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5 juillet 2025
#EndSARS
Le cri de ralliement au Nigéria contre les violences policières et la répression - La jeunesse nigériane est dans la rue. Depuis début octobre, un mouvement de contestation secoue le pays
Depuis le 8 octobre, des milliers de Nigérians manifestent contre les violences policières, en se ralliant sous la bannière de #EndSARS, du nom d'une unité de police controversée. Après la répression sanglante du mouvement de contestation, l'ONU appelle au respect des droits de l'Homme mais le président Muhammadu Buhari se montre intransigeant.
La jeunesse nigériane est dans la rue. Depuis début octobre, un mouvement de contestation secoue le pays. Au cri de "#EndSARS" (mettons fin à la Sars, une unité spéciale de la police contre le vol), il réclame la fin de l'impunité des violences policières, mais aussi un changement du système politique.
La mobilisation #EndSARS a commencé en ligne le 3 octobre 2020, lorsqu'une vidéo montrant des officiers de la cette unité spéciale en train de brutaliser deux jeunes hommes avant de tirer sur l'un d'eux est devenue virale.
"C'est le meurtre des mains de la SARS d'un jeune dans l'État du Delta (sud), qui a mis le feu aux poudres", rappelle Laurent Fourchard, directeur de recherche au Centre de recherches internationales (Ceri) et spécialiste du Nigeria, interrogé par France 24. "Cette unité de la police s'est fait connaître pour ses exactions extrajudiciaires en torturant et en tuant un grand nombre de jeunes. Elle fait dans l'extorsion. Elle agit sans plaques et sans uniformes", explique Laurent Fourchard à France 24.
Le fondateur de l'unité lui-même, Fulani Kwajafa, dit ne pas reconnaître la force qu'il avait fondée en 1984. "Le Sars d'aujourd'hui n'est pas le même Sars que celui que j'ai créé", a-t-il affirmé dans une interview récente à la BBC, avouant se sentir "triste" et "coupable" face à ces dérives.
La fin du Sars, le début du Swat
Face à la pression de la rue, et surtout à l'ampleur qu'a pris le mouvement #EndSARS sur les réseaux sociaux, avec le partage de super-stars internationales comme CardiB, Kayne West, et même le PDG de Twitter Jack Dorsey, le gouvernement nigérian a annoncé le 11 octobre la dissolution de cette unité et la création de la Swat (l'unité spéciale d'armes et de tactiques) pour la remplacer.
Peine perdue : peu après l'annonce, le hashtag #EndSWAT avait remplacé #EndSARS, et des centaines d'autres manifestants sont descendus dans la rue, dans de nombreuses villes du sud du pays et d'Abuja, la capitale fédérale.
"Au début, le mouvement luttait pour une réforme de la police", explique Laurent Fourchard. "Petit à petit, sous le poids de la répression, le mouvement s'est radicalisé et remet désormais en cause le système politique, sa corruption et son fonctionnement. C'est devenu une protestation générale contre le pouvoir en place."
Le chercheur du Ceri note que le mouvement social est inédit "par son ampleur, sa durée et sa radicalité"
"Il est inédit car il n'a pas d'équivalent en ampleur depuis le milieu des années 1960. Il est inédit politiquement car il rejette le soutien des partis tout en brandissant des drapeaux et chantant l'hymne national pour montrer son attachement au Nigeria. Enfin, le mouvement est inédit car il est transclasse : la jeunesse aisée se mêle aux pauvres chômeurs", énumère Laurent Fourchard.
Cinquante six morts depuis le début du mouvement
Tout est parti du "mardi sanglant", comme l'a surnommé la presse locale. Le 20 octobre, les manifestants se réunissent au péage de Lekki, près de Lagos, devenu l'épicentre de la contestation populaire.
Ce jour-là, plus d'un millier de manifestants avaient décidé de braver le couvre-feu décrété par les autorités à partir de 16 h à Lekki. La police les a dispersés à balles réelles, faisant 12 morts, selon l'ONG Amnesty international, qui estime à 56 le bilan total des morts depuis le début du mouvement.
"Ce genre de violences est habituel de la part de l'armée et la police nigériane, mais là, ils ont réprimé une manifestation pacifique de gens désarmés. L'attaque a été préméditée. La scène vidée des médias. C'est effroyable,", estime Laurent Fourchard.
Washington, l'Union Africaine, l'Union européenne et l'ONU ont condamné ces violences et ont demandé à ce que les responsables soient traduits en justice.
Certains manifestants souffrent de séquelles psychologiques terribles, comme le raconte Moïse Gomis, correspondant de France 24 sur place. "Les gens sont traumatisés par ce qu’il s'est passé. J'ai parlé avec un père de famille qui me racontait qu'il avait dû dormir avec ses enfants, alors que les balles sifflaient. Une autre manifestante est prostrée dans sa chambre depuis les évènements de mardi", détaille Moïse Gomis.
Jeudi 22 octobre, le président nigérian Muhammadu Buhari, un ancien militaire putschiste, s'est exprimé pour la première fois depuis le début de la crise dans un discours très attendu. Il s’est montré intransigeant et inflexible, prévenant les manifestants qu'il "n'autoriserait personne ni aucun groupe à mettre en péril la paix et la sécurité nationale", a-t-il déclaré. "Résistez à la tentation d'être utilisés par des éléments subversifs pour causer le chaos et tuer notre jeune démocratie."
Un discours qui est loin d'avoir convaincu, d'autant plus que de nombreux Nigérians attendaient du discours du président que les responsables de la répression soient désignés. L'armée et la police nient en effet être impliquées.
"Les gens sont catastrophés mais ne faisaient pas d'illusions sur le discours. Pour eux, le président n'a rien dit, il répond à côté de la plaque au mouvement", note Moïse Gomis.
"Quelqu'un a-t-il remarqué que le président n’avait pas été capable de reconnaître les vies perdues et les personnes blessées à cause de la gâchette de policiers ?", a déclaré sur Twitter l'actrice nigériane Kemi Lala Akindoju. "Au lieu de cela, il a célébré les braves policiers qui ont perdu la vie. Rien sur les fusillades."
"Je suis si déçue, minée. J'ai le cœur brisé. Comment peut-on avoir un dirigeant pareil ?", s'interroge Chioma*, l'une des participantes au mouvement.
"Si vous faites partie de ceux qui croient encore que Buhari n'a pas ordonné le massacre de Lekki, alors vous êtes débile. Son discours montre qu'il est aussi coupable qu'un prêtre dans un bordel", lâche Michael*, dans sur les réseaux sociaux.
"Douze minutes de n'importe quoi", estime Fati*, une autre manifestante, sur les réseaux sociaux, en réaction au discours adjoignant plusieurs emojis de pleurs.
Après trois nuits de pillage et d'émeutes, les forces de sécurité reprennent peu à peu le contrôle de Lagos, selon les journalistes de l'AFP. Des officiers de police patrouillent dans les quartiers de la ville pour assurer la sécurité de ses habitants. Vous êtes priés de rester chez vous", tweetait dans la nuit la police, quelques heures après le discours du président Muhammadu Buhari.
De leur côté, les quelques organisations ou célébrités qui ont porté le mouvement semblaient également appeler au calme. "Préparez vos cartes d'électeurs ! Ce n'est pas fini", écrivait la star de la musique afro-pop Davido, soulignant que le combat devrait désormais se dérouler dans les urnes et non dans la rue.
LA PANDÉMIE DE COVID-19 A MIS À NU CERTAINES DE NOS LIMITES
La crise sanitaire due à la pandémie de la Covid-19 "a mis à nu certaines de nos limites" et révélé les défaillances du système de santé et d’action sociale du Sénégal
Dakar, 23 oct (APS) - La crise sanitaire due à la pandémie de la Covid-19 "a mis à nu certaines de nos limites" et révélé les défaillances du système de santé et d’action sociale du Sénégal en matière de renforcement durable de ses capacités humaines, matérielles et financières, a affirmé vendredi le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Même si le Sénégal a globalement enregistré des résultats encourageants dans la lutte contre cette maladie, il n’en demeure pas moins que cette crise sanitaire "a mis à nu certaines de nos limites", a relevé Abdoulaye Diouf Sarr.
Il intervenait vendredi à Dakar lors d’une rencontre de partage du Plan d’investissement et de réformes 2020-2024 de son ministère, en présence d’élus locaux, de partenaires sociaux et de représentants de la société civile.
Abdoulaye Diouf Sarr estime que le fait que le Sénégal soit "cité en exemple dans le monde nous confère une grande responsabilité".
Il a assuré toutefois de la capacité du pays à relever ce défi. "Nous disposons d’atouts considérables pour assumer cette responsabilité et vaincre l’épidémie", a-t-il déclaré.
Selon lui, cela justifie "l’heureuse décision" du chef de l’Etat, Macky Sall, de mettre en place un plan quinquennal 2020 soumis à l’appréciation des élus locaux, des partenaires sociaux et d’associations de la société civile pour apporter des solutions aux "limites" du système de santé sénégalais.
Le Plan élaboré par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale a pour ambition de "doter le Sénégal d’infrastructures et d’équipements modernes mais aussi de ressources humaines suffisantes et de qualité dans le domaine" sanitaire.
Cette ambition sera adossée à "d’importantes réformes pour accompagner la mise en œuvre de ce plan d’investissement", a-t-il souligné.
"Ces réformes sont nécessaires voire impératives, pour apporter des changements profonds portant, entre autres, sur la gouvernance du secteur, la gestion hospitalière, le développement de l’industrie pharmaceutique, la santé digitale, la gestion des effectifs, la promotion de l’investissement privé", a-t-il indiqué.
La mise en œuvre de ces réformes en soutien aux investissements vise l’atteinte des objectifs du Plan national de développement sanitaire et social et l’amélioration durable du système de santé et d’action sociale sénégalais, selon Diouf Sarr.
Après la rencontre avec les partenaires techniques et financiers en début de semaine, les contributions des élus locaux et des partenaires sociaux sont "fortement attendus" sur la forme et le contenu du plan.
L'UCAD SE VIDE DE SES PROFESSEURS DE RANG A
Depuis une décennie, l’institution connait une vague de retraites qui clouent à domicile des agents qui jouent un rôle majeur dans l’encadrement pédagogique. Au département d’Histoire ou en Langue ancienne, la situation a fini de semer la hantise
Le dépeuplement des professeurs de rang A, noté à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), a fini de prendre des proportions inquiétantes dans le système d’encadrement. Au département d’Histoire comme en Langue ancienne où le phénomène se fait le plus sentir, des enseignants tirent la sonnette d’alarme et préconisent des solutions comme l’éméritat, à l’image de ce qui se fait dans d’autres pays.
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), à l’image de certaines structures de formation, est en train de faire face à un phénomène qui mérite une attention : le dépeuplement de ses effectifs d’encadrement dû au départ à la retraite des enseignants de rang A. En effet, depuis une décennie, l’institution connait une vague de retraites qui clouent à domicile des agents qui jouent un rôle majeur dans l’encadrement pédagogique. Cela conduit des professeurs titulaires de chaire à tirer la sonnette d’alarme. Le phénomène, comme le souligne, dans un entretien, le professeur Aboubacry Moussa Lam, égyptologue, est beaucoup plus visible aujourd’hui, dans des facultés comme celle des Sciences humaines. Il risque de s’étendre même dans toutes les facultés de cette institution de renommée mondiale (48ème dans le dernier classement africain). Au département d’Histoire ou en Langue ancienne, la retraite des professeurs de rang A a fini de semer la hantise. «La situation est devenue même préoccupante», déclare le professeur Lam. «On risque même d’aller vers une régression dans le système d’encadrement à l’Ucad, et ce sont les étudiants qui vont en pâtir», avertit l’égyptologue.
Celui-ci craint même la disparition de l’Ecole de Cheikh Anta Diop (Egyptologie) à cause du manque de renouvellement du corps des professeurs de rang A. Dans cette section d’histoire ancienne, des professeurs comme Babacar Sall et Aboubacry Moussa Lam lui-même sont partis à la retraite depuis 2018. «C’est aussi le cas au niveau des Lettres et Langues anciennes où les professeurs Babacar Diop, Mame Sow et Pierre Sarr ont fini de faire valoir leurs droits à une pension de retraite», renseigne le Pr Lam.
L’éméritat, une piste de solution
Pour faire face au phénomène, le Président de la République, Macky Sall, avait préconisé, depuis deux ans, la prolongation, sous forme de contrats, des professeurs de chaire qui partent à la retraite. Cependant, le Pr Lam propose une alternative qui, selon lui, semble beaucoup plus crédible que les contrats. Il s’agit de l’éméritat. «Le titre de professeur émérite constitue une très haute distinction et il est purement honorifique. Ce sont des professeurs qui, au cours de leur carrière, se sont distingués tant sur le plan de l’enseignement, de la recherche et de leur participation au développement ou au rayonnement de l’Université que par leurs qualités professionnelles et leurs réalisations», explique-t-il. Pour lui, le Sénégal peut copier sur les autres universités du monde qui gardent leurs professeurs de façon éternelle.
«Dans la plupart des pays du monde, on laisse les professeurs continuer, moyennant des aménagements, selon un certain nombre de conventions. Avec ce système, les professeurs de rang A enseignent tant qu’ils le souhaitent. L’éméritat existe dans toutes les grandes universités du monde. Cela se fait aux Usa, en Allemagne et dans certains pays africains comme le Bénin ou encore au Mali», affirme le Pr Lam. A son avis, une telle mesure n’influerait pas beaucoup sur le budget de l’Université car, d’après lui, le professeur, déjà parti à la retraite, ne garde que la moitié de son salaire avec ces contrats. L’éméritat permet aussi de magnifier la carrière d’un enseignant-chercheur, justifie-t-il.
par Salihou Keita
RELANCE DE L’ÉCONOMIE FACE AU COVID, POUR UNE CROISSANCE À DEUX CHIFFRES
. Il s’agit de reconfigurer nos modèles économiques à l’aune des priorités que la crise met en exergue et de recentrer l’investissement public vers des secteurs à fort impact social
Le Sénégal, à l’instar de l’humanité, fait face à une pandémie exceptionnelle de par sa nature, sa fulgurance, sa dangerosité et son impact sur les systèmes de santé et les structures de l’économie. La crise du Covid-19 ne laisse aucune nation indemne et nous oblige ainsi à repenser ensemble de nouvelles formes de réhabilitation du vivre-ensemble.
L’Afrique a été frappée moins durement que le reste du monde, même si évidemment chaque mort est une mort de trop. Plusieurs raisons expliquent ce fait qui tranche avec les prévisions alarmistes du début de la pandémie. Selon plusieurs médecins et experts en santé publique, la jeunesse de la population africaine, les conditions climatiques, l’expérience acquise dans la gestion de plusieurs pandémies dans le passé comme Ebola, expliquent le degré de résilience de l’Afrique.
Le coronavirus a obligé l’humanité à une pause mondiale ponctuée par des décisions de confinement, de couvre-feu, de fermeture de frontières et d’espaces aériens. Cette pause a été mise à profit par le président Macky Sall et son gouvernement pour imaginer un futur, un Sénégal d’après, à l’aune des leçons de la pandémie.
Outre l’état d’urgence et les mesures y afférentes afin de préserver la santé de nos concitoyens, l’État a lancé un Plan de résilience économique et sociale (PRES) de 1000 milliards de FCFA, afin de soutenir l’économie fortement anéantie et les ménages durement touchés. Mais le PRES est une réponse conjoncturelle tandis que le Covid touche à la structure même de l’économie et de la société. D’où le choix pertinent de réajustement des politiques publiques dans le sens de l’atteinte de nos objectifs stratégiques d’émergence à l’horizon 2035.
La vision du PSE de transformer structurellement l’économie et de mettre en place une société solidaire dans un État de droit demeure la matrice de nos politiques économiques. Mais avec cette crise sanitaire, il nous fallait procéder à une reconfiguration de nos stratégies et programmes afin de prendre en compte les priorités nouvelles induites par le coronavirus. Il s’agit de reconfigurer nos modèles économiques à l’aune des priorités que la crise met en exergue et de recentrer l’investissement public vers des secteurs à fort impact social. Il nous fallait en somme mieux orienter l’argent public vers l’objectif d’un Sénégal pour tous.
Le plan de relance économique intitulé PAP2a, d’un montant de 14 000 milliards de FCFA, place la souveraineté au centre de ses priorités, car le Covid a montré avec la rupture des chaines mondiales d’approvisionnement combien il était important pour les nations d’être moins dépendantes de l’extérieur. Ainsi, dans la relance une attention particulière est accordée à la souveraineté alimentaire à travers la chaine de valeur agriculture - l’agro-alimentaire, qui est le pilier fondamental de notre développement. La crise sanitaire interroge aussi notre capacité de réponse en matière hospitalière et pharmaceutique, d’où le choix de miser sur l’industrie pharmaceutique afin de produire localement des solutions.
Le Sénégal, avec la promotion des plateformes industrielles et logistiques, envisage aussi par un redressement productif conséquent, de multiplier par trois les exportations et de rééquilibrer sa balance commerciale.
Le Covid-19, par l’injonction à la distanciation physique, nous plonge définitivement dans l’ère du 100% digital. Le Sénégal, comme l’essentiel des pays africains, n’a pas fait sa révolution industrielle, mais mise sur la révolution digitale avec notamment une politique offensive en matière d’innovation et de développement des services numériques.
Le parc des technologies numériques de Diamniadio, la loi sur les start-ups sont par exemple des réponses de l’État au besoin croissant de notre jeunesse dynamique et entreprenante en matière d’investissement dans le secteur numérique.
L’État a posé les bases de la relance de l’économie nationale fortement mise à mal par cette pandémie violente. Le chef de l’État a fixé le cap, et mis en tension l’ensemble des administrations publiques dans un même élan d’efficacité et d’efficiente.
Il reste au secteur privé national de jouer son rôle d’accompagnement du public. Pour se faire, l’Etat prend l’option de lui accorder toute la place qu’il mérite afin de véritablement mettre en œuvre un patriotisme économique dont les externalités ne peuvent qu’être bénéfiques pour notre pays. Ainsi, dans le cadre du PAP2a, la contribution attendue avec du secteur s’élève à 4.770 milliards de francs CFA.
Aussi, le vote de la nouvelle loi sur les PPP et la mise en place d’une unité nationale d’appui à toutes les autorités contractantes vont booster le rôle du secteur privé dans notre trajectoire vers l’émergence.
Après la parenthèse Covid-19, voici venu le temps de l’action afin d’atteindre une croissance de 13,7% à l’horizon 2023. Cette croissance devra être inclusive, durable et pourvoyeuse d’emplois et d’équité sociale et territoriale.
Salihou Keita est DG du CICES, président du Mouvement C2C
LES OUAKAMOIS, EN COLERE, MANIFESTENT CE SAMEDI
Macky Sall interpellé, Abdoulaye Daouda Diallo et Mame Boye Diao snobent les représentants légitimes des populations
Macky Sall interpellé, Abdoulaye Daouda Diallo et Mame Boye Diao snobent les représentants légitimes des populations
Ouakam n’en peut plus. La colère fuse de tous les quartiers de ce grand village traditionnel. Le peu de terres qui reste aux populations autochtones est en train d’être accaparées par « des étrangers ». La mobilisation est sonnée. Ce samedi, une marche suivie d’un grand rassemblement est prévue. Pour cause, malgré les alertes, aussi bien le ministre du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, que le directeur des domaines, Mame Boye Diao, n’ont jamais daigné répondre aux demandes d’audience formulées le 24 septembre par le bureau élu du Conseil des notables de Ouakam. Lequel compte désormais se tourner vers le président Macky Sall mais, en attendant, Ouakam va crier sa colère ce samedi.
La gestion du foncier, c’est-à-dire des terres de la collectivité, a fini de plonger Ouakam dans une crise profonde qui a miné la cohésion sociale d’une communauté remarquable de par son organisation. « La collectivité de Ouakam, vieille de plus six siècles, a toujours su faire face d’une manière résiliente depuis la période coloniale aux nombreuses crises dans la gestion de son foncier.
La nombreuse documentation que nous ont léguée nos parents est là pour le prouver (procès, réquisitions, Pv d’expropriation, Pv de conciliation etc.) Aujourd’hui, un groupe d’individus minoritaires, mal intentionné, véreux, bien identifiés et déjà condamnés pour des délits d’escroqueries multiples sur ce TF 5007 prennent en otage tout une communauté en complicité avec l’administration des Domaines et de la Justice allant jusqu’à lever l’indivision d’un bien commun vieux de plus de 73 ans légué par nos parents. Ce aux seules fins de spoliations financières sur notre patrimoine foncier » écrivent dans la demande d’audience adressée au président de la République le Jaraaf Omar Guèye Samb, le Président Badoulaye Ndoye, le Vice-Président Pr Babacar Guèye (Ndlr, l’éminent constitutionnaliste) et le Ndèye Diambours Doudou Ndoye, tous membres du Conseil des Notables de Ouakam. Ces notables, faute d’avoir reçu une réponse aux demandes d’audiences adressées au ministre du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, et au directeur des Domaines, Mame Boye Diao, en date du 24 septembre 2020 ont décidé d’interpeller directement le président de la République.
Le ministre et son subordonné sont accusés de snober cette importante communauté de près de 40.000 personnes. Un mépris qui participe à alimenter une crise dont les germes de l’explosion ne sont pas loin. A Ouakam, la colère gronde partout. Elle n’est plus diffuse. Elle se manifeste dans toutes les discussions, au niveau de tous les quartiers et de tous les groupes d’âge. Il convient de lever une équivoque à ce niveau : les Ouakamois de souche ne pensent pas que leurs terres doivent leur revenir exclusivement. Au contraire, expliquent-ils, Ouakam a « enfanté » plusieurs cités notamment les cités Asecna 1 et 2, Assemblée nationale, Enseignants du Supérieur, Enseignants du Secondaire, Magistrats, Mbackiyou Faye et Cheikh Amar.
Ouakam, une tradition d’accueil, mais…
Il faut ajouter à cela les nombreux camps militaires implantés dans la commune. « Monsieur le Président de la République, Ouakam, village traditionnel lebou, symbolise mieux la téranga sénégalaise par sa capacité d’accueil et d’intégration des populations non autochtones allant jusqu’à leur offrir une terre, une femme participant ainsi à leur manière à la consolidation de notre jeune nation » indiquent le Jaraaf Omar Guèye Samb, le Président Badoulaye Ndoye, le Vice-Président Pr Babacar Guèye et le Ndeye Diambours Doudou Ndoye. Ces notables rappellent à l’endroit du président de la République que « notre commune, de par sa situation géographique, a payé un lourd sacrifice dans son patrimoine foncier depuis 1906. Elle a subi, lors de l’implantation de l’Aéroport de Dakar Yoff, diverses réquisitions de ses terres de cultures pour cause d’utilité publique et avait renoncé à l’indemnisation jugée non conforme eu égard aux préjudices subis pendant la période coloniale. Le seul village parmi Ouakam, Ngor, Yoff. Maintenant que cette clause d’utilité publique pour l’aéroport est éteinte, ne devrions-nous pas attendre des plus hautes autorisations de ce pays le privilège être les premiers servis eu égard à la disponibilité et l’esprit de sacrifice face à la cause nationale dont ont eu à faire preuve nos populations aux sollicitations de l’Etat ? ».
Ouakam oublié de tous les régimes
Comble d’injustice, autant Ouakam a offert à la Nation, autant elle a été oubliée par tous les régimes dans le cadre des projets de lotissements successifs, mais aussi des plans d’assainissement et de restructuration. « Aussi, Monsieur le Président de la République ; comme nous le disons plus haut, Ouakam est victime de sa position géographique pour un village traditionnel jamais restructuré, n’ayant jamais bénéficié de la part de la puissance publique de plans d’assainissement, ni plans de restructuration, malgré un Président Abdou DIOUF avec Monsieur Ameth Dansoko avec une affectation de 20 hectares à l’époque sur le 4407. Ce décret n’a jamais pu se concrétiser malgré un accord de financement de la GTZ pour la restructuration des villages traditionnels.
Monsieur le Président de la République, c’est le lieu de vous confirmer que le Conseil des notables n’a jamais bénéficié des nombreux lotissements issus du patrimoine privé de l’État du Sénégal. Pas un mètre carré depuis les indépendances à nos jours. Les différents lotissements administratifs entre le Maire et l’administration des domaines se sont faits au détriment des populations natives du village ! Ces terrains se sont toujours retrouvés entre les mains de courtiers pour le compte des initiateurs de ces projets de lotissements souvent propriété coutumière de nos populations. «Confinés dans nos quartiers traditionnels non restructurés, subissant le bradage de notre foncier privé avec des complicités insoupçonnées, nous venons solliciter auprès de vous, eu égard à votre sens élevé d’équité et de protection des populations vulnérables face à cette boulimie financière où veulent nous traîner ces faussaires, un arbitrage et un appui pour nous venir en aide » supplie le Conseil des Notables de Ouakam.
En conclusion, il alerte le président de la République sur des risques de déflagration si rien n’est fait. « La tension est si vive et électrique qu’un simple débordement peut se révéler fatal et incommensurable tellement se sont accumulées des frustrations face à l’absence de décisions de justice non prises d’effets. «Cette impunité contagieuse a fini de faire tache d’huile au sein du village sapant ainsi la cohésion dont le village a toujours fait preuve dans la dignité et la solidarité. Notre vivre-ensemble en pâtit aujourd’hui jusqu’à affaiblir le principe sacro-saint de l’Etat de droit, seul garant de l’équité la justice et la paix » concluent leur correspondance les membres du Conseil des Notables de Ouakam en attendant la grande démonstration de force de ce samedi. Les autorités sont averties et ont intérêt à éviter un départ de feu !
LE SENEGAL AURA BIENTOT SON ECOLE DE GUERRE
Le président a signé le décret portant création de cette grande école militaire ayant pour vocation de préparer les officiers supérieurs à assumer des responsabilités d'état-major et de commandement
A l’instar des pays aux traditions militaires établies comme les Usa, la France, les Usa, le Maroc, l’Angleterre, la Chine, la Russie, l’Allemagne, l’Egypte, la Turquie etc., le Sénégal va bientôt inaugurer son Ecole de guerre. Le président de la République Macky Sall, chef Suprême des armées, a signé le décret portant création de cette grande école militaire ayant pour vocation de préparer les officiers supérieurs à assumer des responsabilités d'état-major et de commandement en temps de guerre comme en temps de paix.
Il y a une semaine, l’Ecole militaire d’administration et des métiers techniques de l’Intendance (Emamti) avait été inaugurée par Me Sidiki Kaba, ministre des Forces armées. Une école supérieure qui porte l’emblème et la signature indélébile du président de la République Macky Sall dans sa volonté de moderniser l’Armée nationale pour la doter d’instituts de défense de référence ainsi que de grandes écoles de formation. Encore, encore, le Sénégal aura bientôt son Ecole de guerre à l’instar des grandes puissances militaires occidentales ou d’Afrique comme le Maroc. Le président de la République, Macky Sall, a déjà signé le décret portant création de cette Ecole de guerre ou institut de défense nationale. Décidément !
A ce rythme, le président Macky Sall fera du Sénégal un véritable Etat-garnison puisque la défense et la sécurité du pays n’ont pas de prix dans cette sous-région criminellement agitée. Presque 60 ans après l’Indépendance, l’heure d’avoir notre propre école de guerre a finalement sonné ! Cette école, comme tous les établissements ayant une vocation similaire à travers le monde, aura pour mission de préparer les meilleurs officiers supérieurs (colonels) après concours, à assumer des responsabilités d'état-major, de commandement et de direction au sein de leur corps d'appartenance. Comme quoi, les officiers de l’Armée, de la Gendarmerie et des Sapeurs-pompiers n’auront plus besoin d’aller faire leur diplôme d’école de guerre à l’étranger où les places sont très limitées. Tout officier supérieur rêve d’être admis dans une école de guerre. Et n’importe laquelle !
L’essentiel, c’est de rejoindre une « Ecole de Guerre ». La formation qui y est dispensée ouvre toutes les portes et fenêtres vers la haute hiérarchie militaire. Tout le monde s’accorde à reconnaitre qu’aucune porte ne peut être fermée ou ne doit être fermée pour tout officier des Armées de Terre, Air et Mer ayant fait une école de guerre dont le concours pour y entrer est à la fois trop difficile et très pointilleux sur l'excellence interdisciplinaire. Quant à ceux qui ratent ce concours, ou qui ne le passent pas, ils sont certains de ne jamais être en mesure de postuler aux étoiles d'officier général. Car à la sortie d’une école de guerre où l’on forme les chefs militaires, l’officier supérieur ou le futur général est appelé à exercer des responsabilités jusqu’au plus haut niveau de la hiérarchie des armées (Terre, Air et Mer) ainsi que dans des structures internationales et organisations de défense.
Mieux, les officiers et officiers généraux issus d’une école de guerre sont outillés dans tous les domaines civils et militaires puisqu’ils sont dotés d’aptitudes professionnelles et de savoir-faire pour analyser et résoudre avec efficacité et rapidité toute situation délicate. Ces dernières années, du fait de la crise économique mondiale surtout, les places s’étant faites rares au niveau des écoles de guerre des différentes puissances militaires, il était donc devenu impératif que le Sénégal se dote de son propre « War college » comme disent les Anglo-Saxons. Et heureusement que le président Macky Sall s’en est donné les moyens !
LA TOILE, LE MUR DE LAMENTATION DES INDIGNES !
Selon Le Pape François , « Les homosexuelles ont le droit d’être en famille. Ce sont des enfants de Dieu, elles ont droit à une famille. Ce qu’il faut, c’est une loi d’union civile. Elles ont le droit à être couvertes légalement. J’ai défendu cela » !
Le Pape François est sur toute la… toile ! Que ce soit une indignation, une insulte, ou un simple recadrage, des internautes, catholique comme musulman, ont déversé leur bile sur le souverain Pontife qui, dans un documentaire projeté sur un « géant écran » dans le cadre du Festival international du film de Rome, dans lequel il dit être favorable à la légalisation de mariage homosexuel. des propos qui auraient violé le décret divin qui interdit tout acte contre-nature. A part quelques-uns qui ont tenté de défendre « l’indéfendable, » beaucoup se sont indignés de ce qu’ils qualifient d’acte grave, et de « contre-nature » envers des personnes à orientation sexuelle « contre-nature ».
« Les homosexuelles ont le droit d’être en famille. Ce sont des enfants de Dieu, elles ont droit à une famille. Ce qu’il faut, c’est une loi d’union civile. Elles ont le droit à être couvertes légalement. J’ai défendu cela » !
Cette déclaration ne vient pas de n’importe qui. Mais du Pape François qui s’est montré « trop tolérant » envers les homosexuels. Une catégorie de personnes qu’il semble toujours porter dans son cœur. Surtout pour avoir reçu, le mois dernier, une association de parents ayant des enfants LGBT, auxquels il a montré « son amour » envers leurs enfants gays. « Le Pape aime vos enfants comme ils sont, car ce sont des enfants de Dieu », avait dit le Pontife qui occupe l’actualité depuis trois jours suite à la diffusion, ce mercredi, d’un documentaire intitulé « Francesco » réalisé par le metteur en scène Russe, Evgeny Afineevsky, dans le cadre du festival international du Film de Rome.
Sa position radicale sur la reconnaissance civile des couples homosexuels a suscité un bruit avec des avis partagés chez les catholiques. Si certains parlent de problème d’interprétation de propos, d’autres trouvent que le Pape n’est pas à son coup d’essai et que « ses » propos ne sont qu’une suite logique par rapport à « sa position » sur la situation de cette minorité déviante qu’ il a toujours défendu. D’abord avec un « brin d’hésitation », puis dans l’ « ambiguïté » avant de lâcher le morceau de la « tolérance » envers les gays en face du monde entier. Il reste convaincu que l’homosexualité est une « pathologie », et qu’il serait donc bien de légaliser l’union des personnes du même sexe afin de leur assurer une meilleure protection et une bonne sécurité dans la société. Du coup, on est scandalisé ! Sur les réseaux sociaux, à part quelques internautes qui tentent de « réorienter » ses propos dans le bon sens tout en accusant des journalistes à vouloir verser dans la désinformation, c’est l’indignation totale.
Pour cet abonné de Facebook, par exemple, « la presse occidentale veut tout simplement nous pousser à accepter la légalisation de l’homosexualité pour avoir pris plusieurs bout d’interviews pour en faire un montage des propos du Pape ».
Et un autre de renchérir : « le soutien du Pape à l’union civile entre des personnes du même sexe n’équivaut pas à une approbation des relations entre personnes du même couple. C’est une façon d’accorder à ces gens une protection juridique plutôt qu’une reconnaissance morale ». Sauf que ces « partisans du Pape » ne constituent qu’une minorité par rapport à la horde de personnes qui se sont portées défenseuses de l’Eglise Catholique, et qui se sont carrément déchainées sur la toile. Ces frustrés qui disent être touchés dans leur chair, y sont allés sans… retenue. « Toute personne qui veut une famille, n’a qu’à en fonder une, quand il est en condition licite de le faire. Un(e) homosexuel(e) ne saurait prétendre profiter de tous les avantages d’une famille dûment constituée. Voilà la réponse, très brève réponse, au pape et à celles et ceux qui défendent son propos sur le mariage homosexuel », a martelé Jean Meïssa Diop, un doyen de la presse, sur son mur Facebook. « Ce serait moins grave d’accorder la vie de couple aux prêtres, la polygamie aux catholiques que de tolérer par le moindre degré l’homosexualité », a dit un autre internaute en commentaire.
Junior Faye Léon reste sur le même tempo pour dire que le Pape devrait plutôt se pencher sur la vraie question qui devrait autoriser les prêtres à se marier. Car, « il n’est écrit nulle part dans la Bible qu’ils doivent forcément rester célibats à vie. Cela allait peut-être nous épargner de certaines ignominies », s’est indigné ce catholique qui pense qu’à ce rythme, chaque chrétien risque d’apprendre à suivre son Jésus dans son coin, et à sa manière.
LA COALITION DES CONFEDERATIONS SYNDICALES LISTE LES SEQUELLES DE LA CRISE SANITAIRE
Les responsables syndicaux estiment en effet que la crise sanitaire et ses graves répercussions sur le monde du travail sont la cause de la recrudescence de l’émigration clandestine
La Conférence des Secrétaires généraux de la Coalition des confédérations syndicales sénégalaises (Cnts – Csa– Cnts/Fc – Unsas - Udts) s’est réunie hier pour évaluer l’impact de la pandémie de la covid-19 sur les différents secteurs de la vie économique. Les responsables syndicaux estiment en effet que la crise sanitaire et ses graves répercussions sur le monde du travail sont la cause de la recrudescence de l’émigration clandestine.
A en croire les secrétaires généraux de la Coalition des confédérations syndicales sénégalaises (Cnts-Csa- Cnts/Fc -Unsas - Udts) Mody Guiro, Elimane Diouf, Cheikh Diop, Mademba Sock et Mariama Diallo, la pandémie de covid-19 a causé d’énormes séquelles sur le monde du travail. Dans une déclaration parvenue hier à «L’As», ces responsables syndicaux estiment que la crise sanitaire a entrainé la recrudescence de l’émigration clandestine, la fermeture de plusieurs établissements ainsi que les licenciements massifs de travailleurs notamment dans les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration et des agences de voyage.
D’autant que, soutiennent-ils, l’ordonnance présidentielle aménageant des mesures dérogatoires au licenciement et au chômage technique, a très peu été respectée. Pour asseoir cette thèse, ils indiquent que durant la période de mise en œuvre de la loi d’habilitation n° 2020-13 du 02 avril 2020, le Directeur général des Grands Moulins de Dakar a délibérément licencié cinq travailleurs pour des motifs fallacieux. «C’est pourquoi, le climat social s’est gravement détérioré dans cette entreprise», affirment les secrétaires généraux de la Coalition des confédérations syndicales sénégalaises.
A la veille de l’ouverture de la saison touristique, renseignent-ils, les promoteurs hôteliers trouvent insuffisant le soutien financier de l’Etat pour maintenir les activités et sauver les emplois. Si les hôteliers mettent à exécution leur plan de fermeture, alertent Mody Guiro et Cie, ce sont plus de 20.000 travailleurs qui vont perdre leurs emplois. Ce, au moment où le régime obligatoire actuel ne prévoit aucune couverture de risques liés à ce type de catastrophe. «Les travailleurs impactés ne bénéficient d’aucune mesure de protection sociale et se retrouvent brusquement dans une situation sociale insupportable», se désolent les syndicalistes.
Aussi, exhortent-ils le Gouvernement à soutenir davantage les entreprises en difficultés, à renforcer les mesures de protection des travailleurs et de leurs emplois. Par ailleurs, ils s’insurgent contre les mesures et manœuvres déloyales de la Direction de l’hôpital Abass Ndao.
S’agissant de la situation à l’Agence Presse Sénégalaise (Aps), les Secrétaires généraux de la Coalition des confédérations syndicales sénégalaises dénoncent vigoureusement le licenciement abusif du chef du service commercial ainsi que du chef du service administratif et financier et surtout la suspension de Bamba Kassé, secrétaire général du Synpics. Ils déplorent notamment la mauvaise volonté affichée par la Direction de L’ «Aps» pour parvenir à un règlement négocié de ce conflit qui perdure. Ainsi, elle s’oppose à toutes formes de précarisation des emplois dans le cadre de la réforme du Code du travail et exige la réintégration des travailleurs abusivement licenciés aux Grands Moulins de Dakar, à l’hôpital Abass Ndao et à l’ «Aps».
Revenant sur le détournement des tickets de restauration constaté à l’IPRES, Mody Guiro et ses camarades demandent que toute la lumière soit faite sur ce scandale. «Que les responsabilités soient situées et qu’il y ait des sanctions», tonnent-ils.
INTERNET FORTEMENT PERTURBÉ EN GUINÉE
L'observatoire internet de NetBlocks confirme des perturbations au niveau national dans le service internet en Guinée depuis 07h30 (GMT) ce matin, y compris sur Orange, premier réseau de téléphonie mobile du pays
La Guinée en proie à de fortes tensions post-électorales accusait vendredi de sérieuses perturbations d'internet, ont constaté les correspondants de l'AFP, le groupe spécialisé NetBlocks et la compagnie Orange.
Netblocks, qui surveille de telles coupures en particulier en lien avec la politique, a expliqué soupçonner l'action de l'Etat guinéen. Les journalistes de l'AFP ont constaté que leur liaison internet via le réseau de téléphonie mobile Orange, omniprésent en Guinée, était quasiment inopérante. "L'observatoire internet de NetBlocks confirme des perturbations au niveau national dans le service internet en Guinée depuis 07h30 (GMT) ce matin, y compris sur Orange, premier réseau de téléphonie mobile du pays", a indiqué dans un message à l'AFP Alp Toker, directeur exécutif de NetBlocks. "Cet incident semble cohérent avec les restrictions imposées par le passé et attribuées aux organes de contrôle étatiques pendant les élections", a-t-il ajouté.
Les liaisons internet avaient par exemple été perturbées lors du référendum et des législatives controversées de mars."Orange Guinée a observé que son accès à internet par le câble ACE était coupé à son point d'accès", a annoncé une porte-parole d'Orange. "C'est GUILAB qui gère l'accès du pays à ce câble. Orange a signalé le défaut à GUILAB et attend des informations pour savoir quand les services vont reprendre". ACE est le câble sous-marin qui relie la côte ouest-africaine et l'Europe. GUILAB, ou Guinéenne de large bande, est le premier opérateur d'infrastructures de télécommunications en Guinée et gère la capacité allouée au pays sur le câble sous-marin en fibre optique Africa Coast to Europe.
Les violences politiques meurtrières auxquelles est en proie la Guinée depuis des mois se sont avivées après la présidentielle de dimanche, faisant plusieurs morts. Depuis des jours, les internautes s'attendent à des perturbations à l'instigation du pouvoir, dont l'objet serait de contrôler la diffusion d'information au moment de la publication de résultats qui risquent d'échauffer encore davantage les esprits. De telles perturbations ont déjà été rapportés jeudi soir. Les autorités n'ont toujours pas rendu public de résultat global.
Mais une telle annonce passe pour très prochaine. Et les résultats préliminaires mais quasiment complets publiés au fur et à mesure par l'organe en charge des élections créditent le sortant Alpha Condé de la majorité absolue dès le premier tour. Avant même la proclamation d'un résultat final, le camp du challenger de M. Condé, Cellou Dalein Diallo, a dénoncé une "fraude à grande échelle" menée selon lui par le pouvoir pour falsifier le vote.
30 DOSSIERS TRANSMIS AU PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE
Les membres de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF) n’ont pas chômé ces trois dernières années, dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF) a transmis 30 dossiers au Procureur de la République. C’est ce que relève son rapport d’activité 2019 parcouru par « L’AS ».
Les membres de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF) n’ont pas chômé ces trois dernières années, dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Sur un nombre total de 505 Déclarations d’Opérations suspectes (DOS) reçues entre 2017 et 2019, ils ont transmis 30 rapports au Procureur de la République. « Le nombre total de DOS reçues entre 2017 et 2019 s’élève à cinq cent cinq (505), soit en moyenne cent soixante huit (168) par an. Le nombre de signalements, en baisse de 63 unités en 2018 par rapport à 2017, a considérablement augmenté en 2019 (+136).
Le traitement de ces déclarations sur la période sous revue a abouti à la transmission de trente (30) rapports à l’autorité judiciaire. 2019 (238DOS, 12 rapports transmis), 2018 (102 DOS 12 rapports transmis), 2017 (165 DOS reçues, 16 rapports transmis) », a mentionné la CENTIF dans son rapport d’activité 2019. En progression constante de 2005 à 2015, le nombre de déclaration d’opérations suspectes s’est inscrit dans une évolution en dents de scie entre 2016 et 2018 avant de connaitre une forte hausse en 2019. Cet important accroissement est, pour l’essentiel, le résultat des actions sectorielles de sensibilisation menées depuis 2018 ainsi que de la campagne nationale organisée de juin à juillet 2019 dans les quatorze (14) régions du Sénégal, selon le document.
Les banques et établissements financiers sont à l’origine de 79% du total des DOS reçues en 2019, les établissements de monnaie électronique 1%, les notaires 1%, les régies financières 3%, les services financiers postaux 5%, les sociétés et courtiers assurances et de réassurances 3%, les sources nationales 1%, les systèmes de transfert d’argent 3% et les systèmes financiers décentralisés 4%. Au titre des demandes d’informations à ses homologues étrangères, la CENTIF a adressé quarante-cinq (45) demandes d’informations à des Cellules de renseignement financier (CRF) étrangères dont les plus représentatives sont les CRF de l’Union européenne et celles de l’Afrique occidentale. En retour, 28 demandes d’informations ont été reçues des Cellules de Renseignement financier (CRF) étrangères.
A côté des demandes d’informations, la CENTIF échange de manière spontanée, des informations avec les CRF étrangères et les structures nationales d’enquêtes au niveau national. Ainsi, à ce titre, il convient de relever « 35 demandes spontanées reçues de l’étranger ; 03 demandes spontanées reçues au niveau national ; 04 demandes spontanées envoyées au niveau national ». « La CENTIF mène des investigations approfondies pour le traitement des informations reçues en relation avec les assujettis, les autorités publiques et les Cellules de Renseignement financier (CRF) étrangères.
Ainsi, au cours de l’année 2019, la CENTIF a adressé aux partenaires nationaux des demandes de communication d’informations complémentaires, notamment : 114 requêtes à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ; 160 réquisitions adressées aux banques, établissements financiers, systèmes financiers décentralisés et autres institutions financières ; 135 requêtes adressées aux administrations publiques (DGID, DMC, DGD, DGCPT, ANSD, Direction du commerce intérieur, DPJ, etc.); 02 requêtes adressées aux professions juridiques indépendantes; 06 requêtes aux membres de la Communauté du renseignement », précise le rapport.