LE SAES MAINTIENT LA PRESSION SUR LE RECTEUR DE L'UNIVERSITE DE THIES
La crise s’intensifie à l’Université de Thiès où la section locale du Syndicats Autonome des Enseignants du Supérieur (Saes) vient de boucler un énième mot d’ordre de grève de 48 heures

La crise s’intensifie à l’Université de Thiès où la section locale du Syndicats Autonome des Enseignants du Supérieur (Saes) vient de boucler un énième mot d’ordre de grève de 48 heures. Profitant du point de presse tenu pour partager les informations relatives au programme de chimio-prévention du paludisme saisonnier, le recteur Ramatoulaye Diagne Mbengue s’est inscrite a rassuré les syndicalistes. Mais, le SAES a maintenu la pression en poursuivant la lutte pour la satisfaction entière de la plateforme revendicative.
L’Université de Thiès (UT) est traversée depuis quelques jours par une crise consécutive à la grève déclenchée par la section locale du Syndicats Autonome des Enseignants du Supérieur (Saes) qui exige la satisfaction de sa plate-forme revendicative composée de 14 points. Alors que le Saes vient de boucler 48 autres heures de grève, les tractations ne débouchent toujours pas à la levée du mot d’ordre de grève. Les enseignants maintiennent la pression et soutiennent : «Si le Recteur ne transmet pas à la coordination de nouvelles propositions conforment aux conclusions de la médiation, le Saes n’aurait alors pour seul choix que celui de reprendre la lutte pour la satisfaction entière de la plateforme revendicative». Le Recteur de l’Université de Thiès (UT) Ramatoulaye Diagne Mbengue a profité du point de presse tenu à l’UFR Santé pour partager les informations relatives au programme de chimio-prévention du paludisme saisonnier, pour faire le point sur certaines questions revendicatives et tenter de rassurer les acteurs. «Il est vrai que depuis quelques temps notre famille est agitée par quelques mouvements.
Le Saes de Thiès a posé un certain nombre de questions. Je considère que nous sommes une famille et nous sommes également une jeune université et il n’y a pas de maturation sans difficultés». Le premier point de désaccord concerne le foncier qui, selon elle, n’est pas géré par les Recteurs, mais par le ministère et l’Agence de Construction des Bâtiments et Edifices Publics (Acbep). «L’Université de Thiès (UT) attend qu’on lui livre des locaux. Et il se trouve qu’en 2017, un terrain qui était prévu pour abriter le rectorat était un terrain raviné. Le Recteur d’alors, d’après mes informations, a échangé ces 3 ha ravinés contre 2 ha sur lesquels des infrastructures pour notre université sont en train d’être construites. Donc je n’y suis pour rien. Mais en vertu de la continuité de l’administration, nous continuons à réfléchir pour voir exactement ce qu’il en est. Mon souci principal est de sécuriser le patrimoine de l’UT, parce que c’est une université en construction, sur le site de la Voie de Contournement Nord (Vcn). Il est important que ce patrimoine soit immatriculé et sécurisé. Donc je pense que sur ce point, les malentendus ont été dissipés», souligne-t-elle. En ce qui concerne des postes d’enseignants qui ont été octroyés à l’UT, Ramatoulaye Diagne Mbengue affirme que dans cette institution universitaire, sur trois enseignants, les deux sont des vacataires. «Le premier défi est de payer à temps les vacations, parce que les vacataires qui nous accompagnent et dont notre institution dépend largement, sont des pères et des mères de familles. Et à mon arrivée, il y avait quand même beaucoup d’arriérés de vacations mais nous avons réussi à les éponger. Il s’agit maintenant pour nous de procéder à des recrutements et les services financiers de l’UT ont fait des simulations et nous ont indiqué la possibilité de recruter 20 postes, sur ressources propres».
Dans ce sillage, le Recteur de l’Université de Thiès renseigne qu’avec la survenue de la pandémie du coronavirus. Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a octroyé aux universités des postes et l’UT a bénéficié de 20 postes dans ce lot, autres que les 20 qui étaient prévus sur les ressources propres. Mais dit-elle, puisque la masse salariale devant couvrir un total de 40 postes n’était pas encore disponible, l’UT a décidé de recruter les 20 postes octroyés par le ministère. Elle ajoute, «et lorsque nous recevons l’argent correspondant aux autres 20 postes, nous pourrions procéder au recrutement des 20 postes que nous, nous avions prévus. C’est un malentendu et finalement il est retenu que les 20 postes que nous avons recrutés, vont être pris en charge par le budget de l’UT. Etle ministre vient de nous notifier qu’il maintient les 20 postes dont il nous avait parlé. Lesquels postes cette semaine seront notifiés aux directeurs d’établissements pour qu’ils procèdent au recrutement». Elle rassure dans ce même sillage «tout s’est passé de manière tout à fait claire avec notre conseil d’administration et les instances de l’Ut».
LE SASES HAUSSE LE TON «UNE SORTIE DE PLUS QUI MONTRE LE CARACTERE IRRESPECTUEUX DE MADAME LE RECTEUR»
La réaction des membres du Saes n’a pas tardé après la déclaration du Recteur. «C’est une sortie de plus qui montre le caractère irrespectueux de Mme le Recteur qui, au moment où nous l’attendons sur la table de négociation afin de trouver des solutions aux différents points de revendications et de dépasser cette situation qui n’honore personne, a préféré nous divertir avec son interprétation personnelle (et de ses services) sur le régime financier», réplique la section SAES. Selon son secrétaire général Dr Mamadou Tandian Diaw, «jusqu’en août 2018, les projets étaient gérés dans les établissements de l’UT. Et aucun d’eux n’a connu de problèmes jusqu’à cette date. C’est uniquement, suite à des suspicions de malversations sur une caisse qui n’avait rien à voir avec les projets, que le Conseil de gestion du 16 Août 2018 avait, de façon conservatoire, décidé de fermer les régis de recettes et de (provisoirement) tout gérer au niveau central. C’étaitle début d’une gestion calamiteuse de ces projets et l’instauration d’un régime dictatorial sur des financements accordés par des bailleurs à des camarades qui, pour garder leur crédibilité envers des partenaires, étaient obligés d’emprunter à la banque ou de se débrouiller avec leurs propres ressources pour mener les activités prévues. Depuis cette date, Madame le Recteur et ses services n’ont jamais voulu retourner la gestion des projets aux établissements porteurs.
La plupart des camarades qui plaidaient pour l’affichage des projets dans les budgets des établissements, sont aujourd’hui obligés de domicilier leurs projets dans d’autres structures qui, pourtant sont soumis au même régime financier ». Fort de cette remarque, il affirme la Coordination SAES de Thiès dénonce la gestion chaotique des projets par Madame le Recteur et réitère sa demande de les retourner aux établissements pour leur bonne exécution, en attendant de s’accorder sur un manuel de procédure dont sa rédaction même est hypothétique. «Seule Madame le Recteur, qui a le pouvoir de décisions sur cette question, est responsable des perturbations actuelles à l’UT», soutient-il.