SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
5 juillet 2025
DEUX PIROGUES DE MIGRANTS CLANDESTINS INTERCEPTÉES CE VENDREDI
La Marine nationale a intercepté, dans le cadre de l’opération Frontex, deux pirogues de migrants clandestins au large de Dakar et de Mbour, avec à bord plus de 160 personnes, a annoncé la Direction des relations publiques
La Marine nationale a intercepté vendredi, dans le cadre de l’opération Frontex, deux pirogues de migrants clandestins au large de Dakar et de Mbour, avec à bord plus de 160 personnes, a annoncé la Direction des relations publiques de l’information des armées (DIRPA)
’’La première pirogue dénommée Khoury Ndiaye a été interceptée vers 5h00 du matin par le patrouilleur Ferlo, à une cinquantaine de km au large de Dakar, avec 111 migrants clandestins à bord, tous des hommes dont plusieurs mineurs, qui ont été débarqués à la Base navale puis remis à la police nationale’’, a indiqué la DIRPA dans un communiqué reçu à l’APS.
Elle ajoute que ’’la seconde pirogue dont l’identité n’est pas encore connue, a été découverte vers 9h30 par un patrouilleur espagnol qui se trouvait dans la zone, à 80km au large de Mbour, suite à un incendie qui s’est déclaré à bord de la pirogue’’.
La même source indique que la vedette Anambé et le patrouilleur Ferlo de la marine nationale sénégalaise se sont portés sur les lieux et ont pu ainsi secourir 51personnes
D’autres pirogues présentes sur les lieux ont également récupèré et transporté à terre des rescapés, selon la DIRPA, soulignant que ’’leur nombre n’est pas encore connu’’.
Elle signale que les patrouilleurs de la Marine nationale ont ainsi poursuivi les recherches sur la zone, ’’mais n’ont pas trouvé de corps sans vie’’.
Selon le communiqué, ’’les 51 rescapés sont en route vers la Base navale Amirale Faye Gassama de Dakar où ils sont attendus en début de soirée’’.
’’Les enquêtes de police pourront déterminer avec précision le nombre initial de personnes à bord de la seconde pirogue, l’identité des migrants et des rescapés ainsi que les commanditaires’’, indique t-on.
LA CPI MET EN GARDE LES ACTEURS POLITIQUES GUINÉENS
"Je tiens à rappeler que quiconque commet, ordonne, incite, encourage et contribue" à des crimes tels que définis par les statuts de la CPI, "peut être poursuivi par les tribunaux guinéens ou par la CPI", a écrit Mme Bensouda dans un tweet
La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a mis en garde vendredi les acteurs politiques en Guinée, en proie à des violences liées à l'élection présidentielle du 18 octobre
. "Nous surveillons de près les développements sur le terrain, la violence doit cesser", a écrit Mme Bensouda dans un tweet."Je tiens à rappeler que quiconque commet, ordonne, incite, encourage et contribue" à des crimes tels que définis par les statuts de la CPI, "peut être poursuivi par les tribunaux guinéens ou par la CPI", a-t-elle ajouté.
Les tensions qui ont précédé le vote pendant des mois se sont intensifiées après la présidentielle.Conakry et d'autres villes sont en proie à des affrontements meurtriers entre jeunes supporteurs du principal candidat de l'opposition Cellou Dalein Diallo et forces de l'ordre, et aucune issue n'est en vue. M. Diallo, challenger du chef de l'Etat sortant Alpha Condé qui s'est présenté pour un troisième mandat contesté, a exclu vendredi de reconnaître les résultats publiés par l'organe chargé des élections qui donnent M. Condé vainqueur, et s'est dit ouvert à une médiation internationale pour sortir des troubles qui agitent le pays.
Vendredi, cinq personnes, trois gendarmes, un soldat et un civil, ont encore été tuées dans un quartier de la périphérie de Conakry.
LES POSITIONS RESTENT FIGÉES EN GUINÉE
Cellou Dalein Diallo a exclu vendredi de reconnaître les résultats publiés par l'organe chargé des élections, faisant appel à une médiation internationale pour sortir de la crise, car ajoute-t-il, le 3è mandat est pour Condé une question de vie ou de mort
Cellou Dalein Diallo, le challenger du chef de l'Etat sortant à la récente présidentielle en Guinée, a exclu vendredi de reconnaître les résultats publiés par l'organe chargé des élections et s'est dit ouvert à une médiation internationale pour sortir des troubles qui agitent le pays.
"Il est hors de question d'accepter les faux résultats que la Céni (Commission électorale nationale indépendante) est en train de proclamer en faveur d'Alpha Condé", le président sortant, qui brigue un 3e mandat controversé, a dit M. Diallo dans un entretien téléphonique avec l'AFP. La Céni, chargée d'organiser la présidentielle de dimanche dernier, publie depuis mardi des résultats circonscription par circonscription.
Jeudi soir, elle avait communiqué les résultats de 37 des 38 circonscriptions nationales, ne laissant plus de doute sur ce que serait l'issue pour les organes officiels. Selon l'addition de ces résultats, M. Condé l'emporte avec plus de 2,4 millions des voix sur environ 3,9 millions d'exprimés, distançant très largement M. Diallo (environ 1,2 million de suffrages) et s'assurant une majorité absolue et une réélection dès le premier tour.
M. Diallo s'est unilatéralement proclamé vainqueur lundi en se fondant sur les résultats remontés par ses partisans. Il accuse le pouvoir de falsifier les résultats.Les tensions qui ont précédé le vote pendant des mois se sont intensifiées après le vote. Conakry et d'autres villes sont en proie à des affrontements meurtriers entre jeunes supporteurs de M. Diallo et forces de l'ordre, et aucune issue n'est en vue. M. Diallo, dont le domicile est ceinturé par les forces de sécurité et qui dit ne pouvoir en sortir, a déclaré s'alarmer du risque que les agissements de M. Condé ne donnent une tournure ethnique à la crise. "On s'attaque aux boutiques des gens de la même ethnie que moi (les Peul), ces gens sont désarmés.
Depuis qu'Alpha est au pouvoir (en 2010), on est à 220 morts. Vous n'avez aucun militant de son parti", a-t-il dit. M. Condé, Malinké, se défend constamment de toute politique communautariste. Les appartenances communautaires sont un important facteur politique, les Malinké se reconnaissant majoritairement dans le parti de M. Condé, les Peul dans celui de M. Diallo. Les deux groupes représenteraient largement plus de la moitié de la population.Interrogé sur les moyens d'une sortie de crise, M. Diallo a dit ne pas être "opposé à une médiation internationale", laissant entendre qu'elle constituait un rare recours tant les positions sont figées. Son propre camp ne peut espérer dans les organes guinéens pour contester les résultats, "Alpha Condé ayant complètement inféodé la Céni et la Cour constitutionnelle", a-t-il dit. "Et on sait que pour rien au monde Alpha Condé ne va renoncer de son propre chef à son troisième mandat. C'est pour lui une question de vie ou de mort", a-t-il ajouté. L'opposition à laquelle il appartient a "toujours fait appel à la Cédéao (Communauté des Etats ouest-africains) et à l'Union africaine pour organiser un dialogue politique en Guinée. Mais Alpha Condé n'a jamais voulu du dialogue", a dit M. Diallo.
L'EGLISE ROUVRE SES PORTES A PARTIR DU PREMIER NOVEMBRE
Cette décision survient après que les Évêques aient considéré « avec intérêt » plusieurs paramètres
À partir du dimanche 1er novembre, les Évêques du Sénégal mettront fin à « ce temps d’épreuves ». Ils déclarent être « favorables (…) à la reprise progressive du Culte » dans leurs différents diocèses.
Cette décision survient après que les Évêques aient considéré « avec intérêt » plusieurs paramètres tels que « la baisse de la courbe de contamination », les conseils avisés des experts, et l’engagement déterminé et responsable des communautés chrétiennes «à mettre en place un dispositif de sécurité sanitaire approprié ».
En demandant de « garder toujours à l’esprit » 7 mesures sanitaires majeures (maîtrise du nombre de participants aux offices ; distanciation physique, dispositif de lavage de main ; port du masque ; modalités d’hygiène pour l’offrande et la quête ; désinfection des lieux de célébration ; respect des consignes du service d’ordre), les Pères Evêques félicitent et remercie « tous les fidèles chrétiens pour la longue attente vécue dans la foi, la patience et la dignité ».
par Siré Sy
YORO DIA, TU PERMETS ?
Quelques éléments factuels d’informations sur le président Alpha Condé, sur le bilan de ses deux mandats et un bref aperçu de la sociologie politico-électorale en Guinée, suite à votre tribune ‘’Avec condé, la démocratie guinéenne piégée’’
Cher Yoro Dia, nous empruntons ce titre par lequel nos doyens (feu Babacar Sine et feu Bara Diouf) puis nos ainés (Boris Diop et Bachir Diagne), dialoguent, pour vous apporter quelques éléments factuels d’informations sur le président Alpha Condé, sur le bilan de ses deux mandats et un bref aperçu de la sociologie politico-électorale en Guinée, suite à votre tribune ‘’Avec condé, la démocratie guinéenne piégée’’.
Cher Yoro Dia, vous dites ‘’Avec Condé au pouvoir, ce n’est pas seulement l’alternance qui est piégée, mais la Guinée. Condé qui est de la même génération que Wade en a tous les défauts sans avoir la plus grande qualité de Wade : la démesure ou l’Hubris des Grecs’’.
Avec Condé au pouvoir en Guinée et Wade au pouvoir au Sénégal, ce sont deux expériences et trajectoires africaines qui se complètent harmonieusement davantage qu’elles ne s’opposent radicalement. Wade était plus un politique qu’un révolutionnaire au sens marxiste-léniniste du terme. Condé est plus un révolutionnaire qu’un athlète du verbe (communicateur). Tous les deux - Wade et Condé - sont des démocrates. Profondément. Tous les deux, à l’image de Nelson Mandela, portent leur continent - l’Afrique - dans leurs cœurs et leurs pays respectifs - la Guinée et le Sénégal - dans leurs âmes. De personnalités différentes, de cultures idéologiques différentes - Wade est de la Droite et Condé est de la Gauche - mais de trajectoires politiques communes - opposants historiques dans leurs pays respectifs -, Wade et Condé, ont donné leurs meilleurs d’eux-mêmes pour un reclassement de leurs pays respectifs. Avec des succès par ici, des échecs par-là, mais toujours avec la foi en l’action, pour une dignité retrouvée et pour des intérêts nationaux sauvegardés. Wade et Condé s’apposent plus qu’ils ne s’opposent.
Cher Yoro Dia, vous écrivez, ‘’....cette démesure qui faisait que Wade était ambitieux pour lui-même et pour son pays ; d’où sa hantise de sa place dans l’histoire et cette obsession de laisser sa trace et sa marque dans le béton et le goudron. Par contre, Condé n’a pas jamais eu d’ambition pour son pays, mais a toujours eu une immense ambition pour sa personne’’.
Eh bien, c’est à se demander, si le président Alpha Condé, en termes d’ambitions et de réalisations, n’a pas fait en Guinée et pour la Guinée, plus et mieux que ce qu’a fait le président Abdoulaye Wade au et pour le Sénégal ?
Ceux qui ont eu la chance de se rendre en Guinée avant 2010, se souviennent encore que la fourniture de l’électricité (surtout à Conakry) était très problématique. Ainsi, sur le plan de l'énergie, en dix ans, le président Alpha Condé a réhabilité les outils de production énergétique en Guinée, suivi d’une adjonction thermique de 100 mégawatts afin de faire fonctionner les différentes centrales thermiques en Guinée. La centrale électrique de Kaléta qui date de 1979, mise en opération en 2015, a une capacité de production énergétique de 340 mégawatts, supérieure à la capacité totale de production énergétique de la Guinée depuis 50 ans. En 2010, à l’arrivée au pouvoir du président Alpha Condé, la Guinée était à un taux de 6% d'accès à l’électricité. En 2020, la Guinée est à un taux de 35% d'accès à l’électricité. Certes, ce n’est pas encore la moyenne mais c’est déjà un grand bond en avant. Alors qu’au Sénégal, le régime du président Wade a failli être emporté par les émeutes de l’électricité en 2011, même si en 2013, le taux d’électrification national au Sénégal est de l’ordre de 60,6%, celui urbain 88% et celui rural est de 29%.
Mieux, cher Yoro Dia, la Guinée sous le président Alpha Condé, a lancé le barrage de Souapiti, l’un des plus grands barrages hydroélectriques en Afrique, avec une capacité de production énergétique de 1 200 mégawatts, avec un projet en cours de réalisation, d’une ligne d’interconnexion sous-régionale. Eh oui, dans deux ans, la Guinée va vendre de l’électricité au Mali, à la Côte d’ivoire, au Libéria, à la Sierra Leone et au...Sénégal. Des pays qui ont déjà sorti le chéquier.
Dans le domaine de l'accès à l’eau, en dix ans, le président Alpha Condé a construit et réhabilité au total, près de 400 forages dans les zones rurales d’où résident 80% de la population guinéenne.
Dans le secteur des infrastructures routières, en 2010, le réseau routier en Guinée, était dégradé à hauteur de 81%. Presque pas de route aux normes en Guinée. En dix ans, le président Alpha Condé, a construit 1 136 km de routes nationales bitumées, a réhabilité 2 366 km de route, et près de 780 km de route en cours de réalisation. En dix ans, le président Alpha Condé a aussi construit 540 km de voiries à Conakry et dans les différentes préfectures ; construit et 4 066 km de pistes rurales.
Dans le domaine ferroviaire, avec le projet Simandou, la Guinée va lancer d’un jour à l’autre, la Trans-Guinéenne, chemin de fer de Boffa à Boké, long de de 135 km qui reliera les quatre régions naturelles de la Guinée.
Dans le domaine du tourisme, avant 2010, la Guinée disposait d’un seul hôtel trois étoiles à Conakry (hôtel Indépendance). En 2020, en dix ans, le président Alpha Condé a construit 6 nouveaux hôtels cinq étoiles, dont d’ailleurs beaucoup de nos compatriotes sénégalais en assurent la gestion et le service.
Dans le domaine des infrastructures scolaires, la Guinée compte 354 CRD (Commune Rurale de Développement) et point d’abris provisoires -zéro abri provisoire - en termes d’infrastructures scolaires. Alors qu’au Sénégal, en 2012, il y avait 8 822 abris provisoires.
Sous le président Alpha Condé, la Guinée a déjà construit 4 ERAM (Ecole régionale des Arts et Métiers) sur 6 ERAM prévues. Avant 2010, la Guinée disposait de 19 universités publiques. Depuis deux ans, le président Alpha Condé a entamé les travaux de construction d’une nouvelle université - la vingtième université publique en Guinée - située à 15 km de Kankan, sur une superficie de 225 hectares avec une capacité d’accueil de 30 000 étudiants, 16 facultés, un centre de conférence internationale de 3 500 places et un campus social d’une capacité d’accueil de 15 000 places.
Dans le domaine des télécommunications (de la nouvelle économie), en dix ans, le président Alpha Condé a permis l’atterrissage du câble sous-marin ACE (Africa Coast to Europe) à Conakry en 2012, qui a permis à la Guinée de se connecter en temps réel avec les reste du monde. Là où l’on pouvait mettre, avant 2010, trente minutes d’attente pour juste ouvrir sa boite email pour lire ses messages. A l’image de l’ADIE au Sénégal, la Guinée dispose aussi d’un intranet gouvernemental sous le nom de ‘’Réseau métropolitain’’ qui interconnecte toute l’administration publique guinéenne, sur toute l’étendue du territoire, grâce à la fibre optique sur 4 500 km qui couvre toute la Guinée. Avant 2012, le trafic internet international de la Guinée était acheminé par des liaisons satellitaires avec des débits de connexion très faibles et très coûteux. A partir de 2012, le président Alpha Condé a mis en place la société Guilab (Guinéenne de la Large Bande), sous la forme d’un PPP, pour gérer la capacité de connectivité allouée à la Guinée sur le câble sous-marin ACE. Et depuis, la Guinée a multiplié par 100, sa connectivité à internet, en passant des débits du méga au débit du giga.
Sur le plan des indicateurs macro-économiques, malgré la volatilité (par rapport aux taux de changes internationaux) et l’inflation (hausse des prix) de sa monnaie nationale, le Franc guinéen, sous le président Alpha Condé, le taux d’endettement public (encours de la dette rapporté au PIB) est de 30,29% en 2019 (soit 3 692 milliards de dollars), dont 18,23% au titre de la dette extérieure (soit 2 220 milliards de dollars) et 12,06% pour la dette intérieure (soit 1 470 milliards de dollars). Ce taux est nettement en dessous du seuil des 70% fixé pour les pays membres de la CEDEAO et de l’UEMOA. Le taux d’endettement extérieur est passé de 18,23% en 2018 à 15,87% en 2019. Tout ceci pour dire que la Guinée, sous le président Alpha Condé, compte de plus en plus sur ses propres ressources internes pour soutenir sa croissance.
Sur le plan sécuritaire, avant 2010, l’armée guinéenne était comme une armée mexicaine où en termes d’effectifs, le commandement (généraux, colonels, capitaines), était supérieur aux hommes de troupe. En dix ans, le président Alpha Condé a réformé en profondeur l’armée guinéenne (c’était feu le général Lamine Cissé qui avait piloté cette réforme de l’armée guinéenne). Pour qui connaît bien la Guinée, depuis Sékou Touré, l’armée guinéenne s’emparait du pouvoir à la moindre occasion. Depuis 2010, l’armée guinéenne est restée dans les rangs et pas de bruits de bottes depuis, même si le président Alpha Condé a fait l’objet d’une tentative de coup d’Etat et de deux mutineries, très tôt déjouées et maîtrisées.
Dans le domaine de la gouvernance, n’est-ce pas la volonté du président Abdoulaye Wade pour la présidentielle de 2012, d’une élection simultanée d'un président et d'un vice-président avec un minimum de 25% des voix au premier tour ? Et que dire du cas Karim Wade, fils du président Abdoulaye Wade, quand le président Alpha Condé a tenu à l’écart de sa gouvernance, son fils Mohamed Condé, et au-delà, sa propre famille, dans la gestion des affaires publiques en Guinée ?
Dans le domaine du développement local et de la décentralisation, sous le président Alpha Condé et depuis 2010, dans les zones où les sociétés minières opèrent, il est prélevé 1% du chiffre d'affaires de ces exploitations, au bénéfice de la collectivité pour l’investissement dans ses projets de développement local. Tout le monde sait que la Guinée est généreusement pourvue en dotations factorielles, surtout les ressources minières. Pour le partage des richesses, l’Etat guinéen, sous le président Alpha Condé, ponctionne 15% des revenus miniers et les répartit entre et à l’ensemble des collectivités territoriales du pays à travers le Fond National de Développement (FNDL) avec l’ANAFIC (Agence Nationale de Financement des Collectivités) qui a été mise en place à cet effet. D’ailleurs, une expérience qui pourrait bien inspirer le Sénégal dans sa mise en œuvre de son Acte 3 de la décentralisation, qui est en panne sèche.
Totalement en phase avec toi, Yoro Dia
Cher Yoro Dia, vous dites ‘’le Sénégal est sorti démocratiquement du piège du troisième mandat de Wade, grâce à deux facteurs qui manquent cruellement à la Guinée : un Etat solide, tellement solide que le système y est devenu plus fort que les acteurs, et surtout une société détribalisée et «déséthnicisée». La Guinée, par contre, a un État très fragile à cause du clivage ethnique entretenu et attisé par des politiciens entrepreneurs identitaires’’.
Je suis parfaitement en phase avec vous. Tellement d’accord avec vous que je vous rajoute qu’en Guinée, la fracture sociale et politique est telle que quand vous voulez diriger ce pays, on (l’opinion) ne vous demande pas quelle est votre trajectoire professionnelle ou la pertinence de votre vision-programme politique, mais vous êtes le fils de qui, vous êtes de quelle ethnie…..La sociologie politico-électorale est tellement complexe en Guinée, que beaucoup d’analystes passent à côté, en incrustant et en analysant le jeu politique et le jeu des acteurs en Guinée - les alliances et les communautés-, avec les seules grilles d’analyse de la science politique à l’occidentale. En Guinée, le mode de respiration normale de la démocratie, n’est pas seulement et exclusivement, les élections et le jeu démocratique, mais aussi les arrangements et les compromis. Comme mode opératoire de conquête du pouvoir politique d’Etat et de règlement des conflits. En Guinée, hélas, dans les consciences collectives et dans la volonté commune du vivre-ensemble, le traditionnel est encore plus fort que l’institutionnel. En Guinée, il faut aussi noter que là-bas, la politique, le débat, la recherche du consensus, n’est pas seulement une affaire d'Etat institutionnalisé, mais aussi l'affaire de forces politiques traditionnelles, régionalistes et communautaires, parfaitement efficaces dans leur domaine et omniprésentes même dans les aspects les plus modernes de la Guinée d'aujourd'hui. Et souvent très démocratiques à leur façon. Et dans une élection présidentielle en Guinée, les héritages sociaux et économiques, la persistance des communautés, des pouvoirs traditionnels et des croyances originelles, sont plus considérés que les programmes politiques et les campagnes électorales. D’ailleurs c’est cela qui explique, dans une perspective et réalité propres à la Guinée, qu’au premier tour de la présidentielle de 2010, avec 43% pour Cellou Dalein Diallo et 18% pour Alpha Condé ; au second tour, qu’Alpha Condé puisse remporter en définitive la présidentielle de 2010 avec 52% contre 47% pour Cellou Dalein Diallo. Malgré le soutien que ce dernier avait eu de Sidya Touré qui avait 13% au premier tour. Parce que même en donnant un consigne de vote pour Cellou Dalein Diallo lors du second tour de la présidentielle de 2010, Sidya Touré n’a pas été suivi par sa communauté.
Alors, ne soyons pas surpris qu’en 2020, pour tout ce qui vient d’être évoqué (un bilan fort intéressant et la spécificité guinéenne), qu’Alpha Condé, remporte de nouveau, et à la régulière, la présidentielle du 18 Octobre 2020. Contrairement au travail de sape de certains médias dans la presse sénégalaise qui semblent assurer le service après-vente pour le candidat Cellou Dalein Diallo, qui non seulement s’est décidé à compétir à deux mois de la présidentielle, mais aussi depuis 2010, n’a pas véritablement élargi sa base politique au-delà de sa communauté. Encore que des têtes de pont de sa communauté et pas des moindres, ont apporté leur soutien au candidat Alpha Condé lors de cette présidentielle 2020.
Siré Sy est fondateur du Think Tank Africa WorldWide Group
par Charles Faye
ÉCONOMIQUEMENT VÔTRE !
Aucun pays pauvre n’a atteint l’émergence sans réformes, sans effort combiné, porté par l’élite et les masses populaires qualifiées ou formées. Il est bien que le Macky le comprenne et en appelle à la vigilance des communes et de l'administration centrale
Le Macky a pris le parti de l’économie sur le politique, semble-t-il. C’est peut-être, la partie visible de l’iceberg. Soit !
Si c’est le cas, tant pis pour les intrigues et tortuosités politiciennes, qui font la joie des faucons et rampants repus de ripailles et trahisons, encore que je ne suis pas dupe. Toute succession se préparant car rien ne s’improvise. Et tant mieux, pour nous autres, qui soutenons que le second mandat du gardien de la Constitution, devrait reposer sur le levier économique, avec comme logiciel un changement de paradigme et comme formatage : le relookage de la destination sénégalaise, pour un élan sans faux-départ.
Inutile de redire alors, que l’émergence est conditionnée par le respect de pré-requis.
Des cerveaux, bien plus circonvolus que le mien, l’ont répété à s’en éclater les méninges. Aucun pays pauvre, n’a atteint l’émergence, sans sacrifice, sans réformes, sans effort combiné, articulé, porté par l’élite et les masses populaires qualifiées ou formées, pour assurer les transitions vers les transformations incontournables du développement.
Il est bien que le Macky le comprenne, et en appelle à la vigilance des communes et de l’administration centrale.
La gestion moderne, patriotique et parcimonieuse de la terre de nos ancêtres, doit être inaliénable.
Parce que comme l’a dit le Macky, lors de la journée nationale de la décentralisation, la question foncière pourrait faire chavirer le gaal dans le suuf.
Il est donc bon de ton, que tout le monde danse le même mbalax national, sans fausse note personnelle et partisane, afin que le projet local rejoigne les recoupes convergentes, d’une politique nationale, reposant sur la mathématique communale et le social collectif.
Mais faudrait-il encore que les fondamentaux de l’émergence, je veux dire les transformations opérées sur le plan politique, institutionnel et économique, soient souhaités, défendus et portés par un Macky éclairé par les termes du leadership affirmé et assumé, résolument conscient de l’impératif de l’amélioration de la gouvernance politique et totalement éloigné des considérations politiciennes, qui pourraient plonger le pays dans l’instabilité, pour ne pas dire l’envers du décor des investissements.
L’émergence a un coût. Le prix on le connaît. C’est la lutte contre la corruption, la justice sociale et équitable, une administration publique performante, moins d’emplois clientélistes, une volonté sans faille, une intelligence politique, sociale, économique, culturelle, etc.
Je ne doute pas un instant de la détermination du Macky d’implémenter l’incubateur développement, dans la colonne vertébrale de la dernière ligne droite de son second mandat.
Accompagnons-le, aidons-le à réussir son pari économique, pour notre plus grand bien. Nous citoyens, qui sommes devenus si interventionnistes dans le champ de la décision politique. Une nouvelle donne participative et délibérative des peuples que semblent méconnaître les candidats du troisième mandat. Mais bon, nous ne sommes pas concernés !
Jummah Mubarrak et bon week-end à tous
#EndSARS
Le cri de ralliement au Nigéria contre les violences policières et la répression - La jeunesse nigériane est dans la rue. Depuis début octobre, un mouvement de contestation secoue le pays
Depuis le 8 octobre, des milliers de Nigérians manifestent contre les violences policières, en se ralliant sous la bannière de #EndSARS, du nom d'une unité de police controversée. Après la répression sanglante du mouvement de contestation, l'ONU appelle au respect des droits de l'Homme mais le président Muhammadu Buhari se montre intransigeant.
La jeunesse nigériane est dans la rue. Depuis début octobre, un mouvement de contestation secoue le pays. Au cri de "#EndSARS" (mettons fin à la Sars, une unité spéciale de la police contre le vol), il réclame la fin de l'impunité des violences policières, mais aussi un changement du système politique.
La mobilisation #EndSARS a commencé en ligne le 3 octobre 2020, lorsqu'une vidéo montrant des officiers de la cette unité spéciale en train de brutaliser deux jeunes hommes avant de tirer sur l'un d'eux est devenue virale.
"C'est le meurtre des mains de la SARS d'un jeune dans l'État du Delta (sud), qui a mis le feu aux poudres", rappelle Laurent Fourchard, directeur de recherche au Centre de recherches internationales (Ceri) et spécialiste du Nigeria, interrogé par France 24. "Cette unité de la police s'est fait connaître pour ses exactions extrajudiciaires en torturant et en tuant un grand nombre de jeunes. Elle fait dans l'extorsion. Elle agit sans plaques et sans uniformes", explique Laurent Fourchard à France 24.
Le fondateur de l'unité lui-même, Fulani Kwajafa, dit ne pas reconnaître la force qu'il avait fondée en 1984. "Le Sars d'aujourd'hui n'est pas le même Sars que celui que j'ai créé", a-t-il affirmé dans une interview récente à la BBC, avouant se sentir "triste" et "coupable" face à ces dérives.
La fin du Sars, le début du Swat
Face à la pression de la rue, et surtout à l'ampleur qu'a pris le mouvement #EndSARS sur les réseaux sociaux, avec le partage de super-stars internationales comme CardiB, Kayne West, et même le PDG de Twitter Jack Dorsey, le gouvernement nigérian a annoncé le 11 octobre la dissolution de cette unité et la création de la Swat (l'unité spéciale d'armes et de tactiques) pour la remplacer.
Peine perdue : peu après l'annonce, le hashtag #EndSWAT avait remplacé #EndSARS, et des centaines d'autres manifestants sont descendus dans la rue, dans de nombreuses villes du sud du pays et d'Abuja, la capitale fédérale.
"Au début, le mouvement luttait pour une réforme de la police", explique Laurent Fourchard. "Petit à petit, sous le poids de la répression, le mouvement s'est radicalisé et remet désormais en cause le système politique, sa corruption et son fonctionnement. C'est devenu une protestation générale contre le pouvoir en place."
Le chercheur du Ceri note que le mouvement social est inédit "par son ampleur, sa durée et sa radicalité"
"Il est inédit car il n'a pas d'équivalent en ampleur depuis le milieu des années 1960. Il est inédit politiquement car il rejette le soutien des partis tout en brandissant des drapeaux et chantant l'hymne national pour montrer son attachement au Nigeria. Enfin, le mouvement est inédit car il est transclasse : la jeunesse aisée se mêle aux pauvres chômeurs", énumère Laurent Fourchard.
Cinquante six morts depuis le début du mouvement
Tout est parti du "mardi sanglant", comme l'a surnommé la presse locale. Le 20 octobre, les manifestants se réunissent au péage de Lekki, près de Lagos, devenu l'épicentre de la contestation populaire.
Ce jour-là, plus d'un millier de manifestants avaient décidé de braver le couvre-feu décrété par les autorités à partir de 16 h à Lekki. La police les a dispersés à balles réelles, faisant 12 morts, selon l'ONG Amnesty international, qui estime à 56 le bilan total des morts depuis le début du mouvement.
"Ce genre de violences est habituel de la part de l'armée et la police nigériane, mais là, ils ont réprimé une manifestation pacifique de gens désarmés. L'attaque a été préméditée. La scène vidée des médias. C'est effroyable,", estime Laurent Fourchard.
Washington, l'Union Africaine, l'Union européenne et l'ONU ont condamné ces violences et ont demandé à ce que les responsables soient traduits en justice.
Certains manifestants souffrent de séquelles psychologiques terribles, comme le raconte Moïse Gomis, correspondant de France 24 sur place. "Les gens sont traumatisés par ce qu’il s'est passé. J'ai parlé avec un père de famille qui me racontait qu'il avait dû dormir avec ses enfants, alors que les balles sifflaient. Une autre manifestante est prostrée dans sa chambre depuis les évènements de mardi", détaille Moïse Gomis.
Jeudi 22 octobre, le président nigérian Muhammadu Buhari, un ancien militaire putschiste, s'est exprimé pour la première fois depuis le début de la crise dans un discours très attendu. Il s’est montré intransigeant et inflexible, prévenant les manifestants qu'il "n'autoriserait personne ni aucun groupe à mettre en péril la paix et la sécurité nationale", a-t-il déclaré. "Résistez à la tentation d'être utilisés par des éléments subversifs pour causer le chaos et tuer notre jeune démocratie."
Un discours qui est loin d'avoir convaincu, d'autant plus que de nombreux Nigérians attendaient du discours du président que les responsables de la répression soient désignés. L'armée et la police nient en effet être impliquées.
"Les gens sont catastrophés mais ne faisaient pas d'illusions sur le discours. Pour eux, le président n'a rien dit, il répond à côté de la plaque au mouvement", note Moïse Gomis.
"Quelqu'un a-t-il remarqué que le président n’avait pas été capable de reconnaître les vies perdues et les personnes blessées à cause de la gâchette de policiers ?", a déclaré sur Twitter l'actrice nigériane Kemi Lala Akindoju. "Au lieu de cela, il a célébré les braves policiers qui ont perdu la vie. Rien sur les fusillades."
"Je suis si déçue, minée. J'ai le cœur brisé. Comment peut-on avoir un dirigeant pareil ?", s'interroge Chioma*, l'une des participantes au mouvement.
"Si vous faites partie de ceux qui croient encore que Buhari n'a pas ordonné le massacre de Lekki, alors vous êtes débile. Son discours montre qu'il est aussi coupable qu'un prêtre dans un bordel", lâche Michael*, dans sur les réseaux sociaux.
"Douze minutes de n'importe quoi", estime Fati*, une autre manifestante, sur les réseaux sociaux, en réaction au discours adjoignant plusieurs emojis de pleurs.
Après trois nuits de pillage et d'émeutes, les forces de sécurité reprennent peu à peu le contrôle de Lagos, selon les journalistes de l'AFP. Des officiers de police patrouillent dans les quartiers de la ville pour assurer la sécurité de ses habitants. Vous êtes priés de rester chez vous", tweetait dans la nuit la police, quelques heures après le discours du président Muhammadu Buhari.
De leur côté, les quelques organisations ou célébrités qui ont porté le mouvement semblaient également appeler au calme. "Préparez vos cartes d'électeurs ! Ce n'est pas fini", écrivait la star de la musique afro-pop Davido, soulignant que le combat devrait désormais se dérouler dans les urnes et non dans la rue.
LA PANDÉMIE DE COVID-19 A MIS À NU CERTAINES DE NOS LIMITES
La crise sanitaire due à la pandémie de la Covid-19 "a mis à nu certaines de nos limites" et révélé les défaillances du système de santé et d’action sociale du Sénégal
Dakar, 23 oct (APS) - La crise sanitaire due à la pandémie de la Covid-19 "a mis à nu certaines de nos limites" et révélé les défaillances du système de santé et d’action sociale du Sénégal en matière de renforcement durable de ses capacités humaines, matérielles et financières, a affirmé vendredi le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Même si le Sénégal a globalement enregistré des résultats encourageants dans la lutte contre cette maladie, il n’en demeure pas moins que cette crise sanitaire "a mis à nu certaines de nos limites", a relevé Abdoulaye Diouf Sarr.
Il intervenait vendredi à Dakar lors d’une rencontre de partage du Plan d’investissement et de réformes 2020-2024 de son ministère, en présence d’élus locaux, de partenaires sociaux et de représentants de la société civile.
Abdoulaye Diouf Sarr estime que le fait que le Sénégal soit "cité en exemple dans le monde nous confère une grande responsabilité".
Il a assuré toutefois de la capacité du pays à relever ce défi. "Nous disposons d’atouts considérables pour assumer cette responsabilité et vaincre l’épidémie", a-t-il déclaré.
Selon lui, cela justifie "l’heureuse décision" du chef de l’Etat, Macky Sall, de mettre en place un plan quinquennal 2020 soumis à l’appréciation des élus locaux, des partenaires sociaux et d’associations de la société civile pour apporter des solutions aux "limites" du système de santé sénégalais.
Le Plan élaboré par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale a pour ambition de "doter le Sénégal d’infrastructures et d’équipements modernes mais aussi de ressources humaines suffisantes et de qualité dans le domaine" sanitaire.
Cette ambition sera adossée à "d’importantes réformes pour accompagner la mise en œuvre de ce plan d’investissement", a-t-il souligné.
"Ces réformes sont nécessaires voire impératives, pour apporter des changements profonds portant, entre autres, sur la gouvernance du secteur, la gestion hospitalière, le développement de l’industrie pharmaceutique, la santé digitale, la gestion des effectifs, la promotion de l’investissement privé", a-t-il indiqué.
La mise en œuvre de ces réformes en soutien aux investissements vise l’atteinte des objectifs du Plan national de développement sanitaire et social et l’amélioration durable du système de santé et d’action sociale sénégalais, selon Diouf Sarr.
Après la rencontre avec les partenaires techniques et financiers en début de semaine, les contributions des élus locaux et des partenaires sociaux sont "fortement attendus" sur la forme et le contenu du plan.
L'UCAD SE VIDE DE SES PROFESSEURS DE RANG A
Depuis une décennie, l’institution connait une vague de retraites qui clouent à domicile des agents qui jouent un rôle majeur dans l’encadrement pédagogique. Au département d’Histoire ou en Langue ancienne, la situation a fini de semer la hantise
Le dépeuplement des professeurs de rang A, noté à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), a fini de prendre des proportions inquiétantes dans le système d’encadrement. Au département d’Histoire comme en Langue ancienne où le phénomène se fait le plus sentir, des enseignants tirent la sonnette d’alarme et préconisent des solutions comme l’éméritat, à l’image de ce qui se fait dans d’autres pays.
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), à l’image de certaines structures de formation, est en train de faire face à un phénomène qui mérite une attention : le dépeuplement de ses effectifs d’encadrement dû au départ à la retraite des enseignants de rang A. En effet, depuis une décennie, l’institution connait une vague de retraites qui clouent à domicile des agents qui jouent un rôle majeur dans l’encadrement pédagogique. Cela conduit des professeurs titulaires de chaire à tirer la sonnette d’alarme. Le phénomène, comme le souligne, dans un entretien, le professeur Aboubacry Moussa Lam, égyptologue, est beaucoup plus visible aujourd’hui, dans des facultés comme celle des Sciences humaines. Il risque de s’étendre même dans toutes les facultés de cette institution de renommée mondiale (48ème dans le dernier classement africain). Au département d’Histoire ou en Langue ancienne, la retraite des professeurs de rang A a fini de semer la hantise. «La situation est devenue même préoccupante», déclare le professeur Lam. «On risque même d’aller vers une régression dans le système d’encadrement à l’Ucad, et ce sont les étudiants qui vont en pâtir», avertit l’égyptologue.
Celui-ci craint même la disparition de l’Ecole de Cheikh Anta Diop (Egyptologie) à cause du manque de renouvellement du corps des professeurs de rang A. Dans cette section d’histoire ancienne, des professeurs comme Babacar Sall et Aboubacry Moussa Lam lui-même sont partis à la retraite depuis 2018. «C’est aussi le cas au niveau des Lettres et Langues anciennes où les professeurs Babacar Diop, Mame Sow et Pierre Sarr ont fini de faire valoir leurs droits à une pension de retraite», renseigne le Pr Lam.
L’éméritat, une piste de solution
Pour faire face au phénomène, le Président de la République, Macky Sall, avait préconisé, depuis deux ans, la prolongation, sous forme de contrats, des professeurs de chaire qui partent à la retraite. Cependant, le Pr Lam propose une alternative qui, selon lui, semble beaucoup plus crédible que les contrats. Il s’agit de l’éméritat. «Le titre de professeur émérite constitue une très haute distinction et il est purement honorifique. Ce sont des professeurs qui, au cours de leur carrière, se sont distingués tant sur le plan de l’enseignement, de la recherche et de leur participation au développement ou au rayonnement de l’Université que par leurs qualités professionnelles et leurs réalisations», explique-t-il. Pour lui, le Sénégal peut copier sur les autres universités du monde qui gardent leurs professeurs de façon éternelle.
«Dans la plupart des pays du monde, on laisse les professeurs continuer, moyennant des aménagements, selon un certain nombre de conventions. Avec ce système, les professeurs de rang A enseignent tant qu’ils le souhaitent. L’éméritat existe dans toutes les grandes universités du monde. Cela se fait aux Usa, en Allemagne et dans certains pays africains comme le Bénin ou encore au Mali», affirme le Pr Lam. A son avis, une telle mesure n’influerait pas beaucoup sur le budget de l’Université car, d’après lui, le professeur, déjà parti à la retraite, ne garde que la moitié de son salaire avec ces contrats. L’éméritat permet aussi de magnifier la carrière d’un enseignant-chercheur, justifie-t-il.
par Salihou Keita
RELANCE DE L’ÉCONOMIE FACE AU COVID, POUR UNE CROISSANCE À DEUX CHIFFRES
. Il s’agit de reconfigurer nos modèles économiques à l’aune des priorités que la crise met en exergue et de recentrer l’investissement public vers des secteurs à fort impact social
Le Sénégal, à l’instar de l’humanité, fait face à une pandémie exceptionnelle de par sa nature, sa fulgurance, sa dangerosité et son impact sur les systèmes de santé et les structures de l’économie. La crise du Covid-19 ne laisse aucune nation indemne et nous oblige ainsi à repenser ensemble de nouvelles formes de réhabilitation du vivre-ensemble.
L’Afrique a été frappée moins durement que le reste du monde, même si évidemment chaque mort est une mort de trop. Plusieurs raisons expliquent ce fait qui tranche avec les prévisions alarmistes du début de la pandémie. Selon plusieurs médecins et experts en santé publique, la jeunesse de la population africaine, les conditions climatiques, l’expérience acquise dans la gestion de plusieurs pandémies dans le passé comme Ebola, expliquent le degré de résilience de l’Afrique.
Le coronavirus a obligé l’humanité à une pause mondiale ponctuée par des décisions de confinement, de couvre-feu, de fermeture de frontières et d’espaces aériens. Cette pause a été mise à profit par le président Macky Sall et son gouvernement pour imaginer un futur, un Sénégal d’après, à l’aune des leçons de la pandémie.
Outre l’état d’urgence et les mesures y afférentes afin de préserver la santé de nos concitoyens, l’État a lancé un Plan de résilience économique et sociale (PRES) de 1000 milliards de FCFA, afin de soutenir l’économie fortement anéantie et les ménages durement touchés. Mais le PRES est une réponse conjoncturelle tandis que le Covid touche à la structure même de l’économie et de la société. D’où le choix pertinent de réajustement des politiques publiques dans le sens de l’atteinte de nos objectifs stratégiques d’émergence à l’horizon 2035.
La vision du PSE de transformer structurellement l’économie et de mettre en place une société solidaire dans un État de droit demeure la matrice de nos politiques économiques. Mais avec cette crise sanitaire, il nous fallait procéder à une reconfiguration de nos stratégies et programmes afin de prendre en compte les priorités nouvelles induites par le coronavirus. Il s’agit de reconfigurer nos modèles économiques à l’aune des priorités que la crise met en exergue et de recentrer l’investissement public vers des secteurs à fort impact social. Il nous fallait en somme mieux orienter l’argent public vers l’objectif d’un Sénégal pour tous.
Le plan de relance économique intitulé PAP2a, d’un montant de 14 000 milliards de FCFA, place la souveraineté au centre de ses priorités, car le Covid a montré avec la rupture des chaines mondiales d’approvisionnement combien il était important pour les nations d’être moins dépendantes de l’extérieur. Ainsi, dans la relance une attention particulière est accordée à la souveraineté alimentaire à travers la chaine de valeur agriculture - l’agro-alimentaire, qui est le pilier fondamental de notre développement. La crise sanitaire interroge aussi notre capacité de réponse en matière hospitalière et pharmaceutique, d’où le choix de miser sur l’industrie pharmaceutique afin de produire localement des solutions.
Le Sénégal, avec la promotion des plateformes industrielles et logistiques, envisage aussi par un redressement productif conséquent, de multiplier par trois les exportations et de rééquilibrer sa balance commerciale.
Le Covid-19, par l’injonction à la distanciation physique, nous plonge définitivement dans l’ère du 100% digital. Le Sénégal, comme l’essentiel des pays africains, n’a pas fait sa révolution industrielle, mais mise sur la révolution digitale avec notamment une politique offensive en matière d’innovation et de développement des services numériques.
Le parc des technologies numériques de Diamniadio, la loi sur les start-ups sont par exemple des réponses de l’État au besoin croissant de notre jeunesse dynamique et entreprenante en matière d’investissement dans le secteur numérique.
L’État a posé les bases de la relance de l’économie nationale fortement mise à mal par cette pandémie violente. Le chef de l’État a fixé le cap, et mis en tension l’ensemble des administrations publiques dans un même élan d’efficacité et d’efficiente.
Il reste au secteur privé national de jouer son rôle d’accompagnement du public. Pour se faire, l’Etat prend l’option de lui accorder toute la place qu’il mérite afin de véritablement mettre en œuvre un patriotisme économique dont les externalités ne peuvent qu’être bénéfiques pour notre pays. Ainsi, dans le cadre du PAP2a, la contribution attendue avec du secteur s’élève à 4.770 milliards de francs CFA.
Aussi, le vote de la nouvelle loi sur les PPP et la mise en place d’une unité nationale d’appui à toutes les autorités contractantes vont booster le rôle du secteur privé dans notre trajectoire vers l’émergence.
Après la parenthèse Covid-19, voici venu le temps de l’action afin d’atteindre une croissance de 13,7% à l’horizon 2023. Cette croissance devra être inclusive, durable et pourvoyeuse d’emplois et d’équité sociale et territoriale.
Salihou Keita est DG du CICES, président du Mouvement C2C