SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
25 août 2025
LE PROGRAMME DES AUTORITES EST INCOMPATIBLE AVEC LE FMI ET LA BANQUE MONDIALE
La nature des rapports entre le tandem Sonko-Diomaye et les institutions de Brettons Woods sera surveillée comme du lait sur le feu. L’économiste Demba Moussa Dembélé est catégorique
L’économiste Demba Moussa Dembélé indique que le projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère n’est pas compatible avec le Fonds monétaire international (Fmi) et la Banque mondiale. Il s’exprimait hier, lors d’une conférence de presse tenue par le Frapp consacrée à la publication d’un rapport intitulé « Bretton Woods : 80 ans d’impérialisme ».
La nature des rapports entre le tandem Sonko-Diomaye et les institutions de Brettons Woods sera surveillée comme du lait sur le feu. En effet, nombre d’économistes et d’acteurs de la société civile voient le régime qui se réclame souverainiste comme un salut du Sénégal face aux politiques du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. C’est pourquoi ils semblent récuser toute idée de signature d’un programme entre Dakar et ces institutions financières internationales. A ce sujet, l’économiste Demba Moussa Dembélé qui est l’un d’eux est catégorique. D’après lui, les dirigeants actuels qui prônent des politiques de souveraineté en faveur de leurs peuples doivent prendre un autre chemin que celui indiqué par la Banque mondiale et le Fmi. Il soutient, tout de même, qu’une collaboration avec ces institutions auxquelles le Sénégal est membre est possible. Mais il faudra, défend l’économiste, refuser tout diktat de la Banque mondiale et du FMI. Dès lors, Demba Moussa Dembélé appelle à des rapports sains et différents de ceux qui ont été imposés par les institutions de Bretton Woods depuis les années 80. « Il faudrait que les nouveaux dirigeants du Sénégal réfléchissent sur le type de relation qu’ils doivent avoir avec ces deux institutions. Le Programme des nouvelles autorités qui aspire au patriotisme économique et à la souveraineté est incompatible avec les prescriptions de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international», a déclaré l’enseignant et l’économiste lors d’une conférence de presse tenue hier, au siège de l’Ong Front pour une révolution anti impérialiste, populaire et panafricaine (Frapp) qui a publié un rapport intitulé « Bretton Woods : 80 ans d’impérialisme».
Mais qu’est-ce qui va arriver une fois que le Programme souscrit par le Sénégal avec le FMI signé sous le régime de Macky Sall sera épuisé ? C’est une question qui reste encore en suspens. En tout cas, lors d’une conférence de presse tenue, la semaine dernière pour commenter le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques sous le deuxième mandat de Macky Sall, le Gouvernement avait indiqué que son objectif était de passer le plus vite possible devant le Conseil d’administration du Fmi en avril prochain au plus tard. « Le nouveau régime, va-t-il signer un nouveau programme avec le FMI et la Banque mondiale ? Mais nous ne souhaitons pas que cela arrive. Car cela va à l’encontre de la politique de souveraineté et de patriotisme économique prônée par le nouveau régime », a martelé Demba Moussa Dembélé lors de la Conférence de presse du Frapp.
«LA BANQUE MONDIALE ET LE FMI NE SONT PAS LA POUR DEVELOPPER L’AFRIQUE»
Expliquant son opposition à ces institutions internationales, l’économiste a fait savoir que la Banque mondiale et le Fmi ne sont pas là pour développer l’Afrique. Demba Moussa Dembélé remet en cause ce modèle économique présenté par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. «Quand le Fmi et la Banque mondiale ont fait faillite en Afrique, ils se sont dit qu’il y a un problème de gouvernance. La réalité, c’est que leur modèle de développement est intrinsèquement mauvais. Quand leurs politiques, qui ont fait exploser la pauvreté, ont fait faillite, les institutions de Bretton Woods ont proposé à l’Afrique des stratégies de réduction de la pauvreté. La Banque mondiale et le FMI ne connaissent pas le développement. Ils prônent un modèle néolibéral imposé à nos pays visant à ouvrir nos économies aux investissements étrangers et aux multinationales », a défendu l’enseignant/économiste.
UNE SOCIÉTÉ EN CHUTE LIBRE
De la corruption des élites au désespoir de la jeunesse, illustré par le suicide bouleversant de l'étudiant Matar Diagne, c'est tout un modèle de société qui vacille. Derrière la façade d'un Sénégal moderne se cache une déliquescence à tous les étages
Suicides, détournements de deniers publics, calomnie dans les réseaux sociaux à la croisée des chemins, la société sénégalaise est manifestement sur une pente descendante.
Le récent rapport de la Cour des comptes révèle certes des anomalies et des fautes de gestion de l'élite politico-administrative qui a dirigé ce pays ces dernières années. Mais, force est de dire qu'il ne nous apprend rien sur la dépravation des mœurs politiques et sur la propension de nos dirigeants à confondre les caisses de l'État et leurs portemonnaies. Le mal était déjà connu.
Le fléau n'émeut quasiment plus personne car ces cas sont légion dans l'espace public. Toutefois, la question légitime qu'on doit se poser, c'est pourquoi une société de la trempe de celle du Sénégal, qui se pâme partout dans le monde de son substrat culturel, spirituel et social très solide, est arrivée à une telle situation de déliquescence morale ? Car il faut le dire, ceux qui sont au banc des accusés par rapport aux fautes dans la gestion des finances publiques ne sortent pas ex nihilo.
Pour la plupart, ils sont les produits de notre système éducatif au sens large du terme, c'est-à-dire issus des cercles familiaux, des daara ou encore de l'école française. Cette dépravation laisserait-elle entrevoir l'échec de nos leviers de germination sociale ? Ou tout simplement est-ce le manque d'exemplarité de certaines figures dirigeantes qui pollueraient l'atmosphère sociale ? Allez savoir ! Mais ce qui est certain en revanche, c'est que cette «sécession» des élites qui vient se greffer sur un contexte économique peu reluisant pousse la jeunesse parfois à des extrêmes.
En effet, si le phénomène des immigrations clandestines qui cause beaucoup de pertes en vies humaines et des drames dans les familles est bien déplorable, ce qui attriste de nouveau, c'est le taux de suicide qui augmente au Sénégal. Le cas récent et qui a ému toute la nation sénégalaise est celui de l'étudiant de l'UGB Matar Diagne qui s'est donné la mort dans sa chambre, en laissant une lettre qui confirme davantage tout le mal-être qui sévit dans la société. À cela s'ajoute le taux de criminalité qui grimpe dans certains quartiers du Sénégal. Et l'illustration la plus parfaite est le meurtre dimanche du jeune Babacar Diagne après le combat de lutte Franc-Ama Baldé. C'est pourquoi d'ailleurs, dans une récente interview sur Sud FM, le penseur Felwine Sarr invite les nouvelles autorités à réinvestir dans l'humain.
«Le développement devrait être un espace où on construit les humains à tous les étages de l'être»
«Ce que dit la lettre du jeune étudiant de l'UGB, c'est un processus de détresse psychologique, de vulnérabilité qui l'amène vers un point de non-retour. Cela veut dire que dans l'idéal et les imaginaires qui sont les nôtres, ce qu'on appelle développement devrait être un espace où on construit les humains à tous les étages de l'être», soutient-il. À l'en croire, le développement ne doit pas simplement être de la poursuite de biens matériels. Et au développement même, d'après Felwine Sarr, il faut préférer le bien-être, le mieux-être. «Et le bien-être et le mieux-être sont centrés dans la dignité des individus, une dignité économique, sanitaire, de l'éducation, de la culture et des investissements qui construisent des individus libres et épanouis, qui font que la vie a du sens», renchérit l'auteur de Habiter le monde. Et pour lui, il faut nécessairement un virage dans notre projection et dans la manière que les sénégalais se construisent pour le futur. Continuant de plaider un Sénégal plus investi humainement, il ajoute : «Nous sommes installés dans une forme de téléologie rétroactive, on court, on a un mimétisme social. Et on oublie fondamentalement que le but qui est poursuivi, c'est bien sûr la prospérité mais c'est surtout la dignité des individus et des collectivités». Cette proposition du professeur Felwine Sarr de réinvestir sur le capital humain pour redonner du sens à la dignité des sénégalais est peut être la solution. Mais elle ne sera pas de tout repos visiblement.
La société sénégalaise est en profonde mutation où l'argent précède à certains égards. Le développement des réseaux sociaux ne facilite pas ce «recentrage» sur l'essentiel. En effet, l'exhibitionnisme est devenu une valeur, exacerbée par l'avènement des influenceurs, ces nouveaux «héros» et «modèles» qui déstructurent fondamentalement les lieux de médiation sociale. En tout cas le mal est profond, la société sénégalaise est en train de changer profondément même s'il faut éviter une généralisation simpliste et abusive. Où va le Sénégal ? La réponse n'est plus évidente.
SEUL 1% DES PERSONNES HANDICAPEES ENRÔLÉ DANS LA CMU
Le président de la fédération sénégalaise des associations des personnes handicapées, Moussa Thiaré, a fait le point sur la prise en charge des personnes handicapées dans les politiques publiques.
Le président de la fédération sénégalaise des associations des personnes handicapées, Moussa Thiaré, a fait le point sur la prise en charge des personnes handicapées dans les politiques publiques. D’après lui, seul 1% des personnes handicapées bénéficie de la couverture sanitaire universelle. C’était à l’occasion d’un atelier sur la protection sociale organisé en partenariat avec Plan International Sénégal et le Congad.
La prise en charge des personnes vulnérables, notamment les personnes vivant avec un handicap dans les programmes dédiés à la protection sociale, laisse à désirer. En effet, selon le président de la fédération sénégalaise des associations des personnes handicapées, Moussa Thiaré, 97% des personnes handicapées n'ont pas souscrit à une assurance maladie. «Seul 1% des personnes handicapées est enrôlé dans la couverture sanitaire universelle», regrette le président de la fédération sénégalaise des associations des personnes handicapées rappelant que les personnes handicapées font environ 1 300 000, soit 7,3% de la population. «Si l’on considère ces chiffres comparés au nombre de personnes handicapées, on voit nettement qu’il y a beaucoup d’efforts à faire», souligne Moussa Thiaré.
S’agissant de la carte d’égalité des chances, il reste, à ses yeux, plusieurs défis à relever. «Cette carte devrait normalement permettre, sinon faciliter, l’inclusion des personnes handicapées à ces différents services visés, notamment l’éducation, la formation, l’emploi, entre autres. Il est vrai que, justement, le gouvernement est en train de faire des efforts, mais que nous jugeons insuffisants», indique Moussa Thiaré. L’autre défi, dit-il, c’est la contribution des Collectivités Territoriales à la protection sociale et au secteur privé. «Je pense que les collectivités Territoriales et le secteur privé aussi devraient jouer leur partition dans la protection sociale, relativement par exemple à la carte d’égalité des chances», déclare M. Thiaré.
Ainsi le président de la fédération sénégalaise des associations des personnes handicapées invite les nouvelles autorités à relever ces différents défis pour permettre aux personnes handicapées de pouvoir vivre juste et pleinement leur droit. «Les droits devraient être renforcés par des leviers, par l’activation de leviers, par exemple comme les sources de pouvoir pour les personnes handicapées. Et ces sources de pouvoir ne sont rien d’autres que la promotion de l’éducation, le renforcement de l’emploi inclusif, mais également la production de moyens de subsistance, qui devraient nous permettre de lutter contre certaines formes de marginalisation», affirme Moussa Thiaré.
LES MAUX DES EPILEPTIQUES
Manque de spécialistes, rupture et cherté des médicaments, préjuges, recours tardif aux soins. L’épilepsie est devenue un problème de santé publique au Sénégal.
Le service neurologique de l’hôpital de Fann de Dakar a organisé une journée portes ouvertes dans le cadre de la commémoration de la journée mondiale de lutte contre l’épilepsie. Il s’agit de permettre aux patients, aux familles et au public de découvrir ce qu’est l'épilepsie ; les modalités de prise en charge et d'exploration afin d'améliorer la prise en charge et l'accompagnement des patients.
Maladie du cerveau qui se manifeste essentiellement par des crises multiples et variables. Mais elle est plus connue sous une crise généralisée tonico-clonique chez le patient qui, en cours d'une activité normale, tombe, tout son corps tremble, les membres supérieurs, les membres inférieurs, les muscles du visage et il a de la mousse qui sort de sa bouche et parfois il peut perdre des urines.
L’épilepsie est devenue un problème de santé publique au Sénégal. Secrétaire générale de la ligue sénégalaise de lutte contre l'épilepsie, Pr Soda Marième Diop estime que c'est la crise la plus fréquente, la mieux connue, mais il existe beaucoup d'autres formes de crise d'épilepsie. « Alors lorsque le patient n'est pas traité, les crises peuvent entraîner une dégradation des fonctions cérébrales, c'est-à-dire chez l'enfant des troubles cognitifs, un défaut de maturation et de croissance cérébrale. Donc on va avoir un enfant qui va présenter un déficit cognitif, c'est-à-dire des troubles mentaux qui seront des conséquences de ces crises d'épilepsie. On remarque que c'est une maladie qui atteint plus l'enfant. Oui, c'est une maladie de l'enfant essentiellement, elle est plus fréquente chez l'enfant, mais on la retrouve également chez les adultes et il faut savoir que les causes chez l'enfant et chez l'adulte sont différentes», a souligné Pr Soda Marième Diop. Interpellée sur le nombre de personnes souffrant d’épilepsie, elle indique que depuis 2005, l'épilepsie est passée de la sixième place des consultations à la deuxième place. «Nous organisons chaque année des caravanes dans les régions du Sénégal, nous rencontrons les patients que nous avons diagnostiqués et traités. Près de 5 000 patients étaient épileptiques sans le savoir. Ils ont été découverts au cours de ces caravanes là. Pour dire qu'il y a eu une augmentation notable, en tout cas, le nombre de patients épileptiques diagnostiqués et suivis».
CES CAUSES QUI PEUVENT PROVOQUER UNE EPILEPSIE
Pr Soda Marième est largement revenue sur les causes de l’épilepsie. «Si vous prenez des femmes en âge de procréer qui tombent enceinte et qui doivent accoucher, un suivi, une surveillance, une gestion optimale de l'accouchement de toute cette périnatalité peut permettre d'éviter ces causes liées aux anomalies de l'accouchement et de la grossesse. Il faudra éviter la survenue d'accidents vasculaires cérébraux, par exemple, qui sont des causes secondaires. Il faudra éviter les traumatismes crânio-encéphaliques en limitant les accidents de la voie publique, en prenant des précautions de ce genre chez les sujets jeunes, étant donné qu'on peut avoir une prédisposition et ne pas le savoir», a-t-elle soutenu. Et d’ajouter : «maintenant avec l'apparition des smartphones, la télé, les ordinateurs, ces interactions qui sont sans cesse menées, on peut enseigner aux plus jeunes, aux enfants, aux adolescents, à avoir une meilleure maîtrise de leur emploi du temps, du temps d'exposition, de sorte qu'on peut prévoir certaines crises qui pourraient survenir liées à la fatigue, liées à une dette de sommeil excessive etc. Donc, c'est une prise en charge globale».
En outre, elle affirme qu’il y a une stigmatisation importante qui entoure cette maladie. «C'est lié à la sorcellerie, des esprits malins, de mauvais esprits, alors que ce n'est absolument pas le cas. Ce n'est pas une maladie liée à la sorcellerie, aux sorciers, aux diables, aux djinns, que sais-je, et elle n'est absolument pas contagieuse. Ce n'est pas parce qu'on a un malade épileptique, qui est en train de faire une crise, la salive qui sort de sa bouche nous touche ou ses urines, on aura la maladie», précise-t-elle. Elle profite de l'occasion pour lancer un appel aux autorités parce que les médicaments qui sont utilisés dans le cadre du traitement des épilepsies coûtent cher. « Ils sont disponibles mais ils coûtent très cher et comme c'est un traitement à long terme le coût peut être très important. Quand il s'agit des médicaments d'urgence, ils ne sont absolument pas disponibles au Sénégal. Malheureusement il n'y a que quelques patients qui ont les moyens pour se procurer de ces médicaments à l’étranger », dit-elle. A l’en croire, le médicament le plus utilisé est le phénobarbital, il ne coûte pas cher mais il y a des ruptures. «Ce médicament, il ne coûte pas cher, le coût mensuel du traitement est autour de 1000 francs. Mais ce médicament est constamment en rupture alors qu’il est essentiel dans la prise en charge parce qu'il soigne pratiquement toutes les formes de crise que ce soit chez l'enfant ou chez l'adulte. Il y a des produits qu'on utilise dans certaines formes chez l'enfant, la boîte de 30 comprimés elle est à 45 000, vous imaginez il faut deux comprimés par jour donc la boîte fait la moitié du mois, c'est un budget énorme», se désole-t-elle. L’universitaire invite les autorités à faciliter la formation des techniciens électroencéphalogrammes «parce que l'exploration essentielle pour poser le diagnostic d'une épilepsie c'est l’électroencéphalogramme».
80% DES EPILEPTIQUES NE SONT PAS DIAGNOSTIQUES
Pour sa part, le neuropédiatre et neurophysiologue, Pr Adjaratou Dieynaba Sow révèle qu’en Afrique, 80% des épileptiques ne sont pas diagnostiqués et 80% n'ont pas accès au traitement. «Dans ces cas de figure, en dehors de certaines spécificités, il y a 80% des formes d'épilepsie de l'enfant qui sont guérissables à terme. Après deux ans de traitement bien mené, avec des explorations électro-encéphalographiques, on peut déclarer une guérison et un suivi sur plusieurs années avant de libérer l'enfant. C'est ce qu'on appelle la guérison», dit-elle.
DEF MAMA DEF, C’EST LE CAS D’ECOLE DU DMX
Satisfait de l’évolution du projet, Doudou Sarr, manager international de Youssou Ndour, revient sur l’impact du Dmx, la nécessité d’un meilleur accompagnement des artistes sénégalais et l’essor du jazz africain, thème de cette année.
Dakar music expo (Dmx) monte en puissance. Pour sa sixième édition, l’événement accueille un nombre record de délégués internationaux, confirmant son rôle dans l’écosystème musical africain. Satisfait de l’évolution du projet, Doudou Sarr, manager international de Youssou Ndour, revient sur l’impact du Dmx, la nécessité d’un meilleur accompagnement des artistes sénégalais et l’essor du jazz africain, thème de cette année.
Dakar music expo (Dmx) en est aujourd’hui à sa 6ème édition. Quel est le bilan de ces années jusque-là ?
On en est à la 6ème édition, et c’est un bilan très positif, très encourageant, même si on est toujours confrontés au défi de l’accompagnement. Mais voilà, on ne lâche rien, on continue. Et on a une édition assez riche dans tous les sens. Riche en termes de nombre de personnes qui arrivent. Cette année, on accueille la plus grande délégation. Et donc, c’est l’une des éditions les plus populaires dans le sens où le bruit est en train de faire le tour du monde et de plus en plus de professionnels européens et américains ou dans le monde entier se disent : «Tiens, oui, il faut aller à Dakar pour le Dmx.» Donc ça, on a réussi ce coup-là, et on va recevoir plus de 60 délégués internationaux cette année. C’est le plus grand nombre jusqu’ici. Alors, bilan oui, et ça continue, ça suit son petit chemin. C’est encore un bébé comparé à d’autres salons du même genre. Mais en Afrique, je pense qu’on est parmi les premiers en termes de contenu. Parce que ce n’est pas la taille, ni le nombre de personnes ou de délégués qui compte, c’est plutôt la qualité des délégués, la conversion en termes de débouchés par rapport à ce qui se passe. Donc pour ça, je suis très satisfait et très content de l’évolution du projet.
Le thème choisi cette année est : «L’essor du jazz africain entre racines et innovation.» Pourquoi le jazz ?
Parce qu’on veut mettre en exergue nos vaillants instrumentistes, nos musiciens. On a des trompettistes, des saxophonistes, des guitaristes, des batteurs, des percussionnistes talentueux. Et c’est vrai que la place d’expression pour ces instruments, c’est souvent ce qu’on appelle le jazz. Pour moi, le jazz, c’est tout, c’est de la musique tout court. Mais oui, c’est donner un peu plus de place d’expression pour nos instrumentistes. Et oui, ça me fait penser à notre regretté Jimmy Mbaye, qui vient de nous quitter. Et oui, cette édition lui est dédiée, parce que justement, il y a un projet guitare qui a été conçu, issu de nos discussions quand on est en tournée. Donc voilà un petit peu l’explication du choix porté sur le jazz, par rapport à nos instrumentistes sénégalais et africains.
Vous êtes manager et producteur. Selon vous, qu’est-ce qui empêche les musiciens sénégalais de tourner dans les festivals ?
Les musiciens sénégalais tournent dans les festivals. Mais il faut augmenter le nombre. L’ancienne génération, la jeune génération, il y a beaucoup de musiciens sénégalais qui tournent un peu partout. Oui, est-ce que c’est assez ? Moi, je dis non, on peut en faire tourner plus. Et même, on peut aussi redoper le local, la consommation locale, l’écosystème local, comme ça a été le cas au Nigeria. Je pense qu’on doit d’abord penser local avant de penser global, d’où le mot «glocal», comme les Anglais le disent. Oui, je pense que c’est juste certains efforts à faire, une certaine organisation à avoir, une présence sur certains lieux, et puis du renforcement de capacités de nos professionnels, ça c’est très important. Et surtout, un accompagnement, parce que dans les autres pays, il y a des bureaux d’export qui ont des budgets pour accompagner, aider à l’export de leur musique partout en Europe. Nous, on n’a pas encore ces mécanismes-là, mais je pense qu’avec ça, le talent est là. Il y a énormément de talent dans le pays, il suffit juste de l’accompagner, de l’encadrer et de lui donner un peu plus de visibilité, et voilà.
Aujourd’hui, le groupe «Def Mama Def», qui est parti du Dmx, tourne beaucoup, est-ce le résultat direct de cette participation ?
Absolument, c’est le cas d’école, comme on dit en psychologie. C’est le cas d’école pour le Dmx, parce que c’est un groupe qui est né au Dmx. Le groupe, les deux artistes qui composent le groupe, notamment Mami Victory et Défa, avec leurs carrières respectives. Mais la conversation, la discussion de former un groupe, je pense qu’elle est née ici, au Dmx, à l’Institut français. Et après, on s’est mis au travail avec Baye Souley. On a commencé à faire des séances de studio. On a fait notre petite cuisine pendant un an, et l’année d’après, on a présenté le groupe au Dmx. Et, ça a été remarqué par d’autres délégués qui les ont portées à l’étranger jusqu’à décembre dernier, où elles ont joué au Transmusical Arena. Donc pour moi, ça c’est l’exemple parfait, l’exemple typique : avec un petit peu d’accompagnement, le talent est là, on peut produire plusieurs groupes comme ça.
Le conte musical «Birima», une idée originale de Youssou Ndour et Pape Moussa Ngom (mise en scène par Madiaw Ndiaye), a été présenté à Paris. Pourquoi pas à Dakar et en Afrique ?
Alors, on a fait une projection de la captation du conte musical Birima il y a deux semaines, au Cinéma Pathé. Je pense que le film a été à l’affiche pendant une semaine. Oui, mais bientôt, on va le faire à Dakar. Je pense que quand le grand (Youssou Ndour) sentira que le moment est opportun pour présenter le projet Birima à Dakar, il le fera, ça c’est sûr et certain. Mais on a déjà donné un aperçu de ce qu’était le cinéma. Je pense que tout le monde avait les larmes aux yeux. C’est magnifique ce projet !
LE PRIVE VEUT PRENDRE EN CHARGE LA MOITIE DES CONSTRUCTIONS
Habitat – Réduction du déficit de logements - La balle est dans le camp de l’Etat. Avec un besoin de logements estimé à près de 600 mille, le privé national propose de résorber ce gap de moitié.
La balle est dans le camp de l’Etat. Avec un besoin de logements estimé à près de 600 mille, le privé national propose de résorber ce gap de moitié. Le programme initié par le patronat n’attend que l’aval des autorités pour démarrer la construction de 300 mille logements.
«On nous a toujours reproché de ne pas prendre d’initiatives», se désole Oumar Ndir du Syndicat professionnel des entrepreneurs de bâtiments et travaux publics du Sénégal (Spebtps). Ce membre du Conseil national du patronat (Cnp) s’est présenté hier au Forum d’affaires franco-sénégalais avec un projet qui devait aider à se débarrasser de cette image. Il s’agit du programme de production de 300 mille logements pour une période comprise entre 5 et 10 ans.
Ainsi, le Spebtps va mutualiser ses efforts avec ceux du Regroupement des promoteurs privés immobiliers du Sénégal (Rppis) et du Syndicat national du bâtiment et des travaux publics (Snbtp) pour construire 300 mille logements. L’objectif est de réduire de moitié les besoins en logements au Sénégal, estimés à près à 600 mille logements. L’objectif exige des concertations pour la création d’un consortium. Ce dernier va permettre l’accès facile à un logement décent et abordable aux populations à faibles revenus.
Le consortium ambitionnera de mettre en place une société anonyme avec un capital de plusieurs milliards de francs Cfa, entièrement souscrit par les entreprises du Btp et de promotion immobilière du secteur privé national. Un partenariat public-privé choisi comme modèle économique. Selon Oumar Ndir, le programme ne va pas se limiter à construire et vendre des logements. Il va être la base de l’industrialisation du secteur des Btp. «Le programme va permettre de former plusieurs milliers de jeunes aux métiers du bâtiment. Avec ce volume de construction, nous allons vers la création et l’implantation en zone économique spéciale d’usines de production de sanitaires, de luminaires, de carreaux, de câbles électriques, de peinture, de portes, de fer à béton et de profilés aluminium», a-t-il expliqué.
Naturellement, le concours de l’Etat est attendu pour mener à bien ce programme. Ainsi, le privé local souhaite que les pouvoirs publics mettent à sa disposition le foncier nécessaire, en plus de la prise en charge totale ou partielle des Vrd, une subvention et incitation fiscale, en réduisant les taxes pour les promoteurs afin de faciliter l’accès aux matériaux de construction.
Ce projet représente, selon Oumar Ndir, une opportunité pour le Sénégal de moderniser son offre de logements tout en favorisant une croissance économique inclusive. Faut-il le rappeler, la Snhlm doit construire 25 000 logements sociaux. Son Directeur général avait même signé un protocole d’accord «non engageant» avec une entreprise française pour importer une technologie sur le béton afin d’atteindre son objectif. L’entente conclue entre les deux parties avaient fait grand bruit. Le gouvernement «souverainiste» a été attaqué par le Patronat national, qui a fustigé «un manque de respect». Snhlm, pour se dédouaner, a parlé d’un «impératif de résultats», avant d’ajouter que le contrat signé avec l’entreprise française n’est pas contraignant.
Avec sa nouvelle proposition, le privé national fait un pas vers les décideurs publics. C’est désormais à l’Etat d’apprécier.
Par Ibou FALL
LE MISÉRABILISME, MODE D’EMPLOI
L’authentique Sénégalais, aux yeux du nouveau pouvoir, c’est celui qui vit plongé dans sa crasse jusqu’à la taille, vivote depuis douze ans, avale comme des édits célestes les régulières déclarations fracassantes du Pros devenu Pmos
Crime de lèse-majesté ? Ce dimanche, dans une Arène nationale en ébullition, Ama Baldé, l’héritier de Falaye Baldé et non moins enfant chéri de Pikine, ne vaudra pas un sou devant Emile François Gomis, alias «Franc». Lequel signe sa quatorzième victoire d’affilée sous les yeux du «Roc des Parcelles Assainies», Modou Lô, actuel empereur de l’arène, qui célèbrera la victoire de son poulain en le soulevant comme un sac de pommes de terre.
Il n’en suffit pas plus pour que dehors, ça se déchaîne : d’abord, ceux qui ne peuvent accéder à l’enceinte de l’Arène nationale pètent un câble, débordant les Forces de sécurité…
Et puis, qui rend si hardi «Franc» de ne faire qu’une bouchée de Ama Baldé en plein Pikine ? Résultat des casses : un mort, Babacar Diagne, agressé alors qu’il rentrait chez lui. Sur la route qui ramène chacun au bercail, les bris de verres sont comme une traînée de poudre…
Bref, ce cher Sénégal renoue avec ses démons qui, manifestement, sortent de leurs congés avec fracas. Les plus pessimistes d’entre nous, qui votent «Sonko môy Diomaye» le 24 mars 2024, pensent alors que la violence est derrière nous puisque le camp du «gatsa-gatsa» est enfin aux affaires…
D’ailleurs, dans l’euphorie, depuis la diaspora, quelques militants exaltés passent à confesse : que Dieu leur pardonne s’ils mentent sciemment sur les plateaux, les ondes et les réseaux sociaux, appellent à l’insurrection et financent des cocktails Molotov, et sans doute bien d’autres joyeusetés… Le « Projet », une œuvre de haute couture, le vaut bien !
Ben non, apparemment, la rage qui brûle les esprits et les cœurs est toujours là… Le ministre de l’Intérieur, Jean-Baptiste Tine, outré par cette déferlante dévastatrice, ne fait ni une ni deux : la lutte, c’est terminé ! En clair, les combats ne peuvent plus bénéficier du service d’ordre du ministère de l’Intérieur, jusqu’à nouvel ordre…
Ah, ces Sénégalais !
D’ailleurs, le nouveau régime, sous la conduite du tandem «Sonko môy Diomaye», qui semble les connaître comme ses poches, décide de les ramener à la raison… Ça fait déjà un bail que ça leur explique doctement que le régime de Macky Sall vit depuis toujours sur un bien trop grand train, et que nous, autres, citoyens ordinaires, sommes trop riches pour être honnêtes, trop heureux pour être innocents, il est temps de rétablir l’ordre des choses.
Sur les réseaux sociaux, sous le pseudo de Maestro, un compatriote ricane : «Après les socialistes et les libéraux, nous voilà avec les misérabilistes !» Et donc, après les chantiers fermés d’autorité, l’arrêt des distributions des terres du peuple à des vampires insatiables qui sucent son sang douze années durant, les passeports diplomatiques arrachés à l’aéroport, les interdictions de sortie du territoire, les comptes des médias clandestinement corrompus bloqués et le filtre pour séparer le bon grain de l’ivraie dans cette faune, voilà que les salaires doivent être rabotés, pendant que les fonctionnaires nostalgiques du précédent régime seront sans doute virés ou affectés dans des trous perdus.
En plus des institutions catholiques bourgeoises qui défient la République en encourageant la mixité et en interdisant le port du hijab et sans doute la burqa, rappelées à l’ordre, on a eu droit à l’affectation de quelque magistrat au verdict partial catapulté derrière Niokolo-Koba ; donc, l’envoi d’un Général au placard à New Dehli pour excès de zèle à défendre sa Patrie, c’est d’une logique imparable.
Faut-il l’ânonner sempiternellement ? L’authentique Sénégalais, aux yeux du nouveau pouvoir, c’est certain, est celui qui vit plongé dans sa crasse jusqu’à la taille, vivote depuis douze ans, avale comme des édits célestes les régulières déclarations fracassantes du Pros devenu Pmos, reste persuadé que Adji Raby Sarr est un affolant appât du régime sanguinaire déchu ; Mame Mbaye Niang, un cambrioleur ; Mamour Diallo, un braqueur de Trésor public ; Farba Ngom, un Rapetou ; et Macky Sall, un génocidaire.
Le loustic national est cette victime que l’Etat compte dédommager pour avoir résisté à l’oppresseur, comprenez Macky Sall, Marième Faye et leur gang de prédateurs, la France qui rechigne à dégager et lorgne nos pétrole et gaz, dont l’Armée occupe encore une partie de nos terres sous prétexte qu’elle emploie cent-soixante-deux autochtones comme sous la coloniale.
C’est clair, un vrai Sénégalais, version «Sonko môy Diomaye», pense que saborder la syntaxe et dynamiter l’orthographe françaises sont des actes de résistance souverainiste, des gestes d’émancipation nègre téméraires ; il peut jurer sur un coran que, depuis les indépendances, l’administration, globalement, et particulièrement le ministère des Finances, est un antre de faussaires, une fabrique à faux : de l’état-civil aux rapports d’audits, en passant par les billets de banque, les diplômes, les passeports, les CV…
Compter les nouveaux pauvres qui grossissent les rangs serrés des laissés-pour-compte est une drogue à laquelle ce Sénégalais brut dedécoffrage est accro. Son sport favori : insulter, diffamer et menacer tout ce qui arbore un visage épanoui, roule sa bosse et arpente les sentiers sinueux de ses ambitions légitimes. Aux prix de ses vie et liberté, depuis 2021, un patriote incomparable, ça vandalise, saccage, insulte et agresse tout cequi est trop heureux pour être irréprochable.
Heureusement qu’en dépit de son inaptitude au bonheur, il lui reste l’icône indémodable Youssou Ndour, qui traverse les époques et côtoie les régimes avec une égale félicité…
Le F2S reçu par le ministre de la Santé
Le ministre de la Santé multiplie les rencontres avec les syndicats pour éviter des mouvements d’humeur. Dr Ibrahima Sy a reçu lundi une délégation de la fédération des syndicats de la santé (F2S) qui annonce d’ailleurs une grève au mois de mars. Selon lui, cette rencontre s’inscrit dans la continuité des efforts du ministère pour pacifier l’espace du front social et promouvoir un dialogue constructif avec les partenaires sociaux. M. Sy a fait le point avec les syndicalistes sur leur plateforme revendicative. Le ministre de la Santé promet de renforcer le dialogue social et à œuvrer pour des solutions concertées, en vue d’améliorer les conditions de travail des acteurs du secteur de la santé et, par extension, la qualité des services rendus à la population. Les parties se sont engagées à se retrouver tous les deux mois.
Démarrage des projets de 2025
Le Premier ministre tient à la finalisation des feuilles de route et au démarrage, dans les meilleurs délais possibles, des projets à initialiser en 2025. A cet effet, il a exhorté les ministres à hâter le pas. Par ailleurs, Ousmane Sonko a rendu compte de la poursuite des travaux du Comité de commémoration en décembre 2024 du 80e anniversaire du Massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye. À cet égard, il a rappelé que le chef de l’Etat a élevé le cimetière militaire de Thiaroye en cimetière national et institué la date du 1er décembre «Journée des tirailleurs sénégalais». Le Premier Ministre a également indiqué la prise en charge par les ministères concernés des quatre (04) autres mesures prises par le Chef de l’Etat pour cristalliser dans la mémoire collective ce tragique événement. Il s’agit du mémorial Thiaroye 44, du centre de documentation, de la désignation de rues et places publiques au nom des victimes de cet événement et de l’introduction, dans les curricula, de l’enseignement de cette histoire. S’agissant de la manifestation de toute la vérité sur le nombre de victimes, le chef du gouvernement a informé le Conseil que les compléments d’informations requis sont toujours attendus. Devant cette contrainte, des fouilles archéologiques seront entreprises.
Un bus de Dakar Dem Dikk saccagé
Un bus de la ligne 121 de Dakar Dem Dikk en partance vers la gare Leclerc a été saccagé hier par des individus aux environs de 17h. A l’origine de cet incident, renseigne un communiqué de la société, un motocycliste qui tentait de couper la route au bus afin de permettre le passage d’un cortège funèbre. La manœuvre a provoqué un accrochage. Ainsi les trois personnes à bord de la moto, après s’être relevées de leur chute, s’en sont violemment prises au conducteur et au receveur. La foule qui les suivait par la suite s’est déchaînée sur le bus bien que celui-ci ait été garé au loin, renseigne le document. Le patron de Dakar Dem Dikk regrette un tel comportement vis-à-vis d’un bien public qui participe considérablement à la bonne marche de la société. La Direction générale se réserve le droit de saisir la justice.
La diplomatie chamboulée
Le chef de l’Etat a secoué hier la diplomatie. Mame Baba Cissé, Conseiller des Affaires étrangères principal de classe exceptionnelle est nommé Ambassadeur du Sénégal auprès de la Commission de l’Union européenne, en remplacement de Baye Moctar Diop. Malick Diouf, Conseiller des Affaires étrangères jusque-là ambassadeur, Secrétaire général adjoint du ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, est promu ambassadeur du Sénégal au Cameroun en remplacement de Khare Diouf. Samba Dialigué Baldé, chancelier des Affaires étrangères, précédemment 2e Conseiller à l’Ambassade du Sénégal au Niger, est nommé Consul général du Sénégal à Pointe-Noire, en remplacement d’Issa Wagué.
Eau potable en milieu rural
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a été instruit de réviser le cadre de gestion des délégations de service public en eau potable en milieu rural et de renforcer l’entretien et le renouvellement des forages et infrastructures hydrauliques. Aussi, il veillera à la transparence sur la tarification des services et la gestion des concessions. Dans la dynamique d’aménagement et de réalisation des « autoroutes de l’eau », le Gouvernement devra anticiper la réflexion sur le modèle économique du secteur couvrant le volet assainissement (eaux usées et eaux pluviales) et la montée en puissance des projets « d’unités de dessalement ». Il s’agit surtout, d’après le communiqué, de conforter la place des collectivités territoriales et des populations dans la gouvernance inclusive du secteur. A cet effet, le Chef de l’Etat a demandé au ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement de refonder la politique d’hydraulique urbaine, d’élargir de façon maîtrisée le périmètre dit « affermé » au regard de l’urbanisation accélérée du territoire national et des défis climatiques nouveaux qui appellent la révision de la gouvernance stratégique, technique et financière de l’assainissement. Le ministre Cheikh Tidiane Dièye devra aussi engager des actions urgentes pour assurer le fonctionnement efficace des services et réseaux relevant de l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (ONAS).
Le projet de loi portant Code de l’eau
Restons avec le Chef de l’Etat qui a rappelé également au ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement l’impératif de finaliser le projet de loi portant Code de l’eau. Cette loi en perspective va renforcer la préservation de nos ressources naturelles en eau et la transparence dans leur gouvernance inclusive. Une Autorité de régulation du secteur de l’eau sera également mise en place.
Les étudiants de l'UGB pour l’abrogation de la loi d’amnistie
La semaine de l’étudiant bat son plein. A ce propos, la Coordination des étudiants de SaintLouis (CESL) a initié, hier, une journée noire en la mémoire de quelques-uns de leurs camarades, notamment Alpha Yero Tounkara et Clédor Senghor. Ces derniers ont été tués pendant les manifestations contre le report de la présidentielle. Les étudiants plaident pour l’abrogation de la loi d’amnistie pour que justice soit rendue. Les étudiants demandent aux autorités universitaires de baptiser les chapiteaux 1 et 2 de l’université Gaston Berger aux noms des martyrs.
Menaces de mort et injures publiques
Condamné pour détention et usage de chanvre indien, A. Diop continue de prendre sa dose de l’herbe qui tue ou un verre de trop. Il s’en prend violemment à son grand-père paternel. A. Diop furieux a abreuvé d’injures son grand-père avant de brandir une arme blanche. Son oncle qui est outré l’acte de son neveu a déposé une plainte à la Police des Parcelles. Et sans tarder alors, les hommes du Commissaire Abdou Sarr descendent sur les lieux pour le cueillir. Devant les enquêteurs, A. Diop nie les faits. Il déclare être victime d’une humiliation de la part de son oncle. Ce qui n’a pas du tout convaincu les limiers qui l’ont placé en garde à vue avant de le déférer au parquet pour détention d’armes blanches, menaces de mort et injures publiques.
F. Okov tombe avec un joint de chanvre indien
Adepte du chanvre indien, le nigérian F.Okov se rend souvent aux alentours du marché de l’Unité 17 des Parcelles assainies pour se ravitailler. Il ne s’imaginait que les limiers des Parcelles assainies qui font des patrouilles régulières dans le secteur étaient aux abords. Les limiers ont trouvé par devers lui un cornet de chanvre indien. Ce qui a motivé son interpellation et sa garde à vue. Il est présenté au procureur pour détention et usage de chanvre indien.
Le vigile en flagrant délit de vol Incroyable mais vrai !
Le vigile chargé d’assurer la sécurité de maisons à la cité Mixta a été arrêté pour vol. Le mis en cause a profité de l’inattention d’un habitant de la cité qui vérifiait les pneus de son véhicule pour subtiliser sa pochette contenant 135 mille francs. Il avait déposé la pochette sur le capot de son véhicule. Constatant la disparition de la pochette, il remonte dans son appartement pour visionner les vidéos des caméras de surveillance. Il voit alors le vigile en action. Il descend pour demander au voleur de lui rendre en toute discrétion son argent pour éviter la prison. Malgré tout, le vigile fait l’indifférence. La victime dépose une plainte à la police. Le vigile a tenté de nier les faits, mais il a fini par changer d’avis après le visionnage de la vidéo. Il est placé en garde à vue et déféré au parquet pour vol.
PAR MAMADOU OUMAR KAMARA
LE PLUS BAVARD DU FILM ÉTAIT MUET
"Dans le film « Camp de Thiaroye » (1988), le spectateur manquerait, sans grande attention, l’acteur principal. Le long de la fiction dramatique, « Mon Pays » n’a pas dit un mot. Il mimait, grognait, gigotait souvent, s’irritait beaucoup, souriait peu.."
Dans le film « Camp de Thiaroye » (1988), le spectateur manquerait, sans grande attention, l’acteur principal. Le long de la fiction dramatique, « Mon Pays » n’a pas dit un mot.
Il mimait, grognait, gigotait souvent, s’irritait beaucoup, souriait peu, ou était statique. Cependant, il était celui qui concentrait le mieux en son personnage tout le drame et les traumatismes que Sembène Ousmane et Thierno Faty Sow voulaient exposer à travers ce film mémoriel et historique de 157 minutes. « Mon Pays », s’il n’est pas coiffé de son stahlhelm (casque en acier estampillé SS, symbole du soldat allemand dans la Seconde Guerre mondiale), s’y agrippe comme si son existence en dépendait. Au front, les Allemands lui avaient coupé la langue.
Le casque est alors un patrimoine insidieux dont il ne se sépare quand même pas, car il est quelque part une relique identitaire. C’est un fétiche, son histoire. Tandis que les autres tirailleurs étaient désignés par leurs pays d’origine, « Mon Pays », dont on ignore l’origine, reste impersonnel et convergent. L’Ivoirien Sidiki Bakaba, qui l’a interprété, nous confiait en interview (avril 2021) que Sembène lui a dit vouloir montrer l’Afrique cruellement contrainte au silence de son Histoire. Dans le roman « Terre ceinte » (2014) de Mohamed Mbougar Sarr, on retrouve le silence chez Ismaïla et Idrissa. Le premier, 15 ans, sans montrer de signes avant-coureurs de sa métamorphose, est subitement reclus.
Garçon jovial, studieux et drôle, ses parents se disent qu’il doit être pris d’une nouvelle passion, avant de s’inquiéter. Son ascétisme subit et mystérieux est l’univers qu’il s’est forgé, le sanctuaire de sa quête idéologique et de son idéal d’existence. Les réponses qu’il n’avait pu avoir de ses parents et enseignants inattentifs, Ismaïla est allé les chercher dans les livres et l’errance spirituelle. Sans guide ni préparation. Son radicalisme finit par coûter des vies. Son petit frère Idrissa, qui subit toute cette tragédie en spectateur, négligé par ses parents pendant qu’ils tentaient vainement de récupérer et de redresser le grand frère, finira lui aussi dans un tourbillon mental. Jusqu’à l’irréparable. Les proches n’avaient pas entendu les sirènes, ni su adopter l’attitude et le discours du salut.
Tels beaucoup de parents, ils n’ont ni pu faire attention, ni en avoir et encore moins comprendre ou essayer de saisir les ressentiments de l’intéressé afin d’avoir la posture rédemptrice. Ces deux œuvres nous font constater l’indifférence au silence qui signe notre époque. Tel que le fait remarquer Claudie Bolzinger dans l’article « La Voix du silence en psychanalyse » (2012), il ne s’agit pas de s’arrêter aux comportements, mais de les interroger. Cette interrogation demande méthode, patience, attention, cordialité. La communication, qui n’est pas que parole, ne doit jamais se rompre (Ismaïla et Idrissa). Le silence est une alerte. Il est souvent même un réseau d’autres silences, qui se réveillent voire se révèlent chez l’individu au fil de ses messages (le cas de « Mon Pays »).
La lettre posthume de Matar Diagne, l’étudiant suicidé à l’Université de St-Louis, nous interpelle à ce sujet. Des drames et des rancœurs cruelles se vivent en solitude. Ils sont malheureusement exacerbés par le sentiment d’abandon et de rejet, avec l’inattention aux appels à l’aide. Le silence, faux refuge, est un carcan où se forge souvent la perte. Combien de gens vivent ensemble sans vraiment se connaître ? Combien sont considérés comme les plus forts dans les familles, chez qui on attend l’impossible, sans voir qu’ils sont en réalité les plus faibles à force de s’oublier et de satisfaire les charges ? L’humain dans son unité n’est plus considéré avec empathie. Il n’est plus remarqué avec ses joies, ses traumas, ses dépressions.
Il faut un effort de réconciliation avec la communauté. Faire attention aux personnes qui nous entourent, « di baayante xel ». Un petit « Ça va ? » peut être d’un énorme secours. Individuellement, il faut savoir que rien ne fonctionne sans équilibre. Donner sans attendre en retour nourrit l’âme. Recevoir permet de se remplir et se régénérer pour mieux encore offrir. Ce que nous donnons peut ne pas trouver immédiatement sa place, mais cela ne signifie pas que notre geste est insignifiant. Quelqu’un, quelque part, saura chérir notre offre. Il ne faut juste pas se décourager à être soi, à être bon.
PAR OUMAR NDIAYE
COUPS DE BOUTOIR ET ÉCHAPPATOIRE DU MULTILATÉRALISME
"Dans le premier mandat de Donald Trump, les désengagements des États-Unis sur les institutions internationales se comptaient plus que les doigts de la main. Le bras financier américain s’est ainsi rétracté sur beaucoup de programmes."
Il y a plus de quatre ans, dans ces mêmes colonnes, avec une chronique intitulée « Sous Biden, le multilatéralisme devra se réinventer », nous écrivions qu’« après les coups de semonce de quatre années de la présidence de Trump, le multilatéralisme espère une cure de jouvence avec un élan de relance au pouvoir de Joe Biden ».
Le mandat du successeur et prédécesseur de Donald Trump n’a pas été ainsi de tout repos pour le multilatéralisme qui a dû faire face à beaucoup d’obstacles. L’histoire du multilatéralisme post-Seconde Guerre mondiale est intimement liée aux États-Unis. En plus d’accueillir le siège de la plus symbolique et emblématique organisation multilatérale qui est l’Organisation des Nations unies, l’Amérique en est le premier acteur et bailleur avec ses environ 10 milliards de dollars (environ 5.000 milliards de FCfa) de cotisation annuelle qui constitue 20 % du budget de l’organisation. Forcément, chaque scène de ménage de celui qui abrite ce couple polygame va déteindre sur l’ambiance dans la maison.
Dans le premier mandat de Donald Trump, les désengagements des États-Unis sur les institutions internationales se comptaient plus que les doigts de la main. Le bras financier américain s’est ainsi rétracté sur beaucoup de programmes. Il y a eu d’abord l’Accord de Paris sur le climat, l’Accord sur le nucléaire iranien, le Conseil des droits de l’Homme, le Pacte mondial sur les migrations, l’Unesco, l’Agence d’aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa), l’Onusida, l’Organisation mondiale de la santé. Ce retrait s’est encore fait plus sentir dans les engagements moraux de l’Amérique comme sur l’Usaid, qui est la plus grande agence d’aide au développement au monde. Cela va ainsi imposer aux organisations multilatérales une vraie traversée du désert marquée par de rudes épreuves et quelques rides tant l’oasis américaine servait d’abreuvoir et de réservoir.
Les coupes financières nouvellement imposées par la nouvelle administration Trump auront les mêmes conséquences que pour la première fois. De par son histoire et sa trajectoire, le multilatéralisme, malgré sa crise existentielle et actuelle, a aidé beaucoup de pays, dans toutes les régions du monde, à combler des vides de l’État et apporter soutiens et subsides. Dans leurs marches, certaines organisations multilatérales ont eu des résultats tangibles et d’autres moins palpables. Les coups de boutoir de la nouvelle administration américaine devraient ainsi pousser le multilatéralisme à chercher des échappatoires qui peuvent le prémunir de ces aléas liés à la politique intérieure des pays. Pour cela, il faudrait qu’il fasse un aggiornamento pour s’adapter à la montée du nationalisme-souverainisme dans presque toutes les régions du monde.
L’argent étant le nerf de la guerre et aussi de la paix que beaucoup d’organisations multilatérales promeuvent dans leurs actions et idéaux, il faudra ainsi une répartition assez équitable des cotisations pour que cela soit profitable à tous. Avec de nouvelles puissances émergentes dont la plupart viennent du Global South, celles régnantes comme les États-Unis ne doivent plus porter à bout de bras tous les efforts financiers pour faire fonctionner le multilatéralisme. De ce fait, ces puissantes régnantes ne pourront plus se prévaloir du poids de leur chéquier pour imposer que leur voix soit la plus entendue et/ou la plus étendue.
Au-delà des assauts exogènes venant de l’ancienne comme de la nouvelle administration Trump, il faudra aussi, de manière endogène, que le multilatéralisme dans des positions n’adopte pas une démarche chancelante et hésitante comme il a été remarqué ces dernières années sur beaucoup de questions internationales. C’est seulement avec ces postures qu’il pourra avoir des échappatoires face aux coups de boutoir d’une administration américaine qui n’est pas à son premier coup d’essai…