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29 juin 2025
WADE REAGIT APRES L'ANNONCE DE SON DECES
''Après l’annonce de mon décès sur le site internet de RFI, à la suite d’une erreur informatique, je tiens à rassurer que je suis en pleine forme.'' déclaré Abdoulaye Wade
Ce lundi, la Rfi a malencontreusement annoncé le décès du président Wade et de plusieurs autres personnalités publiques. L'ancien chef de l'Etat, qui est bien vivant, vient de monter au créneau pour rassurer.
«Après l’annonce de mon décès sur le site internet de RFI, à la suite d’une erreur informatique, je tiens à rassurer que je suis en pleine forme.
Il n’est pas donné à tout le monde de pouvoir prendre connaissance de sa nécrologie de son vivant.
J’en profite pour rappeler à quel point il est important de vérifier ses sources avant de partager une information.»
par Elgas
DEUIL VIRTUEL, LE CLASH DES CLASSES ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Il faut retrouver l’angle d’analyse de notre société à travers la classe. Il fut un temps pas si vieux où parler de la pauvreté au Sénégal était un blasphème. Les motivations de l’immigration sont communes aux nantis comme aux pauvres
A côté des morts réelles, désormais, des héros virtuels. Le choc arithmétique des 480 morts est presque racheté par un deuil de masse sur les réseaux sociaux. Au nez et à la barbe d’un gouvernement qui est resté étrangement aux abois, incapable d’une émotion institutionnelle, d’une absence de réactivité pathologique, le deuil national aura surgi de la ferme volonté de twittos.
Le régalien se laisse damer le pion par le numérique, et ne cesse de subir son acrimonie, ses moqueries tranchantes, et son bref ascendant. Qui l’eût cru ? Morts en mer, et désormais enterrés dans des sépultures en forme de tweets, de statuts, d’images, de « hashtags » dont la viralité gagne en nombre ce qu’elle perd en intimité, en substance aussi. La vague dans le cimetière virtuel était si haute que l’émotion a débordé ; les médias nationaux et internationaux, acculés, se sont fait l’écho de ce grondement de colère d’une jeunesse qui a posé sa grande marque dans l’histoire récente des rapports de force. Pour ainsi dire, et éviter d’emblée les procès en trouble-fête, nul ne peut suspecter une émotion d’être calculée, insincère, opportuniste ou illégitime. Il n’y a donc – la décence n’autorise que cela – qu’à se féliciter que les profils arborent le noir du deuil, et souffrir de ce que certains héros virtuels proclament leur autosatisfaction. C’est la condition des héros néophytes que de s’autocélébrer, et pour tout dire, on a vu pire. Pour tenir rapidement le compte (ou le décompte) : pour 480 morts, il y a probablement eu des centaines de milliers d’effigies, d’effusions et d’effervescence.
Au-delà de l’arithmétique
Sommes-nous pour autant quittes, et bons dans nos calculs ? L’équité et l’éthique ? C’est là peut-être, dans le tragique inconfort du devoir de vérité, que les notes peuvent et surtout doivent être dissonantes. Le nivellement virtuel dépolitise la question et invisibilise les victimes ; et à ce compte, une action même calculée du gouvernement pourrait – quoique tardivement – légitimement intégrer le mouvement. Ça aurait le terrible avantage de dissoudre les responsabilités, de racheter les culpabilités, car la création du « même » empêche de voir qui est qui, d’où l’on parle. L’émotion, nous le savons bien depuis Spinoza, nous arrache au choix, rires ou larmes. Très rarement, elle mène au devoir de comprendre. La mécanique habituelle de l’indignation sénégalaise s’articule en 3 temps, et ce pour toute actualité macabre : le grand choc et son émoi, les grandes résolutions et les discours pour soulager, les pseudo-actes passablement corrupteurs pour bâillonner. Comme juge final, l’oubli intervient assez vite et met un voile de pudeur dessus, car il faut faire la place aux autres catastrophes qui se bousculent au portillon et qui attendent une place dans la lumière de l’actualité. Il faut donc faire vite pour accommoder tous les chagrins, dans le bal des horreurs. Mais en bout de course, fatalement, un consensus mou qui ne débouche que sur un seul horizon, celui de la récidive. La virtualité, qui n’a pas toujours que des désavantages, a certes les idées généreuses mais la mémoire souvent bien courte. L’instant triomphe sur le passé, et ne gage pas tellement du futur. Pour éviter un énième procès des réseaux sociaux, qui serait malvenu et sans doute injuste, il faut faire un pas de côté, et prendre le sujet de profil. Ce rapide pas chassé permet d’épargner l’outil, pour s’attacher au discours, remonter à son origine, saisir ses contradictions, et définir une sociologie de ses acteurs, et in fine, pointer quelques incohérences qui, à trop les oublier, peuvent condamner la mémoire à être amère, et s’honorer dans le même souci, dans le meilleur des cas, de ne pas établir de procès personnels. Car si toute émotion est légitime, il n’en est pas toujours de même de chaque ascendance dans les faits et surtout le passif.
Sociologie transversale des départs ?
A ce compte-là, une pédagogie s’impose. Toute bienveillante qu’elle aspire à être, elle ne renoncera pas à situer dans le temps, dans l’espace, le fait dramatique de l’immigration. D’abord, les chiffres, puisqu’ils sont la jauge de la tragédie. Les statistiques nationales et internationales, aussi loin que l’on remonte, et aussi têtu que l’on soit, peinent à donner une échelle de valeur correcte du phénomène de l’immigration clandestine. La démographie est fragile, et depuis les années 2000, les recalés du visa de plus en plus nombreux n’ont d’autre choix pour contourner le durcissement de l’admission au séjour que d’investir les voies clandestines. Contrairement à ce que le sens commun prophétise, les pirogues ne sont pas le premier réflexe. L’immigration clandestine est un vaste pays, qui agrège les permis de séjour expirés, les visas court séjour pour motifs variés qui restent, les faux papiers, et en bout de course seulement, les candidats aux esquifs.
Cela fait un bon petit monde. Et dans nos grandes maladresses de perception, à force de catégoriser l’immigration en légitimes contre illégitimes, les premiers ayant traversé la rive et s’intéressant à peine à ceux qui se noient, nous avons validé le pire schéma plastronné par l’extrême droite en France, celui de l’immigration économique qui serait ainsi, bon an mal an, moins chatoyante et tout compte fait plus condamnable. Alors qu’à côté, étudiants, travailleurs légaux, apparaissent comme les quelques élus épargnés par l’opprobre que laisse le ruissellement de la mer. Il semble donc urgent de rappeler ce fait têtu, moult fois omis : les motivations de l’immigration sont communes aux nantis comme aux pauvres. Partir est le fait – et une sociologie nous le montre – d’une banale recherche de mieux être, et au-delà, d’une quête économique, et partant, de liberté. Tous les immigrés sont donc, quoiqu’ils s’en défendent, un même bouquet, et le défi philosophique, c’est d’arriver à ancrer cette évidence pour disqualifier les hiérarchies qui aujourd’hui promeuvent le passeur chic, Campus France, et condamnent les négriers modernes du littoral méditerranéen. La trame du conflit de classe survit d’ailleurs dans tous les espaces, et dans la diaspora davantage. Les besoins d’une thèse m’ont conduit à voir les saucissonnages du monde étudiant sénégalais en France : association des grandes écoles, associations classiques, associations de ressortissants de localités, clubs ou Think-tank, partout, la ligne de césure est palpable, même si on note des communications et des profils transversaux.
Les fragilités des chiffres
L’ANSD, temple de la statistique nationale, dans cette grande illisibilité, fait montre d’un beau professionnalisme, car elle arrive à tracer parfois les flux migratoires internes et externes (les premiers étant les plus nombreux pour dessiller les yeux des incrédules). Seulement chiffrer le nombre de candidats au départ, ceux qui embarquent, ceux qui arrivent à bon port, ceux que l’océan retient, est un exercice difficile, et on est bien en droit de craindre que les chiffres ne soient plus terribles encore que ceux annoncés. 480 donc, sonne terriblement vide, comme un écho, quand on sait que, tributaire de la météo, des opérations des garde-côtes européens, du contexte géopolitique, des frêles embarcations, l’immigration clandestine est un drame chronique d’intensité variable, mais qui depuis 30 ans est une constante.
Examen du privilège social
Face à ses données reléguées par l’émotion, il faut à la colère numérique beaucoup de souffle et de longévité, et à l’indignation de la constance, pour s’éviter les facilités d’un écosystème virtuel, et finalement cosmétique du deuil et entrer véritablement dans le cœur de la question. Cela suppose d’entendre et d’admettre que l’échec, au-delà d’être récurrent, est surtout cruel. Il fut un temps, pas si vieux – votre serviteur en fit l’expérience – où parler de la pauvreté au Sénégal était un blasphème. Dans un grand acte de nombrilisme national, établir que 10 millions de Sénégalais vivent hors de Dakar, qu’une grande partie de la population souffre de malnutrition, que le droit des femmes et des enfants dans de larges portions est bafoué ou tout bonnement inexistant, que les rapports internationaux sont bien plus féroces sur l’état de la pauvreté, que des murs sociaux encerclent certains quartiers de Dakar, démontant tout mythe – et on fera l’économie d’un catalogue plus fourni – vous valait un bien sinistre sobriquet. Celui de rabat-joie antinational, possiblement prophète du malheur. On vous opposait par la même voie qu’aujourd’hui – hélas, sinistre coïncidence de Twitter – par hashtags là-aussi : #lesenegalquelesmediasnevontpasvousmontrer, mot dièse fondateur du contre récit que les contre-prophètes du web 2.0 aidaient à répandre. L’écosystème numérique a ainsi fait éclore une cohorte de personnalités détachées du réel de la majorité des populations, vivant en autarcie, et que les décideurs libéraux utilisent comme relais du discours performatif et cool de l’économie, à coup de slogans volontaristes. Il se trouve que ces mêmes professeurs de la narration heureuse, jadis aveugles ou peut-être seulement énamourés, sont réveillés par un formidable choc en retour. 480 est pour eux comme la goutte de trop, celle à partir de laquelle l’indignation devient insupportable. Toutes les gouttes précédentes qui ont patiemment rempli le vase de l’émotion leur paraissaient bien dérisoires, à tout le moins pas assez puissantes face au registre de l’éloge.
Face à tout cela, connaître le Sénégal, dans ses multiples nuances sociales, est un prérequis pour déloger le porte-parolat captif du pays des mains d’une classe sociale minoritaire, privilégiée, et de ce fait moins impactée. Les responsables multiples et transversaux, on les connait : une parole intellectuelle attelée préférentiellement à traquer les ennemis extérieurs, des gouvernants enfoncés dans une résignation gabegique et médiocre, une mythologie culturelle de la dette à la mère qui alourdit la pression sur les enfants, un culte du réussir coute que coute, et une société marquée par un rapport à l’argent malsain et pathologique. Tout ceci gagnerait sans doute à être finement expliqué – je m’y attèle dans nombre de textes – il serait alors bon de faire une halte pour évoquer les complexités et les cas particuliers, tout en se gardant de personnaliser les accusations. Mais en bout de course, une chose demeure : il faut retrouver l’angle d’analyse de notre société à travers la classe. Echec notoire de la gauche sénégalaise malgré ses nombreux acquis, la vue de la communauté nationale comme un bloc homogène émancipé des ascendances féodales, des stratifications historiques, est un curieux impensé qui ne permet pas de saisir les réalités sociales. Dans le tunnel de toutes ces omissions commodes, un terrible statut quo se révèle : la dépolitisation de la question sociale est probablement ce qui explique le mieux le manque d’attraction des enjeux politiques. Dans l’expression de ces inégalités de classe, il n’est pas rare d’entendre des procès faits aux jeunes désœuvrés, sur leur inactivité, sur leur statut d’oisifs, sur leur inconséquence, sur leur déficit d’engagement politique. Procès à tout le moins ironiques, on y tape à coté à grands coups, car c’est justement le jeune qui vote contre un t-shirt ou un sandwich qui est un engagé politique, à sa manière, à son niveau. C’est certainement lui qui a le plus de chances de faire partie des 480. Le discours en surplomb par conséquent, sur cette jeunesse soi-disant « malsaine » pour reprendre un vieux refrain, est un discours de classe qui s’ignore, d’où pointent mépris et condescendance, mêlés.
Un rêve : un livre hommage
C’est peut-être le souffle qui manque à l’hommage : de l’empathie véritable, même si c’est beaucoup demander, il faut essayer. Faire le travail ingrat et fastidieux de traçage et de la mémoire. Il en va – rien de moins – que du retour de la classe dans une conflictualité politique sans animosité, pour que la politique reprenne son sens premier d’émanation du social. Dans notre culpabilité commune, on peut peut-être donner à l’hommage une pérennité, car un deuil ne peut être seulement virtuel ou ponctuel. Mais (si possible) une obsession de tous les jours. Écrire donc leurs histoires, leurs émotions, leurs rêves, et si possible garder en tête comme perspective quotidienne l’état réel du Sénégal, sans les biais de l’espoir et de l’émotion. Et associer journalistes et écrivains, et toutes bonnes volontés, pour produire un ouvrage collectif, fait des portraits des victimes. Le deuil est une dette et un amour. Point l’acte de tranquillisation esthétique d’une confiance. Tenter d’inverser le paradigme, pour inscrire la parole dans l’urgence, dans le cours et le cœur des problèmes vitaux. Et ainsi, s’occuper de la source de l’hémorragie maritime sans jamais desserrer l’éthos.
LE QUOTIDIEN PREND SES NOUVEAUX QUARTIERS À DIAMNIADIO
Le journal Le Quotidien vient de s’installer à Diamniadio. L’édition de ce jour aura été la première à y être réalisée. Nous prions pour que ce nouveau siège nous porte bonheur et consacre un plus large rayonnement de notre journal
Le journal Le Quotidien vient de s’installer à Diamniadio. L’édition de ce jour aura été la première à y être réalisée. Nous prions pour que ce nouveau siège nous porte bonheur et consacre un plus large rayonnement de notre journal. La décision de nous installer à Diamniadio est l’aboutissement d’un long cheminement. Ceux qui se souviennent de nos débuts en 2003, à la Sodida, ont pu mesurer combien nous ne manquions pas «d’audace» (pour nos amis) et de «prétention» (pour ceux qui l’étaient moins). Nous avions par la suite migré à Yoff, à la Cité Adama Diop, au moment de lancer en 2007, grâce à un prêt financier souscrit auprès de l’organisme international Media development loan fund (Mdlf), devenu Media development investment fund (Mdif), de nouveaux organes comme Week End Magazine, le journal satirique Cocorico, la Radio Première Fm et l’Imprimerie du Quotidien. Nous avions beaucoup d’ambitions qui s’étaient malheureusement heurtées à la résolution farouche du régime du président Abdoulaye Wade de nous faire taire définitivement. Nous y avions laissé de grosses plumes, mais comme le phénix, nous avions pu renaître de nos cendres, après être retombés sur nos pieds.
Ainsi, avions-nous choisi de réduire la voilure en nous installant à la Cité Djily Mbaye, dans une propriété familiale où nous étions sûrs de ne pas subir des mesures hardies de recouvrement de créances de loyers. La radio et le journal Cocorico étaient donc fermés. C’était une grosse déchirure et cela donnait l’occasion à tous les quolibets contre ma personne, affublée du sarcasme de «celui qui se prenait déjà pour un Rupert Murdoch». L’hémorragie provoquée notamment par la radio Première Fm était forte.
Une âme charitable (?), celle de Karim Wade, alors toute puissante personnalité du régime de son père Abdoulaye Wade, nous proposa, en 2009, son aide pour nous permettre de sortir la tête de l’eau. Karim Wade nous offrit la possibilité d’engager la responsabilité de l’Etat quant aux difficultés de notre entreprise et considérait que l’Agent judiciaire de l’Etat pourrait trouver un arrangement avec nous pour nous renflouer. Il faut dire qu’il y avait une jurisprudence déjà établie avec un autre Groupe de médias qui avait été victime d’une attaque de nervis. L’offre, il faut le dire, était assez tentante, mais nous avions fini par y renoncer. Nous avions décidé de porter seuls notre croix.
La descente aux enfers
Une autre tuile s’abattit sur notre tête, quand la plupart des membres de la rédaction de Week End Magazine ont été débauchés par la concurrence. Nous avions tenté de sauver ce magazine qui était devenu le plus lu de la place. Mais à la vérité, le cœur n’y était peut-être plus, et les moyens nous manquaient cruellement.
Nos difficultés de fin de mois étaient devenues plus pressantes. Dieu merci, nous n’avions jamais accusé un arriéré de salaires et nous nous demandons encore par quel miracle tout cela avait pu être possible ? Seulement, quand la date légale de paiement des salaires (le 8 du mois) arrivait à être dépassée sans que les salaires ne fussent payés, des actions syndicales bruyantes étaient engagées. Quelques manifestations avaient été organisées devant le siège du journal par les syndicalistes de la presse. Il semblait que rien ne nous était pardonné. On observait des journalistes à qui leurs employeurs devaient plusieurs mois d’arriérés de salaire, qui se massaient devant le siège du Quotidien pour dénoncer des retards de salaire. Cela pouvait faire sourire, mais surtout nous donnait davantage de courage. Le fait que rien ne nous était pardonné a pu dissiper en moi toute idée de fermer boutique.
Le défi était de rester en vie, au prix d’aliéner quelques patrimoines personnels.
Nous décidions alors de fermer Week-End Magazine et de mettre en place un plan de licenciements pour motifs économiques ; plan approuvé par les autorités publiques en charge des relations sociales, afin d’alléger la masse salariale. Il ne nous restait plus que le navire-Amiral, le journal Le Quotidien. L’imprimerie du Quotidien sera aussi arrêtée pour cause de non-rentabilité, des journaux, notamment Le Soleil, Stades et Sunulamb avaient fini d’installer leurs propres machines rotatives.
J’ai eu l’idée de céder le titre de Week-End Magazine et le matériel de la Radio Première Fm. Des personnes intéressées se sont bousculées, mais sans jamais faire une offre sérieuse pour Week-End Magazine. Par contre, pour le matériel de la radio, j’avais eu la proposition de Bougane Guèye Dany, Pdg du Groupe Dak’cor, pour nouer un partenariat. Bougane était très persuasif, m’assurant qu’au bout de trois ans il pouvait relancer la radio. C’est ainsi que Zik Fm était née. Nous avions créé une société pour l’exploitation de la nouvelle radio, avec pour chacun la moitié des parts. Bougane s’était investi totalement pour réussir le projet. Il y avait mis toutes les ressources nécessaires. Je n’ai jamais eu à intervenir dans le fonctionnement ou dans la gestion de la radio. Mes équipes se suffisaient des comptes rendus envoyés par les collaborateurs de Bougane.
Après un peu plus de trois années d’exercice et que Zik Fm prenait véritablement son envol, mes collaborateurs devenaient de plus en plus exigeants dans leurs demandes d’informations. Les contacts avec les équipes de Bougane avaient pu commencer à se raidir, d’autant que le Groupe D-Média avait entre-temps lancé d’autres supports médiatiques et cela pouvait donner l’impression d’une unicité de gestion. J’appelais Bougane pour lui dire que si la radio en est arrivée à ce niveau, c’est exclusivement grâce à son mérite et son entregent et que je lui proposais de lui céder mes parts. Il accepta ma proposition et me demanda le montant escompté pour la transaction. Je lui répondis que son prix sera le mien. Il fixa donc un prix et des modalités de paiement que j’avais aussitôt acceptés. Mes collaborateurs s’arrachaient les cheveux, d’autant que le notaire d’un propriétaire d’une radio concurrente de Zik Fm nous avait déjà approché avec une offre plus intéressante pour reprendre nos parts. Il n’était pas question pour moi de faire un tel coup à Bougane. Ainsi, le Groupe Avenir Communication est sorti de la radio Zik Fm.
Le projet d’installer Le Quotidien à Diamniadio
En 2005, j’avais pris contact avec la Société immobilière Darou Salam de l’ex-sénateur Saliou Dionne, pour permettre aux membres de mon équipe d’accéder à la propriété immobilière. Mon ami Thiao Kandji, architecte, était le facilitateur. Le site de Keur Massar qui était proposé ne semblait pas trop emballer mes gars, du fait de son éloignement de Dakar. Je m’évertuais, sans succès, à leur faire comprendre que l’autoroute à péage allait desservir cette zone et que cet enclavement relatif sera très rapidement dépassé. D’aucuns, sans doute mal inspirés, avaient aussi considéré qu’un engagement immobilier serait un moyen d’être ferré ad vitam aeternam par Le Quotidien. Ce projet était tombé à l’eau, surtout que le projet en substitution qui leur était proposé sur le secteur du quartier Liberté 6 s’avérait inaccessible pour beaucoup, en raison des coûts prohibitifs.
C’est en 2017, toujours sur les conseils de mon architecte Kandji, que l’idée de proposer un nouveau programme immobilier a refait jour. Cette fois-ci, la Direction du Quotidien proposa d’accompagner le projet en offrant gratuitement l’apport initial exigé par la société promotrice Peacock, sur son site de la Cité des fonctionnaires à Diamniadio. Je décidais aussi de prendre une villa pour mon compte personnel. C’est cette villa qui a été transformée pour servir de nouveau siège à votre journal. Nous y avons consacré des moyens non négligeables pour que notre siège ne souffre la comparaison devant un quelconque autre siège de groupe de médias.
Il faut dire que la décision de faire de cette villa le siège du journal nous est venue, après le constat du refus des autorités de l’Etat de nous accorder un site pour y ériger un siège. En effet, nous étions enthousiastes à l’idée de répondre à l’appel du Président Macky Sall, aux entreprises privées sénégalaises, pour s’installer dans la nouvelle ville de Diamniadio. Ainsi, avions-nous formulé une demande d’affectation d’un terrain de 800 mètres carrés à Diamniadio. Les services de la Délégation générale pour l’aménagement du pôle urbain de Diamniadio, alors dirigée par Seydou Sy Sall, nous demanderont moult informations sur notre projet. Nous avions fourni les plans détaillés et les modalités de financement. La décision d’affectation n’a pas été effective, en dépit de toutes les démarches que nous avions pu effectuer. Aucune des promesses que nous avait faites Seydou Sy Sall n’avait été concrétisée.
De guerre lasse, je m’en étais ouvert au Président Macky Sall qui semblait être révolté par cette carence de son Administration, d’autant qu’il disait que de nombreux promoteurs avaient reçu des hectares de terres à Diamniadio et dont ils ne faisaient encore rien. Le chef de l’Etat promit de donner les instructions nécessaires. Nous avions alors amélioré notre projet pour demander un terrain de 2 000 mètres carrés, en y incluant le projet de création d’une nouvelle unité d’imprimerie industrielle. Jamais nous ne bénéficierons d’une affectation foncière. Je me résignais alors à transformer la villa de la Cité des fonctionnaires pour en faire le siège.
A la nomination de Diène Farba Sarr à la place de Seydou Sy Sall, notre architecte avait voulu relancer la demande d’affectation foncière. Je refusais de le faire, me contentant de ce que j’ai pu m’offrir par mes propres moyens.
L’installation à Diamniadio devra être un nouveau départ. C’est le lieu de remercier sincèrement toutes les personnes qui, d’une manière ou d’une autre, ont rendu possible l’idée de la création de ce journal, mais surtout toutes celles qui ont consenti des sacrifices pour que ce journal reste encore en vie et arrive à pouvoir se développer davantage. Le challenge de continuer à chercher à tirer les choses vers le haut nous habite. Nous espérons pouvoir lancer d’autres initiatives dans le secteur des médias et de la communication à partir de Diamniadio. Certaines difficultés vont marquer ce déménagement, notamment du point de vue logistique. Nous avons mis en place des moyens tendant à faciliter la mobilité de tous nos personnels et assurer une coordination efficace des activités de la rédaction et des autres services avec les différents interlocuteurs et partenaires du Quotidien. Nous espérons pouvoir motiver et mobiliser nos équipes de collaborateurs pour que notre journal continue de rester au pinacle.
Le Quotidien vous salue et vous dit : «Demain commence à Diamniadio !»
AU DEBUT, C’ETAIT AUTOUR DU STATUT DU CHEF DE L’OPPOSITION
Alors qu’il était parti samedi présenter ses condoléances à Nafissatou Diop qui a perdu sa mère, Idrissa Seck a profité de l’occasion pour lever un coin du voile sur ses discussions avec le président Macky Sall
Alors qu’il était parti, avant-hier (samedi 14 novembre), présenter ses condoléances à Me Nafissatou DIOP qui a perdu sa mère, Idrissa Seck a profité de l’occasion pour lever un coin du voile sur ses discussions avec le président Macky Sall qui ont abouti à sa migration vers la mouvance présidentielle.
Dans le monde du cinéma, Idrissa Seck aurait pu être un grand réalisateur, par sa capacité à livrer au compte-gouttes les détails d’une histoire secrète et pleine de rebondissements, dont le contenu fait courir les populations, les acteurs politiques et les observateurs avides de savoir ce que se disent les hautes personnalités politiques du pays, loin de leurs ouailles, des oreilles indiscrètes et des caméras de télévision.
Doué pour faire durer le suspense dans ses œuvres, l’auteur de «Lui et Moi», qui distillait petit à petit ses conversations privées avec l’ancien Président Abdoulaye Wade par voie de presse, durant son incarcération dans l’affaire dite des chantiers de Thiès, vient de lancer sa saison 2 avec l’actuel chef d’Etat, Macky Sall. Cette fois-ci, loin de jeter le discrédit sur son interlocuteur, il a levé un coin du voile sur les 15 mois de négociations avec le leader de l’Alliance pour la République (APR) qui ont abouti à sa migration vers la mouvance présidentielle, avec à la clé une nomination à la tête du Conseil Economique, Social et Environnemental(CESE) et l’entrée dans le gouvernement de deux responsables de Rewmi.
Accompagné du vice-Président de son parti Déthié Fall pour présenter ses condoléances à Me NafissatouDiop qui a perdu sa maman, le remplaçant d’Aminata Touré a indiqué que lorsqu’il a commencé à parler avec Macky Sall, les discussions tournaient autour du statut du chef de l’opposition.Une question qui avait fini d’installer une guerre médiatique entre le Parti Démocratique Sénégalais (PDS), le camp d’Idrissa Seck et celui d’Ousmane Sonko.
«IL M’A PROPOSE D’ABANDONNER LES DISCUSSIONS»
Selon le nouveau patron du CESE, c’est au fil du temps, avec l’apparition du coronavirus, que le locataire du Palais lui a proposé de renoncer à ce débat pour venir travailler avec lui pour l’intérêt du Sénégal. Une demande qu’il n’a pas hésité à accepter. «Au début, il voulait que j’occupe le poste du chef de l’opposition, mais dans les discussions, on s’est accordé dans notre volonté de revigorer nos souhaits. Cela ajouté au coronavirus qui a bouleversé le monde et la situation actuelle qui prévaut dans le continent, il m’a proposé d’abandonner les discussions sur le statut du chef de l’opposition pour travailler ensemble comme on l’a fait auparavant et réunir nos idées pour faire développer le Sénégal. On doit quelque chose au pays», a déclaré Idrissa Seck. Ces propos constituent un élément nouveau dans le film qui a engendré la volte-face de celui qui disait que le seul poste qu’il pouvait occuper au Sénégal, c’est celui issu d’une élection.
Pour rappel, fraîchement nommé à la tête du CESE, Idrissa Seck avait fait une déclaration pour affirmer que c’est à cause des difficultés économiques nées de la propagation du coronavirus dans le monde et de la situation déplorable qui prévaut dans certains pays en Afrique qu’il a décidé d’intégrer la mouvance présidentielle pour apporter son aide au président de la République. Lors de ce discours, il n’avait en aucun moment évoqué le moindre secret sur les 15 mois de négociations entre Macky Sall et lui.
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BALA DIEYE, ATHLETE ENGAGE POUR LA PAIX
Comment promouvoir la paix grâce au sport? On en parle avec l'un des champions de l'organisation "Peace and Sport": l'athlète multi-médaillé de Taekwondo, Balla Dièye
Comment promouvoir la paix grâce au sport? On en parle avec l'un des champions de l'organisation "Peace and Sport": l'athlète multi-médaillé de Taekwondo, Balla Dièye. Celui qui est aussi président de la Fédération de Taekwondo du Sénégal, partage sa vision de l'évolution de sa discipline sportive sur le continent.
QUAND LES RETROUVAILLES MACKY SALL-IDRISSA SECK BROUILLENT LES CARTES
Sur le terrain, cette nouvelle donne politique a brouillé toutes les cartes au point que différents acteurs politiques ont perdu leurs repères.
Une nouvelle redistribution des cartes politiques s’impose à Thiès, suite aux retrouvailles entre le président Macky Sall et Idrissa Seck patron du principal parti de la cité du rail si l’on se réfère aux résultats des différentes élections qui se sont tenues depuis 2000, en l’occurrence le Rewmi. Sur le terrain, cette nouvelle donne politique a brouillé toutes les cartes au point que différents acteurs politiques ont perdu leurs repères.
«Idrissa Seck voit aujourd’hui encore son électorat s’effriter, se disloquer et migrer vers d’autres horizons où l’offre politique est réaliste, efficace et fondée sur l’égalité des chances et la poursuite de l’intérêt supérieur de la Nation. Il voit une classe politique locale émergente dont les rapports avec les Thiessois sont fondés sur le respect et la solidarité, l’accessibilité et l’échange et non l’égocentrisme et l’abandon».
Tel est le dur réquisitoire qu’avait dressé le député Abdou Mbow contre Idrissa Seck, lors de la rencontre d’évaluation par la coalition Benno Yaakaar de Thiès, des résultats provisoires des élections législatives de 2017. Des propos tenus donc dans un contexte marqué par une rude guéguerre politique entre le Rewmi et la coalition Benno Bokk Yaakaar au pouvoir, portée par l’Alliance Pour la République (APR) de Macky Sall. Mais aujourd’hui, le discours a totalement changé, suite aux retrouvailles entre le Président Macky Sall et Idrissa Seck. Les deux leaders partageant désormais le même camp, il doit forcément s’ensuivre une nouvelle redistribution des cartes sur l’échiquier politique local. Il faut dire que ces retrouvailles ont totalement brouillé les pistes. Avant cet accord entre Macky Sall et Idrissa Seck, qui a permis à ce dernier de revenir aux affaires et d’avoir des ministres dans le gouvernement, le Rewmi et Idrissa Seck ont toujours maintenu leur hégémonie politique dans la ville de Thiès depuis 2007 où ils battent régulièrement le parti au pouvoir, avec de grands écarts de voix. C’est pourquoi d’ailleurs les prochaines élections locales s’annonçaient rudes, car la mouvance présidentielle a toujours affiché sa détermination à inverser cette tendance, d’autant plus que les écarts avaient été fortement réduits lors des élections locales de 2014. C’est dans ce contexte que les deux camps s’étaient déjà retroussés les manches, en perspective des ces prochaines échéances. Mais aujourd’hui, beaucoup d’acteurs politiques, tant de Rewmi que de la majorité présidentielle ne savent plus sur quel pied danser, car ne sachant rien du schéma politique local que ces retrouvailles vont engendrer. En tout état de cause, à travers les nouvelles stations qu’il vient d’occuper, le Rewmi détient plus que jamais les cartes lui permettant de conforter sa position de première force politique de Thiès.
Dans la dynamique globale de ces retrouvailles et pour étendre ses tentacules, le parti présidentiel compte certainement sur le nouveau leadership incarné par Pape Amadou Ndiaye, ministre de l’Artisanat et de la Transformation du secteur Informel, requinqué par sa nomination perçue quelque part comme la réparation d’une injustice subie depuis 2012.
En effet, Pape Amadou Ndiaye fait partie des acteurs clés qui ont élargi la base affective du Président Macky Sall dans la cité du Rail, à travers sa politique sociale marquée surtout par un accompagnement efficient aux groupements de femmes. Mais chaque fois, les nominations lui filaient entre les doigts. Ce poste de Ministre de l’artisanat et de la Transformation du Secteur Informel sonne donc comme une réparation de cette injustice et lui permet de se repositionner sur l’échiquier politique local. C’est parce que ledit poste donne également une certaine légitimité et constitue un levier important de promotion politique locale et même nationale.
LE PDS SE POSITIONNE COMME PREMIERE FORCE POLITIQUE DE L’OPPOSITION
La jonction étant établie entre le Rewmi et la majorité présidentielle, le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) se positionne désormais comme la première force politique de l’opposition dans le département de Thiès. C’est en tout cas ce que laissent apparaître les résultats des élections législatives de 2017 auxquelles toutes ces forces ont participé. C’est finalement par une différence de voix de 28 381 que la coalition Benno Bokk Yaakaar avait battu Manko Taxawu Senegaal à Thiès à laquelle appartenait le Rewmi et qui en constituait l’âme à Thiès.
La coalition gagnante Manko Wattu Sénégal avec le PDS était arrivée en troisième position avec 19 892 voix, suivie du Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur) 13 573 voix. Aujourd’hui dans les habits de principale force de l’opposition selon ces résultats, le PDS décline ses ambitions. En marge du séminaire initié ce week-end par le collectif national des anciens de l’UJTL, Maguèye Sarr Adjoint au Maire de la commune de Thiès Est, membre du comité directeur du PDS et Secrétaire Général de la section communale de Thiès-Est, par ailleurs coordonnateur départemental du collectif, a été pour le moins clair. Il a affirmé : « Les libéraux se préparent aux prochaines élections locales. Nous comptons sur nos propres forces, mais nous ne rejetons pas les vrais opposants qui sont dans la même dynamique que nous.
Le Rewmi et l’APR sont des démembrements du PDS. Nous les avons formés et formatés, nous les avons pratiqués et nous les connaissons et donc ils ne peuvent pas constituer pour nous une équation et ils s’en rendront compte dans un avenir proche. La mobilisation lors de ce séminaire est rassurante pour nous et pour le parti, mais c’est aussi un avertissement pour le pouvoir et ses nouveaux alliés.
Thiès a toujours été le bastion du PDS, au premier rang des combats du parti et notre objectif est de remettre la ville à sa véritable place, c’est-à-dire sur les rails du progrès, du développement. La ville sera également le porte étendard qui permettra au candidat du PDS de gagner les élections de 2024. C’est dans ce cadre que les opérations de vente des cartes et de renouvellement des instances de base sont lancées.»
Dans cet entretien accordé à «L’As», Pr Moussa Baldé fait le point des projections de récoltes attendues cette année et table sur des productions record
Ousseynou BALDE & Abou SY |
Publication 16/11/2020
La production agricole de cette année va certainement éviter au Sénégal une récession économique, selon le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural. Dans cet entretien accordé à «L’As», Pr Moussa Baldé fait le point des projections de récoltes attendues cette année et table sur des productions record. Il annonce le démarrage de la campagne de commercialisation de l’arachide à la dernière semaine du moins de novembre et informe que le prix du kilo sera adopté au prochain Conseil des Ministres. Dans le cadre de l’assainissement du secteur de la distribution des semences d’arachides, le ministre de l’Agriculture a annulé 33 agréments d’opérateurs qui n’avaient pas fourni les semences à temps.
L’As : Le président Macky Sall et son gouvernement fondent beaucoup d’espoir sur l’agriculture pour la relance de la croissance économique. Est-ce réalisable avec les prévisions des récoltes ?
Pr Moussa Baldé : Effectivement, nous avons entendu ces derniers jours les ministres en charge de l’Economie et des Finances annoncer une contractionà0,6%de notre croissance économique en attendant les récoltes de la présente campagne. Ils avaient également dit que si tout se passait comme prévu, la croissance pourrait redevenir positive éventuellement pour se hisser aux alentours de 2%. C’est un espoir qui est fondé. Il faut rappeler que nous avons eu un hivernage exceptionnel à tous les niveaux. D’abord, il faut signaler l’engagement du président de la République qui, au début de l’hivernage, avait considérablement revu notre budget à la hausse. Il y a eu une rallonge de 20 milliards, comparé à la campagne précédente, ce qui a porté notre budget à 60 milliards FCFA. A la suite de cela, le ministère de l’Agriculture s’est organisé, malgré le contexte de la pandémie, pour mettre en place les intrants de façon optimale, en plus de l’aspect quantité et qualité. Ensuite, les pluies ont été abondantes et bien réparties dans le temps et dans l’espace. On pouvait même croire qu’elles allaient durer trop longtemps au point de menacer les récoltes. Finalement le Bon Dieu nous en a épargnés. Quand on scrute le tableau des cumuls pluviométriques, on a par exemple les stations comme celle de Bakel où l’équivalent du cumul que nous avons eu cette année remonte à 1975. Pour le cas de Matam, le dernier cumul équivalent à ce qu’on a eu cette année date de 1951.
Dans les régions de la Casamance, nous avons des cumuls de plus de 2000 mm. Il faut remonter dans la plupart des cas aux années 50 pour retrouver de tels cumuls. Ces trois facteurs - un hivernage exceptionnel, un budget revu à la hausse et une organisation sans précédent du ministère - nous permettent d’annoncer aujourd’hui que le Sénégal attend des récoltes exceptionnelles. En plus de cela, il y a l’engouement sans précédent, cette année, de la part des producteurs de façon générale, de la jeunesse et même de beaucoup de fonctionnaires comme des enseignants et des étudiants qui ont décidé de retourner à la terre. Cela a eu pour conséquence l’augmentation des emblavures. Aujourd’hui, nous avons les projections de productions. Pour le mil par exemple, il est attendu une production de 1 196 000 tonnes, soit une augmentation de 48% par rapport à l’année dernière et de 50% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Pour le riz, nous avons presque atteint la barre d’un million et demi de tonnes parce que nous sommes pour le moment à 1 451 000 tonnes, selon nos projections pour cette année, soit une augmentation de 26%. De façon générale, pour les céréales, notre objectif, c’était d’atteindre au moins les 3 millions de tonnes. Si l’on se fie à nos projections pour cette année pour les céréales, nous sommes à 3 811 000 tonnes, soit une augmentation de 38% par rapport à l’année dernière et de 54% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. En ce qui concerne les cultures industrielles, nous attendons une production de 1 826 000 tonnes soit une augmentation de 29% par rapport à l’année dernière et de 43% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Les cultures industrielles de façon générale, c’est-à-dire le niébé, le coton, le manioc, la pastèque, ont augmenté au moins de 36%. Donc, tout ceci va nous mener à une croissance positive contrairement à ce qui a été annoncé vers le mois de septembre.
On attend des productions record, notamment d’arachide. Mais est-ce que la Sonacos a le financement pour démarrer la campagne ?
Depuis l’année dernière, la Sonacos avait le financement avant le démarrage de la campagne. Mais comme elle n’avait pas pu collecter tout ce qu’elle voulait, il lui reste un fonds qu’elle a gardé et qui peut servir à démarrer la campagne. Mais dans tous les cas, la banque qui a l’habitude d’accompagner la Sonacos est déjà d’accord pour financer cette présente campagne. A ce niveau, on peut dire que la Sonacos est prête pour entrer en campagne de commercialisation.
Peut-on savoir quand va démarrer la campagne de commercialisation de l’arachide ?
Lors du conseil des ministres du 28 octobre, le président de la République avait instruit le gouvernement de faire tout pour que la campagne de commercialisation soit ouverte pendant le mois de novembre. Nous sommes dans cette optique. Nous pensons que dans la dernière semaine du mois de novembre, on devrait pouvoir ouvrir la campagne de commercialisation.
Où en êtes-vous avec le prix du kilogramme?
En fait, c’est le CNIA qui, chaque année, réunit son Conseil d’Administration pour proposer un prix. Evidemment, ce prix va être proposé lors du prochain conseil des ministres. Et après, le conseil verra s’il peut le valider ou non.
Les huiliers se plaignent de la présence des étrangers comme les Chinois. Est-ce que cette année, vous avez pris des dispositions pour bien contrôler le marché de l’arachide ?
L’année dernière, c’était une campagne de rupture parce qu’il y avait un protocole qui liait l’Etat et les huiliers qui datait de 2014. Le gouvernement n’avait pas reconduit ce protocole l’année dernière. Cela avait perturbé les huiliers. En même temps, il y a eu une participation très dynamique des exportateurs et en particulier des Chinois. Cette année, nous allons nous organiser davantage. D’abord, nous attendons une plus grande production. Et qui dit une plus grande production dit une plus facile répartition des quotas. Mais aussi cette année, nous allons être plus organisés pour que les huiliers puissent avoir leurs quotas, les exportateurs puissent exporter tout en préservant le capital semencier. Bien entendu, notre leitmotiv, c’est qu’avant tout, que le producteur soit content. L’année dernière, il n’y avait que les producteurs qui étaient contents. Cette année, on aimerait que tout le monde le soit.
Présentement, à combien s’élève la dette due aux opérateurs ?
Pour une fois, le président de la République avait instruit le ministère des Finances d’éponger au maximum la dette due aux opérateurs. Aujourd’hui, presque 95% de cette dette ont été épongés. Nous attendons une dernière enveloppe de 4 milliards du ministère des Finances pour éponger quasiment tous ces arriérés. C’est une première parce que j'ai trouvé au ministère des dettes de campagne qui datent de 2016, 2017 et 2018.
Il y avait un mouvement d’humeur du SYNTAS ces derniers temps et vos services avaient reçu ces agents de l’agriculture. Où en êtes-vous avec le processus de négociations?
Un des syndicats des techniciens de l’agriculture, le SYNTAS, avait enclenché au début de l’année un mouvement d’humeur. Je les ai reçus à plusieurs reprises. A la dernière rencontre, nous avons décidé ensemble de créer un comité de dialogue social au niveau duministèrede l’Agriculturepour faire le suivi des négociations. Ce comité est dirigé par le Secrétaire général du ministère et les négociations sont en cours. Récemment, les syndicats ont fait une sortie pour fustiger la lenteur des négociations, selon leur point de vue. Mais nous estimons que les négociations sontmenées correctement.Nous espérons que bientôt, il va y avoir un mémorandum qui me sera soumis. Eventuellement, je pourrais soumettre ce mémorandum aux autres ministères concernés à savoir celui de la Fonction Publique et des Finances et du Budget avant que le chef de l’Etat ne puisse prendre les décisions idoines.
La production de coton a connu une hausse par rapport à l’année précédente. Mais, le secteur est confronté à une baisse d’intensité. Qu’est-ce qui explique cela?
Il faut reconnaître que les trois dernières années, voire quatre, la filière coton a régulièrement connu une baisse de sa production. Pour cette année, elle est en hausse de 15%.Il est attendu une production de 21 000 tonnes, soit une progression de 33%. Cela dit, il faut savoir que le coton est toujours en compétition avec d’autres cultures de rente, notamment l’arachide. C’est pour cela qu’on avait trouvé un mécanisme de soutien au prix aux producteurs pour permettre au coton d’être assez rentable et maintenir cette filière industrielle. Sinon, avec la montée du prix de l’arachide, tout le monde fait de l’arachide. Il faut aussi remarquer que le coton est entré en compétition avec le riz de plateau qui est en train d’envahir les plateaux de la Casamance, en particulier les zones cotonnières des régions de Kolda, de Tamba et de Kédougou. C’est pour cela que nous sommes en train de travailler sur un programme pour voir comment moderniser la SODEFITEX pour hisser à nouveau le coton à son niveau de production d’antan, c'est-à-dire autour de 40 000 tonnes.
On fonde beaucoup d’espoir sur le département de l’Agriculture pour la relance de l’économie. Quels sont les grands programmes que vous allez dérouler ces prochaines années et qui vont porter la croissance du Sénégal ?
La production de cette année va certainement nous éviter la récession économique. Donc, c’est tout naturellement que nous devons compter sur l’agriculture pour la relance de l’économie pour permettre au Sénégal de retrouver sa trajectoire d’émergence que la Covid-19 a un peu déraillée. A ce niveau, le Président Macky Sall a été clair. Il faut que le Sénégal puisse conquérir le plus rapidement possible sa souveraineté alimentaire. Qui parle de souveraineté alimentaire parle essentiellement du ministère de l’Agriculture, même si ça concerne également l’Elevage et la Pêche. A cet effet, dans le cadre duPAP2Adans son volet agricole, nous avons fait une mise à jour du programme national d’autosuffisance en riz pour que l’on puisse réaliser cet objectif à l’horizon 2023. Mais aussi, dans ce programme, nous avons considéré qu’il ne fallait pas négliger les autres céréales. Parce que c’est la diversification de l’alimentation qui va nous permettre d’atteindre plus rapidement l’autosuffisance en riz. Puisque si les gens consomment aussi de plus en plus les autres céréales, cela veut tout simplement dire que notre consommation en riz va baisser et ce sera plus facile de réaliser cet objectif. Notre programme est centré sur le riz mais aussi le mil, le sorgho, le maïs mais surtout la production horticole qui est une production à forte valeur ajoutée. C’est en résumé notre contribution dans le PAP 2A.
Pour ce qui est des semences de l’arachide, il y a eu une polémique autour de la distribution. Est-ce que vous avez changé de stratégie dans ce domaine?
La distribution des semences est en général décriée. Il y a eu beaucoup de fantasmes sur ces distributions. Beaucoup de choses dites sont loin de la réalité. Cette année, j’ai annulé 33 agréments à des opérateurs qui n’avaient pas fourni les semences à temps. Donc, il faut saluer l’effort d’assainissement important qui est en train d’être fait et reconnu par tout le monde. Et nous allons continuer sur cette lancée, c’est-à-dire d’assainir le secteur de la distribution pour la rendre plus efficace, plus transparente et surtout optimale.
QUAND VOUS N’AVEZ PLUS D’ESPOIR, VOUS N’AVEZ PLUS D’OREILLE POUR ÉCOUTER
Invité à la matinale d’ITV, le parlementaire, Mamadou Diop Decroix s’est prononcé sur le phénomène de l’émigration clandestine. Selon lui, c’est un phénomène qui a existé depuis quelques années mais qui a, aujourd’hui, une ampleur inquiétante.
Invité à la matinale d’ITV, le parlementaire, Mamadou Diop Decroix s’est prononcé sur le phénomène de l’émigration clandestine. Selon lui, c’est un phénomène qui a existé depuis quelques années mais qui a, aujourd’hui, une ampleur inquiétante. « C’est une tragédie nationale. Ce phénomène a emporté plus de sénégalais que la pandémie du coronavirus. Donc, c’est préoccupant et sérieux », a relevé Mamadou DIOP Decroix. Il indique que les causes de ce phénomène sont liées à la paupérisation de la population et l’absence de d’espoir de la jeunesse. « Quand vous n’avez plus d’espoir, vous n’avez plus d’oreille pour écouter. C’est cette absence d’espoir et d’espérance qui posent problème », dit-il.
Même si certains refusent de l’admettre, Mamadou Diop Decroix pense que ce phénomène de l’émigration clandestine est accentué par la rareté des poissons sur les côtes sénégalaises. A son avis, comme la pêche ne rapporte plus, les jeunes prennent le large à la recherche d’une vie meilleure. « Nos côtes n’ont pas de poissons parce qu’on ne s’en occupe pas. Il y a de très mauvaises politiques. Les licences de pêche sont vendues, il y a de la corruption. Donc, forcément, les jeunes, quand la mer ne leur rapporte plus rien, ils prennent la mer pour partir. C’est la force vive du pays qui part », regrette-t-il.
Pour lui, le Gouvernement ne s’occupe pas du phénomène. Et, prévient-t-il, tant que l’économie du pays n’est pas sur les rails, on ne le réglera pas. Donnant des pistes de solutions pour stopper ce voyage suicidaire des jeunes. « Il faut réhabiliter l’agriculture pour régler le problème de la faim et de la malnutrition, le problème de l’exportation pour réduire la balance commerciale. Nous importons plus de 200 milliards de francs CFA de riz tous les ans. L’année dernière nous avons importé en produits alimentaires 600 milliards FCFA. Si tout cet argent était resté au Sénégal les jeunes ne prendraient pas la mer. Donc, les politiques qui sont développées ne sont pas des politiques destinées à régler les problèmes des sénégalais », a expliqué le parlementaire.
NOUVELLE CONFIRMATION DE LA TENDANCE BAISSIÈRE AVEC 8 NOUVEAUX CAS POSITIFS
Le docteur Ndiaye a fait état d’un nouveau décès enregistré dimanche et de trois cas graves pris en charge dans les services de réanimation.
Dakar, 16 nov (APS) - La baisse des cas de Covid-19 s’est une nouvelle fois confirmée ce lundi, avec seulement huit nouvelles contaminations détectées sur un total de 608 tests, a appris l’APS du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Deux des infections nouvellement dépistées ont été importées à partir de l’aéroport Blaise Diagne (AIBD) de Diass, quatre autres sont des cas communautaires et le reste—deux— des cas contacts suivis, a indiqué le Directeur de la prévention, docteur El Hadj Mamadou Ndiaye.
Les cas communautaires sont répartis entre les Almadies, Liberté 5, la Médina et Mbour avec dans chaque localité un cas enregistré par les services de santé, a-t-il précisé lors d’un point quotidien de situation sur la maladie à coronavirus, apparue au Sénégal le 2 mars dernier.
Le docteur Ndiaye a fait état d’un nouveau décès enregistré dimanche et de trois cas graves pris en charge dans les services de réanimation.
Cinq patients ont été testés négatifs et donc déclarés guéris.
A ce jour, le Sénégal compte 15.801 cas positifs de Covid-19, dont 329 décès, 15.421 guéris. Cinquante patients sont encore pris en charge dans les centres de traitement épidémiologiques.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale exhorte les populations à continuer à porter le masque correctement, malgré la tendance baissière, à se laver régulièrement les mains au savon ou, à défaut, utiliser les gels hydro alcooliques.
Le ministère préconise en même temps le respect de la distanciation sociale dans les lieux accueillant du public.
LU BEES AVEC LAMINE NIANG ET CHARLES FAYE
VIDEO
RÉSILIENCE ET RÉSIGNATION FACE À LA MORT
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment comprendre la quasi-indifférence de l'Etat face à la mort de tous ces candidats à l'émigration irrégulière ? Macky Sall réaffirme son leadership dans la sous-région à travers sa dernière sortie devant Macron
Lamine Niang et Charles Faye |
Publication 16/11/2020
Dans ce numéro de Lu Bees Charles Faye revient sur la sortie de Macky Sall à Paris lors du forum sur la paix. Un discours responsable, selon le chroniqueur qui relève le leadership du chef de l'Etat sénégalais dans la sous-région.
Lamine Niang regrette le silence des autorités à propos de la mort de près de 500 jeunes sénégalais candidats à l'émigration irrégulière, pendant que des initiatives citoyennes fleurissent sur internet.
Lu Bees est un talk de SenePlus, réalisé et monté par Boubacar Badji.