Dakar, 24 fév (APS) – Le démenti fait par le président de la République sur les accusations de ‘’complot’’ à son encontre, sur l’affaire de mœurs concernant l’opposant Ousmane Sonko, et les mandats de dépôt décernés à deux des soutiens de l’opposant sont les sujets les plus commentés par les quotidiens.
‘’C’est un sujet sur lequel je ne vais pas m’épancher (…) Il ne faut pas qu’on mêle le président de sujets qui ne le regardent pas. Le président a suffisamment de choses à faire que de comploter des choses aussi basses’’, a déclaré Macky Sall à RFI, lorsque la radio française l’a interrogé sur le ‘’complot’’ dont il est accusé par M. Sonko et ses militants.
L’opposant nie les accusations de ‘’viols répétés’’ et de ‘’menaces de mort’’ portées sur lui par une employée d’un salon de massage et de beauté. Il accuse la majorité présidentielle d’avoir préparé un ‘’complot’’ à son encontre, dans le but de mettre fin à sa carrière politique.
‘’Mauvaise communication ou erreur lamentable ?’’ se demande WalfQuotidien, estimant que ‘’la communication faite par le président Macky Sall de l’affaire Sonko (…) a été lamentable’’.
En plus, ‘’sur le fond, il a minimisé cette affaire impliquant l’un de ses redoutables adversaires (…) La politique intérieure, dominée par l’affaire Sonko, il l’a à peine abordée. Il a évacué cette question en trente secondes’’, a commenté WalfQuotidien.
‘’Macky Sall minimise une affaire nationale’’, résume-t-il.
Macky Sall ‘’se décharge’’ et Ousmane Sonko ‘’charge’’, écrit Le Témoin Quotidien. Quand le président de la République ‘’écarte toute idée de complot contre le leader de Pastef’’, ce dernier ne tarde pas à réagir en soutenant encore que les accusations de ‘’viol répétés’’ et de ‘’menaces de mort’’ dont il est l’objet ne sont rien d’autre qu’‘’un complot ourdi par Macky Sall pour le détruire et éliminer son parti politique’’, ajoute le même journal.
‘’C’est une prise de parole qui va peut-être libérer les hommes du président qui ont préféré appliquer la consigne de ne pas se prononcer sur cette ‘affaire privée’ qui met en cause le député’’, estime Le Quotidien, concernant l’interview accordée par le chef de l’Etat à RFI.
Les quotidiens se sont également intéressés aux mandats de dépôt décernés à Birame Soulèye Diop, l’administrateur de Pastef, et à Abass Fall, un des responsables de ce parti, que dirige Ousmane Sonko.
M. Diop, ainsi que son épouse Patricia Marème Ngandoul, Abass Fall, Fatima Mbengue, Bawaré Dia et Dahirou Thiam ont été inculpés par le doyen des juges pour ‘’association de malfaiteurs, complicité de diffusion de contenus contraires aux bonnes mœurs, menaces de voie de fait et violence’’.
De tous ces militants de Pastef, ‘’seuls Birame Soulèye Diop et Abass Fall ont été écroués, les autres étant sous contrôle judiciaire’’, précise Libération.
‘’Tous ces membres ou sympathisants de Pastef sont accusés d’être liés à une puce électronique à partir de laquelle des autorités, dont le ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République, Mahmoud Saleh, et l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, ont reçu des menaces de mort’’, explique Vox Populi.
‘’Comme à une époque bien sinistre de notre histoire politique, les bases d’un démantèlement de Pastef sont mises en place. Il ne reste qu’à mettre son leader dans les geôles après le mandat délivré à quelques éminences grises du [Pastef]’’, commente Le Témoin Quotidien.
‘’Ils l’auront !’’ s’exclame WalfQuotidien, en ce qui concerne la procédure menée par l’Assemblée nationale en vue de la levée de l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko.
Cette mesure va permettre à la justice d’entendre M. Sonko sur les accusations de ‘’viols répétés’’ et de ‘’menaces de mort’’.
‘’Le principal pourfendeur de la corruption des élites va être sacrifié par les hommes de ce système qu’il ne cesse de vouloir démanteler (…) Mais l’animal Sonko vendra très cher sa peau au pouvoir’’, lit-on dans WalfQuotidien.
Le Quotidien, analysant l’actualité politique sénégalaise, constate qu’‘’à cause de la violence verbale et des invectives, de la calomnie, notre démocratie est en train de perdre son âme’’.
La campagne de vaccination contre le Covid-19, lancée mardi, est également commentée par les quotidiens.
C’est ‘’un vent d’espoir’’ qui souffle au Sénégal depuis le lancement de cette campagne, selon EnQuête, qui tient à souligner, comme d’autres journaux, que le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, a été le premier à se faire vacciner au Sénégal.
‘’Abdoulaye Diouf Sarr, la pédagogie par l’exemple’’, écrit Source A. Se faire vacciner le premier ‘’est la meilleure façon, pour le ministre, maire de Yoff, de convaincre les citoyens qui [ont] des appréhensions sur les vaccins’’ de se prêter à la vaccination, ajoute le même journal.
‘’La vaccination est une nécessité que tout Etat soucieux de la bonne santé de son économie ne saurait ignorer (…) L’utilité du vaccin n’étant plus à démontrer, il urge pour l’Afrique de se lancer dans la production, mais surtout dans le développement d’une industrie pharmaceutique’’, analyse Le Soleil.
DISPONIBILITE DES STATISTIQUES PUBLIQUES A TEMPS
Ce qui manque à l’ Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD)
Comparativement à l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en France, qui centralise toutes les données statistiques de tous les secteurs d’activités économiques, les publiant régulièrement à temps pour servir de baromètre de la concertation et de la décision publique, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) jouant les même fonctions, peine à faire autant. Ceci, faute d’une centralisation des données de toutes les entités publiques.
A regarder de près, c’est l’absence de link avec les différentes structures qui défaille. Ce que confirme l’économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Meissa Babou, qui relève entre autres « un déficit de dispositif capable à mener ces études à temps et la rétention d’information ». Il précise : « Certes, l’Ansd reste la seule agence fiable et viable en termes de production de données statistiques, mais elle ne centralise pas toutes les statistiques des ministères et des gouvernances disposant des bureaux de statistique, soit pour faute de disponibilité, ou alors par rétention d’information ». Ce qui, à ses yeux « ne milite pas en faveur des autorités pour une bonne concertation aux fins d’une bonne prise de décision politique ou alors une réorientation des priorités en faveur des urgences et enjeux de l’heure ».
Selon lui : « La seule chose qui préoccupe l’Etat, ce sont les données agricoles comme les céréales, d’arachide au profit d’une croissance qu’on veut booster même si souvent l’Ansd corrige après coup». Un ensemble de facteurs qui font que « contrairement aux pays développés où il y a un link entre les bureaux d’études et les entreprises », souligne-t-il. Une centralisation du système ne nécessitant aucun déplacement pour disposer de toutes les données à partir d’un simple clic. Ici, poursuit-il : « Nous sommes en partie dans l’informel et d’autre dans le formel qui refuse de communiquer. Donc, dans rétention d’informations ».
Pour y pallier, l’économiste invite le gouvernement à exiger une publication de tous les ministres une communication au moins trimestriellement sur leurs activités, voire une production de service. Demander à tous les bureaux dédiés notamment les bureaux de paiement, les entreprises répertoriées de communiquer les données de production régulièrement pour une meilleure contribution à la prise de décision.
«IL EST EFFICACE CONTRE LES FORMES SEVERES AU PLUS TARD 28 JOURS APRES LA SECONDE DOSE»
Après sa sortie de séance de vaccination hier, lors du lancement de la campagne vaccinale contre le coronavirus sur l’étendue du territoire national, le professeur Moussa Seydi en charge du traitement des malades de Covid rassure
Après sa sortie de séance de vaccination hier, lors du lancement de la campagne vaccinale contre le coronavirus sur l’étendue du territoire national, le professeur Moussa Seydi en charge du traitement des malades de Covid rassure : le vaccin est bien toléré. Toutefois, dans cet entretien, il précise qu’« il est efficace contre les formes sévères au plus tard 28 jours après la seconde dose ».
Pourquoi devons-nous nous faire vacciner ?
Il faut se vacciner pour plusieurs raisons. D’abord, parce que c’est bien toléré à peu près 200 millions de doses dans le monde, il n’y a aucun décès formellement lié aux vaccins. Le vaccin que l’on prend ici s’est fait avec un virus qui est inactivé, qui n’est pas capable de se répliquer dans l’organisme et amener des dégâts. Le vaccin est efficace, il y a les résultats scientifiques.
Professeur, quelle appréciation faites-vous du vaccin Sinopharm ?
Le vaccin est efficace contre les formes sévères au plus tard 28 jours après la seconde dose. Il est important que cela soit clarifié. Si je n’étais pas convaincu de mon discours, je ne serais pas venu me faire vacciner. Ce qui est important dans certaines situations, ce sont les faits scientifiques et ce que l’on constate sur le terrain.
Est-ce qu’il y a des études qui sous-tendent votre thèse ?
Les publications ont montré que c’est efficace contre les formes graves. Dans 100% des cas, 28 jours au plus tard après la seconde dose, 79% contre toutes formes confondues selon les données des chercheurs qui ont mis au point ce vaccin. C’est ça les faits et personne n’a pas démontré le contraire.
Est-ce qu’il y a des effets secondaires notés chez certains patients dans d’autres pays qui ont démarré ledit vaccin avant le Sénégal ?
Le vaccin n’a été à l’origine d’aucun effet secondaire grave, là aussi c’est un fait scientifique. Maintenant dans la pratique, chaque pays doit surveiller sa vaccination. Nous devons voir quelle est l’efficacité ici au Sénégal par nos propres moyens et quelle est la tolérance ici au Sénégal par nos propres moyens. Il y a des comités qui sont structurés pour s’occuper de cela. En dehors de la recherche, des résultats scientifiques, le pays doit surveiller par lui-même et constater par lui-même si les résultats obtenus sont conformes par rapport à ce qui a été vu ailleurs.
Est-ce que la vaccination est signe de réduction immédiate des cas de Covid dans le pays ?
La réduction ne sera pas tout de suite. Il faut qu’on atteigne une proportion importante de personnes vaccinées. Si on vaccine plus de 60- 70% on peut avoir ce résultat, c’est indiscutable. Tous les pays qui ont utilisé le vaccin en masse ont vu ce résultat. Prenons le cas d’Israël, j’aime bien le donner en exemple parce que c’est le pays numéro 1. Vous verrez que chaque jour, ils ont des résultats extraordinaires. Chaque jour, ils essaient de communiquer sur l’efficacité, sur la tolérance, sur la transmission. L’autre effet important, c’est que si on vaccine en masse, cela va diminuer l’apparition de variants. Parce que quand vous avez des anticorps qui vous protègent, le virus ne peut plus entrer dans la cellule. S’il n’entre pas dans la cellule, il ne peut pas se répliquer. S’il ne se réplique pas, il n’y a pas de mutation donc pas de variant. Prenons toujours l’exemple d’Israël, ils ont pu réduire les hospitalisations des sujets âgés de plus de 58% après avoir vacciné 80% des sujets âgés de plus de 60 ans et réduire 44 % des hospitalisations tous âges confondus après avoir vacciné 45 % de la population. Ils ont trouvé à peu près le même taux d’activité que le taux qui a été trouvé dans l’étude scientifique.
Combien de temps faudrait-il pour avoir une immunité collective avec la vaccination ?
Pour diminuer le nombre de cas, il faut au moins que la vaccination de masse se fasse pour les personnes de plus de 60 ans. Nous sommes convaincus que le résultat sera là. Ce n’est pas en 2 où 3 jours que l’on pourra vacciner beaucoup de personnes mais pendant des mois. Les cas pourront survenir même chez les vaccinés car il y a la période d’incubation. Certains sont malades avant d’être vaccinés et d’autres pourront tomber malades dans les 2 à 3 jours après la vaccination. S’il y a l’engagement en haut lieu il n’y a pas de raison de douter que les choses puissent continuer à aller rapidement. Peut-être d’ici un an, la majorité de la population sera vaccinée.
Plusieurs vaccins anti Covid existent. Comment faire pour assurer l’opinion publique sur l’efficacité ?
L’efficacité du vaccin chinois, de tous ces vaccins, est réelle mais pas au même niveau. Par exemple, le vaccin Moderna et le vaccin Pfizer sur le plan efficacité contre les formes symptomatiques sont plus efficaces que le vaccin chinois. Parce que eux c’est 94% - 95%, ici c’est 79% mais le vaccin chinois nous permet d’éviter surtout les formes graves dans 100% des cas. C’est important de lutter d’abord contre les décès, le reste pourra suivre après. Ce qui est plus important, c’est l’effet de groupe. Vous êtes jeunes, vous pouvez ne pas vous vacciner, mais le virus peut passer par vous pour atteindre quelqu’un d’autre et le tuer. Ne vous dites pas que la maladie n’est pas dangereuse pour moi donc je ne me vaccine pas. C’est important parce que cela réduit le risque de survenue de variant. Le fait capital, c’est seulement la vaccination qui peut nous permettre de revenir à une vie normale.
ME ALIOUNE KA SORT DE SA RESERVE
Le président de la Chambre des notaires du Sénégal (Cdns), Me Alioune Ka, a fait face à la presse hier, mardi 23février 2021 pour, dit-il «se prêter à un exercice de communication et d’explications de règles d’exercice de leur profession».
Le président de la Chambre des notaires du Sénégal (Cdns), Me Alioune Ka a effectué hier, mardi 23 février 2021, sa première sortie après son élection en juillet. Ce fut pour lui, une opportunité pour revenir sur le foncier, les nouvelles charges créées et leur répartition mais aussi l’institution d’une retraite pour les notaires.
Le président de la Chambre des notaires du Sénégal (Cdns), Me Alioune Ka, a fait face à la presse hier, mardi 23février 2021 pour, dit-il «se prêter à un exercice de communication et d’explications de règles d’exercice de leur profession». L’occasion a été, pour lui, de revenir sur les problèmes fonciers qui pullulent dans le pays. Pour Me Alioune Ka, la terre est devenue un enjeu économique important et le fait qu’elle n’est pas dans le commerce juridique est une grosse difficulté. «Aujourd’hui, une grosse partie de la terre n’est pas dans le commerce juridique. Les trois quarts (¾) des terres qui existent sont du Domaine national, que ça soit celles agricoles ou les terrains ruraux. Il se pose effectivement le problème de la circulation dans le commerce juridique et l’utilisation qu’on peut en faire», soutient-t-il. Alioune Ka d’ajouter ainsi que «l’idée de la Chambre des notaires, c’est de faire des propositions allant dans le sens de réformer le système foncier pour permettre aux terres, quelles qu’elles soient, d’entrer dans le commerce juridique, afin qu’elles puissent faire l’objet de transactions immobilières ou de vice de garantie». Il ajoute, dans ce sens, qu’il y’a nécessité de réfléchir sur le procédé et voir comment s’y prendre. «Il y’a une réflexion à faire pour une immatriculation massive de toutes ces terres du Domaine national pour les faire rentrer dans le Domaine privé national pour que l’Etat puisse les concéder aux utilisateurs sous forme de bail emphytéotique, notamment les terres rurales, pour permettre aux agriculteurs d’avoir accès aux crédits bancaires et à l’investissement», suggère-t-il.
ÊTRE PLUS QUE D’ANCIENS MEMBRES DE LA COMMISSION DE REFORME FONCIERE
Pour Me Alioune Ka, il est important d’arriver au stade du changement préconisé pour que la modernisation de l’agriculture soit effective car les banques ne peuvent pas prendre des garanties sur des terres du Domaine national ou sur des délibérations. Ce qui constitue, trouve-t-il, un blocage aux investissements destinés à l’agriculture. Par ailleurs, indique-t-il, les notaires veulent aller au-delà des conclusions de la Commission nationale de réforme foncière. «Nous voulons apporter un plus, bien qu’on fût membres de cette commission. Nous pensons que le simple fait d’être membre ne suffisait pas. Nous devrions avoir une place beaucoup plus prépondérante. C’est pourquoi nous avons engagé, au sein de notre chambre, une commission qui va réfléchir sur ces questions, en prenant en compte les conclusions qui ont été déjà faites par la Commission de la réforme foncière», affirme le président Alioune Ka. Il estime, par ailleurs, que la non implication des notaires dans les transactions foncières est à l’origine du foisonnement des conflits fonciers. «Les contentieux fonciers ne découlent pas de l’intervention d’un notaire. Ils découlent principalement du fait que les contribuables, dans beaucoup de transactions, ne font pas appel à des notaires.»
UNE CINQUANTAINE DE REQUERANTS SE PARTAGENT VINGT NOUVELLES CHARGES
«L’ouverture de la profession se traduit par la création de vingt (20) nouvelles charges à pourvoir par décret n°2020- 2343 du 16 décembre 2020. Plusieurs membres ont aussi conclu des contrats de notaires salariés avec des titulaires du Diplôme d’aptitude pour leur permettre d’entrer dans la profession», a dit Me Alioune Ka, expliquant ainsi que le notariat, longtemps considéré comme une chasse-gardée de grands noms du métier, est maintenant ouvert au plus jeunes. Le président de la Chambre des notaires du Sénégal soutient, en outre, qu’il y a une cinquantaine de candidatures à l’obtention de la charge. Mais, tient-il à préciser, «la chambre n’a pas prérogatives pour nommer une personne pour une charge. C’est l’Etat qui prend la responsabilité de nommer qui il veut à une charge quelconque». Pour lui, tous les postulants ne peuvent être servis car, il y a un équilibre à faire entre la création et la viabilité de la charge. «Des alternatives sont toutefois préconisées pour absorber le maximum d’aspirants», souligne-t-il. Il s’agit, dit Me Alioune Ka, de la société civile prioritaire et des notaires salariés. A signaler que parmi les nouvelles charges créées, douze (12) sont dans la région de Dakar. Les huit (08) autres sont répartis ainsi : une (01) à Ngaparou, deux (02) à Saly-Portudal, une (01) autre à Mbacké et à Nioro. Il y a aussi une (01) charge à Podor, Foundiougne et Oussouye. La disproportionnalité de cette répartition est justifiée par l’activité économique, explique Me Alioune Ka.
NOTARIAT: UNE RETRAITE A 75 ANS
«Le décret fixe l’âge de la retraite à 75 ans, avec une possibilité de prorogation de trois ans. La prorogation est instaurée pour la mise en place d’une caisse de retraite pour permettre aux notaires retraités de pouvoir bénéficier d’une pension», indique le président de la Chambre des notaires. Il ajoute ainsi que «le nouveau statut des notaires a introduit, en ses dispositions, le principe de la retraite qui a fait l’objet de beaucoup de discussions, non pas parce que la Chambre des notaires s’y opposait, mais parce qu’il n’était pas accompagné de mesures transitoires pour les notaires touchés par la mesure, en l’absence de régime de retraite». Il annonce, dans ce sens, qu’il n’y aura pas différence dans le traitement des départs à la retraite des notaires, comme c’est le cas dans la magistrature où certains hauts-gradés du métier partent à la retraite plus tard que leurs collègues. «Le traitement ne peut qu’être équitable, c’est la loi qui le dit. En dehors de la possibilité de prorogation sur trois ans, il n’y a pas de possibilité pour un notaire qui a 75 ans de ne pas partir à la retraite. Bien que nous sommes une profession libérale, nous sommes sous l’autorité du ministère de la Justice. La prorogation ne peut être accordée qu’avec l’accord du ministère de tutelle et elle se fera par décret présidentiel. La Chambre des notaires n’a pas de mainmise sur cette prorogation. Elle peut, à la limite, émettre un avis ; mais, elle ne peut ni s’opposer ni entériner une demande de prorogation», clame Me Alioune Ka. Il soutient, en outre, que pour le moment, seuls trois notaires sont concernés par ces départs à la retraite. Avant de relever que l’âge de 75 ans, fixés pour le départ à la retraite, ne peut constituer une entrave à la volonté de rajeunir les membres de la profession.
STATUT DE LEUR PROFESSION : Les notoires «déchirent» le décret et optent pour une loi
Les objectifs du nouveau bureau de la Chambre des notaires du Sénégal (Cdns) sont le changement de statut de l’organe de représentation en ordre professionnel qui leur permettra, selon Me Alioune Ka, de se doter de pouvoir conséquent en termes d’organisation, de formation et de discipline. Il y a aussi, dit-il, l’adoption d’une loi portant statut des notaires, en lieu et place de l’actuel décret qui régit la profession. La reconnaissance du privilège de juridiction qui rend possible une meilleure protection du notaire, dans l’exercice de sa profession, est aussi un des chantiers de la nouvelle équipe qui compte également construire un siège pour la chambre. De même, les notaires entendent, affirme leur président, «collaborer avec la tutelle dans un cadre apaisé, malgré, dit leur président, des incompréhensions liées à certaines dispositions du nouveau statut des notaires.» Me Alioune Ka ajoute, en plus, que «la Chambre des notaires a engagé un partenariat avec la Caisse de dépôt et de consignation (Cdc) mais également les autres professions libérales telles que l’Ordre des avocats, celui des experts ou encore celui des huissiers»
par Bara Seck
AFFAIRE SWEET BEAUTY, LA MISÈRE À LA BARRE
Il nous faut nous arrêter un instant, prendre de la hauteur et nous poser les bonnes questions : qui sont ces jeunes filles de détente, exploitées dans la pénombre et le silence des centaines de salons de massage qui pullulent dans tout Dakar ?
L’affaire « Sweet Beauty » qui passionne, depuis plus de deux semaines, l’opinion sénégalaise et fait les choux gras de toute la presse, est révélatrice d’un phénomène qui va au-delà du sombre scandale polico-sexuel. S’il est, à ce stade, aventureux de se prononcer sur le fond du dossier, nous devons, sans préjuger du résultat des investigations en cours, nous interroger sur cette misère sociale dont la jeune Adji Sarr est le nom.
Même si le discours opportuniste d’une certaine opposition, conjugué aux velléités jusqu'au-boutistes des « faucons » du pouvoir, pourrait altérer notre démocratie déjà chancelante et faire basculer notre pays dans la violence. Il nous faut nous arrêter un instant, prendre de la hauteur et nous poser les bonnes questions : qui sont ces jeunes filles de détente, exploitées dans la pénombre et le silence des centaines de salons de massage qui pullulent dans tout Dakar ? Qui sont ces milliers de jeunes Adji, Marème ou Fatou, livrées, pour moins de 50 mille francs CFA par mois, au bon plaisir des « clients » ?
Osons le dire : elles sont la manifestation vivante et dérangeante de l’échec d’un système politique incapable d’offrir à sa jeunesse d’autres perspectives que l’immigration clandestine, le système-D ou la servitude.
Elles sont la parfaite illustration du désarroi d’une jeunesse sénégalaise précarisée qui avait pourtant placé tant d’espoir, en 2012, dans l’élection de Macky Sall.
Un jeune « président né après les indépendances », disait-on. Un président dont l’histoire personnelle (issu de milieu très modeste, ancien locataire d’un quartier populaire) et le parcours éducatif (un pur produit de l’école et de l’université sénégalaises) devaient rendre particulièrement sensible aux questions de pauvreté et à la situation de désœuvrement d’une grande partie de notre jeunesse.
Que reste-t-il encore de cet espoir, un temps nourri par la promesse présidentielle de faire de l’emploi et de la jeunesse les priorités de sa politique dite d’émergence ?
Le constat, hélas, est sans appel : de la ‘‘cadence accélérée’’ au ‘‘fast-track’’, Macky nous a mené dans une impasse.
Malheureusement nous avons la mémoire courte car bien avant cette affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko, l’histoire de la jeune diplômée, Ngoné Mbaye, vendeuse ambulante de cordes avait mis en lumière l’ampleur de la détresse de notre jeunesse. La dignité et les larmes de Ngoné avaient ému tout le pays et jeté un épais voile d’inquiétude sur notre avenir.
Mais comment ne pas être pessimiste lorsqu’un pays dont la jeunesse constitue le principal atout (selon la dernière enquête de l’ANDS la moyenne d'âge de notre population est de 19 ans) peut se trouver d’autres priorités que la formation et l’employabilité de cette dernière ?
Ngoné Mbaye et Adji Sarr symbolisent les deux faces de la honteuse médaille de l’échec qu’il nous faut décerner à Macky Sall et à son régime.
Bara Seck est responsable Etudes financières – Crédit Agricole, membres des cadres de la République des Valeurs (Reewum Ngor)
LE SENEGAL PARMI LES SEPT PREMIERS PAYS AFRICAINS À LANCER LA VACCINATION
Pour lutter contre les rumeurs, le ministre de la santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, s’est fait vacciner en premier, suivi des autorités coutumières, religieuses et politiques dans ces locaux qui ont abrité la cérémonie de lancement
Le Sénégal est maintenant parmi les sept pays africains sur les 54 à avoir démarré la campagne de vaccination contre le coronavirus. Le démarrage a eu lieu hier, mardi 23 février dans les locaux du ministère de la Santé et de l’action sociale. A cette occasion, le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr s’est fait inoculer l’antigène ainsi que des personnalités politiques, culturelles et religieuses.
Le Sénégal est dans les sept pays du continent africains à avoir démarrer la campagne de vaccination du coronavirus qui a débuté hier, mardi. Pour lutter contre les rumeurs, le ministre de la santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, s’est fait vacciner en premier, suivi des autorités coutumières, religieuses et politiques dans ces locaux qui ont abrité la cérémonie de lancement.
Pour le ministère, ce jour reste un jour historique qui doit être inscrit en lettre d’or sur du marbre dans l’histoire du Sénégal. « Notre pays, aujourd’hui, fait partie des 7 pays parmi les 54 du continent africain à avoir démarré la vaccination contre la Covid-19 » a-til renseigné. Et de poursuivre : « nous pouvions comme beaucoup de pays attendre l’initiative Covax pour recevoir notre quote-part et démarrer notre vaccination, mais le Chef de l’Etat a décidé de financer la première campagne sur fonds propres. C’est ce qui nous a permis d’acquérir 200 mille doses de Sinopharm».
Pour cette campagne de vaccination, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a laissé comprendre que la vision du chef de l’Etat repose sur le respect fondamental de deux principes, à savoir l’équité et la transparence. « C’est le principe d’équité qui nous a permis, aujourd’hui, d’être présent dans les 14 régions du Sénégal. Et c’est le lieu de féliciter les gouverneurs, les médecins-chefs de régions et les médecinschefs de districts qui au niveau territorial sont en train de mettre en œuvre notre stratégie de vaccination. Transparence importante, parce qu’il faut absolument respecter la cible prioritaire » a-t-il annoncé. Et d’attester : « c’est pourquoi une commission nationale de suivi et de contrôle de la vacci nation a été mise en place au ministère de la Santé mais aussi au niveau territorial, les gouverneurs prendront toutes les dispositions pour être en phase avec le principe de transparence ».
Pour rappel, la cible prioritaire concerne le personnel soignant en première ligne, les personnes âgées vivant avec ou sans comorbidités, les personnes fragiles présentant des maladies chroniques mais aussi les forces de défense et de sécurité. Pour le ministre Diouf Sarr, il faut absolument que le port de masque soit systématique ainsi que le lavage des mains de manière récurrente mais aussi le respect absolu de la distanciation physique et d’éviter les regroupements. « Le respect des mesures barrières combiné à une politique de vaccination volontariste doit nous permettre d’interrompre la chaîne de transmission » at-il déclaré.
DR ANNETTE SECK NDIAYE DIRECTRICE DE LA PHARMACIE NATIONALE D'APPROVISIONNEMENT (PNA) «Il nous reste que Kolda, Sédhiou et Ziguinchor pour l’acheminement des vaccins»
«Nous nous occupons de tout ce qui est logistique et distribution. Nous avons commencé samedi et actuellement nous sommes à Kédougou. Il nous reste trois régions à couvrir notamment Kolda, Sedhiou et Ziguinchor. C’est une nouvelle étape dans la riposte et les réticences sont levées».
20% des doses sénégalaises cédées à la Gambie et la Guinée-Bissau
Dans la lutte contre le coronavirus, le Sénégal qui a acquis 200 mille vaccins de Sinopharm sur initiative propre pour démarrer la campagne de vaccination, a cédé 20% de ces vaccins anti-Covid en guise de solidarité à des pays voisins. Selon le ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, « le chef de l’Etat dans sa générosité mais en africaniste convaincu a estimé important de faire jouer la solidarité. C’est pourquoi 20 % de notre lot, à savoir 20 mille doses ont été mises à la disposition de la Gambie et de la Guinée-Bissau pour 10mille doses chacune dont 10% pour chaque pays». En dehors de cette première campagne de vaccination, le ministre de la Santé Diouf Sarr a renseigné que dans cette perspective volontariste pour une vaccination de toute la cible prioritaire et au-delà, le chef de l’Etat est aujourd’hui, en train de finaliser une relation commerciale avec la Russie pour permettre au Sénégal prochainement de disposer du Spounik V. « Dans le courant du mois de mars, le Sénégal recevra aussi son premier lot de l’initiative Covax. Nous allons donc poursuivre pour que tous les Sénégalais qui doivent être vaccinés le soient» a-t-il avancé.
DR ABDOULAYE BOUSSO DU COUS : «Nous sommes conscients que la population va adhérer»
«C’est une autre étape dans la gestion de cette épidémie au niveau du Sénégal avec le début de la vaccination qui est une stratégie supplémentaire dans toutes les stratégies que nous avons déjà mises en place et c’est quelque chose de vraiment remarquable. Pour le moment c’est le seul moyen pour mettre fin au coronavirus. Nous appelons toutes les personnes ciblées à venir se faire vacciner. Même si le vaccin a été fait en un temps record, toutes les conditions scientifiques ont été respectées et au Sénégal nous avons des comités qui ont veillé pour voir ses conditions. Nous pouvons garantir la qualité des vaccins et aujourd’hui, nous avons plus de 200millions de doses qui ont été déjà distribuées dans le monde. La qualité des vaccins ne pose pas de problème et c’est normal qu’il y ait des suspicions mais nous sommes conscients que la population va adhérer».
BAYE OUMAR GUEYE, PRESIDENT DE L’ASSOCIATION DES DIABETIQUES :«Nous avons perdu beaucoup de malades de diabètes»
«Je me réjouis du travail qui a été fait par les autorités médicales qui ont validé ces doses de vaccins après recherche, après examens et plusieurs hypothèses pour y arriver à ce stade de la lutte contre la Covid-19. De ce point de vue, c’est l’occasion de leur rendre un bel hommage à travers le travail qui a été effectué. Le deuxième élément, c’est d’abord le contexte d’urgence qui suppose une solution d’urgence. C’est dans ce cadre qu’il faut placer la vaccination de ce matin (hier, Ndlr). Le troisième facteur, c’est le ciblage, le fait d’avoir dans le premier lot, des gens qui ont des comorbidités, cela constitue un élément d’égalité, d’équité mais une manière de montrer que l’Etat est là pour protéger les couches vulnérables. Les statistiques ont montré que le diabète est la maladie la plus exposée par rapport à cette pandémie. Nous avons perdu plusieurs malades de diabètes à cause de la Covid-19. Si ce vaccin avait été créé dès le départ peut-être, il n’aurait pas eu de morts dans cette couche vulnérable qui sont des diabétiques.»
PR ANTA TALL DIA, PRESIDENTE DU COMITE CONSULTATIF POUR LA VACCINATION ET LES VACCINS AU SENEGAL : «Nous voulons d’ici 2022 que 80% de la population soit couverte»
«Actuellement, la vaccination c’est la denrée la plus recherchée de par le monde. Grâce à sa diplomatie le chef de l’Etat a pu acquérir ces vaccins. L’objectif du Sénégal est de vacciner des millions de sénégalais dans un délai très court. Nous voulons d’ici 2022 que 80% de la population soit couverte par cette vaccination ce qui nous permettra d’atteindre une immunité collective qui nous permettra de nous protéger contre la Covid-19. Nous allons arriver à 80% de taux de couverture vaccinale, nous allons rompre la chaine de transmission parce qu’au fur et à mesure que les vaccins seront adaptés, les variants qui apparaissent seront moindre. Nous avons bon espoir que d’ici 2022, cette maladie sera derrière nous».
ABBÉ GÉRARD DIÈNE, VICAIRE GÉNÉRAL DE L’ARCHEVÊQUE DE DAKAR SUR LA VACCINATION : L’Eglise catholique donne le quitus
Venu se faire vacciner contre la Covid 19, le représentant de l’église catholique, Abbé Gérard Diène, vicaire général de l’archevêque de Dakar a demandé à tous ceux qui le peuvent d’aller se faire vacciner, de faire confiance à la médecine. Selon l’homme de l’Eglise, pour lutter contre la réticence des jeunes à aller se faire vacciner, il faut continuer à sensibiliser. « Vous savez c’est relativement nouveau, c’est un peu normal que certains résistent mais je pense qu’avec la sensibilisation, avec les gestes forts posés par les uns et les autres, on arrivera donc à avancer ensemble. Ce que je retiens, c’est qu’il faudra que nous ayons cette volonté d’avancer ensemble, d’écouter ceux qui hésitent et de continuer à sensibiliser et à informer » a-t-il laissé entendre. Et de poursuivre : « le vaccin a été un grand espoir pour combattre ce virus. Je rappelle que l’Eglise du Sénégal s’est investie très tôt pour combattre le virus. Que de personnalités de l’église universelle ainsi que des organisations de cette même église ont lancé un appel vibrant pour que le vaccin soit accessible à tout le monde notamment aux populations les plus fragiles. Alors je voudrais tout simplement dire que je rejoins cet espoir et je prie pour tout ce que nous attendons de ce vaccin puisse être possible afin que ce virus soit vaincu à jamais et je voudrais tout simplement demander à tous les Sénégalais de continuer à prier mais aussi à emprunter les moyens mis à notre disposition notamment le vaccin pour pouvoir vaincre cette pandémie »
OUSMANE NDOYE, REPRÉSENTANT DES ÉLUS LOCAUX : «En me faisant vacciner, je suis un exemple pour la communication»
Ousmane Ndoye, maire de Gueule Tapée Fass Colobane a représenté les élus locaux dans cette campagne de lancement de la vaccination contre la Covid19 où il a été lui-même vacciné. Pour le maire, « si je le fais, c’est parce qu’il y a une raison de le faire, parce que je n’ai pas envie de mourir. Cette épidémie est une réalité et des médecins et spécialistes en vaccination ont déjà donné le signal en disant qu’il n’y a pas de risque». De l’avis de M. Ndoye sur les réticences des uns et des autres, le phénomène est normal. « Il y a toujours des gens derrière pour essayer de dissuader les autres à ne pas se faire vacciner. Ainsi va le monde. Je pense profondément que la science a raison et continuera à avoir raison. Je me suis vacciné et à ceux qui n’y croient pas, je lance un appel, c’est une vérité, c’est une réalité. Il faut qu’ils reviennent à la raison» a-t-il déclaré. Revenant sur la démarche à adopter au niveau des communes pour amener les gens à se faire vacciner, le maire a renseigné : « le président de la République nous a soulagé tous. L’État central prend en charge l’achat des vaccins. Donc, vraiment je dirais que les maires sont soulagés, car nous n’avons pas les moyens d’ailleurs. En me faisant vacciner, je suis un exemple pour la communication. Je pense que c’est une forte communication qu’on a lancée aujourd’hui, c’est un combat extrêmement dur contre un adversaire invisible, incolore, inodore, qu’il faut combattre juste en respectant les mesures barrières. Nous invitons les populations à y aller, en ne lâchant pas prise, même avec ce vaccin »
LE KHALIFE DE TAÏBA, MOUSTAPHA SYLLA, DENONCE L’HYPOCRISIE DES MAGISTRATS, DES POLITIQUES ET DES MARABOUTS
Sans gangs ni pincettes mais avec tambours et trompettes, le khalife général de Taïba, Cheikh El Hadji Moustapha Sylla se prononce sur les accusations de viol portées à l’encontre de Ousmane Sonko.
Comme dans ses habitudes, le khalife général de la cité religieuse de Taïba, près de la commune de Marsassoum, a fait une déclaration à la presse hier, mardi 23 février 2021, pour clouer au pilori les responsables politiques de tous bords, des magistrats et des marabouts, au motif qu’ils jouent à l’hypocrisie dans la gestion des dossiers de justice. «A eux de juger les hommes ici et ils le seront demain par le Tout Puissant», a averti le guide religieux et éminent conférencier galvaniseur. El Hadji Moustapha Sylla se dit indigné de la physionomie à géométrie variable de la justice sénégalaise, selon qu’on est un citoyen tout court et un citoyen sous le paravent des gros bonnets.
Sans gangs ni pincettes mais avec tambours et trompettes, le khalife général de Taïba, Cheikh El Hadji Moustapha Sylla se prononce sur les accusations de viol portées à l’encontre de Ousmane Sonko. Il se dit indigné par la tournure de cette affaire. «Nous avons honte et nous sommes peinés de cette situation car Dieu admire l’homme. Cela n’honore pas le pays et ne favorise pas la paix sociale. Seuls les deux parties en conflit savent ce qui se passent et devant Dieu».
Les leaders politiques, mouvance présidentielle comme opposition, sont tous interpelés. «Les hommes politiques profitent de cette situation, avec des crocs-en-jambe, pour leur intérêt. Le pouvoir en place doit faire preuve de retenue. Seul le pouvoir de Dieu est éternel. Où sont ceux qui les ont précédés ? L’opposition doit également savoir qu’on n’accède pas au pouvoir par la violence. Le pays nous appartient tous». Les magistrats en ont eu pour leur grade.
Le conférencier de renom et prêcheur galvaniseur, Moustapha Sylla, émet des doutes surtout, dit-il, quand des dossiers sont traités selon le rang et la qualité des mis en cause. «Les juges doivent faire montre d’impartialité car, demain, ils seront jugés à leur tour par le Tout Puissant. Et, malheureusement, eux-mêmes installent le doute dans leur devoir. Il y a des dossiers qui dorment depuis des années et d’autres gérés avec diligence».
Moustapha Sylla, le khalife général de Taïba, localité située près de Marsassoum, ne ménage pas non plus ses collègues marabouts qui intercèdent en faveur de leurs talibés. «Il y a beaucoup de marabouts qui intercèdent pour la libération de leurs talibés en conflit avec la loi. C’est contraire aux valeurs religieuses. Et, pendant ce temps, d’autres croupissent en prison, ce n’est pas juste». Et le marabout de prier pour la paix, mais en invitant tous à œuvrer pour qu’elle soit et pour toujours. «Je prie pour que la paix rayonne partout au Sénégal et dans le monde. Seulement, nous aspirons chaque jour à la paix ; mais, dans le même temps, les actes que nous posons ne vont pas dans le même sens de la construction de cette paix sociale», a notamment regretté le guide religieux de Taïba et éminent conférencier de par le monde.
CLÉDOR SÈNE ENDOSSE TOUT ET DISCULPE ASSANE DIOUF ET GUY MARIUS SAGNA
S’agissant de l’audio, Clédor Sène dit s’être trompé de bonne foi en ciblant la date du mardi. Il voulait parler de la date du 24 qui est le mercredi correspondant à la manifestation de FRAPP France Dégage.
Après l’arrestation de Guy Marius Sagna et Assane Diouf la veille, Clédor Sène a été cueilli, mardi, tôt le matin chez lui. Si les deux premiers interpellés ont refusé de répondre aux questions des enquêteurs de la Division des Investigations criminelles, tel n’a pas été le cas pour Clédor Sène. Il a répondu à toutes les questions qui lui ont été soumises. Clédor Sène a, face aux éléments enquêteurs, lavé à grande eau ses deux camarades. Ces derniers, dit-il, n’ont rien à voir avec cet audio qui leur a valu cette arrestation. Il a endossé toute la responsabilité, selon son avocat Me Khoureychi Ba.
S’agissant de l’audio, Clédor Sène dit s’être trompé de bonne foi en ciblant la date du mardi. Il voulait parler de la date du 24 qui est le mercredi correspondant à la manifestation de FRAPP France Dégage. « Il savait que Frapp, organisation de Guy Marius Sagna avait décidé d’une manifestation le 24 février. C’est cette confusion de date qui est à la base de cet audio. Dans l’audio, il se reproche à tort d’avoir cité le nom de Assane Diouf », a expliqué Me Khoureychi qui a assisté à l’audition.
Selon lui, cette conversation de Clédor Sène participait à la guerre psychologique. « Les comités de résistance dont il parle sont justes une sorte de pression qu’il mettrait au pouvoir », a ajouté l’avocat. Qui indique que ces clients seront déférés devant le parquet qui a l’opportunité de décider de leur sort.
AFFAIRE SWEET BEAUTY : LA MISÈRE À LA BARRE
Mais comment ne pas être pessimiste lorsqu’un pays dont la jeunesse constitue le principal atout peut se trouver d’autres priorités que la formation et l’employabilité de cette dernière ?
L’affaire « Sweet Beauty » qui passionne, depuis plus de deux semaines, l’opinion sénégalaise et fait les choux gras de toute la presse, est révélatrice d’un phénomène qui va au-delà du sombre scandale polico-sexuel. S’il est, à ce stade, aventureux de se prononcer sur le fond du dossier, nous devons, sans préjuger du résultat des investigations en cours, nous interroger sur cette misère sociale dont la jeune Adji Sarr est le nom.
Même si le discours opportuniste d’une certaine opposition, conjugué aux velléités jusqu'au-boutistes des « faucons » du pouvoir, pourrait altérer notre démocratie déjà chancelante et faire basculer notre pays dans la violence. Il nous faut nous arrêter un instant, prendre de la hauteur et nous poser les bonnes questions : qui sont ces jeunes filles de détente, exploitées dans la pénombre et le silence des centaines de salons de massage qui pullulent dans tout Dakar ? Qui sont ces milliers de jeunes Adji, Marème ou Fatou, livrées, pour moins de 50 mille francs CFA par mois, au bon plaisir des « clients » ?
Osons le dire : elles sont la manifestation vivante et dérangeante de l’échec d’un système politique incapable d’offrir à sa jeunesse d’autres perspectives que l’immigration clandestine, le système-D ou la servitude.
Elles sont la parfaite illustration du désarroi d’une jeunesse sénégalaise précarisée qui avait pourtant placé tant d’espoir, en 2012, dans l’élection de Macky Sall.
Un jeune « président né après les indépendances » disait-on. Un président dont l’histoire personnelle (issu de milieu très modeste, ancien locataire d’un quartier populaire) et le parcours éducatif (un pur produit de l’école et de l’université sénégalaises) devaient rendre particulièrement sensible aux questions de pauvreté et à la situation de désœuvrement d’une grande partie de notre jeunesse.
Que reste-t-il encore de cet espoir, un temps nourri par la promesse présidentielle de faire de l’emploi et de la jeunesse les priorités de sa politique dite d’émergence ?
Le constat, hélas, est sans appel : De la ‘‘cadence accélérée’’ au ‘‘fast-track’’, Macky nous a mené dans une impasse.
Malheureusement nous avons la mémoire courte car bien avant cette affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko, l’histoire de la jeune diplômée, Ngoné Mbaye, vendeuse ambulante de cordes avait mis en lumière l’ampleur de la détresse de notre jeunesse. La dignité et les larmes de Ngoné avaient ému tout le pays et jeté un épais voile d’inquiétude sur notre avenir.
Mais comment ne pas être pessimiste lorsqu’un pays dont la jeunesse constitue le principal atout (selon la dernière enquête de l’ANDS la moyenne d'âge de notre population est de 19 ans) peut se trouver d’autres priorités que la formation et l’employabilité de cette dernière ?
Ngoné Mbaye et Adji Sarr symbolisent les deux faces de la honteuse médaille de l’échec qu’il nous faut décerner à Macky Sall et à son régime.
Bara Seck
Responsable Etudes financières – Crédit Agricole
Membres des cadres de la République des Valeurs (Reewum Ngor)