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29 juin 2025
par l'éditorialiste de seneplus, Emmanuel Desfourneaux
L’ORACLE DES LIBÉRAUX, LA GUERRE AURA BIEN LIEU
EXCLUSIF SENEPLUS - L’affectation imprévue d’Antoine Félix Diome à la Place Washington est un affront de plus de Macky qui aime bien se payer la tête de son ancien parti. Le président suit les traces de son maître
Dans les étroites ruelles de Ngor, la porte d’une petite chambre ornée dans un style nostalgique d’un exil passé, s’entrouvrit ; discrètement, je m’y engouffrai. Assis sur son lit, un vieillard, métissé et crâne rasé, jeta les « cauris » politiques et d’une voix d’outre-tombe, les yeux rouges vifs comme un kola, me lança : la guerre des libéraux aura bien lieu !
Il y a plus d’un an, j’avais pronostiqué l’entrée au gouvernement d’Oumar Sarr. Rappelez-vous de mon édito et des suivants : « La face cachée des opposants sénégalais ». En réaction à mes « visions » politiques, j’avais eu droit à des quolibets, voire à des admonestations de personnalités politiques, électrisant en passant leur petite communauté de Facebook ! Mais voilà l’oracle ne se trompe jamais !
L’art divinatoire politique n’en reste pas moins ardu sous l’ère de Macky Sall tant l’opposition et les analystes compris ont toujours une guerre de retard. C’était vrai pour le parrainage, pour la suppression du poste de premier ministre. Ça l’est encore pour le nouveau gouvernement du 1er novembre. Macky Sall nous surprendra-t-il en désignant sur le modèle de la Guinée le PDS comme chef officiel de l’opposition ? Cela assurément troublerait les desseins tranquilles du Pastef.
Aujourd’hui, je souhaiterais décrypter la nomination d’Antoine Félix Diome au poste de ministre de l’Intérieur. J’ai craché son nom lors d’une séance de « cauris » politiques. Un coquillage au milieu de quatre autres formant un carré ! Bien installé, cela ne trompe pas, il n’est pas là par hasard ! Son arrivée laisse augurer des lendemains laborieux pour les retrouvailles au complet entre la famille libérale. Tout retournement est possible dans la vie tumultueuse de la politique sénégalaise, la porte de Macky Sall reste entrouverte à la famille Wade, mais plus les années passent et plus l’adage se confirme : « Ne remets pas au lendemain ce que tu peux faire le jour même ».
A travers l’affectation imprévue d’Antoine Félix Diome à la Place Washington, l’élimination de Karim Wade à la course présidentielle pour 2024 est déjà actée par Macky Sall. La sortie très amère de Moussa Taye sur la nomination de l’ancien agent judiciaire laisse craindre le même sort pour Khalifa Sall. Malgré la sortie du collectif des avocats de Karim Wade, le code électoral est sujet à de multiples interprétations juridico-politiques. Antoine Félix Diome veillera à l’application de celle dictée par son mentor politique, Macky Sall. Les contestations criardes sur la scène internationale n’y changeront rien.
Quelques observateurs ont estimé la présence d’Antoine Félix Diome en lien avec les caciques apéristes déchus, pour leur signifier que le destin funeste des deux K (Karim et Khalifa) ne leur ait pas exclusivement réservé. Aly Ngouille Ndiaye, Amadou Ba, Mouhamadou Makhtar Cissé et Mimi Touré sont avertis. Quoi qu’il en soit, l’ancien substitut du procureur spécial près la CREI n’est en rien une amabilité politique à l’endroit de Me Abdoulaye Wade et en particulier de Karim Wade. Les négociations (et les oracles les connaissent !) ne sont plus au point mort, elles sont mortes ni plus ni moins.
C’est un affront de plus de Macky Sall qui aime bien se payer la tête de son ancien parti : le PDS avait réclamé la tête d’Antoine Félix Diome pendant le procès de Karim Wade. Et revoilà Ponce Pilate et le souvenir du crucifiement à la tête d’un ministère stratégique ! Alors que Karim Wade, par ailleurs, avait montré, au tout début de la crise du Covid-19, une dignité et responsabilité républicaines inédites. Étant donné son discours d’union nationale et son don, il avait réussi à mettre ses ressentiments de côté. En retour, 6 mois après, Macky Sall agite le spectre de la CREI et de la guerre.
En réalité, Macky Sall ne croit plus en l’avenir du PDS. La finalité du président de la République est de porter un coup fatal à son ancien parti. Oumar Sarr et les caisses noires de la République sont appelés à dégarnir les rangs du PDS. C’est déjà en cours avec le permanent du PDS, Karamo Diame qui nargue ses anciens compagnons, photographié devant la nouvelle permanence du PDL/AS ! Pour le reste des effectifs, depuis 2012, le PDS est entré dans une psychose de la trahison, parfois justifiée, parfois excessive dès lors que celle-ci est provoquée.
Quant à Macky Sall, il s’est auto-proclamé le seul héritier de Me Abdoulaye Wade, et par conséquent chef de la famille libérale sénégalaise. Je l’avais déjà écrit avant les élections présidentielles de 2019 : la bataille de l’héritage, commencée en 2003, prendra fin en 2019 avec la victoire d’un des trois postulants entre Macky Sall, Idrissa Seck et Karim Wade.
Si les négociations entre Macky Sall et la famille Wade ont fait chou blanc, au-delà de l’intransigeance de Karim Wade sur la révision de son procès et le soutien en 2024, c’est avant tout au sujet de la reconnaissance de la suprématie de Macky Sall sur la famille libérale. Karim Wade, peut-être par complexe de supériorité, s’y est opposé et il lui en coûte son isolement.
Assiste-t-on à un tournant idéologique de Macky Sall par le resserrement autour de la famille libérale ? Le président sénégalais suit les traces de son maître : il est idéologue (reconstitue la famille libérale à son profit) et pragmatique en gardant ses anciens alliés socialistes et autres jusqu’à ce qu’il n’en ait plus besoin. Ses combinaisons politiques ont un seul objectif : réduire l’opposition à sa plus simple expression, et peut-être parier sur un match avec Ousmane Sonko perçu comme un « agitateur » et populiste.
Permettez-moi d’insister sur un point : dans le microcosme politique (partis politiques, etc.), le ralliement d’Idrissa Seck est assimilé à une trahison, mais sous un angle plus large (macrocosme), cela correspond, à mon avis, à un processus politique cohérent et engagé anciennement dans les états-majors politiques : la reconstitution de la famille libérale. C’est une allégeance politique au chef de la famille libérale, et peu importe ce qu’il veut en faire !
Pour le PDS, la tergiversation n’est plus de mise. Jusqu’alors, la stratégie de l’entre-deux (négociation-opposition) de la famille Wade a brouillé celle du PDS. Dorénavant, il y a deux options : soit la négociation donnant-donnant avec le président (c’est ce dernier qui a la clé de l’équation de Karim Wade ; donc il n’y a pas de trahison en l’espèce, il est juste question de sortir du piège tendu par Macky Sall), soit l’opposition radicale.
Je l’ai dit plus haut : aucune des parties n’est prête à céder malgré les bons offices de Me Abdoulaye Wade. Karim Wade doit dès lors revêtir les habits de chef de parti. Cela implique des qualités stratégiques, communicationnelles et un don de soi (qualités humaines). Durant cette année de prise de pouvoir au PDS, Karim Wade s’est trop concentré sur sa situation juridique. Il doit s’en détacher, il n’obtiendra pas la révision de son procès (la présence de Diome est expressive). Sa projection vers l’avenir et son ambition d’unir lui permettront de redonner de l’oxygène à un parti politique qui en est presque à saturation. Toute sa communication interne doit être revue au regard de son exil. Et puis son retour quoi qu’il lui en coûte : le peuple, comme la nature, a horreur du vide !
A défaut, le PDS s’enlisera dans les sables mouvants et ne formera pas un pôle libéral opposant et conquérant. Et de fait ne gagnera pas la dernière et peut-être l’ultime bataille de la famille libérale.
Le vieillard, métissé et crâne rasé, se leva et, d’un air grave, me dit : « le verdict du passé est toujours le verdict d'un oracle. Vous ne le comprendrez que si vous êtes les architectes de l'avenir, les connaisseurs du présent. »
La mort de mon jeune frère Amadou Diop, hospitalisé à l’hôpital Fann, m’a ouvert les yeux sur les inégalités criantes de notre société.Tous les sentiments qui naissent en moi tirent leurs sources des conditions miséreuses des masses
J’ai appris le sens de la dignité de la sagesse des paysans. Ils m’ont donné la force de vivre et de résister. Ce peuple, persécuté depuis des millénaires, souffre le martyre parce qu’il est toujours oublié et exclu. Ne comprenant pas sa condition miséreuse, il s’en remet le plus souvent à Dieu. Sans espoir, il vit et meurt dans la souffrance, se résignant dans la croyance que c’est le destin qui en décide ainsi. Au fait, tous les peuples dominés rencontrent cette conscience naïve qui les enfonce passivement dans la servitude. Quand je suis allé à l’école, j’ai compris les mécanismes matériels et formels par lesquels les puissants maintiennent nos peuples dans l’asservissement perpétuel.
Ensuite, je décidai d’œuvrer toute ma vie pour la libération de mon peuple. Je jugeai que le destin n’avait aucun rôle dans sa condition de souffrances : c’est l’homme qui asservit son prochain. Par conséquent, ce Peuple a besoin d’une prise de conscience de sa naïveté entretenue pour sortir de la longue nuit de la faim, de la maladie et de l’ignorance.
En vérité, il n’y a pas de processus révolutionnaire sans conscience critique. J’ai pris conscience de la souffrance humaine dans l’univers de mon adolescence. Dans mon enfance thiessoise, l’école primaire que je fréquentais dans le populeux quartier d’Aiglon portait le nom de Bilal.
Nos précepteurs nous apprenaient que Bilal, le fils de Rabah, était un esclave noir dont le propriétaire habitait La Mecque. Ils nous expliquaient ce que signifie l’expérience inhumaine de l’esclavage. Je découvrais l’injustice des hommes dans toute sa cruauté et sa bestialité. Plus tard, affranchi, Bilal deviendra le muezzin de la religion qui venait de naître dans l’Arabie désertique. Dès cette époque, il incarnait dans la religion musulmane toute la dignité de l’homme noir. De là est née ma vocation de porter la voix de ceux qui sont restés dans l’obscurité. Non, c’est plus qu’une vocation ! Je suis frappé par une sorte de fatalité : je suis condamné à l’engagement politique. Le 20 mai 2001, alors que j’étais étudiant en première année à l’Université, je découvris subitement la division de la société entre ceux qui peuvent se soigner et ceux qui ne peuvent pas se soigner.
La mort de mon jeune frère Amadou Diop, hospitalisé au centre Albert Royer de l’hôpital Fann, m’a ouvert les yeux sur les inégalités criantes de notre société. Ma mère révélât en larmes que son fils était mort parce qu’elle n’avait pas les moyens qu’on lui demandait pour l’envoyer en France. Ces larmes de ma très chère mère ont constitué aussi pour moi un grand moment d’éveil politique. Je sais aujourd’hui que des milliers de mères de famille pleurent tous les jours leurs enfants dans l’indifférence la plus totale.
Dans le fond, comment peut-il en être autrement si nos politiques laissent nos hôpitaux dans une décadence inhumaine tout en entretenant un marché de soins rattaché au privilège d’Etat ? Je suis né et j’ai grandi au milieu des souffrances populaires. Tous les sentiments qui naissent en moi tirent leurs sources des conditions miséreuses des masses souffrantes. Jamais une pensée ne m’a habité l’esprit qui n’ait son origine dans la situation de la communauté des victimes et des exclus. Je donnerais ma vie au service de ces pauvres, car j’ai l’audace de croire que les gens du Peuple doivent pouvoir assurer les trois repas quotidiens et éduquer leurs enfants dans la dignité.
La condition du Peuple d’en bas est le berceau de ma conscience politique. Depuis, je me suis juré de donner le meilleur de moi-même pour changer le sort des vies quotidiennes et ordinaires. Ainsi je suis devenu un insurgé contre l’ordre des inégalités, afin de faire entendre la voix des gens qui vivent dans la misère économique et sociale. En partageant les conditions de vie de la grande masse des anonymes, des exploités, des opprimés, des exclus et des pauvres, j’ai senti surgir en moi une grande lumière, comme un coup de force dans ma conscience. Ce sont eux qui constituent mon Peuple où qu’ils se situent. Depuis, un sacerdoce s’est logé dans mon cœur pour servir ceux-là qui sont restés dans l’obscurité. Je dois rappeler que je suis né au pays des paysans écrasés sous le fardeau de la vie. Je viens de ce Peuple qui a enduré et s’est endurci des souffrances longtemps contenues et ensevelies, qui aujourd’hui font éclater la terre. Je ne peux oublier la souffrance de ce monde abandonné pour me consacrer à une carrière exclusivement personnelle et égoïste.
En réalité, ce Peu - ple constitue ma vie, mon sang et ma dignité. Et pour cette raison, je me consumerais jusqu’au bout, comme une bougie, au service des gens ordinaires. J’ai une claire conscience de la mission historique de notre génération. C’est à nous de construire la cité future du travail et de la justice, de la dignité et de l’égalité. Notre action est écrite quelque part, pas dans un livre magique, mais dans la conscience de notre Nation depuis des générations. Nous devons conduire la révolution démocratique et ouvrir l’appétit de notre Peuple à la réalisation de l’impossible. Il nous faut un grand coup d’audace, car la vérité est que nous pouvons changer le destin des vies quotidiennes et ordinaires. Aujourd’hui plus que jamais, il existe dans le pays un désir ardent et profond de changement. Nous pouvons écrire ce qui n’a jamais été écrit : une révolution démocratique au service des pauvres et des exclus.
Le Sénégal vient du fond d’un fleuve qui a pour seule vocation d’accoucher une Nation. Notre histoire se confond avec celle de ce fleuve qui, depuis des millénaires, n’a cessé d’engendrer des mythes, des légendes, des civilisations, des Peuples, des empires, des révolutions, des héros, des martyrs, des humanistes et des saints. Je dois confesser que j’aime le Sénégal jusqu’à la dernière racine de son hameau le plus reculé. Ce bon et beau pays, source de paix, est le souffle de ma vie.
Dans cet espace national, j’habite nulle part et partout à la fois. Le Sénégal de ceux qui vivent dans l’obscurité est ma demeure. Et pour cette raison, je construirai ma maison dans le cœur des gens harassés de fatigue. Parce que, j’aime ce pays d’un amour très profond. Pour les jeunes et les femmes qui ont le courage et l’audace de croire que notre génération peut rendre possible ce qui a été jusqu’ici considéré comme impossible, le Sénégal est une terre de défi, d’espoir et de paix. C’est un honneur immense de me consacrer à ce sacerdoce.
En définitive, j’ai le Sénégal en feu dans la poitrine. Cette terre de mes ancêtres, je l’aime comme j’aime le visage de ma mère sous la lampe, à l’heure de la prière du soir. C’est pourquoi j’appelle à plein cœur toute la jeunesse de mon pays à un engagement politique au service exclusif des intérêts de notre peuple.
LE COVID-19 N’A PAS BRÛLÉ LES ATOUTS DU SÉNÉGAL
Les perspectives d’exploitation des hydrocarbures au Sénégal sont plus que positives, à en croire le rapport 2020 sur les perspectives de l’Energie en Afrique que la Chambre africaine de l’énergie
Le rapport que publie aujourd’hui la Chambre africaine de l’énergie (acronyme anglais Aec) souligne que le Sénégal et la Mauritanie, quoiqu’encore trop petits pour jouer dans la cour des grands producteurs, ont tous les atouts pour voir des retombées positives de leur gaz. Auquel vont s’ajouter, dans peu de temps, les barils de pétrole tirés du puits offshore de Sangomar profond, du côté sénégalais. Mais le plus important aussi est que les pays africains devraient se préparer à voir le niveau de demande en pétrole changer en fonction des exigences écologistes de certains consommateurs.
Les perspectives d’exploitation des hydrocarbures au Sénégal sont plus que positives, à en croire le rapport 2020 sur les perspectives de l’Energie en Afrique que la Chambre africaine de l’énergie (En anglais Aec), un cabinet basé en Afrique du Sud et dirigé par l’Equato-guinéen N.J. Ayuk, publie aujourd’hui dans le monde entier. Le document souligne que bien que n’étant pas prévu pour jouer dans la cour des grands avec les projections de sa production de gaz et de pétrole, le Sénégal, une fois que sa production de gaz et de pétrole aura démarré, pourrait être en capacité de bousculer des puissances africaines moyennes, de la dimension du Ghana, de la Côte d’Ivoire ou de la Guinée Equatoriale.
Si la pandémie de Covid-19 a un peu freiné les projections, la production de gaz est néanmoins prévue pour 2022 sur le site de Grand Tortue Ahmeyim, qui enjambe les frontières maritimes de la Mauritanie et du Sénégal, et qui est opéré par le britannique Bp. Les réserves prouvées de gaz sur ce bloc sont d’environ 2.5 mtpa. Mais la capacité du Sénégal est un peu plus importante. Pour le pétrole, les choses sont un peu plus lentes, mais n’en sont pas moins en bonne voie. Le rapport rappelle que Sangomar profond, co-exploité par Cairn et ses partenaires Wood - side et autres, a prévu d’entrer en service en 2022. Et le site devrait produire environ 100 mille barils de pétrole par jour. Ces perspectives sénégalaises dans le secteur des hydrocarbures ne sont pas une exception. Le rapport de la Chambre africaine pour l’énergie indique que même les deux plus gros producteurs d’hydrocarbures en Afrique de l’Ouest, le Ghana et le Nigeria, après avoir souffert des effets du Covid-19 comme d’autres gros producteurs également, sont certains de conserver leur leadership sur le marché, malgré une chute conséquente de leur production globale.
Le rapport d’African energy chamber est on ne peut plus exhaustif. Il s’ouvre avec l’analyse de l’environnement des affaires dans les pays africains producteurs et continue avec un regard pointu sur la production, les infrastructures et les besoins d’investir. Les perspectives d’avenir de la production africaine d’hydrocarbures doit également tenir compte du développement du sentiment écologiste dans le monde, et le combat acharné de beaucoup d’acteurs pour obtenir des combustibles peu productrices de carbone.
Le rapport de l’Aec souligne que la capacité des acteurs sur le continent africain à s’adapter à cette nouvelle donne, et anticiper sur les besoins, va fortement jouer sur le niveau de demande du pétrole africain dans le monde.
LES POLICIERS SE FONT RAPPELER A L’ORDRE VIVEMENT PAR LES MAGISTRATS
Les plaignants Adama Ndiaye, Latir Faye et Kabirou Mbodj ont traîné en justice Mamadou Moustapha Ndiaye, agent commercial de la société Transversal, pour rébellion et outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions.
Les policiers Adama ndiaye, Latir Faye et Kabirou Mbodj ont fait face au juge des flagrants délits de Dakar où ils étaient partie civile dans une affaire les opposant à Mamadou M Ndiaye. Les policiers poursuivent M. Ndiaye pour rébellion et outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions. Malheureusement pour eux, les magistrats leur ont remonté les bretelles pour avoir brutalisé, frappé et fracturé les deux côtes du prévenu. Le ministère public dit avoir du mal concernant les agissements des policiers. Finalement, le prévenu a été relaxé des fins de la poursuite sans peine ni dépens.
Les plaignants Adama Ndiaye, Latir Faye et Kabirou Mbodj ont traîné en justice Mamadou Moustapha Ndiaye, agent commercial de la société Transversal, pour rébellion et outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions. Le mis en cause qui nie tout en bloc explique qu’il a surpris les policiers en train de fouiller dans son sac.
En s’y opposant, il reçoit une gifle et se fait tabasser avec une matraque, lui occasionnant deux côtes fracturées. Les parties civiles réfutent cette thèse. Selon eux, ils ont agi en respectant les normes édictées par la loi. Leurs contestations ont suscité la foudre des magistrats qui les ont rappelés à l’ordre. Dans sa relation des faits, Adama Ndiaye indique que lors d’une patrouille, ils ont vu deux individus suspects à bord d’un véhicule. C’est ainsi qu’ils ont décidé de procéder à une fouille tout en leur signifiant qu’ils étaient de la police. « Mamadou Moustapha Ndiaye qui n’était pas sur les lieux les a trouvés sur place et a proféré des injures à leur endroit tout en s’opposant à la fouille de son sac. Raison pour laquelle on l’a arrêté mais il s’est rebellé. Je ne l’ai pas giflé», a contesté l’agent de police. Même son de cloche pour ses collègues. La présidente du tribunal leur a remonté les bretelles.
Selon le magistrat, un simple citoyen n’oserait jamais insulter un policier sans raison. « Ces genres d’actes doivent cesser dans ce pays ! Vous n’avez pas le droit d’opprimer les citoyens ! Mieux, vous êtes trois, donc il ne peut pas se rebeller sans que vous ne puissiez le maîtriser ! En tant que policiers, vous avez appris à maitriser les personnes», a tonné le magistrat. L’accesseur du juge, Dembélé, leur a demandé de brandir leurs cartes professionnelles. L’un d’entre eux a oublié d’apporter la sienne. «Vous n’avez pas le droit de venir au Tribunal sans brandir votre carte, même si vous avez l’habitude de fréquenter le temple de Thémis », dit-il.
Me Abdoul Daff leur a posé la question de savoir quel était le rôle d’un agent de police. « C’est d’assurer la sécurité des personnes et des biens », rétorquent les parties civiles. Et Me Daff de renchérir que cette mission est celle de la police en général. « Votre mission est de seconder un officier judiciaire de l’Etat dans l’exercice de ses fonctions. Cela veut dire que vous avez fait une infraction en faisant une patrouille», indique la robe noire. Le maître des poursuites souligne qu’il est mal à l’aise face à ce genre d’acte. Il a requis l’application de la loi. Prenant la parole, les conseils de la défense ont demandé la relaxe de Mamadou Moustapha Ndiaye avant de soutenir qu’il ne va pas s’en arrêter là.
Me Famara Mbengue, un des avocats de la défense, déclare qu’en tant qu’agents assermentés, ils sont tenus de dire la vérité. « Ils n’avaient pas le droit de fouiller son sac en se basant sur des suspicions. Certains agents ont des comportements déplorables et il est nécessaire que la police assainisse son secteur », dit-il. Son confrère, Me Abdoul Daff dira que son client est un citoyen modèle et extrêmement correct. Le peuple sénégalais doit savoir que ces trois agents ont agi dans l’illégalité. Ils se sont substitués à leur supérieur et ont agi en chef », tonne l’avocat qui révèle qu’il ne compte pas s’en arrêter là. Au finish, Le tribunal des flagrants délits de Dakar a renvoyé Mamadou Moustapha Ndiaye des fins de la poursuite sans peine ni dépens. Pour rappel, les faits se sont déroulés le 27 octobre 2020.
Mamadou Moustapha Ndiaye avait soutenu à la barre lors de sa première comparution que les policiers qui avaient procédé à son arrestation l’avaient brutalisé. Pis, dans leur furie, dit-il, les flics lui avaient même fracturé deux côtes. Pour prouver sa bonne foi, le prévenu avait versé dans le dossier un certificat médical attestant ses blessures. Selon toujours lui, ce jour-là, il effectuait une livraison à la gare de Bignona, située à la Zone de captage.
En regagnant le véhicule, il a aperçu des individus en train de fouiller son sac. Ainsi, à trois reprises, il leur a demandé les raisons pour lesquelles ils fouillaient dans ses affaires. Sur ces entrefaites, l’un d’eux lui a signifié qu’ils étaient des agents de Police. L’agent qui détenait son sac l’a giflé et les autres lui ont asséné des coups de matraque.
LE PARTI SOCIALISTE RECOLLE LES MORCEAUX
Après la sortie fracassante du ministre socialiste de l'Eau et de l'Assainissement appelant au renouvellement des instances du parti, Aminata Mbengue Ndiaye semble prêter une oreille attentive à Serigne Mbaye Thiam
Au lendemain de la formation du gouvernement, l'heure est au rassemblement des troupes chez les socialistes. Interpellée hier lors d'une rencontre avec les cadres du parti, Aminata Mbengue ndiaye a annoncé la reprise des activités dans les prochains jours avec comme ambition première la reconquête des bases traditionnelles du parti socialiste.
Le parti socialiste souhaite renaître de ses cendres. Après la sortie fracassante du ministre socialiste de l'Eau et de l'Assainissement appelant au renouvellement des instances du parti, Aminata Mbengue Ndiaye semble prêter une oreille attentive à Serigne Mbaye Thiam. Du moins, c'est ce qu'a laissé entendre Alpla Baïla Guèye coordonnateur de vision socialiste et coordonnateur des cadres de Benno Bokk yaakaar. « Dans quelque temps, vous verrez que le Parti socialiste sera encore en marche vers la conquête de nos bases traditionnelles », a-til laissé entendre à la sortie de leur rencontre avec la secrétaire général du parti, Aminata Mbengue Ndiaye.
Une rencontre qui, selon le coordonnateur, a porté sur l’avenir du Parti socialiste ainsi que les perspectives qui s’offrent à nous, dira-t-il. Même si elle a rappelé leur ancrage dans Benno Bokk Yaakaar, la Secrétaire générale par intérim de la formation verte a tout de même reconnu la nécessité de revoir leur position. Elle a, en outre, invité les troupes à se concentrer sur l'essence du Parti socialiste à savoir l’unité.
De l'avis de Baila Guèye, le parti de feu Tanor Dieng s'achemine vers une construction et une dynamique collective et cela intègre toutes les forces politiques du parti. Mieux, dira le coordonnateur de Vision socialiste, en plus de la conquête des instances de base, le Parti socialiste va procéder à la vente des cartes et au renouvellement des instances de base. Par ailleurs, évoquant le cas Serigne Mbaye Thiam, il ajoute que les discussions menées avec la remplaçante de Tanor Dieng au Haut conseil des collectivités territoriales n’a « pas laissé transparaître une quelconque distanciation ou animosité».
Au contraire, poursuit-il, Aminata Mbengue Ndiaye a affirmé sa disponibilité à organiser le renouvellement. Néanmoins, les partisans de Serigne Mbaye Thiam devront prendre leur mal en patience. «Il ne faut pas escamoter les différentes étapes parce que les renouvellements sont une procédure encadrée par les textes du parti », a rapporté Alpha Baila Guèye devant la presse, ajoutant qu’Aminata Mbengue Ndiaye a clairement indiqué qu'elle est disposée à organiser le renouvellement mais qu’elle n’a aucune contrainte à accélérer le processus.
Visiblement, les socialistes masquent encore le’ malaise né de la sortie de Serigne Mbaye Thiam appelant au renouvellement des instances du Ps. Une sortie qui a été accueillie par une volée de bois vert d’autant plus que les partisans de la Présidente du Hcct ont flétri le ministre de l’Eau l’accusant de vouloir éjecter Aminata Mbengue Ndiaye pour reprendre les rênes du Ps. Quoi qu’il soit, le Ps risque de connaître de nouveaux remous. En atteste le dernier communiqué du Ps soulignant que Aminata Mbengue Ndiaye a bien été consultée pour désigner les deux représentants du Ps dans le Gouvernement.
SEN EAU VIVEMENT DÉCRIÉE
Arborant des brassards rouges, les habitants de Scat Urbam ont exprimé hier leur ras-le-bol. Ce, suite à une pénurie d’eau à laquelle ils sont confrontés depuis presque depuis des mois
Les habitants de Scat Urbam sont très remontés contre la société Sen eau. Raison pour laquelle ils ont organisé hier une marche pour dénoncer la pénurie d’eau dans leur quartier. une situation, selon eux, qu’ils vivent depuis presque des mois. A cet effet, ils interpellent les autorités de ladite société pour qu’elle apporte des informations sur l’origine de ce fléau.
Arborant des brassards rouges, les habitants de Scat Urbam ont exprimé hier leur ras-le-bol. Ce, suite à une pénurie d’eau à laquelle ils sont confrontés depuis presque depuis des mois. A en croire Ass Sow, résident de la localité, par ailleurs porte-parole du jour, depuis presque 3 ans, le liquide vital ne coule plus des robinets dans la journée. Selon lui, ils sont obligés de veiller toute la nuit pour avoir de l’eau.
Pis, se désole-t-il, aucune information n’a été donnée par la société Sen Eau pour que l’on sache les véritables raisons de ce fléau qui perdure. » « Au moins si on avait une information, on saurait quoi faire mais malheureusement, aucun habitant ne connaît les raisons de cette pénurie ainsi que les délais pour un retour à la normale», tonne amèrement le porte-parole du jour. Il déplore en outre le fait qu’aucun dispositif d’approvisionnement n’ait été mis en place pour soulager la population. Raison pour laquelle, signale-t-il, en cette période de chaleur, ces citadins sont obligés de recourir aux services des charretiers et autres prestataires circonstanciels. «Nous achetons des barils d’eau dont l'unité peut coûter jusqu'à 1500 F CFA », fait-il savoir.
Pire, ajoute-t-il, les factures sont salées. Face à cette situation qu’ils jugent insupportable, les habitants de la localité exigent à la société de Sen Eau de trouver des solutions durables pour mettre un terme à cette pénurie d’eau qui hante leur sommeil, surtout, dit-il, dans ce contexte de pandémie et de rentrée des classes.
SEN EAU AVOUE SON IMPUISSANCE : «IL EST QUASI IMPOSSIBLE D'ALIMENTER L'ENSEMBLE DES LOCALITES PENDANT 24H, SANS INTERRUPTION»
Joint par «l’As», le Directeur Territorial de Dakar de Seneau, Ibra Fall Wadji, confirme les perturbations liées à l’alimentation en eau de la ville de Dakar.
« Nous enregistrons ces derniers jours des perturbations sur l'alimentation en eau de la ville de Dakar et particulièrement dans certaines zones déficitaires comme Diamalaye, Cité Djily Mbaye, la zone des Mamelles, Ouakam, Usine Niary Tally, Bene Tally, cité Bissap et Arafat-Scat Urbam», dit-il avant de reconnaître que la production d'eau dans la région de Dakar connaît aujourd'hui un réel déficit.
D’après lui, la demande en eau des populations dépasse largement le cumul de l’ensemble de leurs unités de production. «Cette situation fait qu'aujourd'hui, il est quasi impossible d'alimenter l'ensemble des localités pendant 24h, sans interruption, ainsi que certains quartiers qui se trouvent en situation défavorable de par leur position en bout de réseau ou en altitude », laisse entendre M. Wadji qui estime en outre que cette période de canicule augmente la forte demande et conduit donc à une aggravation du déficit, comme c’est le cas depuis environ un mois, dans certaines zones comme Arafat-Scat Urbam, se dédouane le Directeur Territorial de Dakar Ibra Fall Wadji
MALICK GAKOU FAIT DANS LE CLAIR-OBSCUR
Il n’a dit ni oui ni non. Ceux qui attendaient la réunion du bureau politique du Grand Parti lundi, pour voir l'ancien ministre donner une position claire, vont devoir garder leur mal en patience
La réunion du Bureau politique du Grand parti (Bp/Gp), tenue hier, n’a pas permis d’avoir une réponse claire sur les allégations selon lesquelles Malick Gakou seraient en négociation avec le président Maky Sall. Le communiqué produit à l’issue de la rencontre est dépourvu de propos de l’ancien ministre des Sports allant dans ce sens.
Il n’a dit ni oui ni non. Ceux qui attendaient la réunion du Bureau Politique du Grand Parti(BP/GP) hier pour voir Malick Gakou donner une position claire sur les accusations selon lesquelles il serait en négociation avec le Président Macky Sall, pour bénéficier d’un poste de nomination et rejoindre la mouvance présidentielle, vont devoir garder leur mal en patience.
Le communiqué envoyé à la presse à l’issue de la rencontre ne fait allusion en aucun moment d’un contact entre l’ancien ministre des Sports et le chef de l’Etat. Mieux, le document n’apporte pas le moindre démenti pour trancher le débat. Les quelques lignes qui font écho des propos tenus par Gakou lors de cette rencontre concernent l’éducation, l’économie et l’agenda du Grand Parti(GP). «Abordant le premier point de l’ordre du jour, le Bureau Politique a entendu une importante communication du Président Malick Gakou qui a souhaité aux élèves et enseignants du Sénégal une bonne année scolaire 2020/2021. Il a aussi évoqué la relance de notre économie nationale profondément éprouvée par la crise sanitaire consécutive à la pandémie à Coronavirus, COVID19, qui a impacté négativement notre taux de croissance qui est passé de 5,3%en 2019 à 1,1%en 2020 », renseigne le communiqué. « Il a insisté sur la nécessité, pour notre pays, de mettre en œuvre des stratégies devant lui permettre de retrouver le taux de croissance d’avant COVID mais qui devra être beaucoup plus inclusif. Pour ce faire, il urge de porter la qualité de la gouvernance politique et économique à un niveau qui renforcera les capacités de notre pays à répondre plus efficacement aux défis du développement durable centré autour du facteur humain.
Dans sa communication, le Président a rappelé au BP la reprise, à partir du 16 novembre 2020, de la tournée politique nationale du GP dans l’axe nord du pays avec des étapes dans les régions de Louga, Saint-Louis et Matam. Il a aussi informé que le premier congrès ordinaire du GP va se tenir dans le premier trimestre de l’année 2021».
UN BERGER DE 17 ANS LYNCHE A COUPS DE MACHETTES
C’est un secret de Polichinelle, généralement les rapports entre cultivateurs et éleveurs sont toujours tendus.
Samba Ka, un jeune berger de dix-sept ans, lutte contre la mort depuis vendredi passé. Le jeune homme a été pris à partie par des cultivateurs au quartier Thierno Kandji, dans la commune de Diourbel. Ces derniers s’étaient acharnés sur lui au motif qu’il a laissé ses bœufs détruire leurs récoltes. L’affaire a atterri devant le bureau du procureur.
C’est un secret de Polichinelle, généralement les rapports entre cultivateurs et éleveurs sont toujours tendus. Et l’incident qui s’est passé vendredi dernier en est une parfaite illustration. Il est seize heures au quartier Thierno Kandji de la commune de Diourbel, lorsque les sapeurs-pompiers et la police ont été alertés par des riverains dudit quartier après qu’une violente bagarre opposant des cultivateurs à des éleveurs a éclaté. Mais lorsque les soldats du feu ont été sur les lieux, ils ont découvert le corps du jeune berger Samba Ka, inanimé et ensanglanté près des champs d’arachides et de mil.
Selon des proches du jeune homme âgé de dix-sept ans, il aurait été pris à partie par les cultivateurs qui lui reprochaient d’avoir laissé ses bœufs détruire une bonne partie de leurs récoltes. D’après toujours les bergers, leur jeune parent qui était seul et n’étant armé que d’un bâton avec lequel il conduisait son troupeau, a été attaqué par un groupe de gens armé de machettes et de gourdins et qui ont voulu le tuer. Des accusations battues en brèche par l’autre camp selon qui c’est le jeune berger peulh qui s’en est pris à l’un d’eux avec une machette et que c’est dans la bagarre que son arme a été utilisée contre lui.
Transporté dans un premier temps à l’hôpital régional Heinrich Lübke de Diourbel où son état de santé se serait dégradé durant le weekend, le jeune Samba Ka a finalement été évacué à l’hôpital Matlaboul Fawzeiny de Touba.
Son pronostic vital est très engagé, selon des sources autorisées. Les proches du blessé qui ont décidé de porter l’affaire devant les tribunaux ont déjà commis un avocat. Lequel a déposé une plainte auprès du procureur de Diourbel. Mais pour l’instant, aucune arrestation n’a été faite.
CETTE MAIN TENDUE DE MACK A LA CLASSE POLITIQUE EST LE SYMPTÔME RASSURANT D’UN CLIMAT APAISÉ
La déclaration est de l’édile de la ville de Thiès et leader du mouvement citoyen « Fal Askann wi », Talla Sylla qui s’est toujours défini comme « n’étant ni le pouvoir ni l’opposition, mais l’autre position, à savoir la voie du peuple sénégalais
Cheikh CAMARA, correspondant permanent à Thiès |
Publication 10/11/2020
« S’il est vrai que le calendrier politique nous appelle régulièrement à endosser, en toute légitimité, nos couleurs et nos discours partisans, il est impératif, lorsque celui-ci nous en donne le répit, que nous sachions trouver un cadre de concorde qui permette d’œuvrer pour la communion nationale et le développement harmonieux de notre Sénégal ». La déclaration est du maire de la Ville de Thiès, Talla Sylla, selon qui « la démission et le renouvellement de l’équipe gouvernementale, survenus cette dernière semaine, participent de cet élan ».
L’édile de la ville de Thiès et leader du mouvement citoyen « Fal Askann wi », qui s’est toujours défini comme « n’étant ni le pouvoir ni l’opposition, mais l’autre position, à savoir la voie du peuple sénégalais, pense que ce remaniement ministériel « procède aussi et surtout de la volonté du président de la République de donner suite et corps à un dialogue national qu’il a initié et convoqué au lendemain de sa victoire éclatante à l’élection présidentielle de 2019 ». D’après Talla Sylla, « cette main tendue qui rencontre une adhésion si massive auprès de la classe politique nationale est le symptôme rassurant d’un climat politique et social apaisé ».Mieux, estime-t-il, « s’il n’est pas de moment inopportun pour asseoir, raffermir ou oser la concorde et l’ouverture, celui que nous observons arrive à point nommé ».
Aux yeux de l’ex-patron de la « Jeunesse pour l’Alternance », président d’honneur de l’Alliance Jëf Jël, qui avait renoncé à sa candidature à la présidentielle de 2019 pour soutenir celle du président Macky Sall, « il s’agit, en effet, d’économiser le temps perdu à quereller un agenda politique qui ne peut se résumer à débattre sur des échéances électorales non encore inscrites à l’ordre du jour mais aussi de faire taire une palabre inutile, faute de critiques pertinentes, pour espérer mettre tout le monde au travail et au service du peuple. Un peuple qui mérite mieux que des invectives et une violence verbale aux antipodes de nos valeurs et dégradantes pour le politique ». Talla Sylla a profité de l’occasion pour magnifier le « bilan des chantiers lancés et des réalisations obtenues depuis la mise en place du Plan Sénégal Emergent, qui a fini de convaincre l’opposition la plus rigide et les acteurs les plus sceptiques d’atteler leurs noms au char victorieux d’un chef d’état clairvoyant, dynamique et visionnaire ».
A en croire le maire de la Ville de Thiès, « c’est sous cet éclairage bénéfique qu’il convient de lire les changements opérés par le président de la République et non sous le prisme déformant et clivant de la transhumance ou du parjure d’une opposition, certes, piégée par un débat politique qu’elle n’a pas su policer et enrichir et qui l’a souvent poussée à prêter le serment excessif et dérisoire de ne jamais s’associer à l’œuvre de développement du Sénégal sous le magistère du Président Macky Sall ». D’où la nécessité, selon Talla Sylla, « pour les uns et les autres, une fois les commentaires et supputations consommés, de démontrer, en mode ‘’fast track’’, l’intérêt et les avantages de l’élargissement du champ gouvernemental à toutes les forces vives, pour la consolidation de la paix sociale et le développement économique du pays ».
Le leader de « Fal Askann Wi », qui a combattu farouchement le président Abdou Diouf à l’époque, sous l’aile protectrice de Me Abdoulaye Wade, avant de devenir député, pour ensuite démissionner de son poste de vice-président à l’Assemblée nationale, pense que « le contexte politique sousrégional tendu ainsi que le contexte économique morose d’un monde paralysé par la pandémie, nous y invitent ».
A en croire Talla Sylla, « c’est le sens du renouvellement et du renforcement d’un soutien que nous avons manifesté, à une époque où des alliés d’aujourd’hui nous accusaient de pactiser avec l’ennemi, et que nous renouvelons sans réserve et sans conditions surtout parce que nous avons absolument confiance en la sagesse subtile du chef de l’état ».
Maintenant, tranquillise l’édile de la Ville de Thiès, « il s’agit pour nous de tracer la voie qui nous éloigne des invectives, la voie qui va focaliser nos efforts sur les problèmes à résoudre et sur les potentiels à développer ».
IDRISSA SECK MANQUE D’ELEGANCE ET N’A AUCUN RESPECT DE LA PAROLE DONNEE
Le ralliement du leader de Rewmi oblige le professeur de droit et leader du Mouvement citoyen convergence des acteurs pour la défense des valeurs républicaines CAR LENEEN, Amsatou Sow Sidibé, à sortir l’artillerie lourde
La matérialisation de la menace du président de la République Macky Sall de « réduire l’opposition à sa plus simple expression » continue de prendre corps avec la migration de certains acteurs politiques de l’opposition vers la mouvance présidentielle. Ce ralliement sans vergogne oblige le professeur de droit et leader du Mouvement citoyen convergence des acteurs pour la défense des valeurs républicaines CAR LENEEN, Amsatou Sow Sidibé, à sortir l’artillerie. « Il faut moraliser la scène politique, c’est très moche ce que font les hommes politiques. La parole donnée n’a plus de sens et c’est désolant », dit-elle.
« Idrissa Seck manque d’élégance, il n’a aucun respect pour la parole donnée. Il est temps de moraliser la scène politique. Quand il avait senti le besoin, il nous avait contactés. Mais après l’élection présidentielle, nous n’avions aucune nouvelle de lui. Et pourtant, nous étions alliés. Il était plus catholique de rédiger ou de nous informer de la fin de notre collaboration », fustige Mme Amsatou Sow Sidibé, invitée de l’émission politique sur Walf tv, ce lundi 9 novembre 2020. L’universitaire ne cache pas sa déception face à la migration vers le pouvoir de certains leaders de l’opposition. Pour elle, cette vague migratoire qui secoue l’opposition procède de l’indignité. « Le président de la République n’a pas le droit d’affaiblir les rangs de l’opposition car, pour qu’une démocratie soit vivante, il faut qu’il y ait une forte opposition », professe-t-elle.
L’universitaire va plus loin en soutenant que les hommes politiques doivent revoir leurs copies. Après le départ d’Idrissa Seck qui a hérité de la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE), ça a été en effet le tour de Boubacar Camara qui a été reçu en audience par Macky Sall. Boubacar Camara qui, dans un passé très récent, était dans la coalition de Ousmane Sonko et avait dénoncé les limites du régime avec des mots très durs.
Selon la première dame universitaire agrégée en droit privé en Afrique de l’Ouest, la politique est une activité noble. Par conséquent, ce qu’elle constate ces dernières heures sur la scène politique n’est nullement une bonne leçon pour les générations futures. En ce qui concerne le troisième mandat, l’universitaire pense qu’il faut récrire la Constitution car elle n’est pas du tout claire. Ou bien insérer des dispositifs transitoires clairs.
A en croire l’éminent professeur de droit, pour la mémoire de ces honnêtes citoyens qui ont donné de leur vie pour un idéal et au nom de la démocratie, le président Macky Sall ne doit pas accepter un troisième mandat. « Nous sommes des Africains. La démocratie doit être en phase avec nos réalités socio-culturelles. La parole a un sens symbolique chez nous. Les hommes politiques n’ont pas le droit de manipuler le peuple, ils doivent cesser de jouer. La politique n’est pas un jeu de dames, les préoccupations et les aspirations du peuple doivent être tenues en compte », estime l’opposante.
Pr Amsatou Sow Sidibé soutient que le président Macky Sall n’accorde pas d’importance aux femmes intellectuelles mais également aux femmes politiques. Elle fonde son opinion sur le fait que sur trente-trois ministres et quatre secrétaires, il n y a que huit femmes dans le gouvernement formé le jour de la Toussaint. Toutes choses qui font dire au leader du parti mouvement Citoyen convergence des acteurs pour la défense des valeurs républicaines que Macky Sall a raté le coche.