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29 juin 2025
A BISSAU, LES LIONS VISENT LA VICTOIRE ET LA QUALIFICATION
Le Sénégal vient ici pour essayer de chercher sa qualification. Ce sera un match extrêmement difficile parce que la Guinée Bissau perd rarement ses bases. Mais à chaque règle il y a une exception’’, a déclaré Saer Seck
Bissau, 14 nov (APS) – Les Lions du Sénégal vont tenter dimanche de mettre un terme à une invincibilité remontant à longtemps de l’équipe de la Guinée et décrocher la qualification à la CAN prévue au Cameroun en 2022, ont confié à l’APS des membres de la délégation sénégalaise arrivée samedi dans la capitale bissau-guinéenne à bord d’un vol d’Air Sénégal international.
‘’Le Sénégal vient ici pour essayer de chercher sa qualification à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Cameroun 2022. Ce sera un match extrêmement difficile parce que la Guinée Bissau perd rarement ses bases. Mais à chaque règle il y a une exception’’, a déclaré Saer Seck, vice-président de la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Il intervenait après l’arrivée des joueurs et l’encadrement technique du Sénégal a l’Aéroport international Osvaldo Vieira. Ils ont été accueillis par l’ambassadeur du Sénégal en Guinée Bissau, Ngor Ndiaye et le président du Casa Sport de Ziguinchor, Seydou Sané.
Après quelques brèves formalités à l’aéroport, les Lions et les membres de l’encadrement technique ont rejoint l’hôtel Shaîba en centre-ville où ils ont installé leurs quartiers.
‘’Nous sommes là modestement mais avec confiance. Nous avons un statut à défendre. Nous ferons tout pour préserver notre classement de première nation africaine. Ce sera difficile mais nous allons essayer de nous qualifier’’, a poursuivi M. Seck.
Pour l’ancien international El Hadji Diouf, ‘’ce sera un match difficile qu’il faudrait prendre par le bon bout’’.
‘’Rien n’est acquis d’avance en Afrique du football. Le match de Nigéria-Siéra Léone (4-4) est assez édifiant. Il y a un double objectif que nous devons relever en terre bissau-guinéenne : mettre fin à cette invincibilité de l’adversaire à domicile et se qualifier à la prochaine CAN’’, a estimé l’ancien attaquant des Lions.
A Bissau, à la veille du match, la presse locale a beaucoup mis l’accent sur une invincibilité des Djurtus au stade du 24 septembre de Bissau depuis fort logntemps.
Dimanche, les protégés d’Aliou Cissé vont affronter l’équipe nationale de Guinée au stade du 24 septembre de Bissau. Les Lions ont la possibilité de se qualifier à la CAN 2022 s’ils sortent victorieux de cette rencontre.
Mercredi, en match comptant pour la 3è journée joué à Thiès, le Sénégal avait déjà battu la Guinée Bissau (2-0).
Les Lions de la Téranga sont leaders du groupe qu’ils partagent avec Swattini, Congo Brazaville et Guinée Bissau.
PONT SÉNÉGAMBIE, UNE RÉVOLUTION DANS LES DÉPLACEMENTS DES USAGERS (1/3)
Pour les passagers rencontrés, l'ouverture du pont est une bénédiction. Reportage à Farafenni
À partir d’aujourd’hui et jusqu’au dimanche 15 novembre, nous vous proposons une série de reportages consacrés au pont Sénégambie qui change la vie des Gambiens et des Sénégalais depuis un an. Inauguré en janvier 2019, ce pont remplace l'ancien bac qui traversait le fleuve Gambie. Le ferry transportait les nombreux passagers qui voulaient relier la région de la Casamance située au sud du Sénégal, la Gambie et le nord du Sénégal. Pour les passagers rencontrés, l'ouverture du pont est une bénédiction.
FAIRE (AUSSI) LE DEUIL DES MANŒUVRES POLITICIENNES
Il y a si peu de différences entre majorité et opposition que non seulement, la transhumance est appelée à perdurer mais les alternances continueront à n’être que des passages de témoins entre clans rivaux à la solde des puissances d’argent
Nous allons mettre en place des institutions si fortes, que même si le diable en personne arrivait au pouvoir, il lui serait impossible de faire ce qu’il veut. Jeremiah Rawlings John
Pour plusieurs observateurs politiques, la situation politique actuelle de notre pays est, on ne peut plus dramatique. En effet, on note un hiatus flagrant entre une classe politique empêtrée dans ses combinazzione et une situation sociopolitique marquée par une gouvernance de plus en plus épouvantable et des souffrances populaires incommensurables. Ce divorce entre le peuple fondamental et ses élites n’est pas une nouveauté. Il remonte aux premières années de notre accession à la souveraineté formelle et n’a malheureusement pas pu être corrigé par les alternances de 2000 et 2012.
Il y a certes eu le sursaut - qu’on espérait salvateur - des Assises Nationales de 2008-2009, qui ambitionnaient de remédier à la mal-gouvernance endémique, d’approfondir la démocratie et de renforcer les institutions.
Mais cette initiative patriotique finira par être sabordée, aussi bien par les partis socio-démocrates incapables de s’entendre sur une candidature unique, encore moins sur un programme, que par des gauchistes sectaires et des libéraux très peu enclins à responsabiliser les masses populaires.
Le précédent pouvoir libéral, au lieu de rejoindre le mouvement des Assises, qui aurait pu constituer une porte de sortie honorable et le couronnement de la longue carrière politique de Me Abdoulaye Wade, s’engagea plutôt dans une dynamique suicidaire visant à obtenir un troisième mandat illégal. Ce faisant, il dilapida le capital prestige que lui avait valu le fait d’être l’un des premiers opposants d’Afrique Noire, à accéder au pouvoir, de manière démocratique, lors de l’alternance de 2000.
Quant à son successeur et non moins ancien disciple, le président Sall, il refusa d’opérer les ruptures nécessaires et poursuivit sur la voie déjà tracée faite de régressions démocratiques majeures, reniant ainsi sa parole, lui qui s’était pourtant engagé à appliquer les conclusions des Assises Nationales.
Tant et si bien que notre pays est passé du statut de vitrine démocratique à celui de laboratoire d’alchimie politicienne, dont s’inspirent encore plusieurs pays africains (troisième mandat, pseudo-référendum, tripatouillage de la constitution, manipulation de la loi électorale... et même wax-waxeet de Barrow en Gambie et de Talon au Bénin).
Ce sont ces artifices maléfiques d’une redoutable efficacité, qui ont été mis en œuvre lors de la mascarade électorale de février 2019, qui n’était rien moins qu’un forcing, - encore plus abject au vu des contextes respectifs -, que les pseudo-élections des régimes de partis uniques, de triste mémoire.
Nous sommes donc dans une nouvelle période historique marquée par l’essor du populisme et des schémas d’autocratie électorale (ou démocrature), où les élections servent à valider des forfaitures démocratiques. De nouveaux protocoles voient le jour, marqués par l’arbitraire ou la manipulation pré-électorale, le hold-up des suffrages et la gestion de crise post-électorale combinant arrestations arbitraires et appels au dialogue.
C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre la vraie fausse réconciliation des frères ennemis, Macky Sall et Idrissa Seck, en tant que point nodal d’une fausse recomposition politique, qui n’est rien d'autre qu’une véritable escroquerie politique.
Tous ces éclairages nous font voir la recrudescence de l’émigration clandestine sous un nouveau jour : elle est symptomatique de l’état de faillite dans lequel se trouvent les nations africaines. Les masses populaires de notre continent, à l’instar des peuples du monde, commencent à démystifier la démocratie représentative, qui ne sert qu’à perpétuer les rapports de domination et d’exploitation de nos pays. Chaque jour qui passe persuade nos concitoyens de la collusion manifeste des élites, à la recherche de prébendes et de strapontins.
La meilleure preuve en est ce refus de la grande majorité des formations politiques de s’engager clairement pour des programmes de rupture claire et nette avec l’électoralisme désuet et de promotion d’une véritable refondation institutionnelle.
C’est précisément parce qu’il y a si peu de différences entre les partis de la majorité et ceux de l’opposition que non seulement, le phénomène de la transhumance est appelé à perdurer mais que les alternances continueront à n’être que des passages de témoins entre clans rivaux à la solde des puissances d’argent.
La journée nationale de deuil du 13 novembre 2020 est symbolique, dans le sens où la jeunesse patriotique a clairement manifesté son désir, devant l’insouciance des autorités face à l’hécatombe de l’émigration clandestine, de prendre son destin en mains.
On note un refus net et clair des politiciens de la majorité, qui ont pourtant tous les leviers du pouvoir entre les mains, d’assumer la part de responsabilité qui leur revient dans les dysfonctionnements des politiques publiques. En lieu et place d’une véritable redevabilité, on a droit à une mauvaise foi manifeste, où on cherche à se défausser sur des citoyens eux-mêmes désespérés et qui ne savent plus à quel escroc politique se fier.
Les pouvoirs législatif et judiciaire sont écrasés par un Exécutif monstrueusement hypertrophié et omnipotent, qui donne l’impression d’avoir toutes les cartes en main. Mais ce n’est que là que pure illusion !
Il s’agit de rendre au peuple sa souveraineté, en faisant des offres politiques de rupture visant non pas à renforcer des positions politiques partisanes ou personnelles mais le bien-être populaire.
Il y a urgence à s’unir autour de programmes explicites pour ressusciter et parfaire les idéaux des Assises Nationales.
DONALD TRUMP A LA DÉFAITE AMÈRE
Le président américain sortant nie toujours la victoire à son rival démocrate, quitte à paralyser la transition déjà engagée par ce dernier. Analyses et commentaires avec René Lake, Claude Porsella et Denis Beaver sur VOA TV
Le président américain sortant nie toujours la victoire à son rival démocrate, quitte à paralyser la transition déjà engagée par ce dernier. Analyses et commentaires avec René Lake, Claude Porsella et Denis Beaver sur VOA dans l'émission Washington Forum. Les invités abordent également les perspectives d'une nouvelle politique américaine avec l'administration Joe Biden.
POURQUOI L'ISLAM INTERDIT LES ATTENTATS
Comme le rappelle le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, d'après le Coran, le musulman est détruit par le mal qu'il commet. Interview
Le Point Afrique |
Catherine Golliau |
Publication 14/11/2020
Le Point.fr : « Musulman » signifie en arabe « soumis » : le croyant se soumet au Dieu unique et tout-puissant. Comment peut-il disposer d'un libre arbitre ?
Souleymane Bachir Diagne : La sourate 2 du Coran est claire à ce sujet : l'humain est le seul être capable de troubler l'ordre établi, parce que Dieu a voulu le créer libre. Le récit de la création en islam est en effet très différent de celui que nous livre la Genèse dans la Bible. Dans cette sourate, Dieu prévient les anges qu'il va se donner un représentant sur terre. Ces derniers s'inquiètent qu'il veuille établir sur terre un lieutenant, un calife. Ne va-t-il pas faire advenir le mal et le sang ? Mais Dieu leur répond : « Je sais que vous ne savez pas. » Et il passe outre. En fait, il crée un fauteur de troubles. Il le fait libre, et cette liberté fait advenir le mal. La conséquence de cette création sera notamment la rébellion d'Iblis, un ange qui refuse de se prosterner devant l'homme et qui dit à Dieu : « Je suis meilleur que lui. Tu m'as fait de feu, et lui d'argile. » Il est le Satan de l'islam, celui qui n'aura de cesse de tenter l'humain pour le faire chuter.
Mais comment se définit le mal en islam ? Est-ce, comme dans le cas d'Iblis, se révolter contre la volonté de Dieu ?
Si l'on se fonde sur le Coran, faire le mal, c'est se faire du tort à soi-même. En arabe, on dit dhulm nafs, faire du tort à son âme. Quand Adam et Ève ont désobéi à Dieu et sont chassés du paradis, ils se repentent et disent : « Seigneur, nous nous sommes fait du tort à nous-mêmes. » En islam, le mal que l'on fait à l'autre nous détruit parce qu'il annihile l'humanité que nous portons en nous. Pour le sage soufi Tierno Bokar, « toute chose retourne à sa source ». Le mal se retourne toujours contre celui qui l'a commis. L'analyse philosophique que j'en fais, et je me place pour cela dans la lignée du grand penseur indien Mohammed Iqbal, est que le mal nous fait oublier qui on est, et donc oublier notre relation à Dieu. De fait, être musulman peut se résumer par trois dimensions : d'abord avoir la foi, iman, en Dieu, son message – le Coran –, et son œuvre – la création. Ensuite, avoir le respect de ce qui fait de soi un musulman. Enfin, l'excellence de caractère, ihsan, en arabe. Dans un hadith célèbre, Mohammed dit : « Adorer Dieu comme si on le voyait en sachant que si on ne le voit pas, lui nous voit. » Il faut agir en ayant constamment la conviction que l'on est en face ou sous le regard de Dieu. Ce qui implique que si l'on vit pleinement sa foi en l'islam, il y a des choses que l'on ne fait pas.
Quel est le rôle de la Loi, la charia ?
Elle définit les bonnes pratiques. Mais c'est un mot valise au sens très étendu. Le Coran ne le cite même pas. Aujourd'hui, elle désigne le comportement que doit suivre le bon musulman tel que l'ont défini au cours des siècles des juristes en se fondant sur le Coran, les hadiths, c'est-à-dire les mots et les gestes du prophète Mohammed et de ses compagnons les plus proches. Ce n'est pas elle qui définit les valeurs éthiques. Celles-ci relèvent d'un humanisme fondé sur la dignité de l'homme, dont le Coran est la base. Comme le dit le verset 30 de la sourate de la Vache, Dieu a créé l'homme pour qu'il soit son « calife », c'est-à-dire son lieutenant sur terre. Le mot « calife » est très fort. Et c'est d'ailleurs la seule référence au califat qui soit présente dans le Coran. L'humain est le lieutenant de Dieu, il tient la terre pour lui. Il est responsable de la création de Dieu. C'est là sa dignité et une responsabilité énorme. C'est donc à partir de cette responsabilité que l'on définit le bien et le mal. Je conseille à tous la lecture du philosophe autodidacte andalou (Hayy Ibn Yaqdhan) d'Ibn Tufayl, du XIIe siècle, qui aurait, dit-on, inspiré Daniel Defoe pour son Robinson Crusoé.
LES 68 PAYS LES PLUS PAUVRES SOLDENT PRES DE 12 000 MILLIARDS
23 milliards de dollars. C’est le montant de la dette payé par 68 pays les plus pauvres du monde aux pays riches et aux banques depuis le début de la pandémie de Covid-19.
En dépit de la pandémie de la covid-19 qui a mis genoux toutes les économies du monde, les pays les plus pauvres ont été contraints de payer leurs dettes. D’après un document rendu public par l’ong britannique Oxfam, plus de 68 pays les plus pauvres du monde ont remboursé 23 milliards de dollars de dette durant cette période de pandémie de coronavirus. D’où l’urgence d’annuler la dette des pays pauvres.
23 milliards de dollars. C’est le montant de la dette payé par 68 pays les plus pauvres du monde aux pays riches et aux banques depuis le début de la pandémie de Covid-19. La révélation a été faite par Oxfam sur sa page Facebook.
En effet, l’Ong renseigne qu’en 2020 seulement, les 76 pays les plus pauvres devraient rembourser 40,6 milliards dollars. «Or, en cette période de crise, aucun pays ne devrait avoir à choisir entre rembourser sa dette et sauver des vies».
Pour Oxfam, cette dette empêche les gouvernements de libérer des ressources pour mettre en œuvre des mesures de prévention et d’intervention publiques. «Les systèmes de santé de certains des pays les plus pauvres ont besoin d’une injection immédiate de liquidités pour les aider à faire face à cette crise. L’allègement de la dette est le moyen le plus rapide d’acheminer l’argent là où les besoins sont les plus criants. Cela permettrait de libérer 40 milliards de dollars rien que cette année, afin d’aider ces pays à lutter contre le coronavirus et ses effets économiques dévastateurs», souligne l’Ong britannique ajoutant qu’il s’agit de la plus grande urgence de santé publique mondiale que l’humanité n’ait jamais connue. «Si nous n’agissons pas, le coronavirus pourrait coûter la vie à jusqu’à 40 millions de personnes et précipiter un demi-milliard de personnes supplémentaires dans la pauvreté», alertent les responsables d’Oxfam.
Ces derniers de rappeler en outre que la pandémie s’est propagée à une vitesse telle que la plupart des pays ne peuvent pas y faire face par leurs propres moyens. «C’est pour cela que nous avons plus que jamais besoin d’une action mondiale pour lutter contre le coronavirus. Même si, en avril 2020, le G20 a convenu d’une suspension temporaire du paiement de la dette de 73pays.C’est un premier pas dans la bonne direction, mais il est largement insuffisant». D’autant que cet accord n’a pas abordé la question des dettes massives envers les créanciers privés comme les banques et les fonds spéculatifs, ou envers certains des plus grands prêteurs multilatéraux comme la Banque Mondiale auxquels de nombreux pays en développement doivent des sommes énormes.
L’ETRANGE DESTIN DU PUR
Souvent invisible dans l’espace politique, le Parti de l’unité et du rassemblement ne se montre que durant les périodes électorales. A l’heure des tractations pour la formation de coalitions, la formation des Moustarchidines garde toujours le silence
Souvent invisible dans l’espace politique, le parti de l’unité et du rassemblement (pur) ne se montre que durant les périodes électorales. A l’heure des tractations pour la formation de coalitions, la formation des Moustarchidines garde toujours son silence. Continuera-t-elle à cheminer seule comme par le passé ou rejoindra-t-elle un des différents fronts en gestation, l’avenir nous édifiera. il demeure cependant constant que la réalité politique actuelle dans le pays impose, à défaut de créer une coalition, d’adhérer à l’une d’entre elles.
«Le parti ne s’est pas encore prononcé sur la possibilité de nouer des alliances ou pas. Je ne pourrais en parler que si une décision est prise à ce propos», affirme le chargé de communication du Pur, Makhary Mbaye, joint au téléphone par «L’As».
Il est cependant constant que la formation des Moustarchidines est charmée par certains leaders de l’opposition qui envisagent de former un front. Qui n’a pas intérêt à avoir à ses côtés ce parti arrivé quatrième aussi bien à la présidentielle que lors des élections législatives de 2017 avec à la clef trois députés.
Pour l’heure, les tractations vont bon train dans les différents états-majors politiques pour former une opposition unie et solide afin de faire face au régime de Macky Sall. Comme toujours, on n’entend pas la formation de Serigne Moustapha Sy qui, pourtant, est devenue incontournable sur la scène politique.
Lorsque Issa Sall était aux manettes vers la fin de son règne, le PUR était en train de changer petit-à-petit cette image d’un parti renfermé sur lui-même et qui n’aime pas les alliances. Mais depuis l’éviction du candidat malheureux à la présidentielle de 2019, le PUR est retourné à la case de départ. Son successeur au poste de Coordonnateur national, Aboubakry Ndiaye, n’est pas très connu dans l’espace politique.
Et contrairement à Issa Sall, ce dernier n’a pas su développer des relations avec les autres leaders de l’opposition. Il n’est ni vu, ni entendu dans les activités publiques réunissant l’opposition. Et depuis le remaniement ministériel et le ralliement de certains membres de l’opposition à la mouvance présidentielle, le PUR est resté muet. Il n’a pas jugé utile de donner son avis, ni de critiquer, encore moins de renouveler son ancrage dans l’opposition. Mais tout porte à croire que le PUR reste dans l’opposition radicale. Son président Serigne Moustapha Sy n’a pas raté le chef de l’Etat lors de son traditionnel discours du Gamou au champ de courses.
PUR, PREMIER PARTI DE L’OPPOSITION !
Tout compte fait, le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) est une formation à suivre dans la mesure où elle a réussi, face à une multitude de coalitions, à décrocher trois sièges au parlement à l’issue des élections législatives de 2017. La formation de Serigne Moustapha Sy s’est toujours montrée réticente pour nouer des coalitions. Même au sortir des législatives, elle n’a pas voulu s’allier à la coalition Mankoo Taxawu Senegaal(MTS) pour former un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, préférant verser ses trois députés dans le groupe des non-inscrits.
D’ailleurs, le coordonnateur national à l’époque soutenait mordicus que son parti était le chef de l’opposition parlementaire. Selon lui, si on devait diviser les 125 sièges au Parlement de Benno Bokk Yakaar (Bby) aux 47 partis qui composent ladite coalition, on allait se retrouver avec moins de 3 députés par parti.
Dans la même logique, il estime que si la coalition gagnante Wattu Sénégal de Me Abdoulaye Wade, composée de 15 partis, devait se partager les 19 sièges obtenus, chaque parti aurait eu moins de 2 parlementaires. Idem pour la coalition Mankoo Taxawu Senegaal(Mts) du maire Khalifa Sall, classée pourtant 3e. Il estime que le Mts, fort de 10 partis, se serait retrouvé à moins d’un député par formation politique, sur la base du même calcul effectué sur les 7 sièges récoltés. Un calcul logique mais loin de la réalité politique actuelle dans le pays où quasiment les partis ne vont plus seuls aux élections.
Le PUR a intérêt aujourd’hui à s’adapter à la nouvelle donne politique. Mais avec qui ? Les fronts risquent d’être nombreux, et le PUR n’aura qu’à choisir !
Par Mamadou Mbakhé NDIAYE
SI MACKY SALL POUVAIT ÊTRE TOUT LE TEMPS AUSSI TRANSPARENT
Face à Emmanuel Macron qui avait heurté la conscience des musulmans à cause d’un discours condescendant sur l’Islam, le président de la République a répondu avec élégance et responsabilité ; mais sans langue de bois
Dans un contexte national aussi inaudible avec ses nouvelles alliances très critiquées par l’opinion publique, et les drames liés à l’émigration clandestine, le Président Macky Sall est loin d’avoir actuellement le vent en poupe. Mais force est de reconnaître que son discours de Paris, bien que teinté de diplomatie, a eu le mérite d’être clair dans son contenu. La réponse qu’il a servie au Président français et à l’Europe en général est assez satisfaisante.
Face à Emmanuel Macron qui avait heurté la conscience des musulmans à cause d’un discours condescendant sur l’Islam et les caricatures du Prophète, le chef de l’Etat sénégalais a répondu avec élégance et responsabilité ; mais sans langue de bois, dans la quintessence de ce qui sous-tend nos valeurs. «Moi je suis tout à fait conscient que nous pouvons partager des valeurs. Je ne suis pas dans du scepticisme. Seulement, nous avons besoin aussi d’étendre le spectre de la discussion, de tenir compte des réalités des uns et des autres pour bâtir des valeurs communes. C’est tout à fait possible et cela demande qu’il y ait de l’humilité, sachant que nous n’avons pas les mêmes valeurs», a soutenu Macky Sall avant de rappeler, comme pour répondre aux caricatures : «Le Prophète Mohamad (PSL) quand il était à Médine, avait hébergé des gens qui étaient en quête de zones de prières.» Il a souligné aussi l’importance pour les Européens d’accepter les différences.
Probablement sur la bonne gouvernance et le développement économique du Sénégal, on peut reprocher beaucoup de choses à Macky Sall. On attend de lui également des efforts considérables sur l’emploi des jeunes, la transparence dans la gestion des ressources pétrolières et gazières et autres secteurs névralgiques du pays. Dans sa manière de gérer les questions politiques, le Président Macky Sall est très illisible.
Toutefois, sur les questions qui constituent le socle de ce pays comme la religion et les valeurs sociales, il n’a jamais fait la politique de l’autruche. On peut parler plus ou moins de cohérence dans sa démarche sur ces sujets. L’on se souvient qu’en 2014, lors de la visite de Barack Obama, à l’époque Président des Etats-Unis, il avait répondu sèchement sur une interpellation de ce dernier concernant la légalisation de l’homosexualité avant de réitérer sa position quelques années après sur un plateau de télévision en France à travers des propos sans équivoque : «Au nom de quoi l’homosexualité dépénalisée doit être une loi universelle ? Il faut que les gens apprennent à respecter nos croyances et nos convictions. Je ne vois pas pourquoi on doit nous imposer cette vision.»
D’ailleurs il en est de même depuis quelques mois sur l’ONU. Lors de ce même sommet de Paris, Il s’est désolé à juste titre du fait que l’Afrique n’ait pas de siège permanent dans cette organisation créée depuis 1945 alors que le continent a une population qui avoisine les deux milliards.
Ainsi, nonobstant les rivalités politiques, ses positions courageuses doivent être saluées par la classe politique. Sans qu’on subodore un «deal» ou bien que l’on soit soupçonné de vouloir rejoindre la mouvance présidentielle. Malheureusement, cette époque semble révolue dans le pays. Et c’est dommage.
AVIS DIVERGENTS SUR LE DISCOURS DE MACKY SALL DEVANT MACRON
Si le prêcheur Iran Ndao applaudit des deux mains, imam Amadou Makhtar Kanté est resté sur sa faim
La déclaration sur l’islam du président Macky Sall devant son homologue Emmanuel Macron a été suivie avec un grand intérêt par les religieux de ce pays. Si le prêcheur Iran Ndao applaudit des deux mains, imam Amadou Makhtar Kanté est resté sur sa faim.
S’il y a une personnalité religieuse qui est restée sur sa faim après le discours sur l’Islam tenu par le Président Macky Sall à son homologue français Emmanuel Macron avant-hier au Forum de Paris sur la Paix, c’est bien Imam Amadou Makhtar Kanté. Contacté par « L’As » pour donner sa réaction sur les propos du chef de l’Etat, il déclare en avoir une appréciation mitigée. «J’ai une appréciation mitigée de son discours, parce que j’ai l’impression qu’il n’est pas à la hauteur des enjeux, de ce qui s’est passé en France sur les caricatures et au-delà des caricatures. Le fait que le Président Macron a soutenu la poursuite de ces caricatures et on sait que c’était relatif au prophète Mouhamed (PSL) montre sa détermination. Donc, je considère qu’en face, il fallait la même détermination pour montrer que le monde musulman n’est pas prêt à accepter qu’on piétine l’image de la personne du prophète.
Le chef d’Etat français a assumé clairement devant le monde entier, je peux dire, justifier cette posture intraitable sur la caricature faisant partie de l’identité même de la France », a expliqué Imam Kanté. Il trouve que Macron s’est comporté comme si la liberté d’expression était presque une invention ou une propriété française. Ce qui est faux, rétorque-t-il. « Mais en tout cas, il a montré sa détermination et il a parlé au nom l’Etat français, donc au plus haut niveau de la France, pour dire que son pays ne va pas mettre fin à cette pratique au prix de tous les sacrifices, en sous-entendant que même si on va tuer encore des Français, ils vont poursuivre la caricature. Ce que cela veut dire pour lui, c’est: effectivement si votre prophète est sacré, nous aussi notre caricature et notre liberté d’expression à la française sont sacrées. Donc, il fallait que le Président Macky Sall ait un niveau de discours aussi très clair et aussi très tranché sur le fait que cette posture française, en tout cas, elle peut s’assumer dans tout ce qu’ils veulent mais que par rapport à la personne du prophète, le monde musulman ne pourra pas accepter cela et maintenant alors. Au lieu de cela, j’ai maintenant un discours que je trouve même décousu », se désole Imam Kanté.
«ON A L’IMPRESSION QU’IL A PARLE EN IMPROVISANT»
Poursuivant son argumentaire, il dit avoir entendu avec des mots qui se répétaient, sans fil conducteur. « On a l’impression qu’il a parlé en improvisant un peu. Par exemple, regardez ce que Macron a fait. Lui, d’abord, c’est un Français. Sa langue maternelle, c’est le Français mais quand même, il a lu un discours très bien fait. En tout cas, le contenu bien sûr. On n’est pas d’accord sur les caricatures mais, c’est très bien fait et on sait bien qu’il y a des gens autour de lui qui ont écrit avec lui un discours très bien fait mais du côté de Macky Sall, je me suis dit où sont ses conseillers parce que quand même, il n’a pas utilisé du bon français. Il y a beaucoup de mots qui se répétaient, il n’y a pas de suite dans certaines expressions», dénonce-t-il.
D’après lui, le fait pour Macky Sall de dire « nous sommes pour les différences mais nous sommes pour les valeurs communes» traduit une ambiguïté. «Les valeurs communes dont il fait allusionne sont pas définies. Ensuite, il sort de là-bas pour parler de bombes dans une mosquée, ça n’a rien à voir avec les caricatures. Il y a eu des mélanges de genres, des hors sujets et des retours de sujet. Il y a des expressions qui ne se complètent pas. Donc, on sentait bien qu’il y avait de l’improvisation. Je considère que c’est très grave pour les enjeux de civilisation que le Président Macky Sall soit devant le Président de la France, qui veut incarner les lumières et la liberté et qui est un donneur de leçon, pour tenir un tel discours. Parce que quoi qu’on puisse dire, le chef de l’Etat, sur les questions de valeurs, de philosophie, de l’Islam, doit écrire le discours parce qu’il n’est pas compétent dans ces domaines. Il faut être sérieux quand même. Donc pour ces domaines-là, il faut surtout éviter d’improviser. Il a des conseillers, des islamologues ici à Dakar. Il a des gens autour de lui qui connaissent l’Islam, il a aussi des philosophes et des conseillers qui savent bien écrire en français, mais j’ose regretter qu’il n’a pas lu un bon discours de 8 minutes à 10 minutes, bien articulé sur les enjeux et ensuite qu’il donne la position maintenant du Sénégal en tant que représentant du Sénégal», précise-t-il.
Poussant plus loin sa réflexion, Imam Kanté déclare être déçu par le discours. «Quelque part aussi, ce n’est pas toujours au Président Macky Sall de dire quel est le bon Islam et quel n’est pas le bon Islam. Il doit rester sur le principe. Donc, je ne suis très satisfait de ce discours même si je lui donne un point positif, celui d’avoir souligné la nécessité de respecter les différences et que les communautés n’évoluent pas dans les sphères de valeurs. Du point de vue des différences comme nécessité, pour pouvoir construire ensemble un bon vivre ensemble, là je suis d’accord mais pour le reste, il y avait du brouillon, du hors sujet. Ce n’était pas très bien construit », note-t-il.
IRAN NDAO APPROUVE LE DISCOURS DE MACKY SALL
A la différence d’Imam Amadou Makhtar Kanté, le prêcheur Iran Ndao a salué le discours de Macky Sall tenu devant Emmanuel Macron. Selon lui, le Président de la République a eu la réaction qu’il fallait, parce que l’affaire a atteint un niveau où les chefs d’Etat des pays doivent se parler pour arrondir les angles. Il affirme même avoir lancé récemment un appel dans ce sens. « Les chefs d’Etat ont la responsabilité d’assurer la sécurité de leurs concitoyens et de leurs pays. Il appartenait à Macky Sall de dire à Macron que notre pays ne fonctionne pas de la même manière qu’eux. Ici, on n’a jamais vu un musulman toucher à un juif ou à un chrétien. Dans nos prières parfois, on invoque le nom de Moussa, d’Insa ou d’Ibrahima. Le Président Macky devait même faire ce qu’il a fait depuis longtemps. Au début de la polémique, il devait parler à Macron pour lui dire de mettre de l’eau dans son vin et de calmer le débat. Il devait lui faire savoir que de la manière qu’il se révolte quand on touche à ses convictions, c’est de cette même façon que les musulmans sont hostiles aux caricatures contre le prophète de l’Islam. Dans ce pays, si quelqu’un attaque Macky Sall, il va subir des insultes sur Internet et à travers les réseaux sociaux, de la part de ses partisans. Personne n’accepte qu’on touche à ses croyances. Il faut accepter et respecter les croyances d’autrui », déclare Iran Ndao.
Remerciant le chef de l’Etat pour son discours, il explique que le prophète Mouhamed (PSL) est le plus civilisé des civilisés. «On ne lui connait aucun mauvais comportement. L’Islam est une religion de paix. Pour pouvoir se réclamer de cette religion, il faut cultiver la paix. Ceux qui provoquent des problèmes n’en font pas partie. La religion n’aime pas la violence. Car, c’est seulement dans la paix que les humains peuvent travailler et vaquer à leurs occupations. Rien ne peut se faire en l’absence de la paix. On doit cultiver la paix», fait-il savoir.
Selon Iran Ndao, les musulmans qui souhaitent la paix pour les pays musulmans exclusivement sont dans l’erreur. «Ils doivent vouloir cette paix pour tout le monde, car les problèmes n’arrivent pas aux gens par rapport à leurs religions, mais ils peuvent arriver à tout un chacun. Le coronavirus en est un parfait exemple. Tout le monde a été touché. On doit cultiver la paix à travers le monde. Donc Macky Sall et Macron doivent travailler ensemble en tenant compte chacun des réalités de leurs pays et avancer», souhaite-t-il.
L’UMS ACCUSE LE GARDE DES SCEAUX DE PARTIALITÉ
Le syndicat des magistrats qui sonne la mobilisation pour défendre son président Souleymane Teliko dénonce la lettre du ministre de la Justice adressée à l’Union Internationale des magistrats
La convocation à comparaître du président de l’union des magistrats du Sénégal (Ums), Souleymane Téliko, le 30 novembre devant le conseil de discipline et la lettre du ministre de la Justice, Me Malick Sall, ont fait sortir les magistrats de leurs gonds. Le bureau exécutif de l’Ums descend en flammes le Garde des Sceaux dont la lettre à l’union internationale des magistrats renseigne, dit-on, à suffisance sur son intention de faire sanctionner à tout prix Téliko.
Les magistrats ne comptent pas se laisser marcher dessus par le ministre de la Justice, Me Malick Sall. L’Union des magistrats du Sénégal (UMS) qui sonne la mobilisation pour défendre leur président Souleymane Teliko dénonce la lettre du ministre de la Justice adressée à l’Union Internationale des Magistrats. «Suite à son audition par le rapporteur désigné, le président de l'UMS a reçu une convocation à comparaître le 30 novembre 2020 devant le conseil de discipline», renseigne le communiqué du bureau exécutif de l’Ums. Qui fustige la parution dans la presse de la lettre réponse du ministre de la justice adressée à l’Union Internationale des Magistrats. «Le bureau de l’UMS note que malgré la vacuité du dossier, les autorités tiennent à faire sanctionner le président de l'UMS. (…)
C'est l'avenir de l'association, dont la parole est portée par son président, qui est en danger car l'existence même de cette procédure, quelle que soit son issue, constitue une menace à l'expression de toute revendication ou appréciation sur les questions intéressant la justice en général et la magistrature en particulier», fulminent les magistrats. Ils décrient la partialité manifeste du Garde des Sceaux dans l’affaire Souleymane Téliko. «Le bureau constate avec étonnement que loin de se limiter à des indications procédurales, la lettre du ministre constitue un véritable réquisitoire à charge contre le président Téliko et une immixtion grave et injuste dans la procédure en vue d'influencer le conseil», condamne le bureau exécutif de l’UMS.
Les magistrats dénoncent publiquement «cette attitude inqualifiable et en porte-à-faux avec la neutralité, la retenue et surtout le respect de la présomption d'innocence qui doivent être observés par tous. Cette lettre renseignant à suffisance sur l'intention de faire sanctionner à tout prix le président de l'UMS». Ainsi le bureau appelle les membres de l’UMS à une mobilisation à la hauteur de l’enjeu.