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5 juillet 2025
JE CROIS EN LA PUISSANCE DU LOBBYING AFROPÉEN
Camerounaise, mère d’une petite fille née en France, l’écrivaine Léonora Miano entame dans son nouvel essai, « Afropea », une réflexion sur l’identité des Africains nés en Europe
Jeune Afrique |
Eva Sauphie |
Publication 22/10/2020
Repenser son appartenance à l’Afrique et à l’Europe sans tomber dans le piège de la race, voilà la réflexion que mène Léonora Miano dans son nouvel essai, Afropea, publié aux éditions Grasset. Dans un contexte de crispations identitaires où la tentation du repli sur soi et du rejet de l’autre est de plus en plus forte, celle qui imaginait une Afrique transformée et idéale dans Rouge impératrice (Grasset, 2019) se projette cette fois-ci en Europe, dans une société utopique où les Afropéens habiteraient leur espace de manière apaisée. Pour ce faire, l’auteure n’envisage qu’une seule voie : sortir de l’« occidentalité ».
Jeune Afrique : Que placez-vous derrière le terme « Afropéens » ?
Léonora Miano : Je mène une réflexion sur la manière d’habiter l’histoire et de la pacifier à l’intérieur de soi. Lorsque l’on est attaché à deux espaces qui se sont mal rencontrés, il est difficile d’entretenir des relations apaisées avec soi-même. Afropea, c’est d’abord un maillage humain constitué de personnes européennes d’ascendance subsaharienne qui ne désirent pas congédier leur filiation africaine. Elles font le choix de l’exprimer en même temps que leur appartenance au Vieux Continent.
Ces personnes sont aujourd’hui présentes dans toute l’Europe. Elles sont en mesure de devenir une force de transformation pour des sociétés que je trouve en panne de projets. Il y a une puissance régénératrice du côté des Afrodescendants européens, à condition que ces derniers veuillent bien s’ancrer dans différents domaines de la vie sociale de cet espace européen.
Vous écrivez que l’identité n’est ni dans la couleur ni dans la race. Pour autant, les Afropéens se réclament eux-mêmes du lexique racialiste pour revendiquer leur droit d’exister. Comprenez-vous cette posture ?
Bien sûr. Elle est légitime. L’afrodescendance en France et en Europe est une catégorie qui existe dans des espaces puissamment racialisés, au sein desquels le vécu et les possibilités sont déterminés par la couleur de peau. Quand la race détermine à ce point votre existence, il est logique de s’en emparer et d’en faire un outil de lutte pour affronter la société hostile.
Ce processus n’est pas nouveau. À travers l’histoire, les populations afrodescendantes ont réagi à la racialisation par la culture et la spiritualité, s’opposant ainsi à la violence qui leur était faite. Ces arts de vivre créés dans l’opposition au racisme, à la réification et à la déshumanisation, aspiraient à arracher l’être au noir dans lequel il avait été logé. Autrement dit, ce que nous appelons « cultures noires » consiste en réalité en pratiques issues du refus de se conformer à la vision de l’autre, donc, du refus d’être noir.
Je propose aux Afropéens de faire leurs adieux à la race noire et non à l’histoire de leurs ancêtres et de leurs luttes. Il faut un autre langage qui émane, pour une fois, des personnes concernées.
Justement, où puiser ce nouveau langage ?
Je pense que ce vocabulaire doit être le plus distant possible de la racialisation, surtout si l’on est attaché à ses racines africaines-subsahariennes. La racialisation est un processus européen qui émane du côté malade de l’Europe. Il ne faut pas s’attacher aux pathologies de l’autre. Je propose aux Afropéens de forger des appellations qui sont de nature à élever l’être humain et non l’inverse.
Le slogan « Black Lives Matter », importé des États-Unis, a été récupéré lors des violences policières faites aux Noirs en France. Comment expliquez-vous cette « noiraméricanisation », écrivez-vous, du discours antiraciste ?
La France pense avoir un discours antiraciste cohérent depuis longtemps. Seulement, celui-ci n’a pas pris auprès des minorités. Il faut se demander pourquoi les minorités n’ont pas adhéré à cet universalisme tant prôné. Elles n’ont pas vécu cette liberté, cette égalité et cette fraternité qu’on leur a serinées, et sont donc allées chercher des instruments ailleurs pour pouvoir affronter leur quotidien. La France a négligé de penser certaines des présences qui l’habitent, et a prétendu museler les spécificités. Pourtant, certains se sont aperçus que c’était en fonction de ces différences prétendument invisibles, donc réduites au silence, qu’ils étaient mal considérés.
L'AFRIQUE VUE PAR LES PRÉTENDANTS À LA MAISON BLANCHE
L'analyste politique René Lake et l'ancien ambassadeur des États-Unis en Centrafrique Jeffrey Hawkins, évoquent la place du continent africain sous l'administration Trump et ce qu'il pourrait en advenir en cas de victoire de Biden au scrutin de novembre
Donald Trump ou Joe Biden, quelle est leur vision de l'Afrique ? L'analyse de l'ancien ambassadeur des États-Unis en Centrafrique Jeffrey Hawkins, et de l'éditorialiste René Lake sur le plateau parisien de TV5 Monde.
THIERNO ALASSANE SALL SOUPCONNE UNE NEBULEUSE DANS LE CONTRAT DE CONSTRUCTION DE LA CENTRALE ELECTRIQUE À GAZ
Pour l'ancien ministre, le régime de Macky Sall ne devrait pas, au nom de la promotion du contenu local, se passer d’un appel d’offres international pour l’attribution d’un projet d’une telle envergure
La signature du contrat de construction d’une centrale électrique à gaz entre la Senelec et West Africa Energy comporte de nombreuses zones d’ombre. C’est le sentiment des responsables de la république des valeurs (RV). Pour Thierno Alassane Sall et ses camarades, le régime de Macky Sall ne devrait pas, au nom de la promotion du contenu local, se passer d’un appel d’offres international pour l’attribution d’un projet d’une telle envergure.
Au début du mois d’octobre, Senelec et West Africa Energy ont célébré en grande pompe la signature d’un contrat de construction d’une centrale de 300 MW. A travers cette centrale à gaz, les partenaires nationaux de l’Etat (Samuel Sarr, Haroune Dia, Baidy Agne) veulent assurer l’autonomie énergétique du Sénégal. Mais dans un communiqué au vitriol parvenu à «L’As», la cellule des Cadres de la RV démontent carrément ce projet de 300 Mw piloté par Samuel Ameth Sarr comme tête de fil financier et Baidy Agne du CNP et d’autres investisseurs nationaux.
Les partisans de Thierno Alassane Sall estiment que le régime de Macky Sall et ses partenaires ne devraient pas se camoufler au nom de la promotion du contenu local pour violer les dispositions les plus élémentaires concernant ce genre de projet. «La promotion du contenu local ne devrait pas rimer avec l'opacité et le manque de transparence. Les termes du contrat d’achat de l'énergie produite par cette centrale, notamment sa durée et les prix de vente du kwh à la Senelec, ne sont pas connus.
En outre, la structure et les coûts de financement, ainsi que d’autres aspects relatifs au projet n’ont pas été partagés avec le public. En l’absence de ces éléments, il est difficile de croire, comme l’a d’ailleurs affirmé l’un des promoteurs du projet, que les prix du kwh de cette centrale seront de 40% moins chers que ceux pratiqués par les autres producteurs indépendants», relèvent les cadres de la RV. Ils ont tenu à rappeler que les bonnes pratiques internationales pour ce genre de projet attribué par entente directe à West Africa Energy, recommandent qu'un appel d’offres international soit dûment organisé afin de recueillir les meilleures offres financières et techniques de plusieurs sources. «Et dans ce cas, une clause de “local content” pourrait être introduite dans l’appel d’offres en vue de garantir une prise de participation du secteur privé national», soulignent-ils avant de s’émouvoir de l’absence d’un appel d’offres national ou international. «Même le choix du constructeur a été fait par entente directe, avec comme heureux élu le Turc Calik Energy», soutiennent les cadres de la RV qui s’interrogent sur l’absence de la Commission de Régulation du Secteur de l'Électricité (CRSE) lors de la signature du contrat entre les promoteurs du projet et la Senelec. Pour les camarades de Thierno Alassane Sall, ce projet de 230 milliards Fcfa pourrait avoir de profondes incidences négatives sur le système de facturation imposé aux consommateurs, quand on sait que la Senelec est en proie à d'énormes difficultés financières et opérationnelles. «La Senelec est aujourd’hui dans une situation de morosité financière qui nécessite une perfusion continue de l'État à travers le Trésor public», clament-ils.
LES CASSEROLES DE SAMUEL SARR COMME EX-MINISTRE DE L’ENERGIE
Les cadres de la RV trouvent surprenant et saugrenu le choix de Samuel Sarr comme chef de file de ce projet. D’autant que, soulignent-ils, l’ancien ministre de l’Energie traîne beaucoup de casseroles. Et c’est pour échapper à la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (Crei) qu’il a effectué une transhumance. Ils rappellent en effet que le projet de centrale de charbon de 125 MW à Sendou a été initié à partir de 2004 par un certain Samuel Ameth Sarr, directeur général de la Senelec, avec comme ministre de l’Energie et des Mines un certain Macky Sall. «Ce projet est tombé à l’eau en 2018 à cause notamment de plusieurs problèmes d’ordre technique et de tiraillements entre les actionnaires. La résultante de ce fiasco est la location d’une barge de 250 MW de la compagnie turque Karpowership à des conditions aussi nébuleuses que le passage de Samuel Sarr dans le secteur de l'électricité au Sénégal et en Gambie. Le palmarès de Samuel Sarr est peu enviable», déclare la cellule des cadres de la RV avant de trancher en guise de conclusion : «Le choix de Samuel Sarr comme tête de file de ce projet de 300 MW “gas to power” est une marque supplémentaire du manque de considération du Président Sall pour tout ce qui concerne la défense des intérêts économiques de la nation sénégalaise.»
PLUS 25 000 ETUDIANTS MENACÉS D’EXPULSION
La Fédération des Etablissements Privés d’Enseignement Supérieur (Fepes) continue toujours de réclamer l’apurement des arriérés de scolarité dus par le gouvernement du Sénégal.
La Fédération des Etablissements Privés d’Enseignement Supérieur (Fepes) continue toujours de réclamer l’apurement des arriérés de scolarité dus par le gouvernement du Sénégal. D’après une source anonyme, le reliquat s’élève à plus de 14 milliards Fcfa. Pour pousser le gouvernement à honorer ses engagements, la Fepes envisage d’expulser dans les jours à venir plus de 25.000 étudiants orientés par l’Etat dans les instituts et écoles de formation privés.
Les étudiants orientés dans les instituts et écoles de formation privés par l’Etat risquent gros. Selon une source digne de foi, la Fédération des Etablissements Privés d’Enseignement Supérieur (Fepes) n’exclue pas de renvoyer plus de 25.000 étudiants orientés dans ses structures pour non-paiement des arriérés de scolarité dus par l’Etat.
A en croire informateur, le gouvernement doit toujours aux établissements privés d’enseignement supérieur un reliquat de plus de 14 milliards Fcfa. Sur les 18 milliards Fcfa de l’année dernière, renseigne notre source, 4 milliards Fcfa seulement ont été payés. D’ailleurs, l’Etat avait budgétisé cette année 7 milliards Fcfa pour éponger la dette des établissements privés d’enseignement supérieur. Malheureusement avec la Covid-19, informe notre interlocuteur, le montant a été réduit à 4,7 milliards Fcfa payés au mois de juin dernier. « Il restera donc moins de 14 milliards Fcfa sur les 18 milliards sans compter les factures estimées à 2 milliards Fcfa», explique notre source qui trouve cette somme dérisoire par rapport au montant de la dette à éponger.
Cette situation a mis plusieurs établissements privés d’enseignement supérieur dans d’énormes difficultés. «C’est pourquoi, la Fédération des Etablissements Privés d’Enseignement Supérieur compte se faire entendre dans les jours à venir, et elle n’exclut pas d’expulser les étudiants. Et l’unique responsable sera l’Etat du Sénégal», glisse notre interlocuteur qui invite le ministre de l’Enseignement supérieur et de Recherche scientifique à respecter ses engagements. «Nous demandons au ministre Cheikh Omar Hanne à respecter les privés d’autant qu’il n’a rien fait pour eux. Qu’il respecte juste les engagements contractuels qui nous lient avec l’Etat», indique notre interlocuteur. Et celui de se désoler du fait que le gouvernement avait décidé, dans la Loi de Finances Initiale (Lfi), de remettre chaque année un montant pour éponger la dette en 5 ans. «Imaginez le temps que cela va prendre», dit notre source. Pourtant, le contrat liant ces établissements à l’Etat stipule que lorsque l’étudiant est orienté, l’Etat paie les 50% dès l’inscription, ensuite les 25% après le 1er semestre et le reliquat après le dépôt du rapport qui concerne l’année.
LE SAES MAINTIENT LA PRESSION SUR LE RECTEUR DE L'UNIVERSITE DE THIES
La crise s’intensifie à l’Université de Thiès où la section locale du Syndicats Autonome des Enseignants du Supérieur (Saes) vient de boucler un énième mot d’ordre de grève de 48 heures
La crise s’intensifie à l’Université de Thiès où la section locale du Syndicats Autonome des Enseignants du Supérieur (Saes) vient de boucler un énième mot d’ordre de grève de 48 heures. Profitant du point de presse tenu pour partager les informations relatives au programme de chimio-prévention du paludisme saisonnier, le recteur Ramatoulaye Diagne Mbengue s’est inscrite a rassuré les syndicalistes. Mais, le SAES a maintenu la pression en poursuivant la lutte pour la satisfaction entière de la plateforme revendicative.
L’Université de Thiès (UT) est traversée depuis quelques jours par une crise consécutive à la grève déclenchée par la section locale du Syndicats Autonome des Enseignants du Supérieur (Saes) qui exige la satisfaction de sa plate-forme revendicative composée de 14 points. Alors que le Saes vient de boucler 48 autres heures de grève, les tractations ne débouchent toujours pas à la levée du mot d’ordre de grève. Les enseignants maintiennent la pression et soutiennent : «Si le Recteur ne transmet pas à la coordination de nouvelles propositions conforment aux conclusions de la médiation, le Saes n’aurait alors pour seul choix que celui de reprendre la lutte pour la satisfaction entière de la plateforme revendicative». Le Recteur de l’Université de Thiès (UT) Ramatoulaye Diagne Mbengue a profité du point de presse tenu à l’UFR Santé pour partager les informations relatives au programme de chimio-prévention du paludisme saisonnier, pour faire le point sur certaines questions revendicatives et tenter de rassurer les acteurs. «Il est vrai que depuis quelques temps notre famille est agitée par quelques mouvements.
Le Saes de Thiès a posé un certain nombre de questions. Je considère que nous sommes une famille et nous sommes également une jeune université et il n’y a pas de maturation sans difficultés». Le premier point de désaccord concerne le foncier qui, selon elle, n’est pas géré par les Recteurs, mais par le ministère et l’Agence de Construction des Bâtiments et Edifices Publics (Acbep). «L’Université de Thiès (UT) attend qu’on lui livre des locaux. Et il se trouve qu’en 2017, un terrain qui était prévu pour abriter le rectorat était un terrain raviné. Le Recteur d’alors, d’après mes informations, a échangé ces 3 ha ravinés contre 2 ha sur lesquels des infrastructures pour notre université sont en train d’être construites. Donc je n’y suis pour rien. Mais en vertu de la continuité de l’administration, nous continuons à réfléchir pour voir exactement ce qu’il en est. Mon souci principal est de sécuriser le patrimoine de l’UT, parce que c’est une université en construction, sur le site de la Voie de Contournement Nord (Vcn). Il est important que ce patrimoine soit immatriculé et sécurisé. Donc je pense que sur ce point, les malentendus ont été dissipés», souligne-t-elle. En ce qui concerne des postes d’enseignants qui ont été octroyés à l’UT, Ramatoulaye Diagne Mbengue affirme que dans cette institution universitaire, sur trois enseignants, les deux sont des vacataires. «Le premier défi est de payer à temps les vacations, parce que les vacataires qui nous accompagnent et dont notre institution dépend largement, sont des pères et des mères de familles. Et à mon arrivée, il y avait quand même beaucoup d’arriérés de vacations mais nous avons réussi à les éponger. Il s’agit maintenant pour nous de procéder à des recrutements et les services financiers de l’UT ont fait des simulations et nous ont indiqué la possibilité de recruter 20 postes, sur ressources propres».
Dans ce sillage, le Recteur de l’Université de Thiès renseigne qu’avec la survenue de la pandémie du coronavirus. Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a octroyé aux universités des postes et l’UT a bénéficié de 20 postes dans ce lot, autres que les 20 qui étaient prévus sur les ressources propres. Mais dit-elle, puisque la masse salariale devant couvrir un total de 40 postes n’était pas encore disponible, l’UT a décidé de recruter les 20 postes octroyés par le ministère. Elle ajoute, «et lorsque nous recevons l’argent correspondant aux autres 20 postes, nous pourrions procéder au recrutement des 20 postes que nous, nous avions prévus. C’est un malentendu et finalement il est retenu que les 20 postes que nous avons recrutés, vont être pris en charge par le budget de l’UT. Etle ministre vient de nous notifier qu’il maintient les 20 postes dont il nous avait parlé. Lesquels postes cette semaine seront notifiés aux directeurs d’établissements pour qu’ils procèdent au recrutement». Elle rassure dans ce même sillage «tout s’est passé de manière tout à fait claire avec notre conseil d’administration et les instances de l’Ut».
LE SASES HAUSSE LE TON «UNE SORTIE DE PLUS QUI MONTRE LE CARACTERE IRRESPECTUEUX DE MADAME LE RECTEUR»
La réaction des membres du Saes n’a pas tardé après la déclaration du Recteur. «C’est une sortie de plus qui montre le caractère irrespectueux de Mme le Recteur qui, au moment où nous l’attendons sur la table de négociation afin de trouver des solutions aux différents points de revendications et de dépasser cette situation qui n’honore personne, a préféré nous divertir avec son interprétation personnelle (et de ses services) sur le régime financier», réplique la section SAES. Selon son secrétaire général Dr Mamadou Tandian Diaw, «jusqu’en août 2018, les projets étaient gérés dans les établissements de l’UT. Et aucun d’eux n’a connu de problèmes jusqu’à cette date. C’est uniquement, suite à des suspicions de malversations sur une caisse qui n’avait rien à voir avec les projets, que le Conseil de gestion du 16 Août 2018 avait, de façon conservatoire, décidé de fermer les régis de recettes et de (provisoirement) tout gérer au niveau central. C’étaitle début d’une gestion calamiteuse de ces projets et l’instauration d’un régime dictatorial sur des financements accordés par des bailleurs à des camarades qui, pour garder leur crédibilité envers des partenaires, étaient obligés d’emprunter à la banque ou de se débrouiller avec leurs propres ressources pour mener les activités prévues. Depuis cette date, Madame le Recteur et ses services n’ont jamais voulu retourner la gestion des projets aux établissements porteurs.
La plupart des camarades qui plaidaient pour l’affichage des projets dans les budgets des établissements, sont aujourd’hui obligés de domicilier leurs projets dans d’autres structures qui, pourtant sont soumis au même régime financier ». Fort de cette remarque, il affirme la Coordination SAES de Thiès dénonce la gestion chaotique des projets par Madame le Recteur et réitère sa demande de les retourner aux établissements pour leur bonne exécution, en attendant de s’accorder sur un manuel de procédure dont sa rédaction même est hypothétique. «Seule Madame le Recteur, qui a le pouvoir de décisions sur cette question, est responsable des perturbations actuelles à l’UT», soutient-il.
LE CHAUFFEUR DU NOUVEAU KHALIFE DE MEDINA BAYE EN PRISON
Une histoire d’escroquerie portant sur une somme de 311 000 000 de francs secoue la Cité de Baye Niasse. Au cœur de cette affaire, le chauffeur du tout nouveau khalife et son acolyte, un marabout originaire de Ndoyène
Une histoire d’escroquerie portant sur une somme de 311 000 000 de francs secoue la Cité de Baye Niasse. Au cœur de cette affaire, le chauffeur du tout nouveau khalife et son acolyte, un marabout originaire de Ndoyène.
B. Kouta et son complice C. T. Ba passeront le prochain Gamou en prison. Les deux hommes qui ont grugé un Sénégalo-Américain ont été placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République. Les faits remontent à janvier 2020. Fraîchement revenu au Sénégal pour être au chevet de sa mère malade, le nommé M. Bitèye, natif de Diourbel (devenu Américain après un séjour de plus de vingt ans au pays de l’oncle SAM), a été mis en rapport avec B. Kouta, chauffeur du tout nouveau khalife de Médina Baye.
L’homme en personne se présente comme un marabout. Au fil du temps, ce dernier a impliqué une de ses connaissances en la personne de C. T. Ba, marabout originaire de Ndoyène, mais officiant à Ouest Foire. Ensemble, ils ont promis de guérir la maman du sieur Bitèye qui d’ailleurs finira par passer de vie à trépas. Les deux escrocs ont fait croire au Sénégalo-Américain qu’ils peuvent l’aider à faire plus de fortune aux USA. Crédule, ce dernier les a suivis dans leur raisonnement. Pour de supposés sacrifices (bœufs, chameaux, moutons, chèvres...de différentes couleurs), la victime a donné des sommes allant de dix à cent millions de francs. Et au bout du compte, le total est estimé à trois cent onze (311 000 000) millions de francs.
Du chanvre retrouvé chez le chauffeur ! Les perquisitions de la Section Recherche faites aux domiciles des mis en cause ont permis aux enquêteurs de recouvrer cent millions de francs. Au domicile de B. Kouta, chauffeur du khalife de Médina Baye, du chanvre indien et des faux billets de banque ont été retrouvés. « Je suis asthmatique, le chanvre, c’est pour me soigner », a-t-il dit aux enquêteurs. Par ailleurs, le passeport américain de la victime a été retrouvé chez lui. Il l’avait pris pour soi-disant faire des prières dessus. Pire, une carte nationale d’identité (avec sa photo) au nom de I. Cissé a été trouvée. Ce qui signifie qu’il a deux identités. L’enquête a révélé qu’il a blanchi l’argent de M Bitèye en achetant quatre véhicules type 4x4 (dont une Range Rover sport dernier modèle qui portait frauduleusement une plaque diplomatique), et des meubles de luxe pour sa deuxième conjointe qu’il a épousée en cachette, à l’insu de sa famille.
LE LOBBYING DE LA FAMILLE MARABOUTIQUE DE KAOLACK !
Devenu riche par la circonstance, B. Kouta s’offre même le luxe de se taper une seconde épouse. Ce que ses proches ne savaient pas. D’ailleurs, c’est à la gendarmerie que sa première femme a découvert qu’elle a une coépouse. Pour le tirer d’affaire, la famille maraboutique de Kaolack a même proposé de mettre sur la table le reliquat de l’argent pour compléter à trois cent millions afin de lui éviter l’affront d’un séjour carcéral. Mais surtout, pour lui permettre d’assister au premier Gamou sous l’ère Cheikh Mahi Niass. Ce premier Gamou, il le passera certainement au cap Manuel en compagnie de son acolyte C. T. BA.
En effet, après leur déferrement, ils ont tous les deux été placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République. L’affaire est en instruction. En attendant, le pactole de cent millions (100 000 000) est consigné à la CDC.
LA POLICE S’EXPLIQUE SUR SES ACQUISITIONS DE NOUVEAUX VEHICULES
La Police a réagi suite à l’article paru hier dans les colonnes de «L’As» faisant état d’acquisition de trois véhicules Berlines dont le prix unitaire est de 90 050 000 francs CFA
La Police a réagi suite à l’article paru hier dans les colonnes de «L’As» faisant état d’acquisition de trois véhicules Berlines dont le prix unitaire est de 90 050 000 francs CFA. Selon la note explicative signée par le Bureau des relations publiques de la Police nationale, cette somme citée dans la presse représente le cumul de prix unitaires de trois catégories de véhicules constituant les 03 sous lots du lot n°02. Et les 656 900 000 concernent les acquisitions de voitures prévues sur trois ans.
Hier, la publication d’un avis d’attribution provisoire d’un marché d’acquisition de véhicules a suscité un énorme tollé sur les réseaux sociaux. Ce qui a mis presque la Police nationale dans l’obligation de réagir afin d’apporter sa version des faits et de calmer les ardeurs sur ce débat qui déchaîne les passions. A lire la note explicative de la police, il n’y a aucun scandale sur cet avis d’attribution provisoire d’un marché d’acquisition de véhicules.
Pour elle, la somme de 90 050 000 francs CFA citée dans la presse constitue le cumul de prix unitaires de trois catégories de véhicules du lot 2 attribué à l’entreprise EMG Universal Auto et non le prix unitaire d’un véhicule. «Il y a lieu de préciser que les 656 900 000 représentent les acquisitions prévues sur trois ans destinées à renouveler les véhicules de service et d’intervention de la Police nationale.
En ce qui concerne les 90 050 000 FCFA cités dans la presse, il s’agit d’un cumul de prix unitaires de trois catégories de véhicules constituant les 03 sous lots du lot n°02», a renseigné le communiqué dans sa note explicative reçue à «L’As». Il faut rappeler que cette attribution du lot 2 fait suite, relève le communiqué, au recours en contentieux introduit par EMG qui est l’un des candidats retenus à cet appel d’offres au niveau de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) suite à la publication de l’avis d’attribution provisoire.
C’est ainsi que, renseigne la Police, par décision n°118/2020 en date du 05 août 2020, cette dernière a demandé à l’autorité contractante de passer à la réévaluation du lot 2. Face à cette situation, relève la note explicative, le comité technique chargé de l’évaluation des offres désignées à cet effet a finalement retenu comme nouvel attributaire du lot 2, EMG Universal Auto pour un montant total du lot arrêté à 656 900 000 fcfa et pour des prix unitaires (et non un prix unitaire) fixé à 90 050 000 Fcfa.
Cette dite entreprise, il convient de le souligner, avait remporté le lot 4. Par ailleurs, rappelle le Bureau des relations publiques de la Police nationale, les règles de passation d’un marché de clientèle sont fixées en vertu des dispositions du Code des marchés publics, notamment en son article 25. Par conséquent, conclut-il, le présent marché ne viole en aucune manière l’article susvisé et il a été passé, après avis favorable de l’Organe chargé du Contrôle a priori, à savoir la Direction centrale des marchés publics (DCMP).Il faut rappeler que cette acquisition de véhicules de transport de troupes, d’intervention et de service, pour une période de trois ans, a été lancée par la Direction générale de la Police nationale au mois de janvier 2020, dans le cadre de son programme de renouvellement du parc automobile devenu obsolète. Ainsi, à l’issue des travaux d’évaluation effectués par le comité technique, la commission des marchés a retenu comme attributaire la CFAO-MOTORS comme attributaire du lot 1 qui consiste en la fourniture de véhicules types 4×4 stationwagon.
Et la SENEGALAISE DE L’AUTOMOBILE a été attributaire du lot 2 consistant en la fourniture de véhicules genre berline. Et ensuite, le lot 3 qui consiste en la fourniture de véhicules de services types SUV a été attribué à la CFAO. Et enfin, le lot 4 qui porte sur la fourniture de véhicules d’intervention genre Pick-up double cabine mono cabine et camions transport de troupe a été confié à l’entreprise EMG.
SAMBA SY DANS LE VISEUR DE LA CNTS/FC
Le syndicat dirigé par Cheikh Diop affûte ses armes contre le ministre du Travail à qui il est reproché plusieurs griefs
Toutes les sections de la CNTS/FC dirigée par Cheikh Diop seront en ordre de bataille, à partir de ce samedi, contre le ministre du Travail. Non seulement Samba Sy refuse de les recevoir en audience, mais en plus il leur mène une guerre larvée. Au Haut Conseil du Dialogue Social dirigé par Innocence Ntap Ndiaye, quand bien même Cheikh Diop et Cie ont fait un bond de trois points alors que tous les autres ont chuté lors des dernières élections, en lieu et place d’une augmentation de leurs représentants au niveau du HCD, on leur donne un titulaire et un suppléant dans l’institution.
D’abord, il réduit leur quota au sein du Conseil, ensuite il refuse de les recevoir en audience avant de bloquer leurs subventions. Comble de la provocation, Samba Sy préside le congrès de la Cnts/Fs de Bakhaw Diongue qui n’a obtenu que 3% des voix lors des dernières élections. Ce qui constitue un Casus belli pour les syndicalistes.
Un homme averti en vaut deux. La Confédération nationale des Travailleurs du Sénégal / Force du Changement (Cnts/Fs), dirigée par Cheikh Diop, affûte ses armes pour faire face au ministre du Travail, du Dialogue Social, des Organisations Professionnelles et des Relations avec les Institutions, Samba Sy. D’ailleurs, toutes les sections de cette centrale syndicale seront en ordre de bataille à partir de ce samedi. Elles vont mobiliser leurs troupes pour déclarer ouvertement la guerre à Samba Sy. La colère des syndicalistes est motivée par plusieurs raisons.
D’abord Cheikh Diop et Cie sont irrités par le nombre de représentants qui leur a été accordé au sein du Haut Conseil du Dialogue Social (Hcds) dirigé par Innocence Ntap Ndiaye. En lieu et place d’une augmentation de leurs représentants au niveau du Hcds, on leur a donné un titulaire et un suppléant dans l’institution, alors qu’ils sont passés de 7 à 10%, lors des dernières élections de représentativité. Autrement dit, malgré une progression dans les résultats, le ministre, au lieu d’augmenter leurs représentants, les a diminués. En dépit de leur protestation, Samba Sy a refusé de les recevoir en audience. Ensuite, les syndicalistes ne peuvent pas comprendre pourquoi Samba Sy n’arrive toujours pas à éclairer leur lanterne sur une subvention de 900.000 FCFA qu’ils ont reçue de la part du Conseil d’Administration de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) que leur centrale syndicale a intégrée après les élections de représentativité. En effet, dès que la Cnts/Fc a obtenu un siège à l’Ipres, elle s’est vu octroyer la même année une subvention de 900.000 FCFA dont la provenance reste une nébuleuse pour Cheikh Diop et Cie.
Sachant que la subvention allouée aux centrales syndicales siégeant à l’Ipres est de 30 millions FCFA, ils ont envoyé une correspondance au ministre pour avoir des explications sur la clé de répartition de cette importante somme d’argent. Mais, ils ont du garder leur mal en patience, car Samba Sy a préféré faire le mort par rapport à leurs préoccupations.
En plus de ces reproches, les syndicalistes n’arrivent toujours pas à digérer l’attitude du ministre du Travail à propos des subventions allouées aux syndicats, en prélude à la célébration du 1er mai, Fête du Travail. Depuis l’accession de Samba Sy à la tête de ce ministère, il refuse de donner à Cheikh Diop et Cie leur part des 50 millions FCFA décaissés par le président de la République chaque année pour les centrales syndicales. D’après nos indiscrétions, depuis 2018, ils n’ont reçu récemment que 5 millions FCFA.
Après avoir encore une fois saisi le ministre, ce dernier refuse toujours de les édifier sur la situation. Le comble de l’humiliation, selon les syndicalistes, c’est qu’il y a un principe qui veut que le ministre du Travail ne préside que les congrès des centrales leaders et que pour les autres centrales syndicales, il se fasse représenter. Or, Samba Sy s’est rendu au congrès de Bakhao Ndiongue qui est en conflit ouvert avec Cheikh Diop. Alors que la Cnts/Fc pilotée par cette dernière n’a obtenu que 3% des voix aux dernières élections de représentativité. Toutes ces raisons font que Cheikh Diop et Cie affirment mordicus que le ministre Samba Sy veut démanteler leur centrale syndicale au profit de celle de Bakhao Ndiongue. Car en plus de son comportement «bizarre», il a pris fait et cause pour elle devant la presse, alors que la justice n’a pas encore tranché définitivement sur le dossier de la bataille du poste de secrétaire général. Cette attitude du ministre a fini de convaincre les militants et responsables de la centrale syndicale qu’ils vont être disqualifiés lors des prochaines élections de représentativité, si Samba Sy est ministre. Cheikh Diop et Cie ont décidé donc de ne pas se laisser faire. Ils en ont ras-le-bol de quémander une audience avec un ministre qui refuse de les recevoir pour arrondir les angles.
LE COMITE D’EVALUATION DU CIO NOTE LES PROGRES DE L’EQUIPE «DAKAR 2026»
La commission de coordination du CIO a salué les progrès réalisés par le comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse
La commission de coordination du CIO a salué les progrès réalisés par le comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse. A la fin de la deuxième réunion organisée en visioconférence les 20 et 21 octobre, le président de ladite commission a estimé que l’équipe de «Dakar 2026», dispose d’une occasion unique d’optimiser ses plans de livraison en mettant en œuvre des gains d'efficacité qui offriront des jeux dignes d’un monde-post corona. Le Président du COJOJ, Mamadou Diagna Ndiaye a, pour sa part, réitéré l’engagement à rester dans la dynamique de co-construction enclenchée avec le Comité international olympique en direction de la première manifestation olympique en Afrique.
Les Comité d’organisation des JOJ «Dakar 2026» et la commission de coordination du comité international olympique (CIO) ont partagé le nouveau plan mis en place et ont décidé de s’appuyer sur les progrès réalisés pour la mise en œuvre du nouveau calendrier. En réunion organisée les 20 et 21 octobre en visioconférence, la Commission de coordination s’est réjouie du partenariat avec les Fédérations internationales, mais aussi avec l’Alliance Dioko (Convention de collaboration entre Paris2022 et Dakar2026), une initiative inédite dans l’organisation de Jeux Olympiques. Ces partenariats sont centrés sur les opportunités de formation et d'engagement pour les jeunes. En effet, pour l’implication des jeunes au cœur de Dakar2026, une intention forte a été exprimée de mener à bien divers projets éducatifs en vue des JOJ, comme le programme d'éducation Athlete365 lors d'événements sportifs pour les jeunes. «Dakar2026» et le CIO ont ainsi convenu d'utiliser activement ces opportunités pour maintenir l'engagement du public dans les JOJ au cours des prochaines années. En outre, l’équipe de Mamadou Diagna Ndiaye a fait le point sur l’état d’avancement des travaux de rénovation et de construction des sites, avec une planification opérationnelle détaillée garantissant la finalisation à temps et la livraison des sites.
MAMADOU DIAGNA NDIAYE : «Mettre à profit les quatre années supplémentaires de manière appropriée»
Le président du comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026, Mamadou Diagna Ndiaye s’est engagé à poursuivre la dynamique de construction enclenchée avec le Comité international olympique en direction de la première manifestation olympique en Afrique. C’était au terme de la réunion en visioconférence qui s’est tenue les 20 et 21 octobre avec les membres de la commission de coordination du CIO et les parties prenantes, le président du COJOJ. «Avec ce report, il s’agit de poursuivre la belle dynamique de construction jusqu’ici engagée, et de mettre à profit les quatre années supplémentaires de manière appropriée. L’accent sera surtout mis sur une mobilisation d’envergure de la jeunesse issue de toutes les régions du Sénégal et son implication dans l’organisation, qui pourra ainsi bénéficier des activités préparatoires et se sentir concernées par la grande fête des JO Dakar2026», a-t-il déclaré dans le communiqué issu de cette rencontre.
KIRSTY COUNTRY (CIO) «Offrir des jeux dignes d’un monde-post corona»
Pour sa part, Kirsty Coventry, présidente de la commission d’évaluation du CIO s’est félicitée des progrès réalisés et qu’il faudra, selon elle, optimiser pour offrir des jeux dignes d’un monde-post corona. «Nous sommes encouragés dans les progrès par les équipes de «Dakar2026 » au cours de cette période extrêmement difficile pour l’humanité. Cela a été rendu possible grâce à la solidarité manifestée à travers le mouvement olympique ; grâce au soutien des parties prenantes. Preuve supplémentaire que nous sommes plus forts ensemble» a-t-elle souligné. «Dakar 2026 a maintenant une occasion unique d’optimiser ses plans de livraison en mettant en œuvre des gains d'efficacité qui offriront des jeux dignes d’un monde-post corona».
LES LIBRAIRES PAR TERRE MISENT SUR LA PROCHAINE RENTREE SCOLAIRE
A moins d’un mois de la rentrée scolaire, les rues de Dakar peinent à retrouver leurs images de prérentrée.
De l’avenue Cheikh Anta Diop jusqu’à la rue 17 X Blaise Diagne à la Médina où les étals de manuels scolaires faisaient le décor, ce n’est pas encore le grand rush des librairies «par terre» à moins d’un mois de la prochaine rentrée scolaire. Les quelques rares bouquinistes trouvés sur place hier, mercredi 21 octobre disent ressentir des difficultés pour sortir la tête de l’eau. Pour cause, la covid-19 qui a entrainé l’arrêt des cours pendant plusieurs mois, est passée par là. Ils espèrent refaire leur chiffre d’affaires pour la prochaine rentrée scolaire.
A moins d’un mois de la rentrée scolaire, les rues de Dakar peinent à retrouver leurs images de prérentrée. Alors que pour les années passées, les vendeurs de manuels scolaires étalaient à pareil moment leurs produits aux alentours des établissements scolaires, des marchés ou en encore des grandes avenues, très peu de bouquinistes par terre sont sur place. On rencontre également très peu de clients. La crise sanitaire a ainsi eu raison sur ces librairies par terre dont les acteurs ont aussi été impactés par la covid-19 en raison de l’arrêt des cours au mois de mars dernier. Rencontré hier, mercredi 21 octobre 2020 à la rue 17 X Blaise Diagne de la Médina, El Hadj Mor Diop qui tient un étal de livres pour la plupart de «seconde main», nous fait part des problèmes dont il est confronté pendant la trêve des cours. «C’était très difficile pour nous les bouquinistes parce que, lorsque les écoles ont été fermées dès l’apparition de la maladie (mars dernier, Ndlr), nous avons arrêté nos activités vu que pour vendre un livre, il faut voir des élèves», déplore le vendeur.
Et d’ajouter, « beaucoup d’entre nous font des prêts auprès des banques afin de pouvoir renouveler les stocks pour la rentrée scolaire et cette année, c’est difficile d’avoir un prêt car n’ayant pas pu rembourser la dette de l’année passée». Non loin de lui, un autre bouquiniste par terre étale son désarroi. «Six mois sans travail, c’est énorme pour quelqu’un qui évolue dans le secteur informel», a fait savoir ce commerçant du nom d’Ibou Fall. Selon lui, c’est le manque à gagner de l’année passée qui justifie le vide constaté tout au long de l’avenue Cheikh Anta Diop «malgré qu’on soit à moins d’un mois de la rentrée scolaire».
En effet, la covid19 n’a pas été sans conséquences sur les libraires et «même ceux qui tiennent les boutiques ont du mal à acheter de nouveaux produits après ce long moment d’arrêt de travail», confie El Hadj Ndiaye, gérant d’une librairie par terre. «En temps normal, lors des vacances scolaires, on vendait aux étudiants et autres personnes parce que l’université ne ferme qu’un mois dans l’année pour des réfections et autres travaux mais pour cette année, notre chiffre d’affaires a vraiment baissé», explique El Hadj Ndiaye. Il ajoute : «je dirai que l’année scolaire 2020 a été catastrophique pour nous aussi vendeurs de fournitures scolaires et cela nous a tellement affectés et c’est pour ça que vous ne voyez pas des vendeurs par Terre occuper les trottoirs comme chaque année». Allant plus loin, il soutient que «si on ne fait pas attention, les fournitures scolaires seront très chères». A quelques jours de la prochaine rentrée scolaire, les libraires par terre ne désespèrent de retrouver les clients pour écouler leurs produits.