03% de l’industrie mondiale du tourisme de croisière, avec 10 000 passagers par an », a signalé M. Noël sur la base de données publiées en 2023. Il intervenait à un panel du Salon international du tourisme, du littoral et de la croisière, organisé par l’Agence sénégalaise de promotion touristique. «Le Sénégal n’est presque pas présent sur la carte mondiale du tourisme de croisière », a-t-il affirmé, indiquant que le Cap-Vert fait mieux avec 30 000 à 40 000 passagers par an dans ce domaine. Pourtant, le Sénégal, comme d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, a des opportunités à saisir et des potentialités à exploiter en matière de tourisme de croisière, selon le voyagiste.
Usurpation de fonction et escroquerie C. I. Dème a porté plainte contre le nommé P N Sané.
Revenant sur les faits, la victime renseigne qu’il avait besoin d’acheter un véhicule pour développer son business. C’est ainsi qu’il s’en est ouvert à son frère germain B. Dème. Celui-ci l’a mis en rapport avec son ami P. M. Diop qui lui a présenté P.N. Sané comme étant un douanier. « Le 14 août 2024, j’ai contacté ce soi-disant douanier en service au port autonome de Dakar. Il m’a donné un rendez-vous à la caserne LGI de Mbao. Sur place, nous avons longuement marchandé et sommes tombés d’accord sur le montant de 4,5 millions francs CFA pour l’achat d’un véhicule de marque Peugeot 5008 qu’il dit détenir au port. C’est ainsi que je lui ai remis en espèce la somme d’un million 500 mille francs CFA et un chèque de 3 millions francs CFA qu’il a retiré deux jours plus tard », a expliqué la victime. Il ajoute que celui- ci lui avait promis de lui livrer ledit véhicule avant le Magal de Touba mais depuis lors, il ne cesse de lui raconter des histoires. Le plaignant confirme que le mis en cause s’est présenté à lui comme un douanier. Il précise que la remise de l’argent a été faite en présence de son frère B. Dème et son ami M Diop. Ces allégations ont été confortées par ces derniers. P. N. Sané a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il soutient que s’il n’a pas honoré son engagement, c’est dû au fait qu’il a été arrêté peu après et conduit en prison pour un autre cas. Selon lui, le véhicule serait au port de Dakar depuis le 20 septembre dernier. Il laisse entendre être disposé à tout rembourser car il a de l’argent dans son compte. Le sieur Sané conteste s’être présenté comme un douanier mais plutôt comme un déclarant douanes. Malgré tout, le mis en cause sera déféré au parquet. Direction des bourses Le mouvement d’humeur des étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor n’est pas lié aux bourses. La précision est de la direction des bourses qui tient à informer le public qu'aucune revendication relative aux bourses n’a été formulée par les étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor, contrairement à ce qu’on a affirmé dans une certaine presse.