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5 juillet 2025
À QUEL JEU JOUE EMMANUEL MACRON ?
Du Sahel aux côtes turques, on le voit ces dernières semaines lancer publiquement ses ordres aux gouvernements. Se croit-il revenu au temps du grand empire colonial alimentant guerres sur fond de pillage des ressources de ces pays ? COMMUNIQUÉ DU POI
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Parti Ouvrier Indépendant (POI), daté du 7 septembre 2020, à propos des dernières interventions médiatiques d’Emmanuel Macron au Sahel, au Liban, etc.
« Du Sahel aux côtes turques en passant par le Liban, on le voit ces dernières semaines lancer publiquement ses ordres aux gouvernements ; il parade, il fait intervenir avions de chasse et marine de guerre, financés par de substantielles augmentations du budget militaire. Se croit-il revenu au temps du grand empire colonial, alimentant guerres et tensions sur fond de convoitise et de pillage des ressources de ces pays ?
Ou bien irait-il chercher à des milliers de kilomètres une stature qui lui est contestée chaque jour davantage en France, artifice éculé des « chefs » en butte à l’hostilité, au rejet dans leur propre pays ?
Grossière manœuvre. Il lui est certes plus facile de se prétendre sauveur dans les rues dévastées de Beyrouth plutôt qu’en France – c’est sûr ! – où c’est la défiance, la colère dans les usines et les villes frappées par les plans de licenciements, par les baisses de salaires imposées sous le chantage à l’emploi qu’organise son gouvernement tout en déversant des centaines de milliards sur le capital avec son « plan de relance ».
Lui, « aider le peuple libanais » ? Ce 1er septembre, de nouveau à Beyrouth, Emmanuel Macron enjoint les forces institutionnelles corrompues, honnies par le peuple libanais au cri de « qu’ils dégagent tous ! », de former sous quinze jours un « gouvernement d’experts » pour appliquer sans délai les « réformes » du Fonds monétaire international ! Les peuples du monde entier savent la potion mortifère qu’administre habituellement le FMI, et cette fois, c’est Macron qui veut tenir la cuillère.
En Méditerranée orientale, il dépêche porte-hélicoptère, frégate et avions Rafale et prétend arbitrer, au nom du « droit international », les visées sur l’exploitation future d’un champ gazier potentiellement aussi vaste que celui de la mer du Nord.
Dans cette région, la Libye a déjà été pulvérisée par une guerre initiée en 2011 par Sarkozy sous le parapluie de Washington et de l’ONU, au nom du « droit international », de la « démocratie » : en réalité, pour resserrer le contrôle de l’impérialisme et, au passage, faire main basse sur les ressources pétrolières. Comme en Irak, comme en Syrie…
Largement produit par l’éclatement de la Libye dû à l’intervention impérialiste, par la vague de misère qui submerge la région, le chaos règne au Sahel, où plus de 5 000 soldats français de l’opération Barkhane, appuyés par l’armée américaine, interviennent depuis 2014, au mépris de la souveraineté des peuples, suscitant l’hostilité croissante de la population de ces pays : celle du Mali vient de chasser son président, marionnette de l’impérialisme français, après des mois de mobilisations massives, suivies d’un coup d’État militaire.
« Retrait de toutes les troupes françaises du Sahel ! », viennent de lancer, dans un appel, des militants, démocrates de différentes organisations en France.
Ils ont raison.
Assez des ingérences !
Assez des déploiements militaires impérialistes ! Pas de paix sans souveraineté des peuples ! »
48 CAS POSITIFS ANNONCÉS JEUDI, AUCUN DÉCÈS
Durant les dernières 24 heures, souligne le texte, aucun cas de décès n’ a été enregistré dans le pays.
Dakar, 10 sept (APS) - Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé, ce jeudi, 48 nouveaux cas positifs à la Covid-19 sur un échantillon de 933 tests, soit un taux de positivité de 5,14%.
Vingt-sept de ces nouvelles infections sont des cas contacts suivis par les services sanitaires, auxquels s’ajoutent un cas importé à partir de l’aéroport de Diass et 20 autres issus de la transmission communautaire, précise un communiqué du ministère de la Santé sur le bilan de la pandémie.
Durant les dernières 24 heures, souligne le texte, aucun cas de décès n’ a été enregistré dans le pays.
Les cas communautaires sont répartis entre les localités et communes de Dakar Plateau, Fann, Guédiawaye, Maristes, Médina et Parcelles Assainies, qui enregistrent chacune deux cas.
Les localités de Ben Tally, Cité Keur Gorgui, Dioffior, Keur Massar, Ouest Foire, Point E, Mermoz et Rufisque recensent chacune un cas.
Actuellement, 34 patients sont pris en charge dans les services de réanimation, a signalé le Dr Ndiaye, qui a fait également état de la guérison de 31 malades.
A ce jour, le Sénégal a enregistré 14.150 cas positifs au coronavirus. Parmi eux, 10.207 ont guéri et un évacué en France à la demande de sa famille. Le pays déplore 293 décès et comptabilise 3.649 malades sous traitement.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a encore exhorté les populations au respect strict des mesures barrières dont le lavage régulier des mains au savon ou l’utilisation de gel hydro alcoolique, le port correct et obligatoire du masque et la distanciation physique.
UN ACCIDENT MARITIME FAIT UN MORT ET UN BLESSÉ
Une personne est morte et une autre gravement blessée dans une collision de pirogues survenue sur le fleuve Casamance (sud), dans la nuit de mercredi à jeudi
Ziguinchor, 10 sept (APS) – Une personne est morte et une autre gravement blessée dans une collision de pirogues survenue sur le fleuve Casamance (sud), dans la nuit de mercredi à jeudi, ont annoncé des témoins à l’APS.
Les témoins, partis à la pêche, mercredi soir, disent avoir écourté le temps qu’ils devaient passer en mer et regagné la terre vers 3 heures, à la suite de l’accident, selon Fodé Sène, un mareyeur basé à Ziguinchor (sud).
‘’Il s’agit d’une collision entre deux pirogues en haute mer et en pleine nuit. Un des pêcheurs, qui n’a pu résister au choc, s’est noyé. L’équipage de l’une des pirogues s’est porté au secours des autres pêcheurs, qu’il a ramenés à la terre ferme’’, a expliqué un témoin.
Des recherches menées par les sapeurs-pompiers de Ziguinchor ont permis de retrouver le corps du pêcheur décédé, un homme âgé d’une quarantaine d’années.
Son corps a été acheminé à l’hôpital régional de Ziguinchor, où est interné le pêcheur grièvement blessé.
L’accident a eu lieu après que l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie a annoncé des pluies et des orages concernant une bonne partie du territoire sénégalais.
PRES DE 29 000 EMPLOIS CREES EN QUATRE ANS
Près de 29 mille emplois ont été créés en quatre ans au Sénégal dans le cadre du plan Sénégal émergent soutenu par la Banque africaine de développement (Bad), selon une étude.
Près de 29 mille emplois ont été créés en quatre ans au Sénégal dans le cadre du plan Sénégal émergent soutenu par la Banque africaine de développement (Bad), selon une étude. La même source révèle que le pays a investi 235 millions d’euros dans les secteurs prioritaires marchands sur la période 2014-2018.
La mise en œuvre de la première phase du Plan Sénégal émergent (Pse), soutenu par la Banque africaine de développement (Bad), a permis de créer au total 28 mille 852 emplois en quatre ans au Sénégal, d’après une étude menée par l’Etat sénégalais et la banque panafricaine.
D’après cette étude, publiée le 1er septembre dernier, le Sénégal a investi 235 millions d’euros dans les secteurs prioritaires marchands sur la période 2014-2018. La même source estime la contribution de la Bad, un des partenaires de premier plan du gouvernement sénégalais à ce programme, à 103,5 millions d’euros, représentant quelque 44% du coût des investissements.
«L’agriculture et l’agro-industrie sont les secteurs les plus pourvoyeurs d’emplois, permettant la réduction de la pauvreté et l’accroissement des classes moyennes», souligne l’étude. Les investissements dans les secteurs prioritaires dans le cadre de ce plan ont ainsi permis de créer 186 mille 932 emplois directs et indirects, en particulier dans le secteur des services où on a enregistré la plus forte création d’emplois.
«La contribution de la banque à ces créations d’emplois est de 15%, soit 28 mille 852 emplois créés, dont 35% occupés par des femmes et 54% par des jeunes. Toutefois, ces emplois demeurent majoritairement non qualifiés», relève l’enquête. Elle explique que 73,22% des emplois dus à l’apport de la Bad sont occupés par des non qualifiés, contre seulement 3,54% pour les diplômés de l’enseignement supérieur (diplômés du niveau Bac+2 au doctorat).
Le Pse prévoyant la création de 600 mille emplois à l’horizon 2024, la tendance devrait s’inverser au cours des prochaines années.
Pour atteindre cet objectif, un scénario dit «réaliste» est envisagé par l’étude, qui consisterait en ce que la Bad solde le décaissement de la période précédente et décaisse seulement 50% de ses nouveaux engagements. «Les impacts directs et indirects du scénario sont de 101 mille 703 emplois», selon le document.
Les infrastructures, selon la même source, représentent le secteur dont la part d’emplois adressée aux jeunes est la plus élevée, suivi de l’agriculture. De façon relative, les mines et l’industrie ainsi que l’agriculture et l’agro-industrie sont les secteurs dans lesquels des investissements généreront le plus d’emplois pour les jeunes et les femmes.
«Dans le scénario plus réaliste, la création d’emplois par les investissements de la Banque africaine de développement est estimée à 51 mille 863 emplois directs et indirects», prévoit l’étude. De manière générale, analyse-t-on, «la faiblesse de l’élasticité investissement/emploi démontre la nécessité de placer l’emploi comme un objectif transversal au niveau macroéconomique et sectoriel afin de créer assez d’emplois pour absorber le nombre croissant d’arrivées sur le marché du travail et consolider le processus d’émergence du pays».
L’étude souligne que durant la première phase de la mise en œuvre du Pse, le taux de croissance économique du pays a connu une tendance haussière de façon discontinue, passant de 6,6% en 2014 à 7,15% en 2017 et 7% en 2018, soit un taux moyen de 6,92% sur la période 2014-2018.
«Ce dynamisme économique est tiré par la croissance du secteur primaire de 7,8%, grâce à l’agriculture et aux activités connexes. Le secteur secondaire enregistre une croissance de 6,9%, due principalement aux sous-secteurs des industries extractives, de l’agroalimentaire et du bâtiment. Pour sa part, la croissance du secteur tertiaire atteint 6,7%, notamment grâce au commerce de détail», détaille l’étude.
LA GALERE DES TRAVAILLEUSES DES SITES D’ORPAILLAGE
Attirées par l’or, elles se retrouvent prises au piège et sont transformées en jouets par leurs partenaires qui ont signé des contrats de prestation sexuelle. Alors que d’autres sont victimes de travaux forcés dans les «Diouras»
Les sites d’orpaillage de Kédougou sont un enfer pour les femmes qui ne savent plus à quel saint se vouer. Attirées par l’or, elles se retrouvent prises au piège et sont transformées en jouets par leurs partenaires qui ont signé des contrats de prestation sexuelle. Alors que d’autres sont victimes de travaux forcés dans les «Diouras», qui ont mis en place leur propre législation. Dans les sites d’orpaillage, ce sont des centaines de mineurs (es) qui sont pris au piège et forcés à la prostitution et au travail minier. Face à l’absence de l’autorité de l’Etat, les Ong essaient de sauver ces migrants qui ont du mal à retrouver le fil de leur vie normale.
Dans le monde d’avant Covid-19, elles étaient réduites quasiment aux travaux forcés. Dans le monde actuel, leur dignité s’est envolée en même temps que la crise qui sévit dans les sites d’orpaillage. A Kédougou, les femmes sont forcées à la prostitution et au travail forcé dans les sites d’orpaillage traditionnels. Elles sont invisibles, mais leurs blessures sont trop cuisantes pour ne pas être vues.
Dans de nombreux cas, elles sont victimes de violences sexuelles et contraintes de supporter les sévices dans l’omerta. Les villages de grand Tenkoto et Khossanto connaissent leur prospérité grâce à l’exploitation traditionnelle de l’or. C’est aussi l’un des plus grands sites d’orpaillage à Kédougou où il y a une très grande affluence des populations venues des pays de la sous-région. L’écho de cette prospérité a attiré de nombreuses femmes attitrées par les mirages des sites orpaillage. Surnommées les «Foula Moussos», les ressortissantes guinéennes sont les plus grandes victimes de cette traite d’êtres humains.
Visage émacié sur lequel sont tatouées des années de torture, regard perdu dans le vide, Aïssatou Barry se bat pour sortir du calvaire des mines. Elle est prisonnière de cet enfer alors qu’elle passe son temps à changer de sites pour espérer un mieux-être utopique ailleurs. Elle dit : «Je suis arrivée à Tenkoto Bah en 2012, avant j’étais au Dioura de Khossanto. Depuis mon arrivé ici, je travaille sur le site comme tireur de corde. Un contrat que j’ai signé avec un Malien depuis plus deux ans maintenant. Nous sommes une grande équipe, d’autres sont à l’intérieur comme à l’extérieur.» Une vie de galère suivie d’atrocités sexuelles. «Après chaque pause, chaque fille va retrouver son conjoint soit dans le trou ou bien à l’air libre pour faire le sexe sinon à la descente ou la fin de chaque semaine tu n’auras tes pierres», s’est confiée Aïssatou Barry, orpailleuse guinéenne vivant à grand Tenkoto.
Ici, toutes les femmes sont soumises à ce «traitement dégradant». Toutes les «Foula Moussos» ont signé des contrats avec des orpailleurs. «La vie des Diouras est un vrai calvaire. Si tu es nouvelle ici, tu as toutes les attentions des orpailleurs. D’autres viennent vous proposer des sommes d’argent allant de 100 mille à 200 mille francs pour un contrat sexuel d’un mois ou plus. Par contre d’autres vous demandent de partir travailler dans la mine pour laver l’or ou bien de tirer la corde. Aujourd’hui je ne peux pas retourner chez moi parce que mes conditions de vie sont misérables», a témoigné Aïssatou Barry.
Prostitution clandestine et travail forcé dans les «Diouras»
Aujourd’hui, le soleil a décidé de sortir de sa cachette. Il brille assez fort et illumine les différentes cases entourant les sites. Mais, il ne ralentit pas l’ardeur des travailleurs qui ne renonceront jamais à la recherche de l’or. Dans toutes ces zones, les femmes sont victimes de toutes les formes de violence. Les villages de Tenkoto et Khossanto, où se côtoient plusieurs nationalités, sont une zone de non-droit pour toutes ces femmes, qui ont la mauvaise idée d’atterrir en ces lieux. Situé à 90 km dans la commune de Sabodala dans le département de Saraya, Grand Tenkoto est l’un des plus anciens sites d’orpaillage traditionnels de la région de Kédougou. Le village abrite sept sites d’orpaillage dont le Central, «Dioura rewbé», «Dioura Niaki », «Thiancoun Bassa», «Kanu Miring», «Kara–Kara» et «Dioura Bah». Niché à 40 km dans le Parc national Niokolo Koba, le village grouille de monde et vit dans un calme apparent. Les femmes victimes de violences sont très nombreuses dans ce village où la recherche de l’or a bouleversé l’existence de milliers de personnes. Un camp des prostituées s’est installé dans ces sites. Une véritable vie parallèle au vrai Sénégal s’opère dans ces sites d’orpaillage. Et les confidences de ces «esclaves» sont glaçantes. «On m’a forcée à la prostitution depuis que je suis à Tenkoto. Je travaille 24h/24h. C’est le contrat que j’ai signé avec mon concubin. Il me donne à la fin chaque mois 150 mille francs pour faire le sexe uniquement. Je n’ai pas le choix», a retracé Blessing Rasta de nationalité nigériane. Il y a quelque temps, un homme avait incendié la case de sa «cliente» à la suite d’une banale dispute. Elle l’a échappé belle. «Récemment ma copine était victime d’incendie. Elle s’est disputée avec son client et ils se sont bagarrés pendant toute une journée. Les voisins sont venus les séparer. Mais le gars a attendu aux environs de 3 heures du matin pour brûler la chambre de ma copine», raconte une autre prostituée. Résignée !
Très loin de ce drame, les autorités essaient de remettre un mot d’ordre dans ce capharnaüm. Il y a quelques semaines, un réseau de trafic et de traite de personnes a été démantelé à Mouran, situé dans le département de Saraya. Les éléments du Commissariat central de Kédougou ont permis à neuf Nigérianes de sortir de ce business du sexe en mettant ainsi fin à cette activité tenue secrète dans cette localité depuis plus d’une décennie. A Mouran, localité située à 30 km de la commune de Missirah Sirimana, nichée au sud-est du département de Saraya, c’est un couple de nationalités nigérienne et burkinabè qui avait réussi à implanter cette activité illégale, mais génératrice de revenus, comme si de rien n’était. Ce couple qui vivait en concubinage avait développé un vaste réseau de trafic et traite des personnes entre le Nigeria et le Sénégal, via le Mali. Avec leurs ramifications dans ces différents pays, ils parvenaient toujours à convaincre de nombreuses filles, candidates à l’émigration clandestine, à les rejoindre avant de se retrouver dans cette spirale. Cette opération montre l’importance qu’a prise ce business dans cette zone d’exploitation minière où le couple or-sexe fait des ravages.
Comme les autres sites d’orpaillage, Karakhéna et Banataco, où cohabitent une douzaine nationalités de la sous-région, n’échappent pas à cette triste réalité. Situé à 90 Km de la commune de Kédougou et à 30 km de la commune de Saraya, dans l’arrondissement de Bembou, Kharakhéna est l’un des plus gros villages de la région de Kédougou, qui connait sa prospérité grâce à l’exploitation artisanale de l’or.
Le village abrite un site d’orpaillage de renom et constitue une attraction pour des populations en tous genres et de toute nationalité. Logé à 30 kilomètres de la frontière entre le Sénégal et le Mali, le village grouille de monde et vit dans une ambiance enfiévrée. L’étranger est vite reconnu et dévisagé dans ce village, qui a connu une explosion démographique dont une partie est constituée de travailleuses du sexe essentiellement des Nigérianes. Un véritable trafic de personnes, avec un réseau de trafic très huilé, qui s’opère au niveau des sites d’orpaillage. Il s’agit de bandes organisées depuis le Nigeria avec des ramifications au niveau de chaque zone ou lieu de transit jusqu’à la destination finale. «Il y a des sergent-recruteurs établis au Nigeria et un comité d’accueil basé à Kédougou, explique une source qui a préféré rester anonyme. Elles avaient l’espoir d’aller en Espagne pour travailler dans les restaurants ou dans les salons de coiffure. Mais la destination est au Sénégal précisément à Kédougou dans les sites d’orpaillage.» «Les jeunes filles, sans se poser des questions et sans hésitation, sont embarquées à bord d’un véhicule. Le trajet est : Nigeria, puis Cotonou (Benin), Togo-Mali. Ils vont séjourner là-bas le temps qu’on leur fabrique de fausses pièces d’identité. D’ailleurs pour les mineures, ils vont augmenter l’âge pour pouvoir les amener. Une fois à la frontière sénégalo-malienne, les convoyeurs récupèrent leurs papiers et leur annoncent le travail qu’elles doivent faire : la prostitution. N’ayant pas le choix étant loin de leur famille, elles sont obligées de se conformer aux décisions de leurs bourreaux, qui confisquent leurs pièces d’identité et les convoyeuses menacent d’attenter à leur vie à travers des pratiques mystiques si toutefois elles refusaient de collaborer. Elles acceptent tout bonnement la décision pour échapper aux menaces», retrace un connaisseur des sites.
Loi de l’omerta
Lors de la dernière présentation de son rapport, le président de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes, El Hadji Malick Sow, avait souhaité la mise à disposition de moyens nécessaires susceptibles d’aider à faire reculer «de manière significative» le trafic d’êtres humains. «Face au caractère transnational du phénomène qui touche des millions de personnes, il est dès lors impératif que les pouvoirs publics mettent en œuvre des moyens nécessaires à la mesure du fléau, si nous voulons faire reculer ce trafic de manière significative», a-t-il déclaré lors de la remise du rapport annuel au Premier ministre d’alors, Mohammed Boun Abdallah Dionne. Il avait demandé à ce que «la loi du 10 mai 2005, relative à la traite des personnes et pratiques assimilées, soit appliquée dans toute sa rigueur». Il a noté qu’au Sénégal, «la traite revêt de multiples formes dont les plus courantes sont l’exploitation par la mendicité, le travail domestique, l’exploitation sexuelle, le travail des mineurs ainsi que le trafic des migrants». Un certain nombre de recommandations ont été soumises dans ce rapport, dans le sens d’une amélioration et d’un renforcement de la politique en matière de traite.
Il s’agit de mener une enquête et de poursuivre devant les juridictions de manière pérenne, toutes les violations de la loi dans le domaine de la traite des personnes et de punir leurs auteurs. Il faut aussi créer une brigade spécialisée chargée de la détection et de l’enquête concernant les délinquants qui se livrent à cette activité. Le rapport propose également de renforcer les contrôles aux frontières et la surveillance des moyens de transport pour veiller aux déplacements d’enfants au besoin en collaboration avec les pays de la sous-région. Selon l’Onudc, la traite d’êtres humains, qui est une forme de criminalité organisée, génère à l’échelle mondiale des revenus estimés à 32 milliards de dollars.
Cette situation ne laisse pas de marbre la Société civile locale, qui essaie de changer les règles du jeu. Lors de sa dernière tournée dans les sites d’orpaillage, la présidente du Comité de lutte contre les violences basées sur le genre (Clvbg) de Kédougou, Fily Sissoko, a rencontré plusieurs femmes victimes de cette traite. «Cette année on a reçu 50 femmes qui sont victimes de violences qui nous viennent des sites d’orpaillage. La plupart des accusations relèvent de violences sexuelles ou économiques qu’on retrouve dans les mines. Ce sont des femmes qui souffrent trop. Nous en tant qu’organisation de femmes nous faisons que les sensibiliser et les orienter vers la maison de la justice ou bien le Tribunal», a-t-elle déclaré.
A l’image de l’Ong La lumière, ces organisations essaient d’inverser les tendances en incitant ces femmes à sortir de ces endroits «nauséabonds». «Nous leur offrons certains appuis en insistant sur l’importance de leurs droits, en leur offrant des formations dans les techniques agricoles, de transformation de produits locaux», explique Mme Sissoko. Une façon de leur montrer qu’un autre monde est possible hors des sites d’orpaillage. «Nous faisons tout aussi pour doter les femmes de systèmes de micro-irrigation avec des pompes solaires, en leur offrant des intrants agricoles. Il y a aussi la formation sur l’alphabétisation. Mais, le combat le plus important est la sensibilisation sur les effets néfastes de la prostitution», renchérit la présidente du Comité de lutte contre les violences basées sur le genre de Kédougou. Mais, le combat n’est gagné d’avance. «Il est nécessaire d’encadrer l’exploitation artisanal de l’or et également de procéder à l’identification et l’encadrement des prostituées clandestines en établissant avec les partenaires, des relations pour assurer le suivi médical et la mise en relation avec les ambassades et les Ong en charge de la protection des droits humains pour le rapatriement des victimes de trafic humain», propose Mme Sissoko. C’est un combat de longue haleine, qui a été déjà initié par l’Ong La Lumière. Le système mis en place est huilé. Par conséquent, il est difficile de pénétrer ces réseaux où l’omerta est de mise, mais certains réussissent à contourner les «lois locales» pour mesurer l’étendue du drame au niveau des sites d’exploitation traditionnels de l’or. «Nous avons collaboré avec l’Organisation internationale pour la migration (Oim) pour nous aider à retourner une vingtaine de filles avec des projets de reconversion de 2000 dollars. Donc ça nous l’avons réussi ici. J’avoue que nous sommes très organisés dans la région parce qu’il y a un représentant des Nigérians qui nous aide et qui constitue un relais même. Et depuis notre intervention, nous avons pu dénoncer et faciliter l’emprisonnement de 5 proxénètes avec l’intervention des Forces de l’ordre. Donc il y a un grand travail qui est en train d’être fait pour démanteler le réseau de trafic et traite des personnes migrantes», raconte le chef de l’antenne régionale de cette Ong à Kédougou, Aliou Bakhoum.
Modou Goumbala, coordonnateur du projet sur les Vbg… «Ce sont des esclaves sexuelles…»
Modou Goumbala et son Ong essaient chaque jour de dénouer les drames dans les Diouras en sortant les personnes qui y sont prises au piège. Son récit fait froid dans le dos : «Dans les sites d’orpaillage artisanal de l’or de Kédougou pullulent des femmes venues de la région. Ces femmes sont exposées à la prostitution et au travail des Diouras. Plusieurs d’entre elles ont tourné le dos à leur mari ou leur famille, convaincues qu’elles vont trouver beaucoup d’argent.» Coordonnateur du projet sur les Vbg au niveau de l’Ong La Lumière dans les régions de Kédougou et Tambacounda, il sait qu’il est très difficile d’inverser la tendance. Car, les réseaux de trafic ont de puissantes connexions, qui leur permettent de passer entre les mailles des filets. «L’Ong La Lumière, avec l’appui des comités de veille, se bat pour détecter ces femmes, qui ne sont pas venues de leur propre gré. Elles sont exportées ici par des réseaux et exploitées par des proxénètes. On leur demande souvent de payer même un montant avant de pouvoir s’affranchir. A la limite ce sont des esclaves sexuelles. Parce qu’elles font ce métier sans profiter de leur travail. Elles sont exploitées et battues dans le dénuement total», éclaire Modou Goumbala. Malgré la délicatesse de la mission, les Ong tentent de sauver la vie de ces dames. «Ces cas sont d’abord détectés avec l’appui des comités de veille et ensuite référés au centre d’accueil. Aussi il y a une prise en charge par un appui technique et un accompagnement pour un retour en famille pour les femmes victimes de traite», précise-t-il.
LE FLEUVE SÉNÉGAL FRANCHIT SA COTE D’ALERTE À MATAM
"A Matam, le plan d’eau était à la cote de 7m, 92 le 09 septembre 2020 à 8 heures et ce matin à 8 heures la cote est à 8m, 08 contre 8m, 20 en 2019 à 8 heures. La tendance est à la montée de 16 cm", informe le document.
Dakar, 10 sept (APS) - Le niveau du fleuve Sénégal a atteint la cote de 8, 08 mètres ce jeudi matin à Matam, dépassant ainsi sa cote d’alerte qui est de 8 mètres, indique la Division régionale de l’hydraulique de Saint-Louis, dans un bulletin hydrologique parvenu à l’APS.
"A Matam, le plan d’eau était à la cote de 7m, 92 le 09 septembre 2020 à 8 heures et ce matin à 8 heures la cote est à 8m, 08 contre 8m, 20 en 2019 à 8 heures. La tendance est à la montée de 16 cm", informe le document.
A Bakel, le fleuve affiche une tendance à la montée de 23 cm.
De 9m, 52 mercredi à 8 heures, le plan d’eau a atteint une cote de 9m, 75, ce jeudi matin, contre 8m, 97 en 2019 à 8 heures.
La cote d’alerte à la station de Bakel est de 10 mètres.
A Podor, le plan d’eau, qui était à la cote de "4m, 26 mercredi à 8 heures, a gagné quelques centimètres ce matin à 8 heures, pour atteindre la cote de 4m, 33 contre 4m, 43 en 2019 à 8 heures".
A la station de Podor, la cote d’alerte est de 5 mètres.
A Richard-Toll où la cote d’alerte est de 3, 35 m, le plan d’eau n’a que faiblement varié. De 3m, 02 mercredi à 8 heures, il se situe à 3m, 03 ce matin à la même heure, contre 2m, 95 en 2019 à 8 heures.
Le niveau du fleuve Sénégal à Diama (amont Barrage) est à 1m, 92 IGN ce jeudi, à 8 heures. Selon l’OMVS, "à la même période de l’année dernière, le niveau du fleuve était à la cote de 1m, 82 IGN."
"Le débit lâché est égal à 1479 m3 /s contre 1286 m3 /s en 2019. Globalement, le niveau amont est en train d’être abaissé pour préparer le passage de la crue sans grande conséquence sur Saint-Louis. Cet abaissement permet de moduler les eaux vers Saint-Louis et l’embouchure, dont la proximité favorise l’évacuation rapide des eaux."
Le niveau du fleuve Sénégal à Saint-Louis est à la cote de 1m, 01 à l’échelle, ce jeudi, à 8 h 00 contre 1m, 09 en 2019 à 08 h 00.
A la station de l’ancienne capitale du Sénégal, la cote d’alerte se situe à 1m, 75.
Pour les affluents du fleuve Sénégal, sur la Falémé à Kidira, le plan d’eau était à la cote de 7m, 42, mercredi à 8 heures, et ce matin à 8 heures, elle est à 7m, 66 contre 6m, 52 en 2019 à 8 heures. La tendance est à la montée de 24 cm.
Sur le Bakoye à la station de Oualia, le plan d’eau était à la cote de 5m, 55, mercredi à 8 heures. Ce matin à 8 heures, elle est non parvenue contre 5m, 89 en 2019 à 8 heures.
Le niveau du Bafing à Manantali (amont Barrage) est non parvenu le 10 septembre 2020 à 8 heures.
A la même date de l’année dernière, le niveau était à la cote de 201, 61 m. Le débit turbiné mercredi est non parvenu m3/s contre 211 m3/s à la même date l’année dernière.
Par Pape Samba KANE
SO LONG, BABACAR
L'éloge funèbre comporte des difficultés dont la plus ardue, véritable piège à émois, est la tension vers le "parler de soi", autant, sinon plus que du défunt
Les textes en hommage aux défunts - parents, amis, confrères ou autres - ont toujours un caractère littéraire. C'est même le genre littéraire par excellence, parce que toujours, et nécessairement, prenant source dans les émotions. L'éloge funèbre comporte des difficultés dont la plus ardue, véritable piège à émois, est la tension vers le "parler de soi", autant, sinon plus que du défunt.
Difficulté plus ou moins grande selon que l’on parle de fraternité, ou de tout autre lien familial, d’amitié, de liens professionnels avec le défunt, ou même d’admiration tout simplement pour une connaissance lointaine. Cette tension est inévitable. Il s’agit de la contenir dans les limites du non-envahissement. Et il me semble que dans le cas qui m’occupe aujourd’hui, où il s’agit de parler d’un disparu qui fut un ami, -ces vingt dernières années - un confrère respecté et estimé - depuis quarante ans - le moyen le plus sûr d’éviter de plonger tête en bas dans cette trappe émotive sournoise est de parler, non pas de ce qui nous liait personnellement, Babacar Touré et moi, mais de ce qui le liait à tous les Sénégalais, aux Africains et, au-delà, au monde. Voici donc que je ne parlerai, dans la mesure du possible, que du journaliste ; parce même s’il n’a pas été que ça, tout ce qu’il a été en fut un prolongement. Y compris ce personnage au cœur, désormais, de l’Histoire ... je vais dire générale, de notre pays ; ce que les premiers échos du coup de tonnerre que fut l’annonce de son décès avaient souligné de façon véhémente, dès l’abord !
Babacar Touré est le fondateur du groupe Sud Communication qui a joué un rôle important, central, avec d’autres organes de presse, dans l’approfondissement de la démocratie au Sénégal, au cœur de ce qui en fut, dans les années 1980, un coup d’accélérateur. On ne peut parler du groupe Sud, sans parler de Sud Hebdo qui, s’il ne fut pas le premier titre lancé par BT et ses amis, en fut ce que l’on peut appeler le navire amiral, dans les premières batailles - toujours décisives - que menèrent les animateurs de cette presse émergente plurielle du milieu des années 1980, jusque vers le milieu des années 1990, période qu’on a appelée au Sénégal “Les années de braises”. Les titres qui entretinrent ce feu sacré du combat pour les libertés politiques, la liberté de presse en premier, ont pour nom et par ordre d’apparition dans le paysage médiatique du pays - alors sous la conduite politique du parti socialiste d’Abdou Diouf - : Le Cafard Libéré (hebdomadaire satirique), Sud Hebdo, Walfadjri (dans son format tabloïd) et Le Témoin. Ce sont là, les quatre hebdos qui furent surnommés, à l’époque, “Les Quatre Mousquetaires”.
Et qui gagnèrent d’âpres combats de concert, ou chacun de son côté, selon sa ligne éditoriale, ses ambitions, ses moyens ; mais toujours solidaires tant qu’il s’agissait de protéger la profession, l’entreprise de presse, les journalistes. Sud s’illustra, il faut le dire, particulièrement sous ce chapitre, en dirigeant le Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (Synpics), avec Ndiaga Sylla comme Secrétaire général, concomitamment avec l’Union de Journaliste d’Afrique de l’Ouest (Ujao). Les quatre Mousquetaires, en dépit de la concurrence, qui fut rude parfois, firent faire des pas de géant à la liberté l’expression, plus généralement aux libertés publiques. Mais, comme le rappelle Babacar Touré dans cette vidéo qui circule depuis dimanche 26 juillet, tirée d’une intervention devant les jeunes journalistes, juste après qu’il a quitté le CNRA : la nécessaire concurrence, “ quand elle est saine, est salutaire”. Elle le fut pour ce qui n’était pas encore le groupe Sud, parce qu’il deviendra bien vite, de toutes ces embryonnaires, la plus puissante entreprise de presse ; partie de presque rien ...
En 1985, Babacar Touré, à la tête d’un groupe de jeunes journalistes se sentant à l’étroit dans le carcan du quotidien national le soleil, média d’État par excellence, où les salaires sont assurés de tomber chaque fin de mois, et où l’on a la sécurité de l’emploi, quitte ce qui était une quasi-sinécure pour se lancer dans ce qui, alors, était une véritable aventure : la presse indépendante. Ce qui, à l’époque, existait comme presse, en dehors des médias d’État et de quelques feuilles semi-clandestines d’obédience politique, charriait un air d’informel, les titres paraissant et disparaissant, pour réapparaitre avant de disparaître de nouveau, toujours aux mains de francs-tireurs issus de tout milieu sauf de celui des journalistes ; malgré, il faut le dire, des efforts notables de professionnalisation, notamment du Politicien, journal satirique lancé plus d’une décennie auparavant par Mame Less Dia.
Et aussi, Promotion de Boubacar, dans un autre registre qui, comme me le faisait remarquer Abdoulaye Bamba Diallo, il y a peu, préfigurait le journalisme d’opinion. Un esprit pionnier chez des aînés que nous respections - peu de gens le savent, mais Babacar est passé très vite par la rédaction du Politicien où il a placé quelques piges. Cela n’était certainement pas suffisant pour bien des jeunes journalistes issus d’écoles de journalisme ou pas, attirés par ces espaces de liberté défrichés parleurs aînés, mais insuffisamment ou mal exploités à leurs yeux, et au vu des évolutions sourdes que connaissaient l’Afrique en général, l’espace francophone en particulier, depuis l’arrivée de la gauche et de François Mitterrand au pouvoir en France, en 1981. Ces jeunes gens avaient du nez, parce que tout cela aboutira au fameux sommet de la Baule, et aux Conférences nationales qui accouchèrent aux forceps de démocraties bancales en Afrique dont la Françafrique aura vite raison, avec le retour de la droite au pouvoir. De ce dernier journal d’ailleurs, Le Politicien, sera issue l’équipe de jeunes journalistes qui allaient fonder Le Cafard Libéré, huit mois avant que Sud Hebdo ne vienne supplanter Sud Magazine - premier titre du groupe né un an auparavant, en janvier 1986, avec un premier numéro presque entièrement consacré à Cheikh Anta Diop, qui venait de mourir.
L’hebdomadaire joua le rôle décisif que nous avons évoqué tantôt dans l’expansion du groupe Sud communication. Or, en quittant le Soleil, des rêves pleins la tête, avec Ndiaga Sylla, Ibrahima Fall, Sidy Gaye et quelques autres dont les noms sonnent aujourd’hui comme le glas d’une époque révolue et de talents à jamais révoqués chez nous, Babacar Touré savait, comme ses compagnons, que rien n’était gagné d’avance, que rien ne leur serait donné, et qu’il fallait conquérir chaque centimètre de liberté d’expression, de marge de manœuvre éditoriale ou entrepreneuriale face à un pouvoir d’État qui - comme tout autre au monde, hier comme aujourd’hui, et demain cela ne changera pas - ne voyait pas du meilleur œil l’émergence d’une presse puissante, crédible et libre. C’était de leur part, preuve d’un grand courage et d’engagement résolu pour une cause à laquelle il fallait être prêt à sacrifier confort et sécurité. Du haut de sa stature...y compris et surtout intellectuelle, armé de ces qualités que l’on n’apprend dans aucune école et qui font les leaders, et de ses réels talents de journaliste, il dirigea le navire amiral, Sud Hebdo, la main à la pâte, dans le cambouis, prenant les coups quand il ne pouvait les esquiver sans lâcher le gouvernail, les rendant s’il le fallait, et pas avec le dos du sabre. Il s’est battu en véritable “guerrier” pour asseoir un groupe de presse qui ne devrait avoir aucun mal à lui survivre ... si le ronron de la navigation en haute mer ne fait pas oublier les tumultes de la mise en eau du navire, mère des enthousiasmes fondateurs !
Ce que sous la férule de Babacar Touré - qui en deviendra un véritable capitaine d’industrie des médias - le groupe Sud a réalisé pour hisser haut l’étendard de la presse privée indépendante, au point - et c’était complètement nouveau au Sénégal - de voir dans les années 1990 et suivantes, des jeunes sortis du prestigieux Centre d’Étude des Sciences et Techniques de l’Information ( CESTI) choisir d’y faire carrière, plutôt que de courir à la RTS ou au Soleil, n’est pas même résumable dans un article de journal. Mais je n’omettrais pas sous ce chapitre, quelque chose qui me semble fort injustement occulté dans les hommages rendus jusqu’ici à Babacar Touré. C’est la révélation, l’encadrement, la promotion, la protection de plumes et voix féminines du journalisme, à travers des professionnelles formées à bonne école ou des chroniqueuses armées de leur talent d’écriture. J’en citerai quelques une seulement parmi les plus considérables, celles certainement dont les noms diront quelque chose au plus grand nombre : Safi Ly, Jacqueline Fatima Bocoum, Henriette Kandé Niang, la regrettée auteure Aminata Sophie Dièye, Ndeye Fatou Ndiaye, annonciatrice chez les femmes d’une revue de presse radiophonique à laquelle elle participa, et participe encore à donner ses lettres de noblesse. J’en oublie sûrement...
Après que Sud Hebdo fut devenu Sud Quotidien, dans la suite d’événements politiques majeurs, et malheureusement, pour certains, tragiques, avec les événements postélectoraux de 1988, l’assassinat du vice-président de la Cour suprême, Maître Babacar Sèye, en 1993, précédant le traquenard meurtrier qui coûta la vie à sept (7) policiers sur le boulevard du général de Gaulle après un meeting de l’opposition, suivra l’inauguration, en 1994, de la première radio privée du Sénégal “Sud FM-Sen radio”.
Babacar, on y sentait sa patte, en fit un événement majeur dont l’imagerie populaire, entretenue jusqu’à nos jours par les médias, retiendra la présence des trois chefs d’État et diverses personnalités d’envergure du monde économique et du fonctionnariat international. Babacar Touré, lui, est Babacar Touré. Et il l’est resté jusqu’au bout.
À l’occasion de la célébration des vingt-cinq ans de la radio Sud Fm, peu avant sa mort, dans ce qui entrera avec lui dans l’histoire comme l’avant-dernier éditorial de sa longue carrière de grande plume (ce dont on ne parle pas souvent, à croire que c’est devenu secondaire dans la profession aujourd’hui), il choisira, en racontant l’événement, de consacrer plus de la moitié de son ample papier à l’irruption au milieu du grand cérémonial protocolaire, d’un quatuor d’artistes, de marginaux consacrés, dépenaillés et hirsutes. Il y avait là Joe Wakaam, l’artiste éclectique, Djibril Diop Mambetty maître-cinéaste, tous deux amis des “petites gens” vivant dans les marges de Dakar, Ibou Diouf, le peintre et quelques autres sacrés numéros de l’underground dakarois que Babacar pratiquait autant que les personnalités compassées, cravatées, emprisonnées dans le protocole et dans leurs fonctions et grades, et certes, très utiles au monde, qui avaient accouru répondre à l’invitation du patron de Sud-Communication.
L’affaire, Babacar la raconte de façon inénarrable dans son papier, aboutira quelques jours plus tard à une audience du groupe d’artistes avec Abdou Diouf durant laquelle notre défunt confrère joua les médiateurs. Suivront, pour parachever l’œuvre, la LCA, projet de télévision qui restera embryonnaire, puis la belle réussite que sera l’Institut supérieur des Sciences de l’Information et de la Communication (ISSIC). Le reste de l’histoire, qui verra Babacar se détacher progressivement du management quotidien du groupe, révélera au monde des aspects de sa personnalité que sa forte présence dans l’espace public avait occultés. C’est son sens de l’amitié sa disponibilité et surtout sa générosité spontanée, discrète, et donc élégante, dont les nombreux témoignages que l’on entend sur lui depuis deux jours témoignent tous.
Une des grandes qualités de Babacar, utile à souligner également, est que, quoique très introduit, côtoyant et tutoyant des chefs d’État et capitaines d’industrie, il s’est tenu loin - il s’agit ici de hauteur de toute forme de courtisanerie. Toutes ces personnalités ont témoigné de son franc-parler et de son souci de la vérité en toutes circonstances. Je ne saurai terminer ce modeste papier sans revenir sur sa plume dont il nous a gratifiés de la maîtrise dans son tout dernier éditorial consacré à la violence polymorphe qui caractérise la société sénégalaise qui sait si bien la dissimuler, et que son œil exercé a bien mis en évidence. Cet édito de BT m’a remis en mémoire cette assertion baudelairienne : “Comme une écriture lisible sert à penser clairement, et comme une pensée claire et puissante sert à écrire lisiblement”. Ce texte qui sera en en aussi bonne place dans l’histoire que le précédent que j’ai tantôt évoqué, n’y sera pas seulement parce qu’il est le dernier. Il charrie des airs de dernière mise en garde à une société sénégalaise dont Babacar scrutait les soubresauts avec une inquiétude qu’il ne dissimulait pas à ses amis. J’ai retenu de ce texte, écrit quelques jours avant sa mort, une trouvaille qui m’a valu de lui envoyer un SMS qu’il n’aura certainement pas eu le temps d’ouvrir. Je le taquinais (mais très sérieusement), l’informant que j’allais lui emprunter l’appellation millimétrée dont il avait affublé le n’importe quoi qui, sur Internet, se pare d’oripeaux que l’on voudrait blason du journalisme. Babacar avait nommé cela “Les médias de la surenchère”.
Dors en paix quand même, Babacar ! Le journalisme qui t’est si cher, et auquel tu étais revenu dans tes derniers jours avec un enthousiasme juvénile que Vieux Savané a rappelé il y a peu dans ces colonnes, en a vu d’autres ! Depuis qu’on annonce sa mort à chaque invention technologique touchant à la communication, comme avec le télégraphe, en 1840 déjà…
PS: On ne rendra jamais assez hommage à Babacar. Ce texte est ce que j’avais dans la tête et dans le cœur au lendemain de son décès, et que j’ai dû résumer à la hâte pour JA online, sur demande, lundi 27, devant l’urgence de l’actualité de la disparition du confrère éminent dont on parlait dans tous les médias
LES PAYS À FAIBLE REVENU EN VOIE DE DEPASSER CEUX À REVENU ÉLEVÉ
Le rapport intitulé « réinventer la santé mondiale grâce à l’intelligence artificielle » indique que les pays à faible revenu pourraient dépasser les pays à revenu élevé dans leur adoption de nouvelles technologies de santé basées sur l’IA
Publié hier, mercredi 9 septembre, le rapport intitulé « Réinventer la santé mondiale grâce à l’intelligence artificielle » indique que les pays à faible revenu pourraient dépasser les pays à revenu élevé dans leur adoption de nouvelles technologies de santé basées sur l’intelligence artificielle (IA).
«L es pays à faible revenu pourraient bientôt dépasser les pays à revenu élevé avec des technologies de la santé basées sur l’IA (Intelligence artificielle)». C’est ce qui est ressorti du rapport intitulé «Réinventer la santé mondiale grâce à l’intelligence artificielle» réalisé conjointement par la Fondation Novartis (société pharmaceutique suisse) et Microsoft rendu public hier, mercredi 9 septembre. Pour cause, selon le rapport, des technologies telles que les plates-formes mobiles d’échange, les services bancaires électroniques, le commerce électronique et même les applications de Blockchain ont souvent été adoptées plus rapidement et de manière plus complète dans les pays à revenu faible et intermédiaire que dans les pays à revenu élevé. «L’adoption des technologies de la santé suivra probablement la même tendance, avec la transformation numérique accélérée par la pandémie COVID-19», rapporte le communiqué de presse.
Mieux, souligne la même source, «la réduction des contacts entre les patients et les prestataires de soins en raison de la distanciation physique a conduit à une croissance majeure des technologies telles que les diagnostics basés sur l’IA ». Le rapport montre également que des millions de personnes supplémentaires ont recherché des solutions de soins de santé numériques, ce qui représente une formidable opportunité pour les pays d’intégrer les données et l’IA dans leurs systèmes de santé.
Sur ce, annone-t-il, «le Rwanda est sans doute aujourd’hui le système de santé le plus connecté numériquement en Afrique, avec son service de conseil virtuel dépassant les deux millions d’utilisateurs (un tiers de la population adulte) en mai 2020». «De nombreux pays sont mal préparés à faire face à une nouvelle maladie émergente telle que la COVID-19, en plus du fardeau actuel des maladies infectieuses et de la marée toujours croissante de maladies chroniques.
La technologie numérique et l’IA sont des catalyseurs essentiels pour repenser les systèmes de santé, afin qu’ils passent de la réactivité à la proactivité, puis à la prédiction et même à la prévention», a déclaré le Dr Ann Aerts, directrice de la Fondation Novartis et coprésidente du groupe de travail de la Commission sur le digital et l’IA dans la santé, qui a rédigé le rapport. Elle ajoute : «Nous devons développer un écosystème durable pour l’IA dans le domaine de la santé, dans les pays où elle est le plus désespérément nécessaire», a déclaré le Dr Aerts. «Cela doit se faire tout en garantissant l’équité et l’accès pour tous. Alors que les systèmes de santé se reconstruisent après la pandémie, l’innovation technologique doit être au cœur de l’agenda».
OPPOSITION, NON-ALIGNÉS ET SOCIÉTÉ CIVILE CONTRE TOUTE APPLICATION AVANT 2024
Pour eux, il faut respecter le calendrier républicain et voir comment mettre en œuvre ce principe de rationalisation du calendrier républicain, seulement après la présidentielle prochaine.
Réunis hier, mercredi 09 septembre, pour discuter sur le point relatif à la rationalisation du calendrier républicain, le Général Niang etles membres de la commission politique du dialogue national ont trouvé un accord sur le principe de l’organisation des élections présidentielles et législatives à la même année. Toutefois, les pôles de l’opposition et des non-alignés, sans oublier la société civile, sont contre tout report des législatives de 2022 pour un éventuel couplage avec la présidentielle de 2024. Pour eux, il faut respecter le calendrier républicain et voir comment mettre en œuvre ce principe de rationalisation du calendrier républicain, seulement après la présidentielle prochaine.
La commission cellulaire du dialogue politique, dirigée par le Général Niang, s’est réunie hier, mercredi 09 septembre. Lors de cette rencontre qui est la dernière sur les points à discuter, les acteurs sont tombés d’accord sur le principe de la rationalisation du calendrier républicain. Selon Cheikh Sarr du pôle de la majorité, «c’était la dernière séance et il restait qu’un seul point, la rationalisation du calendrier républicain. C’est un peu une proposition de la majorité afin de mieux organiser le calendrier. En une année, organiser l’élection présidentielle et les élections législatives sur la même année. Comme ce qui s’était passé en 2012. Et attendre à mi-mandat, donc deux ans et demi ou trois ans après, pour organiser en fait les élections locales et les élections des hauts conseillers territoriaux. Maintenant, la proposition définissait simplement le principe. On voulait que le principe soitretenu. Les modalités de mise en œuvre et la période de mise en œuvre, il faut qu’on se donne le temps de discuter et de déterminer. L’opposition est d’accord sur le principe mais à condition que ceci ne puisse pas être mis en œuvre avant 2024. Et les non-alignés aussi acceptent ce principe et disent qu’il faut respecter le calendrier républicain».
TAMBA DANFAKHA, POLE OPPOSITION : «On préfère que ce soit applicable après 2024»
Même son de cloche du côté de l’opposition. Pour Tamba Danfakha, «sur cette question de la rationalisation, nous nous estimons déjà que le pouvoir doit faire en sorte de respecter la date qui a été indiquée et d’accélérer aussi surtout l’audit et l’évaluation. Parce que vous savez, on s’est mis d’accord pour évaluer et auditer le fichier électoral de 2016 à 2019. Et donc, pour le moment, nous avons un bailleur de fonds qui s’est manifesté pour l’audit du fichier. Mais pour l’évaluation du processus électoral sur place et sur pièce, là on n’a pas de bailleur de fonds. Même si les autorités avaient suggéré pourquoi pas on peut l’inscrire sur la loi de finance. Maintenant, cela risque de nous envoyer jusqu’en octobre ou novembre. Parce que c’est la période à laquelle où on va étudier le budget encore. Ça, c’est un peu loin pour nous. Donc, sur cette question de rationalisation d’abord de l’audit et de l’évaluation, nous avons mis l’accent pour que ça se passe le plus rapidement possible, dans les meilleurs délais». Poursuivant, il dira «qu’il a été retenu qu’on va demander à la DGE de reprendre contact avec le bailleur de fonds, de s’engager pour qu’on puisse faire l’audit du fichier électoral. Ensuite, on a demandé également à ce que les dispositions soient prises pour qu’il y ait un financement pour l’évaluation du processus électoral. D’ailleurs, ça peut être un peu compliqué, parce que ça va brouiller tout le processus, de la révision, des inscriptions jusqu’au jour des votes». Pour la question de la rationalisation, ajoute M. Danfakha de l’opposition, «les gens du pouvoir avaient fait des propositions qui ne nous agréent pas où tout au moins on a dit, on préfère que ce soit applicable après 2024. Parce que ce qu’ils voulaient, c’était qu’on organise à peu près à mi-mandat les locales et puis les législatives juste après l’élection du président de la République. Donc si nous acceptons maintenant que cette disposition soit appliquée, la conséquence logique, c’est qu’il faut reporter les élections législatives en 2024. Pour ce qui concerne le statut du chef de l’opposition, nous avons finalement dit : «nous, de l’opposition, ne pas avoir d’avis là-dessus». Parce qu’il s’agissait de savoir quels sont les dispositifs institutionnels à prendre».
DETHIE FAYE DES NON ALIGNES : «Que les dates soient respectées même jusqu’à l’élection présidentielle de 2024»
Abondant dans le même sens, Déthié Faye du pôle des non-alignés affirmera : «On a discuté essentiellement sur la question relative à la rationalisation du calendrier républicain. Parce que la dernière fois, la majorité avait fait une proposition qui n’avait pas pu être étudiée parce qu’elle a été reçue un peu tard. Il s’agissait donc aujourd’hui de voir quelle est la position de chaque entité. Mais, pratiquement, les gens sont d’accord sur le respect du calendrier républicain, c’est-à-dire pour les élections à venir, que les dates soient respectées même jusqu’à l’élection présidentielle de 2024. Maintenant, le réaménagement pour que l’élection présidentielle puisse se tenir la même année et les locales et les élections du HCCT, la même année aussi, avec bien sûr un décalage d’une durée de deux à trois ans. Ce réaménagement pourrait être entamé après la présidentielle de 2024. Nous, nous avons dit : on respecte d’abord le calendrier républicain et la question de la rationalisation, elle peut être étudiée pour être applicable au-delà de 2024»
MOUNDIAYECISSE (SOCIETECIVILE) : «Il ne faut pas confondre rationalisation et couplage»
Dans la même foulée, Moundiaye Cissé, de l’ONG 3D se montre très en phase avec la proposition. Toutefois, il rappelle que rationalisation n’est pas égale à couplage. «Nous aussi, nous sommes pour la rationalisation. Parce que la rationalisation permet de rationaliser des ressources, rationaliser du temps et permettre que les Sénégalais se concentrent sur autre chose que les élections, que les Sénégalais se concentrent sur le travail. La rationalisation permet qu’on ne soit pas en campagne électorale permanente. Mais rationalisation ne veut pas dire couplage. Donc, il ne faut pas confondre rationalisation et couplage». Ensuite, poursuivra M. Cissé de la société civile, «comme le dit l’opposition, si on doit l’entamer, que ça soit après 2024. Parce que pour le moment, il ne faut pas que la rationalisation soit synonyme de prorogation de mandat. Et si on doit l’appliquer, que ça soit après 2024. Parce qu’aujourd’hui, on connait déjà le calendrier électoral. Il y a les législatives en 2022, il y a la présidentielle en 2024. Donc, si on doit l’appliquer, ça doit être après 2024. Pour ne pas que ce soit donc une occasion de proroger de mandats, ceux des élus locaux, du Haut conseil des collectivités territoriales et des députés. Donc toute rationalisation doit prendre effet à partir de 2024, avec les nouveaux élus qui vont venir et que d’emblée qu’on sache la durée de leurs mandats »
MALHEUREUSEMENT, CETTE ASSISTANCE NE SERVIRA ABSOLUMENT A RIEN
Selon Souleymane Lo, sociologue, les inondations dont souffrent les Sénégalais actuellement sont assimilables à un bond de 8 ans en arrière
Les inondations dont souffrent les Sénégalais actuellement sont assimilables à un bond de 8 ans en arrière. En septembre 2012, des téléthons avaient été organisés pour collecter des fonds et un plan décennal adopté pour faire aux inondations. «Si on revient encore, 8 ans après, pour parler de la même situation, ça montre véritablement que les politiques du gouvernement dans le sens de l’assainissement, de la gestion des inondations, n’ont pas donné leurs fruits». C’est du moins l’avis du Dr Souleymane Lo, sociologue. Invité de Sudmidi hier, mercredi 09 septembre, il a soutenu, par rapport aux 10 milliards du plan Orsec, que «malheureusement, cette assistance ne servira absolument à rien et qu’il y a toujours des pertes».
UN BOND DE 8 ANS EN ARRIERE
«De prime abord, il faut simplement souligner quelque chose qui est très palpable. Déjà, en septembre 2012 et en septembre 2020, aujourd’hui ça fait 8 ans jour pour jour, nous avions connu en tout cas une période similaire d’inondations et qui avait value, pour le président de la République, de demander la suppression du Sénat et de la Vice-présidence. On se rappelle 8 ans jour pour jour. Aujourd’hui, on revient pratiquement sur la même chose, à la même situation. Et pourtant, à l’époque, il a été question pour le président de la République d’avoir un Plan décennal pour lutter contre les problèmes des inondations, un plan qui a été budgétisé à hauteur de plus de 750 milliards. Aujourd’hui, qu’est-ce qu’il en est ? Et au-delà même du plan, avec l’aide de la solidarité nationale, en septembre 2012, on se rappelle des téléthons qui ont été organisés pour collecter des fonds. Aujourd’hui si on revient encore, 8 ans après, pour parler de la même situation, ça montre combien véritablement les politiques en tout cas du gouvernement dans le sens de l’assainissement, dans le sens de la gestion des inondations, n’ont pas donné leurs fruits. Et par conséquent, c’est un échec qui a été lamentablement constaté par l’ensemble des acteurs au niveau donc du pays.
Malheureusement, ce sera la situation en tout cas à laquelle nous faisons face et que ceci n’a pour conséquences les logis d’actions du gouvernement. Le gouvernement n’a jamais eu de vision en tout cas par rapport aux inondations. Mais au contraire c’est ce que j’appelle donc une visée : qu’est-ce qu’il faut faire dans l’immédiat juste pour avoir un électorat quelconque, juste pour gagner une élection etc. Mais il n’y a jamais eu ni d’investissements, ni de gros investissements quand on parle d’infrastructures qui permettraient au moins de lutter contre ces inondations. Regarder dans la banlieue, vous y allez et n’importe qui peut observer de visu que rien de cela n’a été fait. Et tout le monde se demande : qu’est-ce qui a été fait ? Est-ce qu’il y a une infrastructure d’une certaine ampleur qui en vaudrait donc la peine ? Où est-ce que l’argent est donc passé, etc. ? Alors donc nous sommes devant une situation où nous nous sentons mépris, nous nous sentons tellement désamorcé face donc à l’action de nos dirigeants, particulièrement à l’Etat.
L’ETAT DOIT PRENDRE SES RESPONSABILITES ET TOUJOURS DEPENSER L’ARGENT DECAISSE A BON ESCIENT…
La solution devrait être véritablement un investissement lourd, en termes de matériels, en termes d’équipements d’assainissement de dernière génération qui permettraient un très bon drainage donc des eaux lorsque des situations pareilles arrivent. Et on ne se le souhaite pas, il faut toujours s’y attendre, parce que gouverner c’est prévoir. Donc il faudrait que l’Etat aille dans ce sens. Malheureusement, l’aide dont on parle etc. ne signifiera rien, parce que même les populations, elles-mêmes, ne souhaitent pas qu’elles puissent être assistées à chaque fois que de besoin. Malheureusement, cette assistance ne servira absolument à rien et qu’il y a toujours des pertes. Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités et véritablement conduit l’argent toujours décaissé donc vers les buts qui sont visés. Tant que cela n’est pas fait avec une politique objective, pas une politique politicienne, y aller tout simplement parce qu’il y a des élections etc. Mais il va falloir également réorganiser l’espace social, l’espace de l’habitation. Il faut véritablement que cet espace puisse être aménagé. Alors cela demanderait, bien entendu, que des populations puissent être déplacées.
…ET METTRE FIN AU LAISSER-ALLER A L’ORIGINE DES SITUATIONS VECUES AUJOURD’HUI
Mais il faut que l’Etat aussi prenne ses responsabilités en les déplaçant vers des sites de recasement beaucoup plus habitables. Et véritablement, au niveau local, que les maires qui sont également des responsables prennent donc des décisions dans ce sens pour ne pas accepter, d’une certaine manière comme ça se passe, un certain laisser-aller qui a toujours des conséquences, les situations auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui. Donc je pense que l’Etat du Sénégal doit encore investir. Et cet investissement doit être visible, il faut que l’argent du contribuable puisse être utilisé convenablement. Parce que ce qui se passe c’est véritablement manquer de respect aux populations. A chaque fois qu’on parle de milliards, on s’attend donc à quelque chose et rien n’a été fait.
«ON ATTENDAIT DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE QU’IL PUISSE SUPPRIMER LE HCCT, QUI EST LE REMPLACEMENT DU SENAT»
On attendait du président de la République qu’il puisse prendre une décision similaire qu’en septembre 2012, pour supprimer le HCCT, qui n’est rien d’autre que le remplacement du Senat. Maintenant, rien n’est fait. Pourquoi aujourd’hui on nous parle du poste d’honorariat ? Qu’est-ce que cela peut servir aux sénégalais ? Absolument rien ! C’est-à-dire qu’ils ne sont là que pour gérer leurs propres intérêts, au détriment de la souffrance des populations qui continuent à payer les pots cassés. C’est très désolant ce qui se passe dans ce pays. Et véritablement nous appelons encore l’Etat à la raison, que l’Etat prenne ses responsabilités de faire des investissements qu’il faut pour que cette gestion des inondations soit un vieux souvenir».