SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
30 juin 2025
PAR LATIF COULIBALY
MANIFESTE DES UNIVERSITAIRES, UNE FALSIFICATION DE SENS
EXCLUSIF SENEPLUS - Il a été relevé dans le texte, une propension à réduire l’Etat de droit sous des idées lapidaires à une seule dimension : l’indépendance de la Justice. Le manifeste se situe hors contexte et rate son envol intellectuel
L'État de droit, je précise d’emblée, découle d’une dynamique continue de construction, se renforçant et se consolidant chaque jour davantage dans notre pays, suivant un processus ne décrivant pas systématiquement dans la perception de tout le monde, un linéaire simplifié. Cette concession préliminaire n’est toutefois que la reconnaissance de l’imperfection de l’homme et de ce qu’il crée, outre celui d’un environnement parfois complexe sur lequel son emprise est objectivement limitée.
Ainsi, il est unanimement partagé que la construction d'un État de droit est un processus, un questionnement perpétuel en quête de renforcement, d’ajustement et d’adaptation, à partir des variations des aspirations du mieux-être humain. Tout comme, l’État de droit se raffermit à l'épreuve de la lumière de la critique rationnelle qu’imprime l’évolution des philosophies politiques ambiantes.
Dans le contexte de notre pays, l’instauration d’un État de droit est le fruit de l’évolution du Sénégal lui-même et du sénégalais, réputé épris de liberté individuelle et collective. À ce titre, force est d’admettre qu’il ne peut être aucunement question d’un recul ou d’un affaissement quelconque, surtout pas par l’effet d’une simple proclamation du groupe dit des 102. On ne pourra jamais y arriver par le biais d’un manifeste s’inspirant dans son approche des méthodes et du langage d’un certain syndicalisme actif en milieu universitaire.
Je ne perds pas de vue le nombre qui a proclamé (102) ni leur qualité d’universitaires éprouvés. Je ne perds pas non plus de vue le souci de légitimation du manifeste, avec la laborieuse tentative de le placer dans l’esprit et le sens de la trajectoire historique du texte publié le 18 novembre 1979, dans le journal Taxaaw, animé à l’époque par le groupe politique dirigé par le Professeur Cheikh Anta Diop. Je constate tout cela, en m’interrogeant si nous ne sommes pas en face d’une falsification de la réalité historique. En rappel, à l’époque du manifeste de l’illustre Cheikh Anta Diop, la Chambre administrative de la Cour suprême avait un an auparavant, décidé du rejet du recours en excès de pouvoir dirigé contre la décision de non-reconnaissance comme parti politique du Rassemblement national démocratique (RND). La tournure de l’affaire était la conséquence juridique de la limitation des courants dans lesquels les partis politiques devaient s’identifier pour être reconnus, suite à une loi que le chef de l’État de l’époque, le président Léopold Sédar Senghor, avait fait voter. Le manifeste des 102 se situe ainsi hors contexte et rate complètement son envol intellectuel. Le constat n’est pas chose ordinaire et semble étonnant pour des scientifiques du rang des auteurs du manifeste de l’année 2021 des 102. Je trouve osées la démarche de questionnement et la grille d’examen critique ayant abouti à leurs conclusions.
Je rappelle que la base de la science est entre autres, le doute ou la circonspection raisonnable. Finalement, la démarche comporte un énorme dysfonctionnement méthodologique qui vicie la substance des énoncés et disqualifie les conclusions. Sous ce rapport, et retenant la fausse référence au contexte de 1979, je comprends mal qu’ils puissent écrire de façon aussi péremptoire que l’État de droit au Sénégal est en déliquescence. Dès lors, gardons-nous de considérer les titres et grades portés en bas de signature, comme garantie de rigueur scientifique, en considération de l’ampleur des généralités évasives sur les points essentiels de la réflexion.
En effet, la lecture de ce texte douteux par son contenu ne laisse entrevoir que des divagations d’inspiration émotive et autres suppositions ou inductions, qui ne se rapportent à aucun constat objectif. Le manifeste contient tout au plus que de la rhétorique, d’un rappel de certains principes relatifs à la nature et au contenu théorique d’un État de droit. En cela, le manifeste prend l’allure d’une synthèse de travaux de recherche destinés à faire comprendre certains critères d’appréhension d’un sujet de laboratoire. Toutes choses bien assimilées par les étudiants, en direction de la préparation des mémoires de fin d'études.
Pour en revenir à l’objet du manifeste, il a été relevé dans le texte, une propension à réduire l’État de droit sous des idées lapidaires à une seule dimension : l’indépendance de la Justice. Cette indépendance du 3e pouvoir de la République est elle-même réduite à la seule question des procédures pénales engagées contre des personnalités politiques, notamment celles relevant de l’opposition démocratique. Examinant de façon spécifique les cinq derniers paragraphes du manifeste, je note avec surprise ce qui a été consacré à la crise du droit et la menace pesant sur l’État de droit. Les énonciations sommaires semblent suffire au bonheur de formuler des accusations. Je voudrais bien faire accepter, à ces professeurs et autres assimilés, que nul parmi eux n’ignore ce qui constitue et identifie les marques d’un Etat de droit. Seulement, les rédacteurs se gardent volontairement d’évoquer d’autres critères et marques importantes, préférant s’en tenir strictement à ce qui constitue leur unique préoccupation : l’indépendance de la Justice, la seule question débattue dans le vaste débat suscité. Là, aussi, je rappelle qu’il s’agit des seules procédures pénales engagées contre des politiques en délicatesse avec la loi et des activistes tout aussi en délicatesse avec celle-ci. Pour faire court, le critère d’identification d’un État de droit intègre certes la question de la justice pénale qui constitue le centre d’intérêt du groupe des 102, toutefois, il la déborde largement et la transcende par sa globalité plus significative. Un État de droit, par opposition à l’État de police, « est celui dans lequel les organes de l'État ne peuvent agir que sur la base et dans les limites des règles qui s'imposent à tous, tandis que dans l'État de police, malgré l'existence de règles les organes de l'État agissent selon leur bon vouloir sans être tenu au respect des règles qu'ils ont pourtant édictées ». Une importante précision à faire, en ajoutant, pour encore donner davantage de sens au propos, l’idée que « l’État de droit ne peut s’imposer que dans un pays dont les habitants se sentent collectivement responsables de faire en sorte qu’il le soit, et intègrent cette responsabilité dans leur propre culture juridique, politique et sociale ».
Ainsi, il est postulé l’idée que la primauté du droit soit une réalité vécue, la soumission au droit une donnée fondatrice de la conduite des autorités et de celle de tous les citoyens. La question de la légalité essentielle dans un État de droit réfère à la primauté du droit tantôt évoquée, sans parler du respect du droit, tout aussi décisif dans la détermination des marques d'un État de droit. Que dire de la sécurité juridique ? Elle suppose une accessibilité de la loi et celle des décisions de justice. La mise à disposition de l’ensemble des textes législatifs et réglementaires, ainsi que celle de tout support de droit est organisée et surveillée avec une attention toute particulière.
On exige aussi dans un État de droit la prévisibilité de la loi, la stabilité et la cohérence du droit. Il faut ajouter à cette exigence un autre impératif : celui de la non-rétroactivité des lois et la force de la chose jugée. On aurait pu continuer sur cette énumération, si on a voulu mettre en exergue quelques autres critères et marques, c'est uniquement pour mettre en évidence le caractère trop restreint du choix d’universitaires qui se contentent des seuls éléments tirés du cinquième bloc des critères habituellement cités pour identifier un État de droit. Cette manière exclusive et réductrice de procéder est aux antipodes d'une démarche et de la rigueur scientifiques.
Pour finir, il convient de rappeler que la procédure pénale ne vise qu’un seul but : la manifestation de la vérité afin de faire appliquer ce qui est prévu par la loi et uniquement par la loi, suivant des procédés préétablis qui accordent une attention particulière au principe constitutionnel du respect des droits de la défense.
DES TÉNORS DU BARREAU POUR DÉFENDRE ADJI SARR
Elle fera face au juge d’instruction du 8e cabinet et sera assistée par ses deux avocats, l’occurrence Mes El Hadji Diouf et Abdou Dialy Kane.
Adji Sarr est devenue la masseuse la plus célèbre au Sénégal. Sa plainte pour viols et menaces de mort contre le leader de Pastef, Ousmane Sonko l’a mis sous les feux des projecteurs. Coite et introuvable depuis l’ébruitement de cette affaire, Adji Sarr va sortir de sa cachette, ce jeudi 25 février 2021. Elle fera face au juge d’instruction du 8e cabinet et sera assistée par ses deux avocats, l’occurrence Mes El Hadji Diouf et Abdou Dialy Kane. Zoom sur ces deux défenseurs de la masseuse.
Me EL HADJI DIOUF, MAÎTRE BUZZ !
Me El Hadji Diouf a prêté serment le 9 mars 1990. Il n’a jamais fait l’Ecole nationale d’administration (Ena) et n’a jamais voulu être administrateur ou juge. « Dans la vie, je n’ai jamais voulu être fonctionnaire puisque les fonctionnaires ont des supérieurs et ils sont tenus de respecter la hiérarchie. Et moi, comme je suis de nature rebelle, je ne peux pas accepter l’injustice. Je suis un homme libre et je n’ai qu’un seul chef, Dieu. Je voulais être avocat et Dieu m’a aidé à être avocat. J’ai toujours dit avocat ou rien », témoigne Me Diouf.
Sa réputation d’avocat international, il le doit à l’affaire Mame Madior Boye dont il a réussi à la levée des mandats d’arrêt dans le cadre du naufrage du bateau « Le Joola » à et bien d’autres affaires. Au Sénégal, il a plaidé dans de grands dossiers notamment l’affaire Diombasse, affaire Karim Wade contre l’Etat du Sénégal. Celui qui se proclame avocat du peuple est connu pour ses shows devant le prétoire lors de ses plaidoiries. Certains lui ont même offert le sobriquet de « Me Buzz ».
Né le 21 mai 1959 à Kaolack, Me El Hadji Diouf est certes avocat, mais aussi homme politique. Secrétaire général du Parti des travailleurs et du Peuple (Ptp), il a été également député. Ministre sous le régime de Wade, son parcours politique reste marqué par sa candidature avortée à l’élection présidentielle du 26 février 2012. Il a fait ses études primaires à l’école Ndorong 1 de Kaolack et ses études secondaires au Lycée Gaston Berger de Kaolack où il a été le président du foyer. Il fait ensuite ses études supérieures à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il s’est marié depuis 1992. Polygame, il a aujourd’hui trois épouses.
Me ABDOU DIALY KANE, L’AVOCAT DES CÉLÉBRITÉS
Admis au barreau le 16 avril 1994, Me Abdou Dialy Kane a eu la chance de participer à beaucoup de grands procès. Mademba Sock dans l’affaire Sutelec, Cheikh Diop dans le dossier de la Cnts Fc, dossier Dangotte. Il a défendu feu Salif Ba dans l’affaire des chantiers de Thiès. Il enregistre une victoire judiciaire au profit de Momar Ndiaye de la JA qui a bénéficié d’une liberté provisoire. En sa qualité de membre du Jef-Jel, il a défendu Talla Sylla suite à son arrestation par le président Diouf pour « incitation à la révolte » sur la base de l’article 80.
Plus important : il a participé dans le dossier Habré quand il fut au cabinet de Me Madické Niang. D’ailleurs, « c’est lui qui a traité le dossier Habré de bout en bout jusqu’en cassation », confie un ténor du barreau témoin de tous les grands évènements judiciaires du Sénégal. Dans l’affaire Karim Wade, il défend le Béninois Pierre Agboba.
S’il est un avocat très respecté au sein du barreau et de toute la famille judiciaire, Me Abdou Dialy Kane en fait partie. La victoire dans le dossier de Dangotte lui a conféré un statut privilégié au sein de ses pairs. Avocat des célébrités souvent constitués dans des affaires dites signalées, il l’est bien.
La taille élancée et très imbu de son accoutrement, il est toujours impeccable dans son costume bien ajusté. Un avertissement : Me Kane est très apprécié au tribunal par les dames charmées par son impeccable port vestimentaire qui suscite très souvent l’appréciation de la junte féminine. « Pas de discussions inutiles, il plaide ses dossiers et retourne à son cabinet », témoigne une travailleuse du palais de justice de Dakar.
par Elgas
UNIVERSITÉS, LE CREUSET ET LA TOMBE
Il paraît probable que l’université sénégalaise soit depuis longtemps devenue un cadavre. Pourquoi les voix des chercheurs, si brillantes en dehors de l’université, dans les revues, paraissent si impuissantes à porter dans le débat national ?
Les chercheurs sénégalais produisent. De la qualité et de la quantité. Et parfois des ratés. Tout ça, c’est commun. Mais gardons en tête que si l’université nationale paraît mourir de sa belle mort, engluée dans des problèmes qui semblent incurables, il reste une flamme vive chez les universitaires. Il suffit de se rendre sur les grands portails de sciences sociales, pour être aussitôt envahi de sentiments de joie, de bonheur et parfois de fierté, de voir les signatures sénégalaises dans toutes les disciplines. L’on se désole presque, après, que ces travaux qui font le bonheur d’autres chercheurs, ne soient pas très accessibles, pas très mobilisables, pour servir de matière au débat et à l’action politique à échelle nationale. Comme tous les domaines qui requièrent une expertise, les productions universitaires sont frappées de confidentialité. Elles ne naviguent qu’entre initiés et finissent par devenir des objets marginaux qui ne profitent pas au plus grand nombre, dans la tâche d’élévation constante des esprits qui doit être la leur. A force, et sans s’en rendre compte, il naît une défiance des populations, qui considèrent ce savoir lointain, comme une forme de substance condescendante, avec laquelle elles prennent leur distance. Ce divorce entre un laboratoire des idées et les populations, a récemment atteint des phases critiques. L’université est devenue le lieu même où s’agitent, de manière très alarmante, les querelles sociales et vitales. L’on se demande même si elle génère les conflits, ou en est seulement le réceptacle tant la confusion est aveuglante. En tout état de cause, il y a quelque urgence à raviver l’université, non pas uniquement par une injection de "moyens", mais par la capacité à la sortir littéralement hors des murs en direction des populations mais aussi, sans doute est-ce le plus important, à en faire l’avant-garde de la pensée, de l’intuition, de la réforme et de la défense des valeurs républicaines.
Je reste convaincu - sans doute cet avis est-il impopulaire - que la majeure partie des sénégalais est dotée de capacité d’analyse et qu’il faut toujours, sans jamais renoncer, essayer de s’adresser à cette aptitude au discernement. Ne pas prendre pour perdues et hors d’atteinte, des populations qui seraient figées dans des convictions moyenâgeuses et peu réceptives. Les faits tragiques, qui ont récemment endeuillé l’université, ont suscité, et à juste titre, une indignation. D’un lieu de savoir on a fait un lieu de survie. Avec des batailles rangées où le levier des bourses devient un élément de corruption active et passive. Pour réguler à postériori le flux démographique, l’Etat a, dans sa panoplie de chantage et de répression, un arsenal, qui passe par le retard dans le paiement des bourses, jusqu’au paiement tardif, requalifié en acte généreux. Cette ruse s’accompagne de services publics complices et peu coopératifs, comme quelques forces de l’ordre, ou même quelques hôpitaux, où la misère reste un moyen de couvrir l’incompétence dans la maigreur de l'offre publique. C’est un mélange de plusieurs défaillances qui crée ce climat pas franchement insurrectionnel, puisque quelques jours après, comme dans toute mécanique de corruption chronique, on résout les problèmes à l’étouffée et à l’amiable. Sevrer et ensuite abreuver, cette gouvernance alimentaire est une technique huilée qui éloigne des enjeux véritablement universitaires mais qui occupe l’actualité. Comme dans les Etats patrimonialistes, le gouvernant tente de faire passer les droits légitimes des citoyens (ici les étudiants) en dons qui témoignent de sa bienfaisance. Avec la grande précarité qui frappe la société, dont l’université est le reflet, la violence des confrontations, symbolique ou physique, entraîne la mort. C’est ce qui est arrivé avec Fallou Sène qui vient allonger la longue liste des condamnés précoces au cimetière.
Face à cette détresse collective, on peut prendre plusieurs partis. Celui de s’indigner : le créneau a été vite encombré, tout le monde s’y est précipité. Bien souvent on met en sourdine ensuite les problèmes, jusqu’au prochain. Mais une chose m’a marqué, pourquoi les voix des chercheurs, si brillantes en dehors de l’université, dans les revues, les plateformes, paraissent si éteintes et si impuissantes à porter dans le débat national ? Pourquoi l’université subit-elle, et ne paraît-elle jamais en mesure d’offrir les prémices des alternatives ? Les perspectives de réponses ne sont pas très heureuses. Car il paraît bien probable que l’université sénégalaise soit depuis longtemps devenue un cadavre qui ne vit qu’à travers des spasmes sporadiques, ayant accepté son statut de défunt. Pour déjouer l’objection trop lancinante du « manque de moyens », il serait judicieux de comprendre pourquoi l’université ne produit de discours forts, précurseurs. Pourquoi n’est-elle pas, elle-même, l’épicentre du débat entre chercheurs ? Le lieu où naissent et s’entrechoquent les idées ? En un mot, le souffle qui maintient l’espoir et dessine les voies de l’avenir ? A observer de plus près, l’on sent qu’elle a plus ou moins capitulé. La grande ambition de savoir est devenue un sacerdoce, une quête qui les dépasse. La commodité de rentrer dans les rangs, de se suffire du pécule qui assure un vague privilège, de rester des mandarins de l’autorité du savoir, l’absence de challenge qui pousse au dépassement, font finalement du creuset initial une tombe.
Il faut désaccoutumer les sénégalais des reproches faciles aux seuls politiques, médias, et même religieux. Depuis quelques décennies, l’université a délaissé l’initiative. Elle vit au ralenti. Assaillie par la pléthore du supposé bénéfice démographique, elle n’a ni anticipé les moyens de dispenser le savoir, ni les ajustements qui auraient pu assurer sa survie. Cette impréparation d’amateurs, dont elle partage la responsabilité avec son référent direct, l’Etat, crée ce chaos qui ne profite ni au tissu économique, ni à la réduction du chômage, et ne sert même pas de scène première des échanges intellectuels. Si des initiatives existent au gré des agendas intérieurs, force est de constater qu’elles restent à l’écart, car une lutte des classes, pour la survie, forme cette vaste jungle où finalement survivre, c’est renoncer. Et gagner, tricher. Le savoir, trop absent, ainsi dévitalisé, doit réinvestir l’université comme une matière vivante, entretenue, et prête à enrichir tout le pays. Il suffit de faire un détour vers les sites Internet des principales entités universitaires du pays, avec leur offre bancale de pédagogie, pour voir la démission. L’enjeu dans la renaissance réelle d’une université performante et utile, réside dans la traductibilité pour les masses populaires du savoir qui y est dispensé, mais surtout, dans la capacité à créer un discours de résistance, d’espoir, porteur de solutions nouvelles afin que les chercheurs ne soient pas que des titres, ou diplômes ronflants, chantés ailleurs mais impuissants chez eux. Tout comme le journalisme sénégalais n’a pas réussi véritablement en quelques décennies à proposer un concept fondateur et exportable qui ferait son identité, l’université n’a pas créé de modèle, d’empreinte propre, de tradition qui, pourtant jadis, dans le tourbillon des idées, montraient la voie. Il y a de la résignation dans l’air. On peut admettre et même comprendre le désespoir d’un cœur. Cependant, la résignation des esprits, elle, annonce la paralysie, voire l'oraison.
DEPARDIEU MIS ENEXAMEN POUR VIOLS
Le monument du cinéma français a été mis en examen le 16 décembre pour "viols" et "agressions sexuelles" sur une jeune comédienne. Des faits contestés par l'acteur, laissé libre sans contrôle judiciaire
Gérard Depardieu, monument du cinéma français de 72 ans, a été mis en examen le 16 décembre pour "viols" et "agressions sexuelles" sur une jeune comédienne, a appris l'AFP mardi de source proche du dossier, confirmé par une source judiciaire Des faits contestés par l'acteur, laissé libre sans contrôle judiciaire. Son avocat, Me Hervé Témime, a "déploré que cette information soit rendue publique".
Deux viols en août 2018
La jeune actrice d'une vingtaine d'années avait initialement déposé plainte en se rendant à la gendarmerie de Lambesc (Bouches-du-Rhône) fin août 2018. Sur procès-verbal, elle accusait l'acteur de deux viols et agressions sexuelles qui se seraient déroulés au domicile parisien de la star, un hôtel particulier du VIe arrondissement, les 7 et 13 août 2018.
Selon une source proche du dossier, Gérard Depardieu est un ami de la famille de la victime. "Il n'y avait absolument rien de professionnel là-dedans", a affirmé cette source, alors que la presse avait évoqué une répétition de théâtre.
Une enquête classée, puis rouverte en 2020
La procédure judiciaire ouverte à Aix-en-Provence contre l'acteur français, également citoyen russe depuis 2013, avait été rapatriée à Paris. Le 4 juin 2019, le ministère public avait toutefois classé sans suite ses neuf mois d'enquête préliminaire en expliquant que "les nombreuses investigations réalisées" n'avaient "pas permis de caractériser les infractions dénoncées dans tous leurs éléments constitutifs".
Une confrontation entre l'acteur et la jeune comédienne, jamais ébruitée jusqu'ici, avait notamment eu lieu dans les locaux de la police judiciaire parisienne, a indiqué une source proche du dossier à l'AFP.
La plaignante a ensuite obtenu mi-août 2020 la reprise de l'enquête via une plainte avec constitution de partie civile, un recours qui permet la désignation quasi automatique d'un juge pour relancer les investigations. Lors d'un interrogatoire le 16 décembre, la magistrate a estimé qu'il existait des "indices graves ou concordants" que le monument du cinéma tricolore, aujourd'hui âgé de 72 ans, ait pu commettre les faits dénoncés et l'a donc mis en examen pour "viols" et "agressions sexuelles".
LE KING FAHD PALACE LICENCIE 79 EMPLOYÉS
Les programmes de relance économique mis en place par l’Etat, depuis l’apparition du Covid-19, ne semblent pas avoir mis fin à la dégradation de la situation économique, du moins dans le secteur du tourisme
Les appuis de l’Etat n’ont pas pu résister face à la force du coronavirus. Ne pouvant générer des ressources propres, la direction du King Fahd Palace déclare avoir notifié leur licenciement à 79 membres de son personnel. Une situation qui, si elle n’est pas gérée avec célérité, pourrait rapidement se reproduire dans d’autres hôtels.
Les programmes de relance économique mis en place par l’Etat, depuis l’apparition du Covid-19, ne semblent pas avoir mis fin à la dégradation de la situation économique, du moins dans le secteur du tourisme. Les hôteliers semblent toujours connaître des difficultés à faire face à leurs charges. Cela s’est traduit de manière brutale par la situation du fleuron des hôtels du Sénégal.
En effet, le King Fahd Palace hôtel a décidé de mettre au chômage 79 membres de son personnel, sur un total de 310.
Les personnes licenciées ont été informées par un sms qui invoquait le «motif économique» pour mettre fin à leurs services. Le message ajoutait que la mesure prendra effet le 1er mars prochain, et que le courrier officiel les attendait à la direction des Ressources humaines de leur établissement.
Certains des employés concernés soulignaient que déjà, pendant de longs mois, depuis l’apparition du Covid-19 quasiment, la direction de l’hôtel avait mis une bonne partie du personnel en chômage technique, en ne payant plus que la moitié du traitement, grâce, selon ces travailleurs, «à l’appui de l’Etat, à travers le Fonds de résilience économique». Ces personnes rappelaient que depuis l’apparition de la pandémie, avec la mise en place du Fonds Covid-19, l’Etat, par la voix du chef de l’Etat, avait demandé aux entreprises, y compris les hôteliers, de ne pas opérer des licenciements, en contrepartie des appuis en termes de fiscalité ou de facilités sur les prêts bancaires.
D’autres personnes notent qu’au moment où la direction se débarrasse d’une partie du personnel, l’hôtel a engagé d’importants travaux de rénovation, à coups de millions de francs Cfa. Même si la réhabilitation de l’outil de travail était nécessaire, ces personnes s’interrogent si elle devait nécessairement s’opérer au détriment de l’emploi de ces 79 responsables de famille.
Fins de mois difficiles
Bien entendu, les arguments de la direction de l’hôtel ne sont pas les mêmes. M. Pierre Mbow, directeur général du réceptif, justifie ces licenciements pour motif économique par le manque de revenus. Il souligne : «Depuis 11 mois jour pour jour, nous empruntons pour payer des salaires et on ne voit toujours pas le bout du tunnel. Pour vous dire qu’actuellement nous avons des taux de remplissage de 3% maximum. A la longue, nous ne pouvions plus tenir.» Ainsi, souligne M. Mbow, pour un hôtel aussi grand, il arrive des jours que le King Fahd n’accueille pas plus de 10 personnes. Ce qui est plus que dérisoire.
Interpellé sur l’appui de l’Etat, ainsi que sur la priorité accordée aux travaux de rénovation plutôt qu’à l’emploi, le directeur demande à ne pas faire d’amalgames. A l’en croire, l’Etat n’a jamais accordé de subvention aux hôteliers. «Nous avions reçu au début un prêt pour faire face à nos besoins en fonds de roulement. Mais cela n’a pas duré plus de trois mois, et la situation ne s’est pas améliorée depuis. Pour le reste, nous avons bénéficié, comme tous les autres hôteliers, d’un différé jusqu’en décembre 2021, pour le paiement de nos charges fiscales. Mais l’Etat ne nous a jamais avancé de l’argent en tant que tel.»
Pour ce qui est des travaux de rénovation, le directeur indique que c’est un investissement qui est prévu depuis très longtemps, «et qui est appuyé par des banques qui ont avancé leur argent, et en contrôlent l’utilisation. Cela n’a absolument rien à voir avec des ressources générées actuellement par l’hôtel».
D’ailleurs, l’hôtelier dit que tant que la situation actuelle persiste, avec la forte baisse de la fréquentation du fait du Covid-19, aucune perspective ne peut être dressée.
La situation du King Fahd risque, si rien n’est fait, de se reproduire un peu partout dans le pays. On se rappelle que l’année dernière de nombreux hôteliers et des syndicalistes du secteur avaient déjà tiré la sonnette d’alarme, en prévenant sur les risques de licenciement dans certains réceptifs, notamment à Saly Portudal. C’est à la suite de leur cri d’alarme que le ministre du Tourisme, Alioune Sarr, avait annoncé des mesures d’urgence pour le secteur.
Il faut croire qu’à l’époque, personne n’avait sans doute pensé que la crise du Covid-19 allait durer aussi longtemps. Si d’autres licenciements ne sont pas encore annoncés par ailleurs, des réceptifs comme Terrou-Bi, Pullman ou Radisson Blu ne cachent pas qu’ils vivent aussi des fins de mois difficiles et que des sacrifices sont demandés à tous, même et surtout au personnel.
UN OUVRAGE D’ORIENTATION POUR LES GENERATIONS FUTURES
Mohamed Lamine Manga vient à nouveau de gratifier la communauté littéraire et le landerneau politique de son deuxième ouvrage. «Gouvernance et luttes d’influence politique au Sénégal de 1960 à 2000»
La cérémonie de présentation et de dédicace de cet ouvrage intitulé «Gouvernance et luttes d’influence politique au Sénégal de 1960 à 2000» a été organisée ce samedi à l’Alliance franco-sénégalaise de Ziguinchor. Une cérémonie qui s’est déroulée en présence de la directrice de l’alliance et de ses collaborateurs, des professeurs Nouha Cissé et Amadou Fall, des étudiants de l’Uasz, de l’intelligentsia locale et d’un public venu nombreux. Tout ce beau monde a eu droit à la présentation du second ouvrage de l’enseignant-chercheur Mohamed Lamine Manga.
Le chef du département d’histoire et de civilisations de l’UASZ et historien de l’époque moderne contemporaine avec Mention histoire politique qui, après son 1er ouvrage «La Casamance dans l’histoire contemporaine du Sénégal», vient à nouveau de gratifier la communauté littéraire et le landerneau politique de son deuxième ouvrage. «Gouvernance et luttes d’influence politique au Sénégal de 1960 à 2000», qui dissèque en réalité la proclamation de l’Union française de 1946 à 2000. Et ainsi à travers cet ouvrage, l’auteur tente d’analyser la trajectoire politique du Sénégal, notamment celle de la période qui a consacré l’avènement de la 4ème République française et qui sera le début d’une recomposition au sein de l’échiquier politique sénégalais. «Parce qu’en réalité, à partir de 1946 ce qu’on a noté, c’est une transition qui s’opère dans le paysage politique et qui va mener à la fin du monopole de la Section française de l’internationale ouvrière (Sfio) exercé sur le landerneau politique sénégalais», explique-t-il.
Et de 1960 à 1980, le Sénégal va connaitre, selon lui, trois grandes mutations. Une première mutation relative, dit-il, au bicéphalisme et de la cohabitation difficile, de 1960 à 1962, entre Senghor et son collaborateur Mamadou Dia. «De 1963 à 1973, c’est l’ère du monopartisme de fait et des restrictions démocratiques. De 1973 à 1976, c’est l’ère de l’ouverture politique sous Senghor. Mais à partir de décembre 1980, c’est le magistère de Abdou Diouf qui démarre», renseigne l’historien de l’époque moderne contemporaine. Et parlant du magistère de Abdou Diouf, l’auteur estime que celui-ci fut ponctué par de nombreuses crises ; et ce, en commençant, informe-t-il, par l’opération Fodé Kaba en Gambie, ensuite la crise casamançaise et les différentes crises connues en 1989 avec notamment la Mauritanie, la Gambie et la Guinée-Bissau.
Toutefois pour le Professeur Manga, Abou Diouf en réalité aurait pu mieux faire ; mais seulement il avait, soutient-il, les mains liées avec les institutions de Bretton Woods qui lui ont imposé des conditionnalités pour le rééchelonnement de la dette, mais aussi, la surenchère des partis d’opposition. «Diouf n’a pas eu la tâche facile et je considère que c’est un incompris» dixit Mamadou Lamine Manga, pour qui l’écriture est d’abord une passion. «Et en tant que jeune sénégalais je devrais essayer de servir mon pays de la meilleure des manières. Et cela, je ne peux le faire qu’à travers l’écriture de l’histoire, la production d’un savoir historique qui puisse servir l’institution qu’est l’université, qui puisse servir la discipline qu’est l’histoire et qui puisse servir le pays», justifiet-il. Car étant d’avis que ce savoir-là, s’il est bien utilisé, peut être en adéquation avec les préoccupations du pays et servir également d’orientation aux générations futures.
Cependant, l’enseignant-chercheur invite l’intelligentsia sénégalaise à prendre conscience de la continuité entre les faits, à mieux s’imprégner du passé pour mieux s’orienter. «Car si le pays est confronté aujourd’hui à des problèmes, c’est parce que nos élites ne prennent pas suffisamment le temps de s’imprégner de ce passé commun pour mieux s’orienter et mieux orienter les politiques publiques», déplore-t-il.
par Yassine Fall
OUSMANE SONKO RESTERA DEBOUT
C’est bien triste pour notre peuple d’avoir à choisir de laisser en attente ses profondes souffrances et ses sur-priorités du moment pour devoir résister et défendre notre démocratie, faire face à un Etat dictatorial et dire à Macky Sall « assez ! »
La banalisation et la politisation du viol est la dernière trouvaille du régime de Macky Sall pour arrêter l’opposant Ousmane Sonko, député à l’Assemblée nationale et président du parti Pastef-Les Patriotes. Cette dernière mascarade politicienne participe d’une stratégie d’élimination systématique des prétendants à la magistrature suprême. En atteste la longue liste des adversaires déclarés ou simplement soupçonnés d’avoir des ambitions présidentielles y compris ceux appartenant à son propre parti. On peut citer M. Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, Karim Wade, ancien ministre, jugé par un tribunal d’exception et exilé au Qatar contre sa volonté, Mme Aminata Touré, son ancienne directrice de campagne et Premier ministre ; Aly Ngouille Ndiaye, récemment débarqué du poste de ministre de l’Intérieur. A cette liste non exhaustive s’ajoutent les victimes de purges successives au sein de l’appareil d’État et du parti présidentiel qui ont soit outrepassé le mot d’ordre de ne pas s’exprimer sur l’intention présidentielle de briguer un troisième mandat anticonstitutionnel et antipopulaire, soit représenté un obstacle à la mue du régime en cours en un hyper présidentialisme contrôlé par une dictature sourcilleuse à la solde du néocolonialisme français et de son mécanisme franc africain.
Macky Sall a, par ailleurs, mis en place un régime d’exception blindé par les dispositifs d’Etat d’urgence et de couvre-feu lié à l’état de catastrophe pandémique qui porte un rude coup aux possibilités de génération de revenus des plus démunis et sans doute à la libre circulation des biens et des personnes à l’échelle des régions les plus peuplées que sont Dakar et Thiès. Il est vrai que ces deux zones où se concentrent l’essentiel de l’activité économique sont aussi les territoires garants du mince filet de revenus journaliers indispensables à la survie quotidienne des populations exsangues qui font partie des 26 les plus démunies de la planète d’après les Nations Unies.
Le président Macky Sall essaie, autant que le lui permet la situation présente, de détourner l’attention nationale et internationale des scandales économiques et des calamités financières qui accablent les populations tétanisées par tant de malheurs à la fois. Évoquons, pèle mêle, la prévarication de centaines de milliards de francs Cfa du budget national, l’accaparement de richesses foncières considérables, les pipelines gigantesques et les paradis fiscaux par lesquels s’écoulent déjà les prébendes du pétrole au profit de contrebandiers nationaux et internationaux et de palefreniers connus de tous. Rappelons, par ailleurs, la construction hors normes de gigantesques infrastructures budgétivores parfaitement antisociales et au détriment des écorchés vifs des ajustements de l’ordre interne à l’ordre externe, celui des transnationales, des banquiers étrangers enrichis par l’argent Cfa de la néo colonie et des accords d’un partenariat rigoureusement asymétrique. Ce partenariat du cavalier et de la monture est-il besoin de le rappeler, n’a abouti qu’au dépeuplement halieutique, étranglant de ce fait une jeunesse méprisée.
Cette injustice sociale a poussé nos jeunes gens, jeunes femmes et adolescents à fuir l’enfer de leurs propres lieux de naissance n’hésitant pas de prendre des embarcations de fortune pour lâcher leurs restes à proximité des aéroports de prétendus Eldorados.
Largués par milliers par le régime et ses complices dans les charniers de l’indignité, ces jeunes Sénégalais ont péri par centaines sans que Macky Sall n’ait daigné présenter ses condoléances à leurs parents éplorés. C’aurait été trop lui demander peut-être de reconnaitre qu’ils n’ont pas hésité à braver l’adversité dans l’espoir d’une vie meilleure.
Depuis plusieurs semaines, la tentative de musèlement de l’opposition radicale, engagée par le chef de l’État doublé de dirigeants du pouvoir législatif, de son propre parti et de la cohorte de partis de la mouvance présidentielle, tient en haleine le pays tout entier. Elle contribue surtout à divertir la pleine attention des Sénégalais des effets dramatiques de la pandémie en cours qui a déjà franchi la barre des 500 morts sans compter ses nombreux effets collatéraux sur les pathologies meurtrières et les maladies chroniques. Notre pays est dernier en Afrique de l’Ouest en termes de nombre d’infections et de morts du coronavirus alors que les fonds colossaux alloués au Covid-19 sont encore injustifiés aux yeux des populations.
C’est dans ce contexte que le peuple sénégalais est pris en otage par la tentative d’élimination en mode « fast track » d’un adversaire gênant que l’on n’a pu épingler ni de malversation financière ni de fautes de gestion auxquelles nous ont habitués plusieurs des pseudo-technocrates de l’État prébendier. L’arme de destruction immédiate est la criminalisation du viol et la manipulation d’une jeune femme économiquement vulnérable et socialement instable. Cette jeune femme est du reste incapable de ne pas se contredire dans ses accusations qui sont entièrement récusées par des personnes témoins des faits. Les procès-verbaux et témoignages sont sans appel : Ousmane Sonko est victime d’un traquenard mal ficelé et d’une tentative de mise à mort politique malencontreusement concoctée dans les hautes sphères de l’Etat. Malheureusement pour ces comploteurs, un de leurs exécutants, membre du parti au pouvoir, a été démasqué pour avoir joué un rôle primordial dans cette forfaiture.
Au-delà de ma profession d’économiste, je suis une féministe. J’ai passé toute ma vie à défendre l’égalité en droit des femmes et des filles, leurs droits au bien-être économique et à une vie sans violence ni discrimination. J’ai eu la chance de soutenir de nombreuses campagnes de criminalisation du viol dans plusieurs pays du monde. Dans ce cas d’espèce cependant, mon intime conviction ne me permet pas de soutenir cette jeune femme dans ses accusations, vus les rapports émanant des enquêtes qui réfutent toutes les assertions qu’elle a faites, les témoignages percutants et honnêtes des personnes qui vivent ou travaillent sur les lieux du crime présumé, mais surtout vue la présence diligente d’un militant du parti du président de la République dans cette affaire, pendant que d’autres tapis dans l’ombre sont pointés du doigt.
J’aurais, malgré tout cela essayé de faire encadrer cette jeune femme car elle est une laissée pour compte de notre société. Elle est devenue aujourd’hui otage de personnes qui la poussent à incriminer un leader. Ils ont tout intérêt à la cacher de la face du monde probablement de peur qu’elle ne craque et ne décide de livrer les faits dans toute leur crudité et leur laideur.
Ousmane Sonko et tous ceux qui se sont engagés avant et avec lui à changer l’ordre de la perversité et de la corruption mérite le soutien de tous, hommes et femmes, jeunes et vieux. C’est pourquoi le peuple sénégalais, l’opposition comme la société civile se sont aussi rangés sans équivoques derrière le leader du Pastef et pointent du doigt sans détour un président de la République armé jusqu’aux dents et faisant usage de sa force de frappe politico-judiciaire et policière. Ces forces sociales, coalisées pour soutenir Ousmane Sonko ont décidé de faire face à la manipulation de la justice dans cette tentative d’enlever l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko, pour le confondre de viol et l’empêcher, à jamais de briguer une position politique.
Plusieurs actes indiquent au surplus que les accusations pénales portées contre Ousmane Sonko se déroulent dans une atmosphère générale de vendetta menée au pas de charge contre les responsables et militants de Pastef ainsi que tous les démocrates décidés à faire face à la dictature rampante de Macky Sall. La perception de l’opinion générale est qu’il y a un complot d’état orchestré par le Procureur de la République sous ordre du ministre de l’intérieur, Garde des Sceaux dont Macky Sall disait, le 31 décembre 2020, que ce dernier ne saurait rien entreprendre sans son aval personnel. Il est temps de laisser la justice faire son travail et faire éclater la vérité en toute indépendance.
C’est bien triste pour notre cher peuple d’avoir à choisir de laisser en attente ses profondes souffrances et ses sur-priorités du moment pour devoir résister et défendre notre démocratie, faire face à un Etat dictatorial et comploteur et dire à Macky Sall « Assez ! ». Nous condamnons la disqualification d’opposants redoutables qui est une pratique courante sous le régime Sall. Nous condamnons les entreprises, depuis des jours, d’enlèvements et d’emprisonnement de militants innocents. Nous vivons aujourd’hui une situation de « chasse à l’homme » où les autorités policières violent les procédures légitimement reconnues pour convoquer et mettre aux arrêts d’honnêtes citoyens et un député perçu comme un trublion impénitent.
Allons vaillant peuple du Sénégal, de l’Afrique et de ses diasporas, il est temps de se lever comme une seule personne pour se tenir résolument debout et faire face, résister et vaincre tous ceux qui veulent mener le Sénégal et l’Afrique à leur perte.
Allons, Sénégalais de la Diaspora, par-delà la demande de reddition des comptes que nous avons formulés ensemble, avec Ousmane Sonko et d’autres patriotes, par-delà notre rapport au budget colossal du TER, aux autoroutes inefficientes, à la gestion encore irrésolue des inondations alors que l’hivernage pointe à l’horizon, à l’épilogue de Babacar Seye, mis aux arrêts et violenté pour avoir demandé des comptes au sujet des fonds européens alloués au contrôle de l’émigration irrégulière si avilissante sous l’œil mensonger et coupable de l’Etat, il est grand temps de nous mobiliser tous, « épaule contre épaule » dans l’optimalité la plus entière, contre la dictature, l’injustice et la désinvolture étatiques et présidentielles. Le dire et le reconnaitre n’est pas un crime. Au contraire, il faut refuser de se taire devant l’opprobre, devant l’utilisation du corps de la femme comme arme létale pour éliminer l’adversaire-ennemi qu’est Sonko et prétendre vouloir aller seul dans la compétition électorale et la gestion opaque de nos destinées.
Les Sénégalais se mettront debout et n’accepteront pas qu’on sacrifie ce digne fils du pays. Macky Sall a encore le temps de reculer pour ramener la paix sociale car comme il l’a si bien dit le 31 décembre 2020, « il y a des personnes qu’on n’emprisonne pas, car le pays s’embraserait ». Ousmane Sonko fait partie de ces intouchables parce qu’innocent et à la pointe du combat pour la libération du Sénégal et de l’Afrique.
Yassine Fall est économiste, présidente du Mouvement Def Li Là Wàr
par Yoro Dia
CHEIKH ANTA DIOP, REVEILLE-TOI
Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, la violence qui sévit à l’université n’est que le reflet de notre société devenue très violente ! Il est temps de comprendre qu’une démocratie sans débat n’a pas d’avenir
«Il n’y a que deux puissances au monde, le sabre et l’esprit : à la longue, le sabre est toujours vaincu par l’esprit.» Même Napoléon Bonaparte, le Dieu de la guerre, était convaincu de la supériorité de l’esprit sur le sabre parce que les idées ont toujours gouverné et dominé le monde. Il est fort dommage que dans une Université qui porte le nom de Cheikh Anta Diop, des étudiants pensent régler leurs contradictions non pas par des arguments, mais par des machettes. La présence de machettes à l’Université est une profanation du temple où la lumière est théoriquement la loi. Lux mea lex est la devise de l’Ucad. La lumière de la raison, la lumière du savoir, la lumière qui jaillit de la confrontation des arguments et non pas du choc des machettes.
Nos voisins du Mali disent, «entre la colline de savoir (Palais présidentiel de Koulouba) et la colline du savoir (Université), il y a l’immense vallée de l’ignorance». Chez nous, la vallée de l’ignorance a envahi les deux collines. Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, la violence qui sévit à l’Université n’est que le reflet de notre société devenue très violente ! Violente parce qu’intolérante. Cette violence instinctive et ambiante a cannibalisé tous les débats. Il y a très longtemps, Donald Cruise O’Brien a qualifié le Sénégal de «démocratie sans alternance». Aujourd’hui, nous sommes devenus la démocratie sans débat.
Tous les débats se résument à des attaques ad hominem et à des insultes et invectives. La politique d’une grande démocratie comme la nôtre, où l’alternance est devenue une banalité (valse des hommes politiques entre l’opposition et le pouvoir), devait être une affaire d’urbanités et de gentlemen, mais nos hommes politiques sont des gladiateurs. Si les élites se comportent en gladiateurs, comment s’étonner que les étudiants ne le soient pas, surtout ceux engagés politiquement ?
Il est temps de comprendre qu’une démocratie sans débat n’a pas d’avenir, parce que le débat est au cœur de la démocratie. La politique par essence n’apporte que des solutions relatives. Des solutions relatives parce que la politique cherche à apporter des solutions aux problèmes humains, où il n’y a jamais de solutions définitives (qui peut trouver une solution définitive à la question de la sécurité, de l’emploi, à la question de l’économie). En politique, une solution définitive est toujours une catastrophe (solution finale des Nazis, génocide des Tutsi). Etant donné que toute solution ou idée est relative, en débattre est une nécessité. C’est pourquoi le débat est à la fois le cœur et l’âme de la démocratie.
A cause la violence verbale et des invectives, de la calomnie, notre démocratie est en train de perdre son âme. On regrette les grands débats entre Babacar Sine et le Pr Kader Boye, les grandes conférences de l’immense philosophe Pr Djibril Samb, les lumières du Pr Serigne Diop, sur la naissance par accident du poste de Premier ministre et celles du Pr Moustapha Kassé quelques jours après la dévaluation, dans un amphi pris d’assaut par les étudiants, parce qu’à l’époque le lux mea lex avait un sens. Il est urgent de revenir à la culture du débat.
En quarante ans de conflit en Casamance, qui a jamais entendu un débat entre majorité et opposition sur la question ? On rêve depuis toujours d’un débat sur l’école publique, l’enseignement supérieur, la sécurité nationale, mais c’est toujours en attendant Godot. La présence des machettes à l’Ucad est le meilleur indicateur du trop-plein de violence refoulée qu’il y a dans notre société, qui inonde les forums de discussion sur internet grâce à l’anonymat. Dans cette société de violence, il n’y a que la mort qui trouve grâce dans les foras du web. C’est insensé de dire qu’on va interdire la présence des hommes politiques à l’Ucad, mais il faut qu’ils tremblent en venant non pas parce qu’il y a des machettes, mais des débateurs qui pourront leur apporter une contradiction intellectuelle. L’Ucad est passée d’une époque où des leaders étaient les meilleurs, comme en 1968, à ceux de la génération qui s’impose par des machettes. On est passé de l’académie à l’arène des gladiateurs. Cheikh Anta Diop, réveille-toi, ils sont devenus fous !
LA BONNE AFFAIRE DES FEMMES DE GOUYE MOURIDE DE RUFISQUE
Connue dans la préparation de gâteaux galettes, de cookies à Colobane Gouye Mouride depuis les années 1990, Adja Mariètou Ndoye, la maîtresse des lieux a vu l’aura de ses produits dépasser les frontières du seul cadre départemental.
Arfang Saloum SANE Correspondant à Rufisque |
Publication 24/02/2021
La pâtisserie a toujours le vent en poupe à Rufisque malgré un regain d’intérêt noté en dépit du contexte économique. Connue dans la préparation de gâteaux galettes, de cookies à Colobane Gouye Mouride depuis les années 1990, Adja Mariètou Ndoye, la maîtresse des lieux a vu l’aura de ses produits dépasser les frontières du seul cadre départemental.
Imbue d’une volonté de quitter la spirale de la vacuité, elle a coulissé dans la préparation de beignets Cakes il y a trente ans de cela. Une activité par laquelle elle a fait ses preuves pour entrer dans le cercle fermé des fournisseurs attitrés de la banlieue. « J’ai commencé à préparer des beignets il y a 30 ans pour ne pas suivre la logique qui voulait que l’on vive dans l’oisiveté. Ma fille aînée qui fait partie de mon équipe est maintenant mariée et mère de deux enfants », fait remarquer allégrement Adja Mariétou Ndoye qui dans la foulée repasse au peigne fin ses débuts difficiles.
« En ce temps-là il n’y avait pas d’électricité à Gouye Mouride. Le semblant de modernité m’a trouvé alors que j’avais déjà entrepris cette activité. Le gaz butane était hors de portée alors je faisais avec les fourneaux et le charbon de bois », se rappelle Mme Ndoye. Une conviction qui au fil du temps lui a permis d’être portée à la tête du GIE « Jappo Ligguèye » qui porte sa marque de fabrique dont la maison mère est à Colobane Gouye Mouride à Rufisque Est.
« J’avais commencé au tout début avec un groupe de trois (03) filles mais les choses sont allées crescendo pour atteindre leur vitesse de croisière en un temps record. Aujourd’hui, je suis à la tête d’une équipe de quinze (15) femmes aidées dans leur tâche par quatre (04) garçons qui pétrissent la moule », explique-t-elle fièrement dans sa demeure sise à Gouye Mouride qui lui sert d’atelier.
Tablier bien cintré autour de la taille, main à la patte, la cheffe Adji Mariétou veut faire partager le goût culinaire à ses protégés. Un champ expérimental où elle laisse libre cours à toutes les astuces. « Le travail se fait à base de farine de mil ou de maïs. Certaines s’occupent du moulinage de la poudre de mil, certaines sont chargées du découpage, il y a n’a qui interviennent en phase de finition », décline la self made Woman à la tête aujourd’hui du GIE « Jappo Ligguey » Colobane Gouye Mouride.
« Nous recevons quotidiennement des commandes en provenance de localités inattendues. La voiture bleue stationnée à la devanture de la maison est en partance pour livrer une commande à Pikine. Une autre commande le sera à Rufisque 2 dans la commune de Rufisque Ouest d’ici midi ». « Du lundi au jeudi les commandes tournent autour de séminaires et autres anniversaires. Les week-ends sont marqués par les mariages. Il y a des paniers pour les tours de familles et les tontines. Avec les TIC, les commandes se font désormais à distance, la qualité reste notre credo. Il y a aussi la conservation longue durée » renchérit-elle comme pour marquer sa satisfaction malgré le contexte de crise économique.
Par Guimba KONATE
SOMMES-NOUS EN TRAIN DE DEVENIR UN «PAYS DE M..DE ? »
Avec toutes mes excuses pour la « verdeur » du mot, je me pose la question et la pose à chacun d’entre nous sénégalais
Avec toutes mes excuses pour la « verdeur » du mot, je me pose la question et la pose à chacun d’entre nous sénégalais : «Sommes-nous en train de devenir un pays de M…de? » En effet, quand Donald TRUMP éphémère président des USA , sans doute grisé par son élection incroyable, traitait ainsi avec un mépris non dissimilé nos pays d’Afrique pour fustiger certaines de nos pratiques aux antipodes de l’orthodoxie et de la bienséance politique, sociale et économique ; nombre d’africains se sont sentis insultés dans leur chair et leur âme pour des propos aussi irrévérencieux.
A juste raison d’ailleurs. Mais au regard de certains faits qui se passent dans notre pays, ne sommes-nous pas en train de donner « raison » à TRUMP ? Sur ce chapitre, deux faits parmi tant d’autres ont soulevé ma colère, développé ma honte et suscité mon appréhension voire ma peur pour mon pays. Tout d’abord, il nous a été donné d’apprendre par voie de presse que deux de nos éminents professeurs d’Université ont été priés de quitter sans délai, des logements administratifs qu’ils squattaient depuis plus de trente ans.
INCROYABLE. INOUÏE.
Il aura fallu que l’affaire atteigne un tel degré de « je m’en foutisme ou de djaille doolé » pour qu’on en arrive à ces extrêmes. Se faire expulser manu militari et avec fracas, des logements indûment occupés depuis trop longtemps. Comment qualifier une telle attitude de si éminentes personnalités du monde académique et politique. Car l’une des personnes concernées avait affiché et affiche encore des velléités de candidature à la magistrature suprême de notre pays pour nous proposer LENENE. Devant une telle attitude venant de si hautes personnalités qui avaient pour mission d’enseigner le DROIT à nos étudiants, les mots me manquent pour marquer mon indignation. Surtout envers la dame que j’admirais aussi bien pour son érudition jamais prise à défaut que pour sa prestance aussi bien langagière que vestimentaire. Je tombe vraiment des NUES et certainement nombre de mes compatriotes aussi de découvrir que sous ses dehors avenants et doctes, elle cachait une âme de mercenaire qui ne disait pas son nom et le mot n’est pas trop fort.
Ainsi au Sénégal, il arrive que des professeurs d’Université de très haut rang, ayant accumulé tous les diplômes les plus prestigieux et atteint le sommet de la hiérarchie académique avec le titre tant envié de Professeur agrégé titulaire des Universités qui me semble être le grade académique le plus élevé et le plus méritoire que l’on peut obtenir, se comportent en vulgaires squatters de logements administratifs sans aucune vergogne. Et il aura fallu des mesures extrêmes pour les en expulser. Diantre ! Se faire héberger gratuitement et aux frais de l’Etat pendant plus de trente ans dans un quartier aussi huppé que Point E , pour justement vous mettre dans les meilleures conditions de vie afin de vous permettre de dispenser vos connaissances aux générations d’étudiants qui veulent suivre vos traces et vous payer grassement un salaire assez conséquent, n’aura pas suffi à calmer votre vénalité et votre voracité, allant jusqu’à refuser-malgré de multiples sommations dit-on, de céder la place à vos cadets tout aussi méritants que vous et qui souhaitaient être dans les mêmes conditions d’aisance pour distiller leur savoir et inculquer leur savoir-faire aux jeunes générations.il fallait le faire ! Quelle GRANDEUR !
Le plus choquant dans cette affaire, c’est le coté mercantile de la conduite. Un simple petit calcul très édifiant. Trente ans sans payer ni loyer ni eau ni électricité dans l’un des quartiers les plus huppés de la Capitale c’est au bas mot et dans l’hypothèse la plus basse pour être très gentil, au moins un million de francs de cadeaux mensuels offerts (loyer :500.000 ; eau 250.000 ; électricité 250.000) .Trente ans cela donne 360 mois soit près de 360 millions d’économies d’échelle . Qui auront certainement été bien investis dans un immeuble de rapport de bon standing pour garnir un très bon bas de laine. Et malgré tout, ils en veulent « TOUJOURS PLUS ». Pour reprendre l’expression de François de Closets . Et aucune compassion pour leurs cadets professeurs émérites, contraints de jouer au « gorgorlou » pour faire face à toutes ces formes de dépense incompressibles pour survivre.
QUEL ALTRUISME !
Il fallait le faire ! Après, ils sont étonnés de se voir tenir en piètre estime par le Président Macky SALL qui, très bien informé de leur posture incroyable, n’aura pas tremblé pour défenestrer la bonne dame de son poste de Ministre-conseiller. Quand on galvaude son pédigrée universitaire pour des positions de pouvoir, il ne faut pas s’étonner d’être « mariné dans la sauce de la M…de ». Cette attitude de nos gros cerveaux est symptomatique du comportement des sénégalais d’en haut qui, malgré toutes sortes de privilèges à eux octroyés, se comportent comme de véritables prédateurs sociaux dans leur logique d’accaparement sans fin des biens et outils matériels mis à leur disposition par l’Etat pour le bon exercice de leurs fonctions. N’a-t-on pas dit ici que parmi beaucoup d’autres frasques, une ex-présidente du CESE garait chez elle plus de six véhicules de fonction à son domicile personnel et pour son usage exclusif ?
Cette philosophie du « Tout pour moi, Rien pour les autres » des privilégiés de ce pays est une des plaies les plus purulentes du Sénégal qu’il importe véritablement de trépaner pour en extirper la gangrène cancéreuse qui ronge notre tissu social. L’autre affaire qui n’a pas fini de nous choquer a trait à ce qu’il est convenu d’appeler « le massage à Sweat beauty » et qui met en cause l’honorable député Ousmane SONKO devant une plainte pour viol par une masseuse. Dans cette affaire de sexe somme toute banale comme il y’en a eu et en aura d’autres de même acabit au Sénégal, il est tout de même remarquable de constater tout le charivari qui s’est emparé du pays. L’affaire ayant déjà fait l’objet d’une plainte qui est en cours d’instruction au niveau de la Justice, la décence la plus élémentaire aurait commandé que tout le monde attende tranquillement les résultats de l’action judiciaire qui est seule apte à démêler les nœuds de cette affaire. Au lieu de cela, l’on entre en transes, on sonne l’hallali, on déclenche la chasse à courre, on lâche la meute et chacun y va qui, de ses accusations et dénégations, qui, de ses explications, extrapolations, inventions, interprétations et j’en passe.
Au Sénégal, nous avons la formidable propension de ne RIEN savoir mais de toujours TOUT connaître. Il suffit de suivre tous les débats, interventions et autres rencontres et jakarloo sur les plateaux de télévision hyper saturés « d’experts » en tous genres pour en être édifiés. Sacré Sénégal où pour toute affaire l’on devient juge, procureur, avocat, sermonneurs, moralisateurs, commentateurs pour des plaidoyers prodomo à charge ou à décharge, c’est selon dans une sorte de fièvre EBOLA de logorrhées interminables jalonnées d’insultes, de philippiques et autres gros mots qui ont fini de déconsidérer complètement toute la « buzzosphère » sénégalaise. On ne comprendra jamais comment un peuple jadis, si pondéré, si calme, si posé, si patient et si cultivé comme le nôtre, en est arrivé à ce stade de vulgarité et de dégénérescence morale qui autorise toutes les formes de licences. Nous pataugeons grave dans les bas-fonds de la fange au point que dans nos rapports, la correction la plus élémentaire passe pour de la faiblesse voire de la pleutrerie et la coprolalie, l’impolitesse, le manque de respect de l’autre seraient les signes distinctifs du courage et de la vérité . TERRIBLE ! .C’est à qui pourra sortir le mot le plus gros, l’insulte la plus sale, la répartie la plus cinglante. Aucune tenue, aucune retenue. On crie, on hurle, on vocifère, on éructe juste pour démolir, salir, ridiculiser et avilir un adversaire. Quelle déchéance!
La perte de nos valeurs cardinales de YAR (bonne éducation), de TEGUINE(réserve), de YAROU (retenue) , de DOYLOU (savoir se contenter de ce que l’on a ), de MANDOU (ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre) qui faisaient de nos aînés des personnes respectables ,respectées, adulées et aimées nous conduira si on n’y prend garde vers les abysses de la bêtise humaine, terreau de toutes les formes de violence. Plaise à DIEU que dans un sursaut d’introspection individuelle et collective, nous revenions à nous-mêmes pour redevenir ce que nous n’aurions jamais dû cesser d’être. Des Sénégalais frères et sœurs respectueux, dignes et pondérés en toute chose. DIEU Nous garde, garde le Sénégal et garde l’Afrique. N.B / Les traductions des valeurs cardinales sont « miennes » et ne sont pas certifiées rigoureusement exactes. Avis aux linguistes distingués.