Kaffrine, 13 sept (APS) - La région de Kaffrine (centre) a enregistré un taux de réussite de 42, 37 % au baccalauréat, une progression de 8, 66 points par rapport à 2019, a indiqué l’inspecteur d’académie Aboubacry Sadikh Niang.
‘’Cette année, 1.216 candidats sur les 2.870 présentés par l’académie de Kaffrine ont réussi à l’examen du baccalauréat. Donc, la région de Kaffrine a enregistré un taux de réussite de 42, 37 % contre 33, 71 % en 2019’’, a-t-il notamment confié à des journalistes.
‘’Nous avons 556 admis au premier tour et 660 au second. Cela fait un total de 1.216 admis dans la région de Kaffrine. Les performances du baccalauréat ont positivement évolué passant de 33.71% à 42.37% soit un bond de 8.66 points entre 2019 et 2020 ‘’, a-t-il ainsi fait valoir.
‘’Au total, 722 garçons (45,13%) et 494 filles (38,90%) sont admis au baccalauréat dans la région de Kaffrine’’, a détaillé Aboubacry Sadikh Niang.
Pour ce qui concerne les mentions elles passent de 59 à 81 dont une Très bien en S2 en la personne de Abdourahmane Sy du lycée Yoro Penda Sy de Nganda, dans le département de Kaffrine, s’est encore réjoui l’IA de Kaffrine.
2 MORTS ET 43 CAS POSITIFS DÉCLARÉS DIMANCHE
Ces nouvelles contaminations ont été détectées à partir de tests virologiques réalisés sur 1.266 tests individus, soit un taux de positivité de 3, 57 %, selon le directeur de la Prévention.
Dakar, 13 sept (APS) – Le Sénégal a déclaré dimanche quarante-trois cas supplémentaires de Covid-19 et deux autres décès liés à la maladie du nouveau coronavirus.
Ces nouvelles contaminations ont été détectées à partir de tests virologiques réalisés sur 1.266 tests individus, soit un taux de positivité de 3, 57 %, selon le directeur de la Prévention, structure dépendant du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Parmi les contaminations officialisées ce jour, 16 étaient des personnes suivies par les services sanitaires, 2 des cas importés enregistrés à l’Aéroport international Blaise Diagne de Dakar (AIBD), les 25 étant issus de la transmission communautaire, a expliqué le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye.
Faisant le point quotidien sur la situation de l’épidémie, il a souligné que les cas issus de la transmission communautaire ont été détectés dans Dakar et sa région et dans les localités comme Mbour, Thiès, Joal, Popenguine (région de Thiès), ainsi qu’à Richard-Toll, Oussouye, Kolda et Ziguinchor.
Le directeur de la Prévention a annoncé la guérison de 147 patients. Cela porte à 10.520 le nombre de personnes ayant recouvré la santé depuis de le début de l’épidémie dans le pays.
Plus de six mois après l’officialisation du premier cas positif de Covid-19, le Sénégal a enregistré 14.280 cas d’infection au nouveau coronavirus et 297 décès liés à la maladie.
A la date d’aujourd’hui, 3.462 patients, dont 32 cas graves, sont encore sous traitement, d’après les données du ministère de la Santé et de l’action sociale.
PAR Barnaby Phillips
CES TRÉSORS AFRICAINS QUE LES OCCIDENTAUX REFUSENT DE RENDRE
Alors que les musées européens sont fortement critiqués suite aux manifestations de Black Lives Matter, les politiciens nigérians ont l'opportunité de façonner le destin des célèbres Bronzes du Bénin
BBC Afrique |
Barnaby Phillips |
Publication 13/09/2020
Un débat qui occupe la scène depuis des années a atteint son point culminant. Beaucoup en Afrique, et ailleurs, disent que le temps est venu pour le retour des trésors culturels pillés pendant la colonisation.
Les Bronzes du Bénin - des milliers de sculptures et de gravures en laiton, en bronze et en ivoire - sont devenus des symboles très chargés d'injustice. Ils sont originaires de ce qui est aujourd'hui l'État d'Edo, dans le sud du Nigeria.
Volés par des soldats et des marins britanniques en 1897, la plupart se trouvent dans des musées occidentaux et des collections privées.
Le British Museum, qui possède quelque 950 bronzes du Bénin, a fait l'objet de critiques particulières pour son refus de les restituer, mais il n'est que l'un des nombreux musées qui luttent pour justifier la légitimité de sa collection.
Les rois Edo - l'obas - ont fait campagne pendant des décennies en vain pour que les bronzes du Bénin soient rendus.
Mais peu de gens en Occident ont pris au sérieux les demandes africaines de restitution. Les conservateurs occidentaux ont fait valoir que l'Afrique n'avait pas les ressources nécessaires pour s'occuper de ses trésors, mais aussi que les musées occidentaux n'avaient aucune obligation morale de réparer les dommages infligés pendant les décennies de colonisation.
Aujourd'hui, la situation a changé et, dans les coulisses, les choses ont bougé.
Depuis 2017, le groupe de dialogue sur le Bénin, qui réunit l'actuelle oba, le gouverneur de l'État d'Edo, le gouvernement nigérian et des musées d'Allemagne, des Pays-Bas, de Suède et du Royaume-Uni (dont le British Museum), travaille à un plan de compromis pour le retour de certains bronzes du Bénin au Nigeria.
Ils ont convenu que Benin City, la capitale de l'État d'Edo, accueillera un nouveau musée royal du Bénin.
Les musées européens se relaieront pour prêter (bien que certains puissent faire des dons) quelques centaines de bronzes du Bénin.
L'effet, selon le Palais d'Oba, sera une "collection permanente en rotation" à Bénin City.
Le peuple Edo retrouvera enfin une partie importante de son patrimoine culturel.
Le gouverneur Godwin Obaseki a joué un rôle important dans les négociations.
Il a engagé l'architecte anglo-ghanéen Sir David Adjaye, concepteur du célèbre Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaines à Washington DC.
Le profil et la vision de Sir David - il veut que le nouveau musée soit "le joyau de la bague" d'une revitalisation culturelle plus large de Benin City - ont impressionné les conservateurs européens.
Phillip Iheanacho, un vieil ami de M. Obaseki et de Sir David, est chargé de la collecte de fonds.
Il a lui aussi fait la cour aux Européens.
Il semble que les étoiles se soient alignées. Un gouverneur nigérian engagé a attiré un architecte célèbre et un collecteur de fonds crédible, et les Européens sont à bord.
Aux quartiers Sotrac, Ousmane Mbengue et Ndoumbélane, dans la commune de Guinaw Rail Sud, Ainoumady à Keur Massar, l’Etat est encore le grand absent. Les populations, sous les eaux, se battent comme des grenouilles pour leur survie
Aux quartiers Sotrac, Ousmane Mbengue et Ndoumbélane, dans la commune de Guinaw Rail Sud, Ainoumady à Keur Massar, l’Etat est encore le grand absent. Les populations, sous les eaux, se battent comme des grenouilles pour leur survie. Ici, même les besoins primaires comme manger, dormir, aller aux toilettes deviennent des luxes pour certaines familles.
Des images impressionnantes. Des quartiers entiers transformés en vastes rivières. Des populations qui, sous les eaux, se battent pour réussir à fermer l’œil. A Sotrac, Ousmane Mbengue et Ndoumbélane, dans la commune de Guinaw Rail Sud ; Ainoumady et Parcelles dites assainies à Keur Massar, le décor est pitoyable. Un spectacle désolant qui se déroule sous le regard impuissant de riverains désemparés.
Debout dans son salon, les mains accrochées sur les grils de la fenêtre, les jambes totalement immergées dans l’eau, cette habitante du quartier Ainoumady ne cache pas sa désolation. Son visage triste attire notre attention, alors que nous pataugions dans la rue, devenue comme un marigot. De l’intérieur de sa maison prise d’assaut par les eaux pluviales, elle semblait désespérément attendre quelqu’un à qui se confier.
De sa voix étreinte par l’émotion, elle lâche difficilement : ‘’Comme vous le voyez, dit-elle montrant la salle (l’eau lui arrivant presque aux genoux). Toutes les pièces sont comme ça. Les couloirs, n’en parlons même pas. Depuis samedi, je ne mange pas, je grignote. Les toilettes sont remplies d’eau, je n’y ai plus accès. Pour pisser et autre, j’utilise un seau. Je ne peux même plus me laver convenablement. Ce que je vis est atroce. C’est un cauchemar.’’
Installée dans sa nouvelle maison il y a juste quelques mois, la jeune dame, la quarantaine, commence déjà à avoir des remords. A cause des quelques dizaines de millimètres d’eau tombés sur Dakar, presque tous ses bagages ont péri. Au bord du gouffre, elle se confie : ‘’Si j’avais su, j’aurais pu remblayer davantage avant de construire. Mais je n’ai rien su. Tous mes bagages sont partis. Mon frigo, mes lits, mes armoires, mes vêtements, tout est dans l’eau. Certains matériels, je venais à peine de les acheter. Je n’ai personne pour évacuer l’eau. Je vis seule. Mon mari a bougé.’’
Six longs jours que la bonne dame n’arrive plus à dormir du sommeil des justes. Battante, mais impuissante face à la calamité, elle est contrainte à se débrouiller, chaque nuit, pour parvenir à fermer l’œil. Seule dans sa maison, elle se bat autant que faire se peut pour sauver ce qui peut encore l’être. Elle n’envisage, toutefois, pas de quitter les lieux. D’un air plein de chagrin, elle déclare : ‘’Oui, j’aurais pu aller crécher ailleurs, mais je ne peux laisser ma maison comme ça. Quand tu es là, tu peux au moins surveiller et tenter de limiter les dégâts. Mais quand tu abandonnes, les choses vont se gâter davantage. C’est pourquoi je reste. Mais c’est très difficile.’’
Le plus dur, c’est qu’elle n’entrevoit même pas le bout du tunnel. Après plus de six jours immergée, la sinistrée n’a vu aucune autorité. Ni de la collectivité locale, encore moins du gouvernement. Avec courage, elle se bat toute seule contre les eaux. Pour manger, elle monte sur la terrasse où elle a érigé une table de fortune, explique-t-elle dans l’anonymat, enfermée dans sa maison, préférant conserver jusqu’au bout son intimité.
D’habitude grouillant de monde, avec des piétons, des marchands, des véhicules venus de tous les horizons, le quartier Ainoumady ressemble plus à une vaste prison à ciel ouvert. Les habitants, des prisonniers enfermés dans leurs maisons devenues comme des cellules. Commerces, points de transfert d’argent, restaurants, pharmacies, presque tout est à l’arrêt. Le quartier ne vit plus. Après quelques jours de lutte, les riverains semblent capituler, face à l’absence totale d’alternative.
Chez Mara, une grande bâtisse située en face du CEM de Keur Massar, l’eau a chassé tous les occupants du rez-de-chaussée vers l’étage. Avec sa motopompe, le jeune homme, la trentaine, se bat comme il peut pour libérer sa maison de l’emprise des eaux. ‘’Nous n’avons pas le choix, soupire-t-il. Sinon, le niveau de l’eau va monter et il sera difficile de sortir de la maison. De plus, l’eau allait rentrer dans les chambres et causer plus de dommages. Nous passons nos journées à pomper pour limiter les dégâts. Depuis que nous sommes là, c’est la première fois que nous sommes confrontés à pareille situation’’.
Pendant qu’il décrit son calvaire, arrive une belle dame, teint clair, lunettes d’intello bien ajustées. Très élégante dans sa robe aux couleurs bleue et orange, assortie d’un voile orange, elle tient dans une main un sac noir. L’autre lui servant de relever le bas de sa belle robe pour qu’elle ne se mouille pas. Tel est devenu le quotidien des gens d’Ainoumady. Chaque jour, pour se rendre au marché, au boulot ou à la boutique, il faut d’abord patauger. ‘’Comme vous le voyez, soutient la ravissante dame avec un sourire béat, nous sommes obligés de vivre avec l’eau. C’est difficile, mais c’est comme ça’’.
Dans ce quartier, la vie est presque à l’arrêt. Seuls quelques adultes bravent les eaux pour régler quelques urgences, loin de leurs habitations où tous les commerces sont fermés. Des enfants, ayant sans doute échappé à la vigilance de leurs parents, profitent de l’occasion pour s’amuser dans l’eau. Trouvé dans son atelier, le tailleur Babacar Ndiaye éprouve toutes les difficultés pour rejoindre son lieu de travail. Etabli juste derrière le lycée, sur la route qui mène vers Tivaouane Peul, il est obligé de garer son scooter à près d’une centaine de mètres de l’atelier. Le reste du trajet, il se trempe. Les clients, il ne les voit plus. Mais ce qui l’exaspère le plus, c’est, à l’instar de tous nos interlocuteurs, ‘’l’inexistence’’ d’un maire dans la commune. Il dénonce : ‘’Et pourtant, la mairie est tout près. Mais on se demande même si nous avons un maire. Depuis samedi (début des fortes pluies qui ont entrainé les inondations), les autorités n’ont rien essayé. Nous ne voyons personne. L’eau pénétrait jusque dans l’atelier et les maisons quand les voitures passaient. C’est pourquoi les populations ont barré la route’’.
Habitant le quartier depuis 2003, Cheikh Faye a passé plusieurs hivernages dans cette cité. Jamais il n’a vécu pareille situation. A la devanture de sa maison, des sacs de sable sont positionnés pour empêcher l’eau de pénétrer à l’intérieur. Situé juste à l’entrée du marigot, la maison des Faye est pour le moment épargnée. Il n’empêche, le notable compatit pour ses voisins. ‘’Ce qui se passe est la faute exclusive de l’Etat. On construit des routes sans aucun système de drainage des eaux. Même pas de trottoirs, alors que la chaussée (il s’agit de la route secondaire qui passe devant le poste de santé) est livrée depuis plus de trois ans. Aussi, comment une cité comme celle-là, créée depuis les années 1988-1990, peut ne pas bénéficier de réseau d’assainissement ? L’Etat est seul responsable’’, fulmine-t-il enragé. Le seul canal érigé sur la route principale qui mène vers Tivaouane Peul ne sert à rien, selon M. Faye. Qui ajoute : ‘’Ils attendent toujours le dernier moment pour nous parler de plan national Orsec (plan d’organisation des secours). Depuis quand ils ont parlé de plan Orsec ? Est-ce que vous voyez ne serait-ce qu’une motopompe ? De toute façon, moi, je n’attends rien des autorités. Si elles viennent enlever c’est bon, sinon l’eau va tôt ou tard s’évaporer. Je n’attends rien de ces gens’’.
Guinaw Rail Sud, la galère des laissés-pour-compte
Sotrac à Guinaw Rail Sud, des familles entières cohabitent avec les eaux stagnantes depuis le début de l’hivernage. Dans cette partie de la ville de Pikine, dès que les nuages commencent à se former, c’est la trouille dans certaines maisons. Quartier mal loti, dépourvu de voie d’évacuation, Sotrac est un des points névralgiques où convergent plusieurs sources d’eau de ruissellement, en cette période d’hivernage. Au grand dam des riverains.
Routes boueuses. Murs crevassés menaçant ruines. Des herbes sauvages qui poussent à l’intérieur des maisons. Le décor est piteux dans certaines concessions. Chez mère Awa Faye, l’atmosphère est devenue invivable. Sur la fosse septique, sont exposés vêtements, matelas et autres meubles impactés par les eaux. La soixantaine révolue, la maitresse des lieux se confesse : ‘’Tous nos bagages sont détruits. Nous n’avons plus rien. Même le riz qu’on m’a donné, il n’y a pas longtemps (dans le cadre de la lutte contre la Covid), a péri dans l’eau. Nous vivons l’enfer ici. Et c’est le même calvaire depuis près de 15 ans que je vis ici.’’
Locataire, elle payait 50 000 F CFA le mois. Mais depuis quelque temps, elle ne paie plus que 30 000 F. Le mois passé, elle a décidé, avec l’accord de son bailleur, de ne pas payer. Heureusement, se réjouit-elle, qu’il n’y a pas d’enfant dans la maison. ‘’Je vis avec mes trois filles. Il y avait ma belle-fille, mais je lui ai demandé d’aller chez elle à Rufisque, puisqu’elle avait un enfant. Ce dernier avait même commencé à avoir des boutons. Nous voulons déménager, mais nous n’avons pas encore trouvé de maison d’accueil. C’est une situation très difficile’’.
Implorant le soutien des autorités, elle ajoute : ‘’Nous avons vraiment besoin d’aide. Je travaillais, mais je ne le peux plus, parce que je suis malade. Je suis hypertendue et j’ai l’asthme. Je me fatigue trop vite.’’
Chez les Dème, dans le même quartier, c’est le même calvaire. Au quotidien, les occupants se battent contre les eaux pour essayer de sauver ce qui peut l’être. Malgré son âge avancé, Fatima Aly Dème ne se repose pas. Elle revient sur la journée fatidique du dimanche, à l’occasion des fortes pluies. Elle témoigne : ‘’Je ne peux plus rien avec mes hanches. Du matin jusqu’au soir, on luttait contre les eaux. Pendant même qu’il pleut. C’est pour éviter que le niveau de l’eau monte et entre dans les chambres. Nous n’avons pu manger que vers 18 h. Et il fallait mettre des briques. C’est grâce aux voisins que nous avons pu nous débarrasser des eaux. Aujourd’hui encore, nous puisons l’eau avec des seaux, parce que la nappe monte. C’est comme ça, même 4 à 6 mois après la saison des pluies. Nous sommes tout le temps dans l’eau.’’
A Ndoumbélane et Ousmane Mbengue. Le décor est identique. Dans ce second quartier, même si les inondations sont devenues une vieille habitude, les effets ont été amplifiés chez Maty Diop, à cause des travaux du Train express régional. ‘’Leur grue a endommagé le mur de nos toilettes. C’est par là que l’eau est passée et a fait beaucoup de dégâts matériels dans la maison. J’ai perdu même les bagages que j’avais achetés pour travailler. On a passé toute la journée à pomper’’.
Ce jour (jeudi 10 septembre), la famille de Maty Diop commence à reprendre le cours normal de sa vie. ‘’Depuis, ce sont nos voisins qui préparaient pour nous. Ce n’est qu’aujourd’hui que nous avons pu préparer à manger’’, confie-t-elle.
Pendant que les populations souffrent le martyre, certaines autorités brillent par leur absence. Impactée, Maty Diop décerne une mention spéciale au professeur Daouda Ndiaye. ‘’C’est grâce à lui qu’on a pu vider notre fosse. Le maire nous avait aidés le premier jour, mais après la fosse s’est encore remplie. C’est grâce au professeur que nous avons pu l’évacuer’’.
LA CITÉ DE WASSILAFAYE
On ne peut écrire sur l’histoire du Sine sans parler de Diakhao. Cette localité, à une vingtaine de kilomètres de Fatick, est la dernière capitale où le Bour Sine avait son palais, quelle que soit sa provenance
Oumar Kandé et Aliou Ngamby Ndiaye et Ndèye Seyni Samb |
Publication 13/09/2020
Un calme règne sur la place publique de Diakhao. Avec la forte canicule du jour, en cette période d’hivernage, les populations sont cloîtrées dans les maisons. Devant certaines demeures, on aperçoit quelques jeunes àl’ombre des arbres. Cette grande place publique appelée «NguelWassila», du nom dufondateur de la localité, est bien aménagée. Des bancs sont installés un peu partout. L’endroit est bien coloré,donnant à ce grand espace, témoin de toute l’histoire de Diakhao,toute sa beauté. Sur cette place, trône un arbre géant. Selon Ablaye Sène, communicateur traditionnel, cet arbre s’appelle «ngaane» en Sérère ou «boul» en Wolof. «Chaque nouvelle mariée, qui entre à Diakhao, fait obligatoirement le tour de cet arbre», explique M. Sène.
Avant d’entrer à Diakhao, un tableaudonne un petit aperçu sur l’histoire de ce village devenu une petite agglomération rurale. «Diakhao, dernière capitale du royaume du Sine», est la mention bien visible. En face de «NguelWassila»,une vaste demeure avec beaucoup de bâtiments à l’intérieur attire l’attention. «C’est ici Mbine no maad» ou la maison royale de Diakhao. En franchissant la première porte de la demeure, on fait face aux vestiges témoignant d’une grande partie de l’histoire du Sine. Dans la maison royale, les morts et les vivants se partagent l’espace. Gauche, droite, en face, on aperçoit partout des mausolées. Cependant, les habitants de la maison royale n’autorisent plus de visite inopinée sans aviser au préalable. Une équipe de télévision venuede Dakar en a fait les frais juste avant notre arrivée.C’est la nouvelle règle, dit, d’un ton ferme, Khady Diouf, fille du dernier roi du Sine Mahécor Diouf. Au début, la matriarche de la maison, le nez et la bouche sous un masque bleu, était intransigeante avec l’équipe du Soleil. Finalement, elle accepte, mais à condition de ne pas prendre d’images sur certaines parties de la mythique demeure.
Pour la visite guidée, elle désigne le griot de la famille, Ablaye Sène. A l’entrée de la maison royale, il y a le mausolée de Wassila Faye, 8èmeroi du Sine, de 1285 à 1302. Wassila Faye, informe le chercheur Mamadou Faye, a été intronisé à Bicole, dans l’arrondissement de Niakhar. C’est par la suite qu’il a fondé le village de Diakhao pour en faire la capitale du Sine. Avant Diakhao, Mbissel, Ndiongolor, Sanghaï ont tous été des capitales. «Depuis le règne de Wassila Faye, la capitale du Sine n’a plus quitté Diakhao», dit-il.Selon les versions recueillies, Wassila Faye, après son intronisation,voyait en rêve l’ombre de Meissa Waly qui lui conseillait d’aller s’installer à Diakhao.Après plusieurs tentatives, il a finipar traverser la forêtet trouver le site de Diakhao (qui vient de Diaham, j’ai traversé en Sérère).
Tambour royal
Dans la cour royale, chaque mausolée renferme un pan de l’histoire de l’ancien royaume sérère du Sine.Le dernier roi, Mahécor Diouf, est enterré dans la maison royale, en face de la cour principale et du baobab sacré. Son mausolée est un petit bâtiment peint en vert.Durant la royauté, indique AblayeSène, le roi était enterré dans sa chambre et sous son lit. Du fait de sa noblesse, il était enterré en gardant la même position sur son lit de mort. «Chaque sépulture était la chambre dans laquelle le roi a rendu son dernier souffle», précise-t-il. A l’intérieur du mausolée du dernier roi du Sine, deux «junjung» (tambours royaux) sont accrochés aux murs. Cestamboursdevenuscélèbres ne retentissaient quesur le champ de bataille ou tous les vendredis quand le roi sortait pour sa promenade à la place publique (« nguelwassila »). «Tous les vendredis, le roi sortait le matin. Toutes les populations venaient pour le saluer. C’est en ce moment qu’on entendait tonner les ‘’junjung’’ », informe le traditionnaliste, Ablaye Sène.
Plus on avance à l’intérieurde cette vaste demeure, plus on découvre d’autres mausolées. Lasépulture la plus frappante de par sa beauté architecturale est celle du Bour Sine CoumbaNdoffène Diouf Fa Ndeb(junior). Ce mausoléea été inauguré le 7 juin2008 par l’ancien Khalife général des mourides, Mouhamadou Lamine Bara Mbacké,en présence du ministre de la Culture, Mame Birame Diouf. Le roi du SineCoumbaNdoffène Diouf Fa Ndebestdevenu célèbre pour avoir témoigné en faveur du fondateur de la communauté mouride, Cheikh Ahmadou Bamba. Depuis cette date, la famille royale de Diakhao a tissé des liens très forts avec Touba. D’autres mausolées de roisont aussi dans la maison royale. Il s’agit,entre autres, de ceux de LatsouckFaniamDiouf, de Diogo Gnilane Diouf et d’AmaDiouf Gnilane Diouf. Les«guelwars», cette aristocratie qui a régné dans le Sine pendant plusieurs siècles,ont toujours occupé cette maison. Depuis le premier roi Meissa Waly Dione Mané, pour diriger le Sine, il fallait être issu de la lignée des «guelwars». La dévolution du pouvoir dans la société sérèrese faisant suivant lematriarcat, on devenait «guelwar» par sa mère.
IBOU DIALLO, LE LION DE PAKAO
L’histoire retiendra qu’il fut, en 1952, le premier président de l’Assemblée de la Casamance et 1er député-maire de Sédhiou, fonction qu’il occupera deux fois dans sa carrière politique
L’histoire retiendra d’Ibrahima Diallo, plus connu sous le nom d’Ibou Diallo, et encore appelé «Lion du Pakao» qu’il fut, en 1952, le premier président de l’Assemblée de la Casamance et 1er député-maire de Sédhiou, fonction qu’il occupera deux fois dans sa carrière politique. A ce titre, c’est lui qui a construit le goudron qui encerclait les deux principaux quartiers de la ville et qu’on appelait «la cravate». Il n’a été décapé que récemment pour être remplacé par des pavés dans le cadre du Programme de modernisation des villes (Promovilles) qui a complètement changé le visage de la capitale du Pakao.
La même histoire retiendra qu’il fut aussi le secrétaire général du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) originel. Très proche du Président Senghor, il fut nommé, en 1961, ministre délégué auprès de celui-ci qui le nommera, par la suite, ministre de la Santé et des Affaires sociales jusqu’en 1962. Il sera remplacé par un autre homme politique de Sédhiou, Dembo Coly, un adversaire politique. Cette nomination de Dembo Coly a créé deux sentiments dans les deux tendances de l’époque au sein de l’Union progressiste sénégalaise (Ups) : celui de joie pour les militants du nouveau ministre qui dirigeait également la coordination de Sédhiou et la déception pour ceux du sortant. L’arrestation de son ami et compagnon politique, Mamadou Dia, fera tomber Ibou Diallo dans une certaine disgrâce.
Le fils de Mamadou Lamine Diallo et de Mariama Diallo, né en 1915, à Sédhiou, décide de reprendre un métier pour lequel il était destiné : l’enseignement. Il est sorti de l’Ecole Normale William Ponty major de sa promotion. Avant de revenir à Sédhiou pour être le directeur de l’Ecole Plateau, appelé aujourd’hui, ironie de l’histoire, Ecole…Dembo Coly. Auparavant, Ibou Diallo avait enseigné dans le Blouf à Béchir et Thiobon. Il est décédé en 1971 à l’âge de 56 ans et enterré à Sédhiou dans la cour de sa maison. Un lycée de Sédhiou porte son nom.
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INTERROGER LA DIMENSION ÉTHIQUE DES CHEFS D'ÉTATS
EXCLUSIF SENEPLUS - La CEDEAO a une mauvaise lecture de ce que c'est qu'une démocratie - Le plan décennal contre les inondations devait être évalué en temps réel - SANS DÉTOUR AVEC PIERRE SANÉ, AMADOU BA & CHEIKH TIDIANE SOW
Invités de l'émission Sans Détour Pierre Sané, Cheikh Tidiane Sow et Amadou Ba ont mis la loupe sur la crise malienne, la question du troisième mandat dans certains pays de la sous-région et la gestion des inondations au Sénégal. A propos de l'ultimatum adressé à la junte par la CEDEAO pour une transition civile, Pierre Sané pense que les deux parties pourront s'entendre, mais ils doivent d'abord définir le contenu de ladite transition, précise l'invité d'Abdoulaye Cissé.
Selon Amadou Ba, la peur de l'incertitude après l'exercice du pouvoir amène les présidents africains à s'accrocher au pouvoir. Le Directeur de publication du quotidien l'As dénonce par ailleurs, le silence des représentants de la CDEAO sur l'actualité politique en Mauritanie. Cheikh Tidiane Seck préconise d'aller au-delà des textes qui régissent le fonctionnement des nations en mettant en perspective la dimension éthique des dirigeants.
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DJAÏLI AMADOU AMAL, LE COMBAT D'UNE FEMME AFRICAINE
L'auteure camerounaise parle de son nouveau roman doublement primé, “Les impatientes”, publié chez Emmanuelle Collas. Son ouvrage présente ces femmes qui n’en peuvent plus qu’on leur réponde “sois patiente” lorsqu’elles s’indignent face aux injustices
L'auteure camerounaise Djaïli Amadou-Amal vient nous parler de son nouveau roman doublement primé, “Les impatientes”, publié chez Emmanuelle Collas. Son ouvrage nous présente ces femmes qui n’en peuvent plus qu’on leur réponde “sois patiente” lorsqu’elles s’indignent face aux injustices qu’elles subissent.
Découvrez son portrait par Gaël Legras.
SIX MOIS DE PANDÉMIE, QUELQUES CERTITUDES, PAS MAL DE DOUTES, BEAUCOUP D'INCONNUES
Le 11 mars dernier, l'OMS qualifiait l'épidémie de Covid-19 de "pandémie". Six mois plus tard, voici ce que nous savons et ne savons pas sur cette maladie
Le Covid-19 fait aujourd'hui partie de notre vie, six mois après avoir été qualifié de pandémie par l'OMS. Un ennemi intime sur lequel on a beaucoup appris, même si nul ne peut répondre à cette question: qu'est-ce qui nous attend cet automne et cet hiver ?
CE QU'ON IGNORE ENCORE
- L'épidémie va-t-elle repartir ?
Après les grands brassages de population de l'été et alors que le confinement du printemps est loin, les contaminations augmentent fortement en Europe. C'est le cas en France, en Espagne ou en Grande-Bretagne, même si on est très en-dessous du niveau atteint au pic de l'épidémie, en mars/avril.
"Des milliers de cas par jour, c'est beaucoup (...) C'est forcément préoccupant", a estimé le ministre français de la Santé, Olivier Véran, mardi sur la radio France Inter.
Si cette tendance persiste, le Royaume-Uni va vivre "une période mouvementée dans les mois à venir", a renchéri sur la BBC Jonathan Van-Tam, l'un des responsables des services sanitaires britanniques.
Une augmentation du nombre de personnes infectées va entraîner "mécaniquement" une hausse des cas graves, avec quelques semaines de décalage, a mis en garde Olivier Véran. Mais dans quelles proportions? C'est toute la question.
Echaudés par la première vague, nombre de médecins craignent que les hôpitaux et les services de réanimation finissent à nouveau par être débordés cet automne, comme en mars. Actuellement, le virus circule surtout parmi les jeunes, population peu à risque, mais les personnes âgées et celles en mauvaise santé seront inexorablement touchées, préviennent-ils.
Moins pessimistes, d'autres font valoir que le risque de saturation des hôpitaux est plus réduit qu'au printemps, notamment car les personnes à risque respectent mieux les gestes barrières.
Les plus optimistes, enfin, misent sur l'existence d'une immunité acquise lors de la première vague, qui ferait barrage à la seconde et éviterait une réédition de la catastrophe de mars. Mais ce n'est qu'une hypothèse.
Tous insistent en revanche sur l'importance des gestes barrières et du masque.
- Réinfections et immunité
Quelques cas de malades guéris puis à nouveau infectés ont été recensés ces dernières semaines dans le monde, relançant la lancinante question de l'immunité.
Le premier cas de réinfection confirmé, un trentenaire de Hong Kong, avait été plus malade la première fois que la deuxième. Les spécialistes y voient un motif d'espoir et le signe que son système immunitaire a appris à se défendre après la première infection.
Surtout, ils insistent sur le fait qu'on ne peut pas tirer de conclusion sur la base de quelques cas seulement. Enfin, ils soulignent que la vraie question n'est pas de savoir si on peut être infecté deux fois, mais plutôt à quel point on est contagieux la deuxième.
Plus largement, l'immunité contre le Covid-19 reste mal comprise. On s'est beaucoup focalisé sur les anticorps, mais des chercheurs espèrent qu'un autre type de réponse immunitaire, basé sur des cellules, les lymphocytes T, puisse freiner l'épidémie. Toutefois, ça n'est encore qu'une théorie.
CE QUI EST INCERTAIN
- Le rôle des enfants
Alors que la rentrée scolaire vient d'avoir lieu dans de nombreux pays, on ne sait toujours pas exactement quel est le rôle des enfants dans l'épidémie.
Une chose est sûre: ils tombent rarement très malades du Covid-19. La plupart d'entre eux ne développe qu'une forme légère, voire n'ont pas de symptôme du tout.
En revanche, on ne sait pas s'ils sont aussi contagieux que les adultes.
"Quand ils présentent des symptômes, les enfants excrètent la même quantité de virus que les adultes et sont aussi contaminants qu'eux. On ne sait pas à quel point les enfants asymptomatiques peuvent infecter d'autres personnes", résume le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).
Plusieurs études ont montré que les enfants semblaient peu transmettre la maladie, peut-être car ils ont moins de symptômes (puisque tousser ou éternuer augmente le risque de passer le virus à quelqu'un).
Nombre d'experts appellent toutefois à distinguer les enfants des adolescents, dont le niveau de contagiosité s'assimilerait davantage à celui des adultes.
- Vaccin : vite et bien, est-ce possible ?
Trouver un vaccin efficace et sûr est considéré comme la meilleure manière de mettre un terme à la pandémie. Mais on ne sait pas quand cela arrivera, malgré de nombreux effets d'annonce dans une compétition planétaire aux enjeux financiers énormes.
Dans son dernier point daté de mercredi, l'OMS recense 35 "candidats vaccins" évalués dans des essais cliniques sur l'homme à travers le monde.
Neuf en sont déjà à la dernière étape, ou s'apprêtent à y entrer. C'est la "phase 3", où l'efficacité est mesurée à grande échelle sur des milliers de volontaires.
Etats-Unis, Russie et Chine se livrent une bataille à distance et accélèrent les procédures dans l'espoir d'être les premiers à disposer d'un vaccin, avant même la fin de l'année.
Mais les spécialistes appellent à ne pas confondre vitesse et précipitation, car brûler des étapes pourrait poser des problèmes de sécurité.
Illustration de cette indispensable prudence: l'un des projets les plus avancés, mené par le laboratoire AstraZeneca et l'université britannique d'Oxford, a été mis en pause mardi. La cause: l'apparition d'une "maladie potentiellement inexpliquée", peut-être un effet secondaire grave, chez un participant.
L'Agence européenne du médicament (EMA) estime "que cela pourrait prendre au moins jusqu'au début 2021 pour qu'un vaccin contre le Covid-19 soit prêt à être approuvé et disponible en quantité suffisante" pour un usage mondial.
Et dans le pire des scénarios, il reste possible qu'on n'arrive jamais à mettre un vaccin au point.
CE QU'ON A APPRIS
- Masques et aérosols
La volte-face a été spectaculaire: jugé inutile pour la population en mars, le masque est aujourd'hui recommandé par la plupart des autorités sanitaires mondiales, dont l'OMS.
Entre-temps, on a découvert que le Covid-19 se transmettait très probablement par de fines gouttelettes en suspension dans l'air expiré par les malades (les "aérosols"), et pas uniquement via les postillons, plus gros, ou les mains souillées.
On ne connaît pas encore précisément la part de ce mode de transmission dans la dynamique épidémique, mais nombre d'études tendent à dire qu'elle est conséquente.
Dans cette hypothèse, respecter une distance de sécurité ne suffit pas et le masque s'impose, d'autant plus qu'on se trouve dans un lieu clos, densément peuplé et mal ventilé. C'est ce type d'endroits qui est aujourd'hui considéré comme le plus à risque, même si certains pays ont aussi rendu le masque obligatoire dans la rue.
- Les médicaments
On y voit aujourd'hui plus clair, grâce aux essais cliniques. Un seul type de médicaments a montré qu'il réduisait la mortalité: les corticoïdes, qui combattent l'inflammation. Mais ils ne sont indiqués que pour les "formes sévères ou critiques" de la maladie, insiste l'OMS.
Un antiviral, le remdesivir, réduit la durée d'hospitalisation, mais son bénéfice est relativement modeste.
En revanche, l'hydroxychloroquine, défendue par le président américain Donald Trump et, en France, par le professeur Didier Raoult, n'a pas démontré d'efficacité.
QUAND DES MAGISTRATS TROQUENT LEUR TOGE CONTRE LA POLITIQUE
Malgré les rappels à l’ordre de la Cour des comptes et de l’UMS, ils sont aujourd’hui trois magistrats à mettre en veilleuse leur carrière dans la justice pour faire allégeance au pouvoir
Si les fonctionnaires ont toujours fait de la politique, il en a souvent été autrement, en ce qui concerne le corps spécifique des magistrats. D’ailleurs, pour ces derniers, la loi est sans équivoque. Abdou Fouta Diakhoumpa déclare : ‘’La loi l’interdit formellement. Mais comme celui qui sanctionne y trouve son compte, il ne va pas sanctionner. Il appartient au président de la République de les rappeler à l’ordre, à défaut de les radier. Mais il ne le fera pas, parce que ça l’arrange.’’
S’y ajoute le fait que certains de ces magistrats n’ont pas du tout le profil de l’emploi auquel ils ont été promus. Il en est ainsi d’Omar Boun Khatab, nommé récemment à la tête de l’entreprise de transport public Dakar Dem Dikk. C’est du moins la conviction d’Abdou Fouta Diop. D’ailleurs, concernant ce dernier, l’Union des magistrats sénégalais avait fait un communiqué en janvier 2016 pour fustiger son attitude. Aux termes de l’article 14 du statut des magistrats, rappelait l’organisation, ‘’les magistrats, même en position de détachement, n’ont pas le droit d’adhérer à un parti politique et toute manifestation politique leur est interdite’’.
En conséquence, les camarades de Souleymane Téliko affirmaient sans ambigüité : ‘’De tels agissements, en plus de constituer une violation des valeurs et principes qui fondent la justice, portent gravement atteinte à l’image de notre corps.’’
L’UMS invitait ainsi l’actuel DG de Dakar Dem Dikk à ‘’mettre fin à de telles activités et à se conformer, en toutes circonstances, à l’obligation de neutralité, gage de l’autorité et de légitimité du magistrat’’.
Bien avant, la Cour des comptes, également, s’était fendue d’un communiqué pour rappeler à l’ordre les siens récalcitrants. Elle disait : ‘’Ces comportements violent le statut des magistrats et le serment des collègues concernés.’’
En effet, ajoutait la note, ‘’avant d’entrer en fonction, les magistrats de la cour jurent ‘de bien et loyalement remplir les fonctions de magistrat, de les exercer en toute impartialité, dans le respect de la Constitution et des lois de la République, de garder scrupuleusement le secret des délibérations et des votes, de ne prendre aucune position publique, de ne donner aucune consultation à titre privé ou public sur les questions relevant de la compétence de la juridiction et d’observer en toute réserve l’honneur et la dignité que ces fonctions imposent’’.
Aussi, le comité de juridiction de la Cour des comptes citait l’article 10 de la loi organique n°99-73 du 17 février 1999, portant statut des magistrats de la Cour des comptes qui dispose que : ‘’Les membres de la Cour des comptes sont tenus au secret professionnel. Ils doivent, en toute circonstance, faire preuve de la réserve, de l’honnêteté, de la dignité qui découlent de leurs serments et de leurs fonctions.’’
Il leur est également interdit, suivant les dispositions de la loi organique n°99-73 précitée, ‘’toute activité, démonstration ou prise de position politique ou syndicale’’.
Mais toutes ces invites sont tombées dans l’oreille de sourds. Aujourd’hui plus que jamais, MM Sylla, Dieng et Sall poursuivent, en toute impunité, leur carrière politique. Alors qu’Amadou Lamine Dieng est maire de la commune de Wakh Ngouna depuis 2014 ; Sylla et Sall visent à trôner à la tête des mairies de Louga et de Mbour.