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5 juillet 2025
«ON RISQUE DE PERDRE DES FACETTES DE NOTRE CULTURE»
Malick Pathé Sow fait partie de ces artistes qui font la fierté du Sénégal sous d’autres cieux. Etabli en Belgique, le maître du «hoddu» a mis sur le marché son sixième album dont le titre est «Annoré»
Malick Pathé Sow fait partie de ces artistes qui font la fierté du Sénégal sous d’autres cieux. Etabli en Belgique, le maître du «hoddu» a mis sur le marché son sixième album dont le titre est «Annoré». Nous avons profité de son séjour au Sénégal pour parler de ce nouvel album et de son parcours musical qui avait débuté avec Baba Maal.
Comment êtes-vous arrivé dans la musique ?
J’ai appris à jouer le hoddu au sein de ma famille. Je suis un Bambado, un Labbo. La musique est mon métier. Mes aînés jouaient cet instrument et il y en a parmi eux un de mes grands-pères, Hamady Aly, qui est le père de Barrou Sall, c’est celui qui joue le hoddu dans l’orchestre de Baba Maal. Mon grand frère Malaw m’a appris à jouer mes premières notes de hoddu. Vous savez que les Laobés sont des sculpteurs, mais on peut les appeler des griots. Et dans notre famille, tous les jeunes jouent le hoddu. Mais ce n’était pas leur métier. Ils l’alternaient avec d’autres métiers.
Moi j’ai fini par en faire mon métier. A mes débuts, j’étais instrumentiste. Je jouais le hoddu et la guitare avec Baba Maal avant même qu’il ne fonde son orchestre. Avec le consentement de Baba Maal, je suis resté en France en 1991 où j’étais avec lui dans le cadre de l’enregistrement de son album Bayo. En 1993, j’ai rejoint la Belgique. J’ai créé mon groupe qui s’appelle Welnéré pour promouvoir le hoddu. On était trois personnes au début avant d’élargir à d’autres musiciens.
Parlez-nous de votre nouvel album, le sixième à votre actif, que vous venez de sortir…
Le titre de l’album est Annooré, qui veut dire la lumière divine. L’album contient 9 titres. J’y ai joué un style tradi-moderne avec un thème général sur la lumière dans ce monde marqué par la crise sanitaire qui traverse l’humanité dans son ensemble. Je trouve que la lumière est indispensable. Les morceaux sont chantés en pulaar et en wolof. Afrika maman, c’est l’unité africaine. C’est un titre que j’ai composé depuis longtemps et cette chanson traduit l’espoir incarné par le Président Macky Sall. J’ai cherché à travers cette chanson à l’offrir en exemple aux autres. Je fais une musique à la sauce sénégalaise, mais ouverte à d’autres horizons. Je joue de l’acoustique, de la musique blues du Fouta, de l’Afrique en général. Si tout le monde fait du mbalax, on risque de perdre certaines facettes de notre culture. J’ai un large public en Belgique parce que ça fait 25 ans que je suis là-bas. A mes débuts, je faisais du mbalax et du yela. Je me suis rendu compte que cette musique est mieux consommée au Sénégal qu’en Europe.
C’est pourquoi j’ai jugé opportun d’explorer un autre style. J’ai changé de cap et j’utilise des instruments comme le hoddu et la kora avec Bao Cissokho avec qui j’ai fait tous mes albums. Mais je joue aussi la guitare à la manière de Aly Farka Touré. Mon premier album est sorti en 1998 en Angleterre, grâce à l’aide de mon grand frère Baba Maal. Déniyanké a été produit par Island records qui venait juste de changer de nom pour devenir Palm pictures. Mon deuxième album, Diariata a été une autoproduction, en collaboration avec Robert Falk. Diariata est un hymne à l’émancipation de la femme. On ne peut pas parler de développement sans parler de la femme. On dit que l’Afrique est le berceau de l’humanité. Je dirai que la femme est le berceau de l’humanité. La femme nous apprend à marcher, elle guide nos pas. Ce sixième album se différencie des autres parce que c’est un album qui connaît des influences occidentales, saupoudrées de notre riche culture africaine.
Peut-on dire que c’est le Covid-19 qui vous a inspiré dans la production de cet album ?
J’ai commencé l’album bien avant le Covid-19. Mais je pense qu’il y a beaucoup de défis à relever dans le monde dans lequel nous vivons. Maintenant, on peut commencer par la crise sanitaire qui impacte le monde entier, mais également l’économie, le chômage, les difficultés en Afrique et même ailleurs. Je pourrai parler de l’émigration clandestine qui n’épargne pas les autres continents. Il y a des jeunes qui traversent les frontières, prêts à payer de leur vie pour arriver à destination au risque de la laisser dans le désert et les océans. Nos jeunes embarquent dans des pirogues de fortune pour tenter de trouver une meilleure vie ailleurs. Mais je pense que cela n’est pas la bonne solution.
C’est conscient de cela que j’ai composé un titre qui s’appelle Jol jolé, qui veut dire la jeunesse consciente. Je dis à la jeunesse de ne pas accepter d’être un «balaa» qui n’est autre qu’un poisson que les pêcheurs ne veulent pas consommer. Le titre Tunngé mi eero est un hymne où je dis : «Pincez vos instruments et permettez-moi de chanter pour faire louanges aux bergers et aux cultivateurs !» C’est pour les donner en exemple aux jeunes, leur demander de se détourner de l’émigration clandestine en faisant comme eux. C’est pour leur dire qu’ils peuvent réussir au Sénégal. Le courage du berger est chanté à travers cette chanson en soulignant que le berger, qui conduit son troupeau dans les endroits les plus reculés de la forêt pour nourrir son bétail, participe au développement.
Quand on parle de développement, on ne peut laisser derrière les éleveurs et les cultivateurs. Cette chanson rend aussi hommage aux femmes peules qui se déplacent pour vendre leur lait. Maintenant, on retrouve du lait un peu partout parce que c’est industrialisé. Mais avant, c’étaient les Peuls qui faisaient des kilomètres pour aller d’une ville à une autre pour satisfaire la clientèle. Ce titre parle de la modernité et du développement.
La promotion de ce nouvel album pose-t-elle un problème dans un contexte marqué par le Covid-19 ?
Ce sera très difficile de faire la promotion de l’album dans ce contexte sanitaire assez compliqué. Mais j’ai eu la chance de faire la soirée de présentation à Bruxelles le 3 octobre dernier avant que la deuxième vague de Covid-19 ne survienne. C’est juste après cette soirée de présentation de mon album qu’on a refermé les salles de spectacle. Le Covid-19 a fait des ravages en Europe. Depuis lors, je n’ai pu poursuivre la promotion de cet album tiré à 2 000 exemplaires.
J’avais envisagé, avec mon manager Lat Ndiaye, de faire une tournée au Sénégal après la sortie de l’album. Il y avait des concerts prévus dans les centres culturels avec des dates qui avaient été calées. Mais le Covid-19 est passé par-là. Les concerts devaient se tenir ici à Dakar, Saint-Louis et même à Nouakchott.
Vous aviez aussi sorti un single, Njorto mboyjo. Pourquoi ?
Njorto mboyjo est un single que j’ai composé et qui parle de la crise sanitaire mondiale, causée par le coronavirus. C’est durant le confinement que je l’ai composé pour apporter du réconfort aux populations obligées de rester chez elles à cause des mesures restrictives dues à la situation sanitaire. J’ai pu, avec des amis, faire des concerts virtuels. J’ai fait ce morceau avec Watanabé (musicien de jazz). Ce single a été élaboré sous la houlette du musicien Robert Falk qui a assuré sa direction artistique.
Tout en cherchant à sortir les gens de l’inconfort dans lequel le Covid-19 les a plongés, j’ai tenu aussi à les sensibiliser à respecter les gestes barrières. Afrik Consult l’a mis sur toutes les plateformes musicales et j’envisage d’en faire un clip pour faire la promotion au Sénégal.
Si l’on vous demande de proposer une formule pour permettre aux musiciens sénégalais de vivre de leur art en cette période de pandémie, qu’allez-vous dire ?
C’est dur, mais ça va passer. Je pense que le gouvernement devrait aider les artistes à vivre de leur art en faisant des concerts à huis clos, virtuels. Les équipes de football disputent leur match à huis clos. Le monde de l’art devrait s’en inspirer en organisant des concerts à huis clos, avec l’appui de l’Etat. Ailleurs, ces concerts se font avec des sponsors.
Je pense qu’on devrait cibler des endroits pour que des musiciens de même catégorie y animent des concerts à tour de rôle, diffusés en direct dans les plateformes digitales et sur les chaînes de télévision. Ce sera une manière d’accompagner les gens chez eux en cette période de pandémie où ils sont obligés de se plier aux exigences d’un couvre-feu. La musique est thérapeutique.
Qu’en est-il de votre mouvement Fiilfal-Yidbé Malick Sow ?
J’ai fondé ce mouvement de développement social et culturel Fiilfal-Yidbé Malick Sow (les amis de Malick Pathé Sow. Ce mouvement existe en Belgique et au Sénégal. Il vise à mettre en œuvre un projet qui pourra permettre à des musiciens d’exercer leur métier et aider à la revalorisation des instruments traditionnels qui sont en voie de disparition et ressusciter certains de ces instruments qui ne sont plus utilisés.
On n’entend plus le moolo qui est un instrument à corde, le baylol, un instrument qui a un archet et qui se joue à la bouche et d’autres instruments encore. Il y a la communauté sérère qui a son niaagniorou (rity), les Pulaars ont leur instrument. Je souhaite avoir des endroits précis où faire consommer ces instruments à travers des soirées et concerts. Cela va participer à faire attirer les touristes pour davantage développer le tourisme de notre pays.
L’ÉTAT AGITE LE DELIT D’APPEL A L’INSURRECTION
Les actes de violence des «patriotes» semblent avoir heurté les autorités qui n’entendent pas les laisser impunis. Le Quotidien a appris qu’au-delà de leurs auteurs, c’est Sonko lui-même qui pourrait être visé après son appel à la résistance suivi d’effet
Les actes de violence des «patriotes» semblent avoir heurté les autorités qui n’entendent pas les laisser impunis. Le Quotidien a appris qu’au-delà de leurs auteurs, c’est Sonko lui-même qui pourrait être visé après son appel à la résistance suivi d’effets.
En effet, l’Etat, qui compte s’éloigner de ce volet de viol présumé au motif qu’il s’agit d’une «affaire privée», pourrait envisager une autre procédure contre le leader de Pastef pour, cette fois-ci, «appel à l’insurrection». «Ce combat s’annonce mortel.» Il n’y a pas eu de morts, pour le moment en tout cas, mais ce message de Ousmane Sonko a dû avoir un écho auprès de ses inconditionnels. «Aux jeunes, femmes, hommes, vieux, je tiens à leur dire que ces gens (le pouvoir) sont capables de tout.
Ce sera le dernier ou l’avant-dernier combat. Nous sommes prêts à tout. Ces tentatives de liquidation d’adversaires ne datent pas d’aujourd’hui. Mais Macky Sall, je vous assure que cette fois-ci, ça ne passera pas.
LES ENJEUX D’UNE LEVEE DE L’IMMUNITE PARLEMENTAIRE
Sonko qui attend la levée de son immunité parlementaire pour être entendu. Mais le député pourrait ne pas déférer non plus devant la commission ad hoc qui sera mise en place, comme il l’avait refusé pour la commission d’enquête sur les 94 milliards
Le leader de Pastef, accusé de viol et de menace de mort par une masseuse, attend la levée de son immunité parlementaire pour être entendu. Mais Sonko pourrait ne pas déférer non plus devant la commission ad hoc qui sera mise en place, comme il l’avait refusé pour la commission d’enquête sur les 94 milliards.
Ousmane Sonko était attendu à la Section de recherche de la gendarmerie qui lui avait envoyé une convocation le week-end. Beaucoup pensaient qu’il allait y déférer, même s’il ne pouvait être entendu par le procureur de la République qu’après la levée de son immunité parlementaire.
Lors de sa déclaration à la presse, dimanche, le leader de Pastef a plutôt préféré la voie «légale», selon lui, c’est-à-dire que ses collègues lui ôtent ce privilège. Depuis hier certains soutiennent que la procédure de levée de l’immunité du député non-inscrit est enclenchée. Ce n’est pas encore le cas puisque ce n’est pas une formule simple comme on le pense. Même Sonko a indiqué que cela peut se faire «en 2 ou 3 jours grâce à la majorité parlementaire». Mais il va falloir d’abord, si la police judiciaire ne lui force pas la main, que le procureur de la République saisisse sa hiérarchie qui, à son tour, écrive à l’Assemblée nationale. Sonko s’appuie, en effet, sur l’article 51 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui dispose : «Aucun député ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions. Le député est couvert par l’immunité à compter du début de son mandat qui prend effet dès la proclamation des résultats de l’élection législative par le Conseil constitutionnel.
Un député ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu’avec l’autorisation de l’Assemblée.» Sauf «le député pris en flagrant délit ou en fuite, après la commission des faits délictueux, peut être arrêté, poursuivi et emprisonné sans l’autorisation du Bureau de l’Assemblée nationale». Or, dans cette affaire de viol présumé, les spécialistes écartent le «flagrant délit». Et puis, il ne peut y avoir une procédure d’urgence qui, dans l’opinion, pourrait jeter une suspicion dans la démarche, alors même que le pouvoir a décidé de considérer que cette affaire est «privée» et «non politique».
Jurisprudence Khalifa Sall
Cette levée prendra encore des jours puisque l’article 52 du Règlement intérieur de l’Assemblée est clair là-dessus. «Il est constitué pour chaque demande de levée de l’immunité parlementaire d’un député ou pour chaque demande de suspension de poursuites déjà engagées, une commission ad hoc de onze (11) membres nommés selon la procédure prévue à l’article 34.
La commission doit entendre le député intéressé, lequel peut choisir, comme défenseur, un de ses collègues.» La question est de savoir si l’opposant, qui avait refusé d’être entendu par la commission d’enquête parlementaire sur le dossier des 94 milliards de F Cfa, va accepter de faire face à cette commission ad hoc. C’est peu probable. Et puis, il pourrait s’inspirer de la jurisprudence de Khalifa Sall qui avait décidé, en prison, de ne pas se faire entendre lors de la levée de son immunité parlementaire. Et de toute façon, Sonko aura droit à un défenseur. En choisissant la levée de l’immunité parlementaire, le candidat arrivé 3ème à l’issue de la présidentielle de 2019 donnera l’occasion à ses collègues de connaître les détails de son dossier.
LE MINISTÈRE DE LA JUSTICE ENCLENCHE LA PROCÉDURE DE LEVÉE DE L'IMMUNITÉ PARLEMENTAIRE DE SONKO CE MARDI
La procédure devra durer 8 jours si le bureau de l’Assemblée nationale accepte la requête du ministère de la Justice habilité à saisir l’institution parlementaire, aux yeux de la loi
Notifié, au cours du week-end, de la plainte pour « viols et menaces de mort » déposée contre lui, le 2 février dernier, Ousmane Sonko a refusé, lundi matin, de répondre à la convocation des enquêteurs de la Section de recherches de la gendarmerie invoquant ainsi son statut de député. Mais, la procédure de la levée de son immunité parlementaire sera enclenchée, mardi, et elle devra durer 8 jours si le bureau de l’Assemblée nationale accepte la requête du ministère de la Justice habilité à saisir l’institution parlementaire, aux yeux de la loi.
Convoqué lundi à la Section de recherches, le député de l’opposition a refusé de déferrer à la convocation, invoquant son immunité parlementaire. Mais la Section recherche de la gendarmerie de Colobane a bouclé son enquête préliminaire et transmis le dossier au procureur de la République. Une enquête menée sans l’audition du mis en cause, Ousmane Sonko.
Etapes de la procédure
Cette procédure de levée de l’immunité parlementaire du leader du Pastef est enclenchée, mardi. En fait, la loi prévoit qu’en période de session, un député ne peut être poursuivi pour des affaires de crime, sauf l’aval de ses collègues. En outre, la levée de l’immunité parlementaire d’un député obéit à une démarche bien encadrée. En plus clair, pour que la procédure soit enclenchée, il faut que le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, saisisse l’Assemblée nationale d’une lettre accompagnée d’un document argumenté par le procureur de la République près la Cour d’appel. C’est ainsi que le bureau se réunit et décide de la suite à donner à la requête. Elle peut émettre un avis défavorable, autrement dit un refus.
Maintenant, si la requête est approuvée, une commission sera mise sur pied. Elle sera composée de 11 membres dont 8 députés de la majorité, 2 de l’opposition et 1 non aligné. Après quoi, le député Ousmane Sonko doit être entendu par la commission adoptée avant la tenue d’une plénière qui décidera de son sort. L’article 52 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale prévoit que « la Commission doit entendre le député intéressé, lequel peut choisir, comme défenseur, un de ses collègues. Lors des débats ouverts par l’Assemblée nationale, en séance plénière, sur les questions d’immunité, peuvent seuls prendre la parole, le Président, le Rapporteur de la Commission, le Gouvernement, le député ou son défenseur et un orateur contre».
L’immunité parlementaire, c’est quoi?
Après l’étude sur le fond, une autre plénière sera ensuite convoquée, cette fois-ci sur les recommandations de la commission ad-hoc. L’Assemblée peut alors estimer qu’il n’y a pas matière à lever l’immunité parlementaire du député incriminé. Il peut aussi décider d’ôter la couverture parlementaire. Dans ce cas, la levée de l’immunité est automatique. Le député peut donc faire l’objet de poursuite ou d’arrestation dans les secondes qui suivent. La procédure peut durer 8 jours.
A noter que l’immunité parlementaire est une disposition du statut des parlementaires qui a pour objet de les protéger dans le cadre de leurs fonctions des mesures d’intimidation venant du pouvoir politique ou des pouvoirs privés et de garantir leur indépendance et celle du Parlement. Une forme d’immunité parlementaire existe dans de nombreux pays. Si elle offre effectivement une certaine protection aux membres de l’Assemblée nationale, l’immunité parlementaire ne leur offre pas une impunité totale, contrairement à une opinion courante.
Pour rappel, une femme de 20 ans nommée Adji Sarr accuse Ousmane Sonko d’avoir « exigé des faveurs sexuelles » à plusieurs reprises, à la fin de séances de massage pratiquées dans un « salon de beauté » dakarois. La plaignante affirme également avoir été menacée par l’opposant avec « deux armes ».
Par Amadou Gueye
POUVONS-NOUS NOUS LANCER A LA RECHERCHE EXPERIMENTALE DE L’ANTI-COVID ICI AU SENEGAL ?
Si nous étions en 1600, devant des millions de morts en masse par le covid, les populations essaieraient leurs propres formules. Ils essayeraient des mélanges de toutes sortes, capables de tuer le virus du covid
Si nous étions en 1600, devant des millions de morts en masse par le covid, les populations essaieraient leurs propres formules. Ils essayeraient des mélanges de toutes sortes, capables de tuer le virus du covid. Herbes, poudres, onctions, parfums, préparations cuisinées ou non, tout y passerait pour trouver la formule qui tue le virus. La difficulté qu’ils auraient eue serait comment faire le test de leurs mélanges sur le virus sans causer de dommages à la personne qui l’ingurgiterait pour l’essayer.
De 1600, il faudrait voyager vers le futur en 2020. Nous disposons aujourd’hui de cette possibilité. Nous pouvons détecter le virus, l’observer, le prélever, le préserver, le cultiver et faire les tests pour voir quel est l’effet d’une formule sur le virus en laboratoire. Alors pourquoi ne pas essayer aussi de telles approches avec nos chercheurs traditionnels, des universitaires et toute personne disposant de savoirs pour proposer une formule susceptible d’agir de manière décisive, préventive et thérapeutique sur le virus.
C’est vrai, il faut être bien dépourvu ou désespéré pour recourir à une telle série d’expériences. Nous le sommes. Ou alors être assez opportuniste pour réaliser que la lutte contre le covid, dans le pays des soigneurs traditionnels que constitue le Sénégal n’a pas encore reçu l’attention de ces derniers malgré leur expérience reconnue. Ils ont été plaqués, sommés de rester au silence du fait de leur réputation de charlatans. Nous pouvons nous lancer à la recherche expérimentale de l’anti-covid, ici au Sénégal même. Une collaboration peut être organisée entre des experts de la pharmacologie moderne, les laboratoires d’analyse et les chercheurs traditionnels ou modernes qui acceptent le challenge. Il s’agira de proposer des formules qui seront testées de manière scientifique sur le virus covid.
Nos médecins et pharmaciens modernes, malgré leur formation évoluée dans nos universités et à l’étranger, ne sont pas, pour la plupart, des experts ayant eu faire des tests de formules. Leur spécialisation les a réduits à se comporter comme des prescripteurs de médicaments qu’ils n’ont ni fabriqué ni essayé de fabriquer une seule fois. C’est la nature de la spécialisation. Mais, les temps exceptionnels avec le covid exigent plus d’esprit de créativité pour y faire face. Nous disposons de spécialistes en matière d’analyses pharmacologiques et de tests virologiques. Ils pourraient avoir besoin éventuellement de plus d’équipements et de moyens.
Mais, avec un peu plus d’organisation et de volonté, ils devraient pouvoir organiser cette expérience assez rapidement afin de mettre à contribution les savoirs disponibles au Sénégal. L’industrialisation a eu comme conséquence de nous avoir enlevé toute capacité créative en faisant de la plupart d’entre nous des consommateurs passifs qui nous contentons de recevoir. Nous ne fabriquons plus de vinaigre ou de savon parce que ces produits sont disponibles au comptoir. Idem pour les médicaments modernes qui sont considérés comme des produits hi tech parce qu’ils sortent de processus industriels de fabrication hi tech.
Mais dans les faits, ce sont des substances végétales, animales et compositions d’origine naturelle tout simplement pour la plupart, soumis à des traitements spécifiques certes évolués mais qui ne changent pas leurs principes actifs. Leurs propriétés fondamentales restent celles de la nature qui sont appliquées pour prévenir ou guérir nos maladies. Qu’avons-nous à perdre dans de telles expériences, sinon que gagner plus de savoirs encore? Nous ne devons pas utiliser note indigence économique comme une raison de ne pas entreprendre. Nous ne devons pas faire des moyens colossaux des pays développés une raison de découragement, en supposant que ces moyens leur donnent la possibilité de tout découvrir et que s’ils ne le font pas, nous ne pouvons pas le faire. Ce serait ne pas croire en Dieu.
Comme aurait dit l’ange à celui qui priait pour gagner au loto : il faut acheter un billet et jouer avant de gagner. Cuba, ayant subi l’embargo des USA pendant des années, exporterait 6 milliards US en services médicaux et médicaments. Lorsqu’ils ont été contraints de de moins dépendre des autres, ils ont pris leurs responsabilités.
Peu importe le temps que cela leur a pris, ils ont fait la fierté en débarquant comme des secoureurs aux italiens lors de leur crise sévère du covid. Ils en sont à préparer un vaccin anti covid. Rien ne nous empêche de faire du covid le point de départ d’une nouvelle pratique d’expériences de nos plantes, potions et formules détenues par des soigneurs modernes et traditionnels du pays. Il suffit de le vouloir. Mais aujourd’hui, nous y sommes contraints aussi.
Que gagnerait le Sénégal dans la découverte d’une formule qui peut tuer le virus du covid ? Une gratitude infinie, des centaines de milliards de FCFA et une renommée mondiale unique. Ce qui est possible n’est jamais une illusion. Mieux, sur la covid, nous avons aujourd’hui besoin de mathématiciens capables de nous mettre en équation les faits liés au covid et que nous observons au Sénégal.
Appelons les faits covidiens. Nous avons besoin d’informaticiens qui nous mettent ces équations en format informatique pour les traduire en modèles pouvant être visualisés sur le plan spatiotemporel. Nous avons besoin de pouvoir découvrir leurs patterns, règles, faits tendanciels et relations. Nous avons ensuite besoin de scientifiques pour simuler et interpréter leurs comportements. Ces expertises sont disponibles au Sénégal et ce travail est aujourd’hui plus que nécessaire. Il exige tout simplement une capacité de calcul et d’échanges ainsi qu’une méthodologie de travail et des collecteurs de données sur l’ensemble des domaines jugés pertinents.
Sur le domaine sanitaire, économique, les transports, l’école, les marchés, les entreprises et les ménages. Rien ne nous empêche de mettre en branle toutes ces capacités au niveau universitaire, en collaboration avec l’ANSD, des sociétés spécialisées, des experts volontaires nationaux et des sénégalais de la diaspora. Cette capacité est aujourd’hui passive, non mobilisée. Du reste, tout cela ne va pas à l’encontre des efforts basés sur les stratégies actuelles, ni contre Big Pharma, ni Big Brother.
Au contraire, lorsqu’une capacité nationale endogène se construira, ce deux seront les premiers à en profiter sur le plan technique et international. Ce n’est pas le chemin qui est long, c’est commencer qui est quelques fois difficile. Et pourtant, il suffit de peu pour changer la donne.
Commençons à la mesure de nos moyens, mais allons-y maintenant et sûrement.
Par Pr Mame Thierno Dieng
POURQUOI JE FERAI PARTIE DES PREMIERS SENEGALAIS A ÊTRE VACCINES
La vaccination est indispensable pour obtenir une éradication de la pandémie, ce d’autant que les trois (03) paramètres (efficacité, tolérance et coût) sont bons pour les vaccins disponibles
Dans le groupe pédagogique « Facebook » qu’il partage avec ses anciens camarades du Lycée Malick Sy de Thiès (Lmst), le médecin-général Mame Thierno Dieng a déjà démarré la campagne d’information et de sensibilisation sur l’efficacité du vaccin contre la Covid19 au Sénégal. Dans sa contribution digne d’un cours magistral, Pr Dieng explique le pourquoi il veut être partie des premiers Sénégalais à se faire vacciner.
Je rappelle que l’histoire de la médecine a, depuis des temps ancestraux, été scannée par des épidémies aussi mortelles les unes que les autres. A chaque fois, le génie humain est parvenu à mettre au point un vaccin efficace, bien toléré et financièrement accessible pour l’humanité. Sauf le sida qui jusque-là reste la pandémie pour laquelle, la mise au point d’un vaccin demeure encore difficile.
Par contre, on dispose de traitement suspensif, efficace, bien toléré, d’administration facile et financièrement accessible. On ne meurt presque plus de sida. Tous ces vaccins étaient évalués à l’aune de trois facteurs que sont l’efficacité : gains attendus, la tolérance : risques d’effets secondaires déterminés principalement par la technologie utilisée pour sa mise au point; le coût : achat du vaccin et toute la logistique à déployer pour une vaccination efficiente.
Appliqués aux différents types de vaccin anticovid19 disponibles, on conclut que : Ces vaccins ont une très bonne efficacité (91 à 95 %). On considère qu’une efficacité supérieure à 50 % est bonne car elle permet d’éviter la survenue d’une infection chez 50 % de ceux qui l’ont reçu, contribuant ainsi significativement à la rupture de la chaîne de contamination. La tolérance : les risques d’effets secondaires des vaccins sont liés au procédé de fabrication.
De tout temps, on prenait l’agent qui donne la maladie et lui faisait subir des transformations chimiques visant à éliminer la partie toxique (lipide) qui donne la maladie et conserver la partie (protéique) dite immunogène qui déclenche les moyens de défense. Exemple type : le Bcg contre la tuberculose. Il s’agit du bacille de Calmette et Guérin. Ce sont deux (02) biologistes qui sont parvenus à éliminer la partie toxique et conserver la partie immunogène du bacille de Koch, agent de la tuberculose.
Ainsi, on comprend les réactivations de ces agents atténués qui donnaient des effets secondaires graves : « ñaqq bu jar » comme le qualifiaient les Wolofs quand ça donnait de grosses plaies. En ce qui concerne les vaccins anti covid19, c’est la première fois dans l’histoire de la médecine qu’un vaccin est fait sur la base d’une technologie bien différente de celle des vieux vaccins.
Il s’agit d’un vaccin qui utilise l’ARN messager du virus (c’est une très infime partie du matériel génétique du virus et pas le virus). Cet ARN message envoie aux cellules des messages qui leur permettent de fabriquer des anticorps qui protègent contre une infection ultérieure. -On tire de cette technologie deux (02) dividendes que sont : la bonne tolérance (presque pas d’effets secondaires) et la rapidité de la découverte.
Cette technologie n’est pas nouvelle car elle était explorée pour la recherche vaccinale contre les cancers. Les scientifiques ont eu l’idée de l’essayer dans la covid19 et ça a marché. -Le coût implique l’achat du vaccin et la logistique. La concurrence entre les différents fabricants va inéluctablement faire baisser les prix.
En définitive, vues les limites objectives (imperfections humaines et contraintes socio-économiques) de l’observation intégrale et parfaite des mesures barrières, la vaccination est indispensable pour obtenir une éradication de la pandémie, ce d’autant que les trois (03) paramètres (efficacité, tolérance et coût) sont bons pour les vaccins disponibles. Il est important de dire que le vaccin n’est toute la solution mais l’élément le plus déterminant en vue d’une éradication. Je conclus par deux (02) certitudes.
Première certitude : comme par le passé, les hommes trouveront la solution d’un problème qu’ils ont créé de toute pièce déséquilibrant profondément nos écosystèmes par le biais de l’anthropogène. Nous éradiquerons la pandémie de la covid19 qui est une Zoonose.
Deuxième certitude : nous aurons d’autres pandémies, peut-être plus mortelles, tant qu’on n’opposera pas le biocentrisme (égale dignité de toutes les vies sur terre) à l’anthropocentrisme (privilégie la vie des hommes sur toutes les autres formes de vie sur terre).
Je ferai partie des premiers Sénégalais à être vaccinés. Et j’invite tous les anciens du Lycée Malick Sy de Thiés (Lmst) d’en faire de même et pour leur famille. Notre groupe est tellement utile qu’on doit éviter les morts « évitables » principalement par la vaccination.
«CHEIKH ANTA DIOP NE REPOSERA JAMAIS EN PAIX SANS LA CREATION DE L’INSTITUT D’EGYPTOLOGIE !»
Invité de l’émission matinale d’Iradio, Aboubacry Moussa Lam, professeur et égyptologue de classe exceptionnelle à l’UCAD et disciple de Cheikh Anta Diop, ne fait pas dans la langue de bois pour asséner ses vérités à qui veut l’entendre
35 ans après la mort de l’éminent savant africain, Cheikh Anta Diop, la conscience historique qui est la seule arme pour se départir du rouleau compresseur de l’occident tarde à prendre forme. Invité de l’émission matinale d’Iradio ce lundi 08 février, Aboubacry Moussa Lam, professeur et égyptologue de classe exceptionnelle au département d’histoire à l’UCAD et disciple de Cheikh Anta Diop, ne fait pas dans la langue de bois pour asséner ses vérités à qui veut l’entendre. A l’en croire, « sans l’Institut d’Egyptologie pour pérenniser la pensée de cheikh, ce dernier ne se reposera pas dans sa tombe. Ce qui fait que Cheikh Anta Diop est mort de désespoir ».
« Le Blanc te tue spirituellement, culturellement puis physiquement. Ils ont créé un vide autour de lui. Le dernier jour de sa mort, il n’y avait que ses proches. Du point de vue politique, Cheikh Anta Diop avait le malheur d’avoir le président Senghor comme adversaire. En effet, le président Senghor avait le soutien de la métropole. Par contre, Cheikh Anta Diop était aux antipodes du système mis en place par la puissance coloniale ». Ces propos sont du professeur Aboubacry Moussa Lam.
A en croire l’éminent historien, disciple de Cheikh Anta Diop, le projet de musellement du savant était manifeste. Car la pensée de Cheikh Anta était perçue à l’époque comme une menace pour l’Occident. De ce fait, dès son retour au pays pour participer à la formation des jeunes cadres, le système d’alors sous la direction du président Senghor, avec la complicité de l’hexagone, avait isolé le savant Cheikh Anta Diop à l’IFAN. « Ils étaient convaincus que l’enseignement de Cheikh allait influencer la jeunesse estudiantine d’alors. Et cela continue jusqu’à présent. Mais il faut reconnaitre que l’ancien président Abdou Diouf avait beaucoup fait pour que le savant puisse enseigner à l’université » reconnaît le disciple du « Pharaon du Savoir ». Ce n’est qu’en 1981, en effet, que Cheikh Anta Diop a commencé à enseigner à l’université qui porte aujourd’hui son nom, dix ans après la sénégalisation en 1971 de cette dernière.
Parlant des détracteurs de Cheikh Anta Diop, son disciple estime qu’il est difficile de critiquer le savant. Car, les faits lui ont donné raison. Sur l’Afrique berceau de l’humanité mais également sur la civilisation égyptienne qui est négro-africaine.
L’absence de nationalisme, le mal dont souffre le continent
Le professeur Aboubacry Moussa Lam ne fait pas dans la langue de bois. « A la différence des Asiatiques qui se réclament du nationalisme avant toutes ces idéologies que sont le capitalisme, le socialisme ou le libéralisme, les Africaons, eux, manquent de nationalisme. Par contre l’Afrique est le laboratoire de toutes ces idéologies étrangères » s’étrangle de colère l’historien. Selon lui, dans le livre de Cheikh Anta Diop intitulé « Les fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire », le savant avait donné les solutions économiques afin de sauver le continent des prédateurs qui le dépècent. Le professeur Aboubacry Moussa Lam est allé plus loin dans sa logique.
A l’en croire uta, l’une des preuves manifestes du manque de volonté politique de l’Etat du Sénégal se trouve dans la non construction de l’institut d’égyptologie de Dakar afin de pérenniser la pensée de Cheikh Anta Diop. La non-existence d’un tel institut fait qu’il n’y a que des maitres assistants dans cette spécialisation. De ce fait, l’enseignement de l’égyptologie est menacé à Dakar selon le doyen Aboubacry Moussa Lam. Et de crie avec force que « rien ne vaut la conscience historique, de ce fait sans l’institut d’égyptologie le savant Cheikh Anta Diop ne se reposera pas dans sa tombe. Il est mort dans un profond désespoir » se désole le disciple de l’éminent savant africain Cheikh Anta Diop qui fut de son vivant un « Pharaon du Savoir »…
par Pape Ndiaye
A QUOI SERT LA KINESITHERAPIE A DOMICILE ?
Que ça soit une machination diabolique ou un complot politique ourdi, toujours est-il qu’une personnalité politique comme le leader de Pastef ne doit pas se rendre nuitamment dans un salon de massage
L’affaire Ousmane Sonko pose la question de la moralité et des mœurs des hommes politiques qui aspirent à nous diriger. Que ça soit une machination diabolique ou un complot politique ourdi, toujours est-il qu’une personnalité politique comme le leader de Pastef ne doit pas se rendre nuitamment dans un salon de massage. A quoi ça sert la kinésithérapie à domicile ? En tout cas, l’affaire de Sonko nous rappelle celle de l’ancien patron du Fmi Dominique Strauss-Kahn dont la carrière politique avait été brisée par une histoire de mœurs.
Un mauvais mari ou une mauvaise épouse font-ils des mauvais présidents ? Avec l’affaire Ousmane Sonko, la vie sexuelle et sentimentale de nos hommes politiques défraie la chronique et suscite le débat politique. Que ça soit une machination diabolique ou un complot politique ourdi contre Ousmane Sonko, toujours est-il qu’un homme politique respectable doit éviter certains milieux douteux et fréquentations équivoques ayant pour enseignes : « discothèques », « bars », « salons de massage », « casinos » etc.
Malheureusement en donnant sa version des faits, Ousmane Sonko a avoué être allé au salon de massage « Sweet Beauty » et avoir été en contact avec son accusatrice mais en présence d’une autre personne « Car, j’ai toujours exigé que mes séances de massage soient faits par deux personnes. Depuis tout petit, j’ai des problèmes musculaires. J’ai un dossier médical complet sur ça et qui pourra être certifié par les médecins qui me suivent devant un tribunal.
C’est mon orthopédiste m’a déconseillé des sports de contact. Dans un premier temps, il m’a emmené dans un salon géré par un Coréen. Mais la séance de massage m’a été facturée à 200 000 Fcfa. Après la séance, j’ai dit à mon ami que je suis opposant et je n’ai pas les moyens de me payer des séances de massage à ce prix excessif (…) » a expliqué le leader de Pastef avant de préciser que c’est un autre ami qui lui a conseillé le salon « Sweet Beauté Spa ». Un salon qui, selon lui, dispose d’un agrément de l’Etat. « J’y suis allé à 21 heures parce que ce que je ressentais des douleurs atroces. Comme chaque fois, j’ai exigé des deux masseuses une séance de 10 minutes compte tenu de mon manque de temps » a tenté de justifier Ousmane Sonko. Rien que le fait de s’être rendu dans ce salon de massage constitue un crime…social pour Sonko dans la mesure où bon nombre d’établissements de ce genre sont des lieux de débauche. Et même si le salon « Sweet Beauté Spa » était géré par des masseurs (hommes), les détracteurs de Sonko auraient pu l’accuser d’accointances gay ! Comme quoi, il devait éviter ce genre de milieux ! D’ailleurs, à quoi ça sert la kinésithérapie à domicile ?
Selon un médecin orthopédiste-traumatologue, de nombreuses personnalités politiques, diplomatiques et autres richissimes patients qu’il a eu à traiter ou opérer, font leurs séances de massages thérapeutiques à domicile. « Ce, avec des tarifs plus ou moins abordables de 25.000 cfa par séance. Mieux, ce sont des kinésithérapeutes professionnels voire diplômés d’Etat qui se déplacent à domicile pour accompagner les patients pour tout type d’acte de kiné.
Avec une ordonnance de votre médecin, les actes de kinésithérapie à domicile sont comme ceux qui se font dans les hôpitaux car ils prennent en charge la rééducation, le renforcement musculaire, la kinésithérapie respiratoire ou d’autres types. Mieux, le massage thérapeutique à domicile est plus discret et moins contraignant » explique ce médecin spécialisé en chirurgie orthopédique et traumatologique. Juste histoire de dire qu’Ousmane Sonko aurait pu bénéficier facilement des séances de massage à domicile comme le recommandent certains médecins
En tout cas, l’affaire d’Ousmane Sonko nous renvoie à l’histoire de l’ancien patron du Fonds monétaire international (Fmi), le français Dominique Strauss-Kahn « Dsk » qui avait été définitivement discrédité comme candidat à la plus haute fonction de l’Etat après son inculpation aux Etats-Unis pour agression sexuelle et tentative de viol. Quoi qu’il en soit, les faits reprochés à Ousmane Sonko sont d’une très grande gravité au point que cela peut le discréditer à jamais comme candidat en 2024. Contrairement à Dominique Strauss-Kahn « Dsk », souhaitons que le leader de Pastef en sortira politiquement indemne !
«UNE AFFAIRE POLITICO-JUDICIAIRE POUR CAMOUFLER LE DESASTRE DE LA COVID-19 !»
Les Sénégalais se passionnent plus pour des affaires de mœurs que de leur propre santé !
L’affaire présumée de viol sur la masseuse Adja Sarr par le chef de parti Ousmane Sonko ne servirait qu’à camoufler la véritable urgence vitale de l’heure qu’est le désastre de la Covid, de la grippe aviaire et de la fièvre jaune. Autant de maladies graves qui plongent notre pays dans une crise sanitaire et économique sans précédent. C’est du moins l’analyse que fait de la situation Dr Mamadou Mansour Diouf, anesthésiste-réanimateur à Bardeaux, en France, selon qui les autorités sanitaires sont complètement englouties par un « tsunami » qui a fini de mettre à nu un « échec lamentable » de la gestion de cette pandémie.
Au Sénégal, on peut se permettre d’ores et déjà de demander aux agents de santé de mettre la main sur le cœur, prendre un morceau de sucre et boire une tasse d’eau ou un verre de lait pour s’éviter un malaise collectif, brusque et tragique. Ils auront beau passer des nuits blanches auprès des malades agonisants, mais l’adrénaline va continuer à leur monter jusqu’à la gorge puis les étouffer. Ils peuvent rester coléreux !
De toutes les façons, leurs efforts seront toujours vains. Les Sénégalais se passionnent plus pour des affaires de mœurs que de leur propre santé ! Depuis quatre jours, une affaire de mœurs dont les protagonistes sont le principal opposant au régime en place à une employée d’un salon de massage est au centre de toutes les conversations. Ce, au moment où la pandémie de Covid est en train de décimer le Sénégal où il n’y a plus de places disponibles dans les centres de traitement des épidémies (Cte). Les quelques rares services de réanimation existant dans le pays sont complètement débordés, les hôpitaux saturés et il n’y a plus de matériels pour soigner correctement les malades. Au même moment, la transmission du virus se poursuit de façon exponentielle avec son lot de morts. Aujourd’hui, personne n’est à l’abri.
Du simple « gorgorlou » au guide religieux en passant par l’élite universitaire, le politique, les hommes de médias et d’affaires tout le monde est menacé par cette pandémie. Touchant aussi bien avec les hommes que les femmes, le virus continue de « jouer la carte de la démocratie et de l’égalité des genres », ne reconnaissant ni fort ni faible. Un virus particulièrement impitoyable, hélas, pour les personnes ayant une santé fragile. Aujourd’hui, des personnalités et des célébrités sont prises en charge dans leurs domiciles faute de places disponibles dans les structures sanitaires. Encore que pour trouver une place d’hospitalisation, « il faut recourir à toutes sortes de magouilles, de corruption, de népotisme et de clientélisme », estime le Dr Mamadou Mansour Diouf. Le médecin établi à Bordeaux se désole des pénuries de consommables, de matériels médicaux pour les soignants comme les masques, gants, équipements de protection individuelle, les médicaments essentiels tels que antibiotiques, anticoagulants, oxygène…
En plus de ce manque criard de matériels de protection pour le personnel de santé et de consommables pour les patients atteints de coronavirus, les malades du cancer sont, eux, des victimes collatérales de la situation. L’ « Oxaliplatine », un médicament de chimiothérapie utilisé dans plusieurs cancers en particulier digestifs, serait introuvable au Sénégal depuis un bon moment. « Une situation inédite qui plonge les patients atteints de cancers et leurs familles dans le désarroi le plus total », s’indigne Dr Diouf qui dit avoir été sollicité plusieurs fois par des amis pour savoir s’il était possible de se procurer ce médicament en France. Ce qui est naturellement impossible. Car ce médicament est un produit à usage hospitalier exclusif et à dispensation contrôlée.
Des autorités sanitaires complètement englouties par un « tsunami »
La gestion de la crise sanitaire laisse pantois, selon Dr Mamadou Mansour Diouf, d’après qui les autorités sanitaires sont complètement englouties par un « tsunami » qui a fini de mettre à nu un « échec lamentable » de la gestion de cette pandémie. Le Sénégal avait pourtant été classé « troisième au niveau mondial » à cause de « sa bonne gestion de l’épidémie » rappelle-t-il avec ironie. Mais ça, c’était avant la survenue de la deuxième vague de contamination, plus contagieuse et très mortelle, qui a fini d’étaler au grand jour les failles dans la manière de gérer cette crise sanitaire. Et voilà qu’un classement au niveau africain qui est venu « nous » placer à la « neuvième place ». Troisième au niveau mondial, et neuvième en Afrique, cherchez l’erreur ! Pendant ce temps, se demande notre compatriote exerçant à Bordeaux, que font les Sénégalais dans ce contexte de crise sanitaire ? « Ils ne font que palabrer sur des questions de mœurs, d’intrigues, de complots, de médisance…» ! Telles seraient, selon l’anesthésiste-réanimateur, les priorités de notre pays pendant que le monde entier s’engage dans la recherche effrénée de solutions pour mettre un terme à cette pandémie dévastatrice pour l’humanité tout entière. Dr Mamadou Mansour Diouf rappelle qu’il n’a pourtant pas cessé, depuis les premiers cas, d’alerter sur « la mauvaise gestion de la pandémie au Sénégal » par nos autorités sanitaires. Une gestion qualifiée d’ « archaïque » par bon nombre de professionnels de la santé. En effet, et au moment où les langues dissertent sur le… sexe — pardon, sur une affaire présumée de viol et de menace de mort —, la situation sanitaire fonce tout droit vers l’apocalypse. Le Covid-19 poursuit son avancée dévastatrice. « Des personnalités nanties, incapables de s’enfuir comme d’habitude à l’étranger pour cause de fermeture des frontières, sont clouées à domicile avec des formes graves de Covid », signale-t-il.
A l’en croire, ces Sénégalais privilégiés « parviennent tout de même à se procurer la denrée rare qu’est l’oxygène et du matériel d’oxygénothérapie à haut débit (l’appareil Optiflow que je n’ai cessé de recommander d’acheter et de mettre au niveau des CTE en vain pour limiter les aggravations qui conduisent en réanimation) ». La grande majorité de la population ne pouvant pas se payer ce luxe, se voit donc offrir « un os politico-judiciaire qu’on lui sert sur un plateau d’argent pour camoufler la seule véritable urgence vitale de l’heure à savoir le désastre du Covid, de la grippe aviaire H5N1 et, cerise sur le gâteau, la fièvre jaune ».
A en croire Dr Mamadou Mansour Diouf, non seulement notre pays rate le train de l’Histoire mais encore il refuse catégoriquement d’embarquer dans les autres trains qui suivent, préférant rester à quai. En attendant le Covid poursuit son odyssée macabre, et personne n’est à l’abri. « Souvenez-vous que les frontières sont fermées et qu’aucune évacuation sanitaire n’est envisageable », rappelle-t-il avant de tirer la sonnette d’alarme sur ce cocktail explosif macabre « sans aucune oreille attentive ». « Les Sénégalais sont sur une plage, un Tsunami arrive à vive allure, on sonne l’alerte pour évacuer la plage au plus vite et se mettre à l’abri, ils continuent tranquillement à construire des bonhommes de sable dans une indifférence, une insouciance et une inconscience incompréhensibles. Le sourd-aveugle qui n’entend pas le grondement du tonnerre et ne voit pas les gros nuages noirs qui s’amoncellent au-dessus de sa tête sera inexorablement surpris par l’orage qui va l’emporter » ! Parole d’un expert en santé qui alerte sur l’hécatombe qui guette déjà le pays. Un pays dont l’attention est divertie par le feuilleton Ousmane Sonko !
KHOUREYCHI BÂ, AVOCAT DE SONKO, FAIT LE POINT SUR LE DOSSIER
Dans ce bref entretien avec iGfm, il explique l’objet de la correspondance qu’ils ont envoyée au commandant de la brigade de recherche de la gendarmerie et donne son avis sur le dossier.
Me Koureychi Bâ fait partie du pool d’avocats qui défend Ousmane Sonko. Dans ce bref entretien avec iGfm, il explique l’objet de la correspondance qu’ils ont envoyée au commandant de la brigade de recherche de la gendarmerie et donne son avis sur le dossier.
Quel était l’objectif visé pour la correspondance envoyée au commandant de la Brigade de Recherche ?
L’objectif de la correspondance c’était de lui rappeler le dispositif constitutionnel et la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale, tous relatifs au statut du député, notamment à l’immunité parlementaire. Et que la convocation qu’il avait envoyée le samedi pour le lundi 8 février était totalement en déphasage et en rupture par rapport à l’équilibre voulu par le législateur. Il lui fallait donc revenir aux fondamentaux, c’est-à-dire au respect des dispositions là. On lui a montré le chemin.
C’était donc pour faire respecter la procédure en la matière ?
Il fallait respecter ces dispositions, sans lui rappeler ce que disaient ces dispositions. Car il est sensé les connaître, c’est un officier de police judiciaire. Et nous avons fait ampliation au procureur de la république et Monsieur le président de la chambre d’accusation. Le procureur est le chef des enquêteurs. Le président de la chambre d’accusation est leur juge. C‘est lui qui juge les abus et excès des Officiers de police judiciaire (Opj) qui peut même mettre fin à leur carrière ou les suspendre.
Et vous avez obtenu gain de cause..
Tout est rentré dans l’ordre. Malheureusement cette convocation inopportune a créé des vagues et suscité les évènements que nous avons vécus. Que nous déplorons. C’était inéluctables. C’est les risque qu’on encourt en violant les dispositions légales.
Cela vous rassure-t-il que l’officier judiciaire, censé connaître la procédure en la matière, emprunte une telle voie ?
L’officier de police judiciaire c’est quelqu’un qui n’est pas obligé d’exécuter les ordre quand il sait que ces ordres sont en rupture avec la loi. Personne ne peut exécuter un ordre manifestement illégal. Quand on vous demande d’aller interpeller Monsieur Sonko dans ces circonstances, parce qu’une convocation c’est une interpellation, je pense qu’ils sont assez bien formés pour opposer leur refus. Les citoyens ont des droits et devoirs et il faut être exigeant sur leur respect, c’est ce qui valide les procédures. On ne peut pas continuer, au Sénégal, de marcher sur les Droits des gens d’une telle manière.
Heureusement que tout est rentré dans l’ordre, ils ont compris qu’il fallait passer, dans ce cas précis, par l’Assemblée nationale et solliciter la levée de l’immunité qui sera faite certainement. On n’en doute même pas. Dès qu’il s’agit d’Ousmane Sonko, dans cette assemblée nationale monocolore, où il ne compte pas que des amis, la résolution sera votée. Et il l’a dit, dès que ce sera voté, à l’heure suivante s’il le convoque il va déférer allègrement à la convocation.
Avez-vous des nouvelles des militants de Sonko interpellés ?
Malheureusement au moment où je vous parle, nous n’avons pas encore les échos (Ndlr : l’entretien a été fait dans la nuit du lundi) Effectivement, les partisans ont été arrêtés en grand nombre, on ne sait pas si la meilleure solution est d’unifier les procédures à partir de ces arrestations. En tout état de cause, le parti de Sonko est en train de faire le point. S’il nécessite d’urgence l’assistance d’avocats, nous prendrons les dispositions idoines pour les assister.
Que pensez-vous de ce dossier, l’accusation de viol présumé dont fait l’objet votre client ?
C’est un dossier d’une vacuité extraordinaire, un dossier qui a été monté à la hâte et très mal. Je pense qu’un scénariste moyen de petit film à l’eau de rose, un film de Bollywood, en rirait. Ce n’est pas très sérieux, pas très rigoureux, l’accusation est très bancale et je doute que des gens sérieux puissent investir leur énergie dans la poursuite d’un tel dossier, au risque de se décrédibiliser au risque d’entacher durablement l’image du Sénégal. c’est un dossier qu’il faut arrêter tout de suite si on va vraiment jusqu’à solliciter les honorables députés pour la levée de l’immunité parlementaire de leur collègue Ousmane Sonko, parce qu’ils ne sont mus que par la haine, ils vont causer un grand tort aux sénégalais, à l’image de notre pays. Parce que la poursuite de cette affaire va receler énormément de désagréments pour nous tous, mais surtout pour les auteurs de cette cabale sans nom.