LES LIBRAIRES PAR TERRE MISENT SUR LA PROCHAINE RENTREE SCOLAIRE
A moins d’un mois de la rentrée scolaire, les rues de Dakar peinent à retrouver leurs images de prérentrée.

De l’avenue Cheikh Anta Diop jusqu’à la rue 17 X Blaise Diagne à la Médina où les étals de manuels scolaires faisaient le décor, ce n’est pas encore le grand rush des librairies «par terre» à moins d’un mois de la prochaine rentrée scolaire. Les quelques rares bouquinistes trouvés sur place hier, mercredi 21 octobre disent ressentir des difficultés pour sortir la tête de l’eau. Pour cause, la covid-19 qui a entrainé l’arrêt des cours pendant plusieurs mois, est passée par là. Ils espèrent refaire leur chiffre d’affaires pour la prochaine rentrée scolaire.
A moins d’un mois de la rentrée scolaire, les rues de Dakar peinent à retrouver leurs images de prérentrée. Alors que pour les années passées, les vendeurs de manuels scolaires étalaient à pareil moment leurs produits aux alentours des établissements scolaires, des marchés ou en encore des grandes avenues, très peu de bouquinistes par terre sont sur place. On rencontre également très peu de clients. La crise sanitaire a ainsi eu raison sur ces librairies par terre dont les acteurs ont aussi été impactés par la covid-19 en raison de l’arrêt des cours au mois de mars dernier. Rencontré hier, mercredi 21 octobre 2020 à la rue 17 X Blaise Diagne de la Médina, El Hadj Mor Diop qui tient un étal de livres pour la plupart de «seconde main», nous fait part des problèmes dont il est confronté pendant la trêve des cours. «C’était très difficile pour nous les bouquinistes parce que, lorsque les écoles ont été fermées dès l’apparition de la maladie (mars dernier, Ndlr), nous avons arrêté nos activités vu que pour vendre un livre, il faut voir des élèves», déplore le vendeur.
Et d’ajouter, « beaucoup d’entre nous font des prêts auprès des banques afin de pouvoir renouveler les stocks pour la rentrée scolaire et cette année, c’est difficile d’avoir un prêt car n’ayant pas pu rembourser la dette de l’année passée». Non loin de lui, un autre bouquiniste par terre étale son désarroi. «Six mois sans travail, c’est énorme pour quelqu’un qui évolue dans le secteur informel», a fait savoir ce commerçant du nom d’Ibou Fall. Selon lui, c’est le manque à gagner de l’année passée qui justifie le vide constaté tout au long de l’avenue Cheikh Anta Diop «malgré qu’on soit à moins d’un mois de la rentrée scolaire».
En effet, la covid19 n’a pas été sans conséquences sur les libraires et «même ceux qui tiennent les boutiques ont du mal à acheter de nouveaux produits après ce long moment d’arrêt de travail», confie El Hadj Ndiaye, gérant d’une librairie par terre. «En temps normal, lors des vacances scolaires, on vendait aux étudiants et autres personnes parce que l’université ne ferme qu’un mois dans l’année pour des réfections et autres travaux mais pour cette année, notre chiffre d’affaires a vraiment baissé», explique El Hadj Ndiaye. Il ajoute : «je dirai que l’année scolaire 2020 a été catastrophique pour nous aussi vendeurs de fournitures scolaires et cela nous a tellement affectés et c’est pour ça que vous ne voyez pas des vendeurs par Terre occuper les trottoirs comme chaque année». Allant plus loin, il soutient que «si on ne fait pas attention, les fournitures scolaires seront très chères». A quelques jours de la prochaine rentrée scolaire, les libraires par terre ne désespèrent de retrouver les clients pour écouler leurs produits.