NOUS MANQUONS TERRIBLEMENT D’UN SECTEUR INDUSTRIEL QUI PERMETTRAIT A BEAUCOUP DE PERSONNES DE TROUVER DU TRAVAIL
Même s’il faut reconnaitre que l’Etat, qui avait promis un million d’emplois à Pikine, a mis quand même en place des stratégies pour pallier à ces difficultés. On peut citer des projet comme PRODAC, les formations comme l’Onfp », selon Maissa Babou

« Les services du secteur tertiaire comme les banques et les assurances ou la téléphonie ne peuvent pas quand même pas absorber 50 à 100 mille jeunes qui arrivent tous les ans sur le marché du travail. C’est donc pour cette jeunesse-là des situations exécrables. Même s’il faut reconnaitre que l’Etat, qui avait promis un million d’emplois à Pikine, a mis quand même en place des stratégies pour pallier à ces difficultés. On peut citer des projet comme PRODAC, les formations comme l’Onfp etc. » a indiqué Pr Maissa Babou.
Les raisons de l’échec de la politique de l’employabilité des jeunes
Toutefois, l’économiste dit ne pas comprendre le fait que ceux qui sont formés ne puissent pas trouver d’emplois par la mise en place de ces structures comme une réponse sociale. « Le souci économique sénégalais n’engendre pas d’emploi. Cela dit, nous manquons terriblement de l’existence d’un secteur industriel qui permettrait à beaucoup de personnes de trouver du travail. Il faut noter non seulement le dysfonctionnement des entités, la non coordination et l’échec fatal au tour des scandales de PRODAC et de la Der. On peut aussi ne pas comprendre que ceux qui sont formés ne trouvent pas d’emplois à travers ces structures. Il y a une chaine que l’Etat n’a pas sécurisée avec l’ensemble de ces agences-là qui coûtent énormément et qui, dans le fond, ne sont pas efficaces. Parce qu’il fallait lier les formations aux financements. Et donner des financements à un organe qui les mettrait à la disposition des projets porteurs. Si on était dans cette dynamique-là, on pourrait même faire des projets locaux de développement dans les départements et essayer de retenir tout ce monde qui rêve de migrer vers les pays occidentaux. Mais les jeunes n’y croient plus. Parce que les politiciens ne font que parler. Quand l’Oit dit que nous avons 48 % de chômeurs, je crois que ceci peut expliquer cela. Donc il y a un échec des politiques mises en place par le régime et qu’il faudrait forcément rectifier pour essayer de retenir ces gosses à la maison » a-t-il-ajouté.
«Il fallait miser sur le développement agricole local pour produire des emplois»
D’après Maïssa Babou, la croissance économique du Sénégal est fondée sur le secteur tertiaire qui est saturé, incapable de produire un stage. A l’en croire, le système financier, les banques ne financent pas. Ces dernières demandent des garanties que personne ne peut donner quelle que soit la pertinence du projet « L’emploi ne se décrète pas. L’emploi est corrélativement un maillon du dynamisme économique. S’il y a un mouvement économique, s’il y a de l’animation économique, s’il y a une croissance inclusive, on devrait pouvoir sentir ce mouvement social en même temps que le mouvement économique. Malheureusement, notre croissance ne produit même pas un stage. Parque c’est une croissance fondée sur des services qui sont saturés comme les banques, assurances et téléphone. Nous ne disposons pas d’un agro-business, c’est-à-dire une production agricole à grande échelle. C’est ce que le PRODAC devait faire et qu’il n’a pas fait. Si on avait ce développement agricole au niveau régional, on pourrait peut-être enclencher sur de l’agro-industrie. Parce que s’il y a une grande production, ça favorise une transformation locale. Ce qui permettrait de générer beaucoup d’emplois » a conclu l’économiste Pr Maïssa Badou.