LE COUPLE BIDEN-HARRIS FERA-T-IL LE BONHEUR DES NOIRS ?
Cette année, la contribution des Noirs et des autres minorités au succès du nouveau couple politique locataire de la Maison Blanche a été le facteur déterminent.
Un fait historique vient de se produire aux Etats-Unis d’Amérique. Joe Biden et sa colistière Kamela Harris ont battu Donald Trump, le candidat du Parti républicain et Président sortant. Biden est le plus vieux candidat à être élu Président après avoir été le plus jeune Sénateur à représenter l’un des Etats de l’Union à la chambre haute du Parlement qu’est le Congrès. Harris est la première femme de couleur à occuper le poste du numéro Deux de l’exécutif du pays de l’Oncle Sam. L’histoire est remarquable. Kamela Harris est noire, elle est aussi indienne, fille d’une mère immigrante venant de l’Inde (différente des natives indiens, seuls authentiques américains), et d’un père immigrant née en Jamaïque.
Pour la première fois donc, une femme descendante d’une famille aussi diverse accède non seulement à une position aussi élevée dans la nomenclature de la Maison blanche, mais défriche aussi les travées sinueuses qui mènent à la fonction suprême dans un avenir peut être pas lointain. On dit que le vice-président n’est séparé du Bureau ovale que par une simple attaque contre son patron. A la suite de cette élection de l’ancienne procureure générale et actuellement sénatrice de la Californie, l’Etat le plus peuplé de l’Union, avec une économie qui occuperait la sixième place au monde s’il ne faisait pas partie de l’Etat fédéral américain, relance la question de la place des Afro-américains et du leur continent d’origine dans la future Administration Biden-Harris.
Certes, le monde a déjà vécu ce type d’interrogation au lendemain de l’élection en 2008 de Barack Obama, fils d’un étudiant venu du Kenya et d’une femme blanche du Midwest, mais les termes de ce débat sont radicalement nouveaux cette fois-ci. Cette année, la contribution des Noirs et des autres minorités au succès du nouveau couple politique a été le facteur déterminent. Ed Koch, un ancien maire de la commune de New York disait des minorités, avec une hallucinante franchise, qu’elles ne l’intéressaient pas « parce qu’elles ne votaient pas. »
Les politiciens, c’est connu, sont en général guidés par les retombées électorales que peuvent générer leurs choix. Il est unanimement admis aujourd’hui que si Joe Biden est élu président, c’est grâce aux votes des Noirs qui ont d’abord sauvé sa candidature aux primaires des Démocrates en Caroline du nord avant l’arrivée de Harris dans le ticket, pour ensuite accompagner ce même ticket inédit au triomphe le 3 novembre 2020 dernier.
Dans le cas de Barack Obama, l’opinion a accrédité l’idée selon laquelle que vote noir fût sentimental et non raisonné. Cette fois-ci, il est important de noter que cette implication massive des Africains Américains à la victoire de Biden n’a pas eu comme motivation principale la couleur de la peau, même si ses relations antérieures avec Obama ont été un encouragement supplémentaire. C’est plutôt un processus enclenché depuis la candidature de Jesse Jackson aux primaires démocrates en 1988, qui arrive en maturité. Si aujourd’hui l’Etat de Géorgie, porte d’entrée du Sud profond et jusque-là hermétiquement fermé à tout candidat démocrate tombe dans l’escarcelle du nouvel homme fort de Washington, la raison est d’abord à chercher dans la mobilisation des Noirs dans les grandes villes de cet Etat d’un développement fulgurant des classes moyennes noires plus éduquées et à la conscience politique plus aiguisée.
D’ailleurs ces transformations politiques étaient déjà perceptibles depuis des années. Lors de la dernière élection spéciale locale pour choisir un gouverneur de la Géorgie, la candidate démocrate Stacy Abraham une Noire, a perdu la compétition de justesse avec quelques centaines voix. Et les élections de 3 novembre dernier ont donné une occasion rêvée à cette « dame de fer » pour prendre sa revanche. Depuis sa défaite d’il y a de cela deux années elle a mobilisé des millions de dollars pour inscrire massivement les membres de la communauté noire sur les listes électorales avant de contribuer à pousser ces mêmes membres à voter avec un record historique. Les tendances similaires se sont confirmées dans l’Arizona et ont également consolidé les positions démocrates dans le Nevada.
Avec la nouvelle force de frappe électorale de la communauté noire, l’Administration Biden-Harris n’aura d’autre choix que de faire très attention aux priorités des Africains Américains.
Ces priorités se déclinent en termes d’investissements massifs dans l’éducation des enfants des minorités, de gratuité des universités publiques pour faciliter l’accès à l’enseignement supérieur, de lutte farouche contre la racisme systémique qui continue de sévir dans le pays avec des réformes du fonctionnement de la police généralement très hostile aux minorités, de renforcement conséquent du système d’assurance médicale qui avait déjà été entamé par Barack Obama à travers Obamacare que le Républicains ont tout fait pour démanteler, etc.
Et l’Afrique dans tout ça ?
Comme toujours, son sort, sa place et son importance aux yeux des Etats-Unis, ne varieront pas de manière substantielle. Les Etats-Unis, comme presque tous les partenaires de l’Afrique, s’appuient sur le principe du « What’s in For Me ? » (Qu’est-ce que j’y gagne ?), quel que soit le Président qui siège dans le Bureau ovale. Un continent qui représente moins de 5% du commerce mondial peut difficilement être au centre des préoccupations d’une nouvelle Administration américaine.
L’Afrique n’intéresse réellement l’Amérique que sous l’angle de la sécurité, et ce sujet est toujours laissé entre les mains des militaires et des services de renseignements. Toutefois, si l’élite africaine décidait de bien négocier, dans le sens de bien faire prendre conscience de sa position de ventre mou du terrorisme, elle pourrait exiger (le mot n’est pas fort) des Etats-Unis, et du reste du monde occidental, que ses préoccupations de développement ne soient placées en arrière-plan des questions principales de la diplomatie mondiale.
Mais une telle attitude de la part de l’Afrique serait difficilement efficace, si les différents leaders africains continuent à se lancer dans une concurrence pour être chacun, « le président le mieux adoubé » par Washington, Berlin, Londres, Paris ou les institutions de Breton Woods. Toutefois, un nombre limité de pays africains continuera à tirer son épingle du jeu en restant des modèles de bons élèves que l’Amérique et l’Occident voudront toujours présenter au monde. Le Sénégal en fait partie évidement.
Pas de réunion de conseil des ministres aujourd’hui
Beaucoup s’attendaient à d’autres nominations en conseil des ministres aujourd’hui, mais le Président Macky Sall a décidé de leur faire faux bond. Le chef de l’Etat va prendre les airs pour se rendre en France où il participera demain au Forum de Paris sur la paix. Cette troisième édition du Forum portera sur des sujets liés à la santé, l’environnement, l’inclusion, le commerce, le numérique et l’éducation. Initié en 2018, le Forum de Paris sur la paix est un cadre de dialogue sur des questions d’intérêt majeur touchant à la gouvernance mondiale et au multilatéralisme. D’autres personnalités sont invitées à cette rencontre par le Président français Emmanuel Macron. Parmi elles, on peut citer le Secrétaire général l’Organisation des Nations unies Antonio Guterres, le Président d’Afrique du Sud Cyril Ramaphosa et la Chancelière d’Allemagne Angela Merkel. Le texte précise également qu’en marge du Forum de Paris, le chef de l’Etat participera à la réunion des Banques publiques de développement, préparatoire du Sommet de Paris de 2021 sur le financement des économies africaines, avant de revenir au Sénégal vendredi prochain.
La colère des avocats de Assane Diouf
Assane Diouf attendait son face-à-face avec le doyen des juges d’instruction depuis juin. Finalement, c’est hier qu’il a été entendu dans le fond par Samba Sall. Mais les conditions d’audition d’Assane Diouf sont loin de plaire à ses avocats. Me Ciré Clédor Ly et Koureyssi Bâ ont vigoureusement dénoncé les conditions de détention, mais aussi d’audition de leur client traité comme un terroriste alors qu’il n’a fait qu’exprimer une opinion politique. Ce qui a le plus irrité les robes noires, c’est la présence d’un surveillant dans le bureau du Dji en totale violation du secret d’instruction. Pour ces faits, les avocats qui ont déposé une demande mise en liberté provisoire devant le Dji n’excluent pas de poursuivre le doyen des juges et le régisseur du camp pénal devant la chambre d’accusation.
Khadim Ba gagne devant son père et reste aux commandes de Locafrique
Rebelote dans le contentieux judiciaire pour le contrôle la société Locafrique. Khadim Ba est confirmé Directeur Général de Locafrique par la Cour D’appel de Dakar. Selon nos sources, la chambre d’accusation tranche en faveur de Khadim Ba en confirmant les trois ordonnances de non-lieu précédemment rendues par le doyen des juges d’instruction En fait, les trois appels formés par Amadou Ba contre les non-lieux de Khadim Ba et sa famille ont été ainsi rejetés par la justice.
Un poteau électrique tue 02 enfants à Khar Yalla…
Le quartier Khar Yalla de Grand Yoff a vécu hier une journée tragique avec les décès par accident de deux enfants et la blessure grave d’une troisième victime. A l’origine de ce drame, un poteau électrique en béton qui est tombé sur ces garçons qui jouaient aux alentours. Seydou Ba Camara, âgé de 06 ans, et Mamadou Lamarana Barry, âgé de 04 ans, sont décédés sur le coup. Tandis que leur ami El Hadji Barry s’est retrouvé avec des blessures graves aux jambes. Au moment du drame, ils étaient en train de jouer entre des poteaux électriques. Abdou Cissé, un témoin des faits, raconte : « J’étais en train de passer pour me rendre au travail. J’ai vu les enfants en train de jouer. Brusquement, l’un des poteaux est tombé. Les enfants ont commencé alors à crier. Tout le monde a entendu leurs cris de détresse. Sur ce, les gens ont accouru pour tenter de les sauver. Mais c’était trop tard.» …
Les jeunes déversent leur colère dans la rue
Après le drame, les jeunes du quartier dont des joueurs de football ont fait exploser leur colère dans la rue en bloquant la circulation des véhicules. A les en croire, la société a été avertie à maintes reprises sur le danger d’exposer le matériel à l’air libre avec la complicité des autorités locales. Mais la police de Grand Yoff qui était passée sur les lieux a calmé les ardeurs des jeunes manifestants. Par la suite, les sapeurs-pompiers sont passés pour évacuer les 02 corps des victimes dans une structure sanitaire de la place pour les besoins de l’autopsie et le blessé à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff. Les limiers du Commissariat de Grand Yoff ont ouvert une enquête. Mais juste après le départ des policiers, les jeunes du quartier sous le choc ont bloqué la circulation sur la route menant à la station Khar Yalla vers le Rondpoint Liberté 06, créant un embouteillage monstre. Encore, les policiers de Grand-Yoff et les gendarmes qui passaient ont dissuadé les jeunes qui ont promis de manifester tous les jours jusqu’à l’arrêt de dépôt de matériels dans leurs quartiers pour éviter de pareils accidents.
Découverte macabre à Diourbel
Un corps sans vie a été découvert hier, flottant dans les eaux pluviales au quartier Médinatou, dans la commune de Diourbel. Ce sont des marchands qui ont fait la découverte macabre alors qu’ils se rendaient matinalement au marché central Ndoumbé Diop. Les soldats du feu, appelés à la rescousse, ont acheminé la dépouille à la morgue de l’hôpital régional Heinrich Lübke de Diourbel, en attendant l’identification du défunt. Il faut rappeler qu’il y a quatorze ans, deux enfants, des « Talibés » âgés de douze et quinze ans, avaient également péri dans les mêmes circonstances. Ouverture d’une enquête parlementaire sur l’émigration
Les réactions sur la recrudescence de l’émigration clandestine continuent.
Le président de la fédération du Parti démocratique sénégalais (PDS) en Suisse, Diallo Adiouma, demande à l’Assemblée nationale, conformément aux dispositions de l’article 48 de son règlement intérieur, d’ouvrir une enquête parlementaire pour situer les responsabilités sur la misère sociale qui fait fuir la jeunesse. Selon le responsable libéral, étant donné que la constitution, en son article 25-1, dit que les ressources naturelles appartiennent aux peuples, il est impensable que les pêcheurs rentrent bredouilles à cause de la pêche industrielle et sauvage des chalutiers européens et chinois qui détiennent des licences. D’après Diallo Adiouma, les députés de la diaspora, de toutes les sensibilités politiques, ont un rôle important à jouer par devoir de mission.
Mamadou Talla lance le projet «faire l'école»
Le ministre de l'Education nationale Mamadou Talla a présidé hier le premier comité de pilotage du programme «Faire L'Ecole» dont l’objectif principal est de favoriser l'inclusion et promouvoir la Réussite à l'école. Le projet «Faire l’École» est mis en œuvre grâce à un partenariat entre le Sénégal et le gouvernement italien. Au total, 18 000 élèves répartis dans 69 établissements scolaires dont 46 écoles élémentaires et 23 collèges seront pris en charge par le projet. Selon Mamadou Talla, le projet est en phase avec la politique définie par le chef de l’État consistant à ouvrir l’école à tous et y favoriser la réussite. A l’en croire, le projet épouse la vision du PAQUET et du PSE avec la ferme ambition de disposer de ressources humaines de qualité et d’associer tout le monde au processus de développement. Le ministre de l'Éducation nationale qui s’est félicité de la synergie créée par les différentes initiatives autour de la protection et l’éducation inclusive a pris l'engagement d'accompagner le projet. Il a également invité les acteurs à mettre en œuvre des stratégies pertinentes de communication pour une large diffusion des résultats et des bonnes pratiques dans le domaine de l’inclusion. Quant à la Directrice de la coopération italienne, Alexandra Piermattei, elle a remercié le ministre pour l’intérêt qu’il porte au projet. Selon Mme Piermattei, il vise à promouvoir une éducation de qualité, inclusive et équitable en phase avec l'Objectif de Développement Durable (ODD 4). Le projet va intervenir dans les régions de Dakar, Kaffrine, Kaolack, Kolda et Sédhiou pour une durée de 3 ans.
Macky Sall souhaite une bonne rentrée scolaire…
Les élèves reprennent demain le chemin de l’école à la suite du personnel de l’Education nationale. Le président de la République souhaite par anticipation une bonne rentrée scolaire aux élèves et à toute la communauté éducative. Le chef de l’Etat exhorte les élèves à respecter le règlement sanitaire pour maintenir nos acquis dans la lutte contre la pandémie de COVID-19.
Première sortie officielle d’Idrissa Seck
Idrissa Seck a enfilé hier ses nouveaux habits de président d’une institution de la République. Le leader de Rewmi a effectué sa première sortie publique en tant que président du Conseil Economique, social et Environnemental (CESE). C’était à l’occasion de la célébration de la journée nationale des armées présidée par le chef de l’Etat, Macky Sall. L’ancien Premier ministre, en costume cravate, était bien installé à la tribune officielle avec la cheftaine de la diplomatie, Me Aïssata Tall Sall, le directeur de cabinet du président, Mahmouth Saleh, le ministre de l’Intérieur Antoine Diome etc.
09 nouveaux cas positifs à la Covid-19
Le bilan quotidien du ministère de la Santé et de l’Action sociale sur la situation du coronavirus au Sénégal fait état de 09 nouveaux cas positifs sur 597 tests réalisés. Il s’agit de 07 cas issus de la transmission communautaire, répartis entre Thiès 03 cas, Dakar-Plateau 01 cas, Kaolack 01 cas, Ouakam 01 cas et Zone B 01 cas. Les deux autres nouvelles contaminations sont des cas importés enregistrés à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Ndiass. D’après le document, 17 patients hospitalisés sont déclarés guéris. Cependant, on note un cas grave pris en charge dans les services de réanimation. Mais aucun décès n’a été annoncé par le ministère de la Santé. Aucun cas contact n’est également suivi. A ce jour, 15 720 cas sont déclarés positifs, dont 15 366 guéris, 326 décédés et 27 sous traitement.
Fatick
Chose promise, chose due ! Le ministre des Sports va doter le stade Massène Sène de Fatick d’une deuxième tribune comme promis aux férus du ballon rond de la cité de Mame Mindiss lors de la dernière finale de la coupe du maire. Matar Ba a fait l’annonce hier, en marge de la cérémonie de remise de subventions d’une valeur de 08,476 millions francs aux ASC, clubs et mouvements de jeunesse de la commune. Selon le maire de Fatick, la construction d’une seconde tribune est une urgence parce que la tribune est devenue trop étroite pour contenir les supporters. Le démarrage des travaux est prévu au plus tard en janvier 2021. Matar Ba s’engage aussi à construire des plateaux multifonctionnels dans les quartiers pour permettre à la jeunesse fatickoise de mieux s’épanouir.
Mobilisation des anciens du Pds
La reconfiguration politique dicte la conduite à l’opposition. Le parti démocratique sénégalais (Pds) qui veut se positionner en tête de peloton bat le rappel de ses troupes pour faire face au régime de Macky Sall et ses nouveaux alliés. L’ancien sénateur Meissa Sall convie tous les anciens militants du PDS du département de Dakar à une assemblée samedi prochain.
L’ancien président malien ATT décédé en Turquie
L’ancien président du Mali Amadou Toumani Touré, qui a dirigé le pays de 2002 à 2012, avant d’être renversé par un coup d’État militaire, est décédé dans la nuit de lundi à mardi, à l’âge de 72 ans, en Turquie, où il avait été transféré pour des raisons de santé. Ce mardi, les hommages sont nombreux. La présidence malienne a rendu hommage à l'ancien dirigeant. L'actuel chef de l'État, Bah N'Daw, a fait une déclaration pour saluer «un acteur majeur de la démocratie malienne» au «destin exceptionnel» qui «a contribué à façonner le visage du Mali moderne»
JOB BEN SALOMON, MARABOUT NÉGRIER ET ESCLAVE AFFRANCHI (3/6)
EXCLUSIF SENEPLUS - L'animosité avec laquelle Français et Anglais se sont combattus en Sénégambie dans la première moitié du XVIIIe siècle était à la mesure de l'importance économique que représentait cette région
Mais vers la fin du X VIIe siècle, la Hollande était en proie à des difficultés politiques intérieures qui donnèrent aux Français et aux Anglais l'occasion d'acquérir graduellement des positions dans le commerce sénégambien et de raffermir ces derniers au détriment de leur rivale.
Au début du XVIIe siècle, le Portugal ne gardait plus que quelques maigres comptoirs dispersés à l'embouchure des « Rivières du Sud ». Les marchands portugais qui étaient établis sur ces comptoirs avaient renoncé à toute expansion commerciale en raison de l'impossibilité pour la métropole en déclin de les soutenir militairement sur le terrain et diplomatiquement en Europe. Au contraire des Portugais, les Français disposaient d'un réseau commercial assez solide dans la région. Dès 1664, ils avaient fondé une compagnie dénommée la « Compagnie du Sénégal » dont le but était d'exercer le monopole du commerce entre le cap Blanc et la rivière de Sierra Leone. La compagnie devait fournir aux îles françaises d'Amérique «2 000 nègres par an pendant huit années et [...] à sa Majesté tel nombre qu'il lui plairoit ordonner par le service de ses galères »16. En contrepartie, elle était exemptée de la moitié des droits d'entrée des marchandises qu'elle importerait d'Afrique et d'Amérique. À partir du fort de l'île Saint-Louis (Sénégal), son siège où résidait le gouverneur de la concession, la compagnie rayonnait sur une dizaine de comptoirs dont les plus importants étaient : Arguin et Portendicke sur la côte mauritanienne : l'île de Gorée et Joal sur la « Petite Côte », Albréda sur la Gambie et, vis-à-vis du fort anglais de James Island, les îles Bissagos, enfin le fort Saint-Joseph dans le royaume de Galam (Gajaaga) sur Haut Fleuve (Sénégal).
Toutefois, jusque dans le premier quart du XVIIIe siècle, le monopole français était plus théorique que réel 17.
La Compagnie du Sénégal était en butte à la concurrence des « interlopes », c'est-à-dire des navires de contrebande hollandais, notamment sur la côte mauritanienne. Les incursions des interlopes dans les possessions que s'étaient arrogées les Français furent à l'origine de conflits répétés entre les forces navales des deux pays au large de la côte sénégambienne.
Par le traité dit de la Haye, conclu le 13 janvier 1727, la Hollande renonçait définitivement à toute prétention sur le commerce de la région. La France devenait la première puissance maritime en Sénégambie.
Mais les Anglais étaient résolus à s'opposer par tous les moyens à l'hégémonie française. À l'instar de leurs rivaux, ils avaient confié le commerce exclusif de leurs possessions sénégambiennes à la Royal africain Company[18].
Cette compagnie exerçait un contrôle très sévère sur la Gambie depuis l'embouchure jusqu'aux chutes de Barakunda, point terminus de la navigation. De plus, elle possédait plusieurs points de traite sur les affluents de ce fleuve et menaçait gravement les positions de la Compagnie du Sénégal sur les rivières du Sin et du Salum, ainsi que sur la « petite côte » aux environs de Joal et Portudal. Sur la côte mauritanienne également, les « interlopes » Anglais opéraient à proximité des comptoirs français. La pression anglaise était devenue si forte sur les Français que ces derniers durent évacuer l'archipel des « Bissagos » (Bissau) et négocier l'abandon du comptoir d'Albréda au profit de leurs rivaux (1728). Même sur le Haut
Fleuve Sénégal (Etats du Galam : Bundu et Xasso - khasso) où la Compagnie du Sénégal était la seule à posséder des établissements fortifiés, les Anglais avaient inauguré au XVIIe siècle une politique de pénétration dont nous avons vu les prolongements avec les activités de Yuba Suleyman Jallo. Dès 1689, une mission anglaise conduite par Cornelius Hodges était parvenue au Bundu et au Galam19. Cette mission, comme celles qui lui succédèrent, visait à briser le monopole exercé par les Français et à assurer la jonction entre les comptoirs de la Gambie et les marchés des Etats du Niger dont le Haut Fleuve constituait la plaque tournante.
Dans le premier quart du XVIIe siècle, nous assistons dans cette partie de la Sénégambie à une véritable guerre commerciale entre la Compagnie du Sénégal et la Royal Africain Company. Chacune de ces compagnies tentait d'attirer vers elle les caravanes de marchands traditionnels. Elles n'hésitaient pas à utiliser le dumping pour tenter de s'éliminer mutuellement. Dans cette lutte, l'Angleterre disposait d'un atout majeur. Le progrès notable accompli par ses manufactures lui permettait de présenter les produits manufacturés à un taux plus avantageux pour les marchands traditionnels. D'où la tendance de ceux- ci à préférer la traite avec les Anglais au détriment des Français, malgré la distance qui séparait la Gambie des marchés de l’intérieur. Les Français essayaient tant bien que mal d'imiter cette stratégie d'expansion des Anglais. Ce qui ne fit qu'accroître les tensions entre les deux puissances.20
Ainsi, partout en Sénégambie, les frictions se multipliaient entre les compagnies commerciales soutenues par leurs gouvernements respectifs qui mettaient à leur disposition des forces navales de protection. Des collisions fréquentes en résultèrent entre les bâtiments de la flotte des deux pays. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la Sénégambie demeura l'un des principaux foyers de crise internationale qui joua un rôle considérable sur le cours des guerres coloniales, voire des conflits continentaux qui opposèrent les grandes puissances maritimes de l'Europe au cours de cette période.
Causes profondes des rivalités Franco-anglaises
L'animosité avec laquelle Français et Anglais se sont combattus en Sénégambie dans la première moitié du XVIIIe siècle était à la mesure de l'importance économique que représentait cette région. Trois « produits » principaux constituaient à cette époque la richesse de la Sénégambie : les esclaves, la gomme et l'or.
Le développement de l'économie de plantations dans les îles et le continent américain à partir du milieu du XVIe siècle eut comme conséquence une demande croissante de main-d’œuvre que la population indienne des Amériques ne pouvait satisfaire. Très vite, les Amérindiens furent décimés par l'esclavage, le travail forcé et les épidémies. Les planteurs se tournèrent vers l'Afrique noire pour assurer la relève.
En tant que région la plus proche d’Europe et d’Amérique, la Sénégambie fut le premier foyer où fut inauguré ce qu’on appelle le commerce triangulaire 21. Jusqu’à la fin du XVIIe siècle, il semble que la majorité des esclaves traités dans cette région provenait des Etats de la bordure côtière. Au début du XVIIIe siècle cependant, la côte fut relayée par les Etats de la boucle du Niger. Deux faits historiquement liés sont à l’origine de cette évolution : d'une part l'invasion marocaine de l'empire Songhay (Gao) à la fin du XVIe siècle avait entraîné une situation d'anarchie qui s'est répandue dans tout le Soudan occidental. En réaction à la fois contre les exactions des troupes d'invasion marocaines et l'oppression de la classe dirigeante de l'empire Songhay, des groupes minoritaires comme les Bambara (ou Banmana) organisaient leur propre défense suivant des principes de démocratie militaire. Ce processus aboutit à la création d'Etats dotés d'une formidable puissance guerrière, comme le royaume de Ségu qui, à partir de la révolution qu'il introduisit dans la tactique militaire, se maintenait et
renforçait son pouvoir d'Etat sur la base de l'asservissement des populations voisines. Le royaume bambara du Karta évoluera dans le même sens.
Les guerres de conquête bambara, qui atteignirent leur point culminant dans la première moitié du XVIIIe siècle, jetèrent sur le marché sénégambien un nombre croissant de captifs que les marchands africains acheminaient sur la côte et les comptoirs français du Haut Sénégal (Galam et Bundu) 22. En même temps, plus à l'est de ces royaumes, dans les Etats de la vallée du fleuve Sénégal, les querelles dynastiques qui minaient les monarchies traditionnelles étaient mises à profit par le roi du Maroc pour mettre à exécution ses prétentions sur ces riches terroirs. Ainsi la période 1700-1740 fut-elle marquée par les déprédations fréquentes des « Ormans », terme sous lequel on désignait alors les troupes marocaines. Les « ormans constituaient une bande de guerriers pillards vivant sur le pays et réduisant la population en esclavage. Même les souverains qui faisaient appel à eux contre leurs voisins n'étaient pas épargnés par leurs méfaits23.
De la sorte, nous assistons dans la première moitié du XVIIIe siècle à un accroissement considérable du système de la captivité en Sénégambie. L'apparition de ce phénomène coïncidait avec un essor parallèle de la demande européenne en esclaves. En effet, c'est à cette époque que les Français donnaient une impulsion nouvelle à leur économie de plantation aux Antilles. Les Anglais par un arrangement dit de l'Asiento conclu avec l'Espagne en 1703 (Traité de Methuen), obtenaient le droit exclusif de fournir aux colonies espagnoles d'Amérique le nombre d'esclaves dont elles
avaient besoin. D'où les efforts des Anglais pour accroître leur approvisionnement en ce « produit ». La demande européenne et l'offre sénégambienne se stimulaient mutuellement.
Ainsi la première moitié du XVIIIe siècle fut la période d'apogée de la traite négrière en Sénégambie. Le fait que Yuba Jallo soit originaire du Bundu, principal centre de transit des caravanes d'esclaves, explique l'importance exceptionnelle revêtue par ce personnage aux yeux des Anglais.
La gomme constituait le second produit qui faisait l'objet des rivalités acharnées franco-anglaises. En fait, ce « produit » ne provenait pas de la Sénégambie elle-même. Elle était cueillie dans les forêts des gommiers (différentes variétés d'acacia) qui se trouvent dans le centre de la Mauritanie actuelle24. La gomme servait à divers usages. Elle était utilisée dans la confiserie et la droguerie. Les médecins du XVIIIe siècle lui attribuaient la vertu de guérir nombre de maladies : « humeur séreuse », rhume, dysenteries, hémorragie, etc. Mais c'est surtout en tant que matière première utilisée dans l'apprêt des tissus que la gomme revêtait une importance économique de premier plan. L'introduction de la gomme dans la manufacture textile constituait une mutation technologique aux conséquences très importantes. Elle permettait à la manufacture européenne de fabriquer des produits textiles de qualité supérieure, donc de concurrencer plus facilement les textiles des autres régions du monde, des Indes en particulier. Car avant de détruire par la force la manufacture textile indienne dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les Anglais avaient commencé à imiter, en les améliorant grâce à la gomme, les modèles de toiles indiennes. C'est sur la base des mutations technologiques intervenues dans le secteur des manufactures textiles et surtout la manufacture du coton d'une part et, d'autres part, l'immense accumulation de capital que l'échange des produits textiles sur le marché mondial a entraînée, que l'Angleterre fut à même d'accomplir dès la première moitié du XVIIIe siècle sa première révolution industrielle.25
A suivre le 17 novembre prochain...
Texte préalablement paru en 1978 dans la collection "Les Africains" de Jeune Afrique qui a autorisé SenePlus à le republier.
16. J. B. Labat, Nouvelle Relation de l’Afrique occidentale, vol. 1 pp. 20-21
17. La meilleure étude faite sur la Compagnie du Sénégal demeure celle d’A. Ly. La compagnie du Sénégal. Paris 1958. Encore que l'enquête de cet auteur porte plus précisément sur le dernier quart du XVIIe siècle.
[1] Sur la Royal Africain Company voir k. G. Davies, The royal africain Company. Londres, 1957.
19. Th. G. Stone, « The journey of Cornelius Hodges in Senegambia”, English Historical Review, 39. 1924. Pp. 89-95
20. Sur les rivalités franco-anglaises dans cette région cf. J. M. Gray A history of the Gambia, Londres, 1940. pp. 33-214, et J. Machat Documents sur les établissements français d’Afrique occidentale au XVIIIe siècle, Paris, 1906, première partie.
21. Le commerce triangulaire peut être décrit comme suit : « Le vaisseau négrier quittait la mère patrie avec une cargaison de produit manufacturés. Sur les côtes d’Afrique, ceux–ci étaient échangés contre des noirs vendus à leur tour aux plantations [d’Amérique] en échange d’une nouvelle cargaison de produits tropicaux destinés à la métropole » E. Williams, Capitalisme et esclavage, Paris, 1968. P. 74.
22. Sur l’histoire des Bambara, voir L. Tauxier Histoire des Bambara, Paris, 1942. Pour une interprétation nouvelle des faits de l’histoire des Bambara, cf. J.F. Ajayi et M. C Rowder, History of West Arica vol. 1, Londres, 1971, pp 452-460.
23. Plusieurs auteurs ont abordé dans leurs travaux, avec plus ou moins de détails, cette question de l’invasion des Ormans qu’on appelle encore Ruma ou Arma. Un article récent d’Oumar Kane analyse l’impact de cette invasion sur les Etats de la moyenne Vallée du Sénégal : « Les Maures et le Futa Toro au XVIIIe siècle », Afrika Zamani, n°2, avril 1974, pp. 81-104.
24. Sur la gomme et le commerce de la gomme, voir G. M. Désiré Vuillemin, Essai sur le gommier et le commerce de la gomme dans les escales du Sénégal, Dakar. Clair-Afrique, 1963.
25. Ainsi, comme Karl Marx l’a montré, le régime colonial joua un rôle de premier plan dans « l’accumulation primitive du capital » : « le régime colonial donna un grand essor à la navigation et au commerce. Il enfanta les sociétés mercantiles, dotées par les gouvernements de monopoles et de privilèges et surtout de puissants leviers à la concentration des capitaux. Il assurait des débouchés aux manufactures naissantes dont la facilité d’accumulation redoubla, grâce au monopole du commerce colonial. De nos jours, la suprématie industrielle implique la suprématie commerciale, mais à l’époque manufacturière proprement dite, c’est la suprématie commerciale qui donnait la suprématie industrielle. De là le rôle prépondérant que joua alors le régime colonial » (souligné par nous). K. Marx, Le Capital, Livre Premier, vol. III, Paris, Editions Sociales, 1969, pp. 195 196. Sur l’impact de la manufacture textile dans la révolution industrielle, voir P. Mantoux. La Révolution industrielle au XIIIe siècle, Paris 1969 (1er Ed. : 1905). E.J. Hobsbawm, Industry and Empire, Londres, 1969, chap. 3.
DES MILLIERS D'ETHIOPIENS FUIENT LES COMBATS
Des milliers d'Éthiopiens, dont des soldats, fuient vers le Soudan pour échapper aux combats menés par Addis Abeba qui font rage dans la région dissidente du Tigré
Des milliers d'Éthiopiens, dont des soldats, fuient vers le Soudan pour échapper aux combats menés par Addis Abeba qui font rage dans la région dissidente du Tigré depuis le début du mois et qui ont fait plusieurs centaines de morts.
Des milliers d'Éthiopiens, dont des soldats fuyant les combats dans la région dissidente du Tigré, dans le nord du pays, ont traversé la frontière occidentale avec le Soudan, a annoncé mardi 10 novembre un responsable soudanais. "Les réfugiés continuent d'affluer, la situation change d'heure en heure", a indiqué à l'AFP Alsir Khaled, directeur de l'agence soudanaise pour les réfugiés dans la ville frontalière de Kassala.
Un témoin a également rapporté sous le couvert de l'anonymat que "des femmes et des enfants en bas âge tentaient la traversée" du Tekeze, l'un des affluents du Nil qui longe la frontière.
Depuis lundi, "mille Éthiopiens ont traversé la frontière et rejoint la région soudanaise de Hamdait, dans l'État de Kassala. Nous procédons actuellement à leur enregistrement", a précisé Alsir
"L'impact du conflit"
Dans "l'État de Gedaref, 500 personnes sont arrivées hier (lundi) parmi lesquelles des soldats", a indiqué ce responsable, sans préciser s'ils appartenaient à l'armée d'Addis Abeba ou s'ils étaient tigréens.
Le Tigré est une région dissidente du nord de l'Éthiopie où Addis Abeba mène depuis le 4 novembre une opération militaire d'envergure. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, a lancé cette opération contre les autorités du Tigré, qu'il avait accusées préalablement d'avoir attaqué deux bases de l'armée fédérale sur leur territoire, ce qu'elles démentent.
Se disant "inquiet de l'impact du conflit en cours", le porte-parole du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Babar Baloch, a également fait état mardi de la présence de "plusieurs centaines de demandeurs d'asile" à deux postes-frontières de la zone.
Par ailleurs, le HCR est "en train de mobiliser des ressources" pour leur apporter une "aide d'urgence".
Camps de réfugiés
Outre l'aide apportée collectivement par la population et les autorités locales, ces dernières ont également ouvert un centre près de la frontière pour accueillir les demandeurs d'asile, avant de "les envoyer dans le camp de réfugiés de Chajrab, dans la région de Kassala", a ajouté Alsir Khaled.
Mais "cela dépasse la capacité des autorités (...) et jusqu'à présent, les organisations internationales n'ont pas encore apporté leur soutien" aux efforts soudanais, a-t-il déclaré.
L'aviation éthiopienne a lancé plusieurs séries de raids sur des positions tigréennes tandis qu'au sol, des combats impliquant de l'artillerie lourde ont été rapportés entre les troupes fédérales et les forces de sécurité tigréennes, notamment à l'ouest.
LA CAF DIT NON A LA FSF
La Confédération africaine de football a refusé le huis clos partiel demandé par la Fédération sénégalaise de football (FSF) pour le match Sénégal-Guinée Bissau, prévu, ce mercredi, à Thiès.
La Confédération africaine de football a refusé le huis clos partiel demandé par la Fédération sénégalaise de football (FSF) pour le match Sénégal-Guinée Bissau, prévu, ce mercredi, à Thiès, dans le cadre de la 3e journée des éliminatoires de la CAN 2022.
Lions du Sénégal et Djurtus vont devoir s'affronter dans un stade sans spectateurs. En effet, la Confédération Africaine de football (FSF) n'a pas donné une suite favorable à la demande de la Fédération séngalaise de football (FSF) de tenir la rencontre en présence du public plus précisément quelques spectateurs. Une information confirmée par Samsidine Diatta, membre de la FSF. Selon lui, c'est une décision difficile mais la Fédération a fait ce qu'elle avait à faire. Maintenant, la CAF a pris sa décision et que le Sénégal doit la respecter. C'est pour le bien de tout le monde car le coronavirus est toujours présent, a-t-il expliqué au micro de IGFM, ce mardi, à Thies.
Seuls 200 invités vont assister à la rencontre
En revanche, seuls les invitations VIP (200 personnes) et les journalistes pourront avoir accès au stade.
Il a par ailleurs ajouté que des billets avaient déjà été vendus pour le huis clos partiel, mais l'instance va les rembourser.
Pour rappel, le Sénégal défie la Guinée Bissau, ce mercredi (16h00) au stade Lat Dior de Thies, pour le compte de la 3e journée des éliminatoires de la CAN 2022. Dimanche, les Lions iront à Bissau pour la manche retour. Deux victoires lors de cette double confrontation pourraient ouvrir aux Lions les portes de la qualification pour Cameroun 2022.