SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 18 novembre 2020.
"Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Lamine SARR, Professeur d’Enseignement secondaire, principal, matricule de solde no 519 024/K, est nommé Secrétaire général adjoint du Gouvernement, en remplacement de Monsieur Opa NDIAYE appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Allé Nar DIOP, Ingénieur Statisticien Economiste, précédemment Directeur général adjoint de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie, est nommé Directeur général de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), en remplacement de Monsieur Babacar NDIR admis à faire valoir ses droits à la retraite ;
Madame Maïmouna CISSOKO, Experte en éducation et genre, titulaire d’un Master en Genre et communication, est nommée Directeur général de l’Agence nationale de la Petite enfance et de la Case des Tout-petits (ANPECTP), poste vacant ;
Monsieur Assane NDIAYE, titulaire d’un Doctorat en Sociologie, matricule de solde n° 619 853/H, est nommé Directeur du Développement du Capital humain à la Direction générale de la Planification et des Politiques économiques (DGPPE) du Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, en remplacement de Monsieur Bacary DJIBA, admis à faire valoir ses droits à la retraite ;
Monsieur Oumar SOCK, Professeur titulaire des universités de classe exceptionnelle, est nommé Président de la Commission d’évaluation des décisions issues du Conseil présidentiel sur l’Enseignement supérieur et la Recherche du 14 août 2013."
MACKY SALL ANNONCE LA CREATION D'UN CONSEIL NATIONAL POUR L’INSERTION ET L’EMPLOI DES JEUNES
Le président a donné des instructions au ministre en charge de l’Emploi de veiller à une meilleure maîtrise des flux de sortants « diplômés » des écoles de formation professionnelle - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 18 novembre 2O20.
"Le Président de la République, son Excellence Macky SALL a présidé le conseil des ministres ce Mercredi 18 Novembre 2020 au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Président de la République a abordé la question liée à la rentrée scolaire 2020-2021.
Il a à ce sujet adressé ses encouragements et ses meilleurs vœux de succès à l’ensemble de la communauté éducative du Sénégal (enseignants, apprenants, parents, surveillants et personnels administratifs et techniques).
Dans un contexte marqué par la pandémie de la COVID-19, il a demandé au Gouvernement, aux ministres en charge de l’Education, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur, de la Fonction publique, des Finances et du Budget, de prendre toutes les dispositions nécessaires afin de consolider, avec les partenaires sociaux, la stabilité globale et durable du système éducatif national.
Poursuivant sa communication, le Président de la République a insisté sur la nécessite d’asseoir la durabilité des résultats obtenus par le Sénégal dans la lutte contre la pandémie de COVID- 19, en évitant tout relâchement et en renforçant de façon notable la vigilance au niveau de nos frontières.
Il a à ce propos donné des instructions au Ministre de la Santé de poursuivre, par une communication adaptée, la sensibilisation permanente des populations sur le respect strict des mesures barrières et du port correct du masque.
Abordant la nécessité et l’urgence d’implémenter le PSE Vert dans les établissements scolaires, le Président de la République exhorte les acteurs de la communauté éducative à renforcer la veille environnementale et à consolider la transition écologique en mettant en œuvre, avec le soutien des services compétents de l’Etat, des programmes permanents de reboisement, de plantation d’arbres et d’aménagement d’espaces verts, dans nos écoles, collèges, lycées et universités.
Il a par ailleurs rappelé aux ministres en charge de l’Education, de la Formation professionnelle et de l’Enseignement supérieur, l’urgence de transformer davantage les modes et méthodes d’enseignement et de formation par le développement de l’e-Education avec l’intégration systématique du Numérique et l’actualisation des curricula de formation à des métiers et vocations conformes aux évolutions du monde contemporain.
Sur la stratégie d’intensification de l’insertion professionnelle des jeunes apprentis et diplômés, le Chef de l’Etat a insisté sur l’importance qu’il lui accorde et qui s’est traduite par le renforcement du Ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, des volets stratégiques « Apprentissage » et « insertion professionnelle » afin, d’une part, de former les jeunes à des métiers qui répondent aux besoins de l’économie et du marché du travail et, d’autre part, d’accompagner les diplômés et les apprentis à bien entrer dans la vie professionnelle et économique.
A cet égard, le Chef de l’Etat a demandé au Ministre de l’Emploi de lui soumettre dans les plus brefs délais, une stratégie nationale d’insertion professionnelle (SNIP) qui accorde une priorité fondamentale aux jeunes diplômés, en cohérence avec les dispositifs publics (DER F/J, ADEPME, FONAMIF….).
Le Chef de l’Etat a également souligné l’impératif d’actualiser la cartographie des demandeurs d’emplois au Sénégal (en intégrant l’âge, le genre, la région et la formation). Dans ce cadre, il a donné des instructions au Ministre en charge de l’Emploi de veiller à une meilleure maîtrise des flux de sortants « diplômés » des écoles de formation professionnelle.
Il invite, également le Ministre en charge de l’Insertion à engager, sur le terrain des initiatives sectorielles pragmatiques d’aide à l’embauche des jeunes en relation avec le Ministre en charge du Travail, les organisations patronales, les structures et mouvements de jeunesse (Conseil National de la Jeunesse, ONCAV…), des.
Le Chef de l’Etat a enfin informé le conseil de sa décision de créer, auprès du Président de la République, UN CONSEIL NATIONAL POUR L’INSERTION ET L’EMPLOI DES JEUNES (CNIEJ), organe consultatif stratégique d’impulsion, qui sera mis en place dans la deuxième quinzaine de décembre 2020.
A ce propos le Chef de l’Etat a donné des instructions aux Ministres en charge de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion, du Travail et de la Jeunesse de lui soumettre, par le biais du Ministre, Secrétaire général du Gouvernement, un projet relatif à la création du CNIEJ qui sera examiné, en Conseil des ministres avant la fin du mois décembre 2020.
Abordant la question liée à la recrudescence de l’émigration clandestine à partir de nos côtes, et sa médiatisation, le Chef de l’Etat insiste auprès des ministres concernés et des forces de défense et de sécurité, sur la nécessité impérative et systématique de renforcer les dispositifs de surveillance et de contrôle de l’espace maritime national, et particulièrement du littoral, en mettant l’accent sur les zones de pêche qui sont les principaux points de départ des migrants clandestins.
Il a à ce propos, demandé au Gouvernement d’accorder une attention plus soutenue à la redynamisation économique et à la situation sociale des populations des zones de pêche. Ces dernières doivent être davantage sensibilisées et accompagnées, avec diligence et efficacité, par les mécanismes d’encadrement et de financement publics à déployer rapidement et efficacement dans les localités ciblées.
Rappelant, les nombreuses réalisations faites par le Gouvernement dans le secteur de la pêche, le Chef de l’Etat a donné des instructions au Ministre des Pêches et de l’Economie maritime pour accentuer la sensibilisation des acteurs de la pêche sur les problématiques de sécurité en mer : il lui a, à ce propos, demandé de veiller à la reprise satisfaisante du programme de dotation des pêcheurs en gilets de sauvetage.
Le chef de l’Etat a également invité le Ministre des Pêches et de l’Economie maritime , en rapport avec le Ministre des Finances et du Budget, à faire le point sur la situation du programme de constructions des quais de pêche, des aires de transformation moderne, des complexes frigorifiques de stockage des produits de pêche, du programme relatif à l’acquisition de moteurs hors-bord, du programme de géolocalisation des pirogues de la pêche artisanale et du programme d’acquisition de camions frigorifiques destinés aux acteurs de la Pêche.
Le Chef de l’Etat exhorte enfin le Ministre des Pêches et de l’Economie maritime à accélérer l’entrée en service progressive des pirogues en fibre de verre afin de remplacer les pirogues en bois qui favorisent « l’agression » et « la destruction » de nos massifs forestiers.
Abordant la lancinante question de la préservation durable des Niayes et de nos forêts, le Chef de l’Etat a ordonné aux forces armées, une mission spéciale de renforcement, aux côtés des services des Eaux et forêts, de la lutte contre le trafic illicite de bois sur l’ensemble du territoire national, notamment dans la zone forestière du Sud du Sénégal (département de Médina Yéro Foulah) et Bignona.
Il a à ce propos demandé au Gouvernement de prendre toutes les dispositions pour apporter aux forces de défense et de sécurité tout le concours nécessaire en vue de sauvegarder notre patrimoine forestier.
Le Chef de l’Etat invite également le Ministre en charge de l’environnement à intensifier, avec ses services, les actions préventives de sensibilisation et de lutte contre les feux de brousse en accélérant l’aménagement de pare-feu dans les zones potentiellement vulnérables.
Le Président de la République, signale, en outre, l’impératif d’accorder une importance primordiale à la préservation de la vocation des Niayes comme zone spéciale de Production maraichère durable.
Il demande, enfin, aux Ministres en charge de l’Agriculture, de l’Environnement, de l’Eau et de l’urbanisme, d’asseoir un dialogue permanent avec les producteurs maraichers du Sénégal.
Sur le climat Social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat a insisté sur :
-La gestion des écoles privés nationale dans le contexte de la Covid 19, à ce propos il a demandé au Ministre de l’Education de veiller au bon fonctionnement des écoles.
Aussi, les ministres en charge de l’Education et de la Formation professionnelle, doivent veiller à la supervision renforcée des activités et du fonctionnement régulier des établissements scolaires privés.
Sur la régulation du marché du sucre le Chef de l’Etat demande au Ministre du commerce de veiller à une régulation rigoureuse de ce marché pour éviter de fragiliser le tissue industriel dans ce secteur.
Le Chef de l’Etat, demande au Ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique de prendre toutes les mesures nécessaires en vue du règlement définitif du dossier des Immeubles désaffectés et démolis de Hann Maristes, notamment les loyers à payer pour les ex occupants.
Sur le suivi de la coopération et des partenariats, Le Président de la République a demandé au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération et au Ministre des Infrastructures, des Transports Terrestres et du Désenclavement d’accélérer l’exécution du Projet de Construction de l’Autoroute Mbour – Fatick-Kaolack, dont les travaux doivent être lancés dans les meilleurs délais.
Relativement au rapport MO IBRAHIM 2020 sur la Bonne Gouvernance le Chef de l’Etat s’est félicité du classement remarquable du Sénégal dans les Top 10 Africain et de la conclusion positive de la deuxième revue du programme triennal au titre de l’Instrument de Coordination des politiques Economiques (ICPE) avec le FMI.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda
Au titre des Communications,
-Le Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives présidentielles ;
-Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale
-Le Ministre de l’Économie du Plan et de la Coopération a fait une communication sur le portefeuille de partenariat de l’Etat ;
-Le Ministre de la Santé et de l’action sociale a fait la situation de la pandémie à la COVID 19 et a informé le Conseil du lancement de la plateforme DIATROPIX pour la fabrication des tests de diagnostic rapide par l’Institut Pasteur de Dakar en relation avec la firme Mologic ;
-Le Ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural a fait le point sur la campagne agricole et la préparation de la campagne de commercialisation 2020-2021 ;
-Le Ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes industries a fait une communication sur la mise en œuvre de l’Agropole Sud ;
-Le Ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions a fait une communication sur la mensualisation des pensions de retraites par l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES) ;
-Le Ministre auprès du Président de la République en charge du suivi du Plan Sénégal Emergeant a fait le point sur les projets phares du PSE.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
-Le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier le protocole de mise en œuvre de l’aide financière entre le Gouvernement de la République du Sénégal et le Gouvernement de la République de Turquie signé à Dakar le 28 janvier 2020.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Lamine SARR, Professeur d’Enseignement secondaire, principal, matricule de solde no 519 024/K, est nommé Secrétaire général adjoint du Gouvernement, en remplacement de Monsieur Opa NDIAYE appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Allé Nar DIOP, Ingénieur Statisticien Economiste, précédemment Directeur général adjoint de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie, est nommé Directeur général de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), en remplacement de Monsieur Babacar NDIR admis à faire valoir ses droits à la retraite ;
Madame Maïmouna CISSOKO, Experte en éducation et genre, titulaire d’un Master en Genre et communication, est nommée Directeur général de l’Agence nationale de la Petite enfance et de la Case des Tout-petits (ANPECTP), poste vacant ;
Monsieur Assane NDIAYE, titulaire d’un Doctorat en Sociologie, matricule de solde n° 619 853/H, est nommé Directeur du Développement du Capital humain à la Direction générale de la Planification et des Politiques économiques (DGPPE) du Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, en remplacement de Monsieur Bacary DJIBA, admis à faire valoir ses droits à la retraite ;
Monsieur Oumar SOCK, Professeur titulaire des universités de classe exceptionnelle, est nommé Président de la Commission d’évaluation des décisions issues du Conseil présidentiel sur l’Enseignement supérieur et la Recherche du 14 août 2013."
UN ANALYSTE VIDÉO DANS LE STAFF DES LIONS
L’analyste vidéo, Noureddine Bouachera, a rejoint le staff de l’équipe nationale senior de football du Sénégal depuis les deux matchs joués contre la Guinée-Bissau
Dakar, 18 nov (APS) – L’analyste vidéo, Noureddine Bouachera, a rejoint le staff de l’équipe nationale senior de football du Sénégal depuis les deux matchs joués contre la Guinée-Bissau, la semaine dernière, a appris l’APS du directeur technique national, Mayacine Mar.
Le Sénégal a obtenu la qualification à la phase finale de la CAN 2022, dimanche dernier, même s’il lui reste deux journées à jouer pour les éliminatoires.
Les Lions du Sénégal ont débuté les éliminatoires par deux victoires, contre le Congo (2-0) et l’Eswatini (4-1) en novembre 2019. Ils ont ensuite obtenu une double victoire contre la Guinée-Bissau (2-0, 1-0).
L’Algérie, championne d’Afrique en titre, le Mali et la Tunisie se sont également déjà qualifiés.
LE DG DU CICES FIXE LA DATE DE LA PROCHAINE FOIRE
Le nouveau directeur général du Cices s’est finalement prononcé sur la tenue de la Foire internationale de Dakar (Fidak) qui, cette année, sera marquée par la pandémie de la Covid-19.
Le nouveau directeur général du Cices s’est finalement prononcé sur la tenue de la Foire internationale de Dakar (Fidak) qui, cette année, sera marquée par la pandémie de la Covid-19.
En conférence de presse ce lundi, Salihou Keita a annoncé que la Fidak aura bel et bien lieu. Cependant, il précise qu’elle sera organisée non pas en décembre, mais plutôt du 25 mars 8 avril 2021.
«J’ai demandé qu’on me fasse la liste des pays qui participaient à cet événement. Et on fera focus sur les pays africains, car la Covid a fait moins de dégâts», dit-il.
Pour cette année, le Dg du Cices annonce qu’il n’y aura pas de folklore, car ils veulent une foire professionnelle.
UNE REPRISE ÉCONOMIQUE ‘’PLUS SOUTENUE QUE PRÉVU’’
La contraction économique de 0,7 % prévue en 2020 pourrait être évitée à la faveur d’une reprise plus soutenue que prévu de l’économie sénégalaise, a assuré un haut responsable du FMI.
Dakar, 18 nov (APS) – La contraction économique de 0,7 % prévue en 2020 pourrait être évitée à la faveur d’une reprise plus soutenue que prévu de l’économie sénégalaise, a assuré un haut responsable du FMI.
Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Corinne Deléchat, a effectué une mission virtuelle du 5 au 16 novembre 2020 pour mener des discussions dans le cadre de la deuxième revue de l’accord avec le FMI au titre de l’instrument de coordination de la politique économique (ICPE), approuvé en janvier 2020.
‘’La pandémie a eu un impact économique significatif durant la première moitié de l’année 2020, mais la reprise semble plus soutenue que prévu, reflétant l’assouplissement des mesures de confinement, la baisse régulière du nombre d’infections et d’hospitalisations depuis août et des perspectives favorables pour la campagne agricole 2020-21’’, a déclaré Mme Deléchat à l’issue de la mission.
Dans sa déclaration transmise à l’APS, elle a souligné que ‘’par conséquent, la contraction économique de 0,7 % prévue en 2020 pourrait être évitée’’.
‘’Cette dynamique de croissance devrait se prolonger jusqu’en 2021, l’activité se redressant d’environ 5%. Ces perspectives favorables sont toutefois soumises à une incertitude considérable et dépendront en grande partie de l’évolution de la pandémie dans le monde et au Sénégal’’, a soutenu la responsable du FMI.
La mission dit avoir noté ‘’avec satisfaction’’ les priorités du projet de loi de finances 2021, qui vise à ‘’soutenir la reprise tout en mettant le cap sur un retour progressif, d’ici à 2023, au seuil fixé par l’UEMOA en matière de déficit’’.
Selon Corinne Deléchat, ‘’l’exécution du budget a été globalement satisfaisante et devrait se traduire par un déficit d’environ 6,5 % du PIB en 2020’’.
Elle a ajouté que ‘’ce chiffre est conforme à l’objectif du programme, corrigé d’une moins-value au niveau des dons en raison du décalage à 2021 d’un appui budgétaire prévu en 2020’’.
La mission ‘’félicite les autorités pour l’excellente mise en œuvre du Programme de résilience économique et sociale (PRES), qui a contribué à amortir l’impact de la pandémie’’, a dit Mme Delécha.
Selon elle, ‘’la mission salue les engagements pris par les autorités en ce qui concerne la transparence et la reddition de comptes dans l’exécution des dépenses liées à la Covid-19, notamment la poursuite de la publication de rapports réguliers sur l’exécution du budget, la publication du rapport du comité de suivi du fonds +Force COVID-19+ et le contrôle de la Cour des Comptes’’
‘’Les résultats du programme au titre de l’ICPE restent solides’’, a soutenu la responsable du FMI, soulignant qu’à fin juin, ‘’cinq des sept objectifs quantitatifs étaient atteints’’.
Les objectifs de réforme relatifs à l’achèvement de la stratégie de recettes à moyen terme, à la réalisation d’études sur la chaîne de dépenses et sur la suppression des obstacles à l’éducation des filles, ainsi qu’à l’établissement du Comité national de la dette publique (CNDP) ont également été atteints.
Elle a ajouté : ‘’la mission et les autorités conviennent de ce qu’il importe d’accroître les recettes afin de réaliser les objectifs de rééquilibrage budgétaire’’.
La mission ‘’souligne tout particulièrement la nécessité de rationaliser les exonérations et se félicite de l’engagement pris par les autorités de publier à nouveau un rapport annuel sur les dépenses fiscales, qui sera également joint aux documents du budget, ainsi que d’améliorer la fiscalité liée au pétrole’’’, a déclaré Corinne Deléchat.
Elle a relevé que ‘’le renforcement de la gestion des finances publiques se poursuivra en 2021, notamment par le basculement au budget-programme et par la réduction, consacrée dans le projet de loi de finances 2021, des dépenses exécutées au moyen de comptes de dépôt’’.
Selon Corinne Deléchat toujours, ‘’la mission note avec satisfaction que les autorités ont l’intention d’actualiser et d’élargir le registre national unique des ménages vulnérables afin de faciliter l’expansion des dispositifs de protection sociale après la pandémie’’.
La mission a souligné ‘’la nécessité de poursuivre les réformes en cours pour améliorer le climat des affaires, notamment les réformes du +Compact avec l’Afrique+ et la rationalisation des entités et fonds de soutien aux PME, qui sont essentielles pour une croissance inclusive tirée par le secteur privé’’.
Elle a noté ‘’les progrès accomplis dans la révision du cadre juridique des partenariats public-privé (PPP) et dans la définition d’un cadre légal approprié pour gérer les recettes des hydrocarbures’’, et a émis ‘’des recommandations en vue de maintenir l’alignement de ces projets de loi sur les meilleures pratiques internationales’’.
L’équipe des services du FMI a conclu un accord avec les autorités en ce qui concerne les mesures économiques et financières qui pourraient conduire à l’approbation de la deuxième revue de leur programme triennal au titre de l’ICPE, selon Mme Deléchat, ajoutant que le Conseil d’administration du FMI ‘’pourrait examiner cette revue durant la première moitié du mois de janvier 2021’’.
LE PLAIDOYER DES ÉVÊQUES DE LA SOUS-RÉGION
Dans leur communiqué final qu’ils ont divulgué, les Évêques compatissent à la douleur des familles éplorées et prient pour les disparus et pour leurs proches.
Les Évêques de la Conférence épiscopale de Sénégal, Mauritanie, Cap-Vert et Guinée-Bissau ont, comme à l’accoutumée, tenu leur Session Ordinaire dans un de leurs diocèses respectifs. Pour l’année 2020, cette assemblée a eu lieu dans le Diocèse de Nouakchott, en République Islamique de Mauritanie, du 09 au 15 novembre. Ils ont ainsi profité de cette tribune pour parler de la recrudescence du phénomène de l’émigration irrégulière dans certains de nos pays. Un phénomène qui entraîne de nombreuses victimes ces dernières semaines.
Dans leur communiqué final qu’ils ont divulgué, les Évêques compatissent à la douleur des familles éplorées et prient pour les disparus et pour leurs proches. Ils réitèrent leur préoccupation concernant la prise en charge conséquente de la jeunesse africaine. A les en croire, malgré les efforts déployés çà et là pour améliorer leur condition sociale et économique, la situation demeure très critique pour beaucoup de jeunes. Par conséquent, ils invitent les différents gouvernants à poursuivre les initiatives entreprises pour leur apporter des solutions satisfaisantes.
À l’instar du phénomène de l’émigration clandestine, les Evêques ont exprimé leur inquiétude relative à la question de la sécurité dans nos pays et dans notre Sous-Région. Ils notent, pour le regretter, une montée progressive d’une violence multiforme. Laquelle est, selon eux, due parfois à des idéologies qui prônent l’exclusion et l’intolérance basées sur la religion, l’origine, la culture, l’ethnie ou l’appartenance politique. Sur ce, ils interpellent les populations à plus d’ouverture, de tolérance, de dialogue ; les autorités, à la vigilance et à la promotion de la justice, de l’équité, de la paix et de la cohésion sociale.
Devant la persistance de la pandémie de Covid-19, les Évêques invitent les populations à faire preuve de prudence et de persévérance dans le respect des normes sanitaires édictées par les autorités compétentes. Par ailleurs, ils appellent les gouvernants à tout mettre en œuvre pour préserver la santé et la vie des populations. Par la même occasion, ils exhortent leurs Caritas respectives à continuer le remarquable travail abattu, avec l’appui de leurs partenaires, pour assister les populations les plus vulnérables.
APPARITION D'UNE MALADIE MYSTERIEUSE À THIAROYE
La maladie de type dermatologique, se manifestant par des boutons sur le visage, aux bras, sur les lèvres, sur les parties intimes, ainsi que par des yeux larmoyants, a fini de prendre de l’ampleur en l’espace de 48 heures
Après Abdoulaye Diouf Sarr, le ministre de la Santé, Al Hassan Sall, le Gouverneur de Dakar, s’est rendu à Thiaroye-sur-mer, à la tête d’une délégation dont les services d’hygiène et des pêches, afin de suivre les orientations tracées par la tutelle.
Le constat est fait sur place, que la maladie de type dermatologique, se manifestant par des boutons sur le visage, aux bras, sur les lèvres, sur les parties intimes, ainsi que par des yeux larmoyants, a fini de prendre de l’ampleur en l’espace de 48 heures. La liste des malades de 82 hier mardi, s’est allongée, passant à plus de 200, ce mercredi, 18 novembre.
Devant la saturation du district sanitaire où les malades sont admis, l’autorité administrative a annoncé l’installation d’un comité de crise, qui s’appuiera sur des cellules, dont une technique comprenant une équipe de médecins, mais aussi des acteurs de la pêche, sécuritaires et environnementales.
Des pêcheurs, partis en mer, sont revenus avec des lésions, accusant un bateau étranger, mouillant au large, d’avoir déversé des produits chimiques.
D’ailleurs, des prélèvements ont été effectués pour connaître l’origine du mal et voir s’il provient de l’eau de mer. Les résultats scientifiques sont attendus incessamment.
Par ailleurs, la maison des femmes a été localisée comme site de recasement pour la prise en charge d’une partie des personnes infectées.
Si la maladie s’est installée à Dakar notamment à Thiaroye-sur-mer, des cas signalés dans les autres localités comme à Mbour restent à être confirmés. Car, toutes les victimes ne sont pas originaires de Dakar. Certains, figurant sur la liste, viennent de Saint-Louis, Fass Boye, Diogo, Mbour. Ainsi, les autorités locales concernées seront saisies.
Pour l’heure, les pêcheurs sont invités "à ne pas se rendre en mer avant d’en savoir plus, et qu’on vienne à bout de cette maladie-là", recommande Sall.
L'ARMÉE FRANÇAISE INSTALLE SES QUARTIERS À L'AIBD
Dans le contexte de superposition de crises d’intensités qui surviennent en Afrique de l’Ouest, avec un besoin permanent de surveillance des déplacements de groupes terroristes ou criminels, l’Escale aéronautique française revêt une importance primordiale
Sputnik France |
Momar Dieng |
Publication 18/11/2020
L’Escale aéronautique des Éléments français au Sénégal, ouverte le 13 novembre dernier, n’est pas une base militaire proprement dite. Mais elle devrait permettre aux soldats français de disposer d’un point d’appui logistique et stratégique utile au regard de la situation qui prévaut en région ouest-africaine, notamment au Mali.
Les 400 militaires et civils qui constituent les Éléments français au Sénégal (EFS) ont désormais leur repaire à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD), à 40 km de Dakar. Il s’agit d’une escale aéronautique dont l’espace a été inauguré le 13 novembre dernier. Entamée depuis plusieurs mois, la migration des EFS de l’aéroport Léopold Sédar Senghor (LSS) vers la nouvelle plateforme sénégalaise satisfait à «des sollicitations exprimées par la France et auxquelles le Sénégal a répondu favorablement», indique une source militaire sénégalaise contactée par Sputnik et ayant souhaité garder l’anonymat.
Pour Paris, cette acquisition compense également sa cession aux forces américaines de la base aérienne de Ouakam, une commune située sur la côte ouest de la capitale.
«Avec la transformation de LSS en vrai aéroport militaire pour le Sénégal et vu que la totalité du trafic a été déroutée vers l’Aibd, les Français avaient urgemment besoin d’un nouvel espace pour continuer leurs opérations stratégiques et notamment en recherche-sauvetage. Mais les raisons géopolitiques restent déterminantes», précise la même source militaire.
Située non loin du pavillon présidentiel, l’Escale aéronautique des EFS dispose de son propre écosystème, dont un tarmac destiné à accueillir des aéronefs militaires français ou étrangers, un système de ravitaillement permanent des aéronefs, des lieux d’entreposage de matériel, des lieux d’approvisionnement, la possibilité de faire des réparations.
Un point d'appui logistique
«Elle peut aussi héberger des équipements et matériels militaires lourds arrivés par bâtiment au port de Dakar.» Sans être une véritable base militaire, l’Escale aéronautique est «un point d’appui logistique et stratégique» qui permettra aux militaires français de «se projeter assez rapidement vers d’autres pays de la sous-région» en cas de nécessité.
«N’oubliez pas que le Mali est tout proche. Les militaires de la force Barkhane y sont en nombre et peuvent être confrontés à des situations compliquées. Cette escale leur est donc très utile», explique l’officier.
La totalité de cette infrastructure a été réalisée par les Français eux-mêmes. Par exemple, le raccordement de l’escale aérienne militaire à l’aéroport international Blaise Diagne porte l’empreinte de 30 sapeurs de la 2e compagnie opérationnelle du 25e régiment du génie de l’air de Mont-de-Marsan, rapporte le site du ministère des Armées. Les travaux ont duré du 30 juillet au 14 décembre 2019.
Après le dernier remaniement, certains vantent le génie politique de Macky, d’autres parlent d’un ‘’infanticide’’ contre son parti, alors que plusieurs y voient une utilisation de l’appareil d’Etat pour pêcher des adversaires éprouvés par l’opposition
Profitant du dernier remaniement, Macky Sall a brouillé toutes les pistes qui mènent vers la Présidentielle de 2024. Dans cet épais ‘’brouillard’’ qu’il a créé sur le chemin des futures échéances électorales, certains vantent son génie politique, d’autres parlent d’un ‘’infanticide’’ contre son parti, alors que plusieurs y voient une simple utilisation de l’appareil d’Etat pour pêcher, tels des poissons, quelques adversaires éprouvés par les rigueurs de l’opposition. A quoi il joue ? Décryptage !
Comme un père qui préfère les enfants des autres à ses propres enfants, Macky Sall dépouille de plus en plus sa famille politique pour gratifier de nouveaux alliés, naguère ses plus grands détracteurs. Pour certains, la nouvelle stratégie dénote, s’il en était encore besoin, tout le génie du successeur de Wade. Pour d’autres, en essayant de jouer au plus malin, le patron de l’Alliance pour la République (APR) est tout simplement en train de creuser sa propre tombe. Et il risque de ne pas voir ses compagnons de la première heure pour lui porter assistance.
A la question de savoir si Idrissa Seck pourrait être le cheval de Troie de Macky pour 2024, Moussa Diaw, enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, semble quasi certain : ‘’Non, non, non ! Vous savez, Macky Sall connait bien Idrissa Seck. Il ne va pas lui livrer le pouvoir, c’est-à-dire livrer son avenir à quelqu’un comme Idrissa Seck, connu pour ses volte-face. On l’a vu dans ses relations avec Wade. Macky, qui est très fin politiquement, ne peut avoir confiance en Idy jusqu’à lui confier le siège. Ce serait un suicide. Il est surtout dans des logiques de calcul politique.’’
Mais où va donc Macky ? La question se pose avec acuité. Mais aucun observateur ne semble avoir de réponse précise. Au lieu de clarifier la situation déjà incertaine, le dernier remaniement l’a rendue encore plus confuse. Le président de la République ayant brouillé toutes les pistes qui mènent vers 2024. Va-t-il se présenter une troisième fois, parrainer un autre candidat ou organiser des élections crédibles et se mettre au-dessus de la mêlée ? Rien n’est moins sûr.
A en croire le journaliste Ibrahima Bakhoum, c’est encore la grande incertitude. ‘’En fait, nous sommes dans le brouillard. Ou bien Macky Sall est candidat et il veut réduire tous ceux qui pourraient gêner cette candidature. Dans ce cas de figure, moins il y aura de figures emblématiques politiques en face, pour dire non à sa prétention, mieux ça ira. S’il peut donc les ramollir, il ne va pas se priver. Ou bien il n’a pas l’intention de se présenter. Dans ce cas aussi, il a besoin d’affaiblir ceux qui pourraient gêner son dauphin qui va peut-être émerger après. Il peut y avoir ce qu’on appelle la surprise du chef’’.
Pour le doyen Bakhoum, même s’il ne se présente pas, Macky Sall pourrait quand même avoir envie -ce qui est légitime et normal - d’avoir un successeur qui lui ressemble et en qui il a confiance pour surveiller ses arrières. ‘’C’est un minimum. Ce quelqu’un peut être n’importe qui. Il tient forcément des profils et il va choisir celui en qui il a confiance. C’est peut-être quelqu’un à qui personne ne pense. Il peut bien y avoir la surprise du chef, comme on dit’’, rigole le doyen.
Pendant que Bakhoum dessine deux voies possibles : se présenter ou se désigner un dauphin, Moussa Diaw, lui, n’en voie qu’une seule, pour le moment. Celle du troisième mandat. ‘’Quand on regarde bien les mesures qu’il prend, dit-il, il est en train d’ouvrir une voie pour le troisième mandat. Même s’il ne le dit pas encore, ses actes le démontrent. Après avoir pris la résolution d’exclure tous ceux qui, dans son camp, lui ont dit qu’il n’a pas droit à un autre mandat, il est en train de tout faire pour affaiblir l’opposition, en cherchant à enrôler certains de ses leaders les plus importants. C’est dans le même cadre que j’inscris également la tentative d’écarter tous ceux qui pouvaient lui faire obstacle de par leurs ambitions’’.
Ce qui est certain, c’est qu’à presque trois ans de la prochaine Présidentielle, aucun profil ne se dégage au sein du parti présidentiel. Pendant que les ténors du parti au pouvoir rasent les murs sur cette question, des jeunes ruent dans les brancards. Membre de la Cojer/Thiès, Amadou Gning s’étonne : ‘’On a le droit de savoir ce que mijote le chef de notre parti. Nous les jeunes, nous ne connaissons que l’APR. Nous n’avons jamais milité dans un autre parti. Si l’APR ne se présente pas, nous serons les premiers à en pâtir. C’est pourquoi nous n’allons pas l’accepter et nous demandons au chef du parti de nous éclairer.’’
Pour lui, une chose est sûre : Macky Sall ne se soucie plus du devenir de l’APR. ‘’Regardez, dit-il, le cas de Thiès. Le parti est totalement décimé avec le départ de Ndèye Tické Ndiaye et la rétrogradation d’Augustin Tine. Thiès n’a plus de ministre, à l’exception de Pape Amadou Ndiaye (nouveau ministre en charge de la Transformation de l’artisanat). Au même moment, il fait venir Yankhoba Diattara et Idrissa Seck qui l’ont toujours combattu’’. A quelles fins ? Le jeune leader ne se fait pas prier pour affirmer ses propres convictions : ‘’Pour moi, l’APR devait aujourd’hui ambitionner de rester au pouvoir au moins jusqu’en 2035. Au lieu de travailler dans cette dynamique, le président est en train de décimer la famille républicaine à Thiès. A l’échelle nationale, il est en train d’éliminer tous les pères fondateurs. Je ne peux pas comprendre quelle est la logique dans tout ça. Pour moi, il n’y a pas de cohérence et c’est pourquoi j’ai fait une lettre ouverte pour demander des explications’’.
Génie ou suicide ?
Ce ressenti de certains militants de l’Alliance pour la République tranche, en tout cas, d’avec une certaine propension à présenter le président Sall comme un Mitterrand des temps actuels. Loin de trancher le débat, Ibrahima Bakhoum fait dans la nuance. Il se borne à dire, répéter et insister, malgré les relances : ‘’Moi, je dis qu’il a tous les moyens du pouvoir. Il peut en faire ce qu’il veut. Le reste, c’est une question d’élégance républicaine. Je m’en limite là.’’
Pour Amadou Gning, par contre, les choses sont on ne peut plus tranchées. ‘’Il n’y a aucun génie dans ce qu’il est en train de faire. En quoi il y a du génie dans ce qu’il est en train de faire ? En quoi ? Pour moi, il est juste en train de faire des deals et on en n’a pas besoin. Ces gens-là sont juste des affamés qui sont venus pour manger. Ils ne peuvent rien nous apporter. Le président en a profité pour les pêcher comme des poissons. Par-là, il montre également qu’il ne croit pas en son parti. Au contraire, Macky Sall est dans un sommeil profond. Nous lui demandons de se réveiller, pendant qu’il est encore temps.’’
Ainsi, le président de l’APR aurait juste, sans grande difficulté, profité de la longue disette que traversent certains responsables ‘’affamés’’ de l’opposition sénégalaise. Pour sa part, le doyen Bakhoum analyse : ‘’Vous savez, rester dans l’opposition, c’est très dur. Le temps de l’opposition, c’est le temps de la soif, c’est le temps de la sécheresse, c’est le temps de la disette. A un moment donné, les gens ont besoin de s’accrocher à un arbre qui donne des fruits… Pour moi, il y avait juste quelqu’un qui avait besoin de rassembler davantage de gens. D’autres qui avaient besoin de s’accrocher à quelqu’un. Naturellement, ils peuvent facilement trouver des points de convergence.’’
A ceux qui pensent que par ces dernières estocades, Macky Sall a cassé ce qui restait de l’opposition, l’ancien journaliste de l’Agence de presse sénégalaise invite à moins d’euphorie. Déjà, fait-il constater : au Sénégal, l’écrasante majorité de l’électorat n’a pas d’ancrage partisan. ‘’Regardez, dit-il, la coalition Benno Bokk Yaakaar, il y a combien de partis ? Il est difficile d’y voir 50 000 militants, ceux de l’APR y compris. D’ailleurs, en dehors du parti au pouvoir, le reste, c’est presque vide. Le PS, au temps de Tanor, valait au moins quelque chose ; l’AFP moins. Pour les autres, c’est juste de figures politiques historiques. Donc, il ne faut pas se fier aux noms des partis, ni à la personnalité des leaders pour se faire une religion. La réalité électorale peut être nettement différente.’’
Embouchant la même trompette, le politologue Moussa Diaw affirme : ‘’Les choses sont loin d’être jouées. Certes, Macky a réussi un gros coup, en enrôlant certains grands noms de l’opposition, mais le climat social risque de lui être fatal. Parfois, j’ai l’impression que Macky Sall sous-estime l’opposition. Alors que celle-ci a un terreau fertile pour fabriquer un nouveau discours qui accroche. Cette situation que traverse la jeunesse est dangereuse. On parle de près ou plus de 500 morts. Vous vous rendez compte ! Et, paradoxalement, l’Etat ne fait rien jusque-là. Un vide comblé par le khalife général des mourides. C’est extraordinaire. Je pense que l’opposition a là de la matière. Le peuple pourrait être frustré par le fait que la majorité est dans les calculs politiques, alors que les populations sont dans la détresse, dans la désespérance.’’
En tout cas, malgré la moisson du président, le journaliste Bakhoum estime qu’il ne faudrait surtout pas s’appuyer sur ces ralliements pour décréter la mort de l’opposition. ‘’Quand j’entends certains dire que Macky Sall a cassé l’opposition, cela me fait rigoler. Ce n’est pas des oppositions qu’on a cassées. Il y a juste des gens qui étaient partis en élection ensemble pour battre Macky Sall. Ils n’ont pas réussi à le battre, chacun est retourné à ses occupations’’.
Et si Thierno Alassane Sall avait raison ?
Par ailleurs, ce remaniement pourrait masquer bien des surprises. En effet, dans son livre ‘’Le Protocole de l’Elysée’’, paru il y a quelques mois, l’ancien ministre et compagnon de Macky, Thierno Alassane Sall, craignait déjà une union sacrée de ceux qu’il considère comme des criminels financiers autour d’un gouvernement.
Après avoir relaté plusieurs scandales du régime actuel et précédent, il écrit à la page 15 : ‘’Ils sont hantés par la perspective de devoir répondre de leurs actes, car le peuple ne pardonnera jamais. Leur salut réside dans une loi d’amnistie qui effacerait tous les crimes et délits économiques dans une fenêtre de temps qui couvrirait les affaires les concernant. Un dialogue national qui vise à légitimer une telle loi est organisé.’’
A l’instar de l’ancien ministre en charge de l’Energie, d’autres personnalités ont toujours invoqué l’hypothèse de ce remaniement comme finalité du dialogue national. Longtemps en hibernation, les camps de Khalifa Sall et du Parti démocratique sénégalais ne verraient, en tout cas, pas d’un si mauvais œil une loi d’amnistie, seul moyen pour leur permettre de revenir dans la course.
C’est sans doute compte tenu de tous ces éléments que le professeur Moussa Diaw a dit : ‘’Pour le moment, Macky Sall est le seul maitre du jeu. Et s’il décide de présenter sa candidature, il a toutes les chances pour que ça aboutisse. Désormais, il tient aussi Idy dans sa besace, avec la force du décret. Il est le seul maitre du jeu.’’
par l'éditorialiste de seneplus, Tidiane Sow
FAIRE TAIRE CEUX QUI POSENT LES PROBLÈMES
EXCLUSIF SENEPLUS - A Idrissa Seck maintenant d’adopter la position de l’homme de cour, celui qui contraint son humeur, qui agit et qui parle contre ses sentiments. Il avait échoué avec Wade, victime de son empressement à enterrer le vieux président
Ce remaniement a quelque chose d’irréel. On attendait tous de ce changement tant espéré, des réponses fortes aux cataclysmes de cette terrible année 2020. La Covid-19 avec ses conséquences économiques désastreuses, les troubles sécuritaires à nos portes méritaient bien cela. Le changement des hommes pour faire face aux défis de demain semblait donc être la préoccupation majeure du moment. Le remaniement qui a eu lieu n’y a pas répondu. Celui proposé à la nation s’est avéré essentiellement politique. Tel l’a voulu le président. Les analystes ont eu tout faux. Idrissa Seck bombardé président du Conseil Economique Social et Environnemental, une fournée de hauts cadres de l‘APR défénestrés du gouvernement. Voilà le menu servi par le maître Macky. Une situation des plus improbables il y a de cela quelques semaines. Des signes avant-coureurs laissaient bien entendre qu’il y avait de la négociation dans l’air. Le long silence d’Idy cachait forcément quelque chose mais de là à rejoindre, lui et ses moussaillons, la mouvance présidentielle personne ne l’ aurait parié ! C’est sûrement à cela que l’on mesure l’adresse politique du président Sall. Bien qu’ingénieur, donc habitué à réfléchir selon les situations, à concevoir et à construire, Macky se comporte différemment en politique. Il adopte des stratégies chères à H. Queuille pour qui la politique ne consiste pas à faire taire les problèmes mais à faire taire ceux qui posent les problèmes. La prise d’Idy dans ses filets est d’autant plus remarquable que toute notre attention était ailleurs : Idy comme chef de l’opposition semblait être le débat du moment. C’est tout l’art du camouflage exécuté de main de maître.
Le président Sall dame le pion à son maître Wade qui disait prosaiquement que tout homme avait un prix. Macky Sall sait, mieux que tous, trouver le faible de chacun de ses adversaires politiques. C’est ce qui explique qu’il n’a pas son pareil pour faire venir à lui les hommes qu’il veut attirer. Oui les hommes politiques ont leurs faiblesses. Certains ne résistent pas aux honneurs et aux ors de la République, d‘autres sont mûs par l’intérêt qu’ils peuvent trouver dans une transaction, le reste, la plupart au demeurant, sont juste sujets de leur plaisir. Macky connait le vrai caractère d’Idy et sans nul doute, il a su l’attaquer dans sa plus forte passion. Aux indignés de la transhumance d’Idy et qui exhument ses paroles empreintes de conviction, vitupérant contre le camp d’en face, ils devraient tout de même savoir que l’on ne se repaît point de paroles, d’autant plus que la plupart du temps elles ne sont que du vent. Tout, presque tout procède de la tromperie hélas. Idy est pris dans la nasse. Un decret l‘a nommé. Un autre decret mettra fin à ses fonctions quand le maître le jugera utile. Macky est le maître incontesté du jeu. Il disloquera son parti pour créer un cadre plus ambitieux, intégrant tous les nouveaux venus. Il formera une autre coalition. Tel est le schéma bien huilé de la stratégie du président Sall : Macky 2012 était devenu caduque après la victoire de 2012, Benno Bokk Yakkar est usé après la victoire de 2019. Il faut un autre attelage pour les futures échéances. C’est ainsi qu’il fera taire ceux qui posent les problèmes. “Ce faisant, il se ménagera un boulevard devant lui pour le troisième mandat, si l’envie lui en prenait.
A Idrissa maintenant d’adopter la position de l’homme de cour, celui qui contraint son humeur, qui agit et qui parle contre ses sentiments. Cela demande d’être adroit, souple et faux. Gageons qu’il saura faire cette fois. Il avait échoué avec Wade, victime de son empressement à enterrer le vieux président. Il devra réussir cette fois avec un président plus jeune. Sa tâche ne sera pas facile.
L’autre énigme de ce remaniement est le départ des grosses pointures de l’APR du gouvernement. De quels péchés d’Israël sont-ils donc coupables ? Mauvaise gestion ? Sûrement pas. D’autres, bien moins vertueux, ont conservé leur portefeuille ministériel. De lorgner vers le fauteuil présidentiel ? Cela semble être le dénominateur commun des mis en cause. Sans que cela puisse constituer un délit, on pencherait pour cette hypothèse. Après avoir interdit aux membres de sa coalition de parler du troisième mandat, voilà maintenant qu’il est interdit d’y penser... Amadou Ba, Aminata Touré, Makhtar Cissé et Aly Ngouille Ndiaye en ont fait les frais. Ils ont, ou on leur prête à tout le moins, le délit d’avoir des ambitions présidentielles. Leur proximité avec le président avaient sûrement renforcé leurs croyances en leurs capacités individuelles de remplir la fonction. Cette confiance leur aura été fatale. Le président sait tout, le président voit tout et par dessus tout, il a le pouvoir de défaire ce qu’il a fait. Gare à ceux qui l’oublient. Telle est la dure loi de la politique. Le destin de ces bannis ne sera pas le même. Amadou Bâ et Makhtar Cissé rentreraient dans le rang car dans le fond, ce sont de grands commis de l’Etat et pas des orfèvres politiciens. Le président les privera à temps utile de leur base électorale de Dakar et de Dagana. Aly Ngouille Ndiaye devra se ressourcer auprès des siens dans son fief de Linguère avant de tenter un come back. Il lui faudra dorénavant ferrer avec les ministres Aly Sallé Diop et Samba Diobène Ka pour les locales à Linguère. Il aura fort à faire. Mimi Touré se rebiffera à coup sûr. Toutefois, elle n’a pas de base. Sa trajectoire à la Cresson ne jouera pas en sa faveur sur le moyen terme. 2024 est encore bien loin. En politique, il ne faut pas être seul et Mimi est bien seule.
Trajectoire croisée, Oumar Sarr passe de la guillotine à la table du prince. Il a su maneuvrer en se désolidarisant des Wade au bon moment. Sa prise reste moins spectaculaire que celle d’Idy, peut être parceque prévisible et en congruence avec ses actes de ces derniers mois. Ce n’était qu’une question de temps.
Quant à nous, observateurs de la vie publique, on a tous été floué. On s’attendait à ce qu’il extirpât de son gouvernement, tous les petits arrogants qui insultaient de leur indifférence et de leurs mauvaises conduites le peuple, au lieu de cela, il les confirme et se débarasse de ses faucons.
Le président a visiblement changé de braquet. A ceux qui raisonnaient dans un contexte donné, [les ravages sanitaires et économiques de la maladie] et prônaient un gouvernement de combat contre les conséquences de la covid, il a changé de contexte, [les locales et les législatives en ligne de mire] rendant caduques les analyses des uns et des autres. Son gouvernement est politique et va se déployer pour gagner les prochaines locales. Les libéraux sont revenus en masse. Ils sont tous là. Il ne manque que le fils du grand Manitou.
En attendant les locales, il faudra venir à bout des problèmes économiques, atténuer les disparités sociales qui se creusent, il faudra faire face aux jeunes qui partent mourir par vagues dans les flots.
Point de “Queuillisme” : L’absence de solutions ne viendra pas à bout des problèmes. Pas plus que les mauvaises solutions ne les feraient disparaitre du reste. Hélas.
Gémir et exprimer une compassion tardive même sincère ne suffit pas. Il nous faut agir pour qu’ils retrouvent l’espoir. La politique c’est aussi cela : susciter l’espoir et rendre du sens à la vie.