Tournée de l’Observateur des Lieux de Privation de Liberté
L’Observateur national des Lieux de Privation de Liberté poursuit ses visites des prisons, ainsi que la formation et sensibilisation des agents d’exécution de la loi, sur la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou dégradants. Josette Marceline Lopez Ndiaye et son équipe seront successivement dans les régions de Tambacounda, du 16 au 20 novembre, et de Ziguinchor du 23 au 27 du même mois. Le programme de l’Observateur national consistera à visiter les prisons pour s’enquérir des conditions de détention dans le contexte de la pandémie de Covid-19, tenir des ateliers de formation à l’intention des agents d’exécution de la loi sur la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou dégradants, et faire des émissions radio interactives sur le mécanisme national de prévention de la torture. L’Observateur contribue, en particulier dans ce contexte de la pandémie de Covid-19, à une meilleure prévention de la torture et autres mauvais traitements.
Le groupe scolaire Dior traîné en justice
Le bras de fer se poursuit entre les parents d'élèves du groupe scolaire Dior et la direction de l’école qui exige le paiement de trois mois ‘’d’arriérés’’. Le collectif des parents d’élèves demande l’arbitrage de la justice. Hier, les parents d’élèves ont déversé leur colère sur la directrice de l’école. Ainsi, ils portent à l'attention des autorités académiques et de l'opinion publique qu'ils se sont déplacés hier, jour de la rentrée scolaire, pour s'acquitter des modalités administratives et financières liées à l'inscription de leurs enfants pour l'année scolaire 2020-2021. Mais la direction de l'établissement a refusé toute inscription aux élèves dont les parents ne s'engagent pas à payer les frais de scolarité des mois d'avril, mai et juin 2020. Pourtant, le groupe scolaire n'a fourni aucun service aux enfants pendant ces mois cités. Le collectif refuse l’arnaque. Il a saisi la justice pour faire valoir le droit de leurs enfants à l'éducation. Un huissier de justice a été commis pour constater le refus de l’école de recevoir les inscriptions des enfants. Le collectif a aussi commis un avocat qui s'occupe du dossier. Ces parents d’élèves qui dénoncent le mutisme des autorités académiques comptent sur l'arbitrage de la justice pour permettre aux enfants de démarrer l'année scolaire en toute tranquillité.
9 nouveaux cas de covid-19
Le ministère de la Santé et de l'Action Sociale a enregistré hier 9 nouveaux cas positifs au coronavirus sur 713 tests réalisés, soit un taux de positivité de 1,26%. Il s’agit d’un cas contact et de 8 cas issus de la transmission communautaire répartis entre Diamniadio 01 cas, Liberté-6 01 cas, Mbao 01 cas, Mbour 01 cas, Mermoz 01 cas, Podor 01 cas, Saint-Louis 01 cas et Thiès 01 cas. Aucun patient hospitalisé n’a été déclaré guéri et aucun décès n’a été noté. Cependant, 02 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. A la date d’hier, 15 744 cas ont été déclarés positifs dont 15 386 guéris, 326 décédés, et 31 sous traitement.
La Pneumonie, 1ère cause de mortalité infantile
A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré hier la Journée mondiale de la pneumonie qui est une infection respiratoire aiguë affectant les poumons. Le thème de cette année est : «Combattre la Pneumonie, Sauver des vies». Selon le ministère de la Santé, la pneumonie tue chaque année plus que le Sida, le paludisme et la rougeole réunis. D’après les statistiques, elle est actuellement la première cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. Raison pour laquelle les autorités sanitaires comptent renforcer le plaidoyer et la communication à tous les niveaux. Car le constat est que près d’un tiers des enfants présentant des signes de cette maladie ne sont pas amenés en consultation à temps pour recevoir le traitement dont ils ont besoin. Toutefois, la prévention de la maladie est possible grâce à la vaccination, un état nutritionnel satisfaisant, le respect des gestes barrières et une amélioration des facteurs environnementaux. C’est pourquoi il est conseillé de protéger l’enfant par l’allaitement au sein exclusif, l’alimentation complémentaire adéquate, le lavage des mains et la réduction de la pollution de l’air intérieur. La journée a été marquée par la réception de matériel et de médicaments.
Serigne Mbaye Sy chez Al Maktoum
Le Khalife Général des Tidianes Serigne Babacar Sy Mansour a conduit une forte délégation hier chez Serigne CheikhTidiane Sy Al Maktoum à Fann Résidence, pour présenter ses condoléances à la famille à la suite du rappel à Dieu de Sokhna Aïda Dème. Le guide religieux a été accueilli par les membres de la famille Sy dont Serigne Mansour Sy Djamil, Serigne Mame Malick Sy Al Maktoum, Serigne Habib Sy Mansour, Serigne Cheikh Oumar Sy Djamil, Serigne Abdou Sy Al Maktoum, Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Amine, Serigne Pape Youssoupha Diop, Serigne Pape Cissé, entre autres et en présence d’El Hadj Mansour Mbaye. Des témoignages émouvants sur la défunte ont également été prononcés par les différents orateurs y compris le Khalife lui-même qui connaissait parfaitement son père Ndioba Dème. La famille de la défunte s'est réjouie de cette visite hautement symbolique qui vient apporter une brique de plus dans la consolidation des liens qui unissent la Hadara Malikiya.
Aminata Mbengue Ndiaye consulte
Poursuite des rencontres de Madame A. Mbengue Ndiaye. La Secrétaire générale du Parti socialiste poursuit ses rencontres de remobilisation de ses troupes en vue d’achever le processus de renouvellement des instances avant de passer au congrès tant attendu pour l’élection du leader du parti. Après la fédération des femmes, Aminata Mbengue Ndiaye a rencontré hier l'organisation des travailleurs socialistes. Les échanges ont porté sur la vie de l'organisation et sur ce que celle-ci peut apporter au parti.
Le procès Imam Ka
Le palais de justice a refusé du monde hier, lors du procès de l’imam Gueladio Ka. Des sympathisants de l’imam ont fait le déplacement pour le soutenir. Un important dispositif sécuritaire allant de la gare urbaine Lat-Dior au Tribunal a été mis en place. Finalement, le procès a été renvoyé au 26 novembre pour plaidoirie. Le mis en cause est poursuivi par un collectif de chrétiens qui l’accuse d’avoir tenu, lors d’une conférence publique à l’île de Gorée, des «propos offensants» contre la communauté chrétienne. Les faits remontent au samedi 08 septembre 2018.
Accords de pêche
Le Parlement Européen a, à travers son site internet, mis en ligne hier, un document qui donne les détails du projet d’un nouvel accord de pêche entre le Sénégal et l’Union Européenne. Précisant que les navires de pêche de l’Union se limitent à des zones de pêche en haute mer pour réduire au maximum les interactions avec le secteur de la pêche artisanale sénégalais, sans compromettre son existence. Le document indique que le nouveau protocole couvre une période de cinq ans et prévoit des possibilités de pêche pour les navires de l’Union (vingt-huit thoniers senneurs congélateurs, dix canneurs, cinq palangriers et deux chalutiers) correspondant à un tonnage de référence de 10 000 tonnes de thon par an et à un volume autorisé de captures de merlu noir de 1 750 tonnes par an. En contrepartie, le Sénégal va recevoir, selon les informations données par le Parlement Européen une contrepartie financière de «3 050 750 EUR (annuels répartis entre les postes suivants : 800 000 EUR annuels pour l’accès aux ressources, 900 000 EUR annuels pour la mise en œuvre de la politique sectorielle et 1 350 750EURannuels correspondant au montant estimé des redevances appropriées payées par les armateurs». Seulement, il s’agit pour le moment d’une proposition.
Après Att, Jerry Rawlings décédé
Sales temps pour les anciens chefs d’Etat. Après l’ancien président malien Att, le charismatique Jerry Rawlings qui a dirigé le Ghana pendant deux décennies, de 1981 à 2001, est décédé hier dans la matinée dans un hôpital d’Accra. Très respecté à l’international, Jerry Rawlings a marqué l’histoire du Ghana de manière paradoxale. Il est arrivé au pouvoir grâce à un coup d’État, mais M. Rawlings est également celui qui a rétabli les libertés démocratiques au Ghana et en a fait le bon élève de l’Afrique de l’Ouest. Fils d'un père écossais et d'une mère ghanéenne, Jerry Rawlings devient pilote de chasse et s’intéresse vite à la politique, d’après Rfi. En 1979, il organise le coup d’État qui renverse le régime de Fred Akuffo et cède le pouvoir au gouvernement civil du président Limann. Mécontent de la gestion de Limann, qu’il juge corrompu, Jerry Rawlings le renverse lui aussi en 1981 et prend à son tour les rênes du Ghana. Très vite, l’ancien putschiste se convertit à la démocratie et au libéralisme économique, conformément aux souhaits du FMI. En 1992, une nouvelle Constitution est adoptée, la IVe République est proclamée et Rawlings est, cette fois, démocratiquement élu. Le multipartisme est rétabli, de même que la liberté de la presse. Rawlings est réélu en 1996. La Constitution lui interdisant de se représenter une troisième fois, il fait une sortie pacifique et volontaire de la scène politique lors de l’élection en décembre 2000.
Le contrat révèle un « grand déséquilibre entre le montant de la subvention publique et le montant du financement privé» au bénéfice du titulaire de la concession, SECAA. SA (dont le capital est détenu par EIFFAGE SA)
Sur l’initiative du Collectif citoyen des usagers de l’autoroute à péage (Ccuap), un groupe de recherche, composé de sociologues, de géographes environnementalistes, d’un juriste, entre autres, a produit un rapport suite à une étude menée sur l’exploitation de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio-Aibd. Ledit rapport rendu public, jeudi, a révélé des impacts au niveau des usagers et des communes riveraines.
Dans ce document de 13 pages, il est relevé que les conséquences notées en matière de gestion environnementale sont les résultats d’une mauvaise planification urbaine. «Au Sénégal, l’urbanisme a été un urbanisme de rattrapage qui s’est contenté de corriger les dysfonctionnements, ceci malgré l’existence depuis la période coloniale, de plans directeurs d’urbanisme et de plans d’aménagement qui organisent l’affectation des sols», ont, d’emblée, noté Elimane Haby Kane et ses collègues. Qui pensent, dans la foulée, que la planification urbaine de ce projet -qui a fait déplacé plus de 41.000 personnes-, doit «s’émanciper des pesanteurs sociales et politiques qui veulent qu’à un problème structurel (le déficit de parcelles à bâtir et de logements), on réponde par des actions à courte vue».
A les en croire, l’urbanisme d’aujourd’hui doit être d’abord courageux socialement et politiquement, réaliste, mais aussi ambitieux et «en adéquation» avec les textes et les principes fondamentaux.
«Sur le plan socio-économique, relève le rapport, le paradoxe de cette infrastructure est de permettre la facilitation de la mobilité en réduisant les distances mais de provoquer un délitement des liens sociaux entre parents, proches amis et voisins des zones traversées par l’autoroute à péage».
Recommandations
Du point de vue financier, ces experts font constater que le contrat révèle un « grand déséquilibre entre le montant de la subvention publique et le montant du financement privé» au bénéfice du titulaire de la concession, SECAA. SA (dont le capital est détenu par EIFFAGE SA).
«Sur un coût d´investissement de 138 milliards, la subvention de l´Etat s´élève à 77,6 milliards. L´apport de Eiffage en financement privé n´est que de 61 milliards de FCA », lit-on dans ce document, qui précise qu’« Eiffage n´a investi que 20,8 milliards de FCFA en fonds propres, le reste de sa contribution financière étant pris en charge par les partenaires privés, notamment les banques. En plus de ce reversement, l´Etat apporte un concours financier sous forme de subvention d´investissement (77 673 025 000 FCFA) qui est sujet à des pénalités en cas de retard dans la mise à disposition des fonds (10% et 15%)».
Ces spécialistes ont, toutefois, émis dans leur rapport, un certain nombre de recommandations. Ainsi, ils appellent à «multiplier» les passerelles d’entrée et de sortie de l’autoroute à péage, à construire des canaux d’évacuation des eaux pluviaux dans les quartiers riverains, à achever le mur de clôture de l’ouvrage, à identifier et trouver des solutions sur les axes non fluides, notamment la réduction des gares de paiement.
Ils ont, également, invité l’entreprise française à «réduire les tarifs de péage, surtout dans les parties les plus fréquentées, (à) poursuivre et accélérer les travaux d’éclairage de l’autoroute», entre autres recommandations sur notamment la gestion environnementale.
par Amadou Tidiane Wone
DÉMISSION DE L’ORDRE DE LA LÉGION D’HONNEUR FRANÇAISE
EXCLUSIF SENEPLUS - Aujourd’hui, je ne me sens pas honoré de partager le même ordre que Samuel Paty pour des raisons profondes et sacrées. Emmanuel Macron, vous avez cherché à transformer les outranciers en héros
Contexte. Un journal presque confidentiel, Charlie hebdo ex Hara-kiri, a fait de la provocation son style et de l'outrance son gagne-pain. Tant que ces dérives restaient confinées dans l'espace hexagonal, ou le cercle limité de la francophonie, l'on aurait pu ne pas s'y intéresser outre mesure. En effet : « avant janvier 2015, Charlie Hebdo sortait tout juste d'une période financièrement difficile. Avec un tirage de 60 000 exemplaires et moins de 30 000 ventes par semaine (dont environ un tiers sur abonnement)…» Source Le Point
Ainsi donc, ce canard boiteux de la presse de caniveau cherchait désespérément le moyen de se sortir du trou dans lequel l’indifférence publique l'avait confiné. Quoi de mieux, pour faire parler de soi, que de s'attaquer à une célébrité, se sont dit les promoteurs de ce torchon. Et qui est plus célèbre que le Prophète de l’Islam ? Plagiant, sans honte, le précurseur danois en ignominie, la rédaction de Charlie Hebdo publie, à la Une, un dessin qui masque à peine l’indigence mentale de son auteur. Avec un seul objectif subliminal : créer le buzz afin d'augmenter leurs ventes et sauver leur journal de la faillite. Jusqu'ici rien de glorieux. Ni de héroïque. Rien que du pilotage, à courte vue, d'une rédaction qui tente de sauver son organe du naufrage.
Il se trouve que Charlie Hebdo n'avait pas pris la pleine mesure de l'outrage, ni de ses conséquences telluriques, sur près de deux milliards de croyants dont le Prophète Mouhammad (PSL) est le leader, la référence, la boussole. Cet homme exceptionnel est à la tête d'une communauté humaine multiraciale, enjambant frontières administratives et étatiques, toutes conditions sociales confondues, depuis 14 siècles ! Qui dit mieux ? Le Coran, dont il est le transmetteur, est le livre au plus fort tirage de tous les temps : plus de 3 milliards d’exemplaires, vendus ou offerts, en circulation permanente ! Rien à voir avec les plus forts tirages de Charlie Hebdo au pic de la polémique. Plutôt de la bulle médiatique, malencontreusement entretenue par quelques marginaux de la classe politique et intellectuelle française. Au mépris de toutes les valeurs fondatrices de la civilisation de l’universel, entendue comme la confluence des différences qui exhaussent et expriment ce que l’homme est de meilleur. En effet, une ambiance délétère de stigmatisation de la communauté musulmane mondiale prend forme et pourrait donner naissance, si des esprits éclairés ne se manifestent, à une tragédie universelle aux conséquences incalculables.
Monsieur le président Emmanuel Macron,
Dans ce contexte périlleux, l'on se serait attendu, de la part du dirigeant de la France, à un certain sens de la mesure ou, tout au moins, à de la retenue. En plus d'une capacité de discernement qui apprécie correctement les risques géopolitiques et stratégiques d'une confrontation avec le monde musulman. Bien au contraire ! Et depuis la republication de dessins insultants et inadmissibles pour les musulmans, vous avez pris fait et cause pour la transgression. Vous avez cherché à transformer les outranciers en héros. Au mépris de la profondeur de la peine causée à des milliards de croyants. Les yeux rivés sur les enjeux de la politique intérieure française, notamment la récupération de l’électorat des extrêmes, vous procédez à une théâtralisation de la douleur compréhensible des familles des victimes, pour tenter d'en faire le ciment d'une légitimité populaire qui vous fait tant défaut. A l’excès. Les autorités danoises n’avaient pas emprunté ce chemin déraisonnable. Un chef d’Etat doit se tenir à équidistance des communautés qui composent la Nation qu’il dirige. Nul ne peut plus nier l'existence d'une composante musulmane de la nation française ! Héritage de l’histoire coloniale de la France, conversions de plus en plus nombreuses de citoyens français de souche. L’islam, en France, est une réalité en constante progression. N'en déplaise à ceux qui veulent réduire la France à leurs fantasmes d'un monde révolu qui a donné naissance à de nouvelles réalités humaines, démographiques et sociales.
Outre le fait qu'il est de plus en plus discutable de faire porter le chapeau systématiquement, à l’islam et aux musulmans pour tout attentat terroriste, il est temps de se demander pourquoi l’assassin de Samuel Paty a été tué au lieu d’être arrêté pour les besoins de l’enquête. C’était juste un adolescent armé d'un… couteau face à une brigade d'intervention de la police française. Des professionnels donc. Il n'est pas interdit de réfléchir non plus…
Au sujet de Samuel Paty, il serait judicieux de se demander s'il est légitime, dans une démocratie qui repose sur le triptyque : Liberté-Égalité-Fraternité, de demander à une partie des élèves de sa classe de sortir parce que le cours qu'il allait donner pourrait les choquer. Monsieur Paty savait donc, dès le départ, qu'il allait faire du mal. Ne serait-ce qu'à certains de ses élèves qui ne sont coupables de rien. Comment qualifier cette posture ? Liberté d’expression ou provocation inutile ? Ce débat de fond est noyé dans l'unanimisme de façade imposé par le rouleau compresseur médiatique qui nous empêche, même de penser.
En conséquence, au nom de quelle idée de l’honneur avez-vous décidé de porter monsieur Paty à la dignité de récipiendaire des insignes de l’ordre de la Légion d'Honneur française ? Pour un acte, au fond, indigne d'un enseignant digne de ce nom ? Chargé de porter les esprits de ses élèves à maturité, pour les rendre aptes à vivre dans un monde multiracial et multiconfessionnel où chaque être a le droit inaliénable de vivre dans la paix, monsieur Paty est passé à côté de sa mission. Par-delà l’émotion, il faut aussi faire appel à la raison. Sans passion ni animosité. En toutes circonstances, la République doit rester équitable et équidistante. C'est cela son honneur.
Démission. Lorsque j'ai été décoré et porté à la dignité d’officier de l’ordre de la légion d'honneur française, j'en avais éprouvé une certaine fierté. Je m'honorais de rejoindre le cercle prestigieux de ceux dont la France célèbre le mérite en dépit des vicissitudes de l'Histoire. Et j'ai toujours arboré avec fierté la rosette au revers de mon veston comme un symbole de fraternité à réinventer, de liberté à célébrer et d’égalité à conquérir.
Francophone et francophile sur bien des aspects culturels et artistiques, je suis musulman, africain et noir. C'est de ce promontoire que je m'adresse à vous.
Aujourd’hui, je ne me sens pas honoré de partager le même ordre que Samuel Paty pour des raisons profondes et sacrées. La défense de l’honneur du Prophète Mouhammad (PSL) passe, pour moi, bien avant la simple vanité d'une distinction temporelle. Musulman, je répète plusieurs fois par jour l'attestation selon laquelle : « Il n'y a de Dieu Qu’Allah et Mouhammad est son Messager. » Cette conviction donne son sens à tous les actes posés, au quotidien et en toutes circonstances, par chaque musulman. Je devrais dire chacune de nos respirations, célèbre Allah et Son Messager ! Car nos regards de mortels scrutent l’horizon de la vie éternelle avec foi, certitude et confiance.
Nous ne vivons donc pas dans le même monde monsieur Macron !
Et nous sommes près de deux milliards d’êtres humains à nous tourner 5 fois par jour, au moins, dans la même direction (la Kaaba) pour affirmer notre soumission volontaire à l'Ordre divin qui nous a été transmis par le Prophète de l’Islam. De votre univers, vous nous prenez certainement pour des attardés ! Je ne vous dirai pas ce que nous pensons de vous. Car la tolérance religieuse est la marque de fabrique de la dernière religion révélée : l'Islam. Celle qui a confirmé toutes les révélations antérieures ! la Torah, l’évangile et le Coran ont jailli de la même source. Moise, Jésus et Mouhammad sont frères, Prophètes et envoyés du même Dieu : Allah ! Tels sont les principes fondateurs non négociables de l’Islam, religion de synthèse et de restauration de l'harmonie au sein de toute l’humanité.
Au nom de tout ce qui précède, et de tout ce que mon cœur contient d’inexprimable, je démissionne de l’ordre de la légion d’honneur française et tiens à la disposition de l’Ambassade de France à Dakar les insignes et l’attestation y afférents.
Pour l’honneur du Prophète Mouhammad !
(Paix et Grâces divines sur Lui et sa sainte famille)
Amadou Tidiane Wone, ancien ministre, ancien Ambassadeur
‘’J’ai appris avec émotion le décès de l’ancien Président du Ghana, Jerry John Rawlings. Je salue la mémoire de l’illustre disparu et présente mes condoléances attristées au Président @NakufoAddo ainsi qu’au peuple ghanéen frère’’, a-t-il écrit
Dakar, 12 nov (APS) - Le chef de l’Etat, Macky Sall, a présenté ses ‘’condoléances attristées’’ à son homologue du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo-Addoo, ainsi qu’au peuple ghanéen suite au décès, jeudi, de l’ancien président Jerry Rawlings.
‘’J’ai appris avec émotion le décès de l’ancien Président du Ghana, Jerry John Rawlings. Je salue la mémoire de l’illustre disparu et présente mes condoléances attristées au Président @NakufoAddo ainsi qu’au peuple ghanéen frère’’, a-t-il écrit dans un tweet.
Selon la présidence ghanéenne, Jerry Rawlings est décédé ce jeudi, à l’hôpital universitaire de Korle-Bu, "où il était admis en soin après une courte maladie’’.
Nana Addo Dankwa Akufo-Addoo a annoncé, dans un communiqué, qu’un deuil national de sept jours sera effectif à partir de ce vendredi à la mémoire de l’ancien président Rawlings.
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IL FAUT EVITER TOUT NATIONALISME DANS LA DISTRIBUTION DU VACCIN
vendredi 13 novembre, Melinda Gates a annoncé le versement de 70 millions de dollars pour lutter contre l'épidémie de Covid-19
Du 11 au 13 novembre a lieu la troisième édition du Forum de Paris sur la paix, virtuellement en cette fin d’année pandémique…Et nous avons le plaisir de recevoir l’une des participantes de cet événement de haut niveau, l’américaine Melinda Gates, co-présidente de la fondation Bill et Melinda Gates. Elle l'a fondée en 2000 avec son mari, le fondateur de Microsoft : principal acteur privé sur le front humanitaire avec plus de 41 milliards de dollars investis, ils se sont engagés à verser progressivement 83 % de leur fortune à la fondation.
Lors du Forum de Paris pour la Paix, organisé à l'Élysée jeudi 12 et vendredi 13 novembre, Melinda Gates a annoncé le versement de 70 millions de dollars pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Objectif : injecter cette somme dans l'"Accélérateur ACT", lancé avec l'OMS, le G20 ou encore d'autres ONG, va permettre de "distribuer des vaccins à tout le monde à un prix abordable" et d'avancer dans la recherche. "L'objectif de cet accélérateur est qu'il n'y ait pas de nationalisme dans la distribution du vaccin afin qu'il soit déployé immédiatement dans le monde entier, pour les soignants, pour les populations les plus vulnérables et tous les autres".
"Si nous n'agissons pas ainsi, nous nous retrouverons dans la situation de l'Australie et la Nouvelle-Zélande qui ont fait un travail remarquable pour protéger leur population du Covid-19 et l'éliminer dans leur pays. Mais il y a une réimportation avec les gens qui entrent dans le pays. Et donc, au lieu de rouvrir leur économie, ils sont obligés de refermer leurs écoles et leurs entreprises, donc cette maladie va rebondir partout, à moins que nous ne fassions en sorte d'en finir avec une solidarité et une coopération mondiales".
par l'éditorialiste de seneplus, félix atchadé
MACKY SALL ET LA POLITIQUE DE LA TERRE BRÛLÉE
EXCLUSIF SENEPLUS - Sa tendance à vouloir réduire « l’opposition à sa plus simple expression » prépare l’avènement d’un leadership nihiliste qui capitalisera à son compte le mécontentement populaire
Félix Atchadé de SenePlus |
Publication 12/11/2020
La Constitution du Sénégal donne des pouvoirs exorbitants au président de la République. C’est un monarque absolu que nous élisons (parfois) tous les cinq ou sept ans, selon l’opportunisme politique ou l’humeur réformatrice de la loi fondamentale du patron de l’exécutif en place. Le chef de l’État nomme à tous les emplois civils et militaires. Mis à part le droit de vie et de mort sur les citoyens, il y a peu de prérogatives qui lui échappent. Signe de cette puissance, au parlement, les députés de la majorité n’hésitent pas à dire qu’ils sont au service du président. Il commande et les juges exécutent sa volonté. Le pouvoir présidentiel est tel qu’il arrive que la société civile sollicite son arbitrage pour des questions qui n’entrent pas dans ses prérogatives. Qui ne se souvient pas de l’appel à Macky Sall de ce dignitaire qui voulait qu’il désigne le leader de sa famille religieuse ? Il n’y a pas de contre-pouvoir institutionnel à celui du président. Dans un monde de plus en plus complexe, le président fait remonter à lui les plus banales des questions nourrissant l’illusion qu’il est omniscient et omnipotent. À cette « gouvernance » d’un autre âge, il ajoute un autre signe d’archaïsme, la volonté d’instaurer un monolithisme politique de fait.
Un exercice du pouvoir archaïque
Il y a vingt mois, Macky Sall était réélu au premier tour de la présidentielle avec 58 % des suffrages exprimés. Ses adversaires qui avaient fortement critiqué et dénoncé le processus électoral et le scrutin en lui-même avaient néanmoins pris acte des résultats proclamés par le Conseil constitutionnel. Leur seul acte de défiance a été le refus de le féliciter. Macky Sall en avait peut-être pris ombrage, mais seuls les usages et « les bonnes manières » exigent que les perdants fassent un tel geste. La loi n’impose aucun impératif en la matière. C’est donc un président Sall dans la configuration de l’entame de son premier mandat qui inaugurait son deuxième et dernier mandat à la tête de l’État le 2 avril 2019. Une scène politique pacifiée, une opposition qui ne conteste pas sa légitimité en mobilisant la rue. Cette configuration n’est pas fréquente. En vingt ans de pouvoir, Abdou Diouf n’a pas eu cette chance. Abdoulaye Wade n’en a bénéficié qu’à l’entame de son premier mandat en 2000. C’est donc dire que le président avait plus que tous ses prédécesseurs l’occasion d’asseoir le caractère apaisé de la démocratie sénégalaise en se mettant au travail et en laissant le soin à l’opposition de s’organiser et se préparer à une éventuelle alternance.
Alors qu’il avait fait campagne en vantant les mérites de la Constitution et promis d’impulser des réformes dans les domaines économique et social pour mieux répartir les fruits de la croissance, Macky Sall posait comme premier acte de gouvernement de son quinquennat, une réforme constitutionnelle pour supprimer le poste de Premier ministre au nom du concept « fast track ». Quelques semaines plus tard, il lançait une concertation peu transparente sur ses objectifs et finalités qui a tenu en haleine un microcosme politique et médiatique déconnecté des réalités que vivent les classes populaires du pays.
Le gouvernement « d’ouverture et d’unité » : une manœuvre politicienne de courte vue
Le dimanche 1er novembre 2020, au terme d’un « dialogue politique » entamé en mai 2019, le président a procédé à la nomination d’une nouvelle équipe gouvernementale. Ce gouvernement dit « d’ouverture et d’unité » entérine l’arrivée dans la majorité présidentielle d’Idrissa Seck et de dissidents du Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ancien président Abdoulaye Wade. Selon les verbeux communicants du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor, ce remaniement tient compte « du contexte de la pandémie de la Covid-19, et de ses impacts » et vise à « imprimer une dynamique constructive d’innovation, de transformation, de réalisations et de changements nécessaires à l’accélération de l’émergence du Sénégal » le tout en mode « fast track ». Vaste programme ! La conséquence immédiate de cette nouvelle magouille politique est que les élections locales sont renvoyées aux calendes grecques. Après un Acte trois de la décentralisation dont le seul résultat a été l’affaiblissement institutionnel et opérationnel des collectivités locales, le pouvoir parachève son œuvre en portant un rude coup à la légitimité de ceux qui les incarnent. L’autre résultat est selon le journaliste Madiambal Diagne, qui revendique l’amitié et la proximité de Macky Sall, la désorganisation de « l’opposition politique ». De tous ses adversaires à l’élection présidentielle de février 2020, il n’y a plus qu’Ousmane Sonko comme opposant. Khalifa Ababacar Sall, l’ancien député-maire de Dakar est pour le moment privé de ses droits civiques selon la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Les appareils politiques de gauche sont neutralisés dans la coalition présidentielle BBY et ne s’expriment que pour pourfendre ceux qui soutiennent les luttes sociales. Il n’y a pas de doute, ces manœuvres sont des réussites du point de vue de la tactique politique. Malheureusement, il s’agit d’un calcul de courte vue. Dans une démocratie libérale, les leaders de l’opposition ne sont que l’incarnation à un moment donné d’un courant d’opinion de défiance vis-à-vis de la politique menée. Ils ne font que capitaliser à leur compte le mécontentement populaire et les espoirs de changement aux prochaines échéances électorales.
Il y a chez Macky Sall, une tactique de la terre brûlée préjudiciable à la démocratie sénégalaise, à l’État de droit et porteuse de risques pour la paix civile. Sa tendance à vouloir réduire « l’opposition à sa plus simple expression » prépare l’avènement d’un leadership nihiliste qui capitalisera à son compte le mécontentement populaire. Le Sénégal gronde, les Sénégalais sont en colère, les exemples d’aventures politiques existant dans la sous-région et dans le monde sont de nature à susciter des vocations. Le président de la République serait bien avisé d’en tenir compte !
Le président a lancé un appel jeudi, lors du Forum pour la paix à Paris, pour se battre "contre les extrémistes" tout en respectant les différences d'un pays à l'autre. "L'islam que nous connaissons au Sénégal est un islam tolérant", a-t-il assuré
Le président sénégalais Macky Sall a lancé un appel jeudi, lors du Forum pour la paix à Paris, pour se battre "ensemble contre les extrémistes" tout en "respectant" les différences d'un pays à l'autre.
"Il faut que nous nous battions ensemble contre ces extrémistes mais il faut aussi qu'on respecte la différence", a-t-il dit, en évoquant sans les citer les récents attentats terroristes dont ceux qui ont frappé la France et les polémiques autour des caricatures du prophète Mahomet.
"Tout le monde n'est pas au même niveau de compréhension (...) il faut étendre le spectre de la discussion", a-t-il dit, tout en se disant "confiant" dans le fait que la communauté internationale puisse s'entendre sur un socle commun de valeurs.
"Cela demande qu'il y ait de l'humilité car on n'a pas forcément les mêmes valeurs, on est différent mais on peut être ensemble", a-t-il poursuivi.
Il faut, selon lui, "bâtir une plateforme commune" pour "combattre ceux qui sont contre nos valeurs, se nourrissent de la haine, utilisent l'islam" pour justifier des actes terroristes.
M. Sall, dont le pays est musulman à 95%, a défendu cette religion: "si vous venez dans une mosquée et que vous mettez une bombe, ce n'est pas l'islam, si vous allez dans une église pour tuer des gens, ce n'est pas l'islam", en référence à l'attentat de Nice (sud-est) le 29 octobre où deux paroissiennes et un sacristain ont été assassinés par un migrant tunisien radicalisé.
Des milliers de musulmans sénégalais ont manifesté samedi dernier à Dakar contre les caricatures du prophète Mahomet publiée par l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo et contre la défense par le président français Emmanuel Macron du droit à la satire au nom de la liberté d'expression.
M. Macron a dit ne "pas vouloir renoncer" aux caricatures quelles qu'elles soient, lors d'un hommage à un enseignant français décapité à la mi-octobre pour avoir montré des caricatures dans un cours sur la liberté d'expression.
"L'islam que nous connaissons au Sénégal est un islam tolérant", a assuré M. Sall, en appelant à "bâtir nos identités et des valeurs communes".
Selon le président sénégalais, "c'est possible sur l'essentiel, sur la démocratie, les droits de l'Homme, respecter l'intégrité des êtres humains".
Il a aussi appelé la communauté internationale à faire davantage de place aux Africains dans les instances multilatérales, regrettant notamment qu'il n'y ait aucun pays africain au conseil de sécurité de l'ONU.
"Ce n'est pas juste, il faut que nous osions avec vous (les pays occidentaux, ndlr) remettre en cause ces règles dépassées: il y a 70 ans, l'humanité comptait 2 milliards d'humains, aujourd'hui 7 milliards, il y a plus de 5 milliards qui n'ont aucune représentation", a-t-il martelé.
COMMENT LA COALITION JOTNA A ÉTÉ MINÉE DE L'INTÉRIEUR
Il y a un « manque de confiance » et « une trahison » de la part des alliés. « Certains ont négocié avec la majorité sans le lui (Ousmane Sonko) dire. Il s’est donc instauré un climat de suspicion
Que reste-t-il de la coalition Jotna après les nombreux départs d’alliés dont la locomotive, le Pastef d’Ousmane Sonko ? Selon les politologues Moussa Diaw et Maurice Soudieck Dione, une crise de confiance, la suspicion et le souci de Pastef de se positionner comme une force dominante expliquent les remous qui pourraient compromettre l’existence même de la coalition.
En l’espace de quelques jours, la coalition Jotna a enregistré une série de départs. Le mouvement Jengu de Boubacar Camara, le Parti républicain et citoyen (Prc/Gueum Sa Bopp) d’Amadou Moctar Ndiaye, la plateforme Avenir Sénégal Bi Nu Beug de Cheikh Tidiane Dièye et Pastef d’Ousmane Sonko ont quitté cette coalition dirigée par Bruno d’Erneville, président du Parti pour l’action citoyenne (Pac). Mais, ce dernier minimise, rappelant que la vie des coalitions est faite par des entrées et des départs. « Les leaders de Jotna sont tous d’égale dignité. Chaque membre est libre de ses actions, mais dès qu’il s’agit de parler en son nom, la règle, c’est de respecter ce que la coalition a décidé », explique M. d’Erneville.
En réalité, explique le Pr Moussa Diaw, enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, ce qui se passe à Jotna fait partie des effets collatéraux de l’adhésion d’Idrissa Seck à la majorité. Pour son collègue Maurice Soudieck Dione, il convient de replacer ce regroupement politique dans son contexte. Un rappel important à ses yeux, la coalition Jotna a été mise sur pied dans la perspective de l’élection présidentielle de 2019 autour du candidat Ousmane Sonko de Pastef. Donc, poursuit-il, à la proclamation des résultats de cette joute politique, plus rien ne liait les différentes composantes pour une poursuite de leur compagnonnage.
Climat de suspicion
Le fait que Pastef, la locomotive, quitte la coalition s’explique par des « raisons profondes », estime Moussa Diaw. D’abord, il y a un « manque de confiance » et « une trahison » de la part des alliés. « Certains ont négocié avec la majorité sans le lui (Ousmane Sonko) dire. Il s’est donc instauré un climat de suspicion. Ainsi, Pastef a quitté la coalition pour éviter des surprises, pour être sûr que ses ambitions ne soient pas volées », explique le politologue. La preuve, poursuit-il, certains ont donné des signaux forts pour dire leur disponibilité à travailler avec le Président de la République. Le départ de Pastef de Jotna s’inscrit, selon Maurice Soudieck Dione, dans une stratégie politique claire. « Aujourd’hui, Pastef cherche à se positionner comme une force dominante, attractive et attrayante dans l’opposition, en clarifiant sa posture caractérisée par le rejet de toute forme d’ambiguïté collaborationniste, conformément aux principes du jeu démocratique fondé sur une distinction nette entre une majorité qui gouverne et une opposition qui s’oppose », souligne l’enseignant-chercheur. Autrement, poursuit-il, on tombe dans le consensus mou où chacun cherche à préserver ses intérêts et privilèges matériels et financiers, ainsi que sa position de pouvoir. Cette clarification de Pastef est également nécessaire, car sur le plan symbolique, le fait que des membres de cette coalition quittent le navire peut donner l’impression que Pastef, le principal parti qui en est la charpente, s’affaiblit. Donc, en quittant Jotna, Pastef demande à tous les autres mouvements qui le souhaitent de fusionner avec lui, poursuit Maurice Soudieck Dione. Cela révèle chez Ousmane Sonko une volonté d’affirmer son leadership, au-delà du caractère événementiel et conjoncturel de l’élection présidentielle de 2019 qui a vu naître la coalition Jotna.
Un ancrage dans l’opposition problématique
Pour Moussa Diaw, une recomposition politique autour d’Ousmane Sonko « devient incontournable dans l’opposition ». Après les départs en série au sein de cette coalition, il estime que les perspectives ne sont pas nombreuses. « La seule alternative, c’est que le Pastef puisse jouer son rôle en tant que parti politique dynamique », estime le Pr Diaw. Il pense que cette formation politique sera rejointe par d’autres qui lui font confiance et qui s’engageront dans le débat, la bataille politique, en perspective des élections locales. De son point de vue, Pastef va s’organiser, se restructurer en fonction de la nouvelle situation en prenant, bien entendu, le recul nécessaire.
Du point de vue de Maurice Soudieck Dione, la coalition Jotna est devenue sans objet et elle aurait pu évoluer vers un cadre d’organisation et d’action des partis et mouvements qui la composent. La question de l’ancrage dans l’opposition est devenue problématique, en raison du retrait de beaucoup de membres de ladite coalition, poursuit-il. Pour lui, ceci explique l’option de Pastef de poursuivre clairement sa voie dans l’opposition en invitant les forces politiques qui le souhaitent à s’y intégrer. Tout en prenant acte de ces « décisions souveraines », Bruno d’Erneville précise que lorsqu’on est responsable, on s’attend à tout. « Il faut assumer et gérer la situation. On peut dire qu’on a bien géré la situation. Nous sommes sur les bases d’un nouveau départ avec une bonne partie de la coalition qui est restée », ajoute-t-il.