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5 juillet 2025
QUAND LA POLITIQUE MET AU PAS LE MÉRITE
Pour monter aux cimes de l’Administration sénégalaise, il y a deux voies. Certains prennent le chemin fatidique des escaliers. Mais il y en a qui, de plus en plus, prennent une voie expresse : la politique
De plus en plus, pour percer dans l’Administration au Sénégal, il faut être membre du parti au pouvoir. Une situation qui n’en finit pas de démotiver les agents les plus valeureux et les plus compétents. Lesquels n’attendent, parfois, que de bonnes opportunités pour abandonner le sacerdoce.
Pour monter aux cimes de l’Administration sénégalaise, il y a deux voies. Certains prennent le chemin fatidique des escaliers. Mais il y en a qui, de plus en plus, prennent une voie expresse : la politique. En un laps de temps, ils gravissent ainsi tous les échelons et accèdent au sommet. Une situation qui n’en finit pas de déstructurer l’Administration, en démotivant ses bras les plus compétents, les plus valables.
Elimane Haby Kane, Président de Legs (Leadership, éthique, gouvernance et stratégie) Africa, dénonce avec vigueur : ‘’Cette situation est devenue intenable pour les fonctionnaires qui tiennent à des principes et au sacerdoce de la Fonction publique. Ces gens qui se soucient encore de l’éthique, de la neutralité de l’Administration, du prestige de la haute fonction sont aujourd’hui dans leurs petits souliers. Ils se sentent de plus en plus gênés et mal à l’aise. C’est quelque chose de dramatique qui se joue sous nos yeux.’’
Quand ils ne sont pas mis au frigo, ces fonctionnaires valeureux sont simplement contraints de jouer les seconds rôles. Aussi brillants et expérimentés soient-ils. D’autres préfèrent tout bonnement prendre leurs clics et leurs clacs et s’en aller de l’Administration. ‘’Généralement, constate M. Kane pour s’en désoler, ils sont les plus sérieux, les plus chevronnées. Quand ils en ont assez de supporter cette cupidité, cette incurie qui règne dans l’Administration publique, ils vont chercher une carrière à l’international ou bien aller se réaliser dans le privé. C’est dramatique, parce qu’on perd ainsi les meilleurs de nos fonctionnaires’’.
Mais pourquoi un tel attrait de certains hauts fonctionnaires pour la politique ?
Nos interlocuteurs sont convaincus que si ce n’est pas pour avoir une promotion sans trop bourlinguer, c’est souvent pour s’enrichir et enrichir ses proches en toute impunité. Elimane Haby Kane : ‘’Certains en arrivent même à sortir de l’Administration pour devenir des politiciens professionnels, être promus à des directions ou ministères juste pour s’enrichir personnellement. Ce système basé sur le clientélisme politique fait surtout la promotion des plus médiocres ou des plus véreux, au détriment des fonctionnaires les plus rigoureux, les plus sérieux, les plus honnêtes, les plus vertueux.’’
Entre frustration et démotivation
Abondant dans le même sens, le député Théodore Chérif Monteil regrette : ‘’Il y a trop d’injustice et cela ne fait que générer de la frustration. Il ne faut pas perdre de vue que ces fonctionnaires sortent de la même école. C’est frustrant de voir des gens qui étaient moins bons avancer, alors que toi, tu ne bouges pas. Cela engendre des mécontentements de toutes sortes.’’
Mais quelque frustrant et opportuniste soit-il, ce procédé n’a rien d’illégal. Du moins de façon générale. Le parlementaire affirme : ‘’Vu sous l’angle de la liberté d’association, on peut même penser qu’il est inconcevable de dénier à certains la possibilité de s’engager en politique. Mais il faut savoir que, dans tout contrat social, il y a des restrictions. Il faut des restrictions pour que cette liberté ne soit pas nuisible pour le groupe. C’est ainsi qu’il faut comprendre l’interdiction faite aux militaires et aux magistrats de s’engager en politique. Autant un militaire n’a pas le droit de militer dans un parti, autant un fonctionnaire ne doit pas avoir ce droit, car lui aussi est au service de la nation. Et cela requiert le respect d’un certain nombre de principes et de valeurs incompatibles avec l’engagement politique.’’
Parmi ces principes et valeurs, il y a l’impartialité, la neutralité, entre autres. Ce qui fait dire au président de l’Union citoyenne Bunt Bi que ‘’le fonctionnaire, par essence, doit être quelqu’un de non partisan. On ne peut pas militer dans un parti et ne pas être partisan. C’est impossible. Au-delà de cet aspect, il y a un risque par rapport même à la hiérarchie. Quand tu es du pouvoir, tu jouis de privilèges au détriment des autres. Quand tu es de l’opposition, tu es combattu par la hiérarchie. Dans tous les cas, cela nuit au service public et ce n’est pas une bonne chose’’.
Plus particulièrement, le fléau semble encore plus dévastateur dans certaines administrations réputées être névralgiques. ‘’Malheureusement, estime Elimane Kane, on note de plus en plus, dans ces administrations, de hauts fonctionnaires qui s’engagent politiquement. On en est arrivé à un stade où on a comme l’impression que l’occupation de certains postes dépend du niveau d’engagement politique au régime en place. C’est un vrai problème dans une République et dans un Etat de droit. Plus grave encore, nous voyons même des magistrats qui s’engagent en politique, alors qu’ils n’en ont pas le droit. Jusque-là, rien n’a été fait pour remettre de l’ordre. Et c’est des jurisprudences dangereuses, à mon avis’’.
Même s’il est partisan d’une séparation absolue entre les qualités de fonctionnaires et de politiciens, Monteil se veut plus compréhensif pour les agents subalternes. ‘’A la limite, argue-t-il, je pourrais comprendre qu’un subalterne puisse être membre d’un parti politique. Mais aucun directeur ne devrait s’engager en politique. En plus du risque partisan, il y va aussi de la stabilité nécessaire dans certaines fonctions. Si le directeur a cette coloration politique, il est appelé à quitter, en cas de changement de régime. Je pense que les gens doivent être nommés au mérite. En 2012, beaucoup le préconisaient’’.
La neutralité et l’impartialité foulées aux pieds
Même si la loi le permet, l’implication de certains hauts fonctionnaires dans la politique a des impacts négatifs sur l’efficacité de l’Administration publique, surtout son impartialité. ‘’Connaissant la façon dont la politique se fait, avec une absence de régulation et de contrôle du respect des principes d’éthique, de déontologie et de conflit d’intérêts, c’est donner libre cours à des pratiques abusives qui, souvent, échappent au contrôle’’, ajoute le président de Legs Africa. L’Administration sénégalaise, selon lui, naguère réputée de qualité, en souffre déjà. ‘’C’est un vrai nivellement par le bas qui s’opère. Tout est politisé. Bien évidemment, les conséquences sont néfastes. C’est l’effondrement de ce bras séculier de l’Etat qui doit être sécurisé, au-delà des pratiques politiciennes’’, souligne M. Kane.
A l’en croire, il faudrait penser à mettre en place des critères objectifs et transparents pour accéder à certains postes. ‘’C’était l’une des recommandations phares des assises nationales et même reprise par le CNRI (Commission nationale de réforme des institutions) si je ne me trompe pas. Non seulement, il était demandé l’encadrement des pouvoirs du président de la République en matière de nomination, mais aussi, pour certains postes stratégiques clés, qu’on fasse recours à l’appel à candidatures, pour que les meilleurs d’entre les Sénégalais puissent occuper ces postes’’.
Pour lui, c’est la meilleure façon de protéger l’Administration publique de la manipulation politicienne et d’assurer la continuité de l’Etat par ses fonctionnaires, au-delà des crises politiques et des ambitions politiciennes partisanes. A l’instar du député Monteil, lui aussi estime que l’on gagnerait, au Sénégal, à étendre les restrictions à d’autres corps. ‘’On ne peut interdire tous les fonctionnaires à s’engager en politique. Mais comme dans la magistrature, il faut élargir les restrictions à des corps comme les Impôts et le Trésor. Ces corps doivent être extraits de l’engagement politique partisan, parce qu’ils sont au cœur de ce qu’il y a de plus sensible dans l’Etat : la gestion des ressources financières’’.
Au Sénégal, on a l’impression que les choses vont de mal en pis. Même s’ils avaient nommé à des postes stratégiques des partisans de leurs régimes, Senghor et Diouf savaient surtout valoriser les compétences. Elimane Haby Kane : ‘’Il y a une accélération, depuis un certain temps, surtout dans l’Administration des finances, où les gens étaient d’habitude réservés. Il y a un véritable effritement du sacerdoce par rapport au service public, aux hautes fonctions dans ce pays.’’
Pour M. Monteil, le retour à l’orthodoxie devrait être un des grands chantiers des futurs régimes. ‘’S’ils veulent rendre un service à ce pays, ils doivent nécessairement faire des réformes dans ce sens. La politisation à outrance de notre Administration a fini de tout déstructurer. Aujourd’hui, ce n’est plus la compétence qui prime, mais le niveau de militantisme. Et c’est extrêmement grave’’.
Des DG plus puissants que des ministres, à cause de leur poids politique
Du fait de ces nominations de complaisance, de nombreux dysfonctionnements sont notés dans le fonctionnement de l’Administration publique. Combien sont-ils, les directeurs généraux de sociétés nationales ou d’établissements publics à n’avoir aucun égard envers les ministres qui assurent pourtant une tutelle sur leur service ? Inspecteur du travail à la retraite, Abdou Fouta Diakhoupa en a fait l’amère expérience au ministère de la Pêche, où il a été directeur de cabinet entre 2012 et 2014. Il témoigne : ‘’J’étais dans un ministère où un des directeurs d’une société nationale, dont la tutelle technique était assurée par notre département, n’avait aucun égard envers le ministre. Parce qu’il était très puissant dans le parti Alliance pour la République, très proche, dit-on, de la première dame, ressortissant de la même ville que le président. Et disait-on, il a eu à financer le parti lors de la Présidentielle (2012).’’
Et il est loin d’être le seul, si l’on en croit l’inspecteur Diakhoumpa. ‘’Ils sont nombreux, soutient-il, les directeurs à pouvoir snober leur ministre, simplement parce que leur mode de désignation est le même que celui du ministre. Quand un DG est plus proche du président que le ministre, la plupart du temps, il a peu d’égard vis-à-vis de ce dernier. Il y a beaucoup de DG plus puissants que leur ministre ou des ministres’’.
Cela dit, malgré ces errements et zèles de quelques agents, l’inspecteur du travail à la retraite ne voit pas d’inconvénient à ce qu’un fonctionnaire puisse s’engager en politique. L’essentiel est d’être consciencieux, de comprendre là où s’arrête son action politique. Rappelant que, jusque-là, le pouvoir de nomination est une prérogative constitutionnelle dévolue au président de la République, il déclare : ‘’Logiquement, celui-ci nomme ceux en qui il a confiance. Cela ne va pas changer de sitôt. Si demain Ousmane Sonko arrive au pouvoir, il ne va pas nommer des gens qu’il ne connait pas. Il ne nommera pas non plus des gens qui appartiennent à d’autres formations politiques… Il va privilégier les gens de son parti. On nomme aux fonctions les personnes sûres. Et les personnes sûres, c’est d’abord les personnes que nous connaissons. Cela ne va pas changer. Wade l’a reproché à Diouf, il l’a fait ; Macky à Wade avant de faire la même chose, et cela va continuer.’’
Entre les fonctionnaires et la politique, c’est une longue histoire qui ne date pas d’aujourd’hui. De tout temps, rappelle l’inspecteur du travail, les fonctionnaires ont eu un engagement politique. La preuve, ‘’tous les trois premiers présidents du Sénégal ont été des fonctionnaires’’. Seul Macky Sall a échappé à la règle. De plus, ‘’l’essentiel des ministres sont fonctionnaires’’, fait remarquer Abdou Fouta Diakhoumpa.
Cet engagement n’a pas toujours été en faveur du pouvoir. Pendant que certains agents épousent les idéaux du parti majoritaire, d’autres penchent plutôt pour l’opposition. L’inspecteur du travail donne l’exemple des formations de gauche, dont la plupart des responsables ont été des fonctionnaires. ‘’Je peux citer Magatte Thiam, Abdoulaye Bathily… Pour autant, ils n’ont pas eu maille à partir avec la hiérarchie à cause de cet engagement’’.
LE COVID EN AFRIQUE OFFRE UN NOUVEAU MARCHÉ AUX CORROMPUS
Fonds détournés, contrats passés auprès de sociétés politiquement amies, surfacturations : l'Afrique du Sud est confrontée à une embarrassante série de scandales liés aux fonds alloués pour lutter contre le coronavirus. Comme d'autres pays du continent
Pendant deux semaines, les soignants ont manifesté bruyamment tous les jours à l'heure du déjeuner dans les grandes villes sud-africaines, pour dénoncer le manque d'équipement de protection.
Ils ont déjà perdu 240 collègues en raison de la maladie, sur les 27.000 infectés au travail."On ne peut plus se taire.Les soignants meurent", dénonce l'infirmier Frans Mokgope, mettant en cause le manque criant de gants, lunettes et blouses pour se protéger.
Les enquêteurs sud-africains ont déjà dans les mains 600 dossiers d'entreprises soupçonnées de corruption, sur plus de cinq milliards de rands (250 millions d'euros) de contrats destinés à fournir matériel, aide sociale et distributions alimentaires.
Les entrepreneurs pilleurs de fonds Covid sont si nombreux qu'ils ont hérité d'un néologisme: les "Covidpreneurs".
Et cette corruption n'épargne pas d'autres pays africains.De Nairobi à Lagos, responsables gouvernementaux et entreprises ont été pris la main dans le sac à pandémie.
- L'émergence de "Covidpreneurs" -
Le continent a été frappé moins fort par le virus qu'initialement redouté -- 31.893 décès sur plus de 1,3 million de cas, dont près de la moitié en Afrique du Sud (14.678 morts pour 635.000 cas).Mais des centaines de millions de dollars prévus pour y faire face ont disparu.
Des hôpitaux se retrouvent avec du matériel pas aux normes, des équipements ou désinfectants inefficaces.
Les deux tiers des contrats de fourniture de matériel de protection en Afrique du Sud ne respectent pas les règles fiscales, ou ne sont pas déclarés, a fait savoir jeudi le commissaire du fisc Edward Kieswetter.
Beaucoup de ces entreprises ne connaissaient d'ailleurs rien à ce secteur, a-t-il ajouté sur la chaîne SABC, "ce qui a pu contribuer au nombre de morts de soignants", en raison de la mauvaise qualité de ces fournitures.
En Afrique de l'Est, des images postées par des médecins et infirmiers kényans, montrant du matériel défectueux dans les services de réanimation, ont largement circulé, gênant le gouvernement.
Et en République démocratique du Congo, les accusations de malversations financières font rage: en mai, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba affirmait avoir décaissé 10,7 millions de dollars pour lutter contre le coronavirus.Un mois plus tard, le responsable de ces programmes disait n'avoir reçu que 1,4 million.
Le vice-ministre de la Santé Albert M'Peti Biyombo a même dénoncé l'existence des "solides réseaux mafieux créés pour détourner ces fonds" au sein de son ministère et qui exigent, selon lui, des "rétro-commissions jusqu'à hauteur de 35% auprès des structures bénéficiaires de ces fonds".
- "Profiteurs de guerre" -
En Ouganda, quatre responsables gouvernementaux risquent la prison pour avoir empoché un demi-million de dollars sur un fonds destiné à nourrir les plus vulnérables.Un autre, qui entassait dans sa maison des sacs de maïs et de haricots destinés aux pauvres, n'est pas passé inaperçu.
Une enquête a été ouverte après la publication d'une conversation, largement partagée sur les réseaux sociaux, entre l'ambassadrice ougandaise au Danemark et son adjoint, qui discutent sur Zoom des moyens de détourner des fonds Covid.
Le nombre de ces affaires fait enrager le patron de l'OMS, l'Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus."Aucune forme de corruption n'est acceptable.Mais celle qui concerne l'équipement de protection (EPI), qui peut sauver des vies, c'est carrément du meurtre", a-t-il dénoncé le mois dernier.
Le détournement de ces équipements ou "de fonds destinés à sauver des vies doit être puni autant que possible", a renchéri le directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l'Union africaine, John Nkengasong.
Ces affaires ne font que rappeler l'omniprésence de la corruption sur le continent, soupirent des organisations civiles exaspérées.
"C'est fermement ancré, enraciné", regrette le directeur de l'ONG Corruption Watch auprès de l'AFP."Les profiteurs de guerre étaient autrefois exécutés sur-le-champ (...) C'est comme ça que je vois les choses.Quand un pays est en guerre contre une pandémie et que certains volent et sapent cet effort à leur profit, c'est de la trahison."
Une association de chefs traditionnels sud-africains s'est alarmée cette semaine de ces "vols barbares" de fonds publics: "C'est une mutinerie contre les citoyens de ce pays qui revient à de la trahison".
par Nioxor Tine
LE BOURBIER DE LA MAL-GOUVERNANCE
Les inondations résultent d’abord du déficit d’ouvrages de drainage. Il peut paraître incongru d’entendre le président d’une nation aux 60 ans d’existence, évoquer le changement climatique, au lieu de faire amende honorable
Jamais la souffrance des masses populaires, auxquelles on a pourtant promis l’émergence, n’aura atteint de tels sommets dans notre pays ! Et jamais les ténors de la République, persuadés des vertus du riz comme remède universel à toutes leurs équations politiques, n’auront fait montre de si peu d’empathie à l’endroit de nos populations empêtrées dans la boue et les eaux sales !
Sans vouloir accabler nos décideurs officiels, on ne peut s’empêcher de faire le lien entre les eaux boueuses (et verdâtres) de certains quartiers de la banlieue et cette stratégie permanente de brouillage de cartes, qui constitue la marque de fabrique de la méga-coalition gouvernementale.
Il est vrai que les calamités successives qui se sont abattues sur notre pays, ces derniers mois, relèvent originellement de causes naturelles : sanitaires pour le cas de la pandémie de Covid-19 ou climatiques pour ce qui est de l’excès de pluviométrie. Mais cela n’en dédouane pas pour autant les leaders du Yakaar avorté, champions de l’autoglorification et si prompts à se défausser sur les phénomènes naturels ou la volonté divine.
C’est bien leur gestion spoliatrice, erratique, antidémocratique, voire discrétionnaire des politiques publiques dans un contexte de mal-gouvernance caractérisée, qui contribue à amplifier les préjudices subis par les citoyens. Il s’y greffe des inégalités sociales criantes, qui pénalisent encore davantage la veuve, l’orphelin et tous les ménages aux revenus modestes, c’est à dire l’écrasante majorité des Sénégalais.
Concernant, par exemple la Covid-19, les citoyens sont désormais laissés à eux-mêmes, contraints de s’en remettre aux seules mesures barrières. On ne peut manquer de noter une restriction drastique de l’accès au dépistage, de plus en plus mercantilisé, ce qui complique énormément l’identification rapide des cas et le traçage exhaustif des contacts.
Pour ce qui est des inondations, elles résultent, d’abord, du déficit d’ouvrages de drainage, censés évacuer les eaux pluviales, même en cas de pluviométrie abondante, hors de tout contexte d’ouragan, de cyclone ou de pluies torrentielles. C’est ce qui fait dire aux experts que ce qui est en cause dans cette problématique, c’est plutôt le laxisme des autorités en charge de la police de l’urbanisme. C’est leur laisser-aller qui a permis à de nombreux chefs de famille de construire leurs maisons dans des zones non aedificandi, susceptibles d’être inondées.
Face à ces constats tangibles et basés sur des évidences scientifiques, il peut paraître incongru d’entendre le premier magistrat d’une nation, qui vient de boucler ses 60 ans d’existence, évoquer le changement climatique, prédire même des catastrophes dans un futur plus ou moins proche, au lieu de faire amende honorable.
En réalité, le gouvernement sénégalais, en plus de porter la responsabilité politique de cette catastrophe, pourrait même être considéré comme coupable, car ayant initié, sans étude sérieuse d’impact environnemental, de grands travaux, dont le TER, qui constitue un cas d’école de tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de bonne gouvernance.
Les inondations de cette année, leur magnitude et le fait qu’elles viennent couronner des décennies de gestion erratique des politiques publiques nationales ne sont pas sans rappeler le drame du bateau "Le Joola", en raison de toutes les souffrances humaines immédiates et différées, qu’elles ont déclenchées.
On se rappelle, qu’à l’époque, d’éminentes personnalités gouvernementales avaient dû rendre le tablier, même si en fin de compte, le droit n’avait pas été dit jusqu’au bout, les pouvoirs publics ayant "piégé" les familles de victimes avec des simulacres de dédommagements forfaitaires, sans commune mesure avec les préjudices subis.
C’est dire que personne ne comprendrait qu’on puisse, concernant les conséquences du déluge du 5 septembre dernier, occulter le plan décennal de lutte contre les inondations, qui en est à sa huitième année d’exécution.
C’est pour cela qu’aucune formation politique sérieuse ne devrait se limiter à exprimer de la compassion aux victimes et à faire appel à la solidarité nationale. Il s’agit plutôt de situer les responsabilités du pouvoir actuel dans les dysfonctionnements notés.
C’est l’occasion, plus que jamais, pour l’Assemblée Nationale, en ces moments de désespoir populaire accentué par les conséquences sanitaires et économiques de la pandémie de Covid-19, de traiter de la redevabilité des ministres, hauts fonctionnaires et élus à tous les niveaux. Le parlement devra se pencher sur la possibilité de les limoger ou de les révoquer, en cas de fautes lourdes et d’initier des procédures judiciaires à leur encontre, le cas échéant.
Voilà le genre de débats qui devraient agiter le landerneau politique et non pas des palabres oiseuses sur le chef de l’opposition ou l’élection au suffrage universel des maires, vidant la vie politique de notre pays de toute sa substance et ne nous faisant entrevoir aucune perspective d’alternative civile et démocratique, telle que l’avaient préconisé les Assises Nationales.
Cela contribuerait à rendre sa dignité à la fonction politique et aiderait au bon fonctionnement de la démocratie mise à mal par une gouvernance tyrannique et tortueuse.
FAIRE RESPECTER LA LOI SUR LES AUTORISATIONS DE TOURNAGE
‘’Il faut maintenant sévir après avoir trop informé, trop sensibilisé, il faut passer à la phase du bâton pour que les mauvais élèves soient punis’’, a indiqué le directeur de la cinématographie
Dakar, 11 sept (APS) – Le directeur de la cinématographie, Hugues Dias, a réitéré son appel aux producteurs audiovisuels du Sénégal relativement au respect des règlementaires sur les autorisations de tournage de films et autres productions.
Dans une note transmise à l’APS, le directeur de la cinématographie souligne qu’il ne sera plus toléré un tournage de film sans autorisation. Il avertit que la direction de la cinématographie, en relation avec les autorités administratives et sécuritaires compétentes se fera le devoir de faire respecter la loi.
‘’J’attache du prix au respect et à l’application stricte de la réglementation en vigueur’’, a insisté Hugues Dias qui dit avoir constaté que certains producteurs de téléfilms et de séries télévisées tournent sans autorisation de tournage.
Les fautifs s’exposent aux sanctions allant de la confiscation des négatifs ou de la caméra pour un tournage non autorisé à une amende prévue par la loi allant de trois voir dix millions de Francs Cfa pour les longs métrages et les séries et un à cinq millions FCFA pour les courts métrages, a-t-il rappelé.
‘’Il faut maintenant sévir après avoir trop informé, trop sensibilisé, il faut passer à la phase du bâton pour que les mauvais élèves soient punis’’, a-t-il indiqué.
Le directeur de la cinématographie avait déclaré le mois dernier que la plupart des séries sénégalaises décriées pour leurs contenus jugés attentatoires aux bonnes mœurs ne disposaient pas d’une autorisation de tournage, quitus permettant un contrôle a priori de ces productions avant leur sortie.
2 DÉCÈS ET 44 NOUVEAUX CAS RAPPORTÉS SAMEDI
Ces cas à la source de contamination inconnue ont été localisés dans différents quartiers de Dakar, à Thiès, Tivaouane et Ziguinchor, a souligné le docteur Ndiaye.
Dakar, 12 sept (APS) – Deux décès supplémentaires et quarante-quatre nouvelles contaminations de Covid-19 ont été officialisés samedi par le ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale.
Ces nouveaux décès liés à la maladie à coronavirus ont été recensés vendredi de même que les nouveaux cas d’infection provenant de tests virologiques réalisés sur 1.093 individus, selon le directeur de la Prévention.
Faisant le point quotidien sur la situation de l’épidémie au Sénégal, le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye a précisé que ces nouvelles contaminations concernaient 26 cas suivis par les services sanitaires, un cas importé et enregsitré à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD) et 17 autres issus de la transmission communautaire.
Ces cas à la source de contamination inconnue ont été localisés dans différents quartiers de Dakar, à Thiès, Tivaouane et Ziguinchor, a souligné le docteur Ndiaye.
Il a fait état de 23 nouvelles guérisons de la maladie portant le nombre de personnes ayant recouvré la santé à 10.373 depuis l’apparition du virus dans le pays, le 2 mars.
Au total, 14.237 personnes ont contracté le virus depuis le début de l’épidémie au Sénégal. 295 en sont morts et 3.568, dont 34 cas graves, sont encore sous traitement, selon les données du ministère de la Santé.
LE MAIRE S’OPPOSE A UN PROJET DE L'US OUAKAM
Les dirigeants de l’Union Sportive du club sont montés au créneau pour s’en prendre au maire de Ouakam, Samba Bathily Diallo qu’ils accusent de retarder la construction du complexe sportif devant abriter le siège du club et un terrain de basket
Les dirigeants de Union Sportive de Ouakam (Uso) sont montés au créneau pour s’en prendre au maire de Ouakam, Samba Bathily Diallo. Ils accusent ce dernier de retarder la construction du complexe sportif qui va abriter le siège du club et un terrain de basket. Ce, en exigeant de leur part une autorisation de construire.
L'équipe de Ouakam rêve d'avoir son propre siège et un terrain de basket multifonctionnel pour la bonne marche du club. Une chose qui ne semble pas facile. Car, après avoir obtenu dans la zone un terrain attribué par les trois Jaraaf à savoir Youssou Ndoye, Momar Guèye Momar Samb Guèye, ils ne parviennent pas à démarrer les travaux, faute d'autorisation de construire. «Quand le comité directeur s’est engagé à lancer la construction, on se disait qu’avec un projet pareil, il n'y aurait pas d'opposition. Mais à notre grande surprise, le président du club Abdoul Aziz Guèye qui faisait une visite sur les lieux a été interpellé par la gendarmerie qui lui a demandé s’il a une autorisation de construire», affirme Samba Kandji, membre du Comité exécutif. Or, explique-t-il, pour construire à Ouakam, on n’a pas besoin de cette autorisation. «Donc, les dirigeants du club sont dans leur droit.
Sur le site de Ouakam qui a un régime coutumier, il est impossible à l'état actuel des choses d'avoir une autorisation de construire. Cela veut dire qu’on peut bel et bien construire sans autorisation. Et c’est comme cela que les choses se sont toujours passées», ajoute-t-il. Dans son intervention, le président Abdou Aziz Guèye est revenu sur les problèmes que traverse le club «Lébou».
A l’en croire, ce projet est la seule option pour gagner de l’argent au grand bonheur du club qui a un budget annuel de 100 millions Fcfa. «On a énormément de problème pour mettre l’équipe en regroupement. Donc, si on obtient ce siège, on aura la tâche plus facile. Il nous faut un endroit pour loger les différents athlètes. On essaye d'aider la jeunesse à acquérir ce bijou», a indiqué le président de Uso.
Malgré le refus des autorités municipales de délivrer une autorisation de construire, Abdou Aziz promet que le complexe verra jour avec ou sans papier. «On n'a aucun intérêt à braver l’autorité. Cet édifice sera réalisé par A ou B. On peut nous mettre des bâtons dans les roues, mais nous irons jusqu'au bout de notre mission. Nous avons les mêmes papiers que les habitants de cette localité. Le titre foncier est actuellement individuel», clame-t-il.
Selon le président du Comité exécutif du club, l’actuel bureau veut écrire une page dans l'histoire de cette équipe avant la fin de son mandat. Et pour lui, la seule façon d’y parvenir est de réaliser cette infrastructure. «Le coût global du projet est 191,82 millions Fcfa. Il va être financé par appel à contribution à la population de Ouakam. Ce projet est né au lendemain de l'élection de ce bureau dont le premier mandat a commencé en septembre 2015. Notre mission était de doter l'Uso d’infrastructures c’est-à-dire, un terrain de football fonctionnel, un terrain de basket ainsi qu’un siège du club multifonctionnel», a déclaré Alfred Gomis, président exécutif du club.
L’UNIS ACCABLE LE GENERAL JEAN BAPTISTE TINE
Aux yeux du président de l’union des Indépendants du Sénégal, il ne fait aucun doute que l’acte de torture subi par Ardo Gningue émane du Haut Commandant de la gendarmerie et de la justice militaire
Aux yeux du président de l’union des Indépendants du Sénégal (unis), il ne fait aucun doute que l’acte de torture subi par Ardo GNINGUE émane du Haut Commandant de la gendarmerie et de la justice militaire, Jean Baptiste Tine. Ce qui motive Amadou Guèye à soutenir cette thèse, c’est l’accusation de falsification de documents portée par le jeune activiste contre la gendarmerie nationale qui, selon lui, a tenté de dissimuler les preuves. Pour Amadou Guèye, ces reproches entachent gravement la crédibilité et la bonne réputation de la maréchaussée.
Alors que le collectif «Aar Li Nu Bokk» réclame la suspension du colonel Cheikh Sarr des missions de l’Organisation des Nations Unies (Onu) pour torture et de traitements inhumains et dégradants contre Ardo GNINGUE, les responsables de l’Unis font monter la lutte d’un cran. D’autant que Amadou Guèye et ses camarades visent, eux, le Haut Commandant de la Gendarmerie et de la Justice militaire.
Dans un communiqué reçu à «L’As», ils soutiennent que les actes de torture subis par Ardo GNINGUE ne sont pas anodins. «Après avoir participé à la reconstitution des faits le mercredi dernier, Ardo GNINGUE e et son avocat ont accusé la gendarmerie nationale d'avoir falsifiée les documents. « La falsification des documents de preuves par la gendarmerie nationale de Tivaouane, pour cacher les fausses accusations de détention de drogue, actes de violence et torture qui lui sont reprochés par l’activiste Ardo GNINGUE constitue une aggravation sérieuse des faits reprochés et entame sérieusement la crédibilité du Général Jean Baptiste Tine, Haut commandant de la gendarmerie et de la justice militaire», tranche Amadou Gueye. Qui plus est, lors de la reconstitution des faits, il a été établi que les gendarmes ont changé les carnets portant procès-verbal d’Ardo GNINGUE l’accusant de détention de drogue et falsifié sa signature. Ainsi, l’Unis trouve inconcevable que le Général Tine, informé des abus de ses officiers supérieurs, et ayant diligenté une enquête par la section de recherche de la gendarmerie, prête le flanc. «Il a permis à ses hommes de terrain d’organiser grossièrement la destruction et la cachette volontaire d’éléments de preuves, pour empêcher la section de recherche de la gendarmerie de recueillir ces éléments déterminants. A qui se fier devant ces accusations aussi graves ?», s’interrogent Amadou Guèye et ses collègues.
Ulcérés, ils réclament la tête du Général Jean Baptiste Tine et tous ceux qui orchestrent des bavures à l’encontre des citoyens. « Nul n’est au-dessus des lois. Ni les officiers de police, ni les officiers de gendarmerie, ni même les juges. Ceux qui, de leurs pouvoirs, font usage pour torturer et infliger des blessures sans droit aux citoyens dans l’exercice de leurs droits constitutionnels, ne méritent pas la compassion de la nation. Les laisser aux commandes, c’est infecter et pourrir davantage le corps des forces de sécurité», affirme le sieur Guèye. Il considère que si le Général Tine, en tant que Haut commandant de la justice militaire et chargé de juger les hommes de troupes et les officiers militaires n’est pas en mesure d’assurer l’intégrité des pièces et actes administratifs en possession de ses hommes, il lors se pose un problème d’autorité en sus d’un manque de respect à l’endroit de l’autorité du général qui a ordonné l’enquête. «Sa crédibilité, quant à sa capacité à assurer l’intégrité et l’impartialité d’une instruction, est donc fondamentale. La gendarmerie est dotée de pouvoirs particuliers qui en font un corps de confiance. Des lors, si ses propres organes d’enquête ne sont plus en mesure d’assurer cette confiance, il faut penser alors à la réformer profondément ou changer rapidement les hommes qui la dirigent au risque de la voir pourrir».
Pour empêcher la destruction des documents qui attestent de la véracité des accusations d’Ardo GNINGUE qui, d’ailleurs, a déposé une plainte en règle auprès de la cour d’Appel de Thiès, Amadou Guèye et Cie pensent que l’entrée en jeu du procureur est devenue un impératif urgent. «Parce que laisser la gendarmerie organiser la falsification et la destruction des preuves de ses propres bavures, à travers une enquête de façade, reviendrait à cautionner ses faits».
LE RAPPORT RELATIF AU PLAN DECENNAL NE SERA QU’UN CONSTAT D’ECHEC
Bougane Guèye Dany a profité de cette visite pour critiquer sévèrement le président Macky Sall et son régime
Le patron de la chaîne SenTV et non moins président du mouvement Gueum Sa Bopp a été accueilli en sauveur hier à Keur Massar. Bougane Guèye Dany a profité de cette visite pour critiquer sévèrement le Président Macky Sall et son régime. A l’en croire, le rapport que le chef de l’Etat a demandé sur le plan décennal ne sera qu’un constat d’échec
Le vieux Mamadou Thioune est un adjudant des sapeurs-pompiers à la retraite. Le sexagénaire a passé toute son existence à risquer sa vie pour secourir les populations qui sont en danger. Ironie du sort, c’est le cri du cœur de ce sapeur-pompier visiblement très épuisé qui a accueilli le patron de SENTV au quartier Aladji Paté. « Nous n’avons rien reçu venant du gouvernement. Et ce sont les populations qui ont cotisé pour acheter des motopompes. Nous sommes fatigués », a lancé M. Thioune les larmes aux yeux.
En effet, ces genres d’interpellation ont ponctué la visite du patron de la SENTV hier à Keur Massar. Manifestement très célèbre dans cette partie de la banlieue, sûrement grâce à sa chaîne de télé, le journaliste a fait le tour des quartiers les plus touchés de cette commune. Cité Sotrac, Aladji Paté, Camille Basse, Unité3, Boune. Toutes ces zones qui, après la COVID-19, apprennent à vivre désormais avec les eaux des pluies, ont reçu le président du mouvement Gueum Sa Bopp qui a donné plusieurs motopompes et de l’argent aux sinistrés. Bougane Guèye Dany qui, contrairement aux autres autorités étatiques et hommes politiques qui ont fait des visites éclairs, a fait près de 3 tours horloge dans les eaux pour discuter et soulager les populations.
Après avoir constaté l’ampleur des dégâts, l’homme d’affaires a déclaré que les sinistrés n’ont pas besoin de discours. Pour lui, le président de la République n’a pas besoin de consulter le rapport du plan décennal. « Le rapport relatif au plan décennal ne sera qu’un constat d’échec », a soutenu l’entrepreneur avant d’ajouter pour s’en désoler : « Je viens de vivre une expérience inédite. J’ai connu des inondations à Saint-Louis mais des inondations d’une telle ampleur, je ne les ai jamais vues. Le constat est vraiment alarmant. » Interpellé en outre sur le statut de chef de l’opposition qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive, il a indiqué que les hommes politiques doivent respecter les Sénégalais. « On ne peut pas se permettre de parler de statut du chef de l’opposition. La question n’est pas venue à son heure et le Sénégal a d’autres priorités qu’un statut pour un chef de l’opposition », fulmine-t-il.
De son avis, il faut corriger rapidement les manquements liés aux mesures prises dans le cadre des inondations. Parce que, insiste-t-il, les populations sinistrées ont besoin d’actions ponctuelles et immédiates.
LE DIRECTEUR DE L’HOPITAL ABASS NDAO TRAINE EN JUSTICE SES COLLEGUES
Le directeur de l’hôpital Abass Ndao, El Hadj Magatte Seck, a traîné en justice ses collègues pour destruction de biens appartenant à autrui et non-respect des mesures d’interdictions provisoires des manifestations et d’organisations
Le directeur du centre hospitalier Abass Ndao, El hadj Magatte Seck et ses collègues se regardent désormais en chiens de faïence. Il a déposé une plainte contre Tountou Diakité, Mahfouz Aïdara, Cheikh Kandji et Ndèye Coura Sow pour « destruction de biens appartenant à autrui et non-respect des mesures d’interdictions provisoires des manifestations et d’organisations ». Les prévenus ont été déférés au parquet.
Le directeur de l’hôpital Abass Ndao, El Hadj Magatte Seck, a traîné en justice ses collègues pour destruction de biens appartenant à autrui et non-respect des mesures d’interdictions provisoires des manifestations et d’organisations. Le directeur dit avoir poursuivi ses collègues en se basant sur la lettre circulaire.
En fait, il a pris la note de service en fonction des mesures prises par le ministre de l’Intérieur relatives aux interdictions provisoires des manifestions et organisations d’évènement dans les structures hospitalières. Malgré cela, dit-il, l’agent de la ville de Dakar affecté au niveau de leur service en qualité d’agent sanitaire a décidé de passer outre. « Pour insubordination, j’ai décidé de la retourner chez son employeur.
Juste après la cessation de service de cette dernière, la dame Tountou Diakité, en compagnie d’Amadou Ndiaye, Aliou Diate, Makhfous Aïdara, Cheikh Kandj, Massaer Faye ainsi que la dame Coura Sow ont assiégé mon véhicule de service de marque Nissan, m’obligeant à affréter un taxi pour rentrer afin d’éviter une confrontation qui aurait pu être fâcheuse. C’est dans ces conditions que j’ai constaté, le lendemain, que le pneu avant droit avait été crevé et la malle remplie de gravats. Ne se limitant pas là, Diakité a continué toujours ses agissements en organisant des rassemblements au sein de la structure sanitaire», a-t-il expliqué. Les mis en cause ont nié les faits.
De l’avis de Tountou Diakité, en tant que représentante du personnel du centre Abass Ndao, le 19 août dernier, aux environs de 11 heures, elle avait effectivement convoqué une réunion de restitution avec ses mandats. « Suite à la rencontre, le Drh du ministère de la Santé a pris part à cette réunion qui avait été organisée dans un couloir de l’hôpital avec une dizaine de membres de notre syndicat qui ont tous fait preuve de respect des gestes barrières pour la prévention contre la covid-19. Je n’ai jamais reçu de notification de la note de service évoquée par le directeur de l’hôpital, bien que je sois le chef de service du partenariat avec les institutions de l’extérieur.
Avant l’activité, je lui avais envoyé une lettre pour l’informer », a-t-elle soutenu. Concernant le fait d’assiéger son véhicule, indique Tountou Diakité, elle ne saurait s’y prononcer dans la mesure où elle était à Kaffrine. Mieux, poursuit-elle, durant toute cette semaine, elle a été occupée par ses activités syndicales hors de l’hôpital. A son tour, Makhfouz Aidara argue : « Je suis le représentant du personnel de l’hôpital et secrétaire général du syndicat autonome des travailleurs de santé démocratiques. Ce jour-là, j’ai participé au rassemblement organisé au sein du centre. J’étais chargé de nouer les brassards rouges. On n’a pas organisé une manifestation mais plutôt une réunion de restitution à l’intention de nos membres et d’un préavis de grève à l’intention du ministre».
Même son de cloche pour Ndèye Coura Sow, membre de la Cnts. Selon Cheikh Tidiane Kandji, suite aux problèmes dénoncés par les représentants syndicaux, le directeur les a invités pour une discussion. « A l’issue de la réunion, les délégués ont informé la base qui n’était pas contente. Les délégués syndicaux ont saisi le Drh du ministère de la santé. Mais le directeur a proféré des menaces devant certains agents, allant même jusqu’à les affecter dans leurs services d’origine. Cet abus de pouvoir nous a menés à former un seul bloc pour dénoncer ce comportement. Quant au véhicule de service qu’il nous accuse d’avoir saccagé, je ne peux vous répondre en ce sens car je n’étais pas au courant», s’est-il dédouané. Malgré ces dires, ils ont été déférés au parquet.
LES RECHERCHES ONT IDENTIFIE DIX LIGNEES DE SRAS-COV-2 EN AFRIQUE
La plupart des génomes du SRAS-CoV-2 circulant en Afrique sont attribués à la lignée B.1 qui a émergé de l’épidémie en Europe.
La plupart des génomes du SRAS-CoV-2 circulant en Afrique sont attribués à la lignée B.1 qui a émergé de l’épidémie en Europe. La révélation est de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui a lancé le réseau de laboratoires de séquençage du génome de COVID-19 en Afrique afin de déterminer le type de lignée SRAS-CoV-2. Déjà, les recherches ont permis d’identifier dix lignées de SRAS-CoV-2 en Afrique.
L‘Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) ont lancé un réseau de laboratoires pour renforcer le séquençage du génome du syndrome respiratoire aigu sévère coronavirus 2 (SARS-CoV-2), le virus qui provoque la COVID-19 en Afrique. L’OMS indique, dans un communiqué, que le séquençage en cours fournit déjà des informations cruciales pour déterminer le type de lignée SRASCoV-2 qui circule dans certains pays.
En effet, il a montré que la plupart des génomes du SRASCoV-2 circulant en Afrique sont attribués à la lignée B.1 qui a émergé de l’épidémie en Europe. «En Afrique, dix lignées ont été identifiées et plus de 80 000 séquences ont été produites dans le monde. Le regroupement de virus de différents pays dans une même lignée ou sous-lignée a révélé un lien ou une importation de virus entre les pays.
Des pays tels que la République Démocratique du Congo (RDC) et l’Afrique du Sud présentent une transmission localisée, tandis qu’en RDC, il y a également une importation de cas en provenance du Ghana, du Maroc et du Sénégal», fait-t-on remarquer. L’établissement du réseau de laboratoires de séquençage de COVID-19 en Afrique est très important pour déterminer la réponse à une souche donnée de SRAS-CoV-2 et pour aider les pays à gérer la transmission localisée ou importée. «Alors que nous continuons à affronter la pandémie de COVID-19 en Afrique, il est essentiel de pouvoir non seulement suivre son évolution, mais aussi d’évaluer la mutation possible du virus pour mettre en place une réponse efficace», a déclaré Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Elle pense que grâce à ce nouveau réseau de 12 laboratoires dédié au séquençage du génome, on pourra mettre au point des vaccins et des traitements adaptés aux populations africaines et, à terme, pour maîtriser la COVID-19.
AUCUN DECES LIE A LA COVID-19 N’A ETE ENREGISTRE JEUDI
Faisant le bilan quotidien de la pandémie, le ministère de la Santé et de l’Action sociale renseigne que sur 1261 tests réalisés, 43 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 3,41%. Il s’agit de 22 cas contacts, 04 cas importés et 17 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont répartis entre Saraya 03 cas, Keur Massar 02 cas, Kolda 02 cas, Fann 01 cas, HLM Patte d’Oie 01 cas, Joal 01 cas, Kédougou 01 cas, Mbao 01 cas, Ouakam 01 cas, Pikine 01 cas, Popenguine 01 cas, Rufisque 01 cas et Touba 01 cas. D’après le ministère de la Santé, 143 patients sont déclarés guéris. Le nombre de cas graves a baissé. Le ministère de la Santé a enregistré 30 cas graves dans les services de réanimation. Aucun décès n’a été noté jeudi dernier. Le Sénégal compte désormais 14193 cas positifs, dont 10350 guéris, 293 décédés, et donc 3549 sous traitement.