LES POLICIERS SE FONT RAPPELER A L’ORDRE VIVEMENT PAR LES MAGISTRATS
Les plaignants Adama Ndiaye, Latir Faye et Kabirou Mbodj ont traîné en justice Mamadou Moustapha Ndiaye, agent commercial de la société Transversal, pour rébellion et outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions.

Les policiers Adama ndiaye, Latir Faye et Kabirou Mbodj ont fait face au juge des flagrants délits de Dakar où ils étaient partie civile dans une affaire les opposant à Mamadou M Ndiaye. Les policiers poursuivent M. Ndiaye pour rébellion et outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions. Malheureusement pour eux, les magistrats leur ont remonté les bretelles pour avoir brutalisé, frappé et fracturé les deux côtes du prévenu. Le ministère public dit avoir du mal concernant les agissements des policiers. Finalement, le prévenu a été relaxé des fins de la poursuite sans peine ni dépens.
Les plaignants Adama Ndiaye, Latir Faye et Kabirou Mbodj ont traîné en justice Mamadou Moustapha Ndiaye, agent commercial de la société Transversal, pour rébellion et outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions. Le mis en cause qui nie tout en bloc explique qu’il a surpris les policiers en train de fouiller dans son sac.
En s’y opposant, il reçoit une gifle et se fait tabasser avec une matraque, lui occasionnant deux côtes fracturées. Les parties civiles réfutent cette thèse. Selon eux, ils ont agi en respectant les normes édictées par la loi. Leurs contestations ont suscité la foudre des magistrats qui les ont rappelés à l’ordre. Dans sa relation des faits, Adama Ndiaye indique que lors d’une patrouille, ils ont vu deux individus suspects à bord d’un véhicule. C’est ainsi qu’ils ont décidé de procéder à une fouille tout en leur signifiant qu’ils étaient de la police. « Mamadou Moustapha Ndiaye qui n’était pas sur les lieux les a trouvés sur place et a proféré des injures à leur endroit tout en s’opposant à la fouille de son sac. Raison pour laquelle on l’a arrêté mais il s’est rebellé. Je ne l’ai pas giflé», a contesté l’agent de police. Même son de cloche pour ses collègues. La présidente du tribunal leur a remonté les bretelles.
Selon le magistrat, un simple citoyen n’oserait jamais insulter un policier sans raison. « Ces genres d’actes doivent cesser dans ce pays ! Vous n’avez pas le droit d’opprimer les citoyens ! Mieux, vous êtes trois, donc il ne peut pas se rebeller sans que vous ne puissiez le maîtriser ! En tant que policiers, vous avez appris à maitriser les personnes», a tonné le magistrat. L’accesseur du juge, Dembélé, leur a demandé de brandir leurs cartes professionnelles. L’un d’entre eux a oublié d’apporter la sienne. «Vous n’avez pas le droit de venir au Tribunal sans brandir votre carte, même si vous avez l’habitude de fréquenter le temple de Thémis », dit-il.
Me Abdoul Daff leur a posé la question de savoir quel était le rôle d’un agent de police. « C’est d’assurer la sécurité des personnes et des biens », rétorquent les parties civiles. Et Me Daff de renchérir que cette mission est celle de la police en général. « Votre mission est de seconder un officier judiciaire de l’Etat dans l’exercice de ses fonctions. Cela veut dire que vous avez fait une infraction en faisant une patrouille», indique la robe noire. Le maître des poursuites souligne qu’il est mal à l’aise face à ce genre d’acte. Il a requis l’application de la loi. Prenant la parole, les conseils de la défense ont demandé la relaxe de Mamadou Moustapha Ndiaye avant de soutenir qu’il ne va pas s’en arrêter là.
Me Famara Mbengue, un des avocats de la défense, déclare qu’en tant qu’agents assermentés, ils sont tenus de dire la vérité. « Ils n’avaient pas le droit de fouiller son sac en se basant sur des suspicions. Certains agents ont des comportements déplorables et il est nécessaire que la police assainisse son secteur », dit-il. Son confrère, Me Abdoul Daff dira que son client est un citoyen modèle et extrêmement correct. Le peuple sénégalais doit savoir que ces trois agents ont agi dans l’illégalité. Ils se sont substitués à leur supérieur et ont agi en chef », tonne l’avocat qui révèle qu’il ne compte pas s’en arrêter là. Au finish, Le tribunal des flagrants délits de Dakar a renvoyé Mamadou Moustapha Ndiaye des fins de la poursuite sans peine ni dépens. Pour rappel, les faits se sont déroulés le 27 octobre 2020.
Mamadou Moustapha Ndiaye avait soutenu à la barre lors de sa première comparution que les policiers qui avaient procédé à son arrestation l’avaient brutalisé. Pis, dans leur furie, dit-il, les flics lui avaient même fracturé deux côtes. Pour prouver sa bonne foi, le prévenu avait versé dans le dossier un certificat médical attestant ses blessures. Selon toujours lui, ce jour-là, il effectuait une livraison à la gare de Bignona, située à la Zone de captage.
En regagnant le véhicule, il a aperçu des individus en train de fouiller son sac. Ainsi, à trois reprises, il leur a demandé les raisons pour lesquelles ils fouillaient dans ses affaires. Sur ces entrefaites, l’un d’eux lui a signifié qu’ils étaient des agents de Police. L’agent qui détenait son sac l’a giflé et les autres lui ont asséné des coups de matraque.