SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
6 juillet 2025
MACKY SALL DEMANDE L'INTENSIFICATION DES OPÉRATIONS DE POMPAGE D'EAU
Les ministres de l’Intérieur, de l’Assainissement, de l’Urbanisme et des Infrastructures instuits de s’atteler, à la réhabilitation du Collecteur de Hann-Fann, de même qu’à la préservation des ouvrages d’assainissement - CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 9 septembre 2020.
"Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, le mercredi 09 septembre 2020, à 10 heures, au Palais de la République.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, présenté les condoléances de la Nation aux familles éplorées et réitéré sa solidarité aux populations sinistrées, à la suite des pluies exceptionnelles recueillies ces derniers jours dans la sous - région, en particulier au Sénégal. Il a, en conséquence, demandé au Ministre de l’Intérieur, en charge de la Protection civile, de déclencher, le samedi 5 août 2020, le Plan National d’Organisation des Secours (ORSEC).
Le Président de la République a, en outre, invité le Ministre de l’Intérieur, en relation avec l’ensemble des ministres et structures impliqués, à intensifier les opérations de pompage des eaux. Il a aussi demandé au Ministre en charge de la Solidarité nationale, de déployer dans les délais, l’assistance attendue de l’Etat aux populations sinistrées, sous la supervision des autorités administratives.
Le Chef de l’Etat a, à cet effet, informé le Conseil de sa décision de faire allouer une enveloppe budgétaire d’urgence, d’un montant de 10 milliards de FCFA, destinée au renforcement de l’efficacité des opérations de pompage et des systèmes d’assainissement, ainsi qu’à l’appui social immédiat aux populations sinistrées à hauteur de 03 milliards de FCFA.
Il a également rappelé au Gouvernement, la nécessité de poursuivre la mise en œuvre optimale du Programme Décennal de Lutte contre les Inondations (2012 - 2022) et d’accélérer la formulation de la deuxième phase du Projet de Gestion des Eaux Pluviales et d’adaptation au changement climatique (PROGEP).
Le Président de la République a, enfin, demandé, au Ministre de l’Intérieur, au Ministre de l’Assainissement, en collaboration avec le Ministre de l’Urbanisme et le Ministre des Infrastructures de s’atteler, à la réhabilitation/reconstruction du Collecteur de Hann-Fann, de même qu’à la préservation systématique de la fonctionnalité des ouvrages d’assainissement.
Le Chef de l’Etat, revenant sur la modernisation de la gestion des chambres de commerce du Sénégal, a demandé au Ministre du commerce, en liaison avec les ministres en charge des Finances, de l’Economie, de l’Agriculture et de l’Industrie, de procéder à l’évaluation globale des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture, en vue d’engager, dans le consensus, les modalités d’application intégrale de la réforme des chambres consulaires de 2017.
Le Président de la République a, dans la perspective d’asseoir le bon déroulement de la prochaine session budgétaire qui s’ouvre en octobre 2020, demandé au Gouvernement de finaliser la préparation des rapports de performance 2020 et du projet de loi de Finances pour l’année 2021.
Le Chef de l’Etat s’est félicité des résultats enregistrés par le Plan de Résilience dans le secteur des transports aériens, et qui ont valu à notre pays, les félicitations de l’Organisation internationale de l’Aviation civile.
Le Président de la République s’est également réjouis du classement du Sénégal au 2ème rang de l’Indice de réponse globale ; ce qui consacre la qualité de notre riposte et la pertinence des mesures prises pour combattre la COVID 19.
Le Président de la République a, au sujet du climat social, de la gestion et du suivi des affaires intérieures, demandé au Ministre des Pêches et de l’Economie maritime de prendre les dispositions idoines, afin de permettre aux pêcheurs artisanaux ciblant des équipements spécifiques, d’accéder au Programme spécial de l’Etat, de subventions pour l’acquisition des moteurs hors-bord.
Le Chef de l’Etat a, également demandé au Ministre en charge des pêches de lui faire le point sur l’exécution du projet de construction du marché au poisson de Matam, dans le cadre de la coopération avec la Corée.
Le Président de la République a clos sa communication sur son agenda diplomatique en informant le Conseil avoir pris part, le 07 septembre à Niamey, au 57ème Sommet de la CEDEAO.
Au titre des Communications,
Le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur la mise en œuvre des directives présidentielles.
Les Ministres en charge de l’Intérieur, de l’Equité et de la Solidarité, de l’Assainissement et des Transports terrestres ont fait le point sur la situation des inondations et le déploiement du Plan ORSEC.
Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la mobilisation et l’exécution des ressources financières dans le cadre du FORCE COVID-19.
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur l’assistance apportée à nos compatriotes de la Diaspora et sur la situation internationale.
Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait le point sur les projets stratégiques.
Le Ministre des transports terrestres et du Désenclavement a fait une communication sur les accidents de la route.
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait le point sur la situation de la pandémie et sur les activités du Service national d’Hygiène.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la pluviométrie, le suivi des cultures et l’exportation des produits horticoles.
Le Ministre de l’Education nationale a rendu compte de la reprise des cours dans l’Enseignement supérieur et des résultats satisfaisants enregistrés au baccalauréat.
Le Ministre du commerce et des petites et moyennes entreprises a fait une communication sur le cadre national de commercialisation des productions agricoles et le document d’orientation stratégique des exportations.
Le Ministre l’Economie numérique et des Télécommunications a fait une Communication sur l’organisation du Forum du Numérique et du Grand Prix du Chef de l’Etat pour l’innovation dans le numérique en 2020.
Le Ministre, en charge du Suivi du Plan Sénégal émergent (PSE) a fait le point sur les avancées et la mise en œuvre des réformes, notamment dans le domaine des infrastructures.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
- le projet de loi portant statut des réfugiés et des apatrides ;
- le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier la convention n°155 de l’organisation internationale du Travail (OIT) sur la sécurité et la santé des travailleurs adoptée à Genève, le 22 juin 1981 ;
- le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier la convention n°161 de l’organisation internationale du Travail (OIT) sur les services de santé au travail adoptée à Genève, le 25 juin 1985 ;
- le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier la convention n°187 de l’organisation internationale du Travail (OIT) sur le cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au travail adoptée à Genève, le 22 juin 2006 ;
- le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier le protocole de 2002 relatif à la Convention sur la sécurité et la santé des travailleurs adoptée à Genève, le 20 juin 2002 ;
- le projet de loi sur la convention sur la fiscalité applicable au projet de construction du pont de Rosso ;
- le projet de décret portant création et organisation du Grand Prix du Chef de l’Etat pour l’Innovation numérique.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris la décision suivante :
Monsieur Oumar DIALLO, Commissaire aux Enquêtes économiques, matricule de solde n° 506 734/C, précédemment chef du Service régional du Commerce de Dakar, est nommé, Directeur du Commerce intérieur au Ministère du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises, en remplacement de Monsieur Ousmane MBAYE."
VIDEO
HISTORIQUE DU PLAN ORSEC
Le Plan national d’Organisation des Secours est le principal outil adopté par l’Etat face à un problème ponctuel d’ordre catastrophique. Mis en place en 1993, il a été déclenché six fois au Sénégal
Il est destiné à « faciliter la mobilisation des moyens exceptionnels lorsque les moyens ordinaires des services publics de secours risquent de se trouver débordés, par le nombre de victimes ou l’ampleur d’un événement accidentel ou catastrophique », si l’on en croit le décret portant sa création daté du 17 novembre 1993. L’idée de sa mise en œuvre est née après l’explosion d’une citerne d’ammoniac de la Sonacos, le 24 mars. En effet, l’Etat a voulu mettre en place un outil de secours organisé.
Les moyens appartenant aux services publics et aux organismes privés sont rassemblés par les autorités administratives. Le ciblage des intervenants aussi est fait.
Le Plan Orsec existe donc depuis 27 ans. A ce jour, il a été déclenché six fois pour faire face à des situations de crises notamment les inondations.
Une réponse aux inondations
Ce samedi 5 septembre, le Chef de l’Etat a demandé au ministre de l’Intérieur, de déclencher le plan suite aux inondations notées après les fortes pluies de vendredi et de samedi.
La dernière fois que ce plan a été mis en place au Sénégal en septembre 2019. Les fortes pluies enregistrées à Dakar dans la période du 09 au 16 septembre avaient engendré ont provoqué des dégâts à Dakar.
Ce fut un Plan Orsec régional a été déclenché le mardi 17 septembre 2019. « Le Plan Orsec est déclenché pour prendre en charge la gestion des inondations et questions liées », informait un communiqué du gouverneur de Dakar de Dakar.
Bien qu’existant depuis 1993, le Plan Orsec de 2012 a connu une grande ampleur. A l’époque, 800 millions de francs CFA ont été mobilisés. En plus des participations personnelles et collectives, les fonds se sont élevés à plus d’un milliard.
Durant les inondations d’août 2005 et ceux de 2009 aussi, le Sénégal avait également déclenché le plan Orsec.
Inondations certes mais pas que…
Auparavant, lors de la tragédie du bateau le Joola, un arrêté ministériel portant déclenchement du Plan national Orsec a été fixé. Il était entré en vigueur le vendredi 27 septembre 2002 à 9 heures à la « suite au naufrage du bateau « Le Joola » survenu dans les eaux territoriales gambiennes, le jeudi 26 septembre 2002, entre 22 heures 45 et 23 heures », lit-on dans l’arrêté.
« Tous les moyens des services publics de secours et des services privés civils mobilisés pour apporter une assistance aux personnes rescapées et rechercher les corps sans vie. Le Groupement national des sapeurs-pompiers, en liaison notamment avec l’Armée nationale, la Gendarmerie nationale, la Direction générale de la Sûreté nationale, les services de Santé, le Port autonome de Dakar, est chargé de la Direction des Opérations de Secours et de Sauvetage », précise-t-il.
UN TEMPS INSTABLE À VENIR DANS L'ENSEMBLE DU PAYS
Cette situation sera marquée par des orages et pluies d’intensité variable qui "intéresseront la plupart des localités situées à l’est, au sud et au centre du pays"
L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) annonce l’installation, au cours des 24 prochaines heures, d’une instabilité généralisée sur la quasi-totalité du territoire.
Cette situation sera marquée par des orages et pluies d’intensité variable qui "intéresseront la plupart des localités situées à l’est, au sud et au centre du pays", précise-t-elle dans une prévision à très courte échéance, à compter de ce mercredi à 12 heures.
Selon l’ANACIM, "au-delà des prochaines 24h, les activités pluvio-orageuses seront beaucoup plus localisées sur le centre-ouest et le sud-ouest du pays". Néanmoins, "des pluies sporadiques pourraient être notées par moments et par endroits sur le reste du territoire".
Pour les prochaines 24 heures, elle annonce qu’"une légère baisse des températures diurnes sera notée sur l’ensemble du territoire", avec des températures maximales variant entre 30°C à Dakar et 35°C à Bakel.
Les prévisionnistes tablent sur des visibilités généralement bonnes. Ils annoncent que "les vents seront d’ouest à nord-ouest et d’intensité faible à modérée", mais "redeviendront de secteur sud et d’intensité faible à modérée à partir des prochaines 48h".
Après sa visite dans la banlieue pour assister les populations victimes des inondations. Voir l'intégralité de la conférence de presse.
BIRAHIM SECK DÉCÈLE LES FAILLES DU DISCOURS DE MACKY
Pour lui, le cadre utilisé par Mack Sall pour s’adresser aux sénégalais qui pataugent dans les eaux n’est pas le meilleur. A son avis, les sénégalais méritaient plus de considération dans un contexte où il y a eu plusieurs morts.
Si Birahim Seck devait attribuer une note au président de la République Macky Sall suite à sa sortie pour annoncer la riposte contre les inondations, ce serait, sans doute, en dessous de la moyenne. Le coordonnateur du Forum civil, décortiquant le discours du chef de l’Etat, a fustigé avec véhémence l’attitude de ce dernier.
Pour lui, le cadre utilisé par Mack Sall pour s’adresser aux sénégalais qui pataugent dans les eaux n’est pas le meilleur. A son avis, les sénégalais méritaient plus de considération dans un contexte où il y a eu plusieurs morts.
« Le président de la République devait choisir un cadre plus solennel pour s’adresser au peuple. Parce que, le peuple sénégalais mérite cette considération venant du président de la République du moment où on parle de mort d’hommes, de personnes qui ont dormi à la belle étoile. La moindre des choses était que le président de la République s’adresse aux sénégalais de façon solennelle », a déclaré Birahim Seck, joint au téléphone.
« L’ARGENT N’EST PAS TOUJOURS LA SOLUTION »
Très en verve, Birahim Seck dit avoir l’impression que le gouvernement n’a d’autre solution que celle alimentaire pour satisfaire les souffrances des sénégalais. « Cela est un indicateur pour montrer le degré de vulnérabilité et de pauvreté dans lesquelles les populations vivent. Je pense que la solution n’est pas tout le temps une sortie de somme d’argent pour calmer les ardeurs », a-t-il ajouté.
A en croire, Birahim Seck une lumière doit être apportée sur les montants qui ont été injectés dans la lutte contre les inondations. Ainsi, il interpelle les ministères qui ont eu à gérer la question des inondations ainsi que l’Assemblée nationale qui a eu à autoriser les montants qui ont été dépensés.
Car, souligne-t-il : « On ne peut pas s’attendre à ce qu’il ait un sinistre ou qu’il ait mort d’homme lors des inondations pour essayer d’organiser des séances d’évaluation. Le plan décennal c’est de 2012 à 2022. Donc, entre 2012 et 2020 quels sont les rapports d’évaluation qui ont été produits par les différents organes de l’Etat en charge de question des inondations. C’est la où on constate la faillite de l’Etat à gérer de la façon la plus professionnelle possible la question des inondations. Donc, nous attendons à ce qu’il ait une publication des rapports d’évaluation, des montants qui ont été alloués aux différentes structures et les entreprises bénéficiaires de ces différents travaux pour faire face aux inondations au niveau du Sénégal », a renchéri Birahim Seck.
Avant d’ajouter : « Mais le fait d’organiser des réunions ministérielles pour dire qu’on va faire une évaluation, le peuple sénégalais ne mérite pas ce mépris. Le peuple sénégalais mérite respect et considération ».
« IL SERAIT INJUSTE D’ACCUSER LES POPULATIONS... »
Lors de son discours, le président de la République, Macky Sall a appelé les sénégalais à changer de comportement et à arrêter de construire dans les zones inondables. Mais, le coordonnateur du Forum Civil pense que les Sénégalais, dans leur majorité, mérite encore une considération.
On ne peut pas, à son avis, les prendre pour responsable en les désignant publiquement comme responsables des inondations parce qu’ils ont eu à construire dans des zones inondables. « Nous pensons qu’il serait injuste d’accuser les populations d’avoir construit dans certaines zones inondables alors qu’ils ont eu des papiers en bonne et due forme. La responsabilité incombe à l’Etat. »
En ce qui concerne le changement climatique évoqué par le Chef de l’Etat pour justifier les inondations, il pense que l’Etat du Sénégal a des services qui ont alerté depuis longtemps sur le volume d’eau que le Sénégal devait recevoir.
« Je pense que ces services techniques n’ont pas été écoutés par des autorités alertes. C’est pourquoi, il serait pour nous assez léger d’évoquer le changement climatique pour justifier le sinistre que vivent les populations », indique-t-il.
PAR Yoro Dia
L'INFLATION INSTITUTIONNELLE
Dans ce pays, à côté des rentiers de la foi, nous avons des rentiers de la tension démocratique. Ces derniers sont à l’origine de cette idée de la création d’un Observatoire de la démocratie, un machin de plus pour caser des membres de la société civile
La semaine passée, je vous entretenais du déconfinement de la distraction massive dont raffolent les hommes politiques, avec le débat sur le statut du chef de l’opposition lancé en 1998 et qui se poursuit encore 22 ans après. Ces armes de distraction massive ont besoin de munitions. La principale munition des armes de distraction massive est l’inflation institutionnelle. On aime créer des jouets institutionnels comme des armes de distraction massive. Ainsi, la Commission politique du Dialogue national nous propose un Observatoire de la démocratie. Dans notre pays, à côté des rentiers de la foi, nous avons aussi des rentiers de la tension démocratique. Ce sont eux qui sont à l’origine de cette idée de la création d’un Observatoire de la démocratie, un machin de plus dans notre inflation institutionnelle, pour caser des membres de la société civile. Dans la vie démocratique il y a toujours deux phases. Dans la première phase, le débat essentiel porte sur les questions de participation et des règles du jeu. Dans la deuxième phase, le débat doit porter sur la compétition des réponses aux questions que les citoyens se posent. Dans notre pays où l’alternance présidentielle est devenue la respiration naturelle de la démocratie, nous sommes dans la deuxième phase, même si les hommes politiques et les rentiers de la tension démocratique veulent de façon anachronique nous enfermer ad vitam aeternam dans la première phase (la phase infantile de la démocratie) ; d’où cette idée d’un Observatoire de la démocratie, dont la mission serait d’encadrer le débat et faire de la médiation entre les forces politiques. Rien que du superflu et de l’artificiel. Le meilleur Observatoire de la démocratie s’appelle opinion publique, et les hommes politiques qui nous ont gouvernés, qui nous gouvernent ou qui aspirent à le faire le savent très bien.
Le régulateur, la main invisible de la démocratie, s’appelle le peuple, qui prolonge ou met un terme aux contrats à durée déterminée des élus. Quant au Dialogue politique dont parle l’Observatoire, il se passe de façon temporelle à l’Assemblée nationale, et de façon permanente dans les médias. A ce dispositif s’ajoute le juge politique, à savoir le Conseil constitutionnel, chargé d’arbitrer les conflits. Notre démocratie se porte très bien et n’a pas besoin d’une nouvelle arme de distraction massive comme un Observatoire de la démocratie, qui aurait tout son sens en Biélorussie ou en Guinée Equatoriale.
Spontanément, le débat démocratique sur les inondations s’est imposé dans l’espace public, pour faire le bilan sur les 750 milliards des inondations, comme il s’est imposé dans la gestion des fonds de Force Covid-19. Ces débats, qui sont dans l’espace public et les médias, finiront à l’Assemblée nationale. On n’a point eu besoin d’Observatoire pour les encadrer. Quand le Covid-19 est arrivé, l’opposition et la majorité n’ont pas eu besoin d’observatoire pour savoir qu’ils devaient se parler. Au total, notre système démocratique se porte très bien et est très solide. Il est tellement solide que nous sommes probablement le seul pays capable d’élire un président et de l’installer une semaine après. Le système est tellement solide qu’il pallie souvent les manquements des acteurs qui peuvent se payer le luxe d’abuser des armes de la distraction massive.
par Siré Sy
GAUCHE SENEGALAISE, CARTOGRAPHIE ET CONTEXTE HISTORIQUE (1/10)
EXCLUSIF SENEPLUS - A cette époque des années 40, 50 et 60, trois blocs de pensée dominaient la scène idéologique et politique sénégalaise : les socialistes-progressistes, les marxistes-léninistes et les nationalistes-panafricanistes
A la fin de la seconde guerre mondiale (1939-1945), il n’était plus cohérent pour la France, de continuer à coloniser et à dominer des territoires en Afrique occidentale et équatoriale quand ce sont ces mêmes africains qui vont libérer cette même France de la colonisation et de la domination de l'Allemagne entre 1941 et 1945. Un seul mot était le mot d'ordre chez les peuples africains - l'Indépendance - et l’heure avait sonné pour choisir fondamentalement, les modalités pratiques de l’indépendance et de la libération des territoires africains envahis par la France. C'est ce qui motive la création du RDA (Rassemblement Démocratique Africain), la grande plateforme fédéraliste, constituée au congrès de Bamako en octobre 1946 et dont la ligne politique était l'Indépendance et le fédéralisme. De Bamako, et de retour dans leurs pays respectifs, un mot d'ordre avait été donné et consistant à la création de parti politique local affilié à la RDA. Pour le Sénégal, Léopold Sédar Senghor, tout comme Mamadou Dia, ne sont pas allés à Bamako et n’ont pas pu participer au Congrès de 1946, parce que la France leur avait interdit d'y participer. Comme parti politique, seul, l’UDS (Union Démocratique Sénégalais), au Sénégal, avait pris part au Congrès de Bamako en 1946.
Alors, comme on ne rechigne pas avec le cœur à l'ouvrage sur un empire colonial avec son vaste étendue (8 colonies en Afrique occidentale, pour une superficie de 4 689 000 km2 et 4 colonies en Afrique équatoriale, pour une superficie de 2 500 000 km2), des ressources humaines productives et des dotations factorielles immenses, la France va tout faire pour saborder et saboter ce vaste mouvement et engouement des indépendances en Afrique de l'ouest et en Afrique équatoriale. Déterminés à reconquérir leur liberté de pensée et d’actions, le sens de l'initiative pour une reprise en main de leur propre destin et une renégociation de leur place dans l'espace et dans le temps, les peuples africains des territoires colonisés vont pousser la France coloniale à des compromis. C’est ainsi qu’entre 1946 et 1963, l’empire colonial français deviendra successivement l’Union française (1946), la loi-cadre introduisant la semi-autonomie (1956), puis la Communauté française (1958) et, enfin, l’indépendance (1960).
Le Sénégal, complètement à Gauche
A cette époque, le Sénégal se situait idéologiquement, carrément à gauche, précisément dans le Socialisme et dans le nationalisme de gauche, qui tous deux, renferment plusieurs courants de pensée en leurs seins. Et les leaders sénégalais de la Gauche de l’époque - qu’ils soient socialistes, marxistes-léninistes ou nationaliste -, n’étaient pas tous d’accord sur les variantes et courants idéologiques sur lesquels il fallait s’inscrire et sur lequel des rails de la Gauche Socialiste et/ou nationaliste, il fallait poser la locomotive et ses wagons - le Sénégal - pour entamer sa nouvelle trajectoire. A cette époque-là des années 40, 50 et 60 et des emprises idéologiques, trois blocs de pensée dominaient la scène idéologique et politique sénégalaise : les socialistes-progressistes, les marxistes-léninistes et les nationalistes-panafricanistes.
Pour les socialistes-progressistes qui étaient aussi des socialistes modérés, c’était clair et net que ce sont sur les voies du socialisme scientifique qu'il faut impérativement inscrire la trajectoire du Sénégal à l'aube de son indépendance.
Pour les marxistes-léninistes qui étaient eux les socialistes radicaux, c’est par contre sur les voies du matérialisme historique qu'il faut poser le Sénégal. Quant aux nationalistes-panafricanistes qui étaient aussi des ‘’alternativistes’’, le salut du Sénégal ne se trouve ni dans le socialisme ni dans le marxisme encore moins dans le léninisme, mais dans l'Unité culturelle africaine et dans le fédéralisme, par la réhabilitation des langues nationales (africaines) comme langues d'éducation, de formation et de travail, pour nous inscrire sur les voies de l'industrialisation (plutôt que l'agriculture) par le biais de la technique pour dominer et maîtriser la nature. Pour les nationalistes-panafricanistes, l’avenir du Sénégal n’était souhaitable qu’au cœur d'un Etat fédéral africain.
Un rapprochement de causalité et d’effets montrant la création successive, depuis 1963, d’instances pour gérer la lancinante question des inondations au Sénégal, met en évidence le manque de sérieux et l’immoralité de certains dirigeants
Si une politique publique signifierait tout ce que l’État décide de faire ou de ne pas faire. Ainsi, dans le cadre de la lutte contre les inondations l’État du Sénégal est dans une logique laxiste, et peu stratégique du « ni ni ». Ni une politique publique efficace et efficiente contre les inondations, ni une absence visible d’une politique abstentionniste face aux inondations. Sous ce rapport, un nouvel ordre moral se pose et s’impose pour une bonne gestion des inondations. La moralisation de la vie politique est un avantage majeur pour les gouvernants dans la mise en œuvre des politiques publiques surtout celles qui impactent directement le quotidien des sénégalais. Un rapprochement de causalité et d’effets montrant la création successive, depuis 1963, d’instances pour gérer la lancinante question des inondations au Sénégal, met en évidence le manque de sérieux et l’immoralité de certains dirigeants.
Du fameux plan Orsec, en 1963, à la Commission Nationale de Prévention de Supervision et de Suivi de la lutte contre les Inondations (CNPSSLI en 2007) en passant par la Commission Nationale de Gestion Prévisionnelle des Inondations (CONAGPI 2001), plusieurs voies et voix ont été empruntées pour régler ce fléau sans compter le plan décennal contre les inondations en vigueur estimé à un coût de plus de 750 milliards de francs CFA. A cet effet, malgré la somme d’argent mirobolante injectée dans ce secteur, aucun impact positif allant dans le sens d’éradiquer définitivement le fléau des inondations n’est constaté à l’évidence. Dès lors, les inondations ne représentent-elles pas la saison d’enrichissement de politiciens véreux aux moralités douteuses ?
Ainsi, compte tenu de tous ces échecs répétitifs et incohérences organisationnelles, le président de République Macky Sall n’a-t-il pas raison de demander une évaluation détaillée du plan décennal ? Oui ! vu la situation, il doit effectivement demander des comptes à ses collaborateurs dépositaires de sa confiance. Après une évaluation exhaustive de la gestion des inondations, un nouvel ordre moral doit être instauré avec des acteurs qui placeront le moral au cœur de la gestion des inondations car il est immoral de passer aisément la nuit chez-soi en laissant des compatriotes la passer à la belle étoile alors que leur bonheur et leur aisance étaient entre vos mains.
Le Covid-19 nous a montré qu’en matière de gouvernance, ceux qui anticipent et préviennent s'en sortent excellemment. Par conséquent, l’Assemblée Nationale doit activement participer à la gestion des inondations avec la création d’une commission de prévention et de gestion des catastrophes naturelles. Une commission qui sera dans la prévention, l’anticipation et la gestion des catastrophes naturelles pour non seulement assister l’exécutif dans son action mais aussi exercer un contrôle renforcé dans sa gestion des catastrophes naturelles. Aussi, l’ordonnancement et l’agencement juridique de nos codes et textes doivent être cohérents et adaptés aux contextes. Ainsi, les codes habilités à donner une place importante et centrale à la gestion des inondations ont manqué de pertinence dans leur formulation.
En effet, dans les codes de l’assainissement (loi n’2009-24 du 8 juillet 2009 portant le code de l’assainissement) et d’urbanisme (loi n'88-05 du 20 juin 1988, portant code l’urbanisme), nous notons une absence flagrante du mot Inondations autrement dit, le mot inondations n'y figure point. Et s’agissant des codes l’environnement et de l’eau, le mot inondation n’est respectivement mentionné qu’une fois et deux fois. Partant de ce constat ce flou et vide juridiques doivent être corrigés dans ces codes susmentionnés pour une gestion intégrée et interconnectée des inondations. En définitive, une volonté politique manifeste et notoire exempt de toute visée électoraliste et populiste dans laquelle le moral est au centre doit impérativement voir le jour pour une gestion, communautaire et communaliste intégrant les acteurs locaux, des inondations.
LE PDS DEMANDE DES COMPTES À L'ETAT SUR LA GESTION DES INONDATIONS
Ces inondations sont un défi non relevé pour Macky Sall. Le parti compte saisir les députés libéraux pour un dépôt en urgence, à l’Assemblée Nationale, des questions d’actualité adressées aux ministres impliqués - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie le communiqué du PDS, daté du 9 septembre 2020, à propos des inondations survenues après les pluies de ces derniers jours dans le pays.
« Le Sénégal a enregistré ce samedi 05 septembre 2020 d’importantes précipitations qui ont causé de très graves inondations dans plusieurs localités du pays.
Alors que notre pays est déjà durement frappé par l’épidémie du Covid-19 avec son lourd bilan humain et par une récession économique sans précédent, ces terribles inondations viennent de plonger des milliers de sénégalais et de sénégalaises dans une situation de détresse et de désarroi extrême.
Le PDS exprime sa compassion et toute sa solidarité à toutes les victimes et aux familles sinistrées.
Au-delà du plan Orsec qui vient d’être déclenché, le PDS exige que le gouvernement apporte sans délai aux populations sinistrées une aide d’urgence conséquente, sans discrimination, et cela, dans la plus grande transparence.
Le PDS considère que ces inondations constituent un défi non relevé pour le président Macky Sall qui se targuait pompeusement durant la campagne électorale de février 2019 d’avoir réglé, en quatre ans, la question des inondations.
Le PDS se fait le devoir de rappeler ses propos d’alors largement partagés dans les réseaux sociaux : « Quand je suis arrivé au pouvoir en 2012, il y avait des dizaines de milliers de populations qui avaient abandonné leurs maisons à cause des inondations. Aujourd’hui, lorsque j’ai mis en œuvre le plan décennal de lutte contre les inondations, au bout de quatre ans, on a réglé ce problème ».
Fort de ce constat d’échec, le PDS dénonce la mauvaise gestion de la lutte contre les inondations par le régime en place et la mauvaise utilisation des ressources financières qui avaient été mobilisés pour financer les différents projets et programmes initiés sous le règne du président Abdoulaye Wade devait être exécutée sous celui du président Macky Sall.
Il s’agit du fonds spécial de lutte contre les inondations, du programme de prévention des inondations, du PROGEP financé avec l’aide de la banque mondiale et du fonds nordique de développement, du programme de restructuration de Pikine irrégulier Sud sous la conduite de l’Apix, et des différents programmes d’assainissement à Dakar et dans plusieurs villes du pays.
Le PDS rappelle que ces différents fonds, programme et projets initiés à la suite des inondations qui avaient frappé le Sénégal en 2009 venaient s’ajouter au programme de réinstallation des populations des zones inondées dans le cadre du plan Jaxaay.
Ainsi, pour lutter durablement contre les inondations, surtout après celles de 2009, le régime libéral avait adopté une stratégie originale qui, au-delà des programmes d’assainissement, prenait en compte trois volets essentiels :
1- La Restructuration (PROGEP, APIX),
2- Le relogement et la réinstallation (Plan Jaxaay),
3- Le Drainage des eaux pluviales (PROGEP).
Le PDS exige un audit technique et financier de la gestion des différents projets et programmes de lutte contre les inondations, mis en œuvre depuis 2012 sous la supervision des partenaires techniques et financiers du Sénégal.
Dans l’attente des résultats de ces audits, le PDS demande la convocation, en urgence, d’une session extraordinaire de l’Assemblée Nationale.
Le PDS compte saisir, dans ce sens, les députés du groupe liberté et démocratie pour un dépôt, en urgence, sur la table du président de l’Assemblée Nationale, des questions d’actualité adressées aux différents ministres impliqués dans la gestion des inondations au niveau technique, financier et sécuritaire afin qu’ils viennent s’expliquer devant la représentation nationale.
Le PDS salue le geste des députés, maires et responsables du parti qui, dès les premières heures, se sont rendus sur le terrain pour être aux côtés des populations.
D’ailleurs, ce jeudi 10 septembre 2020, le PDS va dépêcher une délégation conduite par le président du Groupe Parlementaire, comprenant des députés et des responsables, pour visiter les zones sinistrées de la banlieue dakaroise. »
FORFAITURE EN VUE
L’éventuel report des élections législatives et la récurrente controverse sur le statut de l’opposition sont destinés à tromper la vigilance du peuple - COMMUNIQUÉ DE L'AD/PENCOO
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l'AD/Pencoo, daté du 8 septembre 2020, relatif à l’actualité sociopolitique nationale.
« Face aux velléités de report ou couplage des élections, l'AD/Pencoo se démarque et désapprouve la proposition de la majorité présidentielle relative à une supposée rationalisation du calendrier républicain. L'AD/Pencoo regrette la nouvelle tournure du dialogue politique vers une couverture d’atteintes graves de la Constitution et des lois en vigueur.
Deux questions d’actualité interpellent les consciences citoyennes en ce qu’elles soulèvent des risques plausibles de manipulation de l’opinion et de violation de la Constitution. L’éventuel report des élections législatives et la récurrente controverse sur le statut de l’opposition sont destinés à tromper la vigilance du peuple. Nous nous objectons sans ambages à toute forfaiture, d’où elle provient.
En effet, une réorganisation du calendrier électoral est envisagée par l’APR et ses alliés sous le prétexte de la rationalisation. Concrètement, il s’agit entre autres du couplage des élections législatives et présidentielles. Ceci aurait pour retombée immédiate de renvoyer les prochaines échéances de 2022 à 2024. En vérité, Macky Sall trouve ainsi le moyen d’éviter à sa clique et à ses courtisans de se retrouver minoritaires à l’Assemblée nationale avant la fin de présent mandat présidentiel.
L’alibi, qui consiste à réduire les scrutins et les budgets d'organisation, ne résiste pas à l’impérative conformité aux textes et à la nécessité de stabiliser les rendez-vous des consultations populaires.
Par ailleurs, le chef de l’opposition, c’est aussi et surtout l’affaire de l’APR et de ses alliés. Ainsi la tendance insidieuse à alimenter des querelles de clocher est destinée à braquer les opposants, les uns aux autres et à les détourner des véritables préoccupations de la majorité.
Certes, la désignation du chef de l’opposition est une exigence constitutionnelle. Pour autant, elle relève de l’accessoire dans l’ordonnancement des enjeux de transparence du processus électoral et d’assainissement de la vie publique. «