Macky reçoit les maires et Présidents de département ce matin
Après un report de quelques jours, la Journée Nationale de la Décentralisation (JND) sera célébrée finalement aujourd’hui à Diamnaidio sous la présidence du chef de l’Etat. C’est un rendez-vous annuel qui valorise les efforts de l’Etat dans sa politique de décentralisation, pour une meilleure implication des collectivités territoriales dans la territorialisation des politiques publiques. Il est attendu une mobilisation des élus locaux aux côtés des pouvoirs publics pour marquer un fort moment de communion et de valorisation des acquis du secteur. Le thème de la présente édition est : «Décentralisation et de l’équité territoriale». Selon le ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires, cette rencontre permettra de bâtir des échanges autour des orientations stratégiques, des contraintes et des perspectives de la politique de la décentralisation, du développement et de l’aménagement des territoires. Les décisions et annonces qui seront faites par le Chef de l’Etat vont structurer les axes de travail des collectivités territoriales pour les prochaines années. Devant les maires et présidents de conseil départemental, Macky Sall va jauger sa cote de popularité si jamais le wax waxeet le tente pour un troisième mandat.
Des proches de Mimi crachent du feu sur Saleh
Dans les chaumières de l’Apr, la guerre des gangs, des clans et des camps est une réalité. On sourit toujours à l’autre, même si l’on tient un long couteau derrière, prêt à trancher la gorge d’un frère ambitieux. On s’en délecte si le glaive du Président s’abat envoyant l’autre aux enfers. Alors que le débat du troisième mandat fait rage dans les salons, les camps et clans se forment au gré des intérêts. Il y en a une dans le viseur : Aminata Touré est la femme à abattre. D’après les proches de celle-ci, c’est Mahmoud Saleh qui est chargé de donner le coup de grâce. «Depuis qu’il est ressuscité, il tire les ficelles dans l’ombre en demandant à des responsables de se démarquer de Mimi Touré. Je peux vous montrer des sms. Il a même appelé un député pour lui dire qu’il travaille pour Mimi Touré et que le Président n’allait pas le recevoir. C’est n’importe quoi, Saleh est un rentier de la tension. Il ne fait qu’allumer du feu», s’offusque un proche de l’ancien Premier ministre qui se demande ce qui vaut à Mimi Toure cette fureur allusive de Mahmoud Saleh qui n’a d’ailleurs aucune base politique. « Nous n’allons pas nous laisser faire. Vous avez tous suivi Mimi Touré sur la Rts. Sa loyauté est connue, mais des gens comme Saleh essayent toujours de la mettre en mal avec le Président Macky Sall », menace notre interlocuteur.
Le Parti de la réforme se démarque
Que personne ne compte sur le patron du parti de la réforme pour ramer à contre-courant des décisions du chef de l’Etat. Après une manifestation tenue à Ourossogui, Amadou Dawa Diallo s’est fendu un communiqué aux allures de mises en garde. «Il a été noté que deux supposés militants du Parti de la Réforme auraient participé à une marche de protestation samedi à Ourossogui contre le régime », dit-il. Le Parti de la Réforme tient à informer l’opinion publique nationale que les actes posés par ces deux éléments ne sauraient l’engager et les condamne sans équivoque. «Il s’agit d’initiatives prises à titre personnel et ils doivent en assumer clairement les conséquences », menace-t-il. «Le secrétaire général du Parti, M. Amadou Dawa DIALLO, va saisir les instances habilitées, à savoir le Conseil de discipline pour tirer cette affaire au clair. Car le PR ne transige pas sur la discipline de parti », a-t-il martelé. Le Parti de la Réforme réaffirme son ancrage dans la coalition présidentielle, renouvelle son soutien indéfectible au président de la République.
Traité d’esclave, Moussa Dioum menace de mort son ami
Trainé en justice pour menaces de mort, détention d’arme blanche et violence et voie de faits au préjudice de son ami et employeur Ibrahima Traoré, Moussa Dioum a nié en bloc hier les accusations portées à son encontre. Mais son attitude à la barre du tribunal de Dakar n’avait laissé personne indifférent. Dès que les juges sont entrés dans la salle d’audience, le quinquagénaire est sorti du box des prévenus pour crier : «Depuis 30 ans je suis en détention. Je veux retourner auprès de ma famille». Sensible à son cri de détresse, la présidente du tribunal décide alors d’appeler son dossier. Revendiquant une bonne santé mentale, Moussa Dioum, Directeur commercial dans l’entreprise de son ami Ibrahima Traoré justifie ses menaces par la dette que lui doit son employeur. Il raconte que ce dernier le traite comme un esclave alors qu’il faisait d’importantes rentrées d’argent dans l’entreprise. Ibrahima Traoré indique que n’eut été l’intervention de son voisin, le pire allait se produire parce que M. Dioum détenait une arme blanche. Pour le procureur, le prétexte de folie ne peut pas prospérer parce que le prévenu tient des propos assez cohérents. L’avocat de la défense, Me Domingo Dieng a sollicité l’application de l’art 50 du code pénal pour son client qui souffre de problèmes mentaux. L’affaire a été mise en délibéré jusqu’au 28 octobre prochain.
Le local contain en actes...
Les investisseurs sénégalais ont l’opportunité de profiter pleinement des hydrocarbures découverts dans le pays. En effet, il a été adopté hier, en réunion de conseil des ministres, le projet de décret fixant les modalités de participation des investisseurs sénégalais dans les entreprises intervenant dans les activités pétrolières et gazières et le classement des activités de l’amont pétrolier et gazier dans les régimes exclusif, mixte et non exclusif. Toujours au titre des textes législatifs et réglementaires, le gouvernement a adopté le projet de décret portant organisation, fonctionnement du comité national de suivi du contenu local (CNSL) dans le secteur des hydrocarbures. Non sans oublier le projet de décret fixant les modalités d’alimentation et de fonctionnement du fonds d’appui au développement du contenu local (FADCL).
Les diplomates de carrière en force
Le chef de l’Etat a chamboulé hier, en conseil des ministres, les représentations diplomatiques. En effet, Mbaba Coura Ndiaye, précédemment ministre Conseiller à l’Ambassade du Sénégal à Beijing, a été nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sénégal auprès de Roch Marc Christian Kaboré, Président du Faso, en remplacement de Khadidiatou Tall Diagne. Le ministre-Conseiller à l’Ambassade du Sénégal à Ottawa, Serigne Dièye, a été promu ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sénégal auprès d’Abdelmajid Tebboune, Président de l’Algérie, en remplacement de Anta Coulibaly Diallo. Mame Oumar Thiaw, jusque-là ministre-Conseiller à l’Ambassade du Sénégal à Washington, a remplacé Abdoul Ciré Dia au poste d’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sénégal auprès de Ali Bongo Ondimba, Président du Gabon.
Chamboulement dans la diplomatie (bis)
Le ministre-Conseiller à la Représentation permanente du Sénégal auprès des Nations unies à New York, Saliou Niang Dieng, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Hassan Rihani, Président d’Iran, en remplacement d’Amadou Sow. Quant à Fatoumata Binetou Rassoul Corréa, précédemment Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sénégal en République fédérative du Brésil, elle est nommée Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sénégal auprès de Marcelo Rebelo de Sousa, Président du Portugal, en remplacement de Cheikh Amadou Tidiane Ndoye. Paul Benoît Sarr, précédemment ministre-Conseiller à l’Ambassade du Sénégal au Caire, est promu Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sénégal auprès de Mahamadou Issoufou, Président du Niger, en remplacement de Oumar Mal.
Le cas suspect Rokhaya Ba Touré
Restons sur les mutations dans la diplomatie pour dire que Rokhaya Ba, précédemment Consul général du Sénégal à Milan, n’a pas été épargnée. D’ailleurs Rokhaya Ba Touré avait quitté son poste après une vive polémique au sein de la représentation diplomatique où elle était à couteaux tirés avec plusieurs agents. En plus, elle était au cœur d’une opération immobilière qui avait fait beaucoup de bruit. Maintenant, elle devient ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sénégal auprès de Faure Essozimna Gnassingbe, Président du Togo, en remplacement de Bineta Samb Ba.
Report de la marche des victimes du Pdg de Senico
La marche des victimes d’une spoliation foncière du quartier Darou Salam 02 extension de Keur Massar a été reportée sine die. Dans un communiqué parvenu à «L’As» et signé par les organisateurs dont Frapp, Y en a marre et les victimes, on explique le renvoi de la procession par le décès du père du promoteur immobilier et Pdg de Senico, Abdoulaye Dia avec qui ils sont en conflit. Toutefois, les initiateurs qui détiennent déjà l’autorisation de marche en bonne et due forme comptent manifester dans les semaines à venir pour montrer leur détermination à conserver leurs terrains au nombre de 245.
Les présumés homosexuels devant la barre vendredi
Les 23 présumés homosexuels ont été placés sous mandat de dépôt hier par le maître des poursuites. Ils sont poursuivis pour « acte contre nature et atteinte aux bonnes mœurs » et feront face au juge des flagrants délits de Dakar demain. Les mis en cause vont faire face au juge du Tribunal de Grande Instance de Dakar vendredi prochain (demain). Selon nos radars, A. Fall M.G.F. Diédhiou, A. Thiandoum, A. Hanne, O. Kane, M. Mboup, M.M. Ndiaye, Y. Ndiaye, M. Diaw, A. Ndiaye, S.S. Fall, B. Diouf, M. Dièye, M. Sène, L. Bathily, Y. Ndiaye, O.Ndiaye, M. Seck, M.D.A. Mbaye, B. Dioum, O. Thiam, L. Faye, P. Niang, ont été arrêtés à Sacré-Cœur Extension, en face d’un jardin d’enfants. Les limiers ont mis sous scellés un arsenal de produits de femmes.
32 flacons de lubrifiants, 9 tests Vih-Sida, 10 préservatifs scellés
Les policiers ont trouvé dans l’appartement meublé composé de trois chambres salons 32 flacons de lubrifiants, 9 tests VihSida, 10 préservatifs, un paquet de lingettes, deux alliances en métal blanc, 1 bouteille de shampoing, une boîte de maquillage, un paquet de pose-cils, 3 boîtes de rouge à lèvres, 5 colliers en métal jaune, une bouteille de gel fixateur de cheveux, 3 bouteilles de parfum et un support pour prise de vidéos et de photos. Selon nos sources, il y avait deux cérémonies organisées dans ledit appartement. Un mariage et un anniversaire. Les homosexuels, quant à eux, étaient habillés en tenues décontractées, culottes, T-Shirt. La fouille de leur téléphone a permis de découvrir des images pornographiques. Pour rappel, c’est à la suite d’une dénonciation anonyme que la police a été mise au courant d’un mariage homosexuel qui se préparait. En collaboration avec les voisins, les limiers sont parvenus à les épingler. Les faits se sont passés samedi dernier. A 4 heures du matin, la police alertée tombe sur des jeunes garçons, dans un appartement sis à Sacré-Cœur, célébrant un mariage homosexuel et un anniversaire. Ils étaient 25 garçons âgés entre 18 et 30 ans.
Comme annoncé précédemment, des éléments de la Brigade d’intervention polyvalente ont exfiltré l’ambassadeur de la République de Guinée pour le placer hors de danger face à la furie des manifestants qui ont pris d’assaut les lieux.
Cette manifestation a occasionné un bouchon infernal sur cet axe de la VDN. Les automobilistes qui l’ont empruntée ont vécu l’enfer malgré la présence nombreuse des policiers. « Nous ne reculerons pas. Nous ne sommes pas prêts à arrêter les manifestations. Tant qu’on ne nous donne pas notre victoire, nous serons toujours dans la rue, quitte à y passer la nuit. Alpha Condé n’est pas un bon président. Il a divisé le peuple guinéen. Les conflits ethniques sont devenus monnaies courantes dans notre pays à cause de lui », dénonce Ousmane Baldé, un des jeunes révoltés.
Vers les coups de 17h, les élements de la Brigade d’intervention polyvalente débarquent sur les lieux. On les remarque facilement grâce à leur port vestimentaire et leurs armes. Ces derniers, aidés par les policiers en civils, exfiltrent l’ambassadeur de la république de la Guinée. Sa destination : mystère et boule de gomme. Mais cela n’a pas diminué l’ardeur et l’opiniâtreté des manifestants qui préfèrent inhaler les grenades lacrymogènes que de rentrer chez eux.
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 21 OCTOBRE
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 21 octobre 2020.
"Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Mbaba Coura NDIAYE, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde de solde n°513.808/I, précédemment Ministre- Conseiller à l’Ambassade du Sénégal à Beijing, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, avec résidence à Ouagadougou, en remplacement de Madame Khadidiatou Tall DIAGNE ;
Monsieur Serigne DIEYE, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde de solde n°518.082/E, précédemment Ministre-Conseiller à l’Ambassade du Sénégal à Ottawa, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Abdelmajid TEBBOUNE, Président de la République Algérienne Démocratique et Populaire, avec résidence à Alger, en remplacement de Madame Anta Coulibaly DIALLO ;
Monsieur Mame Oumar THIAW, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°616.206/C, précédemment Ministre- Conseiller à l’Ambassade du Sénégal à Washington, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Ali Bongo ONDIMBA, Président de la République gabonaise, avec résidence à Libreville, en remplacement de Monsieur Abdoul Ciré DIA ;
Monsieur Saliou Niang DIENG, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°606.898/E, précédemment Ministre- Conseiller à Représentation permanente du Sénégal auprès des Nations Unies à New York, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Hassan ROHANI, Président de la République Islamique d’Iran, avec résidence à Téhéran, en remplacement de Monsieur Amadou SOW ;
Madame Fatoumata Binetou Rassoul CORREA, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°604.132/J, précédemment Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal en République fédérative du Brésil, est nommée Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Marcelo Rebelo de SOUSA, Président de la République portugaise, avec résidence à Lisbonne, en remplacement de Monsieur Cheikh Amadou Tidiane NDOYE ;
Monsieur Paul Benoit SARR, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°518.962/G, précédemment Ministre-Conseiller à l’Ambassade du Sénégal au Caire, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Mahamadou ISSOUFOU, Président de la République du Niger, avec résidence à Niamey, en remplacement de Monsieur Oumar MAL ;
Madame Rokhaya BA, matricule de solde n°660.670/A, précédemment Consul général du Sénégal à Milan, est nommée Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, Président de la République togolaise, avec résidence à Lomé, en remplacement de Madame Bineta Samb BA."
L'ETAT SOUHAITE BOOSTER LE SECTEUR DE LA MINOTERIE
Le président demande au ministre du Commerce de travailler avec les acteurs du domaine afin de faire du secteur, un pilier essentiel de la politique du « produire et du consommer local » - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 21 octobre 2020.
"Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, le mercredi 21 octobre 2020, à 10 heures, au Palais de la République.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, abordé la question de l’intensification du processus d’industrialisation au Sénégal. Il a, à ce titre, demandé aux Ministres en charge de l’industrie et de l’économie de finaliser l’actualisation consensuelle de la Stratégie nationale de Développement industriel, tout en invitant le secteur privé à relever, avec le Gouvernement, le défi de l’industrialisation.
Le Chef de l’Etat a également indiqué aux Ministres en charge de l’industrie et de la Coopération, l’urgence d’assurer le développement soutenu de la deuxième phase de la plateforme industrielle de Diamniadio, en veillant à la fixation, avec les acteurs institutionnels et partenaires, de ses modalités de gestion.
Le Président de la République a, au titre de la mise en place des agropoles pour intensifier l’aménagement et le développement territorial, demandé aux ministres sectoriels impliqués de prendre les dispositions appropriées pour la réalisation des quatre (4) agropoles prévus dans les zones et collectivités territoriales ciblées. Il a aussi rappelé au Conseil, qu’il rencontrera, le jeudi 22 octobre 2020, les élus territoriaux, à l’occasion de la tenue de la 1ère édition de la Journée nationale de la Décentralisation.
Le Président de la République, revenant sur le développement des activités des minoteries installées au Sénégal, a signalé au Ministre du Travail l’importance d’accorder une attention particulière à la situation des travailleurs dans les grandes entreprises de ce secteur fortement créateurs de richesses et d’emplois ;
Le Chef de l’Etat a, enfin, invité le Ministre du Commerce et le Ministre de l’Industrie à travailler de concert avec les industriels, les boulangers et les opérateurs économiques actifs dans le domaine, afin de faire du secteur de la minoterie, un pilier essentiel de la politique du « Produire et du Consommer local ».
Le Président de la République, abordant la mobilisation optimale des ministères durant la session budgétaire, relative à l’examen du projet de loi de finances pour l’année 2021, a rappelé au Gouvernement l’impératif, pour chaque ministre, d’œuvrer, avec ses services, pour une participation de qualité aux travaux de l’Assemblée nationale.
Le Chef de l’Etat a, au chapitre du climat social, de la gestion et du suivi des affaires intérieures, magnifié les brillants résultats des enseignants-chercheurs sénégalais à l’issue des travaux de la 42ème session des Comités consultatifs interafricains du CAMES.
Il a, dans cette dynamique, engagé les ministres concernés, en relation avec les autorités académiques à veiller à la préservation de certains enseignements spécifiques dans nos universités, ainsi qu’à la réorganisation académique de nombreuses formations dans des établissements publics spécialisés en adéquation avec les besoins et l’environnement.
Le Président de la République a, notamment, invité le Ministre de l’Education, en relation avec le Ministre de la Famille, à mener des concertations avec les représentants des associations de maîtres coraniques, pour le traitement de leurs doléances dans le cadre de la consolidation du système éducatif et de la stabilité sociale.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, félicité et exhorté les établissements de crédits à poursuivre les initiatives visant à accorder aux entreprises et aux salariés des reports d’échéances sur les encours de crédits jusqu’en fin 2020.
Le Président de la République, pour conclure ce chapitre, a requis des Ministres en charge de l’Environnement et de la Géologie, un rapport exhaustif sur les risques géologiques qui menacent certains sites de la capitale et d’autres localités du pays.
Le Chef de l’Etat a, abordé le suivi de la coopération et des partenariats en informant le Conseil des initiatives visant la réhabilitation et l’amélioration de l’exploitation de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako.
Le Président de la République a terminé sa communication sur son agenda diplomatique.
Au titre des Communications,
Le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République dans sa communication sur la cérémonie d’ouverture des Ateliers thématiques du forum portant sur le « Bilan d’étape du Code minier de 2016 » qui s’est tenu à Diamniadio le 13 octobre 2020 sous sa présidence.
Le Ministre des Finances et du Budget a rendu compte de la mobilisation des ressources financières, des dépenses liées à la pandémie de la COVID-19 et de l’exécution du budget
Le Ministre du Développement communautaire, de l’équité sociale et territoriale a fait une communication sur l’évaluation du Programme national de Bourse de Sécurité familiale.
Le Ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement a fait une communication portant sur la modernisation, la sécurisation et la rationalisation des services délivrés aux usagers des transports routiers.
Le Ministre de la Santé et de l’action sociale a fait une communication sur la gestion de la pandémie, sur la démobilisation de certains centres de traitement épidémiologiques (CTE).
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait le point sur la situation de la pluviométrie, le suivi des cultures, les exportations des produits horticoles.
Le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a fait une communication sur le système LMD, la restructuration de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et le Campus franco- sénégalais (CFS).
Le Ministre, en charge des Collectivités territoriales a fait le point sur l’organisation prochaine de la première journée de la Décentralisation qui se tiendra à Diamniadio le 22 octobre 2020.
Le Ministre du Développement industriel a fait le point sur les agropoles et sur l’actualisation de la politique industrielle.
Le Ministre en charge des Relations avec les Institutions a fait le point sur l’agenda de la session budgétaire.
Le Ministre, en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent a fait le point sur les avancées et la mise en œuvre des réformes.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
- Le projet de décret fixant les modalités de participation des investisseurs sénégalais dans les entreprises intervenant dans les activités pétrolières et gazières et classement des activités de l’amont pétrolier et gaziers dans les régimes exclusif, mixte et non-exclusif ;
- Le projet de décret portant organisation fonctionnement du comité national de suivi du contenu local (CNSL) dans le secteur des hydrocarbures ;
- Le projet de décret fixant les modalités d’alimentation et de fonctionnement du fonds d’appui au développement du contenu local (FADCL).
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Mbaba Coura NDIAYE, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde de solde n°513.808/I, précédemment Ministre- Conseiller à l’Ambassade du Sénégal à Beijing, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, avec résidence à Ouagadougou, en remplacement de Madame Khadidiatou Tall DIAGNE ;
Monsieur Serigne DIEYE, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde de solde n°518.082/E, précédemment Ministre-Conseiller à l’Ambassade du Sénégal à Ottawa, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Abdelmajid TEBBOUNE, Président de la République Algérienne Démocratique et Populaire, avec résidence à Alger, en remplacement de Madame Anta Coulibaly DIALLO ;
Monsieur Mame Oumar THIAW, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°616.206/C, précédemment Ministre- Conseiller à l’Ambassade du Sénégal à Washington, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Ali Bongo ONDIMBA, Président de la République gabonaise, avec résidence à Libreville, en remplacement de Monsieur Abdoul Ciré DIA ;
Monsieur Saliou Niang DIENG, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°606.898/E, précédemment Ministre- Conseiller à Représentation permanente du Sénégal auprès des Nations Unies à New York, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Hassan ROHANI, Président de la République Islamique d’Iran, avec résidence à Téhéran, en remplacement de Monsieur Amadou SOW ;
Madame Fatoumata Binetou Rassoul CORREA, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°604.132/J, précédemment Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal en République fédérative du Brésil, est nommée Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Marcelo Rebelo de SOUSA, Président de la République portugaise, avec résidence à Lisbonne, en remplacement de Monsieur Cheikh Amadou Tidiane NDOYE ;
Monsieur Paul Benoit SARR, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°518.962/G, précédemment Ministre-Conseiller à l’Ambassade du Sénégal au Caire, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Mahamadou ISSOUFOU, Président de la République du Niger, avec résidence à Niamey, en remplacement de Monsieur Oumar MAL ;
Madame Rokhaya BA, matricule de solde n°660.670/A, précédemment Consul général du Sénégal à Milan, est nommée Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, Président de la République togolaise, avec résidence à Lomé, en remplacement de Madame Bineta Samb BA."
LE MARDI SANGLANT DE LAGOS
"On leur criait qu'on voulait la paix, mais les soldats n'ont rien voulu savoir. Avant même qu'on réalise quoi que ce soit, ils ont coupé les caméras de vidéo-surveillance, ensuite ils ont coupé les lumières et ils ont commencé à tirer"
Des fêtes et rassemblements des derniers jours, il ne reste que des bris de verre et des graffitis pour dénoncer les violences policières et réclamer une "meilleure gouvernance" au Nigeria. Mercredi, au lendemain de la tuerie du péage de Lekki, à Lagos, il ne restait que des fantômes.
Une vingtaine de soldats et de policiers ont récupéré le contrôle des lieux.Ils discutaient entre eux ou dormaient à même le sol, pendant que quelques gamins des rues ramassaient les restes des décombres: des morceaux d'acier tordus, des plaques de métal défoncées, des panneaux éventrés.
Où iront-ils les vendre ? Personne ne le sait.
Lagos, mégalopole tentaculaire d'habitude si vivante, s'est transformée en ville morte depuis que ses 20 millions d'habitants se sont réveillés sous un couvre-feu total imposé par les autorités, et encore sous le choc des images et des vidéos virales, des "direct live" regardés en masse sur les réseaux sociaux.
Le coup d'arrêt sanglant sur les quelque 1.000 manifestants qui défiaient les ordres de couvre-feu à Lekki a fait au moins 10 morts, selon Amnesty International.
Au total, l'ONG a recensé au moins 12 morts et des centaines de blessés dans la répression des manifestations qui ont eu lieu à travers Lagos mardi soir.
"On n'avait pas d'armes, on n'avait même pas de bâton, tout ce qu'on brandissait c'était des drapeaux du Nigeria", raconte à l'AFP Larry Matthew, manifestant d'une trentaine d'années qui erraient encore dans les rues de Lekki 24 heures après les faits.
"On leur criait qu'on voulait la paix, mais les soldats n'ont rien voulu savoir", poursuit-il en colère."Avant même qu'on réalise quoi que ce soit, ils ont coupé les caméras de vidéo-surveillance, ensuite ils ont coupé les lumières et ils ont commencé à tirer.Ah!C'était violent.C'était terrible!"
- "Cacher les preuves" -
Tous les témoins de la répression notent que l'éclairage public et les immenses panneaux publicitaires ont été éteints avant que les forces de l'ordre, apparemment des militaires et des policiers selon les témoignages recueillis, n'ouvrent le feu sur la foule.
Un journaliste de l'AFP a constaté également que des ouvriers en tenue de travail portaient des caméras de surveillance une heure environ avant que les forces de sécurité ne soient visibles aux abords des lieux.
Amnesty International relève également ces détails et dénonce une "tentative évidente de cacher les preuves" de ce massacre sur la population civile.
Le gouverneur de Lagos de son côté, a d'abord démenti sur Twitter qu'il y avait eu des victimes lors de cette répression.Avant de se raviser et effacer son tweet, pour finalement concéder une "vie perdue".
L'armée a également nié toute implication dans cette tuerie, malgré de nombreuses vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrant des soldats tirer à balles réelles.
"Ils avaient des uniformes de l'armée ! Des uniformes de l'armée!", insiste Paul Sunday, un jeune manifestant."Ils ont attendu qu'il fasse nuit, vers 19H00, et ils nous ont attaqué par devant et par derrière", souligne-t-il.
Désormais, sans eau et sans nourriture depuis plus de 24 heures, il erre avec une dizaine d'amis dans les rues vides et étouffantes des quartiers d'affaires de Lagos, où tous les magasins sont fermés jusqu'à nouvel ordre et les transports interrompus.
"Nous sommes des pauvres, on se battait juste pour nos droits", dit-il."Et maintenant nous n'avons nulle part où aller, on ne peut même plus rentrer chez nous".
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
DROIT AU BLASPHÈME, MON MESSAGE À MACRON
EXCLUSIF SENEPLUS - Quand on dispense un enseignement et que l’on est conscient qu’une partie de ses apprenants n’en est pas réceptive, il y a lieu de revoir le contenu de son message
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 21/10/2020
Le vendredi 16 octobre dernier, vers 17h, un professeur d’histoire du nom de Samuel Paty a été décapité sur la voie publique non loin de son collège du Bois d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine, en région parisienne. Il avait montré récemment à ses élèves des dessins faisant la satire de Mahomet (PSL) lors d’un cours sur la liberté d’expression. L’indécence de sa satire ne me permet pas d’entrer dans les détails choquants. Cet assassinat a soulevé l’ire et l’indignation de l’Etat français et de toutes les forces syndicales et organisations civiles. Le dimanche 18 octobre, les Français ont battu le pavé pour défendre la liberté d’expression qui est une valeur fondamentale de la République.
Le président Emmanuel Macron, lors de son discours prononcé le 4 septembre 2020 au Panthéon, pour la célébration des 150 ans de la République, donnait encore un blanc-seing aux insulteurs du prophète de l’Islam (PSL) à travers ces propos : « C’est la liberté de conscience, et en particulier la laïcité, ce régime unique au monde qui garantit la liberté de croire ou de ne pas croire, mais qui n’est pas séparable d’une liberté d’expression allant jusqu’au droit au blasphème. Et je le dis au moment où s’ouvre le procès des attentats de janvier 2015. Être Français, c’est défendre le droit de faire rire, la liberté de railler, de moquer, de caricaturer. » Le dictionnaire Larousse définit le blasphème comme une « parole ou un discours qui outrage la divinité, la religion ou ce qui est considéré comme respectable ou sacré ».
Et voilà qu’un professeur d’histoire, Samuel Paty, au nom de cette liberté de caricaturer, de blasphémer encouragé par Macron et d’autres libres penseurs français n’a pas trouvé autre support que les caricatures de Charlie Hebdo qui avait déjà causé la mort de 12 personnes en 2015. Pourtant, connaissant la sensibilité du sujet, il a demandé précautionneusement aux élèves musulmans de sortir quelques minutes pour ne pas être choqués. Donc il était conscient que ces photos indécentes sur le prophète de l’Islam (PSL) allaient heurter ces enfants qui n’ont pas encore atteint la majorité. En faisant sortir de sa classe les élèves musulmans, il a même violé ce principe de l’égalité républicaine parce qu’il a dispensé un cours à un groupe d’élèves en dispensant un autre de le suivre. Et les faire sortir, c’est les discriminer en montrant à leurs autres camarades de classe qu’ils ne partagent pas avec eux cette fraternité qui fait qu’une même classe ne peut pas recevoir un enseignement à géométrie variable. Selon la loi de programmation et d’orientation française, « l’école doit être l’école commune de tous les élèves, les accueillir tous ensemble sans distinction en assurant l’égalité des chances en permettant à chaque élève d’accéder aux savoirs et aux compétences indispensables pour poursuivre sa scolarité et construire son avenir. Par conséquent, l’école française doit être l’école commune de tous les élèves, les accueillir tous ensemble sans distinction. » Mais Samuel Paty, en décidant de faire sortir une partie des élèves pour ne pas les choquer, a fait preuve de distinction voire de séparation entre des élèves qui appartiennent à une même communauté éducative. Il a, par son geste, brisé le vivre-ensemble scolaire et c’est cela que les autorités françaises devaient condamner. Les principes de la fraternité s’apprennent plus par les expériences du vivre-ensemble que par les leçons de civisme ex-cathedra. Quand on dispense un enseignement et que l’on est conscient qu’une partie de ses apprenants n’en est pas réceptive, il y a lieu de revoir le contenu de son message blessant.
Alors, quelle est cette morale axiologique qui, au nom de la liberté d’expression, admet de manquer consciemment de respect à la croyance d’autrui ? L’amour que chaque musulman ressent pour son Prophète (PSL) est incommensurable. Ainsi, le défendre devient une obligation qui incombe à tout musulman et musulmane au même titre que de l’aimer et de suivre ses recommandations. S’en prendre à lui, c’est s’attaquer à ces deux milliards de personnes qui ne vivent que pour lui et qui sont prêtes à perdre leurs vies pour faire face à ses blasphémateurs. Cette dimension spirituelle élevée qui consiste à se détacher de sa vie avec félicité au nom de sa croyance religieuse est difficilement appréhensible chez un peuple qui a exclu Dieu et ses prophètes de sa matrice de croyances pour épouser la franc-maçonnerie, l’agnosticisme ou l’athéisme.
La religion chrétienne n’est pas pour autant épargnée par ces provocations blasphématoires. Ainsi, par ordonnance de référé en date du 23 octobre 1984, à la requête de l’association Saint-Pie X, le tribunal a interdit l’affiche du film Ave Maria qui blasphème la mère du Christ, la meilleure des femmes de l’humanité. Quand en 1988, le film américain « The last temptation of Christ » réalisé par Martin Scorsese est sorti sur les écrans en France, un groupe fondamentaliste catholique a incendié une salle du cinéma Espace Saint-Michel à Paris pour protester contre la projection du film blasphématoire. D'autres incendies seront perpétrés à la salle du Gaumont Opéra ainsi qu'à Besançon. Un attentat du même groupe causera le décès d'un spectateur. C’est donc montrer jusqu’où les adeptes de toute religion peuvent aller pour défendre ce qu’ils ont de plus cher.
En réaction à la mort du professeur d’histoire, Samuel Paty, le président Macron a déclaré ces propos irresponsables : « L'obscurantisme et la violence qui l'accompagnent ne gagneront pas. Tous et toutes, nous ferons bloc. Ils ne passeront pas. Ils ne nous diviseront pas. C'est ce qu'ils cherchent et nous devons nous tenir tous ensemble. » Dans le même sillage d’irresponsabilité, son Premier ministre Jean Castex a déclaré sur twitter que « leurs enseignants continueront à éveiller l'esprit critique des citoyens de la République, à les émanciper de tous les totalitarismes et de tous les obscurantismes ». Mais le chef de l’Etat français, son Premier ministre et tous les Français qui pensent comme eux doivent reconnaître que l’inconsciencieux professeur d’histoire a été le premier à semer la division au sein de cette communauté d’élèves en réservant exclusivement une partie de son enseignement aux élèves non-musulmans. Une telle attitude sectaire est condamnable chez tout enseignant. L’école de la République n’attise pas les discriminations, n’encourage pas la haine communautariste mais brise les cloisons des différences.
Parler d’obscurantisme et de violence en faisant référence à l’Islam, c’est ignorer littéralement les valeurs et fondements de cette religion dont le nom symbolise la paix et la lumière comme l’avait si bien déclaré l'ancien ministre français Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe (IMA), le 15 janvier 2015 lors d’un forum consacré au renouveau du monde arabe. Aujourd’hui, Macron vante l’Europe des Lumières athée, agnostique pour dénigrer ces peuples croyants encore engoncés dans l’obscurantisme des religions. Alors que cette Europe des Lumières est celle des catégorisations humaines fondées sur la théorie de la hiérarchie des races. Et cette théorie de la suprématie raciale jaugée à l’aune des progrès scientifiques fera le lit des deux guerres les plus meurtrières de l’humanité et jeté les bases du système d’exploitation de l’homme par l’homme appelé pudiquement colonialisme. Ces guerres inspirées par les progrès des Lumières feront plus de 80 millions de morts en l’espace de trois décennies. Si dans l'Europe des Lumières, des penseurs se sont levés pour dénoncer et combattre l'esclavage, c’était laisser la place à une idéologie d’exploitation plus intelligente et moins « inhumaine » qui théorisait que les Européens étaient dans l’obligation de « civiliser » le reste du monde. Alors, quoi de plus obscurantiste qu’un peuple qui, par sa puissance armée, prétend en dominer d’autres au nom d’une pseudo-mission civilisatrice ?
La liberté d’expression se heurte aussi à des notions de responsabilité collective. Il est facile pour des mécréants de percevoir des caricatures pornographiques comme de simples dessins humoristiques provocateurs. Guido Westerwelle le ministre allemand des Affaires étrangères entre 2009 et 2013 s’était prononcé dans une interview sur la publication en 2006 de caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo en affirmant que « la liberté signifiait aussi la responsabilité ». Il ajoutait que « parfois la question n'est pas de savoir si on a le droit de faire quelque chose mais de savoir si on doit le faire. La liberté d'opinion ne signifie pas le droit d'insulter ceux qui ont une autre religion ou une autre opinion et de troubler ainsi sciemment la paix publique ». Malheureusement, cette société française où l’irréligion monte en flèche (70% ne se réclament d’aucune religion) ne comprend pas encore que la liberté d’expression n’est pas un imprimatur pour insulter la croyance d’autrui. D’ailleurs cette liberté de blasphémer sonne comme une exception française dans une Europe où plusieurs pays répriment toujours le délit en la matière. En Allemagne, le code pénal sanctionne « l’insulte aux croyances religieuses ». En Pologne, il interdit l’injure au sentiment religieux « par le recours à la calomnie publique d’un objet de croyance ». L’Italie, dans l’article 724 de son code pénal, punit « quiconque publiquement blasphème, avec des invectives ou des paroles outrageantes, contre la divinité ou les symboles vénérés dans la religion d’Etat ». Et la liste est loin d’être exhaustive.
Le Souverain pontife, Pape François estime que « la liberté d’expression ne doit pas servir de prétexte pour insulter la foi d’autrui et que chaque liberté s’arrête là où commence une autre, en l’occurrence la liberté de religion ». Et c’est malheureux que la société française devenue athée, agnostique, franc-maçonne ne soucie plus de la foi de ceux qui croient à Mahomet (PSL) ou au seigneur Jésus.
Les musulmans considèrent les moqueries, les caricatures et autres insultes contre le Prophète comme pires que des insultes qui seraient proférées envers leurs propres parents, leur famille, et même contre eux-mêmes. C’est pourquoi, ils insupportent et insupporteront toujours que Mahomet (PSL) qu’ils considèrent comme le meilleur des hommes soit moqué, caricaturé, insulté au nom d’une provocante liberté d’expression. Et ce, au prix d’ôter la vie à tout blasphémateur ou de perdre les siennes !
Pression sociale, raréfaction des poissons à cause des bateaux étrangers, absence d’alternatives… Les jeunes racontent les raisons qui les poussent à vouloir, au péril de leurs vies, rallier les côtes espagnoles
Assis dans une pirogue, une cigarette bien coincée entre les lèvres, les yeux hagards jetés dans l’océan, Oumar Sow semble scruter quelque chose qu’il a du mal à apercevoir. Seul dans son coin, il semble sourd au vacarme qui l’entoure, aux marchandages interminables entre les pêcheurs qui débarquent et les mareyeurs qui achètent le poisson. Le regard triste, le visage pesant, le jeune pêcheur a du mal à masquer le spleen qui semble le ronger.
Tiré brusquement de son rêve lointain, taquiné sur ce qui semble le tracasser, il ne se gêne nullement pour lâcher, d’un air empreint de mélancolie : ‘’Je pense à mon devenir. Je veux vraiment changer ma condition de vie. Je veux avoir de l’argent, soutenir mes parents, avoir une femme, fonder une famille. Mais les temps sont durs. Parfois, tu te lèves sans même avoir de quoi acheter un tabac. C’est très difficile et c’est ce qui me tracasse.’’
A propos de la reprise du phénomène ‘’Barça wala Barsakh’’ (Barcelone ou la mort), le bonhomme, la trentaine, n’y va pas par quatre chemins pour désigner ses coupables. ‘’C’est l’Etat ! Les autorités ont vendu tous nos poissons aux bateaux étrangers. Nous voulons nous battre, réussir dans notre pays, mais nous n’avons plus aucun espoir. Je suis dans la pêche depuis des années, je ne peux rien faire. C’est pourquoi les jeunes veulent partir à tout prix. S’il y avait un chemin pour rejoindre l’Europe à pied, on allait le prendre’’, confie-t-il l’air désespéré.
Debout à une vingtaine de mètres, Ibrahima Ngom, la quarantaine, a fait le même constat. Même s’il n’est pas du tout d’accord avec la thèse selon laquelle il est impossible de se réaliser en restant dans le pays. Sous-vêtement gris sur un jean bleu, il explique : ‘’Tous ces jeunes que vous voyez là (il désigne un groupe de pêcheurs qui vient fraichement de débarquer de la mer, tirant les filets) ils n’ont qu’un rêve : aller en Europe. Mais tout le monde ne peut pas partir. Qui va alors gérer les pirogues ? Aujourd’hui, l’essentiel de la main-d’œuvre dans certaines embarcations est constituée de non-pêcheurs. Le reste, c’est des fils de pêcheurs qui n’ont pas encore l’âge de gérer une pirogue. C’est à cause de la vague de départs enregistrés entre 2006 et 2008.’’
Une situation qui est loin de plaire aux dignitaires, propriétaires des pirogues, comme en témoigne une source (voir ci-contre). A en croire ce dernier, certains se sont ligués avec la gendarmerie pour annihiler toute tentative de départ.
Qu’à cela ne tienne ! Oumar, lui, ne rêve que de regagner l’Occident. Malgré un premier échec en 2011. A l’époque, une ceinture de feu empêchait tout départ via les côtes sénégalaises. Il fallait donc passer par la Gambie. Le jeune pêcheur revient sur sa mésaventure : ‘’Comme je suis capitaine de pirogue, pouvant donc aider l’équipage, j’avais payé juste 100 000 F CFA. Là où les autres avaient payé 400 000 F. J’ai été jusqu’à Bara, en Gambie, où nous devions prendre le départ. Hélas, on devait passer à Mbour pour récupérer un moteur. Après l’avoir récupéré, alors qu’on faisait cap sur l’Europe, nous sommes tombés sur la marine. C’était la fin de l’aventure.’’
Enfermé avec ses camarades d’infortune durant trois jours au commissariat du port de Dakar, ils finirent par être libérés. Résigné, il n’est, depuis lors, pas reparti. Même si l’envie demeure intacte.
Le parcours du combattant
Loin de cet endroit, à une centaine de mètres à l’intérieur de la ville, Serigne Khadim Diouf devise tranquillement avec ses potes. Allongé sur les mailles, le bonhomme a aussi sa part de ‘’Barça wala Barsakh’’ à raconter. Contrairement à Oumar qui n’a pu dépasser la Petite Côte, lui a pu franchir la célèbre grande île espagnole, ‘’La Grande Canaria’’ comme il l’appelle. Alors qu’il était à deux doigts de l’objectif, la chance lui a tourné le dos. C’était en 2018. Il se rappelle le moindre petit détail. ‘’Je n’oublierai jamais cette expérience. Nous avons quitté par la Gambie le samedi 15 juin 2018. Nous sommes arrivés en Espagne le samedi 23 juin. Mais le trajet a été infernal. Au bout de quatre jours de route, toutes nos provisions avaient été épuisées. Nous n’avions plus à manger ni à boire. On se désaltérait avec l’eau de la mer. Certains craquaient, mais on a tout fait pour arriver à bon port, sans aucune perte en vie humaine. C’était presque un miracle.’’
Epuisés, assoiffés et affamés, ils ont été accueillis par la Croix-Rouge. Certains évacués directement à l’hôpital. Les autres transférés dans un terrain de basket. Puis, le lundi, c’est l’étape du tribunal. Après avoir été bien cuisinés sur les raisons de leur ‘’suicide’’ collectif, alors qu’ils pensaient que le plus dur était derrière eux, débute le fatidique transfert des Iles Canaries vers Tenerife, dans des conditions miséreuses. Une épreuve inoubliable, confie Khadim. Qui témoigne : ‘’Les conditions de ce transfert étaient atroces. On était attaché les uns contre les autres comme des esclaves. C’était une suprême humiliation. C’est comme si nous étions des animaux.’’
Après 60 jours de détention, il a été rapatrié.
Depuis lors, le jeune homme, malgré les difficiles conditions de vie au Sénégal, ne songe plus à prendre le bateau. ‘’Jamais’’, s’empresse-t-il de répondre, le sourire en coin, sous les moqueries de ses camarades. Mieux, il est devenu un champion dans la lutte contre l’émigration clandestine. Il plaide : ‘’Certes, à chacun son expérience, mais la mienne a été cauchemardesque. C’est pourquoi je ne le conseillerai à aucun être humain. Des amis ont eu à me faire part de leur volonté de prendre la pirogue, mais j’essaie toujours de les dissuader. C’est un chemin plein d’aléas. Il y en a qui sont repartis et qui ont réussi. Mais moi, après tout ce que j’ai enduré, je n’y pense plus vraiment. Même si l’envie d’aller en Europe est toujours là. Mais ce sera par la voie légale.’’
Mais qu’est-ce qui pousse les jeunes à vouloir tourner le dos à leur pays à tout prix ? Partout, c’est la même rengaine : ‘’Ici, il n’y a pas d’espoir’’ ; ‘’Ceux qui ont pu regagner l’Europe ont bien plus de chance de réaliser des choses que ceux qui restent dans le pays.’’
A Cayar, il est surtout indexé la raréfaction des poissons, à cause des bateaux étrangers. Si Oumar Sow continue d’aller en mer nonobstant les difficultés, Serigne Khadim, lui, a cessé d’aller pêcher depuis son exil avorté. ‘’Parce que, se défend-il, la mer ne me paie pas. J’ai fait 15 ans dans la pêche. Je n’ai pas été rétribué à sa juste valeur. La pêche, c’est juste pour le jeune de 18 ans qui entre dans le monde du travail. C’est pourquoi j’ai abandonné. Je ne retournerai plus jamais dans ce métier. Actuellement, je fais tout sauf la pêche.’’
Il y a une pression terrible des parents
En sus de cette montagne de difficultés, une pression familiale terrible pèse sur les jeunes. Du bout des lèvres, Oumar Sow se désole : ‘’Les parents, parfois, ne nous facilitent pas les choses. La plupart ne voient que l’argent. Par exemple, il y a l’enfant du voisin qui réussit, qui satisfait les besoins de ses parents. Ils veulent coûte que coûte avoir la même chose. Comme s’ils ne savaient pas que c’est Dieu qui donne. Ce n’est certes pas tous les parents. Il y en a qui encouragent et soutiennent leurs enfants, mais ils ne sont plus nombreux.’’
A l’instar de ses prédécesseurs, Assane Diallo, également ancien candidat malheureux à l’aventure, invoque les mêmes causes pour justifier son aventure en 2006. ‘’Ce que je veux faire pour mes parents, avance-t-il, je ne peux le réussir au Sénégal. J’avais fait 14 ans dans la pêche (en 2006) ; je n’avais rien réalisé de concret. J’avais alors choisi de me sacrifier pour soutenir mes parents qui ont tout fait pour moi. Mais maintenant, je n’y songe plus’’. Aujourd’hui, il gère sa pirogue avec son ainé de 18 ans. Il n’empêche, si l’occasion d’aller en Europe par la voie régulière se présente, il ne cracherait pas dessus, reconnait-il.
En sus des incertitudes liées à la réussite, l’émigration clandestine a occasionné pas mal de drames dans ces lieux où la vie bat, en permanence, au rythme de la pêche. Trouvé en train de peindre sa pirogue, Mandor Diakhaté, la soixantaine, témoigne : ‘’Dans les années 2006, il était fréquent de tomber sur des corps en mer. Parfois, tu entends quelque chose heurter la pirogue et quand tu vérifies, c’est un cadavre. Il y a des familles qui n’ont jamais vu leurs morts. C’est connu !’’ A Cayar, renchérit Assane Diallo, il a entendu au moins trois morts pendant cette période.
En plus des pertes en vies humaines, des familles se sont disloquées. Monsieur Diakhaté, l’air très en forme malgré ses soixante piges, donne l’exemple de son propre fils. ‘’Il est parti en 2006, laissant derrière une femme et deux enfants. Sa femme a quitté et ses deux enfants sont devenus maintenant très grands, et il n’est toujours pas revenu. Je peux aussi citer l’exemple de beaucoup de personnes qui ont perdu leurs parents sans pouvoir assister aux obsèques. Pour moi, rien ne vaut tout ça’’, affirme le pêcheur.
Qui ajoute : ‘’Et puis, je ne vois même pas l’intérêt. J’ai deux enfants qui étaient partis au début de ce phénomène. Mais depuis, je n’en vois pas l’utilité. Mon petit frère aussi était parti en 2006, mais il est revenu et il ne se plaint pas par rapport à ceux qui sont restés là-bas. Quand il revenait, il n’avait rien. Maintenant, il a une pirogue qui vaut des millions de francs CFA. Certes, auparavant, il y avait plus de poissons, mais on avait du mal à les écouler. Maintenant, il n’y en a moins, mais on les vend très vite et à bon prix.’’
PLUSIEURS MORTS DANS DES VIOLENCES POST-ELECTORALES
Plusieurs personnes ont été tuées dans des heurts entre partisans de l'opposition et forces de l'ordre, mercredi, à Conakry, trois jours après l'élection présidentielle guinéenne.
Plusieurs personnes ont été tuées dans des heurts entre partisans de l'opposition et forces de l'ordre, mercredi, à Conakry, trois jours après l'élection présidentielle guinéenne. Les résultats partiels, qui donnent Alpha Condé, le président sortant, en tête au premier tour sont vivement contestés par son rival Cellou Dalein Diallo, qui revendique la victoire. Son parti, l'Union des forces démocratiques (UFDG) dénonce "une fraude à grande échelle".
C'était le scénario redouté par de nombreux Guinéens, celui des violences post-électorales. Plusieurs personnes ont été tuées dans des heurts entre partisans de l'opposition et forces de l'ordre, mercredi 21 octobre à Conakry, trois jours après une présidentielle organisée à l'issue de plusieurs mois de contestation meurtrière contre un troisième mandat du président Alpha Condé, 82 ans.
"Au moins trois personnes ont été tuées, que j'ai vues de mes propres yeux entre Lambanyi et Sonfonia", deux quartiers de la banlieue nord de la capitale, "une dizaine d'autres ont été blessées", a déclaré à l'AFP l'adjudant Mamadou Kéganan Doumbouya.
Selon Hadjiratou Barry, une habitante du quartier de Bailobaya, son frère a été "tué par les forces de l'ordre qui lui ont tiré dessus alors qu'il tentait de fuir". Un médecin ayant requis l'anonymat a assuré avoir reçu "deux corps et neuf blessés" dans une clinique.
De leur côté, les autorités guinéennes évoquent un bilan de dix morts dont deux policiers au cours de ces violences post-électorales.
Selon le parti de Cellou Dalein Diallo, les scènes de joie qui ont suivi sa déclaration de victoire lundi avaient entraîné des violences qui ont fait quatre morts dans ses rangs.
Frondes et gaz lacrymogène
Depuis le début de la matinée mercredi, une épaisse fumée noire s'échappait de plusieurs carrefours de la route Le Prince, qui traverse les fiefs de l'opposition dans la banlieue de la capitale, où des barricades ont été placées sur la route et enflammées.
Dans l'un de ces quartiers populaires, Wanindara, les forces de l'ordre peinaient à contenir des dizaines de jeunes sortant des ruelles pour se rassembler sur la route principale, jetant des pierres sur les policiers qui répondaient à coups de gaz lacrymogène, de pierres et de frondes.
Des coups de feu continuaient à être entendus dans le quartier de Hamdallaye Rond-Point en début d'après-midi, selon une habitante jointe par l'AFP. De nombreux témoins ont rapporté avoir entendu des tirs et d'autres ont affirmé qu'il y avait d'autres victimes, sans que ces informations puissent être vérifiées dans l'immédiat de source indépendante.
Des heurts ont également éclaté mercredi à Mamou et Labé, dans le centre du pays, selon des sources sécuritaires et diplomatiques en Guinée.
Domicile encerclé
Mardi en début de soirée, le domicile de Cellou Dalein Diallo a été encerclé par environ 25 gendarmes et policiers, équipés de casques et de boucliers et soutenus par deux camions anti-émeute, a constaté un journaliste de l'AFP.
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PAS DE TROISIÈME MANDAT EN GUINÉE
Des centaines de ressortissants guinéens résidents aux Sénégal ont pris d'assaut mercredi, l'ambassade de la Guinée à Dakar pour réclamer le départ d'Alpha Condé
Des centaines de ressortissants guinéens résidents aux Sénégal ont pris d'assaut l'ambassade de la Guinée à Dakar pour réclamer le départ d'Alpha Condé. Ils condamnent la mort de plusieurs personnes et dénoncent la tentative de confiscation du pouvoir par le président sortant. Selon les manifestants, l'opposant Cellou Dalein Diallo a remporté la présidentielle du 18 octobre dernier.