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5 juillet 2025
LE CRD PRÊT « POUR ARRÊTER LA MACHINE DICTATORIALE DE LA DYNASTIE FAYE SALL
A travers une déclaration rendue publique elle rappelle à l'opinion nationale et internationale le projet énoncé publiquement par le Président Macky Sall de réduire l'opposition à sa plus simple expression.
Accusé de viols et menaces de mort, le leader du Pastef-Les patriotes, Ousmane Sonko peut compter sur la Conférence des Leaders du Congrès de la Renaissance Démocratique (CRD) « And Dekkil Bokk ». A travers une déclaration rendue publique, ce mercredi 10 février, elle rappelle à l'opinion nationale et internationale le projet énoncé publiquement par le Président Macky Sall de réduire l'opposition à sa plus simple expression. Une déclaration d’intention effectivement suivie d’effets.
Ainsi, fait savoir le porte-parole du jour, le Professeur Alassane Kitane, « après Karim Wade, Khalifa Sall, Adama Gaye et Boubacar Sèye, c’est maintenant le tour d’Ousmane Sonko ! A qui le prochain tour ?" . Selon lui, « pour toutes ces personnalités citées, Macky Sall a mobilisé, utilisé et abusé des missions régaliennes dévolues aux forces de défense et de sécurité et surtout à l’appareil judiciaire, notamment l’autorité du procureur de la république et des officiers de police judiciaire, pour régler des comptes personnels, de famille et de clan, avec des adversaires politiques ou des acteurs de la société dont il considère l’activisme compromettant contre ses intérêts ».
Il avance qu’au même moment, et l’opinion publique nationale et internationale le constate, des transhumants, ses hommes de mains et ses propres parents, même pris en flagrant délit ou accusés de malversations et de détournements de deniers publics vaquent tranquillement à leurs occupations.
Le Congrès de la renaissance démocratique « considère que face aux dérives répétées de Macky Sall, et pour abréger la mal gouvernance endémique que traverse le pays et dont la principale victime est le peuple sénégalais, il n’existe qu’une seule issue salutaire : l’unité et le combat dans la solidarité ».
C’est la raison pour laquelle le CRD réaffirme son adhésion à l'impérieuse nécessité d'un grand rassemblement démocratique et patriotique pour arrêter la machine dictatoriale de la dynastie Faye Sall. Le Congrès de la Renaissance témoigne sa solidarité au Président Ousmane Sonko et garde l’espoir qu’il sortira très rapidement de cette épreuve pour poursuivre le combat qu’il a engagé avec ses partisans et ses partenaires auprès du peuple sénégalais », souligne le CRD.
SONKO AUX CHEVETS DE SES SOUTIENS BLESSÉS
L’opposant leur a rendu visite, ce mercredi, 10 février, à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff, ex-CTO.
Le député et leader du parti Pastef Les Patriotes, Ousmane Sonko, au chevet de ses militants blessés, lors des affrontements avec les forces de l’ordre, lundi dernier. L’opposant leur a rendu visite, ce mercredi, 10 février, à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff, ex-CTO.
Dans cette affaire politico-judiciaire, les Pro-Sonko, multipliant les sorties, s’érigent en boucliers autour de leur leader, contre ce qu’ils qualifient de "complot" ourdi par le régime en place en vue de le "liquider" avant la présidentielle de 2024. Ils se disent prêts à mourir.
Ousmane Sonko a refusé de déférer à la convocation de la Section de recherches (SR) de la Gendarmerie de Colobane suite à la plainte de la masseuse, Adji Sarr, âgée de 21 ans, l’accusant de viols répétés et menaces de mort.
D’ailleurs, la procédure de levée de l’immunité parlementaire du député est lancée. Le bureau de l’Assemblée nationale et la conférence des présidents sont convoqués demain jeudi, 11 février.
AFFAIRE SONKO : LA GROGNE DES « PATRIOTES » DE TOUBA
A Touba, ses partisans, qui faisaient face à la presse, s’érigeant en bouclier autour de leur mentor politique, ont tiré à boulets rouges sur le régime.
Les soutiens du président du parti pastef Les Patriotes, Ousmane Sonko, multiplient les sorties. A Touba, ses partisans, qui faisaient face à la presse, s’érigeant en bouclier autour de leur mentor politique, ont tiré à boulets rouges sur le régime. Qui selon eux, entend "liquider" toutes les grandes figures de l’opposition.
Par ailleurs, ils ont annoncé que le coordonnateur de Pastef-Touba, Cheikh Thioro Mbacké et son porte-parole, Babacar Sarr, sont convoqués à la Section de recherches (SR). "Nous ignorons les motifs de cette convocation. C’est la raison pour laquelle nous alertons les autorités de cette ville. Nous ne voulons pas que cela dégénère, à Touba".
UN GANG DE MALFRAT DÉMANTELÉ À GUÉDIAWAYE
Cette bande, au nombre 6 dont une femme qui est la petite amie du chef de gang, avait élu domicile dans la commune du maire Racine Talla où elle avait loué un appartement.
Le dispositif sécuritaire renforcé au niveau de la banlieue de Dakar a porté ses fruits. Dans la nuit du 8 au 9 février 2021, le commissariat de Guédiawaye a mis la main sur la bande de malfaiteurs qui écumait les populations des quartiers de Wakhnat Nimzat et environnants. Cette bande, au nombre 6 dont une femme qui est la petite amie du chef de gang, avait élu domicile dans la commune du maire Racine Talla où elle avait loué un appartement.
La descente des hommes du commissaire, Mandjibou Lèye, a permis de saisir une somme de 800 mille F CFA, des armes blanches, des sacs de riz et de lait. Selon le commissaire Lèye, le receleur, identité, sera cueilli dans les prochaines heures. Déjà, des victimes se sont signalées et des plaintes déposées.
La même opération avait été menée, il y a trois jours, dans la commune de Malika. Là, le commissaire avait fini par mettre la bande de 5 personnes qui semait la terreur avec des agressions et des vols à l’arrachée.
Le gang utilisait des charrettes pour y transporter leur butin, renseigne le commissaire Lèye. Ce dernier se réjouit du dispositif renforcé notamment un char de combat que les autorités ont mis à leur disposition. Le premier flic de la Ville de Guédiawaye a également appelé les populations à beaucoup plus de collaboration avec les forces de l’ordre leur quiétude.
« Nous devons collaborer avec les populations. D’ailleurs, nous avons pas mal d’initiatives allant dans ce sens. Tous les trimestres, j’organise des rencontres avec les délégués de quartiers pour des évaluations sur la sécurité au niveau de leur quartier », a fait savoir le commissaire de Guédiawaye.
L'INCONSCIENT EUROPÉEN EMPÊCHE ET FAIT OBSTACLE
La difficulté avec la France, c’est que même si vous avez une histoire intime avec le pays, on vous renvoie invariablement à vos origines. Il n’y a aucune gloire à tirer de ce que l'Afrique est le berceau de l’humanité - ENTRETIEN AVEC FELWINE SARR
Economiste, philosophe et musicien, cofondateur à Dakar des Ateliers de la pensée, Felwine Sarr est l’un des grands intellectuels africains contemporains. S’il appelle de ses vœux une Afrotopia, titre de l’un des ses essais, il espère aussi une Eurotopia, un avenir dans lequel l’Europe se montrera capable d’aller chercher des ressources dans les écologies des savoirs du reste du monde et de se mettre à l’écoute.
Économiste, philosophe, musicien – il a à son actif trois albums – et, plus récemment, chargé du dossier sensible de la restitution des œuvres d’art aux pays africains par Emmanuel Macron, Felwine Sarr est l’un des intellectuels remarquables de la génération africaine contemporaine. Cofondateur avec l’historien et philosophe camerounais Achille Mbembe des Ateliers de la pensée de Dakar en 2016, Felwine Sarr s’est attelé depuis quelques années à penser à travers une riche production éditoriale les concepts et les imaginaires adaptés à une Afrique bouillonnante, tournée vers le futur, questionnant le passé mais pour mieux mobiliser ses énergies dans le projet. Frôlant la cinquantaine, il appartient à cette génération d’universitaires africains du XXIe siècle, décidé à penser « un continent en mouvement ». À la différence de la génération de ceux qui, dans les années 60, ont pensé dans la rumeur militante les indépendances et le projet politique, Felwine Sarr trace un chemin marqué par une toute autre ferveur. Celle des aubes, des commencements ouverts sur une Afrique du futur – qu’incarne le film Black Panther, décrivant une Afrique tressant technologie et tradition. Sans doute est-ce un philosophe, mais qui croise les savoirs et les disciplines pour imaginer, lancer l’esprit à la manière d’un poète, dans la douceur de l’approche. Mondialement reconnu pour son essai Afrotopia (2016), cet écrivain sénégalais, originaire de l’île de Niodior, est sans doute marqué par la fluidité de la pensée des hommes de l’eau. Il y a de la douceur, de l’humour, dans cette pensée qui coule, évitant les écueils de l’afro-pessimisme comme de l’afro-optimisme. Au lendemain de la parution de son dernier ouvrage, La saveur des derniers mètres, il nous a paru intéressant de le solliciter pour parler de l’Europe « vue de l’Afrique ». Cet entretien réalisé en partenariat avec le programme Alliance et l’Institut européen de Columbia University et Columbia global Centers/Paris
Quel est votre rapport personnel à l’Europe ?
J’ai passé mon enfance en Europe, en France, entre Strasbourg et Versailles parce que mon père était militaire. Puis on est rentré au Sénégal où j’ai passé le reste de l’enfance et de l’adolescence jusqu’au bac. Après, je suis revenu en France pour les études à l’université d’Orléans. J’y ai vécu quinze ans. Avant quarante ans, en faisant le compte de mes errances, je calculais que j’avais vécu plus de temps en Europe qu’au Sénégal ! J’ai ainsi le sentiment de pouvoir regarder l’Europe, la France en tout cas, du dedans et du dehors. J’y ai vécu assez longtemps pour en avoir une connaissance intime et j’en suis demeuré assez éloigné (puisque je suis retourné au Sénégal enseigner) pour pouvoir regarder ce continent comme en relief. J’ai énormément voyagé en Europe et ailleurs. Je viens de publier La saveur des derniers mètres, un récit de voyage sur les quatre continents, et en particulier en Europe car à l’époque où je menais la vie de tournée d’un musicien, j’ai beaucoup circulé au Portugal, en Espagne, en Italie, en Allemagne. Il n’y a guère que l’Europe de l’Est qui me soit restée inconnue.
Est-ce que, à un moment ou un autre, puisque vous y avez passé beaucoup de temps, vous vous êtes senti ou vous vous êtes dit « je me sens Européen ou j’ai une partie de moi qui est européenne ? »
Non, je ne me suis pas senti Européen mais il y a des raisons à cela. Je ne me suis pas senti Européen parce que le prisme à travers lequel je devais me sentir Européen, c’était la France. Et la grande difficulté avec la France, c’est le sentiment d’appartenance. Même si vous y habitez, si vous y avez fait votre lycée, si vos enfants y sont nés, si vous avez une histoire intime avec le pays, on vous renvoie invariablement à vos origines. Même d’une manière inconsciente et gentille, votre appartenance à la communauté nationale est questionnée. Et même si certains ont la nationalité française, mais que leur faciès rappelle une origine africaine ou étrangère, on leur demande alors « d’où êtes-vous ? » Et lorsqu’ils disent « je suis d’Orléans », on insiste en disant « oui, mais vraiment d’où êtes-vous ? » Cette enquête chronique installe une incertitude, peu favorable à vrai dire à l’apparition d’un sentiment européen…
Comment percevez-vous l’Europe ? C’est-à-dire cette Europe où l’on peut distinguer, l’Europe des peuples, l’Europe des nations, l’Europe des institutions, et l’Europe de la pensée – qui vous intéresse particulièrement...
J’apprécie le fait de distinguer ces Europe avec un « s » car l’entité n’est pas homogène. L’Europe des peuples a construit l’identité européenne, dans la longue durée – sédimentant ce sentiment d’être européen, dans les alliances comme dans les conflits. Bien avant le traité de l’Union européenne. Sur cette Europe, le traité de Rome a posé, à la fin des années cinquante, toute la structure économique. Les programmes Erasmus ont renforcé, dans la jeunesse, la conscience d’appartenance à un territoire plus grand que le pays d’origine. Et puis il y a eu la monnaie unique… Mais cette Europe vit dans un rapport schizophrène avec elle-même. Aspirant à être et à n’être pas dans le même temps. Mais mis à part les Anglais, je crois qu’il existe tout de même un imaginaire et une symbolique propres à cette communauté qui s’appelle l’Europe. Quels que soient les reproches que l’on puisse faire à la bureaucratie de Bruxelles…
À Umberto Eco auquel on posait la question « mais qu’est-ce qu’au fond l’Europe ? » il répondait : « L’Europe c’est une chose : la traduction. » Est-ce que cette réponse esquisse une proximité avec l’Afrique ?
Absolument, car l’Afrique est le creuset d’une pluralité de langues – au dernier recensement, plus de deux mille. C’est considérable, avec des aires culturelles différentes, du nord au centre, de l’ouest au sud. Et s’il y a vraiment une chose qui caractérise le continent, c’est le plurilinguisme, avec cette idée que, au sein d’un même pays africain, il vous faut naître avec deux, voire trois langues ou plus. Pour prendre mon cas, bien ordinaire au Sénégal, je parle le wolof, le sérère, avant de parler le français, l’anglais, etc. Là encore, l’Afrique peut apporter beaucoup à l’Europe dans la promotion non plus d’une langue véhiculaire – l’anglais – mais dans la circulation, le frottement des différentes langues entre elles. Plus on parle de langues, plus riche est la pensée du réel.
On est frappé dans votre essai Afrotopia par la place que vous accordez à l’imaginaire dans la fabrique de la pensée. L’imaginaire européen, lui, a été dominé, depuis l’antiquité, par la prégnance de la pensée prométhéenne, c’est-à-dire de la pensée technicienne qui instrumentalise tout. Ça a été sans doute la force de l’Europe dans le passé, mais ça pourrait être aussi, pour l’avenir, en particulier celui qui est lié aux enjeux écologiques, sa faiblesse ?
Je partage ce point de vue. Je note que vous faites remonter cette pensée à l’antiquité. Généralement on évoque le Descartes du Discours de la méthode – avec son mantra, « l’homme, maître et possesseur de la nature » … Mais effectivement cet imaginaire européen a des racines très anciennes. Cette raison techno-instrumentaliste qui a pris le dessus a d’abord été humanitas, avant de devenir Raison avec un grand « R », raison scientifique, raison technoscientifique. Elle est devenue hégémonique au cours de ces cinq derniers siècles. De surcroît, utile autrefois dans certains espaces, elle s’est fourvoyée quand elle a débordé des espaces où elle était pertinente. L’un des problèmes quand on aborde les questions écologiques, c’est l’imaginaire qui sous-tend le rapport au vivant. Avec la pensée technicienne, on a construit un certain type de rapport dont on ne peut, je crois, se défaire. Il faut alors des ruptures pour changer de système. Sans vouloir essentialiser, je pense que l’Amérique latine, l’Océanie, l’Afrique ont encore gardé des rapports avec le reste du vivant beaucoup plus harmonieux, rapports de coopération, de négociation, et même je dirais des rapports de « plasticité ontologique » – de coprésence d’êtres à êtres – entre les différentes identités. Les cosmovisions de ces peuples, qui ont d’autres horizons de pensée, autorisent la discussion, la négociation, le partage, etc., entre les espèces. C’est à cette condition qu’il y a une unité du vivant – nous sommes dans le vivant, nous ne sommes pas séparés du vivant.
Peut-on dire tout de même que, consciente de la catastrophe à venir, l’Europe a su produire une pensée de la réparation ? Je pense, entre autres, aux travaux de Hans Jonas, au Principe responsabilité, où la responsabilité n’est pas entendue comme l’attribution d’un acte à quelqu’un, mais comme l’obligation faite au fort de se soucier du faible, où le fort est mis en demeure de « répondre de », d’être « responsable pour » la nature…
Je pense que l’école de Francfort – en remontant jusqu’à Habermas avec la critique de l’excès technoscientifique, ou à des philosophes comme Axel Honneth – a avancé quelque chose d’une pensée de la réparation. Mais c’est faire trop de crédit à l’Europe que de dire qu’elle a produit une pensée réparatrice. Elle paraît, à mon sens, bien inférieure à ce qui se produit dans d’autres lieux du monde. Et notamment chez les indigènes de l’Amérique latine, de l’Amazonie où il existe depuis de longues années une profonde pensée réparatrice du vivant. Comme aussi chez les Xhosa, en Afrique du sud, avec la philosophie morale Ubuntu. On peut faire le procès à la raison européenne de n’avoir pas assez pensé la réparation, de s’être séparée de ce qu’elle appelle la nature. C’est le sens, je crois, des travaux de Philippe Descola, de Bruno Latour qui sont aujourd’hui à la pointe d’une nouvelle pensée écologique européenne. Mais même là, je crois, on peut faire aussi le procès de l’anthropocentrisme. Dans beaucoup de régions du monde – l’Équateur, la Colombie, l’Australie, l’Inde – on va plus loin et on commence à envisager sérieusement d’octroyer des droits à la nature, d’en faire un sujet juridique. Mais – dit-on – qui va parler au nom de la nature, dans quel langage et qui sera autorisé à parler au nom de… ? La discussion devient alors anthropocentrée, tant qu’on n’a pas envisagé la possibilité d’apprendre le langage de la nature, la possibilité de voir la nature se présenter elle-même à travers les modalités de significations qui lui sont propres. Une zone déforestée ou dévastée pendant des années par une multinationale parle d’elle-même pour peu que l’on regarde des photographies du site sur dix ans. La nature signifie sans parler notre langage. Comment peut-on dialoguer avec elle ? On en a une idée quand on va chez les peuples de la forêt au Cameroun, chez les Pygmées : ces groupes ont appris à « comprendre » toute une biophonie – le langage des animaux, des oiseaux – qui leur permet de chasser. Ils comprennent, mais ils ont aussi fait passer dans leur langue ces biophonies, ces bruits, ces onomatopées. Du coup, ils ont créé un espace interlocutoire entre les deux ordres du vivant. Et sur ces sujets, il me semble que les cosmovisions africaine, australienne, amer-indigènes ont beaucoup d’avance…
Est-ce qu’on peut dire qu’aujourd’hui c’est la fin, d’une certaine manière, de l’Eurotopia, si Eurotopia il y a eu ?
En fait, il faut une Eurotopia ! Il faut ouvrir l’espace du possible. C’est ça l’idée. Pendant ces cinq derniers siècles, l’archive Européenne – c’est-à-dire son catalogue des manières de faire, de penser, d’agir – a guidé le monde. Mais cette archive-là, de la modernité ou de la pré-modernité, est fatiguée, usée. On lui a trop demandé – les lumières, la démocratie, le capitalisme, tellement de choses. Il lui faut se renouveler en considérant que le monde dispose d’une archive autrement plus variée et qu’on ne peut pas rester sur la tête d’épingle de l’archive européenne. Il lui faut aller chercher des ressources dans les écologies des savoirs du reste du monde et se mettre à l’écoute. Mais la tâche est immense. Prenons l’exemple de la crise du Covid. Au début, les Chinois font l’expérience de ce virus. Il aurait été normal d’apprendre de cette situation, mais, par arrogance je crois, on s’est moqué. Dans les têtes, les savoirs et les expertises ne peuvent venir que de l’Europe – surtout quand il s’agit d’un pays, dictature de surcroît, qui trafique les statistiques de la pandémie… La catastrophe est arrivée, alors qu’on aurait pu éviter en se mettant à l’écoute. Lorsqu’on n’a plus eu le choix, on a prêté l’oreille. Même les masques, en France, étaient réputés ne servir à rien « en population générale », alors même qu’en Chine, en Corée ils étaient obligatoires depuis longtemps. L’inconscient européen empêche et fait obstacle parce que pendant plusieurs siècles les européens ont été les prescripteurs.
Vous avez parlé de fatigue des modèles européens et vous avez cité la démocratie. Est-ce cette fatigue qui explique la crise des démocraties ? En Europe, comme aux États-Unis…
Il n’y a pas de meilleure idée, en fait, de plus belle aspiration que celle qui consiste pour une communauté à prendre en charge son destin, à organiser les pouvoirs et leur équilibre, à installer la délibération la plus vaste possible… Quelle communauté humaine ne souhaiterait pas pour elle la mise en place de cette idée ? Mais si l’essence de l’idée met tout le monde d’accord, les formes institutionnelles qu’elle peut prendre, sont plurielles. L’une des erreurs a été de croire qu’il y avait des formes institutionnelles immuables, qu’il s’agissait de répliquer partout. Mais ces formes sont le produit d’histoires culturelles et sociales de groupes humains différents. Pire : il y a eu une sorte d’amnésie pour l’Afrique. On a prétendu qu’il s’agissait de groupes humains sans histoire institutionnelle. Mais les Africains ne manquent pas de manières, par exemple, de produire de la délibération – la palabre sous l’arbre pour un conseil de village en est une des exemples les plus immédiats. Si cette forme de la démocratie s’est asséchée en Europe, c’est que la forme – le contenant – n’était plus à la hauteur du contenu. Il faut dire que les formes ne sont jamais achevées, et pour qu’elles restent fidèles à la lettre ou à l’esprit, il faut toujours qu’elles se réinventent. La fidélité est dans le mouvement. C’est lorsqu’elles cessent d’évoluer que le médium trahit le message. Alors ces formes sont captées par les oligarchies capitalistes, par les oligarchies journalistiques, qui dévoient l’idée première. C’est alors qu’il faut se hâter de repenser la démocratie. Nous sommes dans ce moment. Et il y a énormément de ressources qui attendent ailleurs pour être investies ici.
Si, comme vous le dites dans Afrotopia, l’Afrique est le continent-ressource du XXIe siècle, quels apports ce continent pourrait apporter dans ce nécessaire ressourcement de la démocratie. ?
Il faut rappeler d’abord qu’il n’y a aucune gloire à tirer de ce que le continent est le berceau de l’humanité. C’est un fait contingent. Qui veut dire que les formes sociales les plus anciennes du monde sont africaines. Que la mémoire de la communauté humaine, le vivre-ensemble, est né en Afrique, et que, même quand homo sapiens est sorti du détroit de Gibraltar et a essaimé sur le continent européen, les sociétés africaines ont continué à suivre la courbe de leurs longues histoires. Et en essaimant, elles ont transmis un capital culturel, un savoir-faire qu’elles avaient emmagasiné dans leur mémoire profonde – faire communauté, faire société – qui se traduit dans les outils sociologiques et anthropologiques, dans la raison orale, dans les philosophies sociales. J’admire à cet égard la manière dont les sociétés africaines, avec leurs limites (il n’agit pas d’idéaliser) mettent en œuvre depuis très longtemps un art d’intégrer la différence. Elles ont un génie pour tisser et pour faire se sentir membre de la communauté tout nouvel arrivant : « Tu viens du Mali, tu t’appelles Diarra, on va t’appeler Diop à Dakar, on va te trouver un lien, une chronologie ». Ça passe par un savoir-faire social très ancien. Par exemple, par le « cousinage à plaisanterie », c’est-à-dire, cette règle inscrite dans la Charte de Kurukam Fuga, édictée par l’empereur, Soundiata Keïta, au XIIIe siècle et qui faisait obligation d’installer un cousinage entre les générations, entre les ethnies, surtout si elles avaient été en conflit, pour garantir la paix sociale dans le groupe. Alors on peut reposer la question : qu’est-ce que la démocratie ? Dans sa forme occidentale, c’est une société d’individus, de singularités qui se reconnaissent mutuellement et dont la loi va garantir le monde commun. Cette conception qui veut qu’on forme des sociétés avec des individus singuliers et abstraits ne correspond pas à la manière dont on fait société en Afrique. On n’extirpe pas des individus, leur généalogie, leurs histoires, leurs imaginaires, leurs mémoires, etc. Et ce n’est pas l’individu atomisé qui forme la citoyenneté. L’individu doit être pris avec ses excroissances, avec ceux qui le font, avec ceux qui en ont fait un humain dans la communauté. Là-dessus, les sociétés africaines ont un savoir particulier, à mettre en commun. Là-dessus, il y a quelque chose à apprendre de cette manière de faire pour qu’un groupe ne soit pas un attroupement. Les civilisations les plus florissantes sont celles qui ont fait la part de l’altérité, celles qui ont pu articuler les mondes complémentaires. L’Europe est une synthèse. L’Europe qui a été florissante aux siècles des Lumières… a su opérer ces synthèses-là. Les hybridations se font tout naturellement. Certains comme Glissant ont parlé de « créolisation ». Mais attention. Il ne faudrait pas pour autant que l’on saute le pas et que ce temps se conclue par un simple « Allez ! On est tous hybrides ». Il ne faut pas en effet occulter la violence de la relation.
Comment, à cet égard, pensez-vous que l’Europe et l’Afrique vont pouvoir dépasser le passé, en particulier le passé de la colonisation ?
Il y a plusieurs choses à faire. D’abord un travail de vérité historique, véritable préalable au dépassement du contentieux. Il y a nombre de grands historiens qui le font. Comme Patrick Boucheron, Romain Bertrand, etc. Mais de ce travail il faut passer au programme scolaire, il faut faire passer ce travail d’enquête historique dans toutes les formes du discours et de la représentation. Là il y a un travail qui n’est pas encore suffisamment fait. On ne peut pas ne pas enseigner convenablement cette histoire dans les classes sans intégrer la mémoire de la communauté diasporique française ou européenne de manière égale dans le récit de l’histoire nationale. Il y a aussi la parole symbolique qui, à la manière d’un lapsus, traduit un imaginaire malade, pas encore guéri du complexe de la puissance ou de l’impérialisme. On est encore dans un temps où on ne veut pas reconnaître fondamentalement la mémoire de cette rencontre violente. Certains la minorent, d’autres l’euphémisent, ou l’insultent. Comme le Premier ministre Jean Castex, qui, il y a quelques semaines, a dit « et puis quoi encore, on ne va pas s’excuser de la colonisation ». C’est une parole politique, donc symbolique. La parole d’une certaine élite a du sens, et elle ne peut pas tenir de tels propos et vouloir en même temps dépasser le problème.
Il y a aussi de notre côté, un travail à faire sur soi-même. Un travail d’autoréparation, auto-sotériologique en quelque sorte : nous ne devons plus attendre de voir venir la parole réparatrice du camp d’en face. Car si elle ne vient pas, alors on reste avec la blessure, avec le trauma. Il y a des instances de la cure que nous devons mettre en place pour nous-mêmes. Quels sont donc les lieux de la cure ? Où pourrions-nous digérer cette histoire pour avancer ? Chacun doit faire son travail. Alors cette histoire sera dépassée. Elle l’est même déjà dans les faits ; dans la relation elle l’est déjà : des groupes humains, des peuples tissent des relations à d’autres niveaux, loin des imaginaires toxiques hérités de la colonisation. Il y a une autre histoire à écrire. Elle est devant nous.
par Nioxor Tine
ENDIGUER LE VIRUS AUTOCRATIQUE
Au-delà d’une affaire de mœurs privée, qui ne devrait théoriquement intéresser que les protagonistes, il s’agit d’une nouvelle étape dans le processus de démantèlement des ressorts démocratiques de notre nation
La nouvelle affaire baptisée "Sweet Beauty", du nom du salon de massage, théâtre des évènements controversés dans lesquels, le nom du leader du Pastef est cité, est la dernière d’une longue série d’intrigues concoctées par le "cabinet noir" de la présidence de la République.
Cette obscure officine, animée par des apprentis conspirationnistes, des sortes de Raspoutine tropicaux, est passée maître dans l’art de détourner des procédures judiciaires pour en tirer des bénéfices politiciens. Ce fut le cas pour Karim Wade, où un noble exercice de reddition de comptes s’est mué en un règlement de comptes impitoyable et celui du maire Khalifa Sall, "coupable" du délit d’ambition présidentielle. C’est maintenant au tour du député Ousmane Sonko, qui par la force des choses, s’impose de plus en plus comme l’opposant le plus représentatif et l’un des plus antagoniques au pouvoir actuel.
C’est sous ce prisme qu’il faut comprendre cette énième cabale contre un homme politique, qui refuse de cautionner la mutation du modèle démocratique que constituait le Sénégal en autocratie pétrolière, telle qu’on peut en trouver en Afrique centrale.
De fait, si les accusations d’agression sexuelle portées par une victime apparemment téléguidée contre le leader du Pastef paraissent tirées par les cheveux, c’est un fait de plus en plus établi, que depuis mars 2012, correspondant à la deuxième alternance dans notre pays, notre démocratie a été violée, plus d’une fois.
Le Parlement, même s’il ne peut plus être dissout par le président de la République, n’a jamais été aussi docile. Loin de jouer le rôle de contrôle de l’exécution des politiques publiques qui lui est conféré par les modifications constitutionnelles issues du référendum du 20 mars 2016, il vote aveuglément toutes les lois, qui lui sont soumises par l’Exécutif.
L’exemple le plus récent est le projet de loi n°46/2020 modifiant la loi No 69-29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence et l’état de siège. Sous prétexte de lutter contre les crises ou catastrophes naturelles ou sanitaires, en l’occurence la pandémie de Covid-19, l’Exécutif qui se résume maintenant au président de la République, accroît ses pouvoirs, en contournant la représentation parlementaire.
Le pouvoir judiciaire, quant à lui, n’a jamais paru aussi impuissant et inféodé à l’agenda politicien de l’Exécutif. En prélude aux manœuvres en direction du troisième mandat, on cherche à nettoyer les dernières poches de résistance en attrayant le président de l’UMS au niveau du conseil de discipline, pendant que les prédateurs de la majorité présidentielle sont lavés à grande eau (Petrotim, affaire des 94 milliards...).
Nous voyons donc, qu’au-delà d’une affaire de mœurs privée, qui ne devrait théoriquement intéresser que les protagonistes, il s’agit d’une nouvelle étape dans le processus de démantèlement des ressorts démocratiques de notre nation.
C’est le lieu d’en appeler certains professionnels de la presse, qui ont joué un rôle éminent dans la survenue de nos deux alternances démocratiques de 2000 et 2012, à refuser le piège de la "faitdiversification" de la politique. En effet, avec tout le respect inhérent à toute démocratie digne de ce nom, de l’exigence de pluralité d’opinions et de diversité des angles de traitement d’une information donnée, il convient d’être vigilant.
À notre humble avis, il ne s’agit pas ici, principalement, de l’exercice illégal de la kinésithérapie, découlant essentiellement des lacunes de l’offre sanitaire ni du vandalisme de jeunes gens indignés par les pratiques perverses d’une certaine partie de la classe politique, mais plutôt des risques de remise en cause de notre patrimoine démocratique.
Nos traditions démocratiques, fruit de décennies de luttes patriotiques dépassent les complots à la petite semaine ourdis par de minables politiciens.
Autant nous devons enrayer la pandémie de Covid-19, qui est en train de décimer les notabilités de notre pays, autant nous devons endiguer le virus autocratique, qui est en train d’essaimer dans notre sous-région et à travers tout le continent.
LE CRD APPELLE AU COMABT DANS LA SOLIDARITÉ
Le Congrès réaffirme son adhésion à l'impérieuse nécessité d'un grand rassemblement démocratique et patriotique pour arrêter la machine dictatoriale de la dynastie Faye Sall - DECLARATION
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Congrès de la Renaissance Démocratique (CRD) daté du 10 février 2021, à propos de l’affaire de viol présumé impliquant Ousmane Sonko.
« La Conférence des Leaders du Congrès de la Renaissance Démocratique a été informée des accusations de viols portées sur le député Ousmane Sonko, président du parti PASTEF. A cet égard, le CRD rappelle à l'opinion nationale et internationale le projet énoncé publiquement par le président Macky Sall de réduire l'opposition à sa plus simple expression. Une déclaration d’intention effectivement suivi d’effets.
Ainsi donc après Karim Wade, Khalifa Sall, Adama Gaye et Boubacar Seye, s’est maintenant le tour d’Ousmane Sonko ! A qui le prochain tour ? Pour toutes ces personnalités citées Macky Sall a mobilisé, utilisé et abusé des missions régaliennes dévolues aux forces de défense et sécurité et surtout à l’appareil judiciaire, notamment l’autorité du procureur de la république et des officiers de police judiciaire, pour régler des comptes personnels, de famille et de clan, avec des adversaires politiques ou des acteurs de société dont il considère l’activisme compromettant contre ses intérêts. Au même moment, et l’opinion publique nationale et internationale le constate, des transhumants, ses hommes de mains et ses propres parents, même pris en flagrant délit ou accusés de malversations et de détournements de deniers publics vaquent tranquillement à leurs occupations.
Le Congrès de la renaissance Démocratique considère que face aux dérives répétées de Macky Sall, et pour abréger la mal gouvernance endémique que traverse le pays et dont la principale victime est le peuple sénégalais, il n’existe qu’une seule issue salutaire : l’unité et le combat dans la solidarité. C’est la raison pour laquelle le CRD réaffirme son adhésion à l'impérieuse nécessité d'un grand rassemblement démocratique et patriotique pour arrêter la machine dictatoriale de la dynastie Faye Sall. Le Congrès de la Renaissance témoigne de sa solidarité au président Ousmane Sonko et garde l’espoir qu’il sortira très rapidement de cette épreuve pour poursuivre le combat qu’il a engagé avec ses partisans et ses partenaires auprès du peuple sénégalais.
Enfin, le Congrès de la Renaissance Démocratique condamne la convocation d’un député à l’Assemblée Nationale en dépit de son immunité parlementaire en parfaite violation de la loi ainsi que la provocation du ministre de l’Intérieur qui utilise les forces de défense et sécurité dans des missions politiques de répression d’adversaires et qui, comme tout le monde constate, font usage d’une violence inouïe contre des manifestations légitimes et exige la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes arrêtées. A cet égard, le Congrès de la Renaissance Démocratique prend Macky, Félix Antoine Dione et Serigene Bassirou Guèye comme seuls et uniques responsables de tout ce qui pourrait leur arriver.
UN HOMMAGE PRÉVU POUR LES CENT ANS D'AMADOU MAHTAR MBOW
Plusieurs événements seront organisés en mars pour célébrer un ‘’trésor Humain vivant, enseignant émérite, grand fils du Sénégal et de l’Afrique, doublé de militant infatigable des causes de libération
Un hommage sera rendu à Amadou Mahtar Mbow le 20 mars prochain, date marquant son centième anniversaire. À cette occasion, plusieurs événements seront organisés pour célébrer un ‘’trésor Humain vivant, enseignant émérite, grand fils du Sénégal et de l’Afrique, doublé de militant infatigable des causes de libération, de solidarité entre les peuples, de démocratie, de droits de l’Homme, de justice et d’égalité des peuples’’. En effet, à Dakar, au Musée des Civilisations Noires, se tiendront un colloque international et le vernissage d’une exposition qui seront consacrés à la vie et à l’œuvre du Professeur Amadou Mahtar Mbow.
Le Colloque traitera des trois thèmes suivants: ‘’Amadou Mahtar Mbow, l’Éducateur émérite’’ ; ‘’Amadou Mahtar Mbow, le Visionnaire : actualité du Nouvel Ordre mondial de l’information et de la Communication (Nomic) et du consensus’’ ; ‘’Amadou Mahtar Mbow, permanence d’un engagement politique et citoyen’’. En ce qui concerne le vernissage, il marquera ‘’le début d’une exposition itinérante à travers le pays et le monde au cours de la période du 20 mars 2021 à mars 2022’’, a indiqué le comité d’organisation du Centenaire dans un communiqué reçu à ‘’EnQuête’’.
La première étape sera le Musée des civilisations noires, du 20 mars au 20 avril 2021. Cette exposition sera, ensuite, reversée aux fonds documentaires de la future Fondation Amadou Mahtar Mbow. Par ailleurs, cette commémoration sera placée sous le haut patronage de Macky Sall, président de la République, et verra la participation d’autres Chefs d’État et anciens Chefs d’État amis de M. Mbow, de même que de hautes personnalités politiques et scientifiques nationales et internationales.
Le comité d’organisation précise que les activités se dérouleront en mixte, présentiel et dématérialisé (webinaires). En effet, ‘’compte tenu de la pandémie du coronavirus, la célébration, le 20 mars 2021, du centenaire d’Amadou Mahtar Mbow se déroulera dans le plus strict respect des conditions sanitaires prévalant au moment de l’événement, sous la supervision des techniciens du ministère de la santé et de l’Action Sociale’’, a-t-il rassuré.
Par Monsieur Amadou Ndiaye
L’ŒIL DU CYCLONE, LA SUPPRESSION DES VILLES ?
A ce sujet, de prime abord et d’emblée, nous relevons que nos barons de la République ne jouent pas la même musique, ni ne dansent le même tango
A ce sujet, de prime abord et d’emblée, nous relevons que nos barons de la République ne jouent pas la même musique, ni ne dansent le même tango.
Voyons plutôt
A tout seigneur tout honneur. Invité de l’émission Grand Jury du Dimanche de la R.F.M, baryton à la bouche, M. Oumar Guèye, Ministre des Collectivités locales et de la Décentralisation, a ouvert le concert, flûtant que « la ville n’a plus sa raison d’être ». Car, voilà que l’Acte III de la Décentralisation a converti les communes d’arrondissement en communes de plein exercice et, au demeurant, exclu la Ville des « Collectivités locales de la République qui (sont) le Département et la Commune (Article 1er) ». « Il faut respecter ce principe des deux ordres ». « Dura lex sed lex ». On doit s’exécuter ; circulez, il n’y a rien à voir. Cependant, selon lui, la Ville, « forme d’intercommunalité, qualifiée de forcée et de non-conforme au principe de la libre administration des collectivités territoriales », en raison de la violation de la procédure appropriée, pourtant, seul vecteur de sa naissance légale, est tout de même, l’essence « d’une mutualisation des compétences présentant une certaine homogénéité (Art.167 al. 1) ».
Un peu plus tard, piqué par on ne sait quel moucheron, haut sur ses bottes, devant l’Assemblée nationale, en sa séance du 28 Décembre 2020, dédiée à l’examen du projet de loi portant loi d’orientation pour l’aménagement et le développement durable, le Ministre des Collectivités locales et de la Décentralisation a enchéri, disant que « l’existence de la Ville, entité regroupant des Communes d’arrondissement, est très récente, parce que datant de 1996 ». Seulement vingt quatre (24) ans d’âge, et, malgré tout, il faut l’euthanasier. Pour rappel, la décision de supprimer une ville ne peut être prise que sous le phare intrépide, draconien et éclairant de l’article 2 de la loi 2013-10 du 28 Décembre 2013, portant Code général des Collectivités locales : (celles-ci) ne sont créées, supprimées, scindées, fusionnées que dans les conditions prévues par le présent Code ». De surcroît, pour cela, l’article 74 fixe des exigences, ni inaliénables ni inaltérables : primo, « la constatation, pendant quatre (4) années consécutives, d’un déséquilibre de ses finances, ayant rendu impossible son fonctionnement normal ; secundo, l’avis (favorable) de la Cour suprême et, tertio, l’intervention d’un décret de dissolution.
Passons à la moulinette la matérialité de l’incrimination. Quelle (s) des cinq villes créées par le décret n°2014-830 du 30 Juin 2014, devant passer sous l’échafaud, a (ont) été frappée (s) par un tel désastre, ses comptes administratifs ayant fait foi devant la Cour des comptes, juridiction compétente. A ce sujet, le dossier est vide, pour l’instant. Alors, sur quel fondement vouloir trucider ce type de collectivité locale ? « Le droit est l’art du bien et du juste », d’après un adage latin ». En l’absence, n’y aurait-il pas des non-dits ?.
D’autres personnes et, pas des moindres, ont rallié et soutenu péremptoirement cette guillotine annoncée des villes.
D’abord, au premier rang des hommes de la Décentralisation, deux acteurs, de l’heure, emboitent le pas au Ministre, chacun y allant avec ferveur et force conviction. Il s’agit - de voix plus ou moins autorisées - c’est selon - ; d’une part, de M. Aliou Sall, Maire de la Ville de Guédiawaye, Président de l’Association des Maires du Sénégal et, d’autre part, de M. Adama Diouf, Président du Conseil départemental de Kaffrine et Président de l’Association des Départements du Sénégal.
Le premier s’est évertué à convaincre, claironnant : « il y a nécessité d’appliquer cette réforme (la suppression ?), conformément au Code général des Collectivités disposant que « la ville existe bel et bien comme collectivité locale, mais c’est une collectivité subjuguée, c’està-dire qu’elle peut ne pas exister ».
Le second tambourine, qu’entre 1972 et 2012, la politique de décentralisation a fait atteindre des avancées administratives et institutionnelles incontestables. Cependant, il met le doigt sur quelques entraves rencontrées sur le chemin.
- la faiblesse du cadre institutionnel de la décentralisation ;- une gouvernance (marquée) par une multitude d’acteurs (ayant) des préoccupations parfois différentes ; - l’inefficacité des interventions de beaucoup d’acteurs, accentuée par l’insuffisance des moyens et des mécanismes de financement du développement régional.
Au sommet de la pyramide, le Professeur Ismaila Madior Fall, Ministre d’Etat, Conseiller du Chef de l’Etat et ancien Président du Comité de Pilotage de l’Acte III de la Décentralisation. Dans une interview accordée à l’Observateur du 29 Décembre 2020, il solfie pour préciser ou, plutôt, remettre les choses à l’endroit : « le Président de la République n’a jamais parlé de suppression des villes… ».
Au sujet de la réforme du statut des villes, il essaie de rassurer : « le Président … privilégiera la concertation avec les acteurs pour arrêter ce qu’il y a de mieux pour le pays ».
Là, un choc. Un des plus proches collaborateurs du Chef de l’Etat, membre de la commission « Décentralisation et territorialisation des politiques publiques » du Dialogue national, a confié à l’Observateur, qu’en dépit du refus de l’opposition, « le Pouvoir n’a pas abandonné son projet et tient à corriger cette injustice territoriale ». D’un autre côté, le journal la Source A du 30 Décembre 2020 rapporte : « depuis Octobre 2019, l’Etat avait préparé son coup » ; « les conclusions des experts en décentralisation avaient été interdites de publication par l’Etat (qui) avait pris la décision de les appliquer ». N’est-ce pas dire qu’il n’y aura pas de concertations avec quiconque et que les carottes sont déjà cuites. Nous le pensons vraiment.
Et le Ministre-conseiller, M. Fall, de tenter une antithèse. « Il s’agit, après … l’évaluation de la phase I de l’Acte III, de mettre en œuvre la suite de cette grande réforme pour avoir des territoires viables et porteurs de développement, de réaliser les innovations prévues dans ce cadre et, éventuellement, de corriger les incohérences territoriales là où c’est possible ».
Plus spécifiquement, concernant « le statut des villes de la région de Dakar (Pikine, Guédiawaye, Dakar, Rufisque) et de Thiès ou de toutes les villes atteignant un certain seuil de population, (figure au tableau de la réforme), leur réorganisation dans le sens d’une meilleure viabilité ».
Le Professeur Fall précise : « aujourd’hui, il y a lieu (en veillant à y avoir des communes plus viables), de doter (Dakar) d’un statut qui permet une gouvernance municipale apaisée, quelle que soit la couleur politique du maire ». Permettez-nous une parenthèse : à propos de l’aménagement de la Place de l’Indépendance, on se souvient encore du bras de fer ayant opposé le Ministre de la Ville, M. Diène Farba Sarr, donc l’Etat, à M. Khalifa Ababacar Sall, édile de Dakar, « Ville vivante et vibrante » (dixit, Charles De Gaulle - Place Protet - 26 Août 1958).
Assurément, cette façon d’envisager le statut futur de cette métropole singe, fortement et profondément, l’idéologie ayant été à la base du statut de la ville de Paris, sous le sceau de la loi du 28 Pluviôse An VIII. En effet, siège des pouvoirs publics, Paris devait être dans les mains du gouvernement ; vision confortée au cours du temps par sa propension à être le foyer des révolutions.
Sous le chapiteau des considérations rappelées ci-dessus, la Ville de Paris avait été soustraite du droit municipal commun de l’époque. Certes, comme les autres communes, elle avait un conseil municipal élu qui élisait son président, mais, point de maire dont les attributions classiques étaient partagées entre deux autorités : le Préfet de la Seine et le Préfet de Police.
Aussi, est-il loisible de craindre un coup fourré, une manœuvre de politique politicienne, qui, ultérieurement, pourrait :
- emprunter cette voie pour mettre une croix sur la Ville de Dakar ;
- ou ressusciter le projet de nomination du Maire de Dakar, par décret. L’une ou l’autre de ces formules aurait le même effet ; à savoir, couper l’herbe au pied à un quelconque opposant politique qui briguerait les fonctions d’édile de la capitale, face à un candidat du pouvoir. .
La deuxième avait été agitée, il y a quelques mois, mais, comme une étoile filante, elle s’était volatilisée, parce qu’assaillie, violemment et de tous côtés.
Toutefois, rien n’indique qu’elle a été abandonnée pour de bon. La vigilance s’impose ; le phœnix peut renaître de ses cendres.
Pour le reste des cinq (5) villes promues à la disparition, selon que le territoire de la ville et celui du département coïncident (Cas 1) ou pas (Cas 2), deux horizons semblent être ouverts, par couple, ci-après : - pour les villes comme Pikine et Guédiawaye, il y a lieu, soit, de garder la ville comme collectivité locale, soit, de transformer le conseil (municipal) de la ville en conseil départemental ;
- pour les villes de Rufisque et de Thiès, on peut, ou, améliorer leur statut par une clarification des rapports entre la Ville et les communes (d’arrondissement) la constituant, ou supprimer celles-ci, en laissant subsister la Ville, comme seule et unique collectivité locale.
De plus, l’article 28 du Code général des Collectivités locales prévoit : « A titre dérogatoire, les attributions dévolues au conseil départemental peuvent, le cas échéant, être exercées par la ville (en cas de superposition géographique de son périmètre et de l’assise territoriale) du département ».
On en déduit que trois (3) statuts s’offrent, encore, à Rufisque, collectivité locale :
- être ville ;
- être département ;
- être ville, investie, en plus, des compétences d’un département, collectivité locale.
Sous ce rapport, le département peut périr et, retrouver, à l’instar de la région, son caractère de circonscription administrative, plus familier à la population. Ce faisant, le Professeur Fall a pu s’ouvrir une brèche qui ne serait pas sans arrière-pensée de sa part, lui, citoyen de la ville de Mame Coumba Lamba qu’il ambitionnerait, selon la rumeur, de diriger. Mais, incidemment, - un bon point à lui -, il reconnait que la Ville, communauté locale, peut, tout en conservant parallèlement son territoire, survivre à côté d’une autre, ville ou département. Conflit d’intérêt ? Cà le parait.
Or, donc, pour le Ministre-conseiller, l’idée d’un bon voisinage, Ville-commune, appartient au domaine du possible. A nos yeux, ce n’est ni aberrant ni déconsolidant. Alors, pourquoi pas. Nous la partageons sans équivoque et pleinement. Plus, nous sommes contre la disparition de la ville, collectivité locale. Cette posture est, de plus en plus, celle de beaucoup de citoyens et de personnalités de ce pays, dont nos cousins, par « us et coutumes », M. Abdoulaye Mactar Diop, Grand Serigne de Dakar et M Pape Diop, ancien Président de l’Assemblée nationale et ancien Maire de Dakar etc..
La réalité des choses et les controverses agitées appellent l’Etat à éviter un coup de force, à, d’une part, ignorer ces plus laudateurs qu’analystes, oiseaux de mauvaises augures, pour qui le vin est tiré, il faut le boire, même s’il est frelaté, et, d’autre part, à lever le pied et à ouvrir un débat (citoyen) et « inclusif », comme pronostiqué, plus haut, par M. Ismaila Madior Fall.
Nous y voilà.
Réformer l’Acte III de la décentralisation, oui. Mais, il faut le faire en profondeur, car tel l’exigent, les incohérences et les insuffisances indéniables, diverses et multiples le décolorant. Qu’il nous soit permis de ne pas insister sur ce plan ; bien des acteurs directs de la question l’ont brillamment fait.
A notre humble avis, l’Etat doit oser tourner casaque sur plusieurs points, principalement, par la mise hors circuit de la communalisation universelle. Car, en vérité, pour notre pays, cinq cent cinquante deux (552) communes, c’est bien trop. Il faut réduire la pléthore « à sa plus simple expression », sans regarder dans le rétroviseur ; surtout que, nombre parmi elles, sont nées avec une tare congénitale grave et, fatalement létale, à court terme. Quand, du fait de la faiblesse des moyens, le personnel transféré ne peut être payé, que les écoles élémentaires ne sont pas prises en charge ou le sont, peu ou prou, il convient de rétropédaler ou de changer fondamentalement.
Oser innover largement. Mais, il faut des préalables. C’est par exemple :
- définir des critères pour le choix objectif de lieux dits, éligibles au grade de ville ou de commune d’arrondissement : volume démographique, infrastructures, potentialités, force et place dans l’économie locale, régionale, voire, nationale ; puis, sur cette base, créer, sans visée politique politicienne, des villes et des communes d’arrondissement, là où cela s’impose vraiment ;
- transférer, aux villes et aux communes d’arrondissement, des compétences non équivoques, conciliables et non antagonistes ou sources de conflits. Nous ne sommes pas praticien ou philosophe de la décentralisation.
Et, donc, sans prétention, aucune, nous tentons de dresser un petit catalogue de points à ausculter :
- la fiscalité locale à améliorer ou asseoir, en renfort des ressources reçues de l’Etat, au prorata des compétences transférées ;
- l’opportunité de la mise en place d’une législation de la fonction publique locale ; - la formation des élus et des acteurs de la décentralisation ;
- la division claire et précise, entre l’État et les collectivités locales, des compétences à exercer, chacun pour sa part ;
- la meilleure articulation des dimensions politique, administrative et financière de la décentralisation.
C’est le lieu de laisser un viatique aux réformateurs prochains de la décentralisation.
A priori, politique de décentralisation et politique d’aménagement du territoire ne semblent pas, à bien des égards, antinomiques. Nulle primauté à l’une ou l’autre. Plutôt, la quête d’une convergence et d’une connivence des deux, pour un plus grand développement économique, culturel et social du pays.
Géminées avec doigté et intelligence, clarté et pertinence, elles contribueront, certainement, à briser les cassis jonchant la route vers la concrétisation d’objectifs afférents aux territoires, comme :
- l’augmentation de leurs moyens d’action ;
- l’accroissement de leur potentiel ;
- l’avènement de leur développement durable et inclusif ;
- l’effacement durable des disparités économiques et sociales ;
- le montage et l’exécution des véritables projets.
Le mot de la fin.
« Pays de la Téranga », hier et aujourd’hui, et « Pays du Dialogue », comme presque ancré dans les esprits d’ailleurs, le Sénégal est en passe de perdre ce dernier label. C’est qu’ici, on désillusionne, ardemment, au regard du vécu.
- le poste de Premier Ministre a été supprimé, sans annonce de Monsieur le Président de la République, sortant, lors de la campagne électorale de Février 2019, ni débat inclusif ou concertation avec, à tout le moins, la société civile et les partis politiques légalement constitués ;
- de nos jours, on parle, de plus en plus, d’un renversement de la décision, du fait des effets négatifs, comme ceux soulignés dans notre article « Chronique d’une mort annoncée : la suppression du poste de Premier Ministre » (- In Dakar Times n°598 du 29 Avril 2019) ;
- concernant le projet de suppression des villes, il ressortirait des propositions faites par les seuls spécialistes de la décentralisation, choisis, au reste, par le pouvoir (Cf. Source A du 20-12-2020). Il faut s’affranchir de la doctrine, crève-cœur, voulant, qu’avec une victoire à 58 %, « Affaire « bii, mann la », mais aussi, de la jurisprudence constante qu’elle a inspirée et tendant à se pérenniser : « dogal bii maako moon ».
Au pouvoir de gouverner et à l’opposition de faire front.
C’est par un appel à Monsieur le Président de la République que nous terminons notre propos du jour. Revenons sous l’arbre à palabres, chaque fois que nécessaire. C’est impératif de notre temps. Le contexte politique, économique, social et sécuritaire le justifie amplement. Ici, on s’agite ; là, on cogite ; là-bas, on rumine sa colère, le poing fermé.
5000 CAHIERS PERSONNALISES POUR SENSIBILISER CONTRE LA CYBER SECURITE
Sensibiliser les jeunes à travers des outils didactiques pour une utilisation saine des outils du numérique.
Arfang Saloum SANE Correspondant à Rufisque |
Publication 10/02/2021
Le ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications a présidé hier mardi Diamniadio la 13ème édition de la journée internationale de la sécurité sur internet à l’instar de 110 pays dans le monde. Yankhoba Diattara a remis, à son homologue Mamadou Talla en charge de l’éducation, 5000 cahiers personnalisés pour servir de supports pédagogiques aux apprenants afin de lutter contre la cybercriminalité chez les enfants et les jeunes.
Sensibiliser les jeunes à travers des outils didactiques pour une utilisation saine des outils du numérique.
C’est à travers cette approche inclusive et pédagogique qu’entend désormais s’orienter le ministre de l’économie numérique et des télécommunications. Khankhoba Diattara l’a affirmé alors qu’il présidait, hier mardi aux sphères ministérielles de Diamniadio, la journée mondiale de la sécurité sur Internet dénommée: Safer Internet Day (SID). L’occasion pour le ministre de remettre un lot de 5000 cahiers et TP personnalisés à son homologue de l’Education, Mamadou Talla. « Ce don de l’ONUDC a pour but de contribuer au renforcement de la sensibilisation des enfants sur la cyber sécurité conformément à la politique du gouvernement en matière de protection des enfants en ligne », a soutenu le ministre Yankhoba Diattara qui ambitionne de faire d’internet un espace « ludique, créatif, sécurisé » pour tout le monde. Conscient de la capacité nocive et destructrice d’Internet, le ministre a souligné l’importance de mettre l’accent sur les jeunes et les enfants qui sont les cibles des cybercriminels.
Ainsi, en plus d’être des outils pédagogiques, les cahiers vont constituer dorénavant des supports de communication qui contiennent des messages de sensibilisation pour promouvoir la culture de la super sécurité chez les populations plus particulièrement chez les enfants. « Les enfants et les jeunes sont les utilisateurs les plus fervents des technologies mobiles et de l’internet. Ce qui peut avoir un impact positif pour leur vie. (…).
Cependant, il est essentiel de garantir la protection des enfants dans le cyber espace autant que dans le monde physique », a-t-il dit appelant dès lors à militer ensemble pour un internet « meilleur, sûr et responsable ». Il a invité en outre les enfants à surfer avec responsabilité et à mettre le curseur sur les atouts du net. « Nous devons outiller les enfants et inviter les jeunes à réfléchir aux conséquences de leurs actes sur internet. Le meilleur internet c’est un internet sans crainte avec des plateformes et des réseaux sociaux régulés et organisés offrant des garanties à tous mais aussi une liberté d’expression dans un pays démocratique et dans le respect des droits de chaque citoyen », alerte M. Diattara.
De son côté, le ministre de l’Education nationale a salué cette initiative « coordonnée impliquant » la communauté éducative. « Il est important d’avoir une conscientisation généralisée et constante de nos jeunes, de nos enfants, de nos élèves et de nos étudiants. Nous devons utiliser sainement, humainement, culturellement et positivement Internet », a affirmé Mamadou Talla après la réception des dons dans les locaux de son ministère. Il a promis de procéder d’opérer à une large distribution de ce lot composé de 500 cahiers qui serviront de support et de garde fous pour la jeunesse.