Message poignant d’Aminata Touré
L’ancienne présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) est touchée par les nombreux décès de jeunes migrants en mer. Aminata Touré s’est jointe à la journée de deuil national initiée par les internautes pour lancer un message poignant. «Notre cœur de mère saigne face à tous ces jeunes qui périssent en mer», a lancé Aminata Touré. Elle rappelle toutefois que le présent et l’avenir de notre jeunesse sont à bâtir ici ensemble au Sénégal.
Le Président de la transition malienne à Dakar
Alors que sa tournée sous régionale fait polémique au Mali, le président de la transition malienne, Bah N’daw, débarque au Sénégal ce samedi pour une visite officielle de deux jours. Il est invité par le chef de l’Etat du Sénégal, d’après la présidence qui est d’avis que la visite traduit la volonté des deux chefs d’Etat d’œuvrer au raffermissement des excellentes relations d’amitié fraternelle, de bon voisinage et de coopération multiforme qui unissent les deux pays. Bah N’daw a entamé sa tournée par le Ghana.
Ecole d’application des transmissions des armées
Le ministre des Forces Armées, Me Sidiki Kaba, a procédé vendredi à la pose de la première pierre de la future école d’application des transmissions des armées à Yeumbeul. La cérémonie s’est déroulée en présence du Chef d’état-major général des armées (Cemga) le Général Birame Diop. L’école qui sera dotée d’équipements de communication modernes va ouvrir ses portes en juillet 2021. Selon le ministre des Forces armées, cette école innovante donnera des cours d'application aux officiers, des formations aux sous-officiers et aux militaires de rang des Forces de défense et de sécurité.
Grande manœuvre militaire annuelle
Restons avec les armées sénégalaises pour signaler la grande manœuvre annuelle des forces de défense et de sécurité. Dans une note parvenue à «L’As», la direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) précise que l’opération baptisée «Faleme 2020» se déroulera du 20 au 28 novembre dans la région de Tambacounda, sous le commandement du chef d’état-major de l’armée de terre, le Général Fulgence Ndour. L’exercice, en plus du renforcement de capacités des unités participantes dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, vise à améliorer l’intégration des forces de défense et de sécurité (militaires, policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers) dans le cadre de la planification, du soutien et de la conduite d’opérations asymétriques.
Lutte contre les trafics maritimes illicites
Ne quittons pas les forces de défense et de sécurité (FDS) sans souligner la session de formation d’experts de diverses administrations sénégalaises (Marine nationale, Port de Dakar, Douanes sénégalaises, Police nationale...) sur le renseignement maritime, dans le cadre du programme régional SEACOP (Seaport Cooperation Project). La cérémonie d'ouverture a été coprésidée par le chef de la coopération de l'Union européenne (UE) au Sénégal et le secrétaire général de la haute autorité chargée de la coordination de la sécurité maritime, de la sûreté maritime et de la protection de l’environnement marin (HASSMAR). Ce programme vise à lutter contre les trafics maritimes illicites. Il est financé par l’UE et mis en œuvre par les agences espagnole, française, portugaise et britannique.
4 cas graves en réanimation
Les services de réanimation qui n’avaient qu’un patient de covid-19 se retrouvent maintenant avec 04 malades. En 24h, deux nouveaux malades de covid-19 sont admis en réanimation, portant le nombre total à 04 malades. Cependant, la situation de la pandémie reste stable depuis un bon moment. Le bilan quotidien du ministère de la Santé et de l’Action, fait état de 11 nouvelles contaminations sur 649 tests réalisés, soit un taux de positivité de 1,69%. Il s’agit de 03 cas contacts et 08 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont recensés aux Almadies 03 cas, Cité Keur Gorgui 01 cas, Diamniadio 01 cas, Guédiawaye 01 cas, Médina 01 cas et Niakhar 01 cas. 14 malades sont déclarés guéris. Aucun décès ou cas importé n’a été enregistré. A ce jour, le Sénégal compte 15 755 cas positifs dont 15 400 guéris, 326 décès et 28 malades sous traitement.
Le marchand ambulant arrêté à Petersen avec 10 kilos de chanvre indien
Dans la nuit du 12 novembre 2020 (avant-hier) aux environs de 21h, au cours de la patrouille de sécurisation du secteur par les limiers de Rebeuss, Oumar Sow a été interpellé à hauteur du marché Petersen tenant un sac qui contenait 10 kilogrammes de chanvre indien. Interrogé sur la provenance dudit produit, il a déclaré l’avoir acheté auprès de son fournisseur établi à Mbour du nom de Samba, sans autre précision. Conduit au commissariat et interrogé sommairement au poste de police, il a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés. «Je revenais juste de Mbour. Arrivé à hauteur du marché Petersen, je suis tombé sur les éléments de la brigade de recherche qui m’ont interpellé pour un contrôle d’identité. Comme je ne détenais pas ma carte, ils ont effectué une fouille et ont trouvé dans le sac que je détenais 10 kilogrammes de chanvre indien. D’où mon arrestation », a-t-il indiqué. Pour se dédouaner, il souligne qu’il n’est pas un trafiquant. «Je l’ai confondu. Ceci est une erreur. Mon sac a été surement confondu dans le véhicule de transport en commun que j’avais pris », a-t-il précisé sans convaincre. Malgré ses dénégations, il sera déféré au parquet.
Dr Cheikh Oumar Hanne rassure les arabisants
Les nouveaux bacheliers arabes craignent d’être zappés par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du processus d’orientation dans les universités et écoles d’enseignement supérieur. Pour en avoir le cœur net, une délégation du mouvement des arabophones du Sénégal a été reçue par le ministre Dr Cheikh Oumar Hanne. Les échanges ont porté sur la question de l’orientation des bacheliers et de l’octroi des bourses. D’emblée, le ministère de l’Enseignement Supérieur a rappelé que tous les bacheliers qui en avaient fait la demande sur la plateforme «campusen» ont été orientés l’année dernière. Il rassure également que la question des bourses sera traitée avec diligence suivant les résultats obtenus par les requérants. D’après Dr Cheikh Oumar Hanne, déjà tous les bacheliers en arabe ayant obtenu des mentions très bien et bien seront boursiers comme les autres en français. Il annonce un partenariat avec le mouvement des arabophones pour le renforcement des arabisants en langue française afin de faciliter leur orientation dans les autres filières du supérieur.
Tout ça pour ça ! Après avoir amusé la galerie pendant des semaines, voire des mois, le prétendu dialogue national semble faire pschitt ! A ce jour, une seule commission sur les huit est parvenue à déposer un rapport sur la table du chef de l'Etat
Malgré la prolongation de trois mois de son mandat décidé à la mi-août par le président de la République, le dialogue national s’embourbe. Hormis la Commission politique qui a déposé son rapport, toutes les autres commissions sont suspendues à la volonté de Famara Ibrahima Sagna et de Macky Sall.
Tout ça pour ça ! Après avoir amusé la galerie pendant des semaines, voire des mois, le prétendu dialogue national semble faire pschitt ! A ce jour, une seule commission sur les huit est parvenue à déposer un rapport sur la table du président de la République. Il s’agit de la Commission politique dirigée par le général Mamadou Niang. Les sept autres sont totalement bloquées et semblent être suspendues aux décisions du chef de l’Etat et de Famara Ibrahima Sagna.
D’ailleurs l’homme du Dialogue national est considéré comme très à cheval sur les principes. Un acteur rapporte à son sujet : ‘’Savez-vous que c’est parce que, dans le décret (2019-1110 du 5 juillet 2019, NDLR) portant sa nomination, il était simplement dit : ‘Monsieur Famara Ibrahima Sagna est nommé président du Comité de pilotage du Dialogue national’, qu’il avait considéré que rien n’indiquait que c’est lui. ‘N’importe quel Famara Ibrahima Sagna pouvait se présenter’ faisait-il remarquer. Pourtant, tout le monde savait que c’est bien lui, puisque cela avait déjà été acté au lancement du Dialogue (le 28 mai 2019). Pour ce détail et pour d’autres, le dialogue a été bloqué pendant longtemps, près de 8 mois sans activité’’. Finalement, le chef de l’Etat finit par rectifier. En lieu et place de Monsieur Famara Ibrahima Sagna, il est apporté dans le décret 2019-1307 du 14 aout 2019 les correctifs suivants : ‘’Monsieur Famara Ibrahima Sagna, Président honoraire du Conseil économique et social, est nommé président du Comité de pilotage du Dialogue national.’’
A partir de ce moment, l’ancien ministre de l’Intérieur sous Diouf prend acte, mais le dialogue ne bougera pas pour autant. Accusé de toutes parts d’être le principal facteur bloquant, lui s’emmurait dans le silence. Ses proches montaient au créneau pour démentir de telles allégations. Par-ci, on parlait de la non-nomination par décret des autres membres du Comité de pilotage ; par-là, d’un défaut d’installation. Une formalité finalement intervenue le 26 décembre 2019. Les acteurs avaient ainsi trois mois pour déposer leurs conclusions sur la table du président de la République. Il aura fallu plus d’un mois pour procéder, en plénière, à la validation des termes de référence. Matériellement, il devenait quasi impossible de respecter l’échéance. Un malheur ne venant jamais seul, la pandémie s’est ajoutée aux multiples freins au dialogue.
Après plusieurs mois de suspension, il a fallu un autre décret du président de la République pour permettre aux commissions de reprendre les travaux. C’était à la mi-août. Le chef de l’Etat haussait le ton, mais donnait mandat aux sept commissions de continuer leurs travaux pour trois autres mois, rapportaient certains médias. Mais c’était sans compter sur Famara qui tarde encore à convoquer les acteurs, pour une raison inconnue.
Le silence trouble de Famara Sagna
Très courtois au téléphone, l’ancien directeur de cabinet de Wade, Zaccaria Diaw, par ailleurs Président de la Commission modernisation de l’Etat et lutte contre la corruption, a été très avare en mots. Interpellé sur les raisons du blocage, il se borne à dire gentiment : ‘’Comme vous le savez, nous avions suspendu les travaux en raison de la pandémie. Nous sommes encore dans l’attente. Nous, nous n’avons pas encore reçu de notification pour la reprise. Si vous avez besoin de plus amples informations, il faut vous renseigner auprès du président Famara.’’
Coordonnateur du Pôle des non-alignés et secrétaire élu au comité, Déthié Faye, lui, interpelle directement le président de la République et le président du Comité de pilotage. ‘’Ils sont, affirme-t-il, les seuls à pouvoir donner des explications par rapport à ce blocage. Ce que je sais, c’est que dès l’instant qu’un décret a été pris par le président de la République pour proroger les travaux, il fallait prendre des initiatives. Le danger est que même le nouveau texte arrive à expiration, sans que personne ne nous édifie sur les raisons du blocage’’.
Depuis le 8 juin, rapporte M. Faye, il avait adressé, au nom de son groupe, une correspondance au président du Comité de pilotage. Mais ce dernier n’a même pas daigné lui répondre. Impuissant, Déthié est alors retourné à ses affaires, en attendant que les choses se décantent. ‘’Nous, assure-t-il, nous avons fait ce que nous pouvions, c’est-à-dire saisir le président du Comité de pilotage… Vous savez, l’administration est écrite. Quand vous adressez une correspondance à une autorité, si elle ne vous répond pas, que pouvez-vous faire ? Je pense que la moindre des choses est d’informer les Sénégalais’’.
Muet comme une carpe, ‘’Big Fam’’ n’a donné aucune explication, même à ses collègues du bureau avec lesquels nous sommes parvenus à entrer en contact. Aucun n’est en mesure de donner les raisons de ce blocage qui perdure, malgré l’autorisation du chef de l’Etat de continuer. Du moins, à les en croire.
Ainsi, le Dialogue national est au point mort. Pourquoi ? Pas encore de raison officielle. En tout cas, le 12 novembre, donc demain, le décret portant prorogation des travaux arrivera à nouveau à expiration, sans que rien de concret n’ait été réalisé. Même si les acteurs s’accordent à dire que les travaux, dans la plupart des commissions, étaient déjà très avancées avant la suspension.
Quoi qu’il en soit, ces multiples tergiversations tendent à donner raison à tous ceux qui estimaient que ce qui intéresse le président de la République, c’est le versant politique du dialogue. Mais peut-on reprocher à ce dernier les retards dans le déroulement des travaux ? Selon le président de la Rencontre africaine pour la défense des Droits de l’homme, Sadikh Niass, le chef de l’Etat a quand même donné des gages en prenant, dans un premier temps, le décret et en le prolongeant. ‘’Comme il avait prolongé le décret, on peut penser que ce n’est pas à son niveau que ça coince. Maintenant, on ne peut laisser les choses comme ça. Cela ne fait pas sérieux d’arrêter en queue de poisson. Ce n’est pas seulement les questions politiques qui intéressent les Sénégalais’’.
Mystère autour de la désertion du siège
A ce jour, en tout cas, seule la Commission politique a pu déposer ses conclusions sur la table du président de la République. Dès le départ, celle-ci avait catégoriquement refusé toute relation de tutelle avec une autorité autre que le chef de l’Etat. Même si ses membres reconnaissaient les prérogatives de Famara et Cie. Ils disaient à qui voulaient les écouter : ‘’Cette commission (politique), initialement créée comme cadre de concertation sur le processus électoral, ensuite comme cadre de dialogue politique, a évolué en une commission politique autonome. La mise en œuvre de ces mesures consensuelles est du ressort exclusif du président de la République qui en a pris l’engagement, en tant que seule autorité de validation. La plénière réaffirme son autonomie et met en garde contre toute tentative de remise en cause de son fonctionnement, sa composition et de ses décisions consensuellement actées.’’ Ils ont réussi à déposer leur rapport en fin août.
Pendant ce temps, les autres commissions sont en léthargie. Résultats : tous leurs travaux sont au point mort, depuis le mois de mars. La reprise tarde. Selon certaines sources proches du dialogue, l’ancien président du Conseil économique et social aurait même boudé les locaux qui lui servaient de siège à l’immeuble Bourgi, près de la place de l’Indépendance. D’après son proche collaborateur Elimane Oumar Ly, cela n’est que pure affabulation. Mais des sources différentes et concordantes persistent et signent que le siège a été déserté par Famara et son staff.
Pourtant, l’espoir était permis, vu les éminentes personnalités composant les différentes commissions. En sus de la Commission politique dirigée par le général Niang, deux autres généraux, anciens Cemga (chef d’Etat-major général des armées) ont été cooptés dans les commissions. Il s’agit des généraux Abdoulaye Fall et Mamadou Sow (Nogass) respectivement présidents de la Commission en charge des ressources naturelles et celle chargée de la paix et de la sécurité.
Pour sa part, l’ancien ministre Zaccaria Diaw présidait la Commission de la modernisation de l’Etat et de la lutte contre la corruption. Quant aux commissions décentralisation, environnement et cadre de vie ; économie et sociale, elles avaient respectivement pour présidents : l’ambassadeur Seydou Nourou Ba, Rokheyatou Gassama et Baidy Agne.
Tout ce beau monde semble aujourd’hui suspendu au signal du président Famara Ibrahima Sagna qui, pourtant, ne donne aucun signe à ses collaborateurs que nous avons pu joindre. Mais pour M. Ly, responsable de la communication, ‘’Les travaux vont reprendre dans les prochains jours’’. Or, faut-il le rappeler, le décret portant prorogation ayant été pris le 12 août, Famara et son équipe n’auront plus de base légale à partir de mi-novembre.
Un grand gâchis !
Par ailleurs, avec le dernier remaniement, certains participants ont été cooptés dans le gouvernement, tandis que d’autres ruent dans les brancards. Pour Déthié Faye, ce n’est pas une raison pour dire que le Dialogue national avait pour finalité l’élargissement de la majorité. Il argumente : ‘’Pour le moment, le président de la République n’a pas encore exploité le Dialogue national ou même le Dialogue politique. Ce qui s’est passé (le remaniement) est le fruit de concertations bilatérales, en dehors du Dialogue national. Ces concertations sont peut-être même antérieures au dialogue. A ce jour, personne n’est allé rejoindre la majorité à partir du dialogue. Il faut bien le savoir.’’
Et d’ajouter : ‘’Il est donc très tôt de dire qu’untel a raison, qu’untel a tort. Pour construire ce pays, il faut dialoguer. Cela n’empêche nullement à ceux qui s’opposent de s’opposer, à ceux qui gouvernent de gouverner. Pour nous, répondre à l’invite du Dialogue national, c’est faire preuve de patriotisme.’’
Abondant dans le même sens, le président de la Rencontre africaine pour la défense des Droits de l’homme déclare : ‘’Je pense que le dialogue est très intéressant, vu tous les profils présents. Il y a des questions essentielles dans la vie de la nation que l’on discutait. Je pense qu’il serait bien de reprendre les travaux et de les finaliser. Nous ne sommes informés de rien du tout, mais je pense qu’il y a urgence à reprendre ce dialogue.’’
Pour rappel, la quasi-totalité des forces politiques et de la société civile s’était donné rendez-vous au banquet présidentiel pour participer aux concertations. Sauf Pastef/Les patriotes et le Parti démocratique sénégalais qui n’étaient présents qu’au Dialogue politique.
par Ass Malick Tine
JE N’AI QUE MA PLUME POUR PLEURER
Cette semaine je me suis rendu à quatre funérailles de mes propres amies. Tous emportées par la colère de l’Atlantique. Qui veille sur cette jeunesse ? Les politiques ont perdu leur sens auditif
Aujourd’hui c’est vendredi 13, journée de deuil national pour la jeunesse sénégalaise, du moins pour ce qui reste de la population juvénile de mon pays. Au programme, une séance de récital du Saint Coran pour le repos des âmes de nos frères et sœurs qui ont préféré prendre les esquifs pour fuir la misère infinie, l’indigence fulgurante, la disette générationnelle et les pressions sociales continues. Ils sont partis en quête de fortune dans l’espoir de mettre leurs familles respectives à l’abri du besoin.
Quel courage !
Aujourd’hui c’est vendredi, jour de visite à nos morts. Je devrais me rendre aux cimetières de Darou Salam. Je prends un taxi clando et en prenant place aux sièges arrière, je me rends compte que je partage le taxi avec une amie d’enfance. Après les salamalecs, on entame directement le sujet qui est sur toutes les lèvres des Mbourois(es) : l’émigration.
– Hé, Ass ! Je me rends actuellement aux funérailles d’un de mes beaux-frères. Il était parti en compagnie de son frère ; ils avaient réussi à atteindre les côtes espagnoles le vendredi passé, malheureusement il était mal en point à leur arrivé et il a fini par trépasser.
– Ndeysan !
– C’est ce matin, alors que je venais juste d’ouvrir ma boutique, que j’ai reçu le coup de fil de ma sœur qui m’annonce la triste nouvelle. J’ai dû aussitôt la renfermer pour me rendre chez elle, la réconforter, la soulager par ma présence, quelque infinitésimale que cela puisse puissent être auprès d’elle.
– Ndeysan !
Elle continuait sa confession alors que je sentais sa voix grelotter de chagrin. Elle ressentait de l’amertume dont elle avait du mal à dissimuler. La raideur de ses lèvres la trahissait et elle fronçait de temps à autre ses sourcils. Je ressentais au fond de moi tout en étant convaincu que cette colère était légitime.
– Ass ! Cette semaine je me suis rendu à quatre funérailles de mes propres amies. Tous emportées par la colère de l’Atlantique.
Je me rendais compte qu’en voulant redonner le moral à sa sœur, elle aussi avait immensément besoin de quelqu’un pour la lui remonter. Hélas ! Mbour entière est une ville éplorée. Je ne pourrais que me comporter comme un docile exutoire pour absorber son amertume et son chagrin.
Seigneur ! Qui veille sur cette jeunesse ? Les politiques ont perdu leur sens auditif. Au moment où on décompte les morts part centaine, un nouveau ministre, de surcroît un gynécologue, affirme publiquement à ses partisans que le moment était venu où ceux qui recevaient auront le privilège de donner. Seigneur ! Ceux qui sont à l’abri du besoin ne tendent plus la main à ceux qui s’enfoncent quotidiennement dans les gouffres de la misère.
Seigneur ! Faites en sorte que cet épisode macabre soit un vulgaire cauchemar et que demain — dès les premiers rayons de l’aurore, à l’orée d’une journée d’opulence — je me réveille dans un pays où l’espoir sera permis.
Ces morts, sans noms — pour vous —, aux corps mutilés, à l’âme dévastée par la précarité, la tyrannie du capitalisme, n’ont jamais cessé de croire au « nous » que vous scandez en temps de campagne
Plus de 480 jeunes sénégalais dont des mineurs de 13 ans sont morts en mer en tentant de rejoindre l’Europe dans l’indifférence la plus totale des gouvernants sénégalais et le rejet des pays d’accueil qui n’en peuvent plus d’accueillir.
Les enfants morts en mer ne sont pas vos fils ! Messieurs les puissants, gouvernants, propriétaires de capitaux, théoriciens et acteurs des politiques d’immigration. Sinon les drapeaux seraient en berne et les frontières ouvertes. Ces morts, sans noms — pour vous —, aux corps mutilés, à l’âme dévastée par la précarité, la tyrannie du capitalisme, qui savaient pourtant que personne ne s’intéressait à eux — raison principale du désespoir qui les voit embarquer dans un frêle esquif — n’ont jamais cessé de croire au « nous » que vous, politiques, scandez en temps de campagne, éternel temps de comédie de votre classe.
Messieurs les présidents, puissants, bourgeois, capitalises, politiques, ces gens morts ont certainement de près ou de loin, été acteurs de votre accession au pouvoir à défaut de l’avoir souhaité, même s’ils ne comptent pas, — et pourtant ils ne sont que chiffres avantageux dans vos politiques migratoires et vos bilans — avaient une vie, une famille, des gens qu’ils aimaient, qui les aimaient en retour et des espoirs noyés par vos politiques.
Messieurs, ces gens dont les frères sont tués chez eux dans l’impunité la plus totale et qui ont sombré en mer dans l’indifférence de leur pays d'origine et le refus d’accueil des différents mouvements d’extrême droite et franges au pouvoir intéressées par cet électorat, furent les premiers à être Charlie, à être solidaires de Paris, de Bruxelles, et de toutes les mégapoles d’Occident touchées par la violence et en réponse ils n’ont obtenu que la barbarie innommable de la fermeture des frontières, de l’indifférence et du rejet. Aucun média ne s’intéresse à leur mort. La violence, la vraie, est celle causée par le monde politique et les médias qu’il contrôle ou a sous sa coupe.
Le président sénégalais avait en temps de campagne juré à cette jeunesse la création de centaine de milliers d’emplois, l’amélioration de leurs conditions de vie ; aujourd’hui, les seuls résultats perçus par cette jeunesse sont la paupérisation engendrée par les accords de pêche avec l’Union Européenne qui exploitent les zones marines sénégalaise, laissant les pêcheurs sans ressources et le désespoir. La majorité des morts et candidats à l’exil sont pêcheurs. Conséquence désastreuse de la politique économique de notre président. Son silence et celui des télévisions, artistes et autres personnalités associées au pouvoir ne reflètent que cet échec.
La mère des violences est celle des vies réduites à la misère. Des personnes qui sont confrontées à la mort, la vraie, de leur vivant et qui même vifs, meurent mille fois à cause de l’indigence, n’en ont que faire de l’émergence scandée urbi et orbi par l’appareil gouvernemental s’ils ne peuvent avoir un quignon de pain !
L’achat de conscience de militants de l’opposition et le recrutement du principal opposant au régime en place à coup de millions par mois d’après la presse (somme qui représenterait toujours d’après la même presse le salaire mensuel de 300 jeunes, l’équivalent de deux pirogues en partance pour l’Europe) renforce le désespoir de la jeunesse.
Dans un monde libre, en paix, des politiques pareilles seraient un crime contre l’humanité. Et la cause réelle de ces morts ce sont les politiques qu’elles soient migratoire, économique, discriminatoire, étrangère et la dégradation des termes de l’échange.
Messieurs les puissants du Sénégal, votre peuple vous écoute, votre silence fait grand bruit dans les pages encore en écriture de l’Histoire. Au lieu de promesses, de politique politicienne, nous voulons entendre « plus jamais ça » et attendons de vous des actes forts. Assez de paroles, nous voulons des actes. Seuls des prises de positions et actions dignes laveront le sang sur vos mains.
Messieurs de la francophonie, au lieu du « pauvres, mourrez en silence et loin de chez nous », nous voulons entendre et surtout voir se manifester une vraie solidarité, une union dans notre globalité, une union dans nos différences. Nous voulons la fin de la Francophonie de l’exclusion.
Les jeunes morts en mer ne sont pas anonymes, et certains d’entre eux se prénommaient Doudou, Lamine, Djiby. Les appeler par leurs prénoms, les nommer, c’est leur rendre leur humanité. La vraie cause de leur mort, la vraie violence qui les a tués, est politique ! Je me répète car pour être compris quand on parle de ces choses-là que personne ne souhaite entendre, il faut crier, forcer la parole, l’arracher, on ne quémande pas ce genre d’attention, on la prend, on l’arrache, de force.
Khalil Diallo est écrivain
LE DG DE PAMECAS INTERPELLE LA BANQUE CENTRALE
La baisse du taux d’intérêt tant souhaité par les clients des institutions financières est liée à plusieurs complexités. C’est l’avis du Directeur général de pamecas, Malick Diop
La baisse du taux d’intérêt tant souhaité par les clients des institutions financières est liée à plusieurs complexités. C’est l’avis du Directeur général de pamecas, Malick Diop. Pour lui, cette question implique à la fois, l’Etat, les institutions de microfinance et la Banque centrale. Mais, il s’estime heureux de voir que l’Etat, qui est l’acteur principal dans le processus, est dans une volonté manifeste d’aller dans ce sens.
En clôturant les universités des responsables de Pamecas, ce vendredi, M. Diop a dégagé quelques pistes de réflexions qui pourraient aboutir à cette baisse du taux d’intérêt. « Les institutions de microfinance n’ont pas accès aux guichets de refinancement de la banque centrale. Peut-être que l’ouverture d’un guichet de refinancement au niveau de la Banque centrale, par un mécanisme mis en place par l’Etat du Sénégal, aurait aidé les institutions de la microfinance à faire les efforts qu’il faut pour aller dans le sens de la baisse des taux d’intérêt pour les clients des institutions de microfinance », renseigne-t-il. L’autre complexité, selon le DG de Pamecas, reste le taux plafond qui est fixé au niveau de l’UEMOA.
LES AUTORITÉS INVITÉES À DÉVELOPPER L’ÉDUCATION ENVIRONNEMENTALE
Selon Birame Faye, le développement de l’éducation environnementale devrait permettre aux citoyens de prendre davantage conscience de l’importance de la problématique qui met en jeu "leur cadre de vie ou même leur existence" sur le long terme
Mbao, 13 nov (APS) - Le coordonnateur du projet média citoyen pour la gouvernance environnementale et participative au Sénégal, Birame Faye, a invité vendredi à Dakar les autorités à développer l’éducation environnementale à travers divers autres canaux, en renfort du travail que font les écoles dans ce domaine.
’’L’éducation environnementale doit être développée à travers divers canaux au-delà de l’école, des médias et au niveau communautaire pour permettre aux populations de s’approprier davantage les questions environnementales’’, a-t-il dit.
M. Faye intervenait lors de la cérémonie de clôture de la troisième édition du Forum local multi-acteurs sur la gouvernance environnementale à Dakar et dans la banlieue dakaroise.
Selon Birame Faye, le développement de l’éducation environnementale devrait permettre aux citoyens de prendre davantage conscience de l’importance de la problématique qui met en jeu "leur cadre de vie ou même leur existence" sur le long terme, en rapport notamment avec les questions de santé.
Les questions environnementales ont à voir avec diverses problématiques liées à la santé publique, au développement durable, local et existentiel, a indiqué le coordonnateur du projet média citoyen pour la gouvernance environnementale et participative au Sénégal, mis en œuvre par l’Institut Panos.
"La question environnementale n’est pas prise en compte dans l’élaboration des politiques publiques. Même si c’est le cas, la démarche souvent adoptée dans la mise en œuvre de ces programmes n’est pas participative, parce que la population locale n’est pas impliquée’’, a fait savoir M. Faye.
Pour lui, c’est ce qui fait que les populations ne se sentent pas concernées par les initiatives mises en œuvre dans ces domaines.
En conséquence, elles ne font pas les efforts attendus pour aider l’Etat à préserver la prise en charge de ces problématiques, dit-il.
Trois thématiques qui concernent la banlieue dakaroise, parmi lesquelles la problématique des inondations, ont été développées lors de ce forum qui a également traité de la question du déclassement des forêts et de l’assainissement.
LE PRÉSIDENT DE LA TRANSITION MALIENNE EN VISITE OFFICIELLE À DAKAR
Cette visite traduit la volonté des deux chefs d’Etats d’œuvrer au raffermissement des excellentes relations d’amitié fraternelle, de bon voisinage et de coopération multiforme qui unissent les deux pays
Le président de la Transition malienne, Bah N’daw, est attendu samedi à Dakar dans le cadre d’une visite officielle de deux jours (14 -15 novembre), informe un communiqué de la présidence sénégalaise.
Cette visite, qui fait suite à une invitation du président Macky Sall, ’’traduit la volonté des deux Chefs d’Etats d’œuvrer au raffermissement des excellentes relations d’amitié fraternelle, de bon voisinage et de coopération multiforme qui unissent les deux pays’’, souligne le texte.
Le président de la transition au Mali a entamé ce jeudi matin par Accra, capitale du Ghana, une tournée diplomatique de six jours en Afrique de l’Ouest.
Le chef de l’État malien est attendu ensuite au Togo. Il va boucler sa tournée par la Guinée-Bissau, après l’étape du Sénégal.
Ex-ministre de la Défense du Mali, Bah N’Daw dirige la transition dans son pays depuis fin septembre dernier, à la suite du coup d’Etat qui a renversé le 18 août le régime du président Ibrahim Boubacar Keita.
par Ousseynou Nar Gueye
MACK'IDYLLE, MON ÉLOGE DE LA TRANSHUMANCE
Aujourd’hui, les socialistes présumés de gauche et les libéraux prétendus de droite sénégalais gouvernent ensemble, sans programme commun de gouvernement, au seul motif qu’ils ont gardé les vaches maigres de l’opposition ensemble
Le "gouvernement Sall de Toussaint" a donc consacré le ralliement du second de l'élection présidentielle de février 2019 (Idrissa Seck, 20% des voix) au vainqueur de cette mère des batailles (le président Sall, 58% des votes). Plus, celui de quelques autres anciens irréductibles du camp faisant jusqu'alors en face au pouvoir.
"Union" pour une "mission" autour de "l'essentiel", comme le vendent les éléments de langage des cercles autour des personnalités politiques concernées par cette tautologique "union pour le rassemblement" ? Ou plus prosaïquement, "transhumance", du terme désabusé emprunté au monde bovidé que les Sénégalais moyens ont créé pour nommer les mélanges inattendus entre huiles politiciennes ?
On ne pourra pas ne pas parler de corde dans la maison du pendu. La transhumance, donc.
Aujourd’hui, tout le monde accepte que les socialistes présumés de gauche et les libéraux prétendus de droite sénégalais gouvernent ensemble, sans programme commun de gouvernement, au seul motif qu’ils ont gardé les vaches maigres de l’opposition ensemble.
Souffrons dès lors que des individus changent de panache partisan, au gré de la météo électorale, et du fonds de l'air de l'arène politicienne.
Le citoyen lambda qui change de parti n’intéresse personne. La vox populi aura toujours le loisir de lui rappeler ses contorsions idéologiques s’il lui arrive d’accéder à des postes de responsabilité. Le transhumant, celui qui intéresse la vindicte populaire : c’est le notable qui change de parti, pour celui au pouvoir.
Or, le notable sénégalais, religieux ou temporel, est investi du pouvoir sur les hommes de façon sui generis et intuitu personae. Il entretient ce pouvoir par des prières dispensées par postillons. Ou par des enveloppes d’argent distribuées aux baptêmes et aux obsèques. Lorsque le régime qu'il soutient est renvoyé électoralement dans l'opposition, le notable par essence vit une tension de son être qui le met au bord de la rupture d’anévrisme. Le notable par profession de foi ne rétablit sa cohérence ontologique qu'en ralliant le nouveau pouvoir.
Le transhumant vit dans le soutien à son prochain. Lui couper l’accès aux ressources publiques et aux privilèges républicains, c’est de la non-assistance à personnes en danger, pour tous les souteneurs qu’il entretient. Les "transhumants" ne sont pas des girouettes, ce sont des poteaux indicateurs.
Le maître du jeu, détenteur du pouvoir d’Etat qui accueille le transhumant, use alors de convolutions rhétoriques pour justifier la « mobilité politique ». Ce ralliement désintéressé à son auguste personne. Les thuriféraires du maitre du Je, eux, essaient de nous expliquer que le timonier suprême n’a pas dit ce qu’il a dit.
La transhumance a ceci de beau qu’elle est un baromètre infaillible pour démontrer que le Sénégal n’est pas une démocratie réelle. La fable d’un Sénégal qui vote depuis 1848 est bien commode. En 1848 et bien en avant dans les premières décennies du 20ème siècle, ne votaient au Sénégal que des Blancs coloniaux et quelques maigres milliers de natifs des fameuses "quatre communes".
Il n’y pas de démocratie quand l’élection est un examen de bonne moralité et non un concours d’efficacité des programmes. La démocratie ne peut se limiter au rituel de se rendre périodiquement aux urnes. La carte d’électeur n’est pas une arme de chantage, c’est un moyen d’expression et un outil de sélection. Il n’y pas de démocratie quand les enfants mendiants sont le décor naturel des rues. Il n’y a pas de démocratie quand l’école dite française est légalement interdite dans des localités du Sénégal. Le président actuel a été un adepte apparent de la répétition qualifiée de pédagogique : il s’est évertué à redire que son premier septennat serait à durée rétractile. Contraint et forcé, de manière fort à propos, par la Cour constitutionnelle, il a fini par accepter que son "Saltennat" ne sera quinquennal que s'il était réélu. Tout comme, il ne se hasarde plus à soutenir que « les marabouts sont des citoyens comme les autres ». On ne sait en revanche s'il sera candidat en 2024, et on peut parier que lui-même ignore encore s'il le sera.
Oui, comme dit l’autre politologue, « le Sénégal est une exception sur le plan de la démocratie » : hé bien, cette exception, c’est de se croire une démocratie alors qu’elle n’en est pas une.
Laissons les transhumants tranquilles : ils sont la fièvre qui maintient la « démocratie sénégalaise » à la température normale.
Ousseynou Nar Gueye est fondateur du site d'information Tract et General Manager d'Axes & Cibles Com SARL
DES FAILLES DANS LA GESTION DE L'AUTOROUTE À PÉAGE
Le rapport de l’étude d’évaluation socio-économique et environnementale de l’exploitation de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio-Aibd révèle un montage financier considérable au bénéfice du titulaire de la concession Seeca Sa
L’état du Sénégal ne tire pas profit du partenariat public privé qui le lie à l’entreprise Senac SA devenue Seeca Sa, sur la construction et l’exploitation de l’autoroute Dakar-Diamniadio-Aibd financée à hauteur de 380,2 milliards Fcfa. Dans une étude rendue publique hier devant la presse, des experts regroupés autour du Collectif Citoyen des usagers de l’Autoroute à péage (Ccuap) ont dénoncé un montage financier de la part de Senac SA qui est seul bénéficiaire des rendements de l’autoroute.
Le rapport de l’étude d’évaluation socio-économique et environnementale de l’exploitation de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio-Aibd révèle un montage financier considérable au bénéfice du titulaire de la concession Seeca Sa (dont le capital est détenu par Eiffage Sa). Un déséquilibre important entre la subvention étatique et les fonds propres engagés par Eiffage qui remet profondément en cause l ́équilibre financier recherché dans le cadre des contrats de partenariat public privé. En effet, le rapport révèle que pour «un coût d’investissement de 138 milliards FCFA, la subvention de l’Etat s é́ lève à 77,6 milliards Fcfa contre 61 milliards FCFA qui représente l’apport de Eiffage». Ce qui constitue un grand déséquilibre entre le montant de la subvention publique et le montant du financement privé. D’après toujours le rapport, Eiffage n ́a investi que 20,8 milliards de FCFA en fonds propres, le reste de sa contribution financière étant pris en charge par les partenaires privés, notamment les banques.
En plus de cet investissement, l’Etat du Sénégal apporte un concours financier sous forme de subvention d’investissement à hauteur de 77 673 025 000 FCFA qui est sujet à des pénalités en cas de retard dans la mise à disposition des fonds qui, elle, se situe entre 10% et 15%. Par ailleurs, le rapport révèle que le niveau élevé de la subvention de l ́Etat combiné à d ́autres aspects du contrat de concession comme le niveau élevé des tarifs montre clairement que le concessionnaire a été avantagé par rapport à l É tat. Qui plus est, il ressort de l’analyse financière une augmentation des recettes qui s’explique par la hausse du trafic qui dépasse les prévisions les plus optimistes.
Les experts du Ccuap ont relevé également des charges d’exploitation de 56.526 millions FCFA à la fin alors qu’il était prévu un montant de 36.652 millions FCFA, soit une hausse de 19.874 millions FCFA. Face à cette situation, ils exigent des explications de la part des autorités de la SECAA Sa. Sur un chiffre d’affaires de 143.757 millions FCFA, ils évaluent les charges d’exploitation à 56.526 millions FCFA, des impôts et taxes à 28.021 millions de FCFA et la masse salariale à 5.100 millions de FCFA. D’où un bénéfice de 10.677millionsde FCFA.
Suffisant pour que les experts (initiateurs de ce rapport) soutiennent que «l’ingénierie financière d’Eiffage SA est classique et banale, et la firme tire son profit non pas sur le résultat net, mais sur les charges d’exploitation avec les types d’investissements qu’elle propose à l’autorité». Ce qui revient à dire que les autorités de SECAA Sa proposent les investissements à faire à l’Etat qui se contente de les valider.