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29 juin 2025
par Cheikh Tidiane Dièye
MACKY SALL A TRAHI LES ENGAGEMENTS CONSENTIS ENSEMBLE
Je réaffirme mon ancrage dans l’opposition et continue de travailler pour mon pays à partir de ma posture professionnelle. Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il faut être dans l’appareil gouvernemental pour servir le Sénégal
Je n’ai pas rencontré le président Macky Sall et je ne suis pas au courant d’un tel projet !
Le journaliste M. Babacar Ndione a dit dans l’émission « 90m Ensemble » diffusée sur la 2STV ce mercredi ce qui suit « mon ami Cheikh Tidiane Dieye devrait être reçu par le président Macky Sall ».
Je lui ai envoyé, séance tenante, un message pour démentir cette information et lui demander de la rectifier avant la fin de l’émission. Il a fait ce démenti en lisant mon message en direct. J’en prends acte. Je voudrais dire, de la manière la plus claire et la plus formelle, que je n’ai pas été reçu par le président. Si le président avait cette intention, je le prie, avec respect, d’y renoncer.
Je réaffirme mon ancrage dans l’opposition et continue de travailler pour mon pays à partir de ma posture professionnelle et de mon engagement politique et citoyen. Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il faut être dans l’appareil gouvernemental pour servir le Sénégal. C’est ce faux alibi qui justifie toutes les transhumances, tous les reniements.
Je suis convaincu, et nul ne peut le changer, que personne ne fait plus et mieux que moi pour mon pays. La pandémie, qui a frappé le monde entier sans provoquer de séismes politiques ou des gouvernements d’union ou entrismes ailleurs ne saurait servir de prétexte pour détruire notre démocratie en « réduisant l’opposition à sa plus simple expression ». Le pouvoir et l’opposition sont la thèse et l’antithèse qui, ensemble, font une belle synthèse démocratique.
De 2002, date de mon retour au Sénégal, à ce jour, j’ai été de tous les combats pour la sauvegarde des acquis démocratiques et constitutionnels, la bonne gouvernance et l’Etat de droit. J’ai œuvré inlassablement pour l’éveil des consciences et la construction des citoyens.
J’ai été vice-président de la Commission sur les Valeurs, l’Ethique et les questions Societales dans les Assises Nationales entre 2008 et 2009. J’ai été en première ligne lors de la mémorable journée du 23 juin 2011 avant de devenir le co-coordonnateur du Secretariat du M23. En février 2012, a l’entre-deux tours de l’élection présidentielle, j’ai été l’un des rares, avec les candidats malheureux du premier tour, à prendre la parole au meeting du candidat Macky Sall à la place de l’obélisque. Je l’ai ensuite accompagné jusqu’à la victoire.
Si je me suis écarté de lui pour ensuite m’opposer à sa gouvernance, c’est parce qu’il à trahi les engagements consentis ensemble.
Si je ne suis pas entré dans son gouvernement en 2012, ne je vois pas pourquoi et comment je le ferai maintenant.
Je suis resté constant et mes convictions n’ont jamais variées. Cela ne changera pas in cha Allah.
par Makhtar Diouf
UN NÉO-CROISÉ NOMMÉ MACRON
La France est le pays le plus condamné par la Cour européenne des droits de l’homme pour atteintes de ses dirigeants à la liberté d’expression. Mais tant qu’il s’agit de l’Islam, il est interdit d’interdire
La France, c’est connu, est la capitale mondiale de l’islamophobie depuis les croisades du 11ème au 13ème siècle contre l’Islam, qui ont d’ailleurs fait fiasco. Mais c’est la première fois qu’un chef d’Etat français se lance de façon aussi frontale dans une croisade contre l’Islam. Comme l’a fait Macron. Ce jeune homme s’est complètement fourvoyé, inconscient de l’ampleur des conséquences de ses propos.
Le général de Gaulle exprimant le fond de sa pensée sur ton d’ironie, avait en 1962 dit pourquoi il avait fini par consentir à l’indépendance de l’Algérie : En maintenant ‘’l’Algérie française’’, les Français d’origine algérienne faisant plus d’enfants, seront un jour majoritaires au parlement, l’un d’eux sera président de la République et mon village Colombey-les-deux-églises deviendra Colombey-les-deux mosquées. On en avait ri, car de Gaulle savait aussi faire rire, ce qui n’est pas le cas de Macron.
Ce qui inquiète actuellement en France, c’est la montée fulgurante de l’Islam dans le pays. Le nombre de convertis chaque année donné par le ministère de l’Intérieur, déjà élevé (3 600 en moyenne), est très inférieur au nombre réel ; il ne tient compte que des conversions faites dans les mosquées, alors que beaucoup se convertissent à l’Islam sans passer par une mosquée. N’est-il pas étonnant que la France avec tout ce qu’elle compte de spécialistes des sciences sociales (philosophes, sociologues, anthropologues, psychanalystes et autres psys …) n’arrive pas à concocter un antidote capable de déconditionner les jeunes Français pour les détourner de l’Islam ? Où sont, que font les BH Lévy et autres Finkielkraut qui sont traumatisés par l’Islam ?
Le conseil charitable qu’on peut donner à Macron et aux islamophobes de tout poil est de jeter l’éponge. Ils perdent leur temps et leur énergie. Plus ils attaquent l’Islam, plus l’Islam avance et partout dans le monde. Le Coran l’a dit : tu verras les gens entrer en masse dans la religion d’Allah. On peut s’en inquiéter, mais pas le contester, et encore moins l’empêcher.
La vieille devise française qui s’y frotte s’y pique s’invite aussi dans l’Islam. Au cours de ces dernières années, les politiciens français croisés contre l’Islam en ont été pour leurs frais. La famille Le Pen, porte-étendard de l’islamophobie, en dehors de ses déboires politiques, a volé en éclats. Les autres croisés comme Juppé, Fillon, Sarkozy, Valls … sont tous passés à la trappe. C’en est fini de leur carrière politique. Mais ils n’ont rien compris. Comme le dit le Coran, ils ont des yeux mais ils ne voient pas, ils ont des oreilles mais ils n’entendent pas, ils ont des cœurs mais ils ne réfléchissent pas (pour le Coran, le cœur est le siège de l’intellect, ce qui a été confirmé par des études scientifiques menées aux Etats-Unis).
Dans le même temps, la France comme le reste de l’Europe, est en voie inquiétante de déchristianisation. L’Afrique et l’Amérique latine sont actuellement les bastions du Christianisme dans le monde. Les candidats à la prêtrise sont devenus rares. Dans la France actuelle, de plus en plus de paroisses importent leurs curés de pays africains (Bénin surtout). Selon le spécialiste des religions Odon Vallet, sans les prêtres africains, de nombreuses églises européennes seraient fermées (‘’Le Monde’’, 13 avril 2007). « La France fille aînée de l’Eglise », progéniture du baptême de Clovis autour du 5ème siècle est depuis des décennies au Panthéon. La plupart des Français ne considèrent plus le Christianisme que comme une culture traditionnelle, ancestrale, et non comme une religion. C’est la laïcité, véhicule d’athéisme, condamnée par l’Eglise de France et par le Vatican, qui est passée par là. Au Sénégal l’abbé Jacques Seck a bien raison de dire que ceux qui caricaturent le prophète (PSL) n’ont pas de religion, ils ne sont ni chrétiens ni catholiques.
Au nom de la laïcité, présentée comme séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’enseignement religieux n’est pas dispensé dans les écoles publiques en France. Mais alors, pourquoi admettre que la religion des musulmans soit montrée, égratignée lors d’un cours dispensé dans un établissement public ? C’est cela les valeurs de la République, l’enseignement de la liberté d’expression, comme a dit Macron ?
La France est le pays le plus condamné par la Cour européenne des droits de l’homme pour atteintes de ses dirigeants à la liberté d’expression. Mais tant qu’il s’agit de l’Islam, il est interdit d’interdire. Cette fois, c’est Macron lui-même (nous ne renoncerons pas aux caricatures) qui encourage ‘’Charlie Hebdo’’ à poursuivre sa croisade contre l’Islam au nom de la liberté d’expression décidément bien sélective dans ce pays. Ce journal, rappelons- le, est né des cendres du journal ‘’Harakiri’’ interdit de publication pour irrespect à l’endroit du général de Gaulle qui venait de décéder. L’évènement a eu lieu en 1970, soit 7 ans avant la naissance de Macron, mais ce n’est pas une raison pour qu’il l’ignore.
Macron, bien que lorgnant sur la présidentielle de 2022, aurait dû avoir une attitude plus responsable au lieu de jeter du combustible sur le feu. Des journalistes de ‘’Charlie Hebdo’’ ont eu à faire leur mea culpa à la suite de l’attentat du 7 janvier 2015. Delfeil de Ton, ancien membre de l’équipe, dans une confidence au journal ‘’Le Point’’ (15 janvier 2015) révèle qu’à la suite de caricatures sur le prophète (PSL), le dessinateur Wolinski avait dit : Je crois que nous sommes des inconscients et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C'est tout. On se croit invulnérables. Pendant des années, des dizaines d'années même, on fait de la provocation, et puis, un jour, la provocation se retourne contre nous. Il ne fallait pas le faire.
S’y ajoute que comme l’a dit l’opposant politique Jean-Luc Mélenchon, un attentat peut être commis par des militants de l’extrême droite pour le mettre sur le compte ‘’d’islamistes’’. Tout le monde en France peut actuellement dire : a la ak bar. Mélenchon, comme tout Français qui ne verse pas dans l’islamophobie sera estampillé ‘’islamo-gauchiste’’, nouveau terme concocté par les islamophobes.
En mars 2019 un attentat terroriste est mené contre deux mosquées en Nouvelle Zélande, faisant 51 morts et des blessés graves, dont des femmes et des enfants. Le terroriste est un Australien de l’extrême droite. Comme tous les chefs d’Etat, Macron condamne l’acte, mais sa télé ‘’France 2’’ y consacre à peine une minute, alors que la chaîne américaine CNN envoie sur place une de ses meilleurs journalistes reporters pour couvrir l’évènement durant une semaine. Ce qui a permis de voir l’attitude remarquable des Néozélandais et particulièrement de leur Première ministre Jacinda Ardern, venant voilée avec d’autres femmes assister à la prière du vendredi suivant l’évènement. Ce n’est pas en France qu’on aurait vu cela.
Les terroristes qui sévissent en Europe n’ont rien à voir avec l’Islam. Ils tuent des dizaines de musulmans en prière dans des mosquées.Comme au nord du Cameroun et au Nigeria.
Cela dit, Macron et les islamophobes de tout poil gagneraient à savoir qui est le prophète Muhammad (PSL) qu’ils persistent depuis le Moyen-Âge à appeler Mahomet.
En 1978, paraît le livre de l’astrophysicien américain Michael Hart Les 100. Classement des personnes les plus influentes de l’histoire. Le premier sur la liste est le prophète Muhammad (PSL) devant : des guides religieux (Jésus (psl), Moïse (psl), Saint- Paul, Bouddah, Calvin …) ; des scientifiques et inventeurs (Newton, Einstein, Euclide, Euler, Galilée, Copernic, Pasteur, Watt, Edison, Marconi, Gutenberg …) ; des philosophes (Platon, Aristote, Descartes, Karl Marx …) ; des figures politiques et militaires (César, Charlemagne, Napoléon Bonaparte, Lénine, Mao Tsé Toung …).
Dans la période 1840-1955, pas moins de 50 témoignages élogieux sur l’Islam et le prophète (PSL) ont été émis par des non-musulmans, figures éminentes de la littérature, des arts, des sciences : Thomas Carlyle, Wolfgang Goethe, Georges Bernard Shaw, Lamartine, Léon Tolstoï, Mahamat Gandhi, Napoléon Bonaparte … .
Rappelons ce témoignage, connu des musulmans mais pas de leurs détracteurs, que l’écrivain français Alphonse de Lamartine portait sur le prophète (PSL) :
Jamais homme ne se proposa volontairement ou involontairement un but plus sublime, puisque ce but était surhumain : saper les superstitions interposées entre la créature et le Créateur, rendre Dieu à l’homme et l’homme à Dieu, restaurer l’idée rationnelle et sainte de la Divinité dans ce chaos de dieux matériels et défigurés de l’idolâtrie.
Jamais homme n’entreprit, avec de si faibles moyens, une œuvre si démesurée aux forces humaines, puisqu’il n’a eu, dans la conception et dans l’exécution d’un si grand dessein, d’autre instrument que lui-même et d’autres auxiliaires qu’une poignée de barbares dans un coin du désert.
Enfin jamais homme n’accomplit en moins de temps une si immense et si durable révolution dans le monde, puisque, moins de deux siècles après sa prédication, l’islamisme prêché et armé régnait sur les trois Arabies, conquérait à l’unité de Dieu la Perse, le Khorasan, la Transoxiane, l’Inde occidentale, la Syrie, l’Egypte, l’Éthiopie, tout le continent connu de l’Afrique septentrionale, plusieurs des îles de la Méditerranée, l’Espagne et une partie de la Gaule.
Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l’immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l’homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l’histoire moderne à Mohammad ? Les plus fameux n’ont remué que des armes, des lois, des empires ; ils n’ont fondé (quand ils ont fondé quelque chose) que des puissances matérielles écroulées souvent avant eux…
Celui-là a remué des armées, des législations, des empires, des peuples, des dynasties, des millions d’hommes sur un tiers du globe habité ; mais il a remué de plus des autels, des dieux, des religions, des idées, des croyances, des âmes ; il a fondé, sur un livre dont chaque lettre est devenue loi, une nationalité spirituelle qui englobe des peuples de toute langue et de toute race, et il a imprimé, pour caractère indélébile de cette nationalité musulmane la haine des faux dieux, et la passion du Dieu Un et immatériel…
Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d’idées, restaurateur de dogmes rationnels, d’un culte sans images, fondateur de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel, voilà Mahomet. A toutes les échelles où l’on mesure la grandeur humaine, quel homme fut plus grand ? (Alphonse de Lamartine, Histoire de la Turquie, Tome 2, Ldc, Paris, 1854-1855, p. 276 à 280.
Lamartine figure dans les programmes des lycées et collèges de France. Les élèves récitent (comme nous le faisions à l’école coloniale) son beau poème Milly ou la terre natale. Mais « au nom de la liberté d’expression et des lumières » (Macron dixit), on ne leur dira rien sur les éloges de Lamartine à l’endroit du prophète Muhammad (PSL).
UN AVION AFFRÉTÉ PAR L’ETAT POUR LE DÉPLACEMENT DES LIONS À BISSAU
L’Etat du Sénégal a pris les dispositions nécessaires et affrété un avion pour faciliter le déplacement des Lions à Bissau
Thiès, 11 nov (APS) - L’Etat du Sénégal a pris les dispositions nécessaires et affrété un avion pour faciliter le déplacement des Lions à Bissau (Guinée Bissau), dans le cadre de la quatrième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2021, a annoncé mercredi le premier vice-président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Abdoulaye Sow.
"Du point organisationnel, toutes les dispositions sont prises. L’Etat a affrété un avion, les dispositions sont prises à Bissau", a-t-il dit dans un entretien avec les journalistes, à la fin d’un match ayant opposé les Lions du Sénégal aux Djurtus de la Guinée Bissau.
L’équipe nationale du Sénégal a battu (2-0) le même jour la Guinée-Bissau en match comptant pour la troisième journée des éliminatoires de la CAN.
Les deux équipes vont se retrouver dimanche dans la capitale bissau-guinéenne, pour le compte de la 4e journée des qualifications à la prochaine CAN.
"Nous devons faire la comptabilité des matchs. Nous avons les trois points, c’est ça qui était recherché. Il va falloir que d’ici dimanche, le coach tire les leçons’’ de ce premier match contre les Djurtus, "surtout dans le jeu, pour être plus performant", a-t-il dit.
"Il faut chercher les trois points, en tirant les leçons du match de ce jour", a insisté le premier vice-président de la Fédération sénégalaise de football.
SENEGAL 2 - 0 GUINEE
Les Lions ont débloqué le compteur (1-0) devant les Djurtus, grâce à un penalty provoqué par Ismaila Sarr et transformé par Sadio Mané (42e). C'est le 20e de l'attaquant de Liverpool en équipe nationale. Il égale, au passage, la légende Bocandé
Le Sénégal s’est imposé (2-0) contre la Guinée-Bissau à Thiès, pour le compte de la 3e journée des éliminatoires de la Can-2022.
Les Lions ont débloqué le compteur (1-0) devant les Djurtus, grâce à un penalty provoqué par Ismaila Sarr et transformé par Sadio Mané (42e). C'est le 20e de l'attaquant de Liverpool en équipe nationale. Il égale, au passage, la légende Bocandé
Au retour des vestiaires, Opa Nguette a bénéficié d’une offrande de Sadio Mané pour doubler la mise, deux minutes après son entrée en jeu (2-0, 70e).
Le Sénégal domine la poule I avec 9 pts. Les protégés de Cissé retrouveront ceux de Baciro Kandé dès dimanche prochain pour le match retour.
OUATTARA ET BÉDIÉ ONT BRISÉ LA GLACE
Le président ivoirien et son principal opposant, Henri Konan Bédié se sont rencontrés ce mercredi à Abidjan - une première depuis août 2018 et la rupture politique entre les deux hommes - afin d'apaiser les violences électorales meurtrières
Le président ivoirien Alassane Ouattara et son principal opposant, l'ex-président Henri Konan Bédié, ont "brisé la glace" lors de leur rencontre mercredi à Abidjan, destinée à apaiser les violences électorales meurtrières en Côte d'Ivoire, selon un journaliste de l'AFP.
"C'était une première rencontre pour briser la glace et rétablir la confiance", a déclaré M. Ouattara, au terme de l'entrevue qui a duré une quarantaine de minutes à l'hôtel du Golf."Nous avons pu briser le mur de glace et le mur de silence", a renchéri M. Bédié, les deux hommes promettant d'autres rencontres à venir, lors d'un bref point de presse commun dans le hall de l'hôtel, devant une centaine de journalistes. "Nous allons dans les jours et semaines à venir continuer à nous téléphoner et à nous rencontrer pour qu'enfin le pays soit ce qu'il était avant", a poursuivi M. Bédié, qui n'avait plus revu M. Ouattara depuis août 2018, après la rupture politique entre les deux hommes, longtemps alliés."La paix est la chose la plus chère à tous les deux et à tous les Ivoiriens et nous avons décidé d'oeuvrer pour qu'il en soit ainsi", a expliqué le président Ouattara, alors que la Côte d'Ivoire est secouée depuis trois mois par des violences électorales qui ont fait 85 morts et près de 500 blessés.
L'opposition conteste la réélection de M. Ouattara pour un troisième mandat, qu'elle juge inconstitutionnel. Elle a proclamé un régime de "transition" dirigé par M. Bédié. Elle a lancé une campagne de "désobéissance civile" et boycotté le scrutin présidentiel du 31 octobre. Le pouvoir a riposté en faisant arrêter ou bloquer à leurs domiciles les leaders de l'opposition, dont son porte-parole l'ancien Premier ministre Pascal Affi N'Guessan. Le domicile de M. Bédié avait aussi été bloqué, mais les forces de l'ordre ont levé le camp mercredi, une des conditions posées pour la rencontre.Le bilan global des troubles politiques qui ont souvent dégénéré en affrontements intercommunautaires, surtout dans le sud-est de la Côte d'Ivoire, s'établit à 85 morts et 484 blessés depuis le 10 août, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement Sidi Touré.
La crainte d'une escalade des violences reste présente en Côte d'Ivoire, dix ans après la crise 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts, ainsi que 300.000 réfugiés et un million de déplacés internes en Côte d'Ivoire, selon l'ONU.
par l'éditorialiste de seneplus, Ibe Niang Ardo
UN REMANIEMENT MAL COMPRIS
EXCLUSIF SENEPLUS - Le président a choisi d’emprunter l’agenda tactique révolutionnaire plutôt que celui du développeur, consistant à bricoler ce qui existait auparavant. L’on reconnaît la compétence politique à la capacité de nouer des alliances
Ibe Niang Ardo de SenePlus |
Publication 11/11/2020
Le remaniement n’est-il pas juste un acte tactique
Le remaniement de ce premier novembre semble avoir créé une onde de choc dans la sphère politique de notre pays et provoqué des réactions parfois démentielles de la part de politiciens et analystes, aveuglés par des ressentiments ataviques envers le président Macky Sall. Du coup, des lectures fusent de toutes parts qui font dire au remaniement une somme de choses qu’à l’évidence il ne dit pas, expression d’une frustration inavouée du fait que ces décisions déroutantes contrarient leurs agendas.
Il est difficile de comprendre, face à un acte de stratégie ou de tactique politique majeur, que des férus de politique, experts et analystes, au prétexte de décortiquer l’acte, montent au créneau pour nous livrer que de piètres psychanalyses de la personnalité du président et du sieur Idrissa Seck.
A mon avis, le postulat de départ ici est que le président et Idrissa Seck, comme tant d’autres personnes connus dans la majorité ou l’opposition sont des hommes politiques en action et en responsabilité. En tant que tels, ils ont respectivement un projet et ne sont par rapport à ces projets que des véhicules dont leurs propres caractères et humeurs n’en sont que la cosmétique. C’est le fait de se donner tous les moyens d’atteindre un projet politique, qui distingue l’individu que l’on est de l’homme politique. Pour comprendre l’acte d’un homme politique, l’on a moins besoin de spéculer sur son intégrité et sa morale, de porter sur lui des accusations futiles, de proférer des insanités, que de questionner plutôt sa stratégie. Ces attaques ad hominem d’icônes de la politique n’éclairent en rien l’objet en question et par contre fécondent et stimulent des insulteurs qui polluent les réseaux et sites internet. Nous ne nous développerons pas avec ça. Alors gardons-nous de donner droit à ceux qui s’arrogent aisément toutes les vertus, refusent à d’autres la moindre qualité, leurs dénient tout crédit pour leurs actes positifs et, se faisant bafouent incidemment l’éthique qu’ils prônent.
Remaniement et dichotomie de leadership
Le texte de remaniement est porteur de beaucoup de changements que l’on va tenter de comprendre, mais aussi et avant tout il est motivé par un contexte donné qu’il ne faut pas perdre de vue. Je crois que tous les observateurs avisés admettront qu’un remaniement était attendu et même appelé de tous les vœux par les politiciens de tous camps depuis des mois. Ce, suite à la dissolution de la primature aux motifs d’un “fast-track” promis, puis hélas compromis par tant de facteurs. C’est dire que le contexte était tout à fait favorable à ça, mais sans aucune urgence pour le président. Par contre, quand dans cette situation le chef d’un parti majeur de sa coalition vient à disparaître et que ce parti soit menacé d’implosion, qu’il s’y ajoute les effets dévastateurs du coronavirus sur l’économie et le regain spectaculaire du phénomène d’émigration des jeunes “barça ou barsak” avec son lot de décès tragiques, on peut imaginer facilement combien l’urgence a fini par s’immiscer et instaurer un stress chez le president. Pourquoi ? Parce que lui, ne peut ignorer que les citoyens n’attendent de celui qu’ils ont élu, que de l’empathie. Ne pas réagir promptement face à une double tragédie de l’émigration et du Covid-19, conjuguée aux difficultés liées au retard des infrastructures programmées, ouvrirait à l’opposition de bonnes opportunités d’enflammer le mécontentement social à un moment particulièrement dangereux de fragilisation de sa coalition.
Il a fallu donc apporter simultanément une solution à tous ces problèmes, sous le joug impérieux de la consolidation de sa coalition politique, au prix d’un surenchérissement soutenu en direction des opposants. Bien ménager cette dichotomie en se risquant à des décisions audacieuses est une affaire de leadership. Le président s’en est sorti sans coup férir et il faut reconnaître par conséquent qu’il a démontré ainsi qu’il avait un leadership éprouvé.
L’autre évidence de ce remaniement qui a surpris son monde est que le président a choisi d’emprunter l’agenda tactique révolutionnaire plutôt que celui du développeur, consistant à bricoler ce qui existait auparavant. Ceux dont le départ a causé l’émoi de toute la communauté n’ont eu alors à faire que les frais de ce choix tactique de grand déménagement, et non parce qu’ils seraient l’objet d’une quelconque bisbille avec le président, comme s’y méprennent beaucoup. Non ! Le président, avec le souci qui le hante d’atteindre ses objectifs dans trois ans, est au-dessus de ça, il est plutôt dans le peaufinage de sa stratégie. Ce remaniement est donc une étape tactique de sa stratégie qui devait lui ramener une alliance confortable au sommet, comme il l’a eu en 2012. Une fois la sérénité retrouvée de ce côté, il revient à sa réalité, qui est celle d’avoir eu tout au long de sa mandature à disposer d’hommes d’Etat compétents, fidèles et loyaux, comme éléments à part entière de sa stratégie, sur qui il peut encore bienheureusement compter pour faire des résultats. Les nouvelles alliances sont les bienvenues mais à l’heure actuelle le pouvoir doit se focaliser sur les résultats et surtout les livrables de 2021. 2021 est crucial pour le président. A défaut d’un Premier ministre, il devra faire preuve de plus de vigilance quant au tâtonnement des uns et des autres et s’impliquer d’avantage dans le processus de “getting things done”.
La vendange ne fait que commencer et déjà les récoltes sont mirifiques avec les alliances acquises. Au moment où la coalition au sommet se fragilisait alors que le pouvoir avait besoin de toutes les ressources disponibles pour pousser son Plan Sénégal Émergent, Idrissa Seck, Oumar Sarr et Aïssata Tall Sall sont venus courageusement, leurs partis en bandoulière, conscients de leur rôle d’homme politique, consolider l’édifice.
Les faits ne disent de manière évidente rien d’autre que ça. Toutes ces autres histoires illusoires (de troisième mandat, partage de gâteau, déficit d’éthique, poulain de président pour 2024), relèvent de l’argumentation ad populum. A défaut d’un discours argumentaire axé strictement sur des faits avérés, certains préfèrent plutôt enflammer les passions et préjudices propres à causer l’hystérie des masses. L’on reconnaît la compétence politique à la capacité de nouer des alliances. L’on ne fait pas la politique avec ses parents et amis, l’on est contraint à aller au-delà. Quand le président le fait tant mieux. Le travail colossal de transformation de notre société avec le Plan Sénégal Émergent est inclusif - le président n’entend pas le faire seul, il ira chercher tous les gens qui lui sont utiles et y compris ses proches collaborateurs compétents aujourd’hui écartés pour des raisons tactiques.
La Société africaine de raffinage (SAR) à l’affiche, avec une nomination, pour le moins inattendue, au sommet de la boîte sis au Km 18, route de Rufisque. Selon nos informations, Madame Marieme Ndoye Decraene devrait prendre la place de Serigne Mboup, en qualité de Directrice générale de la SAR.
Ingénieur de conception en génie civil diplômée de l’École Polytechnique de Thiès, Marième Ndoye Decraene connait bien le secteur. Elle a dirigé, de novembre 2016 à Août 2020, l’Unité de Formulation du Compact “Millenium Challenge Account” (UFC-MCA) qui avait en charge la coordination, la formulation et la préparation à la mise en œuvre d’un Compact portant exclusivement sur le secteur de l’énergie.
La nouvelle patronne de la SAR dispose également d’un Mastère spécialisé Qualité-Sécurité-Environnement (QSE) EISTI-TASQ_OM, obtenu à l’Université Léonard de
Vinci Paris La Défense, en France. Auparavant, l’ancienne Directrice technique du Fonds d’entretien du réseau routier et chef de projets à Ageroute et Agetip a occupé le poste de Directeur des Routes au sein du Ministère en charge des Infrastructures et des Transports terrestres, d’avril 2013 à janvier 2018 (cumulativement à l’UFC-MCA entre novembre 2016 et janvier 2018).
FORUM DE L'EAU: UN PREMIER PARTENARIAT PRIVE
Le Secrétariat Exécutif du 9ème Forum de l’Eau, sous la direction de M. Abdoulaye Sène a procédé à la signature d’une convention de partenariat avec le groupe Africa Pipe Industries
Le Secrétariat Exécutif du 9ème Forum de l’Eau, sous la direction de M. Abdoulaye Sène (Secrétaire Exécutif et Co-Président du Comité International de Pilotage du 9ème Forum mondial de l’eau), a procédé, ce mardi 10 novembre à 16h à la sphère ministérielle Ousmane Tanor Dieng de Diamniadio1, à la signature d’une convention de partenariat avec le groupe Africa Pipe Industries, représentée par son CEO M. Al Hassan Bouzeliffa.
Introduit par M. Cheikh Tidiane Fall, chargé de Communication du Forum, M. Abdoulaye Sène - en souhaitant la bienvenue à M. Bouzelifa tout en le remerciant avec ses collaborateurs -, a tenu de « rappeler que pour relever le défi de l’organisation et de la contribution scientifique et technique, le Secrétariat exécutif, suivant les instructions du Chef de l’Etat, a déroulé un processus de consultation et de mobilisation de l’ensemble des parties prenantes ». Alors, « c’est dans ce cadre qu’il y’a eu des échanges entre nos équipes pour élaborer le Protocole de partenariat assorti d’un Plan d’action. A cette occasion, vous avez manifesté un grand intérêt pour le Forum qui aura lieu à Dakar du 21 au 26 mars 2022, et surtout votre engagement à contribuer à sa réussite », a indiqué le Secrétaire exécutif.
Le prochain Forum mondial de l’eau qui sera ancré sur les principaux défis du pays hôte le Sénégal, mais aussi de l’Afrique et du monde, trouve déjà des structures organisées relavant le défi du partenariat et du développement. Sur le plan national et international, M. Sène nous informe que beaucoup d’acteurs ont concrétisé leur engagement pour la réussite de ce grand événement prévu en 2022. Et les institutions et sociétés que sont l’Assemblée Nationale, Union des Associations des Elus Locaux du Sénégal, Mairie de Diamniadio, SONES, SEN’EAU, ONAS, SDE et OFOR, OLAC, SAED « ont toutes manifesté leur détermination d’être des acteurs de premier plan pour que le Sénégal relève le défi de l’organisation et de la participation au Forum ».
« Magreb Pipe Industries, première société de fabrication d’équipements hydraulique à intégrer le cercle des partenaires du 9e Forum de l’Eau »
Mais, la présence de Magreb Pipe Industries (MPI), première société de fabrication d’équipements hydraulique à intégrer le cercle des partenaires du Forum, « est cependant d’une très grande importance et particulière car marquant le début du partenariat avec une société qui entend se positionner comme un des fleurons de l’industrie sénégalaise et ouest africaine », tient à souligner M. Abdoulaye Sène. Ce dernier nous fait noter que MPI « est en train d’implanter au Sénégal, avec un partenaire local, une usine de fabrication de tuyaux, dénommée Africa Pipe Industries (API), pour desservir toute la région ouest africaine et au-delà ». Il évoquera les relations privilégiées, entre le Sénégal et l’Algérie, dans différents domaines, ce qui illustre pleinement « des vertus de la coopération, l’une des grandes priorités du Forum que le Sénégal accueille au nom de toute l’Afrique ».
Parce que « le Forum de Dakar a l’ambition d’être celui des réponses concrètes, ce qui passe forcément par l’implication des fournisseurs de produits et d’équipements », MPI avec API viennent alors à point nommé avec surtout sa spécialisation « dans la construction de systèmes de canalisation armée de fibres de verre (PRV) ». MPI apporte également « des solutions et des équipements pour que les sociétés de service puissent assurer leur mission au bénéfice des populations. Pour les systèmes hydrauliques, il est essentiel de disposer d’un réseau de canalisation étanche et durable à même de véhiculer les liquides sans interruption dans des conditions d’humidité, d’eau salée, de sol contaminé ou de produit corrosif » et ses « équipements (Tuyaux, raccords et joints) permettent de répondre à cette exigence, surtout dans des conditions d’exploitation aussi difficiles que celles d’Afrique sub-saharienne », a révèlé M. Sène.
Cette expertise des représentants de MPI est un quitus pour intégrer les Groupes consultatifs de la préparation du contenu du Forum, en particulier ceux concernant les priorités « Sécurité de l’eau et de l’assainissement », « eau et développement rural » et « outils et moyens ».
M. Al Hassan Bouzelifa prendra la parole pour dire que le 9e Forum de l’Eau qui se tiendra en Afrique et "pas n’importe où" au Sénégal est "un rendez-vous impossible à rater » et de répondre doublement parce qu'il s'agit d'événement sur l'eau mais aussi une organisation entre les mains de "frères sénégalais".
Après 10 ans de travaux, d'activités, le groupe Magreb Pipe Industries a décidé d'élargir ses embranchements et s'exporter en Afrique. "Alors quoi de plus naturel d'être en premier au Sénégal, un pays frère, un pays daccueil avec qui nous entretenons de bonnes relations", soutient Al Hassan Bouzelifa. Qui dit que lui même étant basé ici au pays de la Téranga trouve toujours un bonheur sans fin. Pour cela, Al Hassan est à la fois "sénégalais, algéro-sénégalais et fier de l'être".
Cest pourquoi, avec ce Forum de l'eau - axé sur le thème : ’’La sécurité de l’eau pour la paix et le développement’’ - cest l'occasion donné pour montrer au monde "qu'on sait l'organiser, qu'on sait mettre le doigt sur les choses importantes, sur les grand projets", a déclaré M. Bouzelifa. Et l'Afrique aujourdhui, selon l'Algéro-sénégalais, a besoin d'eau d'où l'importance de mettre en avant toutes ces réalisations, ces capacités et compétences.
Pour Bouzelifa, une chose est sûre: tous le projets qui existent dans le monde sont liés à la toyauterie. Parce qu'il faut toujours acheminer, évacuer.
Il ne terminera pas son speech sans surtout parler de cette grande ambition de créer en terre sénégalaise et plus précisément à DIASS, en partenariat avec l’APIX, une Usine de fabrication d’une gamme de tuyaux et d’accessoires en nouvelles technologies PRV (Polyester renforcé en fibre de verre), une technologie de dernière génération pour le transport et la distribution de l’eau plaçant de facto le Sénégal en leader de cette technologie dans la sous-région.
ET DIEU CREA LES «JAKARTA» POUR LES JEUNES GENS
Le reporter du « Le Témoin » a fait une tournée dans quelques régions du Sénégal pour constater la pauvreté dans ces contrées
L’émigration clandestine refait surface avec son lot de drames en mer. Des dizaines de jeunes gens auraient péri dans le chavirement de leurs pirogues. L’émoi est grand partout dans le pays. Le reporter du « Le Témoin » a fait une tournée dans quelques régions du Sénégal pour constater la pauvreté dans ces contrées.
Pour celui qui vient de quitter Dakar en cette fin du mois d’octobre, le climat de la ville de Kaolack pourrait paraitre plus clément malgré la chaleur qui y prévaut. Cette chaleur, plutôt que de pousser la population à trouver refuge dans les concessions, semble au contraire les précipiter dans les rues tellement la vie est animée. Normal, nous sommes dans une villecarrefour, ancienne capitale du Bassin arachidier. Une situation géographie privilégiée dont aurait pu profiter la jeunesse en termes d’opportunités économiques et d’emplois. Hélas, il n’y a pratiquement rien dans cette vaste ville qui pourrait occuper cette jeunesse. Des entreprises qui ne tiennent plus et qui ont du se débarrasser de leurs employés. Dès l’entrée de la ville, le visiteur est accueilli par une nuée de motos Jakarta. C’est en fait la seule activité qui occupe les jeunes qui y trouvent un moyen pour être utiles à leur famille. Ces motos noient d’ailleurs la présence des taxis qui supportent mal cette concurrence jugée déloyale. « Nous sommes fortement concurrencés par les Jakarta. Mais on ne lâche pas prise puisqu’on arrive à gagner correctement notre pain », indique un conducteur de taxi.
Assis à califourchon sur sa moto garée à côté d’une clinique, le garçon guette les clients. « Je gagne ma vie avec cette moto. Je n’ai pas le choix. Nous n’avons pas d’autres alternatives. Les politiciens ne font que mentir. Tu as constaté que presque nous (Ndlr : jeunes) tous conduisons des Jakarta. Cette moto, j’ai pu l’acquérir grâce à un prêt », lâche Ibrahima avant de conduire votre serviteur vers sa destination. Dans cette ville qui fut la capitale arachidière et qui a connu une époque florissante, le chômage des jeunes est visible à l’œil nu. C’est impressionnant de voir toute une jeunesse sans activité au coin de chaque quartier autour du thé.
A Tambacounda, ca canicule est telle que les gens fuient la rue pour chercher refuge dans les maisons ou sur les berges du fleuve. L’image de la ville est la même qu’à Kaolack. L’activité principale des jeunes est de conduire des motos Jakarta pendant que les taxis broient du noir. Il est même rare de voir un taxi en bon état. « Nous n’avons que cet emploi. Quand je vois des gens nous dire que la conduite de moto Jakarta n’a pas d’avenir, cela me fait mal au cœur. Qu’est-ce que les gens veulent en fait ? Qu’on prenne les pirogues ou bien qu’on reste chez nous sans rien faire et attendre ? Les autorités devraient avoir honte de voir que la principale activité des jeunes dans toutes les régions du Sénégal est constituée par la conduite des motos Jakarta », confie un jeune jakartaman d’une vingtaine d’années. Comme Kaolack, Tambacounda aurait pu tirer profit de ses potentialités pour développer son économie et occuper les jeunes à travers des emplois salariés. Quant aux femmes de la ville, elles s’investissent dans de petits commerces comme la vente de sandwichs. Et jusque tard dans la nuit, elles sont devant leurs tables attendant des clients noctambules dont les voyageurs qui arrivent tardivement dans la ville.
A voir toutes ces femmes occuper les abords de la route nationale pour leur petit commerce ne rapportant pratiquement rien, on éprouve de la peine. Fatiguées, les traits tirés, certaines dorment même assises. « Je suis une mère de famille. Je ne peux pas tout attendre de mon époux. Tout ce que je gagne ici, c’est pour mes enfants. C’est difficile et risqué de rester jusqu’à ces heures tardives dehors, mais nous n’avons pas le choix », dit Khady en haussant les épaules tout en servant ses clients installés sur un table banc. De l’autre côté de la route, les jeunes sont toujours là assis sur leurs motos et guettant des clients. « Sincèrement, nous ne dormons presque pas. Car, les clients arrivent jusqu’au petit matin. Notre vie se résume à conduire ces motos », confie le jeune Mamadou.
Le paradoxe de Kédougou : riche en or mais à la population miséreuse !
Le plus grand paradoxe reste cependant Kédougou. Dans cette ville pourtant capitale d’une région minière, la situation de la jeunesse est même pire qu’à Kaolack ou Tambacounda. Dans cette grande ville située au bord d’un fleuve, les jeunes sont partagés entre la conduite des motos Jakarta et la recherche de l’or dans les sites d’orpaillages traditionnels appelés « diouras ». Une quête effrénée qui n’est pas toujours synonyme de succès. D’où son lot de désillusions qui fait que certains, pour échapper à la misère ambiante, plongent dans l’alcoolisme.
Les femmes vont vivre des familles
Dans la célèbre contrée appelée « Manda Douane », à quelques poignées de kilomètres de Vélingara, les femmes ne sont pas encore au rythme de la surenchère de nos pittoresques marchés. Dans ce coin perdu et pas comme les autres, les marchandises s’écoulent à bas prix. Le décor est planté. Celui-ci est la preuve vivante que ce sont les femmes qui nourrissent le monde. Plusieurs dames mais aussi des petites filles y gagnent leur pain et certainement font vivre des familles entières. J’y suis arrivé dans la nuit à 4h du matin. Et ces braves femmes étaient encore debout à cette heure dans l’attente d’improbables clients. Debout et proposant leurs marchandises tout en distillant aux alentours de gracieux sourires. Remplissant les lieux de cette chaleur bien féminine.
Le véhicule à bord duquel nous voyagions était dans l’obligation, comme tous les autres d’ailleurs, de passer la nuit à cause de la fermeture du passage. Ces braves dames accourent de partout dès qu’elles aperçoivent une voiture. Elles l’envahissent avec le refrain «sukar on» «sukar» (sucre en Peul Fouta). Elles vendent également des bonbons et du lait concentré en boîte. Généralement, toutes les marchandises qu’elles proposent proviennent de la Gambie où elles les achètent dans les boutiques. On sanctionne les fraudeurs, et pourtant, dans ces boutiques de « Manda Douane », tout est légalisé. A Kolda, l’activité économique se déroule comme partout ailleurs au centre-ville. On peut s’aventurer à dire qu’il y a plus de mille Jakarta qui circulent dans cette région. Preuve du chômage endémique qui a poussé tous ces jeunes à enfourcher des motos. Une circulation indescriptible, des taxis qui broient du noir. Mais parviennent quand même à se faire quelques clients. Les bus Tata s’imposent petit à petit face au diktat des Jakarta. C’est pareil à Sédhiou où la ville est déserte.
A part les Jakarta, les jeunes désœuvrés sont assis autour du thé et passent leur temps à discuter de tout et de rien. Cela presque tous les jours, a confié un jeune de la ville qui ne vit que de ce que rapporte sa moto. « Nous n’avons pas d’autres boulots. On se contente de ce travail. Nos autorités ne sont là que pour elles-mêmes et leurs familles », dit le bonhomme désespéré.
A Ziguinchor, même chose qu’ailleurs. Dans chaque rue presque, il y a un petit garage créé par les Jakartamen. « Ce sont des arrêts Jakarta. On est organisé comme dans les gares. Nous nous battons ici pour sortir de nos difficiles conditions de vies », nous confie un jakartaman. Tranches de vie de jeunes et femmes de quelques régions de l’intérieur du pays. Des régions dépourvues d’entreprises susceptibles de donner du travail à cette jeunesse qui vit dans une extrême pauvreté.
NOUS MANQUONS TERRIBLEMENT D’UN SECTEUR INDUSTRIEL QUI PERMETTRAIT A BEAUCOUP DE PERSONNES DE TROUVER DU TRAVAIL
Même s’il faut reconnaitre que l’Etat, qui avait promis un million d’emplois à Pikine, a mis quand même en place des stratégies pour pallier à ces difficultés. On peut citer des projet comme PRODAC, les formations comme l’Onfp », selon Maissa Babou
« Les services du secteur tertiaire comme les banques et les assurances ou la téléphonie ne peuvent pas quand même pas absorber 50 à 100 mille jeunes qui arrivent tous les ans sur le marché du travail. C’est donc pour cette jeunesse-là des situations exécrables. Même s’il faut reconnaitre que l’Etat, qui avait promis un million d’emplois à Pikine, a mis quand même en place des stratégies pour pallier à ces difficultés. On peut citer des projet comme PRODAC, les formations comme l’Onfp etc. » a indiqué Pr Maissa Babou.
Les raisons de l’échec de la politique de l’employabilité des jeunes
Toutefois, l’économiste dit ne pas comprendre le fait que ceux qui sont formés ne puissent pas trouver d’emplois par la mise en place de ces structures comme une réponse sociale. « Le souci économique sénégalais n’engendre pas d’emploi. Cela dit, nous manquons terriblement de l’existence d’un secteur industriel qui permettrait à beaucoup de personnes de trouver du travail. Il faut noter non seulement le dysfonctionnement des entités, la non coordination et l’échec fatal au tour des scandales de PRODAC et de la Der. On peut aussi ne pas comprendre que ceux qui sont formés ne trouvent pas d’emplois à travers ces structures. Il y a une chaine que l’Etat n’a pas sécurisée avec l’ensemble de ces agences-là qui coûtent énormément et qui, dans le fond, ne sont pas efficaces. Parce qu’il fallait lier les formations aux financements. Et donner des financements à un organe qui les mettrait à la disposition des projets porteurs. Si on était dans cette dynamique-là, on pourrait même faire des projets locaux de développement dans les départements et essayer de retenir tout ce monde qui rêve de migrer vers les pays occidentaux. Mais les jeunes n’y croient plus. Parce que les politiciens ne font que parler. Quand l’Oit dit que nous avons 48 % de chômeurs, je crois que ceci peut expliquer cela. Donc il y a un échec des politiques mises en place par le régime et qu’il faudrait forcément rectifier pour essayer de retenir ces gosses à la maison » a-t-il-ajouté.
«Il fallait miser sur le développement agricole local pour produire des emplois»
D’après Maïssa Babou, la croissance économique du Sénégal est fondée sur le secteur tertiaire qui est saturé, incapable de produire un stage. A l’en croire, le système financier, les banques ne financent pas. Ces dernières demandent des garanties que personne ne peut donner quelle que soit la pertinence du projet « L’emploi ne se décrète pas. L’emploi est corrélativement un maillon du dynamisme économique. S’il y a un mouvement économique, s’il y a de l’animation économique, s’il y a une croissance inclusive, on devrait pouvoir sentir ce mouvement social en même temps que le mouvement économique. Malheureusement, notre croissance ne produit même pas un stage. Parque c’est une croissance fondée sur des services qui sont saturés comme les banques, assurances et téléphone. Nous ne disposons pas d’un agro-business, c’est-à-dire une production agricole à grande échelle. C’est ce que le PRODAC devait faire et qu’il n’a pas fait. Si on avait ce développement agricole au niveau régional, on pourrait peut-être enclencher sur de l’agro-industrie. Parce que s’il y a une grande production, ça favorise une transformation locale. Ce qui permettrait de générer beaucoup d’emplois » a conclu l’économiste Pr Maïssa Badou.