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5 juillet 2025
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
MACKY SALL DEVIENT LE VERITABLE MAITRE DU JEU POLITIQUE
Au lieu de plancher sur des points importants pouvant assurer la transparence et éventuellement l’alternance à la prochaine présidentielle, l’opposition, encalminée par ses incohérences, chicane sur des broutilles
A la fin des travaux de la Commission politique du Dialogue national après quinze mois de concertation, les Sénégalais se rendent compte, avec stupéfaction, que les points les plus importants à l’ordre du jour n’ont pas fait l’objet de consensus. Aujourd’hui, les plénipotentiaires de la majorité comme de l’opposition s’enorgueillissent à travers les médias de s’être accordés sur douze points de la plateforme. Hélas, par la naïveté ou la complicité de l’opposition, Macky Sall s’est imposé comme le vrai maître du jeu politique. Tout laisse croire, au vu de l’agitation stérile, puérile et « diversionniste » créée autour du statut du chef de l’opposition, qu’une partie de l’opposition et des non-alignés mais aussi une frange de la société « si-vile » jouent le jeu du pouvoir pour reporter à nouveau les locales. Les locales, un scrutin que Macky Sall veut éviter à tout prix…
Pourtant, à y voir de près, les « acquis » claironnés par l’opposition ne sont rien d’autre que du menu fretin. On peut citer entre autres : le report en mars 2021 des élections locales qui devaient se tenir le 1er décembre 2019 ; l’élection au suffrage universel direct des maires et des présidents de conseil départemental, tête de liste majoritaire ; l’harmonisation du pourcentage de la répartition des sièges des élections départementales avec les élections municipales (45 % au scrutin de liste majoritaire et 55 % au scrutin de liste proportionnelle).
A cela s’ajoutent l’élection de la tête de liste proportionnelle comme maire de ville (55 % sur la liste proportionnelle et 45 % issus des conseillers élus sur les listes majoritaires dans l’ordre d’inscription ; l’obligation de se présenter aux deux modes de scrutin (proportionnel et majoritaire) aux élections départementales ; la modification de la loi 81-17 du 06 mai 1981 relative aux partis politiques. Or, c’est sur les points qui assurent effectivement la transparence électorale et le vote démocratique qu’il y a eu achoppement entre la majorité et les autres entités du Dialogue politique.
L’évaluation et l’audit du fichier — des opérations qui doivent prendre 120 jours — sont renvoyés aux calendes grecques. Quant au bulletin unique, le pouvoir ne veut même pas en entendre parler de même que de la gestion des élections par un organe indépendant. Or, si ces questions ne sont pas réglées, l’opposition peut ne plus se présenter à des élections car elle n’aura aucune chance de gagner. Si, par exemple, elle a perdu les dernières législatives à Dakar, c’est bien parce que le pouvoir a usé de plusieurs ordres de mission remis à ses militants pour renverser en sa faveur la tendance dans la capitale. Macky Sall a gagné au premier de la présidentielle parce que, dans les zones où le pouvoir s’est senti minoritaire à la suite des sondages qu’il avait effectués, plusieurs cartes d’électeurs n’ont pas été distribuées à leurs propriétaires.
Volontairement, dans un grenier électoral comme Touba où le PDS règne en maitre, des électeurs ont été inscrits dans des bureaux de vote très loin de leur lieu vote habituel. Combien sont-ils ces Sénégalais qui habitent Dakar et dont les cartes se sont retrouvées curieusement au Sud, à l’Est, au Nord du pays et vice-versa ? Combien sont-ils ces militants de l’APR à qui on a confectionné des pièces d’état civil dans des centres où ils n’ont jamais été déclarés ? N’a-t-on pas pris la main dans le sac des militants de l’APR qui distribuaient à tout-va des cartes d’identité à leurs camarades de parti ou de coalitions alors qu’une telle tâche incombe aux commissions de distribution des cartes sous la supervision de la CENA ?
Au lendemain la présidentielle, le maire de Mermoz, Barthelemy Dias, a démontré publiquement comment le pouvoir a intégré frauduleusement 1 100 000 personnes dans le fichier électoral. Et cela, en établissant entre autres des cartes sur la base de pièces d’état civil inexistantes, en fabriquant des numéros de cartes d’électeur antérieurs à la création du centre d’état civil, des numéros d’acte d’état civil dépassant le numéro de clôture du registre, en créant 106 codes inexistants (dont 699, 713, 413) dans le répertoire de codification. S’y ajoutaient l’inscription massive d’électeurs par le biais d’audiences foraines, l’attribution de doublons sur le fichier électoral en mode bis repetita et des électeurs dont lieu de naissance est Sénégal sans précision de la localité. Jamais le pouvoir, pourtant très prompt à mettre Dias-fils en prison, n’a osé démentir ses allégations ou porter plainte contre lui.
Une opposition encalminée par ses incohérences et ses inconséquences
Au lieu de plancher sur ces points importants qui doivent assurer la transparence et éventuellement l’alternance politique à la prochaine présidentielle, l’opposition, encalminée par ses incohérences et ses inconséquences, chicane sur des points mineurs comme le statut du chef de l’opposition et le cumul des postes de chef d’Etat et de chef de parti. La majorité a bien fait de jeter cet os à ronger à une opposition ménopausée qui s’est rué dessus. Et pendant qu’elle se déchire, le pouvoir déroule son projet politique qui est de tout faire pour coupler les locales aux législatives en 2022. Et le piège dans lequel sont tombés cette opposition, les non-alignés et la société si vile, c’est d’avoir prôné comme règle de base le recours à l’arbitrage du Président en cas de dissensus. C’est là où se situe l’incohérence.
Comment peut-on se référer à un leader de parti dont les partisans refusent la dissociation de ses statuts de chef d’Etat et de chef de parti ? Sur bien des questions, la majorité crée intentionnellement des blocages pour s’en référer à son président de coalition par ailleurs président de la République qui, sans nul doute, tranchera toujours en sa faveur. Comme à l’accoutumée, le président chef de parti rejettera le bulletin unique, refusera la mise à l’écart de son ministre de l’Intérieur de l’organisation des élections, retardera l’audit ou l’épurement du fichier électoral, sèmera la division au sein de l’opposition en jetant son dévolu sur Idrissa Seck pour être son chef. Le chef de parti Macky Sall ne va pas scier la branche sur laquelle il est assis. Il arbitre toujours en faveur de son camp. Il en a été ainsi lors du cadre de concertation sur le processus électoral qui s’était tenu du 12 décembre 2017 au 02 février 2018. Après le rapport déposé par l’ambassadeur Seydou Nourou Ba qui dirigeait les travaux, Macky Sall, en Conseil des ministres du 19 mars 2018, a adopté des projets de lois portant modification du Code électoral et de la Constitution, tranchant ainsi en faveur du pôle de la mouvance présidentielle sur la question du parrainage qui n’avait pas trouvé de consensus entre les pôles de la majorité et de l’opposition boudeuse.
L’opposition renonce à ses droits
Aujourd’hui encore, par la naïveté ou la complicité de l’opposition, Macky Sall s’est imposé comme le vrai maître du jeu politique. Tout laisse croire, au vu de l’agitation stérile, puérile et « diversionniste » créée autour du statut du chef de l’opposition, qu’une partie de l’opposition et des non-alignés mais aussi une frange de la société « si-vile » jouent le jeu du pouvoir pour reporter à nouveau les locales que Macky Sall évite à tout prix.
D’ailleurs, Babacar Fall du Gradec a déjà annoncé l’impossibilité de tenir les locales en mars 2021. Ce que le pouvoir approuve en catimini. Il est important de souligner que les locales ou les législatives ont toujours été annonciatrices de défaites électorales présidentielles en 2000 et 2012. Les législatives de 1998 ont entonné le chant du cygne du règne de Diouf en 2000 et les locales de 2009 ont sonné l’hallali du régime wadien. Ce qui est aberrant, c’est que l’opposition renonce à son statut constitutionnalisé qui doit renforcer ses droits pour revendiquer celui de son potentiel chef nullement prévu par la Loi fondamentale.
Les droits et les devoirs du chef de l’opposition ne doivent être qu’une partie du statut de cette opposition. Il n’appartient aucunement à une tierce personne, fût-elle le président de la République, de décider de celui qui doit être le chef de l’opposition. Seule une loi peut définir ce choix à partir de critères clairs. La loi votée, libre au président de la République, à travers un décret, d’accorder des privilèges pécuniaires et matériels à ce fameux chef de l’opposition. D’ailleurs, si des responsables de l’opposition alliés d’Idrissa Seck le désignent comme ce chef, c’est parce qu’ils se pourlèchent les babines en entendant les milliards dont il bénéficiera. Tout est mis en œuvre pour fragiliser l’opposition résistante et patriotique.
Hélas, les principaux maitres d’œuvre de l’opération ayant pour but de la déstabiliser, ce sont des opposants collabos, des non-alignés tapis au sein de la Commission du Dialogue politique pour le compte du maitre d’ouvrage Macky Sall qui avait, au début son magistère, comme projet politique de réduire l’opposition à sa plus simple expression. La démocratie se sustente du ferment d’une opposition responsable et solide qui nourrit le débat d’idées contradictoires. Macky Sall est un as de l’infiltration politique. Il a miné l’opposition politique en utilisant des non-alignés et de soi-disant opposants. Une partie de cette opposition sclérosée, ankylosée, ménopausée ne parvenant plus à produire des idées fertiles, verse dans le deal et le collaborationnisme avec le régime en place. En résumé, la première menace de notre démocratie n’est pas l’actuel président qui, au lieu de poser des actes renforçant la démocratie, s’évertue à déconstruire l’œuvre de ses prédécesseurs, mais ces opposants, cette société si-vile, ces non-alignés (en réalité bien alignés sur le pouvoir) qui ne cessent d’être à la solde du chef de l’exécutif.
Par Pape Ndiaye
L’ASECNA VERS LES CUMULONIMBUS…
Lundi prochain 14 septembre 2020, Dakar abritera la 66e session du Comité des ministres de l'Agence pour la Sécurité de la Navigation
Lundi prochain 14 septembre 2020, Dakar abritera la 66e session du Comité des ministres de l'Agence pour la Sécurité de la Navigation (Asecna). L’élection du directeur général sera assurément le temps fort de ces assises où se jouera une bonne partie de l’avenir de l’Asecna. Une élection aux forts enjeux politiques et diplomatiques qui risque de plonger l’aéronef panafricain dans les cumulonimbus.
Une zone très dangereuse dès lors que certains Etats membres déplorent la position dominante du Niger passé déjà deux fois aux commandes de l’Asecna en moins de huit ans au détriment des autres Etats. Et particulièrement ceux de l’Afrique centrale. Une partie du continent dont la plupart des Chefs d’Etat fustigent le comportement de la Cedeao qui, lors de sa 57e session ordinaire tenue ce 07 septembre 2020, a invité ses membres à soutenir le candidat de l’Afrique de l’Ouest qu’est le Dg sortant, le Nigérien Mohamed Moussa.
Curieux appel quand on sait qu’il y a des Etats de la Cedeao qui ne sont pas membres de l’Asecna. Cette pratique est contraire à l’esprit fédérateur, de cohésion et de rotation du poste de Dg des pères fondateurs de l’Asecna. Qui ont toujours prôné la nomination par consensus. La course effrénée pour prendre la direction de l’Agence s’explique par les avantages énormes donnés au Dg.
En cas de confirmation du scénario d’éclatement de l’Asecna qui se dessine actuellement, le syndicat des présidents de la Cedeao y aura joué un rôle historiquement négatif. Beaucoup de pays de l’Afrique centrale jurent en effet que si jamais leur sous-région voit la direction générale de l’Asecna leur échapper encore une fois, ils vont prendre leur destin en main. Ils partiront et formeront naturellement en bloc avec Madagascar et les Comores une… Asecna-Centrale.
Par Moussa KAMARA
SELECTION
Après Marième Ba à Gorée, il y a le lycée de Diourbel, des creusets d’excellence où, pour y entrer, il faut passer par le sas d’un concours ouvert à tous.
L’école sénégalaise, depuis un certain temps, procède à une sélection de ses meilleurs élèves sans crier gare. Après Marième Ba à Gorée, il y a le lycée de Diourbel, des creusets d’excellence où, pour y entrer, il faut passer par le sas d’un concours ouvert à tous.
Encore heureux que ces concours soient ouverts à tous les élèves du pays qui auront eu tout le loisir de le préparer. Les plus doués passent. Il n’y aura eu aucune intervention extérieure pour favoriser tel ou tel impétrant. L’école publique a de beaux jours devant elle avec ces élèves pleins d’intelligence, espèces en voie de raréfaction. Parce qu’à vouloir gonfler à tout prix les taux de scolarisation, les taux d’abandon ou déchets scolaires montent en parallèle. Alors chercher des têtes d’œuf dans cette masse d’élèves dicte bien la création de ces centres.
Faut-il se désoler de leur nombre très insuffisant pour toutes ces masses d’élèves ? C’est vrai qu’une pléthore de centres n’est pas souhaitée mais augmenter le nombre jusqu’à trois avec un centre au nord, un au centre et un troisième au sud ne me semble pas une idée farfelue. C’est vrai que le budget de ces centres est vraiment conséquent mais que ne faudrait-il pas faire pour nos chérubins si fins, si brillants.
A contrario, le sort des autres élèves nous préoccupe. Il y a deux ans, des élèves admis au Bac n’ont pas été orientés. Donc totalement oubliés, sans explication, sans justification. Les élèves sénégalais étant d’égale dignité, ce comportement des autorités académiques reste à bannir.
Décrocher le Bac pour subir l’indignité d’un manque de considération, d’affectation constitue une épreuve très douloureuse pour un jeune homme. Et là l’intervention des parents est encore nécessaire pour poursuivre les études dans le privé. Avec des parents sans moyens de payer les études supérieures, l’élève est versé dans la cohorte de déchets scolaires. Il va gonfler le rang des marchands ambulants s’il est animé de courage ou la cohorte des sans-emploi qui prennent le thé à longueur de journée discutant de politique superficiellement et de championnats européens de foot si ce n’est de Nba.
L’Etat n’a pas à faire de tri pour ses enfants. Il doit assister tous ses enfants pour qu’ils réussissent dans cette vie si difficile. L’Ecole n’étant pas la seule voie du succès, cet Etat a tout intérêt à booster tous ses fils qui ne demandent qu’à être épaulés.
J’AI ETE DEÇU PAR LE CLUB ET LE PRESIDENT CHABANE
Les problèmes se suivent pour Cheikh Ndoye avec ancien club le SCo Angers
Les problèmes se suivent pour Cheikh Ndoye avec ancien club le SCo Angers. L'ancien capitaine de cette équipe n’en revient pas de la tournure qu'a prise la fin de son aventure avec le club français.
Présent hier au tribunal des Prud'hommes pour contester la non-tenue d’une promesse d'embauche, le milieu de terrain sénégalais s'est exprimé à la sortie de l’audience de conciliation qui n'a rien donné. «Je vis ça avec beaucoup de stress. Cela me touche profondément, avec tout ce que j’ai fait pour le club, et que ce soit ça la récompense derrière», a déclaré le joueur de 34 ans.
Après deux saisons abouties sous les couleurs du SCO d’Angers (D1 France), Cheikh Ndoye avait manifesté son désir de relever d'autres défis. Prêté pour un an par le club anglais de Birmingham à l’été 2018, l’ancien joueur de la Jaraaf de Dakar avait convenu avec le club de parapher un contrat de deux ans. Mais une grave blessure au genou intervenue en avril 2019, lors d'un match avec la sélection sénégalaise, avait poussé le Sco à revoir son offre de base.
Toutefois, l’ancien milieu de terrain des Lions se dit déçu du traitement que lui a réservé le club français. «J’ai été très déçu par le club et le président Chabane. On avait vécu des choses extraordinaires. Qu'un capitaine se retrouve au tribunal avec son ancien club, c’est incroyable. Je n'ai jamais vu ça. Il faut respecter sa parole, ses écrits. Aujourd’hui, ils ne respectent rien du tout», a lâché le milieu de terrain. Revenant sur la suite de sa carrière, l’ancien joueur de Birmingham se dit apte à jouer à nouveau.
Après ses échanges non concluants avec Guingamp, Cheikh Ndoye se sent prêt à se lancer à nouveau. «Ils voulaient une sentinelle, ce qui n'est pas mon profil donc on ne peut pas dire que c’était un essai. Là, je cherche un club, j’ai fait une bonne préparation, j'attends des offres», a-t-il conclu.
LE SENEGAL POUR ORGANISER LA CAN DE BEACH SOCCER 2020
Après le désistement de l'Ouganda, les dirigeants du football sénégalais avaient sollicité les autorités pour une candidature du pays
C’est désormais officiel ! Le Sénégal va abriter, pour la première fois de son histoire, la Coupe d'Afrique des Nations de BeachSoccer2020. L’annonce a été faite hier par le président de la Confédération Africaine de Football (Caf), Ahmad Ahmad au sortir de la réunion du comité exécutif de l’instance dirigeante du football continental.
La phase finale de la Coupe d'Afrique des nations de Beach Soccer 2020 se tiendra au Sénégal. Après le désistement de l'Ouganda pour l'organisation de cette compétition, les dirigeants du football sénégalais avaient sollicité les autorités pour une candidature du Sénégal. «Le Sénégal a été déclaré hôte du tournoi final», annonce la Caf dans un communiqué. En attendant de connaître les dates officielles de la compétition, la Caf a confirmé que les finalistes de la compétition représenteront le continent à la Coupe du monde de la discipline prévue en Russie.
Joueur important dans le dispositif du sélectionneur Ngalla Samb, Al Seyni Ndiaye se heureux de cette attribution. «Alhamdoulilah! C’est grande fierté pour nous que le Sénégal soit désigné pays hôte de l'organisation de la Can. Ce n’était pas évident, puisque l’Ouganda été désigné comme le pays de devait abriter cette compétition», a déclaré au téléphone le capitaine des Lions de la plage. Champion d'Afrique à cinq reprises, le gardien des Lions affiche ses ambitions. Celles-ci consistent à remporter le trophée. «Notre objectif principal est de remporter cette compétition devant le peuple sénégalais pour une première fois. Tous nos trophées ont été remportés à l’étranger. Je pense que ce sera une déception de ne pas gagner cette coupe d'Afrique au Sénégal. Nous allons travailler dur, car nous serons l’équipe à battre. Tous nos matchs seront des finales», a ajouté Seyni Ndiaye qui, conscient des efforts de la fédération sénégalaise, a tenu à remercier les dirigeants fédéraux pour leur travail dans ce dossier. «C’est l’occasion de féliciter nos dirigeants qui ont fait un excellent travail sur ce dossier, en l’occurrence la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf) avec à sa tête Augustin Senghor. Je remercie aussi l'Etat du Sénégal parce que sans son accord, cette compétition ne peut pas avoir dans nos terres», a-t-il conclu.
LA CAF ETABLIT DES NORMES CHEZ LES U17
En ce qui concerne la Can U17, la Confédération Africaine de Football(CAF) a décidé de procéder à la disqualification systématique de toute équipe présentant un joueur non éligible en phase finale de cette compétition. «Un amendement au règlement des tests IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) a été approuvé afin de disqualifier toute équipe présentant un joueur non éligible», a ajouté l’instance dirigeante du football continental dans son communiqué.
LA PROSTITUTION EN LIGNE FAIT RECETTE
Enveloppé dans les salons de massage ou des maisons dans des quartiers résidentiels où la discrétion est acquise, le business attire de plus en plus d’actrices et internet constitue la cible privilégiée pour «exposer leurs marchandises».
Finie la séduction sur les trottoirs de Dakar et son Centreville, la prostitution a migré. Enveloppé dans les salons de massage ou des maisons dans des quartiers résidentiels où la discrétion est acquise, le business attire de plus en plus d’actrices et internet constitue la cible privilégiée pour «exposer leurs marchandises».
On ne le dira jamais assez, la percée du numérique s’est accompagnée de beaucoup d’inconvénients. Si aujourd’hui les réseaux sociaux créent des liens forts entre des communautés, elles sont devenues un canal de diffusion très pratique. En un rien de temps, les messages peuvent faire le tour du monde. Qu’on le veuille ou pas, des messages de toutes sortes font irruption sur notre page de garde. Une publicité pratique, parfois gratuite qui n’échappe pas aux annonceurs. Si jusqu’à un passé très récent, tout se limitait à la vente de produits classiques, de nouveaux annonceurs peu ordinaires ont fait leur irruption sur la toile avec une marchandise pas comme les autres. Ce sont les acteurs de l’industrie du sexe. Groupes de vente, pages d’accueil, ou simple profil, elles ne s’en cachent plus. Il est devenu très difficile de défiler sur une page Facebook sans recevoir une demande d’amies.
Selon Khadim Diagne, expert en communication digitale, la plupart d’entre ces profils affichent des photos très obscènes et ils envoient des demandes d’ajout partout sans tri. L’idée étant de toucher le maximum d’internautes. « Parfois, rien que la photo peut vous pousser à cliquer sur le profil. Si vous n’êtes pas fort, vous cédez rapidement à la tentation », explique-t-il. Mais selon lui, si les acteurs sont aussi présents sur les réseaux sociaux, c’est qu’il n’y a pas le contrôle qu’il faut. « Facebook, c’est un fourre-tout », dit-il. Sur sa page Facebook, cette dame ne dit pas expressément qu’elle fait de la prostitution, mais sa photo en sous-vêtement dans une posture provocatrice laissant apparaître une forme généreuse en dit beaucoup sur ses intentions. Pour en avoir le cœur net, votre reporter a pris la peine de composer le numéro de téléphone affiché sur la page. Après quelques sonneries, une voix douce décroche. « C’est qui ? », demande-telle, d’un ton ferme. « Je voulais passer te voir », lui rétorque-t-on. « Je suis à la zone de captage. Arrivé devant le bassin, tu m’appelles », dit-elle, avant de raccrocher. Avec un autre numéro, elle décroche. Cette fois-ci, nous allons droit au but. « Je veux un massage », lui lance-t-on. « Les prix varient de 10 à 25 000 francs », dit-elle, comme pour marquer son territoire. « Pour le reste, une fois sur place, on en parlera, mais vous serez satisfait », ajoute-t-elle.
LES GROUPES D’ACHAT, CIBLE PRIVILEGIEE
Si certaines se cachent en prétendant vendre un service de massage, d’autres vont droit au but. Elles proposent le sexe à des prix « défiant toute concurrence ». En plus de photos de profil très sensuelles, elles affichent leur numéro de téléphone, parfois leur adresse et se mélangent aux salons de massage. « La première fois que j’ai découvert cette forme de prostitution, c’est quand j’avais une petite douleur au dos. On m’avait recommandé de faire un massage. J’ai hésité au début. Mais un jour, en surfant sur Facebook, je tombe sur une demande qui propose un massage relaxant. J’ai appelé le numéro. Le tarif était de 10 000 fcfa. Mais quand je suis arrivé sur place, rien que le cadre commençait à me donner des envies. Dès le début de la séance, j’ai compris que la dame était ouverte à tout. Je lui ai proposé de lui rajouter 10 000 francs pour coucher avec elle. Nous sommes passés à l’acte », relate ce joueur de navétane. Ayant géré un salon de massage à Nord Foire pendant près de cinq ans, N.N dit avoir cessé ses activités depuis que la Police a arrêté une bande de prostituées clandestines non loin de chez elle. À la base, dit elle, « je gérais un salon de massage. Mais il y avait tous les types de massage. Les tarifs variaient de 10 000 francs à 25 000 francs, selon les besoins. Moi j’encaissais le prix du massage, la masseuse avait une commission sur chaque client. Une fois que le client arrive, je lui présente les filles, il choisit celle qu’elle veut. Maintenant dans leur intimité, je n’ai pas de contrôle. Ils peuvent se contenter du massage ou faire plus. C’est leur affaire, mais il y a une durée à ne pas dépasser. Là-bas, c’est la masseuse qui encaisse».
DES RECETTES DE PLUS DE 50 000 FRANCS PAR JOUR
Dans ce business, N. N a fait fortune. En effet, elle gagnait en moyenne 50 et 100 000 francs par jour. Durant les week-ends, la recette pouvait aller jusqu’à 150 000 francs ou plus. « J’avais pris une maison à 150 000 francs. Les filles gagnaient avec moi au moins 100 000 francs, en plus de ce qu’elles gagnaient régulièrement avec leurs clients dans la salle de massage », dit-elle.
Pour se faire une visibilité, la patronne a créé une page Facebook qu’elle fait administrer par une de ses clientes, étudiante. « Sur le papier, nous étions une salle de massage, mais bon… », se contente-t-elle de lâcher. Aujourd’hui reconvertie dans la vente de trucs de femmes, elle n’envisageait pas de laisser le métier de sitôt. Mais quand elle a eu écho de l’arrestation de femmes pour prostitution clandestine, elle a décidé de fermer boutique. Mais selon elle, ces salons de massage pullulent dans la capitale. En effet, dit-elle, la plupart des filles qui sont employées dans les salons de massage se font un réseau de clients qu’elles tissent petit à petit en sourdine. « Nous sommes tous passées par là. Maintenant, quand on a une base de clients très solides, on crée son propre salon », révèle-t-elle.
LES FEMMES DE MENAGES, RECRUES IDEALES
En plein boom, cette activité ne cesse d’attirer. Selon notre interlocutrice sous le couvert de l’anonymat, elle intéresse de plus en plus de monde. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, les femmes de ménage sont de plus en plus attirées par le business. En effet, dit-elle, à la base, celles qui viennent des villages à la recherche d’emplois dans les maisons sont recrutées pour assurer l’entretien des locaux. Elles y passent la journée, souvent au contact des masseuses et finissent par céder à la tentation. « Leur salaire de base dans les maisons tourne autour de 40 000 francs. Maintenant, à force de passer la journée avec des filles qui gagnent parfois le triple, elles finissent par franchir le pas. Beaucoup sont entrées comme ça dans le secteur. Il suffit d’avoir des arguments esthétiques pour se faire de l’argent. A chaque homme ses goûts », dit-elle, avec le sourire. Par le passé, indique la dame, des filles qu’elle avait recrutées comme masseuses ont fini par ouvrir leur propre business et ont pris beaucoup de ses clients. « Il y a une guerre farouche entre salons de massage. Souvent, il y en a même qui, par jalousie ou parce qu’elles ont perdu leurs clients, dénoncent à la Police de manière anonyme. Celles qui ont été arrêtées àNord Foire, il y a deux ans, ont été dénoncées par des concurrentes », révèle-t-elle.
EXIT LA PROSTITUTION DANS LA RUE
La percée de la prostitution en ligne a chassé progressivement la prostitution dans la rue. Selon les actrices de la nouvelle forme, elle est beaucoup moins contraignante. En effet, selon Fina (nom d’emprunt), à l’époque, il fallait un carnet de santé pour être autorisée à exercer le métier et le danger était permanent. « Des fois, un client pouvait t’amener chez lui et refuser de te payer après la partie de jambes en l’air. Tu n’y pouvais rien. En plus de cela, on était très exposée avec les risques d’agression etc…. Aujourd’hui, tu as un appartement dans un cadre discret, tu reçois tes clients et tu as un vigile qui filtre les entrées et sorties. C’est beaucoup plus sécurisé », dit-elle. Et pour amoindrir les risques et les dépenses, elles s’organisent en groupe de cinq. « Nous avons un salon où nous nous retrouvons. Nous laissons les chambres libres. Si quelqu’un a un client, il le reçoit dans sa chambre », à la fin du mois, on se cotise pour partager les frais », dit-elle. Soucieuses de rester discrètes, elles ont fui les quartiers populaires. Aujourd’hui, elles sont basées pour la plupart à Hann Mariste, Nord Foire, Zone de captage… Selon N. N qui se réclame actrice à la retraite, le simple coût des appartements dans ces zones, qui ne se négocie pas à moins de 150 000 francs, suffit pour se faire une idée de la bonne marche de ce business.
L’AUTORITE DEFIEE ?
Si la plupart se font passer pour des salons de massage sur les réseaux sociaux, il y en a qui exposent tout cru leurs marchandises. Aujourd’hui, plusieurs sites dédiés à la publication des offres sont disponibles. Elles donnent leur adresse, leur numéro de téléphone, certaines vont même jusqu’à afficher des photos d’elles toutes nues. Habib a été vigile dans un appartement situé dans un quartier huppé de Dakar. Selon lui, il n’y a pas à chercher loin, la plupart d’entre elles sont protégées par de gros bonnets. « Il m’est arrivé de voir une descente d’hommes de tenue, mais jamais il n’y a eu de suite. La patronne est une femme d’affaire très resautée. J’y ai vu beaucoup de célébrités. Cela veut dire beaucoup de choses. Regardez bien, on parle de tellement de salons de massage, mais rarement on a entendu des arrestations », souligne-t-il.
LES ETRANGERS PRIVILEGIES
Encouragée par les accords communautaires, la libre circulation des personnes et des biens n’a pas manqué de conséquences sur le secteur. En effet, sur les sites de rencontres, elles sont pour l’essentiel originaires des pays frontaliers avec le Sénégal. « J’ai eu à collaborer avec deux Maliennes. L’une d’elles étaient étudiante, l’autre vendait des tissus. Quand elles m’ont quittée, elles ont ouvert leur propre salon et ont fait appel à d’autres filles de leur pays. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, elles font plus d’argent que les Sénégalaises. Là où les Sénégalaises pratiquent des prix entre 10 et 30 000, elles peuvent se contenter de 5 000 et elles s’en sortent bien», reconnaît N. N. Cependant, l’inverse se produit. « Les étrangers ont un faible pour les femmes sénégalaises et ce sont les plus fidèles clients », dit-elle.
ON PERD DU TEMPS AVEC MACKY SALL
Après les ministres du gouvernement, le député Ousmane Sonko, le député Mamadou Diop Decroix a fait une visite hier à Keur Massar pour s’enquérir de la situation des sinistrés.
Après les ministres du gouvernement, le député Ousmane Sonko, le député Mamadou Diop Decroix a fait une visite hier à Keur Massar pour s’enquérir de la situation des sinistrés. Pour le parlementaire, il faut que les populations s’organisent parce que le Sénégal perd du temps avec le Président Macky Sall qui a failli.
Manifestement, les quartiers Camille Basse et de l’Unité 3 de Keur Massar sont devenus les destinations privilégiées des hommes politiques ces temps-ci. Après les ministres Aly Ngouille Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam qui ont lancé le plan ORSEC dans cette localité, le président du PASTEF Ousmane Sonko, hier le député Mamadou Diop Decroix a rendu visite aux sinistrés de ces zones très touchées de Keur Massar.
Constatant l’ampleur des dégâts, le parlementaire a soutenu que c’est vraiment le désarroi. « D’abord, je ne sais pas qui a dit que ce sont des parcelles assainies et qui a vendu ces parcelles là aux populations. On me dit que c’est la SNHLM. Si c’est vrai, il faudra qu’elle s’explique », s’alarme M. Decroix accompagné de quelques membres de son parti avant d’ajouter : « Comment cette société a pu dire aux populations que les zones sont assainies, que les gens peuvent venir habiter alors que manifestement, ici, c’est un lac. On a fait habiter les populations dans un lac. »
Selon lui, si le gouvernement veut vraiment travailler sérieusement, il devra d’abord essayer d’identifier les responsabilités dans cette affaire. Revenant sur les mesures annoncées par le Président Macky Sall pour venir en aide aux populations sinistrées, manifestement, il déclare sans langue de bois : « Je ne crois plus aux annonces faites par le Président Macky Sall. Franchement, on perd du temps avec lui. Moi, je pense qu’il faut parler avec les populations en leur demandant de s’organiser en attendant que la situation change parce que l’Etat a failli. » Il rappelle en outre que la région de Dakar est une presqu’île et elle ne peut pas s’étendre.
Dakar, insiste-t-il, n’est pas comme Niamey ou Ouagadougou et les gens continuent de venir. « Et si la superficie ne peut pas s’étendre, les gens sont obligés d’habiter là où ils peuvent habiter y compris dans des zones inondables, parce qu’il n’y a pas d’opportunité à l’intérieur », pense l’ancien ministre de la communication sous le régime du président Abdoulaye Wade. A l’en croire, l’approche du gouvernement est superficielle et sans vision. Il faut créer des opportunités, d’après lui, à l’intérieur du pays pour ceux qui sont à Dakar qui, à leur corps défendant, aurait préféré avoir des opportunités là où ils habitent.
Par ailleurs, il a soutenu que tous les gouvernements qui se sont succédé ont une part de responsabilité dans ce problème des inondations. « Seulement, ce gouvernement fera bientôt 10 ans au pouvoir et avait annoncé un programme de 75O milliards. Mais manifestement, c’est du vent. Le Président demande lui-même qu’on fasse l’audit de cette affaire », fulmine le parlementaire.
LES CHANTIERS IMPOSSIBLES DE MACKY SALL
C’est une lapalissade de dire que 2020 est une année très spéciale avec le Plan Orsec suite aux inondations et la gestion de la pandémie de Covid-19 qui a fait beaucoup de victimes et ralenti l’activité économique mondiale
C’est une lapalissade de dire que 2020 est une année très spéciale à cause de la pandémie de Covid-19 qui a fait beaucoup de victimes et ralenti l’activité économique mondiale. Au Sénégal, le Président Macky Sall devra faire face à des inondations avec leur lot de dégâts. A cela s’ajoute un climat social délétère qui est loin d’être à sa faveur.
Peine de mort. C’est la sentence que le Président Macky Sall aurait demandée contre celui qui a dit qu’après la pluie, c’est le beau temps. Car pour le chef de l’Etat, le climat qui a suivi les pluies des derniers jours est tout sauf joyeux à cause des conséquences alarmantes qu’elles ont engendrées. Plusieurs localités du pays ont été inondées, des maisons abandonnées, 6 pertes en vies humaines enregistrées, dégâts inestimables. Le vent est trop fort pour Macky Sall et son régime. De plus, le plan décennal qui avait été mis en place par le régime dès les premières heures de son avènement en 2012 n’a pas manifestement porté ses fruits.
Alors que le chef de l’Etat a demandé un rapport détaillé de ce programme, une salve de critiques commence à pleuvoir sur le régime concernant ledit plan. Face aux journalistes mardi dernier, le leader de Pastef avait indiqué que le gouvernement peine à réaliser le dixième de ce qu’il avait annoncé. Selon Ousmane Sonko, sur les 285 milliards qu’il devait recevoir dans le cadre du programme, l’Office National de l’Assainissement du Sénégal(Onas) n’a mobilisé que 48 milliards en 9 ans. Si ces données se confirment, cela montrerait toute la difficulté qu’éprouve le régime pour exécuter ce programme qui devait régler définitivement le problème des inondations au Sénégal. Et si les ressources n’avaient pas été mobilisées depuis lors, certains se demandent comment le Président Macky Sall pourra obtenir l’argent dans un contexte marqué par la Covid-19.
En effet, ces inondations surviennent au moment où le Sénégal est en proie, comme tous les pays du monde, à une crise sanitaire sans précédent qui, même si elle a connu une accalmie ces derniers jours, continue de sévir. Et malheureusement, il sera difficile pour les populations de respecter les mesures barrières édictées pour endiguer la pandémie, surtout si elles habitent dans les zones sinistrées. Ce qui constitue un frein considérable dans la gestion de la maladie. D’autant que le département de Pikine qui est l’épicentre de l’inondation à Dakar est aussi fortement touché par la Covid19. Une maladie qui a engendré des conséquences économiques néfastes. En effet, le gouvernement tente de relancer une activité économique qui était mise en sourdine pendant 3 mois à cause de l’Etat d’urgence décrété au mois de mars par le président de la République Macky Sall.
Ainsi, plusieurs pans de l’économie sénégalaise ont durement senti ce ralentissement. D’autant que le gouvernement n’a pas pu dégager, malgré les assurances des ministres dédiés, le fonds de 1 000 milliards annoncé pour fait face aux conséquences économiques causées par le virus. Une situation intenable qui avait poussé le chef de l’Etat à lever l’Etat d’urgence malgré une progression fulgurante des cas positifs de Covid-19. Mettant en place dans la foulée un Programme de Résilience Economique et Social afin de renforcer le système de santé et soutenir les ménages, la diaspora, les entreprises et leurs salariés.
LE LANCEMENT DU TER ENCORE REPOUSSE EN 2021
Par ailleurs, cette conjoncture économique a donné un sacré coup de massue aux grands projets de l’Etat comme le Train Express Régional(TER). Ainsi, aux nombreuses critiques suscitées par sa mise en œuvre, certains opposants et économistes soulignant que ce n’est pas une priorité pour le Sénégal, viennent se greffer les problèmes liés à son démarrage. Le lancement annoncé depuis deux ans tarde à se concrétiser. Et une nouvelle date a été encore annoncée par le gouvernement : 2021. Les autres projets comme le BRT ont aussi du mal à voir le jour.
LA TURQUIE SURVEILLE SES ARRIERES AU SENEGAL
Après la visite du président Recep Tayepp Erdogan en janvier, c’est son ministre des Affaires étrangères qui revient à la charge, certainement pour faire le point des acquis et poser les jalons de nouvelles collaborations
Le ministre des Affaires étrangères de la République de Turquie effectue depuis hier une visite de travail de deux jours au Sénégal. Accompagné d’une délégation de hauts fonctionnaires de Son Département, Mevüt ÇAVUSOGLU sera d’ailleurs reçu aujourd’hui par le Président Macky Sall. Cette visite fait suite à celle du chef de l’Etat turc Recep Tayepp Erdogan effectuée en janvier dernier et ayant débouché sur la signature de nombreux accords.
Et si la Turquie surveillait ses arrières en Afrique et particulièrement au niveau de sa porte d’entrée, le Sénégal ! Les ambitions d’Istanbul pour le continent ne sont pas cachées tant sur le plan géopolitique et stratégique que sur le plan économique. Des appétits qu’elle partage avec d’autres prétendants tels que la Chine, la France, entre autres puissances. Mais la Turquie est bien partie dans sa conquête, tout au moins au Sénégal où il est devenu un partenaire privilégié.
Après la visite du président Recep Tayepp Erdogan en janvier, c’est son ministre des Affaires étrangères, Mevüt ÇAVUSOGLU qui revient à la charge, certainement pour faire le point des acquis et poser les jalons de nouvelles collaborations. Il sera reçu aujourd’hui par le président de la République du Sénégal, Macky Sall. Après avoir été accueilli hier par le Secrétaire d’Etat Moïse Sarr, il avait rencontré dans l’après-midi les hommes d’affaires turcs.
Au menu aujourd’hui, une audience dans la matinée avec son homologue Amadou BA suivie de signature d’Accord avant d’être reçu au palais de la République en fin de matinée. Il faut dire que la Turquie a intérêt à protéger ses arrières, surtout que la France revient en force dans le pays. Cependant, les échanges commerciaux sont au beau fixe entre Istanbul et Dakar. Ils veulent atteindre la barre des 600 milliards de francs CFA en 2020 pour renforcer les échanges commerciaux des deux Etats.
Les entreprises turques sont présentes dans beaucoup de secteurs et sont au cœur de grands projets dans le pays. Il en est ainsi de la réalisation du stade olympique de 50 000 places à Diamniadio ainsi que le grand projet infrastructurel d’installation d’une aciérie par le holding Tosyali. Celui-ci va dans un premier temps investir 100 millions de dollars et à terme 400 millions de dollars. Ce projet qui a fait polémique dans le pays consiste à mettre une unité de fabrication de métal, de fer à béton en attendant de soumettre une demande pour faire la remontée de filière. C’est-à-dire importer le fer et voir aussi dans quelle mesure il pourrait être autorisé à exporter le fer. Les Turcs sont également impliqués dans l’achèvement des travaux de l’AIBD, la construction du Centre international de conférence Abdou Diouf (CICAD) du complexe multifonctionnel « Dakar Arena », le Centre d’exposition, le marché d’intérêt national et la gare des gros-porteurs entre autres… Sans compter la participation d’entreprises turques et sénégalaises dans le cadre de la réalisation du TER.
LE SENEGAL, DE PLUS EN PLUS DEPENDANT DE LA TURQUIE !
L’économie sénégalaise devient ainsi de plus en plus dépendante de la Turquie. Dans le cadre de la diversification du partenariat, le Président Macky Sall avait sollicité, lors de la visite d’Erdogan en janvier, que l’arachide sénégalaise puisse pénétrer le marché turc après avoir pénétré le marché asiatique et européen dans le passé à travers l’huile d’arachide. L’ascendance de la Turquie sur le Sénégal fait que les autorités sénégalaises sont souvent enclines à satisfaire les caprices de l’homme fort d’Ankara taxé de dictateur par les Occidentaux. C’est dans ce sens que le Président Macky Sall l’avait soutenu à combattre le mouvement Feto au Sénégal. On se rappelle en effet la fermeture des écoles Yavuz Selim au Sénégal suite à la demande d’Ankara. Les autorités sénégalaises, pour garder de bonnes relations avec l’Etat turc, avaient décidé de fermer ces écoles d’excellence parce qu’affiliées tout simplement au mouvement Feto. Après avoir réussi à faire fermer Yavuz Selim, la Turquie a installé la fondation Maarif, actuellement active au Sénégal avec 13 écoles.
CERTAINS AMIS CHEFS D’ETAT M’AVAIENT DEMANDE DE FAIRE UN TROISIÈME MANDAT
Mohamed Ould Abdal Aziz, ancien président de la Mauritanie a fait la révélation sur France 24
Modifier la constitution de la Mauritanie afin de briguer un troisième mandat. C’est le conseil que certains Chefs d’Etat africains ont fait à l’ancien Chef d’Etat, Mohamed Ould Abdal Aziz. L’ancien homme fort de la Mauritanie a fait la révélation sur France 24 hier, jeudi 10 septembre. Ce qui va encore relancer le débat sur le 3ème mandat qui fait rage dans la sous-région avec notamment les cas de la Cote d’Ivoire et de la Guinée. Le Sénégal étant sur la liste d’attente.
D’aucuns estiment, à tort ou à raison, que les Chefs d’Etat africains, particulièrement, ceux de l’Afrique de francophones, agiraient en une sorte de syndicat. Et qu’ils se soutiendraient mutuellement pour se maintenir au pouvoir en violation des chartes fondamentales de leur pays respectif. Tout porte à le croire. Surtout suite à la sortie de l’ancien président de la Mauritanie, en maille à partir avec la justice de son pays où il est accusé de tentative de coup d’Etat.
Répondant à cette question de nos confrères de France24, Mohamed Ould Abdel Aziz a confié que certains de ses amis chefs d’Etat l’avaient conseillé de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir. «J’avais la possibilité de faire un coup d’Etat constitutionnel avec mes 102 députés. Je l’ai refusé. Je n’ai jamais voulu faire un troisième mandat. Donc pourquoi ferai-je un coup d’État alors que j’avais la possibilité juridique de changer la constitution avec l’appui de plus de 102 députés», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «il est vrai que certains de mes amis Chefs d’Etat me l’ont souvent demandé ; ils ont même insisté pour que je fasse un 3ème mandat. Mais j’ai refusé. J’ai préféré respecter la constitution de mon pays dans lequel, j’ai incrusté la démocratie».
Même si Mohamed Ould Abdel Aziz ne cite pas nommément «ses» amis Présidents, on ne peut ne pas penser à ce qui se passe présentement en Côte d’Ivoire avec Alassane Drame Ouattara, qui, après avoir déclaré qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, a fini parfaire une volte-face de 180° suite au décès d’Amadou Gon Coulibaly. En Guinée également, Alpha Condé a procédé à la modification de la constitution et a vu la candidature validée par le conseil constitutionnel hier, jeudi 10 septembre. Au Sénégal, alors que le Chef de l’Etat, Macky Sall, a déclaré avoir limité les mandats à deux en interdisant à un Président de la République de faire plus de deux mandats successifs, il a fini par installer un doute avec son «ni oui, ni non».
“JE SUIS VICTIME D’UNE VENDETTA POLITIQUE”
Par ailleurs, l’ancien Chef de l’Etat de la Mauritanie a qualifié toutes les accusations à son encontre, et notamment celle selon laquelle il aurait tenté de vendre une île mauritanienne au Qatar d’”histoires créées de toutes pièces”. Il assure, dans un entretien accordé à France 24, “tout assumer” de sa présidence. Mohamed Ould Abdel Aziz, a indiqué être plutôt la cible d’une “vendetta politique” menée par le régime de son successeur et ancien bras droit, Mohamed Ould Ghazouani.