Diéwo Ndiaye est revenu sur le calvaire des inondations que vit la population de la commune de Wakhinane Nimzatt que dirige le maire Racine Talla. Il s’est également prononcé sur le limogeage de Me Moussa Diop et le livre de TAS, avant d’interpeller le leader du Grand parti, Malick Gakou, pour qu’il revienne en banlieue pour re-préparer son avenir politique avant de viser le niveau national.
M. Ndiaye, vous dirigez un mouvement politique. Quelles sont ses ambitions ?
Je me nomme Diéwo Ndiaye. Je suis conseiller municipal, adjoint au maire de Wakhinane Nimzatt, responsable politique du Mouvement pour la grande banlieue (Mgb). Ce mouvement polarise Guédiawaye, Pikine et Rufisque. Et au niveau de ces grandes villes, nous avons des représentants. Le mouvement a pour objectif d’instaurer une approche participative des populations dans la sauvegarde des ouvrages publics et l’amélioration du cadre de vie au niveau des trois départements. Il ambitionne de devenir un des acteurs principaux des projets de développement pour la banlieue et ses initiateurs demandent aux citoyens de les rejoindre massivement dans ce cadre pour lever le défi de l’aménagement de leur vie pour mieux lutter contre la pauvreté.
Les populations vivent le calvaire des inondations, particulièrement votre commune. Quelle lecture faites-vous de la situation ?
Les inondations au niveau de ma commune sont le fait de la population. La commune ne devrait pas connaître des inondations. C’est parce que les populations ont déversé des ordures dans les canaux à ciel ouvert que cela est arrivé. Et le plus souvent, ce sont des produits imperméables et d’autres matières qui bouchent les égouts. Et les eaux de pluie ne coulent pas normalement. Il faut qu’il y ait un suivi pour que ces ouvrages puissent être surveillés. Nous avons une population inconsciente et ce sont elles qui crient dès que les gouttes de pluie commencent à tomber. Et je profite aussi de cette occasion pour dire que ces mouvements associatifs que sont les Asc et autres structures ne sont d’aucune utilité pour les populations. Nous avons une localité inondée et parmi les Asc, personne n’intervient. Elles ne sont actives qu’en période de navétanes, avant d’encaisser les subventions.
La question du troisième mandat du chef de l’Etat a conduit au limogeage de plusieurs responsables Apr. Le dernier en date est celui de Me Moussa Diop, ex-Dg de Ddd. Cette question est-elle tabou ?
Un chef de parti, s’il demande à ses responsables de ne pas se prononcer sur un éventuel troisième mandat, si une personne s’aventure à en parler, c’est un manque de respect à son leader. Macky Sall a été très clair, en disant, je n’aurai jamais un troisième mandat. Donc, Me Moussa Diop a voulu peut-être se donner de l’importance, et le bâton est tombé sur lui. Il n’a qu’à assumer.
Thierno Alassane Sall vient de sortir un livre dévoilant plusieurs secrets sur le pouvoir. Il s’en est suivi des débats. Des responsables du pouvoir d’ailleurs ont condamné l’ouvrage, le qualifiant de trahison. Votre point de vue ?
Je ne suis pas d’accord avec lui sur son ouvrage. Il ne peut pas attendre qu’on l’exclue du gouvernement pour sortir un livre. C’est injuste ! Il devait mener le combat à l’interne. Il a gardé des secrets pour après les utiliser comme arme. Soit on crée un parti comme a eu à le faire Ndéné Ndiaye ou Abdoul Mbaye, parce qu’ils ne voulaient pas mourir politiquement. Et cela montre encore que le pays ne les intéresse pas. Ils sont là pour leurs propres affaires.
Est-ce que le Sénégal a une opposition digne de ce nom pour défendre les intérêts des populations ?
Tout le monde sait que l’opposition n’existe plus au Sénégal. Ceux-là qui se réclament comme opposants ne croient même pas en eux-mêmes. Et le chef de l’Etat sait qu’il a en face de lui des farceurs. Aujourd’hui les Sénégalais ont un problème parce que si dans un pays comme le Sénégal il n’y a pas d’opposition, c’est grave et inquiétant. En tout cas, ceux qui sont là et qui se réclament de l’opposition manquent de respect aux populations.
Aliou Sall est le coordonnateur départemental Apr et maire de Guédiawaye. Quelle lecture faites-vous de sa gestion depuis qu’il est installé à la tête de la mairie ?
Guédiawaye est en marche et tout le monde le sait. Beaucoup de projets ont été réalisés et ça aussi il faut le lui reconnaître. Nous ne nous sommes parlé qu’au téléphone. Je n’ai jamais cherché une audience avec lui. Il y a des responsables de Bby qui décrient sa façon de gérer le département. Certains disent que Aliou Sall n’a pas de considération envers les membres de la structure. Si tel est le cas, il devrait alors changer de méthode. Parce qu’un responsable de parti doit être ouvert à tout le monde, et surtout que vous êtes tous unis dans un parti.
Un mot sur une grande figure politique qu’est Malick Gakou. Quelle analyse faites-vous de son avenir politique, surtout au niveau départemental ?
Je le salue au passage, c’est un ami. Sur son avenir en politique, je lui ai conseillé de retourner en banlieue, surtout à Guédiawaye. Il faut qu’il puisse avoir la banlieue en main avant de parler au niveau national. La politique de médiatisation est bien belle. Mais si l’élection arrive, tu sens nettement que tu es passé à côté.
Il a décidé de tourner le dos au département pour militer au niveau national. Est-ce qu’il ne s’est pas senti humilié par le fait qu’il a été toujours battu dans son bureau de vote ?
Il m’a clairement dit : «Diéwo, j’ai tout fait pour la banlieue. J’ai tout fait pour les lutteurs, les Asc, les groupements de femmes et d’autres structures. Mais à chaque fois, je suis trahi.» Et c’est pour cela qu’il s’est découragé au niveau de la banlieue. Je lui ai dit de ne pas se décourager, car il a misé sur des gens à qui il ne devait pas avoir confiance. Que ce soit les lutteurs, les Asc et griots, tu ne gagneras jamais avec eux. Ce ne sont pas ceux-là qui détiennent l’électorat. Il faut aller voir les groupements de femmes, les personnes ressources qui sont chez elles. Malick Gakou, politiquement sa force est en train de diminuer. Je lui lance encore un appel, en tant que frère, pour qu’il revienne à Guédiawaye.
On sait que beaucoup des gens contestent la gestion du maire Racine Talla. En tant que conseiller municipal, adjoint au maire, sa méthode de gestion à distance de la mairie est-elle positive ou négative ?
Ce que je peux dire de lui, c’est que c’est un travailleur. Il a beaucoup fait pour le département de Guédiawaye, particulièrement sa commune. Au début, il avait impliqué tout le monde dans la gestion de la cité. Mais il y avait des gens qui étaient là juste pour saboter les programmes et projets. Heureusement qu’il s’est débarrassé d’eux. Il y avait des gens qui étaient là uniquement pour bloquer les courriers destinés au maire. C’était juste pour le mettre en mal avec la population. Mme Talla a joué un rôle extraordinaire par rapport à la gestion de la commune. Elle ne veut pas voir son mari échouer dans sa commune. Certes l’Apr est un parti clanique, mais seul Racine Talla associe tout le monde, à savoir l’ensemble de Bby. Sur ce plan, il est mieux que Aliou Sall par le fait d’associer la coalition Bby dans tout ce qu’il fait.
Par rapport au Covid-19, quel a été le travail mené pour la lutte ?
Il a donné des dotations à tous les établissements scolaires, privés comme publics. Gels, masques, savons ont été distribués dans 52 quartiers. Et tout le monde le reconnaît. Même au niveau des autres communes, il y en a qui ont été dotés. Il a fait un travail que tout le monde salue.
Serez-vous candidat aux prochains élections locales ou allez-vous soutenir le maire Racine Talla ?
Si Racine Talla se présente, je vais le soutenir pour qu’il puisse être réélu. Je suis prêt à travailler pour lui, parce que c’est une personne qui convient à la commune. Et le réélire ne fera que le bonheur des populations. Il n’a qu’à travailler avec ceux qui ont un électorat. Et je soutiendrai sa candidature.
DAKAR ACCUEILLE LA CINQUIÈME ÉDITION DU PRIX ART ET HUMANITE
L’appel à candidatures a été relancé après une période de suspension due au Covid-19
Cette année, c’est le Sénégal qui accueille la 5e édition du Prix art et humanité. L’appel à candidatures a été relancé après une période de suspension due au Covid-19. La photographie, les arts graphiques/plastiques et l’art digital sont les domaines ciblés.
Après ses précédentes éditions à Genève, le Prix art et humanité sera décerné pour la première fois à Dakar en fin novembre. Après une période de suspension due à la pandémie du Covid-19, le jury, présidé par Didier Diop, relance l’appel à candidatures.
Créé en Suisse, le Prix art et humanité a pour objectif de mettre en valeur des créations abordant la thématique de l’humanité. Pour cette année, les candidats peuvent choisir de développer un projet lié à la période du Covid19 ou d’autres situations humanitaires, informent les organisateurs. Au Sénégal, le Prix va ainsi couronner un jeune artiste de moins de 40 ans, résident au Sénégal et possédant une nationalité africaine.
Dans un communiqué de presse, les organisateurs indiquent que les projets attendus peuvent provenir de trois domaines artistiques : la photographie, les arts graphiques/plastiques et l’art digital. «A travers ce prix, nous voulons encourager des étudiants ou des jeunes artistes africains, inspirés par une réflexion au sujet de l’humanité, principe prépondérant de la Croix-Rouge. L’humanité relève de la compassion, de l’entraide et de l’attention portée à l’être humain. Comment ce principe est-il appliqué pendant cette période de pandémie ?
Un motif d’inspiration à n’en pas douter pour de nombreux artistes», explique Didier Diop, directeur de Sup’Imax, l’un des partenaires de ce prix. Les lauréats peuvent remporter de 3 millions de francs Cfa pour le 1er prix à 1,5 million pour le 2e prix, 600 mille francs pour le 3ème prix et 1 million de francs Cfa pour le prix du public.
Pour cette édition inédite, les partenaires initiaux du projet, la Croix-Rouge genevoise, la Haute école d’art et de design de Genève, le Comité international de la Croix-Rouge ont décidé de s’associer à l’école dakaroise Sup’Imax et à la Croix-Rouge sénégalaise pour une première édition en terres africaines qui aura lieu en parallèle au prix genevois. Les lauréats de Dakar bénéficieront aussi d’une visibilité au sein des organisations internationales à Genève, informe le communiqué de presse des organisateurs. Ils précisent en outre que leur travail sera exposé à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix art et humanité Genève qui se déroule à la Haute école d’art et de design de Genève (la Head) et à laquelle assistent chaque année plus de 400 personnes. «Le travail des lauréats/es sera également présenté dans le cadre de l’exposition ‘’Art et humanité’’, organisée par le Musée international de la Croix-Rouge (Micr) et la Head qui aura lieu de début mars à fin août 2021», précisent-ils.
LUTTE CONTRE L’ANALPHABETISME, LES 6 PROPOSITIONS DE LA SOCIETE CIVILE
En cette période de pandémie, la Société civile appelle l’Etat à accentuer l’alphabétisation des Sénégalais pour une lutte efficace contre le Covid-19.
La Semaine de l’alphabétisation s’ouvre aujourd’hui jusqu’au 14 septembre. En cette période de pandémie, la Société civile appelle l’Etat à accentuer l’alphabétisation des Sénégalais pour une lutte efficace contre le Covid-19.
La 45ème édition de la Semaine de l’alphabétisation débute aujourd’hui et prend fin le 14 septembre prochain. Lors d’une conférence de presse dimanche dernier, Cosydep, Alphadev, Ofad Nafore, Cneap, Defi, Anafa, Cndrea ont proposé 6 mesures pour permettre aux langues nationales de jouer leur rôle dans le développement socio-économique du Sénégal. En prélude à cette journée, Cheikh Mbow et ses camarades appellent le gouvernement à «éradiquer l’analphabétisme et promouvoir les langues nationales à travers un environnement lettré de qualité».
Alors que Mor Diakhaté, directeur exécutif d’Alphadev, invite l’Etat à assurer le financement soutenu du Programme d’accélération de l’alphabétisation au Sénégal (Paas) par une allocation annuelle d’au moins 3% du budget du ministère de l’Education nationale, conformément aux recommandations de la conférence de l’Unesco de 2007. En troisième lieu, ces organisations de la Société civile insistent pour le développement «des initiatives intersectorielles à la fois porteuses et efficaces en alphabétisant chaque année plus de 500 mille citoyens dont 67,41% de femmes».
Dans la mesure 4, il y a le développement d’une politique linguistique cohérente afin de parachever le processus d’intégration des langues nationales dans le système éducatif. Dans l’avant-dernier point, il est réclamé la restauration du Centre national des ressources éducationnelles (Cnre) ainsi que les Centres de ressources éducationnelles polyvalents pour adultes (Crepa) afin de «doter le programme d’Ebja de structures dynamiques et fonctionnelles pour le développement et la pérennisation de l’apprentissage des adultes tout au long de la vie».
Enfin, Cheikh Mbow et Cie veulent l’établissement d’un bilan complet en vue d’apprécier le comportement des flux de bénéficiaires dans le non formel en lien avec la pandémie. Placée sous le thème «L‘alphabétisation et son enseignement pendant et après la crise du Covid-19», cette Semaine nationale va permettre aux acteurs de l’éducation de montrer l’importance de l’alphabétisation et des langues nationales en cette période de crise sanitaire. «La récente crise du Covid-19 a amplifié les défis existants en matière d’alphabétisation, affectant profondément les possibilités de scolarisation et d’apprentissage tout au long de la vie, y compris pour les jeunes et les adultes pas ou peu alphabétisés.
Dans de nombreux pays, l’alphabétisation et l’éducation des adultes étaient absentes des premiers plans d’intervention dans le domaine de l’éducation, et de nombreux programmes d’alphabétisation des adultes qui existaient avant la crise du Covid-19 ont été suspendus», a déclaré Cheikh Mbow, directeur exécutif de la Cosydep.
L’UGB TOUJOURS BLOQUEE
Les étudiants maintiennent leur mot d’ordre de boycott pour s’opposer à la reprise graduelle des cours
Les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis ne démordent pas. Ils ont décidé de maintenir le mot d’ordre de boycott des activités pédagogiques pour s’opposer à la reprise graduelle des cours. En revanche, ils restent ouverts au dialogue pour trouver une solution et éviter de compromettre l’année universitaire très perturbée par la survenue du coronavirus.
A l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, les étudiants campent sur leur position : il n’y aura pas de reprise graduelle. En Assemblée générale hier, la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl) a décidé de maintenir le boycott des activités pédagogiques. Elle a aussi reconduit le mot d’ordre de 72h de journée sans ticket.
L’ambiance est évidemment très tendue à Sanar. Même si ses pensionnaires exigent une reprise générale, ils ne ferment pas complètement les portes du dialogue avec les autorités universitaires afin de sauver l’année universitaire. Ils ont sorti un calendrier de reprise dans lequel ils ont consigné des propositions concrètes de sortie de crise. «En tant que structure responsable, nous avons préparé un document pour proposer aux autorités universitaires un calendrier de reprise qui prendra en charge toutes nos préoccupations pédagogiques avec garantie. Il faut qu’elles comprennent que celui qu’on veut nous imposer est irréaliste.
Donc qu’elles reviennent à de meilleurs sentiments pour sauver les enseignements dans une dynamique inclusive au lieu de s’enfermer dans les bureaux et décider seules», déclare Oumar Chérif Diallo, président de séance de la Coordination des étudiants de Saint-Louis. En ouvrant cette fenêtre de discussions, la Cesl reste à l’écoute des autorités universitaires. Mais elle se «réservera le droit de défendre ses intérêts par tous les moyens».
Au rythme où évoluent les choses, l’année universitaire risque d’être compromise à l’Ugb où l’administration peine depuis plusieurs années à instituer une année universitaire normale à cause des grèves récurrentes. Ce retard va chambouler le planning mis en place par l’Assemblée de l’Université qui comptait utiliser les quelques mois restants pour achever les enseignements.
A cause de cette instabilité chronique dans cette institution qui fut la plus réputée et paisible de ce pays, c’est la crédibilité même des diplômes délivrés à Sanar qui risque d’être remise en cause. Il faut savoir que les étudiants avaient décidé le 1er septembre dernier de s’opposer à la reprise graduelle des cours décidée par les autorités universitaires de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Ils avaient boycotté les salles de cours, initié des journées sans ticket pendant 72h.
Jusque-là, la direction du Crous n’a posé aucun acte qui mettrait un terme à cette pratique pour éviter un affrontement avec les étudiants. Elle les a accompagnés dans leur installation dans les villages, a doté chaque étudiant d’un kit de protection contre le Covid-19.
Y EN A MARRE POURSUIT LE COMMISSAIRE AÏSSATOU KA EN JUSTICE
Les membres de Y en à marre ont déposé hier une plainte sur le bureau du président de la chambre d’accusation près la Cour d’appel de Dakar contre le commissaire de Dieuppeul et ses éléments
Les membres de Y en à marre ont déposé hier une plainte sur le bureau du président de la chambre d’accusation près la Cour d’appel de Dakar contre le commissaire de Dieuppeul et ses éléments. Ils accusent le commissaire Aissatou Ka et ses hommes d’arrestation illégale, de violence abusive et de détention arbitraire. Puisque selon leur coordonnateur Aliou Sané, les policiers les ont brutalisés, violentés avant de les arrêter arbitrairement le 1er septembre dernier devant le siège de la Sonatel.
Initiateurs d’une campagne contre la hausse des tarifs des forfaits illimix de Orange dénommée «Talaatay Orange», les activistes de «Y en a marre» avaient été arrêtés de façon musclée lors du dépôt de leur lettre de protestation au siège d’Orange. Une arrestation qui leur est restée en travers de la gorge et qu’ils ne comptent pas laisser impunie.
En effet, Aliou Sané et ses camarades ont déposé une plainte sur le bureau du président de la chambre d’accusation près la Cour d’appel de Dakar contre la commissaire de Dieuppeul et ses éléments pour arrestation illégale, violence abusive et détention arbitraire.
Dans leur plainte, les «Y en a marristes» soutiennent que c’est le commissaire Aïssatou Ka qui a ordonné leur arrestation avant de les conduire au commissariat de Dieuppeul pour les mettre en cellule, les retenir jusqu’au lendemain pour ensuite les relâcher. «Aucune infraction n’a été retenue contre eux parce qu’il n’en avait commis aucune. En aucun moment durant toute la garde-à-vue, ils n’ont été interrogés sur procès-verbal, ce, malgré la visite de leur avocat. Cette détention arbitraire était simplement une séquestration organisée pour se substituer à Sonatel Orange dans un conflit civil normal entre une société grand public et des consommateurs qui contestent la hausse de ses tarifs dans le respect des lois en vigueur, sans aucun trouble public», fulminent Aliou Sané et ses amis. Et le coordonnateur des jeunes activistes d’ajoute : «Il nous paraît grave de laisser de tels actes de subordination évidents qui font des citoyens des délinquants tout juste parce qu’ils osent exercer leurs droits de contestation contre une société multinationale. Cette conduite est illégale, indigne et ouvre des précédents dangereux».
Pour Aliou Sané, ceux qui ont été arrêtés n’ont commis aucune infraction, ni participé à un rassemblement non autorisé. «Nous aurions informé qui de droit pour ce faire, si c’était le cas comme le prévoit la règlementation», souligne Aliou Sané.
PRES DE 20 000 DOSSIERS D'AFFECTATION ENSEIGNANT EXAMINÉS
La Commission nationale de Mutation des personnels enseignants qui s’est réunie hier à Saly a pu examiner 19 094 dossiers dont 18 414 agents de l’enseignement général et 604 de la formation professionnelle
La Commission nationale de Mutation des personnels enseignants qui s’est réunie hier à Saly a pu examiner 19 094 dossiers dont 18 414 agents de l’enseignement général et 604 de la formation professionnelle.
Cette rencontre qui a réuni les syndicats, le ministère de l’Education nationale et les responsables des Inspections d’Académie (IA) a permis de statuer sur les demandes des enseignants concernant leurs affectations.
Venu clôturer les travaux, le ministre Mamadou Talla s’est réjoui du pragmatisme dont a fait montre la commission qui a su régler autant de dossiers en si peu temps et dans la transparence. «Si vous avez réussi cette performance en 8 jours, c’est parce que vous avez su travailler avec consensus, dans un climat serein. Je vous exprime toute la satisfaction pour la qualité de vos travaux qui se sont déroulés dans la transparence, l’objectivité et surtout la confidentialité. J’ai la ferme conviction que l’étape suivante, notamment la commission des recours des mouvements académiques, la commission de mutation de retour des agents de stage et la commission de mise en position de stage se tiendront également dans le même état d’esprit», a indiqué le ministre de l’Education Nationale.
Très satisfait du travail effectué par la commission, Mamadou Talla a promis qu’à la fin de tout le processus, des dispositions seront prises pour procéder dans les meilleurs délais au partage des nouvelles orientations qui devront accompagner la carrière de l’enseignant. «Les conclusions qui en sortiront continueront à alimenter l’élaboration d’un manuel de procédure et de processus du mouvement national. Ces assises ont révélé de bonnes pratiques innovantes à plusieurs égards. Je soutiendrai les actes de dématérialisation comme l’archivage numérique des dossiers individuels des agents. C’est notre volonté d’améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants. »
Enfin, le ministre de l’Education Nationale a exprimé toute sa gratitude au corps enseignant qui s’est dévoué corps et âme pour permettre une issue heureuse de l’année dans un contexte de crise sanitaire. «Ces assises se tiennent dans un contexte particulier et cela n’a pas empêché que vous ayez la même ardeur et le même engagement. Cela ne m’étonne guère, car j’ai eu à constater tout l’engagement du corps enseignant quand il a fallu reprendre les cours», a soutenu Mamadou Talla.
«LES PHYSIOTHERAPEUTES SONT ESSENTIELS AUX EFFORTS DE READAPTATION DANS LA PHASE AIGUË DE LA COVID-19»
Cheikh Seck et ses camarades de l’Association Sénégalaise des Kinésithérapeutes et rééducateurs (Askir) montrent la place des physiothérapeutes dans la prise en charge des malades souffrant de la Covi19.
À l’instar de la communauté internationale, le Sénégal à travers l’Association Sénégalaise des Kinésithérapeutes et rééducateurs (Askir) en rapport avec world physiothérapie, célèbre ce 08 septembre, la journée mondiale de la physiothérapie. Une occasion saisie par Cheikh Seck et ses camarades de l’Askir pour montrer réellement la place des physiothérapeutes dans la prise en charge des malades souffrant de la Covi19. Selon Cheikh Seck, les physiothérapeutes sont essentiels aux efforts de réadaptation dans la phase aiguë de la Covid-19.
La journée mondiale de la physiothérapie est célébrée cette année dans un contexte marqué par la pandémie de la Covid-19 où les physiothérapeutes jouent un rôle importants dans la prise en charge des patients atteints du coronavirus. Selon le président de l’Askir, Cheikh Seck, les physiothérapeutes sont essentiels aux efforts de réadaptation dans la phase aiguë de la Covid19. «Durant la phase de rééducation post-aiguë Covid-19, les physiothérapeutes jouent un rôle essentiel pour la réadaptation, lorsque les patients passent de la phase aiguë à la phase post-aiguë», explique M .Seck dans un document parvenu hier à «L’As».
A l’en croire, les besoins de réadaptation individuels peuvent être spécifiques aux conséquences de la Covid19 pour des personnes par ailleurs en bonne santé tels que la récupération des conséquences de la ventilation à long terme, l’immobilisation et le déconditionnement, y compris les troubles connexes qui peuvent être respiratoires. S’agissant des patients atteints de comorbidités, Cheikh Seck renseigne que leurs besoins peuvent être importants. «De ce fait, seule l’expertise de physiothérapeutes travaillant dans plusieurs disciplines pourrait assurer un plan de réadaptation intégré. Les voies de prestation de services doivent soutenir la transition de la phase aiguë à la phase post-aiguë dans tous les contextes et une approche multi professionnelle et intersectorielle peut soutenir cela», souligne le président de l’Askir.
«LE DEPLOIEMENT APPROPRIE DE PHYSIOTHERAPEUTES POUR MIEUX REFLETER LES BESOINS LOCAUX»
Par ailleurs, le président de l’Association Sénégalaise des Kinésithérapeutes Rééducateurs invite les prestataires de services à prendre des mesures pour augmenter la capacité de pointe de leurs équipes, en particulier dans les domaines des soins intensifs et du retrait. A l’en croire, les mesures de prévention et de contrôle des infections et l’accès à l’EPI sont essentiels pour la poursuite des services de réadaptation. «Les prestataires de services devraient entreprendre plusieurs actions si la réadaptation est réduite. Cela comprend la priorisation des patients pour des soins continus, la fourniture d’un congé précoce assisté et, aussi l’élaboration de mécanismes de suivi systématiques. Des modifications relatives à la façon dont la réadaptation est dispensée seront nécessaires pour la lutte contre les infections, cela peut inclure des changements dans les structures de l’équipe, les rôles et les moyens de communication», indique M.Seck qui préconise le déploiement approprié de physiothérapeutes pour mieux refléter les besoins locaux en facilitant une sortie précoce et réduisant ainsi le fardeau des lits d’hôpitaux rares.
A LA PLACE D'UN FONDS POUR LE CHEF DE L'OPPOSITION, IL FAUDRAIT FINANCER LES PARTIS POLITIQUES
L'enseignant-chercheur en Sciences politiques, Moussa Diaw estime qu'en l’état actuel de la démocratie sénégalaise, on devrait chercher à assainir d’abord le jeu politique
Le débat sur le statut de l’opposition et de son chef a été épuisé par la Commission politique du dialogue national. Faute d’accord, il appartiendra à l’Exécutif de trancher la question. Cependant, l’enseignant-chercheur en Sciences politiques à l'Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, Moussa Diaw estime que la priorité est ailleurs et qu’à l’état actuel de la démocratie sénégalaise, on devrait chercher à assainir d’abord le jeu politique et voir comment financer les partis politiques.
Le titre de chef de l’opposition aiguise les appétits. Surtout que des fonds d’un montant de deux milliards FCFA seraient dédiés, selon certaines informations, à l’«heureux élu». Mais l’enseignant chercheur en sciences politique à l’UGB de Saint-Louis, Moussa Diaw, est contre toute action consistant à dégager de l’argent public pour l’attribuer uniquement à une personnalité politique. A l’en croire, le chef de l’opposition ne devrait pas gérer de fonds et devrait juste se contenter de participer au débat public, de diriger l’opposition en cas de négociations et de donner des avis à son nom sur certains sujets. «Ce statut doit être simplement une reconnaissance au niveau de l’espace public. Et cela devrait s’arrêter là. Il ne faudrait pas lui allouer des fonds», a-t-il soutenu.
En effet, le fait de gérer des fonds ne fera qu’accentuer la division dans les rangs de l’opposition. A la place d’un fonds pour le chef de l’opposition, indique l’enseignant chercheur, il faudrait voir comment financer les partis politiques y compris la majorité. Pour lui, une réforme pour le financement des partis politiques avec une transparence dans la gestion et dans l’utilisation de l’argent public est beaucoup plus importante que le débat sur le statut du chef de l’opposition. Dans la mesure où cela permettra d’éviter les dérives, ajoute-t-il. «En France, quand il a été remarqué les accointances entre le PS et certaines entreprises, l’Etat a commencé à s’occuper lui-même du financement des formations politiques. Une loi a été même votée en ce sens permettant ainsi d’allouer des fonds publics aux partis. A partir de ce moment, l’Etat s’arroge un droit de regard. Il y a une évaluation des fonds attribués par l’Etat chaque année. On doit savoir combien les partis ont dépensé pendant les élections», explique Monsieur Diaw. Il se désole cependant qu’au Sénégal, on n’ait jamais rendu compte aux citoyens ou à l’opinion publique de l’argent utilisé dans telle ou telle autre élection. «La majorité n’a jamais rendu compte des fonds utilisés. On ne sait pas comment, combien et de quelle manière», se désole-til. Poursuivant, l’enseignant et analyste politique estime que ce contrôle est d’autant plus important qu’on évite que les partis soient financés par des étrangers ou manipulés par d’autres forces. Il a appelé également à ce que les partis politiques soient réformés afin qu’ils ne soient pas conçus uniquement comme des fonds de commerce dans le cadre d’un jeu d’alliance, etc.
LA PRIORITE SELON MOUSSA DIAW
Toujours est-il, de l’avis de Monsieur Diaw, que la nécessité est ailleurs dans la mesure où l’urgence est d’essayer de clarifier le jeu politique. «Il est important d’abord de faire en sorte que l’espace politique soit un espace de débat où l’opposition est respectée. Il faut aussi qu’on règle les questions sur le processus électoral, la distribution des cartes d’électeurs, le débat contradictoire, la liberté de manifester et la liberté d’expression.
En plus de permettre l’accès à tous les médias publics notamment la RTS qui doit être un espace où toutes les sensibilités sont représentées. Le CNRA doit être revu dans sa composition et son rôle», clame-t-il. Moussa Diaw trouve aussi fondamental d’assurer la transparence dans l’organisation des élections et l’institution d’une personnalité neutre et consensuelle chargée d’organiser les scrutins. Revenant sur le statut de l’opposition et de son chef, il avoue que la Constitution prévoit la désignation d’un chef de l’opposition, mais sans déterminer des critères de choix. «Certains pensent qu’il faudra choisir le candidat le mieux placé après la majorité à la suite de l’élection présidentielle.
D’autres pensent plutôt à l’Assemblée. Pour eux, le parti qui suit la majorité en termes de représentativité, en nombre de députés doit être le chef de l’opposition. Dans les grandes démocraties, c’est cela qui fonctionne. Le choix se fait à partir de la représentation au niveau de l’Assemblée nationale », a-t-il indiqué. Et si on devrait choisir le chef de l’opposition, Moussa Diaw souhaiterait que cela soit fait à partir de critères précis et qu’il soit issu du parti ou de la coalition ayant le plus grand nombre de députés après la majorité. Mieux, il voudrait que cela soit appliqué à partir de prochaines élections. Selon lui, en plus du rôle que va jouer le chef de l’opposition, il se pose la grande question de savoir si ce statut permet de renforcer la démocratie ou pas.
ÇA BRÛLE POUR EDOUARD MENDY A CHELSEA
Edouard Mendy devrait quitter Rennes et la Ligue 1 dans les temps qui arrivent. En effet, l'international sénégalais devrait devenir la 7e recrue de Frank Lampard à Chelsea.
Titulaire contre Lille lors de la première journée de Ligue 1 cette saison, mais absent lors de la seconde contre Montpellier, Edouard Mendy pourrait ne pas être non plus de la rencontre face à Nîmes ce dimanche. En effet, le portier, débarqué de Reims la saison passée contre 4 M€, semble être en instance de départ. Si tout se passe se bien, l'international sénégalais pourrait se retrouver très rapidement outre-Manche.
Ce serait du côté de Londres, plus précisément de Chelsea, qu'il devrait atterrir assez rapidement. Selon les informations du Telegraph, Les Blues seraient en passe de concrétiser ce dossier et ainsi offrir une belle concurrence à Kepa Arrizabalaga. Recommandé par Petr Cech (ancien gardien de Rennes et de Chelsea), l'ancien Rémois arriverait contre une somme estimée à 18 millions de livres (20 millions d'euros).
Kepa va se battre
Le média anglais est affirmatif et Mendy deviendrait alors la septième recrue des Blues (Timo Werner, Kai Havertz, Hakim Zyiech, Malang Sarr, Ben Chillwell et Thiago Silva). Sa taille, très imposante (1,97m) et son jeu au pied, qualifié d'élégant, ont fait pencher la balance en sa faveur. Après un début de carrière assez chaotique, il découvrirait alors, à 28 ans, le meilleur championnat du monde autoproclamé.
Si Frank Lampard est convaincu, comme Petr Cech et Christophe Lollichon, des qualités d'Edouard Mendy, il faudra se méfier de Kepa, qui va devoir prouver qu'il n'était pas qu'une erreur de casting. De son côté, le Stade Rennais va devoir se trouver un nouveau gardien et piste, comme nous vous le révélions en exclusivité, Alphonse Areola, poussé dehors par le Paris Saint-Germain après le recrutement définitif de Sergio Rico.
DÉPERDITION DES TRADITIONS ET SURVIVANCE DES CASTES
Il fut une époque où partout dans le Fouta, dans les communes et jusqu’aux villages, la tradition était revisitée à travers des jeux de société issus de la culture Halpular
Il fut une époque où partout dans le Fouta, dans les communes et jusqu’aux villages, la tradition était revisitée à travers des jeux de société issus de la culture Halpular. Sous les coups de butoir de la modernité, ces jeux qui se déroulaient au clair de lune et qui réunissaient toute une génération, sont en train de disparaitre. La nouvelle génération se cherche d’autres loisirs plus modernes. Du coup beaucoup de ces jeux qui avaient également un côté didactique, se perdent. Même s’il y a un pan qui résiste, avec la survivance des castes.
Les personnes d’un certain âge se souviennent avec nostalgie des veillées nocturnes au village autour du feu de bois. Des séances de contes ou des jeux de société qui regroupaient des jeunes de différentes tranches d’âge. Plus que de jeux, ces loisirs participaient également à l’éducation des enfants. il en est ainsi des divertissements appelés « Kass - Kass » ou « samory ». ils se tenaient au cœur du village au clair de lune ou autour du feu de bois. Filles et garçons faisaient valoir leurs qualités athlétiques et leur endurance. Puisqu’ avec ces distractions qui étaient des parties de cache – cache, il fallait savoir courir. Et quand cela se faisait dans la journée, une séance exclusivement réservée aux garçons, il arrivait qu’ils fassent des escapades pour se retrouver en brousse. et c’était parti pour des moments de battue ou de quête de pâturages que les jeunes gens revendaient le lendemain. Par cette activité, beaucoup de ces adolescents ont appris, très tôt, à se prendre en charge et à se retrouver avec un pécule considérable. C’est par le produit de la vente de l’herbe pour le bétail durant toutes les vacances qu’ils parvenaient à acheter leurs fournitures scolaires et payer leurs frais de scolarité. La vie de ces jeunes se déroulait également autour du fleuve où ils se faisaient une petite fortune dans la traversée entre les deux rives du fleuve.
La jeunesse d’hier !
Abdourahmane sow est aujourd’hui un grand commerçant. Originaire de Thialy (village situé dans la région de Matam), il tient son magasin de vente de produits vestimentaires au marché de Diamaguène. Des études interrompues très tôt à cause des aléas de la vie. Très jeune, après s’être fait une petite fortune en vendant du foin, il se retrouve dans la capitale pour vivre de débrouille avant de tenir son propre magasin. Aujourd’hui, grâce à ce commerce, il parvient chaque fin du mois à envoyer de l’argent à ses parents au Fouta. a l’en croire, ces jeux presque anodins l’ont formaté pour faire de lui un homme prêt à relever n’importe quel défi. Les années passent, mais il se souvient toujours de ces périodes de son enfance partagée entre des camarades qui sont devenus ses vrais amis quel que soit leur rang social. a l’en croire, c’est un pacte de sang entre lui et ses amis dont certains sont des cadres. « Je ressens une forte émotion quand j’évoque cette période de ma jeunesse. Lorsqu’on allait pêcher au fleuve ou qu’on revenait de nos escapades après avoir passé de longues heures dans la brousse. On menait de rudes batailles à travers les jeux traditionnels des heures durant. Il y avait également des jeux tels que : « Langaboury » les « Yalli gobel »( Ndlr : une partie de jeu de foot par laquelle celui qui se retrouve avec la balle entre les jambes reçoit des coup sur le dos). La vente de l’herbe pour le bétail durant les grandes vacances. Quels beaux souvenirs. Le temps passe si vite » évoque –t-il le sourire aux lèvres caressant une barbe imaginaire.
Remontant le temps de cette belle époque du Fouta, mère Dieyni Ba soutient que les jeunes d’aujourd’hui n’accordent plus une grande importance à leur culture du terroir. Ceci, à force de s’être occidentalisés. Pour elle, ces jeux, plus que des distractions, forgeaient mentalement les enfants du Fouta car les préparant à affronter les rigueurs et réalités de la vie. Une endurance à toute épreuve si bien qu’ils pouvaient résister à toutes privations. C’était aussi le respect dû aux parents et aux ainés. Une perte des valeurs que notre interlocutrice explique par la forte scolarisation dans un milieu qui comptait peu d’écoles et qui était très réfractaire à la modernité. « a notre époque, il existait peu d’écoles et aucun parent ne tenait à y mettre sa fille. Nous, les filles, on ne s’occupait que des travaux ménagers en aidant nos parents. Durant les périodes de récolte, on se retrouvait dans les champs » a expliqué la vielle dame.
L’effet de la modernité chez la nouvelle génération !
Les jeux traditionnels aux placards, la jeunesse rurale est devenue plus moderne et s’est presque occidentalisée. Du coup, toute la richesse du terroir qui constituait un supplément d’âme pour leurs ainés est aujourd’hui presque piétinée. Les interdits d’hier sont ainsi devenus des habitudes. Du coup, la société s’en trouve bouleversée avec des situations qu’on ne pouvait même pas imaginer il y a trente ans voire 20 ans. Des grossesses non désirées sont régulièrement notées dans un milieu qui était très conservatiste avec des jeunes en manque de loisirs et laissés à eux-mêmes. Les jeux traditionnels jugés archaïques, la jeunesse fait un clin d’œil à la modernité. ce sont maintenant les podiums de rap, les soirées dansantes … etc., les parents ne pouvant plus contrôler leurs progénitures. Lesquelles, avec le contact de l’école, sont plus ouvertes au monde et aspirent à d’autres découvertes. Ce qui fait que depuis la fin des années quatre-vingt-dix, cette jeunesse rurale s’est complétement métamorphosée et disloquée.
Les rendez-vous culturels qui tendent vers la disparition !
Ainsi oubliés les évènements phares qui occupaient leurs ainées pourtant plus assis intellectuellement. Pour ces derniers, les vacances scolaires et universitaires constituaient des périodes de retrouvaille. En plus du sport, se tenaient des activités culturelles. De ce fait, l’ambiance festive sur les bras du fleuve qui sépare la république islamique de Mauritanie et le Sénégal, était indicible. Femmes, hommes, jeunes, enfants et adultes s’y rendaient pour suivre ce qu’on appelle dans la région les « déenté laadée » (courses de pirogues). Les veillées nocturnes prenaient place dans tous les coins des villages. des foras avec toute la culture hal Pular à travers l’art du « Pekhannes » animés par de vrais poètes « cubalbés » qui chantent à la gloire des anciens qui ont marqué la société halpular. de véritables joutes oratoires où il fallait faire preuve d’une grande culture.
Le phénomène des castes, une réalité
Cependant en dépit de la perte de certaines valeurs, la société halpular peine à se départir de quelques réalités socioculturelles, notamment la survivance des codes ethniques et des castes. il est rare voire presque inexistant de voir des gens de castes différentes se marier. Les « cubalbés » pêcheurs) se marient entre eux sans sortir du clan. il en est de même pour les « Khorbés »(les bouchers), les Foulbés « les bergers peulh) les « Waloubés » (les cordonniers) et les « sakébés » (les artisans et cordonniers). « C’est une coutume bien respectée chez nous. Cela s’est toujours passé ainsi avec nos aïeux. Donc, on se doit de la respecter. Une union n’est célébrée qu’avec deux individus de même caste. Certains transgressent ces règles, mais ce sont des mariages qui tiennent difficilement. C’est une réalité qui est là et il faut l’accepter ainsi. Il ne faut pas chercher à comprendre. Ce n’est pas le fait qu’une ethnie minimise une autre ou qu’elle soit au-dessus de l’autre. C’est notre société qui ainsi faite » a tenté d’expliquer la dame Coumba Kane qui ne pense une seule fois transgresser ces règles qui ont la peau dure malgré la modernité.