Le président du parti des Libéraux et des démocrates (Pld) And Suqali Omar Sarr se veut clair dans son rapport avec le régime de Macky Sall. L’actuel ministre des Mines qui faisait face à la presse hier a estimé que leur entrée dans le nouveau gouvernement est une suite logique du dialogue national, mais il est hors de question que leur parti soit phagocyté par l’Apr.
Le président Macky Sall est averti. Le PLD n’est pas une glace qui va se dissoudre dans l’Alliance pour la République. Pour le tout nouveau ministre des Mines et président du bureau provisoire du PLD Suqali, leur participation à un gouvernement d’union nationale ne sera pas pour eux une antichambre pour adhérer définitivement à l’APR. Devant les militants de cette formation politique qui se sont réunis hier à leur toute nouvelle permanence qui porte le nom du panafricaniste ghanéen Kwamé Nkrumah, le ministre Omar Sarr a précisé d’emblée les contours de leur alliance avec le président Macky Sall. Dans une ambiance des grandes fêtes il déclare : « Nous ne pouvons pas adhérer à l’APR car nous sommes une spécificité nationale et nous devons défendre cette spécificité. » A l’en croire, s’il y avait unanimité avec tout ce que fait l’APR, ils allaient carrément adhérer à ce parti du président Macky Sall.
L’ancien bras droit de Me Abdoulaye Wade souligne dans la foulée que s’ils étaient sûrs qu’ils ne pourraient pas donner leur position ouvertement sur les affaires du gouvernement, ils n’allaient pas y entrer. Restant toujours dans le même sillage, il soutient : «Nous sommes les acteurs principaux du dialogue national depuis de longues années. Nous avons pensé qu’il fallait réunir les politiques autour de l’essentiel. Nous avons un programme qui n’est pas le programme de l’APR mais nous avons autour de ce programme essayé de trouver un consensus. Et même à l’intérieur, nous continuerons à nous battre pour qu’il y ait un peu plus d’élargissement, qu’il y ait un maximum de partis dans le gouvernement parce qu’il représente toute la nation. Notre entrée dans le gouvernement ne doit pas être une surprise, nous, les combattants du dialogue national. » Il signale aussi qu’elle a été faite de concert avec le directoire de son parti. Il y avait, fait-il remarquer, un accord unanime du directoire pour aller dans le gouvernement et s’il y avait une autre décision aussi, nous aurions en toute démocratie respecté cela.
«NOUS PENSONS QUE CE QUI A ETE FAIT AVANT ET APRES NOUS AU PDS, C’EST POUR KARIM WADE»
Manifestement très en colère contre son ancien mentor Abdoulaye Wade, le ministre Omar Sarr est revenu sur son exclusion du PDS. « Nous avions pensé dans un premier temps élargir le PDS, nous pensions que nous pouvions le faire mais vous avez vu les péripéties. Moimême j’ai été exclu du PDS, les autres ont été rétrogradés. Nous pensons que ce qui a été fait avant et après nous, c’est pour Karim », regrette-t-il avant d’ajouter à propos de Me Abdoulaye Wade : «Nous ne sommes pas d’accord avec sa manière de considérer un parti. » Interpellé aussi sur la CREI, il a indiqué qu’en effet, il était sur la première liste des personnalités qui devaient répondre. « Mais je n’ai jamais été inquiété », rassure le ministre Omar Sarr.
Sur ses activités politiques à Dagana, il a affirmé qu’il est aujourd’hui dans le gouvernement et compte travailler avec tous les membres de l’APR dans cette localité, citant notamment le ministre déchu Mouhamadou Makhtar Cissé. Faisant en outre un appel à ses anciens frères libéraux du PDS, il soutient que son parti compte rapidement sur l’adhésion de l’ensemble des leaders qui ont été déçus de leur compagnonnage avec le président Abdoulaye Wade. « Ils pourront se reconnaître dans le parti et on pourra construire une grande alliance qui regroupe tous les libéraux », espère le nouveau collaborateur de Macky Sall.
par Jean-Louis Corréa
LA SONKOÏSATION DES ESPRITS
L’apparition de nouvelles figures politiques a largement contribué à une prise de conscience d’une frange de la population. Si cette évolution est salutaire par le recentrement qu’elle opère sur nous-mêmes, il s’en infère des démérites
“Douter de tout ou tout croire sont deux solutions également commodes, qui l'une et l'autre nous dispensent de réfléchir.” H. POINCARÉ
Pardonnez-moi ce néologisme, mais il me semble qu’une nouvelle trajectoire de penser gagne le Sénégal, un mode nouveau prenant appui sur plusieurs phénomènes. Des figures politiques inusitées et inéprouvées, de nouveaux agirs sociaux, un lien social remembré par l’effet des TIC et une conscience nationale exacerbée à la fois cause et effet des constats préalablement dressés.
Comment une société peut-elle être amenée à penser d’une telle façon pendant des décennies et subitement en changer pendant tout autant de temps ? Une société peut penser que la peine de mort est une parfaite régulatrice du phénomène criminel, que la colonisation est un bienfait. La même société, des années plus tard, révisera son point de vue sur la peine de mort, décrètera que la colonisation est abjecte. De la même manière des personnages historiques peuvent être adulées pendant un temps, persécutées pendant un autre.
Si la mort, en tant que phénomène individuel, n’apporte que tristesse et désolation, d’un point de vue démographique, elle emporte un changement de générations. Mais ce dernier n’engendre pas systématiquement un déplacement des idées, certaines sociétés étant capables d’un conservatisme inégalé, d’une certaine imperméabilité aux vents du changement.
La notion d’épistémé de Foucault, entendue comme « les connaissances et conceptions propres à un groupe social à un moment précis, singulier », permet de saisir les déplacements de conceptions en cours dans une société donnée. Les facteurs explicatifs des mutations du contenu des catégories conceptuelles d’une société sont à trouver dans l’évolution technologique, les capacités de diffusion de masse, l’uniformisme des dires, des agirs, l’existence de centres de diffusion de lieux communs de la pensée et de façonnage du prêt à penser. D’un point de vue politique, cela se traduit souvent par une révolution ou une évolution, d’aucuns préférant la notion de progrès social.
Permettez-moi cet enjambement des faits sociaux, il me semble que de tous ces facteurs, toutes choses étant égales par ailleurs, l’apparition de nouvelles figures politiques (Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna et même Barthélémy Diaz) a largement contribué à une prise de conscience d’une frange de la population. Si cette évolution (ce n’est pas une révolution) est salutaire par le recentrement qu’elle opère sur nous-mêmes (sénégalais et africains), il s’en infère des démérites. Les objets et les contenus des débats ont changé, évolué souvent à marche forcée, par une certaine persistance à inscrire certains points à l’ordre du jour de l’agenda du débat national.
Ce que je nomme la sonkoïsation des esprits est moins l’action d’un homme pour faire évoluer les schèmes généraux de pensée que la réunion de cette occurrence avec une véritable révolution, celle du numérique. On ne saurait comprendre le déplacement perceptible des idées sans l’association de ces différents phénomènes. La sonkoïsation des esprits est plus la conjonction de l’action de plusieurs personnages et d’un contexte, que l’agissement d’une singularité, Ousmane Sonko, il en serait plus le symbole que l’incarnation totale et épuisée. Cette évolution idéelle présente des vices et des vertus.
Les vices d’un changement perceptible
L’avènement d’Ousmane Sonko et alii a engendré une libération de la parole publique. Des sujets entendus, notre rapport à la France, la présence dans notre économie des grands groupes industriels étrangers, notamment français, le Franc CFA, notre rapport à l’histoire du Sénégal et à certains personnages historiques (L. S. Senghor, Mamadou Dia, Abdoulaye Wade) ont connu un déplacement du point de consensus et des déconstructions.
Sur notre rapport à la France, le Franc CFA et la quasi préférence des groupes étrangers, notamment français, le discours est plus qu’utile et nécessaire, par la souveraineté du ton et la rupture qu’il opère six décennies après nos indépendances nominales. Les différentes élites africaines n’ayant pu, su ou voulu se défaire des cordes de l’impérialisme et du néo-colonialisme.
Par contre, sur l’histoire et certains personnages historiques, l’indulgence, le relativisme, prenant en compte le temps et l’époque, auraient pu éviter certains jugements hâtifs et conclusions téméraires. Une analyse convoquant l’épistémé aurait permis de relativiser les attitudes, les décisions prises en contexte de présence et de domination sur les plans militaires, politiques et conceptuels.
Les idées changent, ceux qui les ont défendu à une époque en changeraient certainement à une autre, le contexte et les éléments d’appréciation n’étant pas identiques. La culture de l’indulgence, de l’apaisement dans notre rapport à l’histoire et à ses personnages est un défi par des temps où l’exercice favori est l’enjambement de l’histoire, sa manipulation, la confusion entre l’Histoire et les histoires, l’Histoire, les mythes, épopées et autres littératures orales. Il n’est qu’à voir les difficultés liées à l’élaboration d’un récit national, pour s’en convaincre.
De ce point de vue, la sonkoïsation des esprits est à l’œuvre. Elle est souvent faite de raccourcis mentaux, d’heuristique de disponibilité. Rabâchée par les moyens des réseaux sociaux et une certaine dictature de la discourtoisie, où l’on parvient à identifier tous les ingrédients d’une vérité au forceps, pour ne pas dire vérité de salon.
Dans ce contexte, il n’est pas exagéré de parler de foisonnement « d’experts » et de « professeurs » à la petite semaine, friands de théories du complot, rendus populaires par les médias sociaux, avec la grande prétention de prendre ses idées pour des pensées. Si des magistrats ne se pensent pas lanceurs d’alerte, summum de l’incongruité, d’autres sont délateurs, réglant des comptes mais pas les bons.
La culture des réseaux sociaux fait que l’on adhère à des idées, à un parti politique comme l’on entre dans un groupe WhatsApp, par affinité, amitié, par un lien social préexistant. Paradoxalement, les réseaux sociaux engendrent un cloisonnement des idées, seuls se parlent, se suivent ceux qui partagent les mêmes points de vue. L’intolérance politique et religieuse grandit en raison du groupement et de la fermeture des échanges et du partage. On échange et ne partage qu’avec son groupe d’affinité, les idées contraires engendrant des antagonismes, si ce n’est l’avènement du prêt à penser. Plus l’information est disponible moins elle sert à s’élever, seul intéresse ce qui est utile à renforcer ses propres convictions. Le partage s’est accentué quantitativement cependant que qualitativement, il ne suscite pas une meilleure culture de l’encommun, du sens.
Le modèle du réseau social n’est pas applicable à l’organisation politique en ce qu’il génère une nouvelle forme de dictature préjudiciable aux acteurs politiques dont le personnel (sympathisants et adhérents) est essentiellement composé de digital native ou natif numérique.
De la sonkoïsation des esprits s’infère une libération de la parole, une nationalisation des sentiments et du discours, un désenchantement généralisé, en cela ce contexte présente aussi des vertus.
Les vertus d’un phénomène identifiable
Deux vertus essentielles, pour illustrer notre propos. Le franc CFA et la présence des entreprises étrangères, notamment françaises. La sonkoïsation des esprits a la vertu cardinale d’autoriser une libération de la parole sur le destin du Sénégal, arrimé à une ré-investigation de notre passé, en vue d’envisager un futur dégagé des scories de la dépendance. Des questions entendues ont refait surface non pas seulement sur un ton guerrier et cavalier mais structurées autour d’éléments de discussion de fond, de qualité. Elles peuvent être caricaturées par le recours à la formule « dégagisme ». Mais on ne saurait refuser d’entendre les arguments des tenants de ce courant « dégagiste » en se cachant derrière l’apprêté du propos ou l’absence de circonvolution de propositions illustrant une certaine radicalité.
La résurgence du débat sur le Franc CFA est à mettre au crédit de Sonko et alii. Ce débat doit être posé, discuté et des décisions urgentes prises. Le Franc CFA, symboliquement, est une opprobre, une offense de plus à nos aïeux victimes de l’esclavage. Il est de notoriété publique que cette monnaie et l’institution qui l’émet, la BCEAO, sont les héritières, de la Banque du Sénégal (BDS), par le décret du 21 décembre 1853, dont le capital de 230 000 Francs a été constitué par l’indemnisation versée au propriétaire d’esclaves (prélèvement du 8ème), suite à l’abolition, par la France, de l’esclavage, en 1848. La BDS a évolué jusqu’à donner naissance à la BCEAO et à la forme actuelle du Francs CFA que l’on connait. Ne serait-ce que pour cela, sans engager un débat technique sur les risques éventuels d’une sortie de cette monnaie coloniale, obtenir la fin de l’émission du Franc CFA sur les territoires d’Afrique est la seule indépendance qui vaille de lutter pour. Rien ne justifie le maintien de ce lien, les arguments économiques sont spécieux, manifestes d’une peur, d’un tropisme ou d’une nostalgie d’une élite nationale remplaçante de l’élite coloniale sans la bienveillance qui va avec. En tant qu’africains francophones, notre maintien dans le Franc CFA construit et contraint notre imaginaire, nos univers des possibles, contrairement à nos homologues anglophones.
De la même manière, le débat sur la présence des entreprises françaises au Sénégal est fondamental, puisqu’elle permet de revisiter la théorie du Pacte colonial. Ce fameux pacte avait pour ambition de créer une relation commerciale monopolistique entre les colonies et la métropole et de s’accaparer de la plupart « des gains résultant de leurs échanges ». L’idée du Pacte colonial était de maintenir les colonies dans une dépendance économique pérenne qu’illustrent parfaitement les fameuses cartes des matières premières de l’Afrique coloniale. Les mêmes familles, les mêmes entreprises, depuis la colonisation, tiennent les rênes de l’économie nationale.
À revenir aux entreprises françaises, ce n’est pas en soi leur présence qui gêne qu’un sentiment de faveur ou de contrôle toujours persistant. Des efforts ont été faits pour renforcer la présence des privés nationaux dans le contrôle des activités économiques mais de nombreuses résistances subsistent. Celles-ci sont le fait de politiques qui, pour des raisons inavouées, ont renoncé à porter ce combat.
La promesse de Sonko et alii aux jeunesses sénégalaises est celle d’une indépendance avérée, aux plans politique et économique. Une telle promesse est lourde de conséquences du point de vue de notre alignement et de nos alliances au niveau mondial. Avec qui bâtir de nouvelles alliances ? Sur quelles bases ? L’autarcie ne pouvant être une option de politique de développement. Alors, il sera nécessaire de ne pas avoir le seul « dégagisme » comme horizon politique, tout en évitant de sortir d’un asservissement français pour se projeter dans un autre fut-il chinois ou turque.
La bipolarisation récente de la scène politique sénégalaise, à cause de la concentration des partis politiques historiques, va intensifier les ruptures discursives déjà identifiées et favoriser un débat de fond. Parce qu’en définitive, l’intérêt premier de Sonko et alii est qu’ils apportent une rhétorique, des catégories et des sujets nouveaux ou sur lesquels un regard nouveau est jeté. Il appartiendra, afin d’asseoir une véritable débat démocratique, de se hisser à hauteur des exigences du moment afin d’apporter une véritable contradiction qui n’est pas que réfutation.
Quand les lignes idéelles bougent, c’est par les idées que l’on répond, ni par la contrainte ou la violence. Le constat est véritablement celui d’une sonkoïsation des esprits.
Pr. Jean-Louis Corréa est Agrégé des facultés de droit, Laboratoire de recherche en sciences sociales LARSES
Membres du Comité Scientifique et pédagogique de l'Ecole doctorale Espaces, Sciences et Humanités
Université Assane Seck de Ziguinchor
QUINZE NOUVEAUX CAS RAPPORTÉS CE MERCREDI
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a reçu les résultats des examens virologiques suivant : sur 738 tests réalisés, 15 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 2,03%’’, a indiqué, mercredi, le directeur de la prévention, le docteur
Dakar, 11 nov (APS) – Quinze nouveaux cas d’infection de COVID-19 ont été déclarés ces dernières 24 heures parmi des tests virologiques réalisés sur 738 personnes, a-t-on appris du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
’’Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a reçu les résultats des examens virologiques suivant : sur 738 tests réalisés, 15 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 2,03%’’, a indiqué, mercredi, le directeur de la prévention, le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye.
Lors du rapport quotidien sur la situation épidémiologique, il a souligné que parmi les nouvelles infections, 3 étaient des cas contacts suivi par les services sanitaires et les 12 sont issus de la transmission communautaire.
Ces contaminations de source inconnue ont été localisées aux Marists (2), à Bambey (1), à la cité SIPRES (1), Kaolack (1), Ouakam (1), Ouest foire (1), Parcelles assainies (1), Rufisque (1), SCAT Urbam (1), Touba (1) et Yoff (1).
Il a également noté que 20 patients hospitalisés ou suivis à domicile ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, précisant au passage qu’aucun décès n’avait été enregistré, au cours des dernières 24 heures.
Depuis l’apparition de la maladie dans le pays, 15.737 cas positifs ont été déclarés dont 15.386 guéris et 326 décédés. A ce jour, 22 patients encore sous traitement dans les différents sites de prise en charge.
LE TAUX DE CROISSANCE DU PIB PROJETE A 5, 2 % EN 2021
Selon le rapport économique et financier annexé à la Loi de Finance Initiale 2021, le taux de croissance du Pib réel du Sénégal est projeté à 5, 2% en 2021 contre une croissance négative de 0.7 % en 2020.
Selon le rapport économique et financier annexé à la Loi de Finance Initiale 2021, le taux de croissance du Pib réel du Sénégal est projeté à 5, 2% en 2021 contre une croissance négative de 0.7 % en 2020. Cette croissance serait à la fois tirée par les secteurs primaire (+4,7%), secondaire (+5,5%) et tertiaire (+4,8%).
Le taux de croissance du Pib réel du Sénégal est projeté à 5, 2% en 2021 contre une croissance négative de 0.7 % en 2020, indique le rapport économique et financier annexé à la loi de finance initiale 2021 consulté par l’Aps. « Globalement, le taux de croissance du PIB réel est projeté à 5,2% en 2021 contre -0,7% en 2020, soit un gain de 5,9 points de pourcentage. Cette croissance serait à la fois tirée par les secteurs primaire (+4,7%), secondaire (+5,5%) et tertiaire (+4,8%) », rapporte le document. Dans le secteur primaire, il est attendu une hausse de 4,7% en 2021 contre 5,1% en 2020. Il est tiré, d’après le document essentiellement par les sous-secteurs de l’agriculture, de la pêche et dans une moindre mesure le sous-secteur de l’élevage.
Dans le domaine agricole, la croissance de l’agriculture et des activités annexes est projetée à 5,1% en 2021 contre 6,0% en 2020. Concernant le sous-secteur de l’élevage, il est attendu en 2021 une hausse de 2,9% contre 0,8% il y a un an. Cette activité devrait se redynamiser à la suite des difficultés liées aux mesures de fermeture des frontières. Pour ce qui est du sous-secteur de la pêche, le document signale qu’il resterait dynamique avec une hausse de 6,3% en 2021 après la forte croissance prévue en 2020 (+11,9%).
Concernant le secteur secondaire, il est attendu une hausse de 5,5% en 2021 contre un repli de 1,1% en 2020, soit une contribution de 1,3 point de pourcentage à la croissance du PIB réel. Dans le domaine du sous-secteur extractif, l’activité est projetée en hausse de 5,8% contre un repli de 11,4% attendu en 2020.
La fabrication des produits alimentaires ressortirait elle en hausse de 5,2% après le repli estimé en 2020 (-5,0%). Une progression de 8,2% en 2021 est attendue concernant les sous-secteurs de la fabrication de riz décortiqué et farines. La transformation des poissons devrait se renforcer en 2021 avec une hausse attendue de 5,8% à la faveur d’une bonne reprise de l’activité de pêche.
Le rapport souligne que dans un contexte de faible hausse des cours du baril de pétrole, une hausse de 3% est attendue dans le domaine du raffinage du pétrole. Concernant la fabrication de produits chimiques de base, l’activité se consoliderait avec une croissance attendue à 8,4% en 2021.
En 2021, il est prévu d’après le rapport une hausse de 7,1% pour le sous-secteur ‘’électricité et gaz’’ contre 9,1% en 2019. Selon les prévisions, le sous-secteur de la construction connaîtra une hausse de 8,3% en 2021 contre une augmentation attendue en 2020 de 6,6%. Quant au secteur tertiaire, il progresserait de 4,8% en 2021 contre une prévision de -2,8% en 2020, soit une contribution estimée à 2,2 points de pourcentage à la croissance du PIB.
En 2021, les activités commerciales pourraient connaitre une hausse de 6,3% sous l’effet du raffermissement de la demande, ’’dans un environnement marqué par un regain de la quasi-totalité des activités économiques’’.
LES PLANS STRATEGIQUES SECURITAIRES DE MACKY
«Forces Armées et protection des frontières». C’est autour de ce thème que l’édition 2020 de la Journée nationale des Forces Armées a été célébrée hier, mardi 10 novembre, sur toute l’étendue du territoire national.
La Journée nationale des Forces Armées a été célébrée hier, mardi 10 novembre, sur toute l’étendue du territoire national sous le thème: «Forces Armées et protection des frontières». Cette édition 2020, présidée par le chef de l’Etat, Macky Sall, chef suprême des Armées, au quartier Dial Diop de Dakar, en présence des autorités militaires, civiles, administratives et diplomatiques, a été marquée par un dépôt de gerbes au Mémorial du souvenir, le baptême des promotions de l’Ecole militaire de santé (EMS), de l’Ecole nationale des officiers d’Active (ENOA) des et de l’Ecoles des officiers de la Gendarmerie nationale, une remise de médailles à des militaires blessés en opération et l’inauguration d’infrastructures. Une occasion pour le président Sall d’annoncer d’importantes mesures sécuritaires, notamment la création de nouvelles bases militaires au niveau des frontières et l’acquisition de matériels sophistiqués par les Forces Armées, conformément aux Plans stratégiques horizon 2020-2025.
FORCES ARMEES ET PROTECTION DES FRONTIERES : Le défi des menaces multiformes, vicieuses et aux impacts multiples
«Forces Armées et protection des frontières». C’est autour de ce thème que l’édition 2020 de la Journée nationale des Forces Armées a été célébrée hier, mardi 10 novembre, sur toute l’étendue du territoire national. Venu présider la cérémonie au quartier Dial Diop de Dakar, le président de la République, Macky Sall, chef suprême des Armées, a, dans son discours, dit : «l’édition de la Journée des Forces Armées dont le thème est «Forces Armées et protection des frontières» touche à la raison d’être principale du métier de militaire à savoir la défense du territoire national. La vocation essentielle de l’Armée, ce qui fait son honneur et sa fierté, c’est sa mission régalienne de défense de l’intégrité du territoire national et la protection des populations et des biens. S’y ajoute une vocation de veille permanente auprès des institutions de la République, à l’écoute et sous le commandement de l’autorité civile. Telle est l’essence même d’une Armée Républicaine comme la nôtre dans une démocratie majeure et apaisée».
Revenant sur la notion de «protection» dans un contexte marqué par des menaces multiformes, le président Sall déclarera : «face aux menaces à la fois nombreuses et complexes, la notion même de protection revêt aujourd’hui de nouvelles dynamiques. Il en est ainsi parce que si la frontière reste toujours pertinente au sens classique c’est-à-dire terrestre, maritime et aérienne, elle est devenue plus diffuse et plus difficile à protéger en raison de nouvelles menaces susceptibles de l’affecter. Je pense au terrorisme, à la cybercriminalité et aux crimes transfrontaliers, au péril environnemental et sanitaire, entre autres. C’est donc à la lecture de ces nouveaux défis que doit se comprendre la protection des frontières. Il s’agit non seulement de faire face à un ennemi physique, une tâche déjà difficile, mais également de protéger la Nation contre des menaces plus vicieuses et aux impacts multiples».
RIPOSTE CONTRE COVID-19 : L’ENGAGEMENT DETERMINANT DES FDS
Insistant toujours sur ces menaces «vicieuses aux impacts multiples», Macky Sall n’a pas manqué de saluer l’engagement «sans faille» des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui ont été déterminantes dans la gestion du nouveau coronavirus (Covid-19) au Sénégal. «La pandémie de Covid19 en est un exemple. Si, à ce jour, notre pays a réussi au mieux à gérer au mieux cette grave pandémie, au point d’être cité en exemple par des sources indépendantes, nous les devons en parti à l’engagement sans faille de nos Forces de défense et de sécurité. Elles ont contribué à la mise en œuvre de l’Etat d’urgence, à la surveillance des frontières, à la prise en charge des malades, et ont apporté leur concours lors de la distribution des aides d’urgence à nos populations».
PLANS STATEGIQUES HORIZON 2020-2025 : Création de Bataillons et déploiement de nouvelles Unités terrestres…
Le président Macky Sall tient à la mise en œuvre de différents Plans stratégiques. Selon lui, cela a permis «un accroissement substantiel» des équipements des Armées. Mieux, présidant le Journée des Forces Armées hier, mardi, tout en saluant les efforts de maillage du territoire national, il a fait part de création/déploiement de nouveaux Bataillons et Unités terrestres. «Dans le cadre du tableau des effectifs et des dotations horizon 2020-2025, avec la mise sur pied des 32e et 34e Bataillons d’infanterie et la création en cours des 33e et 36e Bataillons, de nouvelles Unités terrestres seront déployées», assure le chef suprême des Armées. «Mais également l’implantation de nouveaux Bataillons et Unités notamment à Namandine, Goudiri et Louga», ajoutera-t-il. Le président Sall souligne que «ces efforts de maillage du territoire national s’inscrivent dans une stratégie cohérente d’une meilleure prise en compte des menaces émergentes».
... ET ACQUISITTIONS DE NOUVEAUX EQUIPEMENTS PAR LES FORCES ARMEES
Macky Sall, poursuivant son opération de «galvanisation» des Forces de défense et de sécurité, souligne que «la Marine nationale s’est dotée de nouveaux équipements de contrôles des côtes et du trafic maritime transitant dans les eaux sous juridiction nationale». Et de renseigner que «ce dispositif est complété par la présence de patrouilleurs de haute mer qui sera consolidée par l’acquisition de nouveaux patrouilleurs». Macky Sall informera aussi de la «la modernisation et l’implantation en cours de différentes bases et stations navales fluviales à Saint-Louis, Elinkine, Djifère, Podor, Matam». Pour ce qui est de l’Armée de l’air, le président Sall annonce «l’installation de radars de grande portée à Tambacounda et Linguère. Le Centre de commandement et de contrôle à la base aérienne d’Ouakam et l’acquisition imminente de nouveaux vecteurs aériens qui contribueront au renforcement de nos capacités de surveillances, de recherche et de renseignement».
LA GENDARMERIE RENFORCEE DANS SES MISSIONS DE SECURITE…
Quant à la Gendarmerie nationale, renchérit Macky Sall, «son effectif a doublé ces dix dernières années, avec l’objectif de le porter à vingt mille (20000) militaires à l’- horizon 2025, avec les nouvelles infrastructures prévues, y compris dans le domaine social. Il s’agira d’améliorer le cadre de vie des militaires et de leurs familles». S’agissant de la sécurisation des frontières, le chef suprême des Armée indique que «de nouvelles unités seront installées le long de nos zones frontalières. La Gendarmerie sera renforcée dans ses missions de sécurité aérienne, maritime, fluviale et ferroviaire».
POURSUITE DE LA COOPERATION MILITAIRE AVEC LES PAYS AMIS ET VOISINS
Par ailleurs, «dans le contexte sous régional et conformément au programme des frontières de l’Union africaine (UA), j’engage les Forces de défense et de sécurité à poursuivre la coopération avec les pays amis et voisins, dans le cadre des activités conjointes de surveillances et de bon voisinage. Dans notre vision d’intégration africaine, les frontières sont aussi des passerelles de collaboration conviviale pour gérer des questions d’intérêt commun»
par Siré Sy
USA, AU-DELÀ DE ''JOE'' ET DE ''DO''
Le peuple américain a choisi son camp : Le basket-ball (politique de la main tendue de Biden) plutôt que le base-ball (politique du bâton prônée par Trump), la puissance d'un Etat fédéral interventionniste plutôt que l’utopie d'une Amérique isolationniste
L'élection présidentielle américaine du 3 Novembre 2020, mettait aux prises au-delà des personnes de Joe Biden (Joe) et de Donald Trump (Do), deux visions (antinomiques) des USA, entre les Démocrates et les Républicains, entre les ''Rouges'' et les ''Bleus'', entre ''Joe'' et ''Do''.
Une vision républicaine, nostalgique de la toute-puissance militaire et hégémonique d'une Amérique d'hier (du temps de la seconde guerre mondiale et de la guerre froide) qu'il faudra ressusciter, pour mieux contenir les nouveaux enjeux géostratégiques d'aujourd'hui, notamment depuis les événements du 11 Septembre 2001, la montée en puissance des nouvelles économies émergentes d'Asie (la Chine et l'Inde), la crise de l'Union européenne, la poudrière au Moyen-orient avec Israël, un contre tous, et les prémisses d'un reclassement économique de l'Afrique. Une Amérique, unilatéraliste, isolationniste, omnipotente et puissante sur et contre le reste du monde.
Une vision démocrate qui croit qu'il faut partir des enjeux d'aujourd'hui pour construire les USA de demain, pour une Amérique plus stratège et plus pragmatique, pour sortir son épingle du jeu face à l'assaut de la Chine et de l’Inde. Une Amérique plus tournée vers la conquête des parts de marché qu’une Amérique belliqueuse et guerrière. Une Amérique qui a compris qu'elle n'est plus la seule superpuissance économique et militaire d'aujourd'hui, mais qu'elle est une puissance économique et militaire parmi les autres. Une Amérique qui a compris que le monde n'est pas et ne peut plus être unipolaire encore moins bipolaire, mais multipolaire. Une Amérique au cœur du multilatéralisme.
D'un côté, une Droite (Parti Républicain) qui était en train de basculer, avec Donald Trump, très à droite - Droite extrémiste - avec un Tea Party «mouvement politique» et Donald Trump lui-même ainsi que son administration, qui ont fini par radicaliser une bonne frange même du Parti Républicain et irriter tous ses modérés (centristes). Un Parti Républicain soucieux de marquer nettement la suprématie et la domination de cette «Amérique blanche d'origine anglo-saxonne» sur le reste d'une «Amérique hispanique, asiatique et noire». Comme au temps de la Guerre de sécession entre le Nord et le Sud.
De l'autre, une Gauche (Parti Démocrate) de plus en plus socialiste et progressiste, massifiée par les minorités visibles (Asiatiques, Noirs et Hispaniques) dont manifestement les préoccupations premières éminemment économiques, sont de loin pour cette idée d'une Amérique superpuissance militaro-sécuritaire et politico-diplomatique, vivant en paix et en harmonie avec le reste du monde, dans une globalisation de compétition, certes, mais aussi de solidarité et de partage, en lieu et place d'une vision américaine du monde sur la base d'exclusion et d'accaparement.
La ligne Maginot
Jusqu’à Obama, la ligne de démarcation entre les visions, les programmes et les politiques entre Républicains et Démocrates étaient comme les mailles d'un filet de pêche (fondamentalement, les deux camps sont d'accord sur le fait qu'il ne faut pas trop changer les choses). Mais, depuis l'avènement de Donald Trump à la Maison blanche, il semble se dessiner une sorte de ligne Maginot entre une Droite de plus en plus conservatrice et radicale et une Gauche de plus en plus progressiste et interventionniste.
D'un côté, un fort électorat au Parti Républicain nourrit le rêve de restaurer une certaine grandeur hégémonique des USA sur la scène internationale, comme à l'époque de la bipolarisation du monde en pro-Est ou pro-Ouest. Selon la vision idéologique du mouvement Tea Party, la Chine est la «nouvelle menace» des USA, après la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide, faute de combattant (URSS). Au Parti Républicain, on croit dur comme fer que les USA doivent être, s'il le faut, sur le pied de guerre, pour régenter le nouvel ordre mondial. Bref, le retour d'une Amérique «rouge», comme la couleur du Parti Républicain.
D'un autre côté, la vision idéologique du Parti Démocrate épouse l'idée que le temps de la guerre est derrière les USA, que la guerre froide est un passé irrémédiablement dépassé. Le Parti Démocrate estime que les USA ne doivent plus se poser en s'opposant ni contre l'Est (la Russie) ni contre le reste du monde, mais en coopérant dans une parfaite intelligence, avec les pays émergents d'Asie, tout en gardant les meilleures relations possibles avec les pays de l'Union européenne et en ayant l’Afrique, dans son collimateur et en ligne de mire. Bref, la perspective d'une Amérique de demain, «bleu», comme la couleur du Parti Démocratique.
«America The Beautiful»
Comme l’immense musicien Ray Charles qui a fait découvrir l’Amérique à elle-même à travers ses mélodies «America the beautiful» ou «Georgia», le peuple américain a choisi son camp : l’espoir. Le basket-ball (la politique de la main tendue de Joe Biden) plutôt que le base-ball (la politique du bâton prônée par Donald Trump), la puissance d'un Etat fédéral fort et interventionniste plutôt que l’utopie d'une Amérique isolationniste et unilatéraliste, une «Amérique généreuse, compatissante et tolérante» plutôt qu’une Amérique arrogante, belliqueuse, raciste et intolérante.
Le peuple américain a voté pour une répartition plus juste des richesses de la nation plutôt que la fuite du billet vert vers les paradis fiscaux ; une relance de l'économie utile plutôt que l’économie des armes ; pour une économie plus productive dans les respect de l'environnement et une société plus solidaire plutôt qu’une économie destructrice des écosystèmes et une société basée sur de très fortes inégalités sociales et racistes, nourries aux mamelles de l’éthique protestante ; le trickle down (l'émergence d'une forte classe moyenne et économie de ruissellement) plutôt que le trickle up (enrichissement vers le haut et appauvrissement vers le bas).
Bref, les USA, avec l'élection de Joe Biden, semble inviter «le génie et la grandeur de son peuple» à aller de l'avant. Obama disait, ''Yes we can''. Et Joe Biden l'a fait. 'Yes we did''.
Siré SY, Fondateur du Think Tank Africa WorldWide Group
ABDOUL MBAYE LISTE LES IMPASSES DU «MACKY»
De la croissance à l’Etat de droit, en passant par l’agriculture, la santé, l’enseignement, l’exploitation des ressources du sous-sol, l’industrie, c’est un véritable réquisitoire qui est ainsi servi contre la gouvernance de Macky Sall et de ses alliés
Abdoul Mbaye, le patron de l’Act et ancien Premier ministre est formel. « En ce mois de Novembre 2020, dans son second mandat et sa neuvième année d’exercice de la magistrature suprême au Sénégal, Macky Sall fait face à de nombreux échecs sans qu’il ne soit possible de lui reconnaître un secteur majeur de sa pratique politicienne ou de sa politique économique et sociale qui pourrait cacher de réels progrès et avancées parce qu’utiles au Peuple ». De la croissance à l’Etat de droit, en passant par l’agriculture, la santé, l’enseignement, l’exploitation des ressources du sous-sol, l’industrie, c’est un véritable réquisitoire qui est ainsi servi par l’ancien chef de gouvernement contre la gouvernance de Macky Sall et de ses alliés.
Dans une large déclaration dont nous avons copie hier, mardi, l’ancien chef de gouvernement cite parmi ces impasses la croissance globale du Sénégal. Aussi dira-t-il que « Des taux de croissance exceptionnels, étonnants par leur accélération, ne correspondant à aucune amélioration perceptible du niveau de vie des Sénégalais, ont servi de prétexte depuis 2016 pour justifier la qualité de la gouvernance économique globale du régime en place. Cette belle série statistique s’arrête en 2020 avec une régression économique pour l’instant annoncée à -0,7% ».
De suite, après éléments d’argumentaire, Abdul Mbaye dira dans son texte que « Les faits sont ceux d’une croissance qui sera en berne, et d’un déficit accru des finances publiques. Le respect de la cible de 3% du déficit public par rapport au PIB est devenu impossible. Les marges budgétaires pouvant permettre de quitter un taux supérieur à 6% en 2020 n’existent plus : l’augmentation du coût de l’électricité et des produits à la pompe a déjà condamné les gains de productivité nécessaires à une reprise économique. L’augmentation de la charge fiscale imposée aux entreprises et aux ménages est une voie sans issue ». L’autre impasse, selon Abdou Mbaye, est l’agriculture.
Pour l’ancien Pm : « Les productions et rendements des cultures n’ont jamais atteint les niveaux annoncés. Les rendements n’ont pu évoluer dès lors que la démarche engagée en 2012 consistant à revenir à des distributions et ventes de semences certifiées (comme cela était le cas avant l’an 2000) a été brisée pour préserver le système mafieux de graines dites sélectionnées permettant à des opérateurs semenciers choisis d’engranger des marges aux frais de l’État sous forme de subventions ». Conséquence : « La production de graines d’arachide s’est donc effondrée malgré des mensonges lourds de conséquences qui attestaient de niveaux de production jamais atteints depuis l’indépendance et qui auraient culminé en 2018 à 1 400 000 tonnes.
Les quantités de riz produites n’ont que très peu augmenté au regard de l’évolution des quantités importées ». Pour ne rien arranger, conclut le larder de l’Act, « Le mensonge d’une autosuffisance en riz décrétée pour fin 2017 puis reportée à fin 2018 n’a servi que des objectifs politiciens ».
L’exploitation des ressources du sous-sol figure également, selon Abdoul Mbaye, dans le lot des impasses de la gouvernance de Macky Sall en 2020. Pour lui, « Ce secteur peut être résumé par l’absence durant les mandats d’une stratégie volontariste de transformation locale, totale ou partielle de nos ressources minières. La recherche de valeur ajoutée par la création d’industries de transformation des matières premières en produits semi-finis ou finis est totalement absente.
En outre les scandales de corruption, tels celui de Petrotim, ont révélé le souci des dirigeants du Sénégal de plutôt à chaque fois privilégier leurs intérêts personnels à ceux de l’État et de la Nation lors des négociations avec les entreprises étrangères auxquelles ils lient notre pays pour de nombreuses décennies ».
Abdoul Mbaye ne s’en limitera pas là. Aussi engagera-t-il un véritable réquisitoire contre l’industrialisation du Sénégal qui «reste invisible », alors qu’ « Elle devait reposer sur des gains de compétitivité qui seraient venus d’un abaissement du coût de l’énergie » ; le tourisme ; la demande intérieure ; la santé dont « L’échec de la politique a été mis à nu à la faveur de la pandémie Covid-19 » ; l’enseignement ; les inondations ; les attentes sur le franc CFA ; la démocratie et le fonctionnement de l’État ; la jeunesse. En somme, Abdoul Mbaye servira dans son texte un véritable procès contre la gouvernance du Président Macky Sall qui ne devrait surtout pas se sentir à l’abri du fameux …«effet Pangolin ».
IL FAUT DES PAROLES, DES ACTES D’INVESTISSEMENTS ET FACILITER LES VOYAGES
La réponse sécuritaire à elle seule n’est pas suffisante pour lutter contre l’immigration irrégulière qui a repris ces dernières semaines, selon coordonnateur du Forum social sénégalais, Mignane Diouf
La réponse sécuritaire à elle seule n’est pas suffisante pour lutter contre l’immigration irrégulière qui a repris ces dernières semaines. Il faut bien d’autres actions comme la facilitation du voyage pour arrêter tous les jeunes tentés par le voyage. C’est du moins l’avis du coordonnateur du Forum social sénégalais, Mignane Diouf.
«A l’époque, quand on a lancé le Frontex, nous, en tant qu’acteurs de la société civile qui sommes dans le dialogue international sur l’Agenda de la migration et de la liberté de circulation, avions attiré l’attention de l’Union européenne (Ue) à Bruxelles pour dire que cette solution n’était pas la bonne. La solution de tout contrôle policier, réprimande n’est pas une solution durable quand on parle des mouvements de populations. Nous avions aussi notifié aux responsables de l’Ue à Bruxelles que les Etats européens risquent de dépenser beaucoup d’argent sans avoir les résultats attendus. Tout se passe aujourd’hui comme prévu.
La tournure des événements nous donne raison. Je ne peux pas estimer combien le Frontex dépense, mais imaginez-vous ce qu’il faut pour que des bateaux, des canons, des vedettes puissent faire la ronde en permanence dans l’océan Atlantique et la Méditerranée ; ce que cela demande comme carburant, comme logistique, comme moyens, prise en charge. Jusqu’en 2016, le budget journalier du Frontex, pour l’équipement et la rotation des bateaux, était à 1 milliard d’euros. Si on évalue ce qu’on a dépensé réellement au sein du Frontex et les résultats qu’on est en train de voir, on se rend compte que le contrôle, la fermeture et tout… n’est pas une bonne solution.
La solution se trouve ailleurs, mais l’option de l’Ue est de contrôler les départs et mobiliser les moyens matériels. Il faut des paroles, des actes d’investissements et faciliter les voyages à ceux qui veulent voyager, en leur attribuant des conditions avec des visas d’un an, 6 mois qui leur permettent de se mouvoir facilement. Mais, tant qu’on ferme les frontières et on veut imposer la Police pour contrôler les voyages des populations, on ne fera que dépenser beaucoup d’argent sans arriver à des résultats probants».
par Scandre Hachem
MACRON ET SA GUERRE CONTRE LES SÉPARATISMES
La lutte contre le terrorisme est en train d'enfanter un nouveau monstre, à savoir une loi contre toute étude critique sur le terrorisme, non plus pour contrer l'extrême-droite, mais bien pour la servir cette fois
Embourbé dans sa gestion calamiteuse de l'épidémie du Covid-19 entre mensonges, mépris de l'Asie et autosuffisance de l'entre-soi du monde civilisé d'une part, et conséquences d'une politique de détricotage des services de santé publique, en particulier des hôpitaux publics entrepris depuis plus de vingt ans et qu'il continue de mettre en œuvre de plus belle d'autre part, Macron n'a trouvé de mieux que de reprendre à son compte la bonne vieille recette du bouc émissaire pour orienter la colère populaire et lui trouver un exutoire à sa hauteur.
Les Gilets jaunes avaient généré les accusations systématiques, en long, en large et en travers, à longueur d'émissions, de jours, de semaines et de mois durant, d'antisémitisme, d'homophobie et autres insanités.
La conjugaison des crises sanitaire, économique, politique nécessitait un exutoire à la hauteur de l'enjeu, et pas encore éculé, à savoir les séparatismes. Et en l'occurrence, le premier d'entre eux, bien plus facile à nommer et porteur à tous les coups, le séparatisme islamique.
Macron a été entendu, tant au niveau de la célérité de réaction qu'au niveau de son ampleur, au-delà de toute espérance. À peine son discours prononcé qu'un professeur de collège, paré de qualités réelles et supposées, s'est cru bien avisé de ressortir des caricatures de Charlie Hebdo, pour donner une leçon civilisationnelle (contenu des caricatures mais aussi action de distinction des élèves musulmans de leurs camarades de classe), sous prétexte de liberté d'expression, à ses jeunes élèves pré-adolescents.
Peut-être suffisamment ingénu, peut-être amnésique ou étourdi à la façon Pierre Richard dans "La moutarde me monte au nez", mais certainement de toute bonne foi, il devait ignorer que ces caricatures ont été, dès leur première publication et systématiquement par la suite, à tort ou à raison, une source de colère et de sentiments d'humiliation chez une partie significative de ses compatriotes, mais aussi au niveau des populations musulmanes à l'échelle mondiale. En clair, on ne pouvait pas mieux trouver pour mettre le feu aux poudres. L'exutoire rêvé de Macron s'est ainsi mis en marche, à pleins tubes, trouvant immédiatement un esprit aussi criminel qu'immature pour établir et exécuter une sentence de mort, avec une mise en scène aussi abjecte pour la culture de la victime que ne le sont les caricatures pour la sienne propre. Cette mise à mort, dans sa forme comme dans son fond, empêchera tout débat sur les caricatures en cause comme sur leur utilisation pour un cours à des élèves de treize ans, caricatures relevant plus de la pornographie de caniveau, voire d'égouts que d'autre chose. Caricatures qui disent, non la réalité de l'islam, n'en déplaise leurs auteurs, mais le fantasme d'une élite vautrée dans un tel niveau de putréfaction qu'elle en arrive à brandir des images pornographiques (n'en rêverait-elle pas pour elle-même ?) pour illustrer les valeurs de la République. Pire, en servant ces images à des élèves à peine entrés dans la pré-adolescence, et au rythme avec lequel la société évolue, devrions-nous assister à leur utilisation en cours d'instruction civique à des élèves de primaire dans un horizon de quelques années à peine et finir ainsi dans une pédopornograhie qui ne dirait pas son nom ? On en viendrait à en rire n'eût été une perspective aussi dramatique que consternante. La réaction salutaire d'un établissement scolaire belge face à des faits identiques quelques jours plus tard, sanctionnant immédiatement le professeur, le protégeant du même coup et coupant l'herbe sous les pieds à tout éventuel prétexte à protestations et autres éventuelles réactions violentes, dit tout le fossé entre une réaction saine, avisée et proportionnée et la guerre outrancière de Macron dans le seul but d'offrir à la population française un exutoire aussi malsain que destructeur pour sauver son pouvoir et continuer à mettre en œuvre sa politique au service des quelques ultra riches.
D'une campagne malsaine à l'autre
La mise en scène de l'assassinat de Samuel Paty est-elle plus abjecte que celle de Théo van Gogh il y a une quinzaine d'années ? Le port du voile recèle-t-il un caractère plus hideux qu'il ne l'était lorsqu'il a été projeté sous les feux de l'actualité avec l'affaire des collégiennes voilées il y a une trentaine d'années ? Que nenni ! Ce qui a changé est le degré de haine et de rejet contre l'islam et les musulmans qui s'accentue au fil des campagnes contre l'islamisme, une haine et un rejet qui s'élargissent à des couches de plus en plus larges de la population, une haine et un rejet qui gangrènent les esprits jusqu'à enrayer tout esprit critique, et aujourd'hui toute velléité même d'esprit critique quand ce sont jusqu'aux chercheurs et jusqu'aux universités qui sont accusés de promouvoir et de protéger le terrorisme islamique parce qu'ils ne se contentent pas de produire des analyses et des études à charge. Développer une recherche critique sur les conditions de production de la radicalisation et du terrorisme islamistes, c'est le justifier décrètent aujourd'hui nos pouvoirs établis. Ce n'est pas faute d'avoir préparé les conditions de cette sentence, cela fait déjà plusieurs années que ces accusations sont proférées à chaque occasion dans les médias, préparant et maturant ainsi les esprits pour, le moment venu, les instituer en règle ou, à tout le moins, une épée de Damoclès pour les obliger à l'auto censure et à se tenir bien dans les rangs. Il semble bien que le moment soit enfin venu. Et ce ne sont pas les quelques protestations dans certains journaux mainstream pour se donner bonne conscience qui y changeront quelque chose. Protestations timides et au-dessus de la mêlée du genre "Ce qui est vrai", "Ce qui est faux", "Ce qui est exagéré", suivez mon regard...
La lutte contre l'antisémitisme, pour légitime qu'elle soit, avait enfanté un monstre sous prétexte de lutter contre l'extrême-droite, à savoir la loi interdisant toute étude critique sur la shoah. La lutte contre le terrorisme est en train d'enfanter un nouveau monstre de même nature, à savoir une loi contre toute étude critique sur le terrorisme, non plus pour contrer l'extrême-droite, mais bien pour la servir cette fois. Ironie de l'histoire qui bégaie de nouveau.
Force est de constater que nous sommes arrivés aujourd'hui à un niveau de haine et de rejet qui fait accepter, justifier et même réclamer un durcissement toujours plus accentué des atteintes aux libertés. Cela fait cinq ans que la France vit en État d'urgence et au-delà de l'État d'urgence, l'essentiel de la première mouture en cours ces dernières décennies ayant été déjà intégré au droit commun. Ce sont plutôt des éléments de l'État d'exception qui sont aujourd'hui appliqués et qu'il faudrait se soucier de mettre en évidence, analyser pour en étudier la portée et la dynamique.
Car toutes ces campagnes successives contre l'islamisme, outre le racisme et les fractures sociales contre les citoyens musulmans de plus en plus douloureuses qu'elles alimentent, ont systématiquement renforcé les pratiques autoritaires de l'État, les violences répressives légales tant du point de vue des moyens mis en œuvre (certains relevant complètement de la guerre urbaine) que des pratiques légales ou acceptées car devenus d'un usage courant (hors dérives policières bien entendu). Autoritarisme de l'État intériorisé comme naturel par ceux qui l'exercent, réclamé par souci de se sentir en sécurité par ceux, de plus en plus nombreux, qui le subissent, devenant ainsi et progressivement le creuset d'un soft totalitarisme qui ne dit pas son nom mais qui n'en est pas moins réel. Et ce soft totalitarisme vise à de nouvelles ambitions, de nouvelles conquêtes.
De la guerre contre le séparatisme islamique à la guerre contre les séparatismes
Les campagnes anti-immigrés depuis les années mille neuf cent soixante-dix puis anti-islamistes à partir des années deux mille n'ont pas servi uniquement à restreindre les libertés, développer l'arsenal répressif et la mise en place du soft totalitarisme, elles ont aussi servi à parachever les réformes néolibérales tendant à casser des secteurs entiers de l'économie tout comme les secteurs publics comme l'école ou la santé. Pour chaque période qui a vu un trop plein de mécontentement devenu impossible à canaliser, les présidents successifs de ces deux dernières décennies ont su jouer opportunément la carte de l'islamisme et de ses dangers supposés ou réels pour y faire déverser la colère populaire. Et cela marche à tous les coups, quitte à calmer quelque peu le jeu une fois l'opération réalisée avec succès. Mais le fond de méfiance, de haine et/ou de rejet s'accumule et macéré avec les années, et de campagne en campagne, pour se réveiller et sévir encore et encore avec toujours plus de brutalité. Suffisamment pour ne plus se contenter de la seule imposition de la pensée unique, politiquement s'entend, mais pour cultiver cette fois une pensée qui ne souffrira d'aucune forme d'organisation autonome, à quelque niveau que ce soit.
L'accumulation des attaques sociales et idéologiques de ces dernières décennies ont fini en réalité par remettre en cause la cohésion nationale elle-même. Ayant progressivement renoncé à se battre dans le système à force d'échecs et de défaites face à un pouvoir devenu autiste, nombre de strates de la population ont construit à leur corps défendant des lieux de vie, d'oxygénation, d'expression hors des clous et chemins balisés. Des radios libres aux réseaux sociaux dont la puissance est démultipliée par l'Internet, des quartiers aux groupes communautaires qui ne cessent de s'élargir jusqu'à se doter de monnaies locales, et qui essaiment sur tout le territoire, une vie riche, foisonnante et porteuse d'espoir et de débouchés concrets et accessibles prend forme et tend à se passer des circuits traditionnels sous le joug du néolibéralisme et susceptibles d'offrir une profondeur stratégique à un basculement révolutionnaire à terme. Peu de personnes croient encore au grand soir, et à raison. Les processus révolutionnaires se fondent d'abord sur des ruptures sociales et économiques qui sapent les fondations du monde ancien et consolident et/ou restructurent la formation de poches et de circuits qui ouvrent la voie au monde nouveau qui se dessine. C'est un processus du temps long qu'occultent systématiquement les espoirs nés d'explosions sociales du temps cours. Cela fait un demi-siècle si l'on se réfère aux nouveaux mouvements sociaux nés dans les années soixante-dix, et près d'un siècle si l'on se réfère aux grandes avancées sociales, économiques et éducationnelles nées de la résistance et de la libération que ce processus du temps long est à l'œuvre, avec ses avancées et ses reculs. Ces deux dernières décennies de défaites successives ont en fait accéléré l'éclosion et l'essaimage de modes sociaux alternatifs. C'est ce processus en profondeur qui produit aujourd'hui, à travers les Gilets jaunes, la mise en réseaux de citoyens brisés, soumis, enfermés sur eux-mêmes, isolés les uns des autres, voire hostiles, la formation de nouvelles solidarités sociales tout comme les excroissances politiques que sont le RIC (référendum d'initiative citoyenne), les pratiques des Citoyens constituants et autres expressions politiques qui voient le jour ces quelques mois.
C'est cela le danger, c'est cela le sens et l'objectif affiché de Macron lorsqu'il déclare la guerre aux séparatismes. Le séparatisme islamique est l'arbre qui cache la forêt de cette immense offensive qui a par ailleurs commencé par la volonté de mise au pas des réseaux sociaux sous prétextes de Fake news, de dérives antisémites, d'appels à la haine ou d'apologie de la violence et du terrorisme, guerre déjà bien entamée. Tout doit être de nouveau sous contrôle et en adéquation avec les exigences du néolibéralisme et de l'enrichissement des plus riches. En attendant, bouffez du musulman tant que vous pouvez et au-delà, pour qu'enfin votre rage s'apaise de nouveau.
C'est cela la guerre de Macron. C'est contre celle-là qu'il s'agit de se lever. La guerre contre le séparatisme islamique n'est que l'arbre qui cache la forêt, à savoir la contre-offensive du néolibéralisme pour réduire la contre société qui se construit et qui cherche à s'en émanciper et la laissera se vider ainsi de sa sève pour n'en laisser qu'un visage devenu hideux et macabre.
DES POLITIQUES A COUP DE MILLIARDS AUX RESULTATS INSIGNIFIANTS CONTRE L'IMMIGRATION IRRÉGULIÈRE
Plusieurs politiques ont été initiées par l’Etat du Sénégal et soutenues par l’Union européenne (UE). Des financements ont été octroyés pour endiguer le phénomène. Mais il perdure
Plusieurs politiques ont été initiées par l’Etat du Sénégal et soutenues par l’Union européenne (Ue) pour lutter contre l’immigration irrégulière. Des financements ont été octroyés pour endiguer le phénomène. Mais il perdure, des jeunes continuent à braver l’océan Atlantique pour rejoindre les côtes européennes, au risque de leur vie.
Les vagues de départ vers l’Europe continuent. Des pirogues chargées de migrants sénégalais et ouest africains ayant pris départ sur les côtes sénégalaises continuent d’arriver en Espagne. Au moins, 738 Sénégalais seraient arrivés en Espagne entre le 6 et le 8 novembre, selon Helena Maleno Garzon, la fondatrice du Collectif Caminando Fronteras. Elle souligne que deux (2) pirogues venues du Sénégal sont arrivées à Tenerife le 7 novembre, avec à bord 271 passagers. Le même jour, deux (2) autres embarcations ont débarqué à Gran Canaria, avec 111 migrants ; et à El Hierro 154 ont été dénombrés. Les morts en mer se comptent par centaines.
Et pourtant, d’importantes sommes d’argent ont été mobilisées et injectées dans la lutte contre l’immigration irrégulière. Le Sénégal, un des pays qui travaillent avec l’Union européenne, dans le cadre du Frontex, reçoit un soutien financier et matériel pour limiter l’immigration irrégulière, à défaut de l’arrêter. N’empêche, les jeunes parviennent toujours à tromper la vigilance des patrouilles mobilisées pour aller à l’aventure. Si certains arrivent à destination, d’autres perdent la vie pendant le voyage.
Et pourtant, le Frontex n’est pas le seul outil développé pour contrer les velléités. Des politiques mises en place ont été nombreuses, les rencontres de coordination de la lutte aussi. D’importantes sommes d’argent sont débloquées à cet effet. Mais le constat est effarent : il n’y a pas d’avancées significatives. Pis, la situation actuelle rappelle les années 2005 et 2006 marquées par des départs et des pertes en vies humaines massives de migrants sur les routes de l’Europe, via l’océan Atlantique. Les 11 et 12 novembre 2015 a eu lieu le sommet de la Valette, à Malte, sur l’immigration irrégulière. Le Sénégal y avait pris part. Les dirigeants des pays européens et africains s’étaient accordés à s’attaquer aux causes profondes de la migration irrégulière et des déplacements forcés de populations.
Mieux, ils s’étaient aussi entendus à intensifier la coopération sur les migrations et la mobilité légales et renforcer la protection des migrants et des demandeurs d’asile ; prévenir la migration irrégulière, le trafic de migrants et la traite des êtres humains et de lutter contre ces phénomènes. Ils avaient aussi manifesté le désir de coopérer plus étroitement pour améliorer la coopération en matière de retour, de réadmission et de réintégration.
2 MILLIARDS D’EUROS, SOIT ENVIRON 1310 MILLIARDS DE F CFA, VERSES AU SENEGAL DEPUIS 2007
Le fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique a été lancé lors de ce sommet. Il est destiné à la stabilité et à la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique. Il devrait aussi permettre un financement supplémentaire pour contribuer à la mise en œuvre du plan d’action. En octobre 2019, un communiqué de l’Ue annonçait que le Sénégal a bénéficié du fonds fiduciaire d’urgence pour la stabilité et la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et des personnes déplacées en Afrique. Il vise à accompagner les jeunes dans la création d’emplois générateurs de revenus. En novembre 2019, lors d’une visite à Dakar, Edouard Philippe, l’ancien Premier ministre français, avait annoncé qu’environ 2 milliards d’euros (environ 1310 milliards de F CFA) ont été distribués au Sénégal depuis 2007, des efforts dont il juge qu’ils doivent produire des résultats sur l’immigration irrégulière. La somme est issue de l’aide publique au développement.