Le gouvernement fédéral éthiopien a placé mercredi le Tigré en état d'urgence, après une attaque contre une base militaire fédérale dans la nuit. Addis Abeba accuse le gouvernement de cet État fédéré du nord du pays d'avoir perpétré l'attaque, et a annoncé une riposte.
L'Éthiopie face à un nouveau conflit interne ? Le gouvernement fédéral a décrété, mercredi 4 novembre, l'état d'urgence dans l'État du Tigré, après une attaque contre "une base militaire fédérale" dans la nuit de mardi à mercredi. Le Premier ministre Abiy Ahmed accuse le gouvernement local, dirigé par le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), d'être derrière cette attaque qui intervient après des semaines de conflit larvé.
Le gouvernement fédéral a annoncé le lancement d'une opération militaire contre cette région du nord du pays.
"Le TPLF a attaqué un camp militaire [fédéral] dans le Tigré", a déclaré Abiy Ahmed dans un texte posté sur Facebook et sur Twitter vers 2 h, heure locale [23 h GMT]. "Nos forces de défense ont reçu l'ordre […] d'assumer leur tâche de sauver la nation. Le dernier stade de la ligne rouge a été franchi [et] le gouvernement fédéral est donc contraint à la confrontation militaire", a-t-il ajouté.
Selon Redwan Hussein, porte-parole de la cellule de crise mise sur pied par le gouvernement, "l'objectif militaire est, premièrement, de maintenir la loi et l'ordre, ensuite de libérer le peuple tigréen".
Le gouvernement veillera à "impliquer les populations du Tigré dans leur propre libération, à ne pas être des victimes et servir de bouclier au […] petit gang du TPLF [qui] ne représente pas [la totalité des habitants]", a-t-il ajouté.
Une telle réponse militaire pourrait marquer le début d'un potentiel conflit interne dans le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, en proie à des tensions internes croissantes.
"De nombreux morts" dans l'attaque, selon Addis Abeba
Le Tigré, situé près de la frontière avec l'Érythrée, a organisé en septembre des élections régionales malgré le désaccord du gouvernement fédéral, qui a jugé ce scrutin illégal.
Abiy Ahmed a déclaré dans la nuit sur la télévision d'État que "des forces déloyales" s'étaient retournées contre l'armée à Mekele, la capitale du Tigré, et à Dansha, une ville de l'ouest de la région. L'assaut à Dansha a été "repoussé" par des forces de sécurité de la région Amhara, qui borde le sud du Tigré, a-t-il ajouté.
L'attaque a fait "de nombreux morts, des blessés et des dégâts matériels", a dit le Premier ministre dans son intervention télévisée.
Le gouvernement local a de son côté affirmé que le commandement nord de l'armée fédérale avait fait défection en sa faveur, ce que le bureau du Premier ministre a démenti.
Netblocks, un site qui surveille les coupures Internet, a indiqué que ce réseau semblait avoir été coupé dans la région à partir de 1 h (heure locale). De même, la nature concrète de la réponse militaire fédérale n'était pas clairement établie dans l'immédiat.
Des élections régionales illégales, selon Addis Abeba
Avec la montée des tensions, le Tigré ne reconnaît plus l'autorité de l'État fédéral depuis que les élections nationales qui devaient se tenir en août dernier ont été reportées.
Rejetant la prolongation par le Parlement fédéral du mandat des députés – nationaux et régionaux – censé expirer en octobre, les leaders tigréens ont décidé de tenir unilatéralement des élections dans leur région en septembre.
Depuis, chaque camp considère l'autre comme illégitime. Les sénateurs éthiopiens ont voté début octobre pour une rupture des contacts et des financements entre les autorités fédérales et les responsables du Tigré.
Les responsables originaires du Tigré ont dominé la politique nationale pendant près de 30 ans avant l'arrivée au pouvoir d'Abiy Ahmed en 2018, qui les a mis à l'écart pour la première fois depuis la chute du dictateur Mengistu Haile Mariam en 1991.
"La moitié des forces armées" concentrées dans la région
La semaine dernière, ces tensions se sont cristallisées sur le contrôle des personnels et équipements militaires du Tigré. Car cet État abrite une part importante des personnels et équipements militaires de l'État fédéral, un héritage de la guerre qui avait opposé en 1998-2000 l'Éthiopie à l'Érythrée, qui borde cette région septentrionale.
La région totalise "plus de la moitié de l'ensemble du personnel des forces armées et des divisions mécanisées" du pays, selon un rapport du centre de réflexion International Crisis Group (ICG) publié vendredi.
La population du Tigré représente 5 % des quelque 109 millions d'habitants éthiopiens mais la région est plus riche et plus influente que les huit autres régions du pays.
Des officiels tigréens ont toutefois déclaré récemment qu'ils ne déclencheraient pas un conflit militaire. "Nous ne serons jamais les premiers à tirer, ni les premiers à flancher", a déclaré la semaine dernière à l'AFP Getachew Reda, un haut responsable du TPLF.
Mardi soir, quelques heures avant l'annonce du Premier ministre, Wondimu Asamnew, un autre haut responsable tigréen, a déclaré à l'AFP que le gouvernement fédéral était en train d'amasser des troupes à la frontière sud du Tigré une information qui ne pouvait pas être vérifiée de manière indépendante.
IMPASSE POLITIQUE EN COTE D'IVOIRE
Les principaux dirigeants de l'opposition ne reconnaissent pas la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat.
Le bilan des violences post-électorales s'est alourdi mercredi avec la mort de deux personnes, malgré les appels au calme lancés par la communauté internationale. La France a notamment appelé mercredi les protagonistes à "mettre fin aux provocations et actes d'intimidation". Les principaux dirigeants de l'opposition ne reconnaissent pas la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat.
Le blocage politique persiste, mercredi 4 novembre, en Côte d'Ivoire, où le bilan des violences post-électorales s'est aggravé avec la mort de deux personnes près de la capitale Yamoussoukro, malgré les appels au calme lancés par la communauté internationale.
Les principaux dirigeants de l'opposition, qui ne reconnaissent pas la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé et ont créé un "Conseil national de transition", restaient bloqués chez eux par les autorités.
Le pays attend la validation ou non par le Conseil constitutionnel de la réélection d'Alassane Ouattara, dont l'opposition estime la candidature inconstitutionnelle, avec un score écrasant (94,2 %).
Deux jeunes de l'entourage du ministre de l'Équipement Amedé Koffi Kouakou ont été tués lors d'échauffourées près de sa résidence secondaire à Toumodi (centre) déjà secoué depuis le vote samedi par des incidents meurtriers, a affirmé Mamadou Touré, porte-parole du parti au pouvoir.
Spirale de violences
Quatre personnes d'une même famille avaient été tuées dans l'incendie de leur maison dimanche, lors de troubles dans cette localité située près de Yamoussoukro, la capitale.
Par ailleurs, Mamadou Touré, également ministre de la Promotion de la jeunesse, a aussi indiqué que "le convoi de Sidi Tiemoko Touré", ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, avait "essuyé des tirs entre Beoumi et Bouaké (centre) sans qu'il y ait de blessés".
Un garde du corps du ministre du Budget, Moussa Touré, avait été tué dimanche à Yamoussoukro, a confirmé mercredi Mamadou Touré.
"Je condamne avec fermeté la logique de violence dans laquelle s'inscrit l'opposition qui a armé ces jeunes", a ajouté le porte-parole.
Le bilan exact des violences électorales, qui ont souvent dégénéré en affrontements interethniques, est difficile à établir, mais avec ces nouveaux décès le bilan s'élève au moins à 13 morts depuis le scrutin présidentiel samedi, et au total à au moins une quarantaine depuis le mois d'août, en incluant les heurts avant le vote, selon le décompte de l'AFP.
"Provocations et actes d'intimidation"
La France a appelé mercredi les protagonistes à "mettre fin aux provocations et actes d'intimidation" et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exhorté "le président et les principaux dirigeants de l'opposition à s'engager dans un dialogue constructif et inclusif afin de trouver une issue à la crise actuelle".
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BARTH SONKO ET GUY CONTOURNENT L'INTERDICTION DU CNRA
Rien ne semble pouvoir freiner la détermination de Barthelémy Dias, Ousmane Sonko et Guy Marius Sagna à mobiliser des fonds pour reloger les familles de Terme Sud, expulsées par l’Etat
Rien ne semble pouvoir freiner la détermination de Barthelémy Dias, Ousmane Sonko et Guy Marius Sagna à mobiliser des fonds pour reloger les familles de Terme Sud ,expulsées par l’Etat du Sénégal. En effet, ces derniers ont trouvé un moyen efficace de contourner les barrières du CNRA qui avait mis son veto contre l’organisation d’un téléthon en faveur de ces 79 familles.
En conférence de presse ce mercredi, le maire de sacré Mermoz ont présenté aidetermesud.com un site, spécialement développé pour réussir avec succès des activités de collecte de fonds.
« Nous n’avons pas le droit de fermer les yeux sur cette tragédie que vive ces familles. Nous sommes là pour aider ces familles à retrouver ce havre indispensable pour tout être, mais également les aider à se stabiliser. Nous rappelons également que nous ne sommes pas cette société d’abandon, d’insouciance et de manque de considération. Nous n’acceptons pas que les plus forts marchent sur les plus faibles. Le téléthon a été interdit sans aucune base compréhensible par les pouvoirs publics. Mais Barthelemy Dias qui en est l’initiateur n’a pas baissé les bras. », a déclaré Ousmane Sonko.
Pour sa part, le leader de Frapp France Dégage, Guy Marius Sagna affirme qu’il s’associe à ce téléthon lancé en ligne pour apporter son soutien aux 79 familles de Terme Sud. « Il s’agit d’un défi à relever pour rendre la dignité à ces familles victimes d’une injustice », a-t-il dit.
THÉRÈSE FAYE DIOUF NOUVEL ADMINISTRATEUR DU FONGIP
La maire de la commune de Diarrène a été nommée, ce mercredi, en Conseil des ministres Administrateur général du Fonds de Garantie des Investissements
Thérès Faye Diouf quitte la Direction de l’Agence nationale de la Case des touts-petits. La maire de la commune de Diarrène a été nommée, ce mercredi, en Conseil des ministres Administrateur général du Fonds de Garantie des Investissements prioritaires (FONGIP).
Thérèse FAYE DIOUF, membre de l"Alliance pour la République est titulaire d’un Master II en Sociologie.
MACKY SALL DRESSE LA FEUILLE DE ROUTE DU NOUVEAU GOUVERNEMENT
Parmi les secteurs érigés au rang de priorité par le chef de l’Etat figurent la sécurité, la souveraineté alimentaire, la santé, l’éducation et la formation professionnelle - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 4 novembre 2020.
"Le Président de la République, son Excellence Macky SALL a réuni le conseil des ministres ce Mercredi 04 Novembre 2020 au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Président de la République a adressé ses chaleureuses félicitations à l’ensemble des membres du Gouvernement, Ministres et Secrétaires d’Etat nommés par décret n°2020-2098 du 1er Novembre 2020.
Il a rappelé que le Gouvernement en vertu de l’article 54 de la Constitution « conduit et coordonne la politique de la Nation sous la direction du Président de la République’’
De surcroit, ’’Le Gouvernement est une institution collégiale et solidaire’’
Le Gouvernement, qui bénéficie de la confiance du Président de la République est un collectif au service des populations.
C’est donc une ’’Equipe d’attaque’’ qui doit incarner la vision du Chef de l’Etat et sa doctrine à savoir le ’’Fast Track’’.
Chaque ministre, chaque Secrétaire d’Etat, chaque membre du Gouvernement est un pilier déterminant de l’action gouvernementale, un socle indispensable de l’excellence du travail gouvernemental.
Le Chef de l’Etat a dès lors, invité le Gouvernement à asseoir en permanence, son accessibilité, l’écoute et la prise en charge optimale des aspirations des populations.
Le Gouvernement doit maintenir à un haut niveau, les performances sectorielles et interministérielles dans la mise en œuvre des politiques publiques, à la satisfaction de nos concitoyens.
Poursuivant sa communication, le Chef de l’Etat a exhorté les membres du Gouvernement de hisser le travail à un niveau de culte et de veiller à chaque instant à l’atteinte des résultats en privilégiant la gestion axée sur les résultats.
Le Chef de l’Etat a indiqué qu’il faudra plus que jamais agir avec détermination, méthode, courage et résilience pour faire face aux défis complexes nés des incertitudes liées à la pandémie de la Covid-19.
’’Nous sommes, alors, plus que jamais dans le temps de la transformation et des réformes pour impulser et intensifier, dans tous les secteurs, la relance économique, et assurer la stabilité sociale durable » a indiqué le Président de la République.
Dans la perspective de la continuité de l’action gouvernementale, le Chef de l’Etat a demandé aux nouveaux ministres de former sans délais leurs cabinets.
Il a également indiqué la nécessité pour les membres du Gouvernement de veiller scrupuleusement, à l’assiduité, à la réactivité et à l’efficacité des cabinets ministériels.
Le Chef de l’Etat a également instruit les ministres sectoriels concernés de tout mettre en œuvre pour assurer une exploitation et une rentabilisation optimale des ouvrages et infrastructures déjà réalisés et réceptionnés tels que le marché d’intérêt national, Arène Nationale, Dakar Aréna, Port de Foundiougne Dakhonga etc.
Abordant la prochaine rentrée scolaire 2020-2021, le Chef de l’Etat a instruit les ministres en charge de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle de prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer une bonne rentrée scolaire et universitaire en veillant particulièrement à une orientation harmonieuse des nouveaux bacheliers.
Sur la gestion des affaires de l’Etat, le Président de la République a rappelé aux ministres l’impératif de veiller à l’impulsion régulière, à la supervision permanente des activités gouvernementales et à la gestion vertueuse et transparente des ressources des administrations, établissements publics, agences et sociétés placés sous leurs tutelles ou sous leurs contrôles.
Pour cela, instructions ont été données aux ministres de signer des contrats de performance avec les structures relevant de leur responsabilité.
Abordant la prochaine campagne de commercialisation agricole le Chef de l’Etat a instruit le Gouvernement à prendre toutes les dispositions pour assurer un bon déroulement de celle-ci.
Poursuivant sa communication le Président de la République a insisté sur les priorités suivantes :
1- La sécurité, la souveraineté alimentaire, la santé, l’éducation et la formation professionnelle.
2- La jeunesse, l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes et des femmes
3- L’Artisanat et la transformation du secteur informel (érigé en ministère) pour intensifier les processus de valorisation du potentiel économique et du savoir-faire séculaire local
4- L’accélération d’une part des programmes d’inclusion et d’équité sociale et territoriale (Programme des bourses sécurité familiale, CMU, PUDC, PUMA, Promoville, PACASEN Urbain, PACASEN Rural et d’autre part, des réalisations d’infrastructures routières, portuaires ( Ndayane), aéroportuaires, ferroviaires, hydraulique et d’assainissement pour lutter efficacement contre les inondations.
5- La relance économique, l’industrialisation en mettant en exergue le produire et le consommer local, l’intensification des reformes de l’administration, l’amélioration de l’environnement des affaires et le développement du secteur privé.
6- L’exécution optimal du PAP2A qui traduit le programme « Liggeyal Euleuk » avec la réalisation du programme 5-3-5 à savoir les cinq initiatives, les trois programmes phares et les cinq accès universels.
S’agissant de la mise en œuvre des quatre (4) agropoles, le Chef de l’Etat a indiqué toute l’importance qu’il accorde à leur mise en œuvre car étant des projets structurants et créateurs d’emplois.
Il en est de même pour les Pôles Urbains et les dix (10) métropoles d’équilibre validés dans le Plan national d’Aménagement et de Développement territorial.
Le Chef de l’Etat a terminé sa communication sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures en présentant, au nom de la Nation, ses condoléances les plus attristées à la famille du Professeur Iba Der Thiam.
Le Chef de l’Etat s’incline devant la mémoire du Professeur Iba Der Thiam, Coordonnateur du projet de l’Histoire générale du Sénégal et a décidé de donner le nom du Professeur Iba Der Thiam, à l’Université de Thiès.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Maguette SENE, Administrateur civil, est nommé Directeur du Centre des Œuvres universitaires de Dakar (COUD) ;
Monsieur Doudou KA, Ingénieur des Ponts et Chaussées, Expert en financements de projets, est nommé Directeur général de la Société « Aéroport International Blaise DIAGNE » (AIBD SA) ;
Madame Thérèse FAYE DIOUF, Titulaire d’un Master II en Sociologie, est nommée Administrateur général du Fonds de Garantie des Investissements prioritaires (FONGIP) ;
Monsieur Oumar NDOYE, Enseignant Chercheur, est nommé Président du Conseil d’Administration du Fonds de Garantie des Investissements prioritaires(FONGIP) ;
Monsieur Moussa Bocar THIAM, Avocat, est nommé Agent Judicaire de l’Etat."
par Yoro Dia
DÉMOCRATIE DE FURIE ET DÉMOCRATIE D'OPINION
Pour que la violence de rue se transpose dans les urnes, il faut que les populations soient convaincues que l’élection est une remise en jeu du pouvoir et non un simple mécanisme de re-légitimation du pouvoir
En matière de démocratie, la Guinée d'Alpha Condé en est là où était le Sénégal de Abdou Diouf à la fin des années 1980, quand on restait des jours sans avoir des résultats, avec chaque camp qui donnait ses chiffres. La suspicion légitime pré-électorale débouchait souvent sur la violence post-électorale comme en 1988, avec l’Etat d’urgence. Le Mali, avec le coup d’Etat d’août 2020, est retourné aussi dans les années 1990, quand après son putsch Amadou Toumani Touré s’attela à organiser une transition pour remettre le pouvoir aux civils, comme devra le faire Ba Ndaw.
La Côte d’Ivoire de Ouattara, quant à elle, est carrément retournée à l’époque de Senghor qui, après avoir gagné la présidentielle de 1978, démissionna en 1980 au profit de son dauphin et Premier ministre Abdou Diouf. En Côte d’Ivoire, il est presque évident que Ouattara va s’inspirer de notre fameux article 35 qui avait permis la dévolution du pouvoir de Senghor à Diouf sans élection. Naturellement, le Sénégal des années 80 était dans «l’ère des furies» (émeutes, répression, violence politique) jusqu’à ce que les alternances (respiration naturelle de tout système démocratique) apaisent notre démocratie en la faisant passer de «l’ère des furies» à celle du règne de l’opinion. Ainsi la violence qui s’exerçait dans les rues a été transposée dans les urnes. Les président Diouf et Wade feront les frais de cette violence dans les urnes, quand le peuple décida de mettre brutalement un terme à leur contrat à durée déterminée avec le Sénégal.
Pour que la violence politique de rue se transpose dans les urnes, il faut que les populations soient convaincues que l’élection se passe normalement, c’est-à-dire qu’elle soit une remise en jeu du pouvoir et non un simple mécanisme légal de re-légitimation du pouvoir. Aussi longtemps qu’un pays démocratique n’atteint pas ce stade, il ne peut sortir de l’ère des furies.
Le président Ouattara, énervé par une question sur le troisième mandat, dit aux journalistes : «Pourquoi vous ne posez pas la question en Allemagne, en Angleterre, où il n’y pas de limitations ?» L’Allemagne a eu son ère des furies avec les nazis, et l’Angleterre aussi avec ses deux grandes révolutions qui opposèrent le Parlement au roi. L’Allemagne comme l’Angleterre sont devenues des démocraties d’opinion. Merkel a décidé de ne plus se représenter parce qu’elle sait qu’elle ne peut plus gagner. La même chose arrive souvent en Angleterre, que le parti majoritaire débarque le Premier ministre avant les élections, car étant convaincu qu’il ne peut gagner. La limitation des mandats est une bonne chose en Afrique, car lors des conférences nationales c’était la meilleure réponse à la présidence à vie comme au Cameroun ou à la présidence dynastique comme au Togo. Ouattara a tort de comparer sur le plan politique son pays à l’Allemagne ou à l’Angleterre, parce que dans ces pays on ne parle plus des règles du jeu démocratique. Elles sont gravées dans le marbre. On n’y touche plus, tout le monde s’y adapte, alors que la Côte d’Ivoire ou la Guinée n’ont jamais dépassé la phase infantile de la démocratie (abus de majorité et tripatouillage des règles du jeu) ; d’où l’impossibilité de ces pays de sortir des furies.
En la matière, le Sénégal est une exception. Parfois avec nos alternances remarquables et le pouvoir qui passe d’une ère (40 ans de socialisme) à une autre en 2000 ou d’un homme à un autre en une semaine (Wade-Macky) en 2012, nous nous hissons au sommet du monde, comme l’Angleterre ou les démocraties scandinaves, avant que notre brillante classe politique capable de trouver un consensus, mais incapable de le respecter, nous ramène brutalement au niveau du Congo démocratique et même du Congo non démocratique, avec le retour au débat anachronique sur les règles du jeu. Contrairement à la Guinée ou la Côte d’Ivoire, si nous sommes sortis de l’ère des furies, c’est parce que les populations sont convaincues que les élections se déroulent normalement, et donc transfèrent la violence politique et la protestation dans l’urne. Dans une démocratie qui est dans «l’ère des furies», il n’y a point de surprise, car on déverse dans la rue sa colère, alors que dans une démocratie d’opinion, de l’urne sort souvent des surprises pour le pouvoir, comme la défaite de Macky Sall à Ziguinchor et sa victoire à Dakar ou la défaite de Karim Wade à Dakar en 2009 et les victoires de Khalifa Sall en 2009 et 2014. C’est cette incertitude qui est le charme de la démocratie que nous n’avons pas dans des démocraties qui sont dans l’ère des furies comme la Guinée ou la Côte d’Ivoire. Personne ne pouvait imaginer que Ouattara ou Condé perde l’élection. C’était gagné d’avance, pour ne pas dire pipé d’avance.
SI JE NE PEUX PAS DEFENDRE MON CONTINENT...
Partenaire de "La Holding Bag’O, une société évoluant dans l’industrie du transport aérien, Samuel Eto'o incite les jeunes à croire en eux
Partenaire de "La Holding Bag’O, une société évoluant dans l’industrie du transport aérien, Samuel Eto'o a déclaré, mercredi, à Dakar qu'il a accepté cette collaboration pour défendre les intérêts du continent africain.
"Il est temps de montrer aux jeunes africains qu’il et bon de voyager ensemble et surmonter pour voir un autre visage de cette Afrique, que celui des guerres. Merci de la confiance et j’espere que aurez ce que vous attendez de moi", a dit d'emblée l'ancien attaquant des Lions indomptables.
"Je défends d'abord ce qui sort de l'Afrique"
L'ambassadeur-partenaire de Bag'O dont l'objectif est d'enrichir le voyage, a par ailleurs ajouté : "C'est un bon produit que nous n'avions pas sur le marché, mais je me retrouve avec des frères africains. Avant d’être Camerounais, je suis Africain. J’ai compris ce produit et j’ai fait ce voyage ensmeble. Et si on gagne on gagne ensemble. Montrer ce beau visage de l’Afrique que nous défendons", a soutenu Samuel Eto'o, lors d'une conférence de presse de pré-lancement des activités de Bag'O. "Je crois à ce produit, et à ce que nous avons à offrir. Il faut que le projet apporte quelque chose de nouveau. Je défends d’abord ce qui sort de l’Afrique. Nous avons un problème car nous ne croyons pas en nous. Je défends mon continent qui m’a tout donné. Si je ne peux pas défendre mon cotninent, personne ne le ferait à ma place. Donc, il est important pour moi de défendre un produit qui dépasse nos frontières", a conclu Eto'o qui accepté de colloborer avec Kéba Touré, président de "La Holding Bag'O" et le Directeur Général Pape Moukhamadou Touré.
VERS UNE RECOMPOSITION DE L'ESPACE POLITIQUE
Barthélémy Dias du camp de Khalifa Sall, et Ousmane Sonko, leader de Pastef Les Patriotes, et 3e à la dernière présidentielle, feront donc face à la presse, ce mercredi, 4 novembre, pour une importante déclaration.
Vers une recomposition de l’espace politique ? Une question qui vaut son pesant d’or au lendemain de la nomination d’Idrissa Seck, farouche opposant au régime en place et classé 2e à l’issue du précédent scrutin présidentiel, à la tête du Conseil économique, social et environnemental (CESE), aux côtés du chef de l’État, Macky Sall.
En attendant d’en savoir plus, des opposants, Barthélémy Dias du camp de Khalifa Sall, et Ousmane Sonko, leader de Pastef Les Patriotes, et 3e à la dernière présidentielle, feront donc face à la presse, ce mercredi, 4 novembre, pour une importante déclaration.
LA VERITE SUR LE LIMOGEAGE D’ABDOU KARIM SOCK, ACP DE MIMI TOURE
Selon des informations de « L’As», il avait refusé de communiquer la liste des personnes embauchées par le CESE à sa tutelle
Les raisons de la décision du ministère des Finances et du Budget de démettre Abdou Karim Sock de ses fonctions d’agent comptable particulier (ACP) du Conseil économique, social et environnemental (CESE), quelques jours avant le limogeage de la présidente de l’institution, Aminata Touré, sont désormais connues. Selon des informations de « L’As», il avait refusé de communiquer la liste des personnes embauchées par le CESE à sa tutelle.
Le limogeage d’Abdou Karim Sock, agent comptable particulier (ACP) du Conseil économique, social et environnemental (CESE), quelques jours avant la décision du Président Macky Sall de débarquer Aminata Touré de la tête de l’institution, fait l’objet de toutes sortes de spéculations ces derniers temps. Les versions servies de part et d’autre contribuent plus à laisser les Sénégalais dans leur faim que d’éclairer l’opinion publique. «L’AS» a fouiné un peu partout pour tenter d’éclairer la lanterne de ses lecteurs. Officiellement Abdou Karim Sock a été limogé pour insubordination.
Officieusement, il paie pour sa supposée proximité avec Mimi Touré dont la tête est mise à prix depuis quelques jours. D’après nos sources, les Finances qui ont eu vent d’un recrutement massif de plus de 500 personnes au Cese lui auraient demandé de fournir la liste. Niet catégorique leur aurait-il lancé sous prétexte qu’il n’est pas Drh. Une bonne occasion pour les services de Abdoulaye Daouda Diallo opposés à sa nomination depuis le début. Il a d’ailleurs fallu l’arbitrage du chef de l’Etat pour que Mimi Touré puisse disposer de lui comme Acp.
Selon toujours nos sources, le refus catégorique d’Abdoulaye Daouda Diallo était motivé par trois raisons : D’abord, il considérait que le CESE n’avait pas besoin exclusivement d’un ACP, puisque l’Etat avait déjà recruté un agent comptable particulier qui gérait le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) etle Conseil économique, social et environnemental(CESE) en même temps. Ensuite, ce qui le sidérait le plus, si l’on se fie toujours à certaines confidences, c’est qu’il y avait quelque chose en Abdou Karim Sock qui gênait certains membres de la mouvance présidentielle : son staff politique à Gandiaye dont il convoite la mairie est composé de proches de Sonko et l’ont soutenu à la présidentielle. Enfin, le ministère des Finances et du Budget avait opposé son véto pour sa nomination affirmant que M. Sock est Contrôleur des opérations financières (COF) et ne peut en aucun cas être nommé agent comptable particulier (ACP) au CESE parce qu’il n’a pas le profil à l’emploi (Il est sorti du cycle B de l’Ena). Profitant de la disgrâce de Mimi Touré, le ministre des Finances a relevé l’Acp. Pour se justifier auprès d’Aminata Touré, il aurait invoqué une brouille avec le maire de Gandiaye Pape Songue Diop, trésorier des cadres de l’Apr et Pca du patrimoine bâti. Contacté par «L’AS», ce dernier s’est dit surpris. «Je n’ai rien à voir avec cela. Si j’avais la capacité de le dégommer, je ne l’aurais pas nommé», a juré Pape Songue Diop qui a la réputation d’être un homme de paix, professionnel et dévoué.
ABDOU KARIM SOCK SE LAVE A GRANDE EAU
Dès qu’il a été limogé, il s’est adressé à ses amis et sympathisants pour se défendre. «A mon retour de formation à HEC PARIS, j’ai trouvé sur place un acte du ministre des Finances me relevant de mes fonctions d’Agent comptable du Conseil Economique, social et Environnemental après seulement une année de fonction et sans motif, me dit-on. Dans mes recherches, je n’ai jamais rencontré le cas d’un comptable public relevé de ses fonctions après seulement une année de service, alors qu’aucun rapport de vérification ne l’incrimine. Cette décision est pour moi, un précédent dangereux pour la sécurité des fonctionnaires à leur poste de travail», a-t-il expliqué sur sa page Facebook. «Si je tiens donc à faire cette publication (après beaucoup d’hésitations), c’est plus pour la couverture des autres fonctionnaires servant l’administration avec compétence, dignité et rigueur mais, qui parfois, souffrent en silence pour avoir refusé que leur dignité soit piétinée. Je rappelle que depuis mon entrée dans la fonction publique en avril 2005 suite à ma sortie de l’ENA, j’ai toujours cherché à servir l’Etat et son administration dans la plus grande loyauté.
Durant mes 15 années de service, il m’est arrivé d’occuper des fonctions sensibles : Administrateur de crédits (ADC), Contrôleur des opérations financières (COF), Contrôleur budgétaire ministériel (CBM), Agent comptable (AC) entre autres » ajoute-t-il. «J’ai résisté mais avec véhémence aux tentations de l’argent facile. Et ceux qui m’ont pratiqué ne démentiront pas. Je me suis privé de tout pour être en harmonie avec mon éthique et mes valeurs (..). Au passage, je voudrais préciser n’avoir commis aucun détournement, ni faute de gestion. Je n’ai également reçu la visite d’aucun corps de contrôle de l’Etat ou d’un cabinet privé. Par ailleurs, j’ai eu d’excellents rapports avec mon ordonnateur, informé au même moment que moi du changement intervenu. Je n’aurais donc pas envie demain, qu’on utilise un terme du champ lexical de la mauvaise gestion pour me l’associer. Au regard de ce qui précède et considérant l’acharnement fait à ma personne depuis au moins deux ans, j’ai décidé, pour le moment, de me mettre en retrait temporaire de la fonction publique, mais pas de la vie publique», conclut-il.
LE CHOIX DU CHEF DE L’ETAT NE FRAGILISE PAS L’APR
La nomination d’Idrissa Seck est une pilule amère qui passe difficilement. Le Directeur général du Conseil Sénégalais des Chargeurs et patron de l’Apr à Diass ne semble pas gêné par cette reconfiguration
Au sein de l’Apr, ça râle dans les chaumières. La nomination d’Idrissa Seck est une pilule amère qui passe difficilement. Le Directeur général du Conseil Sénégalais des Chargeurs et patron de l’Apr à Diass ne semble pas gêné par cette reconfiguration. Mamadou Ndione se présente comme un émissaire du Consensus. Dans cette interview avec «L’As», il défend la posture de son président, jette un regard d’économiste sur le plan de résilience et passe au peigne fin plusieurs questions de l’actualité.
«L’As» : Que vous inspire ce nouveau gouvernement marqué par son ouverture avec des leaders de l’opposition ?
Mamadou Dione : Je tenais quand même à dire clairement que ce gouvernement d’ouverture est une excellente chose. D’autant que le Chef de l’Etat est resté constant depuis son élection. Il a toujours tendu la main à l’opposition et aux forces vives de la nation. Aujourd’hui, face à la Covid-19 et le contexte mondial dégradé, cette ouverture à l’opposition est à saluer.
N’a-t-il pas sacrifié ses partisans pour faire la place à ses anciens frères libéraux ?
Le Chef de l’Etat est constant. Sous l’angle purement politique, tous les choix du Chef de l’Etat depuis 2012, en termes d’implication d’autres forces vives, ont été gagnants. En politique, le premier indicateur pour évaluer la pertinence d’un choix, c’est la victoire. Aujourd’hui, le choix qui est fait politiquement est un bon choix à tout point de vue. Au niveau de l’Alliance pour la République (Apr), nous devons comprendre que les dynamiques de victoire ont été obtenues dans un contexte de générosité politique et d’ouverture. Et ce contexte ne peut pas changer. Donc, j’en appelle à la responsabilité de tous les militants qui doivent comprendre que les choix du Chef de l’Etat ont été toujours gagnants. Nous devons tous faire bloc autour du président Sall.
Votre parti ne risque-t-il pas d’imploser avec l’arrivée de Rewmi et d’anciens barons du PDS ?
Je pense que dans le choix libre du chef de l’Etat de ses collaborateurs, nous devons faire preuve de modestie. L’APR est un très grand parti et bien organisé à la base même si, par ailleurs, nous avons une forme d’organisation très atypique par rapport à certains partis. Mais il va sans dire que nous devons toujours continuer à faire confiance au Chef de l’Etat. Le choix actuel ne fragilise pas l’APR. C’est un choix qui renforce non seulement les options du parti mais aussi les choix économiques du Sénégal.
On reproche au chef de l’Etat d’avoir maintenu dans le gouvernement certains ministres très contestés alors que d’autres réputés travailleurs ont été tout simplement remerciés. Qu’est-ce qu’il fait de son ambition de développer le pays ?
En fait, le choix des hommes incombe au Chef de l’Etat. Sous ce rapport, nous devrons faire très attention sur certains discours. Le seul critère d’évaluation de l’action d’un ministre, c’est le vécu. Le Chef de l’Etat est le seul à pouvoir apprécier le travail d’un membre du gouvernement. Choisir, c’est certes éliminer, mais c’est aussi se mettre dans une perspective de recherche et de l’accélération du PAP2A qui est le versant du PSE dans sa deuxième phase qui doit être accéléré. Le Chef de l’Etat est le seul maître à bord. Il y a un critère d’évaluation et il a une table de valeurs dont nous ne disposons pas. Et nous devons quand même comprendre cela. Ceux qui ont été choisis au départ, ils ont été méritants. Mais sont-ils plus méritants que les autres ? C’est une question. Au-delà de la notion de mérite, il y a la confiance. Quand on choisit une personne c’est parce qu’on a confiance en elle.
Quelles doivent être les priorités de cette nouvelle équipe gouvernementale ?
Ce nouveau gouvernement a une feuille de route qui est partie du PAPI dans saphase2014-2018.Ce qui avait permis d’avoir des taux record en terme de croissance économique mais également de régler la question de la production agricole sans compter ce qui a été fait du côté social. Avant le PAP 2A, nous étions déjà sur une très bonne voie avec les cinq initiatives phares : les trois programmes sectoriels et les cinq accès universels. Maintenant, il y a eu la Covid-19 qui, en termes de raréfaction de ressources et d’impacts sur le tissu économique et social, a été plus ou moins contenu par le Plan de résilience économique et social. Ce plan a permis, en termes de gouvernance globale, d’engranger de très bons points. Aujourd'hui, nous sommes dans une phase de relance accélérée et ajustée. Les priorités, ce sont les secteurs agricoles, sanitaire et l’implication davantage du secteur privé. C’est également une super priorité d’accorder au secteur informel, notamment l’artisanat, un soutien conséquent de l’Etat. Sur cette base, je pense que pour accélérer les leviers, il ne devrait pas y avoir de problèmes majeurs. Ce, d’autant que le Chef de l’Etat a déjà donné le tempo. Le Président Macky Sall va davantage confier des pans entiers de notre économie au secteur privé national avec un accompagnement de l’Etat. Il appartiendra aux différents ministres de mettre en musique ce qui a été clairement balisé et défini par le Chef de l’Etat. Sous ce rapport, je pense que nous sommes sur la bonne voie. Et collectivement, il faut que les Sénégalais soutiennent ce gouvernement en termes d’implication et de contribution à la réflexion et à la l’action.
Vous êtes économiste. Les signaux sont toujours presque au rouge. Est-ce que le Sénégal peut sortir rapidement de la récession ?
Nous en saurons plus avec les chiffres de la production agricole. Grâce à la forte implication de l’Etat et du Chef de l’Etat qui a revu à la hausse le budget du ministère de l’Agriculture et la réaction rapide du monde rural, je pense que le secteur agricole va nous permettre d’atténuer la récession qui était prévue. En termes de perspectives, le taux de 2% pourrait être visé mais cela va être un taux assez exceptionnel. Ce, d’autant qu’à travers le monde, nous assistons à une récession. Il y a des pays de l’OCDE qui vont avoir des taux négatifs de -7%. AuxEtats-Unis, ce sont des millions d’Américains qui sont déjà en chômage. Cela veut dire que le Sénégal, grâce à la vision d’un homme et une bonne compréhension des enjeux à l’échelle mondiale, a pu résister à la secousse Covid-19. Notre pays est en train de décoller avec un paradigme un peu plus prononcé par rapport à la souveraineté économique et sociale, à travers celle alimentaire, sanitaire et pharmaceutique. Donc, nous sommes sur la bonne voie. Je sais qu’au bout du compte, nous allons avoir un taux de croissance qui est assez exceptionnel par rapport au contexte mondial dégradé.
Croyez-vous à l’atteinte des objectifs fixés par le Chef de l’Etat dans le cadreduPAP2A, notamment un taux de croissance à deux chiffres d’ici trois ans ?
Le taux de croissance à deux chiffres est prévu en 2023. Nous pouvons le faire dans la mesure où l’Etat du Sénégal a balisé le chemin. Il ne faut pas oublier qu’au Sénégal, il y a pratiquement plus de coupures d’électricité. Parce que nous sortons d’une période entre 2011 avec 500 mégas de capacité installées. Après quelques années, nous avons dépassé de loin les 1000 mégas. Le mix énergétique est en place et la maîtrise de l’eau a été de plus en plus prononcée notamment en milieu rural en dépit des difficultés liées à la distribution du contrat de concession avec l’une des structures en place. Dans le domaine infrastructurel, de nombreuses routes notamment orientées vers les zones de productions ont été faites. Il y a le PACASEN, le programme de 100 000 lampadaires solaires qui ont été mis en place. Toutes ces réalisations montrent que le Sénégal est sur la bonne voie. Je pense que nous pouvons largement atteindre ce taux. On avait un pays dont la croissance n’était tirée que par Dakar. Maintenant de plus en plus, partout au Sénégal des zones de productions émergent. Il ne reste pratiquement que la résolution des questions logistiques. Maintenant, il reste à encourager les initiatives privées avec l’accompagnement de l’Etat pour pouvoir booster davantage les productions et la transformation de nos produits. Aujourd’hui, dans le cadre des agropoles, il y a l’agropole Sud qui sera bientôt installé à Adéane et l’agropole centre également est en cours. Ça veut dire qu’en termes de transformations des produits locaux, il va y avoir un effet levier sur toutes les chaînes de valeurs et sur la croissance du pays.
Les locales, c’est bientôt. Craignez-vous une fissure au sein de la coalition BBY au niveau local ?
Le choc des ambitions, il y en aura toujours. Mais aujourd’hui, dans le cadre de Benno Bokk Yaakaar, il y a un travail qui a été fait au niveau local pour rapprocher les structures et faire en sorte que les gens travaillent ensemble. Lors de la dernière présidentielle, il y avait un processus de collecte des parrainages. Un processus qui avait permis de dégager plus ou moins les leaderships locaux à travers la notion de collecteur. Aujourd’hui, au niveau local, il y a une certaine visibilité. Mais il va sans dire qu’il y aura toujours des chocs au niveau des ambitions. Mais le plus important, c’est de faire gagner largement la coalition. Parce qu’il faut qu’il y ait une certaine articulation entre les politiques au sommet et à la base. Ce que l’Etat est en train de faire en milieu rural en termes d’investissements, il faut qu’il y ait de la cohérence avec ce qui se passe au sommet. Sous ce rapport, je sais que le moment venu, on va pouvoir plus ou moins, avec les velléités des uns et des autres, s’inscrire dans une dynamique unitaire qui fera gagner très largement la coalition.
Êtes-vous sur les starting block aux prochaines Locales ?
Je suis de Diass et je travaille à être Maire. Je ne le cache pas. C’est un secret de Polichinelle. Parce que tout simplement l’ancrage que j’ai avec ma communauté est assez profond. D’ailleurs, dans le cadre du plan de relance agricole, nous avons accompagné des jeunes et des femmes qui sont en période de récolte. Ils ont pu cultiver plus de 50 hectares sans compter ce que nous faisons à la base en termes d’articulation entre politiques publiques au sommet et ce qui doit être fait au niveau local. Lors des parrainages citoyens pour l’élection présidentielle dernière, j’étais le principal parrain à Diass avec 4 154 parrains pour un total de 5 798 parrains soit 70 % des parrains du candidat Macky Sall dans la zone. Au-delà même de notre coalition, c’est d’autres forces vives même de la localité qui portent ma candidature. Donc, je suis candidat aux élections locales à Diass. D’ailleurs, je suis soutenu par plusieurs forces vives de la localité dont même d’autres partis politiques au-delà de l’Apr.
Ne trouvez-vous pas que le retour d’Idrissa Seck dans la mouvance présidentielle sonne comme la fin de la récréation sur la question du dauphin de Macky Sall en 2024 ?
Je ne suis pas un devin. Et comme on dit, je ne sais pas lire à travers les cauris même si je suis un sérère bon teint. Je pense qu’il faut éviter d’installer le pays dans une sorte de logique de météo politique sur une question qui n’est pas encore à l’ordre du jour. Cela participe même à apaiser le climat politique et même celui social et économique. C’est un débat qui n’est pas à son heure. Mais le plus important aujourd’hui, c’est de rester concentré sur cette dynamique d’ouverture et de travailler dans l’intérêt des Sénégalais. Et le Chef de l’Etat l’a compris. Et j’imagine également que tous les acteurs l’ont compris. Le Sénégal ne peut pas faire de la politique 365 jours sur 365 multipliés par 5 ans. Il faut que les gens sachent qu’il y a un seul capitaine à bord et nous devons travailler pour rendre visible ce qu’il fait pour accompagner le processus global vers l’émergence du pays. Le plus important aujourd’hui, c’est de faire confiance au Chef de l’Etat qui a fait gagner depuis 2012 toute la coalition et à toutes les élections.