LA COALITION DES CONFEDERATIONS SYNDICALES LISTE LES SEQUELLES DE LA CRISE SANITAIRE
Les responsables syndicaux estiment en effet que la crise sanitaire et ses graves répercussions sur le monde du travail sont la cause de la recrudescence de l’émigration clandestine

La Conférence des Secrétaires généraux de la Coalition des confédérations syndicales sénégalaises (Cnts – Csa– Cnts/Fc – Unsas - Udts) s’est réunie hier pour évaluer l’impact de la pandémie de la covid-19 sur les différents secteurs de la vie économique. Les responsables syndicaux estiment en effet que la crise sanitaire et ses graves répercussions sur le monde du travail sont la cause de la recrudescence de l’émigration clandestine.
A en croire les secrétaires généraux de la Coalition des confédérations syndicales sénégalaises (Cnts-Csa- Cnts/Fc -Unsas - Udts) Mody Guiro, Elimane Diouf, Cheikh Diop, Mademba Sock et Mariama Diallo, la pandémie de covid-19 a causé d’énormes séquelles sur le monde du travail. Dans une déclaration parvenue hier à «L’As», ces responsables syndicaux estiment que la crise sanitaire a entrainé la recrudescence de l’émigration clandestine, la fermeture de plusieurs établissements ainsi que les licenciements massifs de travailleurs notamment dans les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration et des agences de voyage.
D’autant que, soutiennent-ils, l’ordonnance présidentielle aménageant des mesures dérogatoires au licenciement et au chômage technique, a très peu été respectée. Pour asseoir cette thèse, ils indiquent que durant la période de mise en œuvre de la loi d’habilitation n° 2020-13 du 02 avril 2020, le Directeur général des Grands Moulins de Dakar a délibérément licencié cinq travailleurs pour des motifs fallacieux. «C’est pourquoi, le climat social s’est gravement détérioré dans cette entreprise», affirment les secrétaires généraux de la Coalition des confédérations syndicales sénégalaises.
A la veille de l’ouverture de la saison touristique, renseignent-ils, les promoteurs hôteliers trouvent insuffisant le soutien financier de l’Etat pour maintenir les activités et sauver les emplois. Si les hôteliers mettent à exécution leur plan de fermeture, alertent Mody Guiro et Cie, ce sont plus de 20.000 travailleurs qui vont perdre leurs emplois. Ce, au moment où le régime obligatoire actuel ne prévoit aucune couverture de risques liés à ce type de catastrophe. «Les travailleurs impactés ne bénéficient d’aucune mesure de protection sociale et se retrouvent brusquement dans une situation sociale insupportable», se désolent les syndicalistes.
Aussi, exhortent-ils le Gouvernement à soutenir davantage les entreprises en difficultés, à renforcer les mesures de protection des travailleurs et de leurs emplois. Par ailleurs, ils s’insurgent contre les mesures et manœuvres déloyales de la Direction de l’hôpital Abass Ndao.
S’agissant de la situation à l’Agence Presse Sénégalaise (Aps), les Secrétaires généraux de la Coalition des confédérations syndicales sénégalaises dénoncent vigoureusement le licenciement abusif du chef du service commercial ainsi que du chef du service administratif et financier et surtout la suspension de Bamba Kassé, secrétaire général du Synpics. Ils déplorent notamment la mauvaise volonté affichée par la Direction de L’ «Aps» pour parvenir à un règlement négocié de ce conflit qui perdure. Ainsi, elle s’oppose à toutes formes de précarisation des emplois dans le cadre de la réforme du Code du travail et exige la réintégration des travailleurs abusivement licenciés aux Grands Moulins de Dakar, à l’hôpital Abass Ndao et à l’ «Aps».
Revenant sur le détournement des tickets de restauration constaté à l’IPRES, Mody Guiro et ses camarades demandent que toute la lumière soit faite sur ce scandale. «Que les responsabilités soient situées et qu’il y ait des sanctions», tonnent-ils.