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5 juillet 2025
26 NOUVELLES CONTAMINATIONS RAPPORTÉES CE LUNDI
Sur 852 tests, 26 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 3, 05%’’, a déclaré, lundi, le Directeur de la prévention au ministère de la Santé, Docteur El Hadj Mamadou Ndiaye.
Dakar, 14 sept (APS) - Vingt-six (26) cas de Covid-19 ont été diagnostiqués au cours des dernières 24h, selon le ministère de la Santé, ce qui porte à 14 306 le nombre de cas enregistrés au Sénégal depuis le 2 mars.
’’Sur 852 tests, 26 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 3, 05%’’, a déclaré, lundi, le Directeur de la prévention au ministère de la Santé, Docteur El Hadj Mamadou Ndiaye.
Faisant le point quotidien sur l’évolution de la pandémie, le porte-parole du ministère de la Santé a indiqué que ces nouvelles contaminations concernent 9 cas contacts et 17 cas issus de la transmission communautaire recensés à Dakar et dans différents endroits du pays, a précisé M. Ndiaye
Aucun décès n’a été rapporté au cours des dernières 24h.
Selon El Hadj Mamadou Ndiaye, 43 patients ont été par ailleurs contrôlés négatifs et déclarés guéris alors que 32 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Le Sénégal a enregistré au total 14 306 cas positifs au coronavirus dont 297 décès, 10 563 guéris, 3445 personnes encore sous traitement, depuis l’apparition de la maladie sur son territoire, le 2 mars dernier.
DOCTEUR BOUSSO ESPERE QUE LE MAGAL N’ARRÊTERA PAS LA TENDANCE BAISSIERE
Premier foyer de la pandémie du coronavirus, la capitale du mouridisme connaît une tendance baissière. Touba compte présentement 600 cas depuis le débit de la pandémie
Le Directeur du Centre des Opérations d’Urgence et de Secours (COUS), Dr Abdoulaye Bousso, espère bien que le Magal ne va pas stopper la tendance baissière de la pandémie. Il a été envoyé hier à Touba par le ministère de la Santé pour prendre part à une rencontre afin de concocter une stratégie de riposte contre la pandémie durant l’évènement religieux. Par ailleurs, 87 cas positifs ont été recensés sur 2 299 testés effectués au cours des dernières quarante-huit (48) heures.
Premier foyer de la pandémie du coronavirus, la capitale du Mouridisme connaît une tendance baissière. Touba compte présentement 600 cas depuis le débit de la pandémie. Pour consolider cette tendance, pendant et après le Magal, les organisateurs de ce grand événement se sont penchés sur une stratégie pour éviter la propagation de la maladie. Le ministère de la Santé et de l’Action Sociale a envoyé une équipe dirigée par le Directeur du Centre des Opérations d’Urgence et de Secours (COUS), Dr Abdoulaye Bousso, pour prendre part à la rencontre.
Dr Bousso espère que le Magal ne sera pas un moment de propagation du virus. «La pandémie a reculé à Touba. Donc, il faut protéger la ville ainsi que ses dignitaires. Comme il y a aura une affluence pendant le Magal, surtout que plusieurs fidèles viendront de Dakar, il faut déployer une communication afin que les fidèles respectent les mesures barrières. Je pense qu’avec la communication du Khalife général et notre stratégie de prise en charge des malades, le Magal se déroulera sans problème», indique Dr Bousso.
Cette tendance baissière est constatée sur l’ensemble du territoire. Durant le week-end (samedi et dimanche), le ministère de la Santé et de l’Action Sociale a recensé 87 cas positifs sur 2 299 testés réalisés. Il s’agit de 26 cas contacts pour le samedi et de 16 cas contacts pour le dimanche, soit un total de 42. Les cas importés sont au nombre de 03. Quant aux cas issus de la transmission communautaire, le ministère de la Santé a enregistré au total 42 cas. Ces cas sont enregistrés dans le département de Dakar, de Guédiawaye, de Pikine, à Kolda, Thiès, Mbour, Kaffrine, Oussouye, Ziguinchor, Tivaouane et Richard-Toll. Les patients déclarés guéris sont au nombre de 170. Par contre, 32 cas graves sont en réanimation.
Au cours du week-end, le ministre de la Santé a recensé 04 décès liés à la covid19. Donc à la date d’hier, le Sénégal totalisait 14.280 cas confirmés, dont 10.520 guéris, 297 décès et 3.462 encore sous traitement.
L’UNACOIS PRESCRIT LA RECETTE AU GOUVERNEMENT
Pour une bonne relance de l’économie nationale plombée par la covid-19, il n y as pas de recette miracle pour les membres de l’Union Nationale des Associations de Commerçants et Opérateurs et Investisseurs du Sénégal (Unacois/Yessal).
Pour une bonne relance de l’économie nationale plombée par la covid-19, il n y as pas de recette miracle pour les membres de l’Union Nationale des Associations de Commerçants et Opérateurs et Investisseurs du Sénégal (Unacois/Yessal). En conférence de presse Cheikh Cissé, président de ladite structure et ses camarades estiment que la voie du salut se trouve dans le financement de l’économie informelle.
La pandémie de covid-19 a ralenti plusieurs activités plus particulièrement celles des entreprises informelles ainsi que les petites ou moyennes entreprises (PME)/PMI. Cependant, à en croire les membres de l’Union des Associations des Commerçants et Investisseurs du Sénégal, pour relancer ces différentes activités notamment l’économie nationale, l’Etat doit faciliter le financement aux entreprises informelles et les petites ou moyennes entreprises (PME)/PMI. «Le substrat du Programme de Relance de l’Economie Nationale sera forcément la facilitation aux ressources financières pour la relance des activités qui ont été ralenties ou, pis, cessées tout simplement », a soutenu, hier, Cheikh Cissé, président de l’Unacois face à la presse.
Poursuivant, il estime en outre que l’éternel problème de ces entreprises demeure l’accès au financement. Alors que, rappelle le président de l’Unacois, selon les recensements de l’Agence Nationale de la Statistique et Démographique (ANSD) de 2016-2018, les entreprises informelles ainsi que les petites ou moyennes entreprises (PME) /PMI polarisent 95% du tissu de l’économie sénégalaise. C’est pourquoi, dira-t-il « nous ne cesserons de faire le plaidoyer légitime pour leurs prises en charge». Les membres de l’Union nationale des Associations de Commerçants et Opérateurs et Investisseurs du Sénégal (Unacois) ont dénoncé par ailleurs les nombreux conflits notés au sein de la Chambre de Commerce d’Industrie et d’Agriculture de la Région de Dakar. A les en croire, le secteur privé dans son ensemble a souffert de cette situation.
Et pour y mettre fin, Cheikh Cissé et ses camarades estiment il y a lieu de choisir la mise en application des dernières reformes des chambres de commerce relatives à la loi 2017-15 votée par l’Assemblée Nationale le vendredi 27 janvier 2017 et promulguée le lundi 06 février de la même année. D’autant que, indiquent-ils, le président de la République ,en conseil des ministres du 9 septembre, dernier, avait demandé au Ministre du Commerce ,en liaison avec les Ministres en charge des Finances ,de l’Economie de l’Agriculture et de l’Industrie de procéder à l’évaluation globale des chambres de Commerce, d’industrie et d’Agriculture en vue d’envisager des consensus, les modalités d’application des textes intégrales de la reforme des chambres consulaires de 2017.
Pour cela, d’après eux, il faut impérativement de nouvelles élections consulaires. Et ces élections, selon toujours les membres de l’Unacois, doivent se passer, dans un avenir très proche afin, soulignent-ils, de donner un nouvel élan à cette illustre et historique institution »
L’ONAS EST A 80 MILLIARDS FCFA D’EXECUTION
L’argent dépensé dans l’exécution du plan décennal de lutte contre les inondations a soulevé de vives polémiques dans le pays.
L’argent dépensé dans l’exécution du plan décennal de lutte contre les inondations a soulevé de vives polémiques dans le pays. D’aucuns se sont interrogés sur le niveau de dépenses des 750 milliards de F CFA tant annoncés pour régler cette épineuse question. Hier, le Directeur de l’Office nationale de l’assainissement du Sénégal (Onas), invité de l’émission «Jury du dimanche», a voulu lever les suspicions en soutenant qu’on est à 80 milliards de F CFA d’exécution.
Lassana Gagny Sakho a profité de la tribune qui lui a été offerte, hier sur iRadio, pour donner sa part de vérité sur certains faits. Il est particulièrement revenu sur les montants alloués au plan décennal (2012-2020), mis en place par l’actuel régime pour lutter contre les inondations. D’abord pour dire que le budget exact est de 764,5 milliards de F CFA au lieu de 750 milliards de F CFA soit 14,5 milliards de plus. «Ce budget est structuré en 3 estrades. Les 5,5 milliards sont réservés à l’aménagement du territoire, 483 milliards pour la structuration urbaine et les relogements des populations impactées et les 276 milliards pour la gestion des eaux pluviales», a-t-il informé. Avant de préciser que l’Onas est concernée par les 276 milliards, c’est-à-dire, le budget qui est prévue pour la gestion des eaux pluviales. «Et dans cette enveloppe, l’Onas est à 80 milliards d’exécution», a-t-il confié. Il indique ainsi que ses services ont eu à régler beaucoup de problèmes dans le domaine de l’assainissement, même si ce n’est pas encore assez. «On ne peut pas régler tous les problèmes en un an. Il y a un plan décennal. Nous n’avons pas que l’assainissement dans ce pays. Il y a aussi des priorités comme la santé, l’éducation. Nous avons des investissements qui sont en cours », a expliqué le DG de l’Onas qui pense cependant que, n’eût été le plan décennal, en cours d’exécution, le Sénégal allait connaître la pire des inondations avec la forte pluviométrie enregistrée cette année. Parmi ces satisfactions, il relève les cas d’Ouest Foire où les allées étaient impraticables, les Hamo 4 et 5 et plusieurs quartiers aux Parcelles Assainies.
Pour Keur Massar et environs, il estime que la situation est complexe parce que ce sont des zones difficiles dépourvus d’ouvrages d’assainissement. Lassana Gagny Sakho prêt à répondre à l’Assemblée nationale Le Directeur de l’Onas (Office national de l’assainissement du Sénégal), Lassana Gagny Sakho, dit ainsi être prêt à répondre à toute convocation de l’Assemblée nationale pour s’expliquer sur la gestion des inondations et la façon dont le plan décennal de lutte contre les inondations a été gérée.
Mieux, il dit ouvrir les portes de l’Onas aux acteurs de la société civile qui souhaitent avoir une idée de la manière dont il a géré sa part du budget du plan décennal. «L’Assemblée nationale, c’est trop loin, parce qu’il faudrait mettre en place des procédures. Je suis prêt à recevoir, dès demain lundi, la société civile et ceux qui disent que nous avons dépensé 48 milliards», a-t-il déclaré.
Par ailleurs, à moins d’un mois du Magal, Monsieur Sakho a voulu rassurer Touba, en soutenant que le problème de l’assainissement ne devrait pas se poser cette année. «Nous allons envoyer des camions pour le vidange des fosses. Et comme nous avions l’habitude de faire, nous allons mettre sur place des toilettes mobiles. Le Magal tombe cette année en période d’hivernage. Et cela nous invite à redoubler de vigilance», a-t-il conclu à ce propos.
Par Dr. Abdoulaye TAYE
DU DIALOGUE POLITIQUE
Autant l’opposition d’aujourd’hui sera le pouvoir de demain, autant le pouvoir d’aujourd’hui sera l’opposition de demain.
Autant l’opposition d’aujourd’hui sera le pouvoir de demain, autant le pouvoir d’aujourd’hui sera l’opposition de demain. Les nombreuses causes d’échec des concertations politiques nationales sont à chercher dans l’opposition des parties en face. Le pouvoir comme l’opposition défendent leurs positions du moment et ne s’inscrivent pas dans une perspective durable où les positions peuvent s’inverser. Les conséquences sont des va-et-vient interminables entre des révisions de constitution, des changements et des ruptures de consensus mais aussi des tensions politiques haletantes. Le dialogue politique pour être fécond et constructif doit faire table rase des positions du moment des uns et des autres. On doit faire abstraction de sa position d’opposant ou de gouvernant. Les protagonistes doivent approcher le dialogue dans un esprit et un comportement indépendants de leurs intérêts politiques du moment. Ils doivent penser qu’ils sont entrain de conduire la démocratie vers sa maturité historique. Ils doivent servir les intérêts de la démocratie même lorsque ceux-ci sont en opposition avec leurs positions d’aujourd’hui. Il s’agit de penser et d’agir en démocrate et non en opposant ou gouvernant.
La démocratie en tant qu’approche fonctionnelle est un mode de gouvernance qui prévient et apaise les conflits politiques, favorise la stabilité politique, la paix civile, la transparence et la crédibilité des élections qui permettent d’éviter les soubresauts postélectoraux, renforce la légitimité électorale et démocratique. Elle se préoccupe de créer les conditions de participation et d’inclusion des masses dans l’immense projet de construction démocratique de l’état et de la société. L’enjeu est ici de transcender les antagonismes des groupes en compétition, de les résoudre par un jeu d’équilibre instable où chacun semble trouver provisoirement son compte.
D’où les tensions et les secousses latentes qui se résolvent dans des conflits ouverts plus ou moins violents. Mais la démocratie en tant qu’approche conceptuelle vise l’être démocratique de la nation, l’émergence d’un esprit et d’un comportement démocratique fondement d’une stabilité politique durable. L’enracinement de l’être démocratique chez les opérateurs politiques développe des attitudes d’objectivité, de responsabilité et de neutralité qui se manifestent par une liberté et une indépendance par rapport à leurs organisations.
Chez l’électeur, il se manifeste par une équidistance par rapport aux concurrents politiques qui s’exprime par des jugements dépassionnés, clairvoyants et indépendants. Les débats, les positions et les décisions des uns et des autres gagnent en maturité, en lucidité et en pertinence. La finalité de la démocratie est d’insuffler un esprit et un comportement démocratique. Il s’agit d’installer définitivement une pratique politique dépouillée de considérations politiciennes qui n’obéissent qu’à des intérêts étroitement égoïstes. La composition du dialogue politique en cours est dominée par des partis politiques à côté des personnalités religieuses et coutumières, des représentants de la société civile et du monde économique.
La plupart des acteurs n’ont aucune légitimité politique, intellectuelle, scientifique, sociale ou morale. Ils ne représentent que leurs intérêts, leurs sentiments, leurs émotions et leurs opinions personnels ou de groupes. Un parti politique ne peut se prévaloir de représenter le peuple tant qu’il n’est pas allé aux élections pour subir le test de représentativité. Ce défaut de représentativité est valable pour beaucoup de participants. Le défaut de légitimité qui en découle leur enjoint le devoir de mériter le droit de parler et d’agir au nom du peuple qui consiste à assumer leur responsabilité de liberté, d’indépendance et d’engagement à ne servir que les intérêts de la nation. Les échos de leurs voix qui traduisent l’expression libre, féconde et constructive de leurs pensées doivent entrer en résonance avec le destin démocratique de la nation que le sort d’un déterminisme historique et culturel nous a réservé. Nous sommes les principaux bâtisseurs de notre destin démocratique.
Restons démocrates et pensons démocrates pour que nos idées soient les pièces et les briques d’un avenir démocratique radieux. Le dialogue politique n’aboutirait qu’à un échec s’il est conçu et perçu comme un ring où les partis d’opposition et le parti au pouvoir se confrontent à travers la défense de leurs intérêts partisans immédiats.
L’objectif de la démocratie est de créer les conditions de participation de tous à travers des idées et des actions positives à l’édification d’un destin national profitable à chacun de nous. La démocratie n’est ni contestations et protestations puériles et toxiques ni agissements subversifs ou provocateurs. Elle vise à éclore les meilleurs talents, idées et propositions portés par les meilleurs citoyens de la république. C’est un cadre pour révéler et sélectionner les meilleurs contrairement à la monarchie basée sur le sang et le rang social. L’excès de contestations et de protestations nuit à la démocratie. L’excès de propositions constructives et fertiles fortifie, crédibilise et rend utile la démocratie. Malheureusement le phénomène démocratique contemporain dérive vers des protestations et des contestations virulentes et déstabilisatrices.
La démocratie est une philosophie, une manière de penser, d’être et d’agir bâtie sur une volonté commune. Sa vérité universelle est reconnue sans médiation par notre bon sens partagé. Certains sujets abordés par les protagonistes des concertations nationales ne préoccupent que les acteurs politiciens. Ils sont le plus souvent en déphasage avec les intérêts authentiques de la démocratie.
La structure indépendante chargée des élections, la limitation des mandats ou de l’âge du candidat présidentiel, le chef de l’opposition, la séparation du chef de parti et du président de la république, pour ne citer que ceux-là, sont autant de questions dont leur valeur ajoutée et leur pertinence démocratique ne sont pas évidentes. La vice-présidence, l’interdiction des coalitions avant toute élection et l’indépendance d’un député par rapport à son parti me semblent cependant revêtir plus de sens démocratique.
Dans toutes les démocraties qui ont achevé leur processus de maturation, les élections sont gérées par le ministre de l’intérieur ou son équivalent. C’est un signe de maturité démocratique contrairement à la structure indépendante qui est un aveu de balbutiement démocratique et d’échec de la classe politique. La limitation des mandats ou de l’âge du candidat présidentiel comme le chef de l’opposition sonnent telle une confiscation du droit des électeurs à se choisir librement ses propres dirigeants.
Outre un contexte inadapté marqué par des coalitions électorales, le chef de l’opposition aurait une longueur d’avance sur ses concurrents aux élections avec tout le risque de bipolarisation de l’espace politique. La séparation du chef de parti et du président de la république est un faux débat qui ne règle aucun problème.
Dans tous les cas, qui détient les sous détient les commandes. Le président détient les sous, le président contrôle le parti. Il est dans les faits le chef de parti. Les sénégalais n’ont pas élu un chef de parti qui n’a d’ailleurs aucun compte à leur rendre. Ils ont élu un président de la république qui leur doit des comptes à tout instant.
Attaquer une politique gouvernementale en se cachant derrière un chef de parti pour échapper au délit d’offense au chef de l’état est une lâcheté doublée d’une malhonnêteté. Contrairement à l’argumentation dominante, la séparation des deux fonctions exposerait plus les opposants et cela de manière univoque au délit d’offense.
La contribution de tous ces concepts à la qualité démocratique de l’état se laisse de toute façon débattre. Par contre, l’interdiction des coalitions, la vice-présidence et l’indépendance du député ont sans doute plus d’efficacité démocratique.
L’interdiction des coalitions avant les élections favorisent la rationalisation des partis politiques. Il est plus rationnel et plus acceptable que les coalitions se forment après que chaque parti décline sa représentativité, son poids politique électoral. Les coalitions ne doivent se constituer qu’après les premiers tours des élections. Un parti qui n’est pas allé aux élections ne peut pas aspirer à représenter le peuple ou une partie de celui-ci.
La rationalisation des partis renforce leur représentativité et leur crédibilité, économise les sous de l’état, assainit et clarifie le débat et le jeu politique, amortit et disqualifie les dérives démocratiques d’activistes qui ne peuvent se faire entendre qu’à travers des agissements plus ou moins subversifs ou provocateurs.
L’activisme, en tant que démocratie contestataire et protestataire, est une dégénérescence démocratique qui s’exprime par des réactions émotionnelles de révolte pour combler les déficits de la pratique démocratique des classes politiques traditionnelles. Par ailleurs, la faisabilité de l’article 31 de la constitution qui statue sur la vacance du pouvoir est une illusion qui justifie et légitime l’occurrence d’une vice-présidence.
En effet, l’article 31 de la constitution dans son deuxième alinéa postule « Si la Présidence est vacante, par démission, empêchement définitif ou décès, le scrutin aura lieu dans les soixante jours au moins et quatre-vingt-dix jours au plus, après la constatation de la vacance par le Conseil constitutionnel». Cette disposition se dévoile comme irréaliste. Organiser des élections présidentielles dans l’espace de 60 à 90 jours est un pari et un défi périlleux. L’économie des deniers publics jointe à une continuité politique paisible et stable fondent la pertinence et la sagesse de l’élection d’un ticket présidentiel formé d’un président de la république et de son vice-président à l’instar de nombreuses démocraties. On n’a plus besoin de créditer la légitimité électorale du successeur constitutionnel par l’organisation de nouvelles élections coûteuses.
Les deux portent la même légitimité électorale et aspirent à la même légitimité démocratique. Il est nécessaire de reprendre le débat sur la vice-présidence en dépit de son introduction controversée et ratée durant la gouvernance du président Wade. De même, l’article 60 de la constitution qui affirme « Tout député qui démissionne de son parti en cours de législature est automatiquement déchu de son mandat. Il est remplacé dans les conditions déterminées par une loi organique » ne vise, en les protégeant, que les intérêts du parti au détriment de l’intérêt du peuple.
Cette disposition viole l’indépendance du député nécessaire pour la défense des intérêts du peuple. Le député doit mettre son engagement au service de la nation grâce à sa liberté et son indépendance protégées par son immunité. Son opinion doit être en principe indépendante de son parti et de son gouvernement.
Par conséquent, les articles 31 et 60 de la constitution qui statuent sur la vacance du pouvoir et la démission du député doivent être reconsidérés dans les discussions au sein du dialogue politique.
En conclusion, les principes démocratiques ne doivent servir que les intérêts du peuple. Il ne faut pas les détourner pour servir les intérêts d’un parti qui n’est qu’un outil pour accéder au contrôle politique de la nation et de l’état. Lorsque l’opposant raisonne en tant que gouvernant et vice versa, le dialogue politique national ne pourrait produire qu’un résultat authentiquement démocratique.
Dr. Abdoulaye TAYE
Enseignant-chercheur à l’Université Alioune Diop
Initiateur du RBGAMO
Operateur politique
MARSEILLE SUR LES TRACES DE KEITA BALDE, FAMARA DIEDHIOU VERS LA FRANCE
Absent des plans de Niko Kovac cette saison, Keita Baldé est sur la liste des joueurs qui devront quitter le club monégasque en cas d’offre intéressante.
Absent des plans de Niko Kovac cette saison, Keita Baldé est sur la liste des joueurs qui devront quitter le club monégasque en cas d’offre intéressante. C’est dans ce cadre que les dirigeants de Marseille s'activent en coulisse pour se renseigner sur l'international sénégalais, indésirable en club. En Angleterre, Famara Diédhiou est courtisé en France. En effet, Dijon d’Alfred Gomis s’intéresse à l’attaquant de Bristol City.
Qualifié pour la Ligue des Champions, Marseille cherche un autre attaquant pour suppléer Dario Benedetto avant la fin du mercato estival. Et selon les informations de «Sky», les dirigeants de l’équipe phocéenne s’intéressent à Keita Baldé. Placé sur la liste des départs, l’ancien joueur de l’Inter de Milan figure sur les tablettes de la cellule de recrutement des Marseillais. Son profil plait beaucoup aux dirigeants olympiens. Pour retrouver du temps de jeu, le joueur de 25 ans voudrait retourner en Italie où il est courtisé par plusieurs écuries dont Cagliari, la Sampdoria et la Fiorentina de la Série A. «Peut-être qu'à l'avenir, je pourrais revenir en Italie. Des demandes en Italie ? Il y en a toujours, mais si cela ne s'est pas fait, c’est parce que c’est comme ça que ça devait être», avait déclaré Keita Baldé en mars dernier avant d’ajouter : «Nous verrons ensuite dans quelques années comment ça se passera». Auteur de 4 buts en 21 matchs la saison dernière, l'ailier sénégalais est sous contrat avec le club de la principauté jusqu'en 2022.
FAMARA DIEDHIOU DE RETOUR EN FRANCE
Ayant réussi une belle saison avec Bristol City, Famara Diedhiou est courtisé en France. Mal en point depuis l'ouverture de la saison, Dijon veut en effet l’attaquant sénégalais pour jouer le maintien dans l'élite française. Elu meilleur joueur en Angleterre par les supporters des «Robins», Diédhiou est à la dernière année de son contrat à Ashton Gate. Selon la presse anglaise, Dijon prépare une offre pour le faire signer. Meilleur buteur de l’équipe anglaise avec 14 réalisations, l’ancien joueur d'Angers pourrait être le profil idéal pour remplacer Julio Tavares. Maintenant, reste à savoir si l’équipe anglaise va céder, cette saison, son meilleur buteur.
INONDATIONS ET D’AUTRES SUJETS EN EXERGUE DANS LES QUOTIDIENS
Dakar, 14 sept (APS) – La question des inondations, les conséquences de la pandémie de la Covid-19 et d’autres sujets constituent le menu des quotidiens reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Lii quotidien fait une plongée dans les Parcelles Assainies de Keur Massar, dans la banlieue dakaroise et titre : ‘’Dans l’enfer des sinistrés’’. ‘’Depuis plus d’une semaine, les habitants des Unités 2, 3 et environs de Keur Massar vivent des situations difficiles. Les eaux ont englouti la totalité de leurs maisons. Malgré les mesures +d’urgence+ prises par le gouvernement, rien ne semble bouger’’, constate la publication.
Parlant des inondations à Dakar, L’Info explique ‘’les racines du mal’’ et cite, ’’le retour abondante de la pluie (…), l’imperméabilité croissante des sols (….), l’absence de réseau d’assainissement ou obsolète par endroit s’il en existe ainsi que l’absence d’un système de drainage des eaux de pluie (…)’’.
Dans Sud Quotidien, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye déplore ‘’l’abandon’’ du Plan décennal de lutte contre les inondations. ‘’Il n’y a jamais eu 767 milliards disponibles engagés dans des dépenses de lutte contre les inondations. Le vrai scandale de ce dossier, il ne se trouve pas là. Il se trouve dans l’abandon de la solution à apporter aux inondations à Dakar et dans les autres villes du Sénégal’’, déclare M. Mbaye, en poste au moment de l’adoption du Plan décennal de lutte contre les inondations.
Kriitik aborde la mission d’information parlementaire sur les inondations que le journal considère comme un exercice de ‘’lavage à grande eau’’. ‘’Cités à comparaître devant la représentation nationale, les ministres impliqués dans la gestion des inondations peuvent dormir tranquille. L’Assemblée nationale qui annonce une mission d’information clôt l’éventualité d’un audit technique et financier. Les +envoyés+ du peuple ne déroberont pas à la tradition. Faire parler la majorité mécanique pour les intérêts de l’Etat’’, écrit le journal.
L’Assemblée nationale a convoqué une réunion spéciale de son bureau, mardi, pour examiner les modalités de la mise en œuvre d’une Mission d’information après les inondations qui ont frappé Dakar et plusieurs endroits du pays.
En politique, L’As titre : ‘’Macky Sall évoque un gouvernement élargi’’.
’’Une folle rumeur de remaniement circule dans les chaumières depuis quelques temps. Mais le chef de l’Etat qui veut sans doute avoir une maîtrise sur son agenda, déroute tout le monde. Quoique insatisfait, Macky Sall continue de cheminer avec son équipe considérée pourtant comme le gouvernement le plus faible depuis son arrivée au pouvoir en 2012. Ce qui est quand même sûr, c’est que l’idée taraude l’’esprit du chef de l’Etat qui, d’ailleurs, l’a dit à mi-mot lors de la conférence des leaders de Benno Bokk Yakaar qu’il a présidée la semaine dernière (…)’’, rapporte la publication.
L’Observateur qui a mené une enquête sur le ‘’fast-tract’’ estime que ‘’Macky Sall (est) à la recherche d’un slogan perdu’’. Dans le journal, Seydou Guèye, chargé de la communication de la Présidence, souligne que ‘’les stratégies de développement économique ont subi un choc extérieur avec la pandémie de Covid-19’’.
A propos de l’impact de cette pandémie, Vox Populi note que ‘’le secteur informel choppe le virus de la crise’’. ‘’L’économie informelle (est) presque anéantie par les effets du corona ‘’, selon le journal.
Source A s’intéresse au marché d’intérêt national et à la gare des gros porteurs, ‘’sur fond de prêt, construits puis abandonnés dans la brousse de Diamniadio’’.
’’Inaugurées en grande pompe, le 24 janvier 2019, par le candidat Macky Sall, ces infrastructures (ont été) financées à hauteur de 63 milliards de francs Cfa (15% Etat du Sénégal et 85% Etat turc en prêt). Mais, depuis près de deux ans, aucune activité ne peut y être menée, car il est plus facile d’aller à Gorée à pied que d’accéder à ces ouvrages, surtout en cette période d’hivernage’’, écrit le journal qui affiche en Une : ‘’63 milliards francs Cfa dans le vent’’.
Enquête consacre un dossier à la pêche et affiche en Une : ‘’Poissons en eaux troubles’’. ‘’Le poisson se fait rare. Il coûte cher. Pêcheurs, maréyeurs et vendeurs sont inquiets et furieux’’, résume le journal.
Le Soleil exhume le passé du village de Ndiarogne, ’’symbole du refus sérère d’une islamisation forcée’’.
SADIO MANE ET CHEIKHOU KOUYATE DEBUTENT PAR UNE VICTOIRE
Après les fenêtres de la Fifa, les championnats européens ont repris leurs droits ce weekend.
Après les fenêtres de la Fifa, les championnats européens ont repris leurs droits ce weekend. Pour leur match d'ouverture de cette saison, Liverpool et Sadio Mané ont dominé Leeds (4-3) dans une affiche compliquée pour les hommes de Jürgen Klopp. Dans l'autre rencontre, Crystal Palace de Cheikhou Kouyaté a battu Southampton (1-0). En France, Sofiane Diop a offert la victoire à Monaco lors de la troisième journée face à Nantes.
En ouverture de la première journée de la Premier League, Liverpool de Sadio Mané a débuté par une victoire. Dans une rencontre compliquée, les hommes de Jürgen Klopp ont bataillé ferme pour conserver les trois points de la victoire au stade Anfield devant Leeds (4-3). Les Reds peuvent remercier Mohamed Salah qui a réussi un triplé.
Titulaire dans l'attaque, Sadio Mané n’a pas décisif, même s’il a participé à toute la rencontre. En face, pour son grand retour dans l'élite, Leeds du coach Marcelo Bielsa a joué sans complexe. Dans l’autre rencontre, Cheikhou Kouyaté et Crystal Palace ont battu Southampton (1- 0).Aligné dans l'axe avec le défenseur anglais Scott Dan, l’ancien joueur de West Ham a livré une belle prestation en contenant les attaquants adverses. Avec cette victoire, les hommes signent leur première victoire de la saison.
SOFIANE DIOP OFFRE LA VICTOIRE A AS MONACO
En France, Metz a été battu par Lille (1-0) pour le compte de la troisième journée de la ligue 1. Malgré la présence de Ibrahima Niane et de Opa Nguette dès le coup d'envoi de la rencontre, les Messins n'ont pas trouvé le chemin des filets. A noter que Habib Diallo et Pape Ndiaga Yade ont fait leur apparition lors de cette patrie. Au plan comptable, les Messins occupent la 17ème place. Au stade des Costières, Nîmes de Sidy Sarr a été dominé par Rennes (2-4). Ayant démarré la rencontre sur le banc, l’attaquant sénégalais Mbaye Niang n'a pas pu faire son entrée. Grâce à cette victoire, les Bretons occupent la première place du podium.
Au stade de Louis II, AS Monaco a battu Nantes (2-1). Le milieu de sénégalais Sofiane Diop s’est illustré de la meilleure des façons puisqu’il a montré le chemin des filets à ses coéquipiers en ouvrant le score dès la 7ème de jeu. Malgré l'égalisation des visiteurs, les Monégasques ont pris les trois points de la victoire. Grâce à ce résultat, l’équipe de Niko Kovac devient le dauphin des Bretons.
A noter que Keita Baldé ne figurait pas sur la feuille de match. Le classique qui opposait Paris Saint-Germain et Marseille a tourné à l'avantage des Phocéens (1-0). L'unique but de la rencontre est l’œuvre de Thauvin. Titulaire dans l’entre jeu des Parisiens, Idrissa Gana Guèye a livré une copie propre. Chez les Olympiens également, Pape Guèye a débuté la rencontre avant de céder sa place au retour des vestiaires. Dans les autres rencontres, Dijon de Alfred Gomis s'est incliné à nouveau face à Brest (2-0). Saint-Etienne de Assane Dioussé a battu Strasbourg (2-0).
Alors que Angers et Sada Thioub ont pris le dessus sur Reims (1-0). Malgré la présence de Boulaye Dia dans l’attaque des Rémois, les angevins ont conservé les points de la victoire. En ligue 2, le Havre a réalisé une belle opération en dominant Guingamp (3-1) pour le compte de la troisième journée. Une victoire acquise en grande partie grâce au sénégalais Jamal Thiaré.
LE SENEGAL A EU DEUX MACKY SALL
Dans ce premier jet de l’interview accordée à Sud Quotidien, Abdoul Mbaye parle d’un président aux deux visages : le premier, prisonnier de ses promesses en début de mandat, l’autre pour lequel le tout prioritaire est devenu politique politicienne
Abdoul Mbaye replonge dans les eaux. Alors Premier ministre, le président de ACT a été appelé à piloter le plan décennal déclenché en 2012 par le Chef de l’Etat Macky Sall. Sauf que l’ancien Chef du gouvernement trouve scandaleux, un tel projet qui, selon lui, devrait régler définitivement le problème des inondations au Sénégal, soit abandonné. Dans ce premier jet de l’interview accordée à Sud Quotidien, Abdoul Mbaye parle d’un Macky Sall avec deux visages. Le premier qui était «prisonnier de quelques-unes de ses promesses au début de son mandat allant dans le sens de l’intérêt général, de la protection des citoyens sénégalais». Et l’autre dont le «tout prioritaire est devenu politique politicienne».
Vous étiez Premier ministre. Quand il y’a eu les inondations en 2012, le Président Macky Sall avait déclenché le Plan décennal. Est-ce que vous pouvez-nous nous faire la genèse de ce plan ?
Il faut d’abord rappeler que les inondations sont une vieille problématique. Elle avait été prise en charge par le régime précédent ; des projets avaient été engagés essentiellement orientés vers des systèmes de pompage et en partie d’ailleurs, une restructuration urbaine par la création de quartiers nouveaux. Nous nous souvenons du plan Jaxaay puisqu’il était évident que des zones non constructives avaient accueilli des domiciles et les pluies excessives créaient des inondations. En 2011, qui est une année charnière, il n’y a pas eu d’inondations parce qu’il y a eu sécheresse. Ce qu’il faut relever, c’est qu’en 2011 par contre, cela n’a pas empêché des dépenses très importantes d’être effectuées, notamment avec l’achat de tentes qu’on n’a jamais retrouvées, des produits phytosanitaires qui ont été commandés et qui n’ont jamais été livrés pour 5 milliards de F Cfa etc. En 2012, dès que le Président Macky Sall a été élu et qu’il a formé son gouvernement, il a essayé tout de suite d’accorder de l’importance à la gestion des inondations comme à la gestion de la préparation de la campagne agricole. Je considère qu’au Sénégal, on traite avec trop de légèreté la préparation de l’hivernage dans ces deux volets majeurs qui sont celui de la campagne agricole et celui de la préparation à la lutte contre les inondations puisqu’elles ont un caractère récurrent. Durant ce même mois d’avril, nous avons pu tenir à la fois le conseil interministériel consacré à la campagne agricole et le 30 avril, un conseil interministériel consacré à la lutte contre les inondations. Donc, quand l’hivernage est arrivé, fort heureusement, il y’avait déjà eu des préparations, mais évidemment, quelques mois ne pouvaient pas suffire pour faire face. La première réaction a été de déclencher le Plan Orsec. Ça a commencé à être mis en œuvre. Et le Président Macky Sall, parce qu’il faut laisser à César ce qui appartient à César, a pris des décisions importantes. La première, c’était d’abord le Plan Orsec. Il y a ensuite décisions de faire des économies budgétaires et donc organiser une réorientation des dépenses vers ceux qui permettaient d’assurer la protection des populations et c’est ainsi qu’on a annoncé la suppression du Sénat. Il y a eu des décisions en conseil des ministres de tenir un conseil présidentiel consacré à la lutte contre les inondations. Il s’est tenu le 19 septembre. Et c’est après ce conseil présidentiel que le document présenté a été validé par le Président de la République sous la forme d’un Plan décennal de lutte contre les inondations. Après ça, une autre décision importante a été prise par le Président de la République. Il y a eu un réaménagement ministériel et la création du ministère de la Restructuration et de l’Aménagement des zones inondables. Le PDLI en lui-même, ce qu’il apportait comme nouveauté importante, c’est qu’il créait un cadre global dans lequel, on retrouvait non seulement le système de pompage à maintenir, à compléter, à entretenir qu’il s’agisse d’ailleurs du système lui-même de pompage reposant sur les pompes, leur alimentation etc. ; mais également l’écrêtage des bassins de réception, l’entretien des réseaux préexistants. Parce que la colonisation était là et à l’époque, il y avait des réseaux qui fonctionnaient bien. Donc, tout ce volet était pris en charge. Il y avait également un volet important de restructuration urbaine. En ce sens qu’il était nécessaire non seulement de dégager des voies d’eau qui avaient été occupées par l’urbanisation, il était important d’enlever certains quartiers qui, de toute façon, ne pouvaient échapper à l’inondation en cas de pluie parce que se situant en point bas, dans d’anciens marigots, d’anciens lacs. Et pour se faire, il fallait créer des zones d’eau, remettre l’eau là où il était autrefois et il y avait aussi des zones vertes parce qu’il y avait des zones marécageuses qui ne sont pas propices à l’habitat et dès qu’il y a surplus de pluie, la nappe phréatique remonte. Donc, ces zones devaient également être déménagées et transformées en zones de verdure.
Et pourtant, vous affirmez que ce plan décennal a été abandonné ?
Sa mise en œuvre a commencé au début de l’année 2013 puisqu’il a été adopté en septembre 2012 et très sincèrement, beaucoup de travail a été accompli sous la coordination du Premier ministre certes parce que tous les services concernés étaient mobilisés pour trouver une solution à cette souffrance récurrente des populations sénégalaises non seulement de Dakar, de Touba, de Ziguinchor, de Kaolack, de Louga, de Saint-Louis etc. Il est heureux d’ailleurs de constater que quand on cite les réalisations faites au titre du PDLI, ce sont les réalisations de 2013 qui sont citées. C’est ce qui a été fait en 2013 qui a été cité notamment par le Président de la République récemment. Il se trouve simplement qu’après mon départ de la Primature, en début septembre-fin août 2013, ce travail a été abandonné. L’abandon, il faut en rechercher la responsabilité au niveau du Chef de l’Etat. Je rappelais tout à l’heure les décisions importantes qui avaient été prises. Le Plan Orsec, c’était vraiment pour faire face. C’était l’organisation de secours mais la réaffectation budgétaire surtout le Sénat, adoption d’un PDLI, création d’un ministère dédié. Concernant le premier point, on recréait le Sénat en instaurant le Haut conseil des collectivités territoriales. Je vous laisse juger de ce à quoi ça sert. Un vrai «machin» qu’on n’entend jamais, qui ne fait rien. On est revenu à ce qui existait avant. Ça a été abandonné et le ministère qui avait été créé pour le suivre a été supprimé. Donc, c’est bien dans le cadre d’une volonté politique que la lutte structurelle contre les inondations a été abandonnée. Nous en avons fait le triste constat et lorsque nous avons repris la parole politique par la création du Parti de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail, nous n’avons jamais cessé de rappeler au Chef de l’Etat, au gouvernement, l’importance qu’il convenait d’accorder à la lutte contre les inondations à la veille de chaque hivernage. Le dernier rappel date de juin 2019 où on rappelait au gouvernement l’existence de ce PDLI qu’il fallait revisiter, qui était la bonne solution pour sortir les populations de difficultés.
Vous ne semblez plus reconnaître le Président Macky Sall ?
Très sincèrement, je pense que nous avons eu deux Macky Sall. Il y a le Macky Sall que j’appellerai le Macky Sall n°1 qui était encore prisonnier de quelques-unes de ses promesses au début de son mandat allant dans le sens de l’intérêt général, de la protection des citoyens sénégalais. C’est celui qui avait pris les engagements sur la durée de son premier mandat, qu’il allait respecter etc. Ensuite, il a changé de fusil d’épaule. Le tout prioritaire est devenu politique politicienne. Je pense que pour lui, la lutte contre les inondations, personnellement je trouvais que c’était un moyen majeur pour lui d’assurer sa réélection. Mais privilégiant la politique politicienne aux résultats vécus par les populations, il est allé à la recherche de projets visibles, grandioses nécessitant de grands moyens et en ce moment-là, un projet comme le TER, des avions à n’en plus finir en nombre excessif commandés pour remettre sur pied une compagnie aérienne etc. l’ont engagé dans une fausse direction. Aujourd’hui, on a investi dans le TER des moyens équivalents à ce dont avait besoin le PDLI.
Où sont passés les 767 milliards dont vous faites allusion dans votre livre ? Le taux d’exécution fait débat et certains demandent des rapports.
C’est un faux débat qui, à mon avis, est créé à dessein pour l’orienter ailleurs. Le scandale n’est pas là parce que quand vous définissez un plan, vous dites on a besoin de 767 milliards mais ce n’est qu’un budget de besoin où il n’y a pas encore de couverture de ces besoins. C’est la première remarque qu’il faut faire. La deuxième remarque, c’est qu’en 2013, j’ai été Premier ministre pendant huit mois, donc nous avons conduit l’exécution du plan pendant huit mois sur 120 puisqu’un plan décennal, c’est 10 ans. Malheureusement, l’essentiel de ses réalisations date de cette époque. Nous avons pu travailler sur un budget d’environ 27 milliards de F Cfa et sur la partie habitat, (je parle de ressources mobilisées). Nous avions 17 milliards de F Cfa. Ça fait 44 milliards environ qui ont été dépensés. Donc, c’était très peu de choses par rapport au montant global mais dès lors que le plan a été abandonné, il y a peut-être eu des petits crédits qui ont été utilisés de temps en temps. Je me souviens d’un conseil interministériel tenu le 25 juin 2018 où pour la lutte contre les inondations, le Premier ministre avait retenu une enveloppe inférieure à 2 milliards de F Cfa. Vous avez des petits montants comme ça, insignifiants et même ridicules, qui ont été retenus probablement. C’est tout ! Il n’y a jamais eu 767 milliards disponibles engagés dans des dépenses de lutte contre les inondations. Le vrai scandale de ce dossier, il ne se trouve pas là. Il se trouve dans l’abandon de la solution à apporter aux inondations à Dakar et dans les autres villes du Sénégal.
M. le Premier ministre, avant ces inondations, il y a la Covid-19. Que vous inspire sa gestion pour l’Etat ?
J’ai été personnellement choqué par ce folklore qui a entouré la mise en œuvre de la lutte contre la Covid19 même si dès le départ je me suis réjoui, j’ai même félicité le Président de la République des mesures fermes, fortes qui avaient été prises pour organiser un minimum de confinement. C’était indispensable. Ce que j’ai, en revanche, fortement déploré, c’est qu’on a lâché trop vite du lest sous la pression alors que la courbe d’évolution non seulement des infections mais aussi des hospitalisations, ne le permettait pas.
L’Etat risquait aussi d’avoir à gérer les émeutes de la faim, en cas de non dé-confinement ?
Ça, ce sont les faits. Nous avons très tôt fait les propositions au Chef de l’Etat. Nous avons attiré son attention sur le fait que l’essentiel de nos revenus au Sénégal étaient des revenus de très court terme et qu’il était donc nécessaire de prendre des mesures en conséquence mais puisque vous parlez de la faim, de prendre en compte non seulement la faim par manque de revenus mais également la faim par manque de production dans la mesure où même le ravitaillement du Sénégal en denrées de première nécessité pouvait être remis en question. Nous avons proposé, au lieu de distribuer du riz et du sucre, qu’il s’agisse d’élection, de pandémie, de plan orsec du riz, le recours à du cash transfert bien ciblé de la manière la plus transparente possible pour que les populations puissent acheter ce dont elles avaient besoin. On a également demandé d’organiser très tôt et en avril au plus tard la campagne agricole pour l’orienter vers la production céréalière et pour permettre à des jeunes des villes, de pouvoir découvrir l’agriculture. Malheureusement, rien de tout ça ne s’est fait. On en est arrivés à un stade où il fallait déconfiner mais ça a été fait dans une précipitation presque coupable. En ce moment là, il était important de substituer à la mesure générale des mesures localisées comme l’ont fait d’autres pays. Il était important de mettre de l’énergie à surveiller l’apparition de certains clusters et à prendre en charge des procédures d’isolement de traitement. Ça n’a pas été fait. Aujourd’hui, il est quand même heureux, on se plaint des décès, de la souffrance des maladies tout en réjouissant que certains d’entre eux, ont pu être guéris. Mais ce qu’on constate, c’est que la courbe est déclinante et c’est un élément qui rassure.
Beaucoup de pays travaillent sur l’après-Covid afin de mieux lutter contre l’’ultra-dépendance de l’extérieur. Le Sénégal devrait-il être en reste ?
Ce que vous dites là est essentiel. Il y a une phrase d’un discours de Macron qui a particulièrement retenu mon attention. Il dit : «c’est une folie de dépendre de l’étranger pour sa santé, sa nourriture et pour sa sécurité». Malheureusement, nos pays sont tous dans ce cas. C’est la première fois d’ailleurs que nos élites ont pu constater des déficiences en matière de système de santé. Il faut qu’on l’améliore. Des engagements forts sont pris à cet égard. Il faut les exécuter. On a vu que pour les masques, il était possible de recourir à nos industries locales. Qu’il s’agisse d’appareils comme des respirateurs artificiels, on a vu le génie des écoles d’ingénierie du Sénégal se mettre à contribution etc. Donc, sur ce plan-là, comme vous le dites, il faut que l’internationalisation des productions soit un objectif majeur de notre stratégie en matière de politique économique. C’est ce que prône notre parti (ACT, Ndlr)
Quid de l’agriculture ? L’autosuffisance en riz devrait être une possibilité ?
Là également, on avait une opportunité formidable. Imaginez en avril si on avait déjà bien distribué l’engrais, les semences, si on avait accru la main d’œuvre dans les campagnes par le service national civique. Avec une pluviométrie pareille, on aurait eu des records en matière de production vivrière et on saurait qu’il est possible au Sénégal d’aller vers l’autosuffisance en matière d’alimentation. Au-delà de cela, d’une manière générale, toutes nos productions doivent aller dans cette direction de recherche de plus value locale maximale.
M. le Premier ministre, pourquoi le 3ème mandat fait-il encore l’objet d’un débat, au 21e siècle, dans les pays africains ? L’ancien président de la Mauritanie, Abdel Aziz, a même confié à France 24 que certains de ses amis Chefs d’Etat lui avaient demandé de modifier la Constitution pour se maintenir.
Nous avons des démocraties en retard au niveau de l’Afrique et malheureusement, on n’est pas dans le sens d’une marche vers le progrès en matière de démocratie. Au contraire, il y a du recul démocratique quels que soient par ailleurs, les projets qui sont présentés par les hommes politiques avant d’accéder au pouvoir. Le cas du Sénégal est un exemple patent. C’est possible simplement parce que nous n’avons pas de démocratie véritable avec de vrais contrepouvoirs. Partout, vous avez une démocratie qui dépend de la décision du Chef de l’Etat. Vous avez donné l’exemple du président Aziz. Comme lui, le Président Issoufou du Niger dit moi «Non». Tout dépend de celui qui est au pouvoir. Parce qu’on manipule les Assemblées nationales pour obtenir ce qu’on veut en matière de révision constitutionnelle, on manipule le Conseil constitutionnel pour obtenir le changement de la Constitution et tout finit par dépendre du Chef suprême. On est dans un système de mal gouvernance généralisée, l’absence de démocratie, le recul démocratique, la manipulation des Constitutions, la volonté de durer le plus longtemps au pouvoir et de se considérer comme irremplaçable et puis finalement l’équilibre revient avec un coup de force et on s’en plaint. On s’organise, on se retrouve parce que j’ai remarqué que dans les propos tenus par le président Aziz, l’existence d’une complicité solidaire entre les Chefs d’Etat de la sous-région. Il y a un véritable syndicat de chefs d’Etat. Ils veulent se soutenir contre les volontés de leur peuple et en se disant : plus nous sommes nombreux, moins on sera soumis à critique au plan international. Et c’est dommage parce que nos dirigeants sont les premiers à flétrir la dignité de l’homme africain. Quand des gens comme Sarkozy sont pressés de pouvoir mettre côte à côte les mots singe et nègre, c’est parce que ce sont nos Chefs d’Etat qui leur donnent cette image.
Le dialogue politique achoppe sur plusieurs points. Vous, vous dites que c’était du saupoudrage ?
Ce n’était pas du saupoudrage. C’était de la stratégie politique de la part du Président Macky Sall et c’était très clair. Il suffisait au lendemain d’une élection majeure de réunir les partis et d’échanger sur les difficultés liées à l’élection qui venait de se passer. Mais très tôt, nous avons soutenu que le dialogue national était à la fois un moyen de divertir l’opinion par rapport au scandale Pétrotim et un moyen de diviser autant que faire se peut l’opposition en la réunissant pour une notion de dialogue national. Il faut quand même souligner que c’est le troisième dialogue qui a été mis en place par Macky Sall à chaque fois qu’il veut obtenir quelque chose. C’est sa stratégie. C’est l’opposition qui se laisse avoir. Et il était manifeste. Nous l’avons écrit que le Président Macky Sall allait chercher à laisser tomber le parrainage qui a été déjà servi dans son objectif majeur, or pour les élections locales, tout le monde allait être logé à la même enseigne. C’était trop difficile pour lui. Ça ne l’a été opérationnel, ça ne l’a été que lorsqu’il y a eu complicité du Conseil constitutionnel au moment de l’élection présidentielle, donc il fallait laisser tomber. Il fallait une carotte pour attirer l’opposition et même créer de la division en son sein. Cette carotte, c’était le statut du chef de l’opposition et parfois autour de ça, on oublie un peu la question Petrotim. Il y a quand même des questions que, si elles sont appliquées, donnent l’importance pour le processus électoral, pour le renforcement du dispositif démocratique et on va voir ce que ça va donner. C’est au moins l’audit du fichier électoral. Il y a des choses totalement anormales qui ont été faites sous la supervision du fameux commissaire Diallo qui a été maintenu malgré sa retraite dont on s’est débarrassé juste après l’élection présidentielle. Il y a des choses importantes à corriger. Mais très s i n c è r e m e n t , Macky Sall a obtenu ce qu’il voulait.
Vous reconnaissez qu’il y a des choses importantes, pourquoi alors avoir décidé de boycotter ?
On a quand même été très clair. On est concernés par la partie dialogue politique et non pas par le reste. Par contre, eux, ils ont tout en préservant l’autonomie du dialogue politique, placé sous la coupole du dialogue nationale qui devient encore un peu plus difficile mais l’opposition est restée cohérente du début à la fin.
Un autre problème, M. le Premier ministre, auquel notre pays est confronté, c’est la qualité des infrastructures.
Je vais être très bref sur cette question. Le contrôle de qualité est insuffisant. Il y a eu des routes financées par les Américains, le MCC, notamment en Casamance. Il faut s’en inspirer pour obtenir des ouvrages de qualité. Vous avez deux problèmes : un problème de contrôle de qualité qui, normalement, devrait conduire à exclure certaines entreprises. Au Sénégal, elles étaient classées. On savait qui pouvait faire quoi jusqu’à quel montant en fonction de ses équipements. Ça n’existe plus. Nous avons un modèle qui a fonctionné qui n’est pas vieux, c’est celui du MCC ; que l’on applique ce modèle à l’ensemble des ouvrages que nous réalisons. Malheureusement, derrière tout ça, il y a des comportements qui s’approchent de corruption, de détournement. Il y a autre chose aussi parce que vous faites le lien avec les inondations et contrôle qualité, étude environnementale. Keur Massar aujourd’hui, on constate des inondations qu’on n’a jamais notées. Il y a des ouvrages, à mon avis, qui ont été réalisés et qui transforment Keur Massar en zone de captage d’eau. Est-ce que ces ouvrages ont été réalisés en tenant compte de chemins d’eau ? Je ne sais pas. Avec Diamniado, c’est quand même, une ville nouvelle. Qu’on tire les leçons du passé. Pourquoi il y a autant d’eau qui stagne sur Diamniadio. Je n’ai pas vu un grand canal de recueil des eaux traverser Diamniado et aller vers la mer. Il y a un problème. On traite trop de choses avec trop de légèreté.
Elections législatives-locales. Vous voteriez pour le couplage en 2022 ?
La position, vous la connaissez, celle du front national (Fnr, Ndlr). Rationalisation oui mais après celles qui vont être programmées cette année. Je m’en tiens à cette position. Je pense que sous réserve que des critères de transparence parce que c’est surtout ça le problème. La priorité, c’est d’abord la transparence dans les élections, le respect de la loi en matière d’achat de conscience etc. Lorsque nous aurons de bonnes élections, qu’elles puissent être législatives ou locales, la question du couplage dès lors que ça permet de l’économie mais la priorité se trouve dans des élections démocratiques pleines de transparence.
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LA COLERE NE FAIBLIT PAS POUR EXIGER LA LUMIERE SUR LA MORT DES TROIS JEUNES
La journée d’hier, dimanche 13 septembre, a été très mouvementée à Sakar, sur l’axe Sitaba/Kolda.
La journée d’hier, dimanche 13 septembre, a été très mouvementée à Sakar, sur l’axe Sitaba/Kolda. Les jeunes de ce terroir du Pakao y ont déversé leur courroux pour exiger de la lumière sur les circonstances de la mort par accident de trois jeunes de Pakao Dassilamé. Les manifestants accusent les gendarmes de la brigade de Sédhiou d’être à l’origine de ce drame et menacent de porter plainte. Les mis en cause nient toute allégations faisant état de leur implication dans un quelconque piège qui aurait provoqué l’accident. L’affaire est en instruction au parquet de Sédhiou
C’est une foule nombreuse composée de plusieurs couches de la population qui s’est agglutinée à Sakar hier, dimanche, avant de manifester leur colère mêlée de déception dans la rue. Pneus et troncs d’arbres calcinés sur la chaussée, brassards rouges et circulation paralysée, rien n’a été laissé au hasard pour se faire entendre. Les manifestants disent déplorer les conditions dans lesquelles les trois jeunes garçons sont morts, le 19 août dernier, a bord du guidon de leur moto Jakarta. Ici, beaucoup continuent à croire que les victimes étaient prises au piège des gendarmes qui auraient attaché une corde cette nuit-là sur la chaussée pendant un contrôle routier, non loin du carrefour de Pakao Soumboundou.
L’un des porte-parole du jour, El Hadji Badio, a déclaré ce qui suit face à la presse, à la fin de la marche : «nous avons perdu trois de nos camarades jeunes dans un accident de la circulation. Depuis, nous n’avons pas cessé de réclamer le procès-verbal (PV) pour savoir les circonstances de leur mort, sans succès.
La brigade de gendarmerie de Sédhiou, par la voix du commandant Sy, a affirmé que nous ne pouvons pas avoir le PV tant que nous n’avons pas engagé un avocat», a martelé El Hadji Badio, en charge de la communication de ce collectif. Et Almamo Camara, un autre porte-parole du collectif, de poursuivre sur un ton plus feutré : «aujourd’hui, tout le Pakao est mobilisé, de Salikégné à Karcia, en passant par Sakar, Soumboundou et Diana Malary. Nous réclamons justice et nous sommes prêts à mourir dans le sang pour que justice soit faite». Ils menacent de porter plainte. «Nous sommes prêts, pour porter plainte contre la Gendarmerie de Sédhiou parce que c’est eux qui sont responsables. Ils ont tué nos frères et les ont transportés dans le silence à la morgue de Sédhiou. Le lendemain matin, ils sont venus nous dire que les gosses ont heurté un camion et on n’a pas vu le camion ni son chauffeur».
«AUCUNE AUTORITE N’EST VENUE NOUS CONSOLER»
Les manifestants menacent de se faire entendre aussi longtemps qu’ils ne seront pas en possession du procès-verbal. «Nous n’abandonnerons pas le combat tant qu’on n’a pas vu le soleil de la justice se lever sur l’accident survenu au croisement de Soumboundou. On est prêt à rejoindre nos frères dans le sang. Nous attirons l’attention du gouverneur de la région de Sédhiou, du préfet, du sous-préfet et de nos maires car jusqu’ici nous n’avons vu personne d’entre eux venir nous consoler et nous dire la vérité». Quant à la Gendarmerie de Sédhiou, elle nie en bloc les allégations des manifestants, arguant n’avoir jamais dressé une corde sur la chaussée. Le dossier est sur le bureau du Procureur de Sédhiou et suit son instruction a-t-on appris de sources sûres.