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11 septembre 2025
par l'éditorialiste de seneplus, félix atchadé
MACKY SALL ET LA POLITIQUE DE LA TERRE BRÛLÉE
EXCLUSIF SENEPLUS - Sa tendance à vouloir réduire « l’opposition à sa plus simple expression » prépare l’avènement d’un leadership nihiliste qui capitalisera à son compte le mécontentement populaire
Félix Atchadé de SenePlus |
Publication 12/11/2020
La Constitution du Sénégal donne des pouvoirs exorbitants au président de la République. C’est un monarque absolu que nous élisons (parfois) tous les cinq ou sept ans, selon l’opportunisme politique ou l’humeur réformatrice de la loi fondamentale du patron de l’exécutif en place. Le chef de l’État nomme à tous les emplois civils et militaires. Mis à part le droit de vie et de mort sur les citoyens, il y a peu de prérogatives qui lui échappent. Signe de cette puissance, au parlement, les députés de la majorité n’hésitent pas à dire qu’ils sont au service du président. Il commande et les juges exécutent sa volonté. Le pouvoir présidentiel est tel qu’il arrive que la société civile sollicite son arbitrage pour des questions qui n’entrent pas dans ses prérogatives. Qui ne se souvient pas de l’appel à Macky Sall de ce dignitaire qui voulait qu’il désigne le leader de sa famille religieuse ? Il n’y a pas de contre-pouvoir institutionnel à celui du président. Dans un monde de plus en plus complexe, le président fait remonter à lui les plus banales des questions nourrissant l’illusion qu’il est omniscient et omnipotent. À cette « gouvernance » d’un autre âge, il ajoute un autre signe d’archaïsme, la volonté d’instaurer un monolithisme politique de fait.
Un exercice du pouvoir archaïque
Il y a vingt mois, Macky Sall était réélu au premier tour de la présidentielle avec 58 % des suffrages exprimés. Ses adversaires qui avaient fortement critiqué et dénoncé le processus électoral et le scrutin en lui-même avaient néanmoins pris acte des résultats proclamés par le Conseil constitutionnel. Leur seul acte de défiance a été le refus de le féliciter. Macky Sall en avait peut-être pris ombrage, mais seuls les usages et « les bonnes manières » exigent que les perdants fassent un tel geste. La loi n’impose aucun impératif en la matière. C’est donc un président Sall dans la configuration de l’entame de son premier mandat qui inaugurait son deuxième et dernier mandat à la tête de l’État le 2 avril 2019. Une scène politique pacifiée, une opposition qui ne conteste pas sa légitimité en mobilisant la rue. Cette configuration n’est pas fréquente. En vingt ans de pouvoir, Abdou Diouf n’a pas eu cette chance. Abdoulaye Wade n’en a bénéficié qu’à l’entame de son premier mandat en 2000. C’est donc dire que le président avait plus que tous ses prédécesseurs l’occasion d’asseoir le caractère apaisé de la démocratie sénégalaise en se mettant au travail et en laissant le soin à l’opposition de s’organiser et se préparer à une éventuelle alternance.
Alors qu’il avait fait campagne en vantant les mérites de la Constitution et promis d’impulser des réformes dans les domaines économique et social pour mieux répartir les fruits de la croissance, Macky Sall posait comme premier acte de gouvernement de son quinquennat, une réforme constitutionnelle pour supprimer le poste de Premier ministre au nom du concept « fast track ». Quelques semaines plus tard, il lançait une concertation peu transparente sur ses objectifs et finalités qui a tenu en haleine un microcosme politique et médiatique déconnecté des réalités que vivent les classes populaires du pays.
Le gouvernement « d’ouverture et d’unité » : une manœuvre politicienne de courte vue
Le dimanche 1er novembre 2020, au terme d’un « dialogue politique » entamé en mai 2019, le président a procédé à la nomination d’une nouvelle équipe gouvernementale. Ce gouvernement dit « d’ouverture et d’unité » entérine l’arrivée dans la majorité présidentielle d’Idrissa Seck et de dissidents du Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ancien président Abdoulaye Wade. Selon les verbeux communicants du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor, ce remaniement tient compte « du contexte de la pandémie de la Covid-19, et de ses impacts » et vise à « imprimer une dynamique constructive d’innovation, de transformation, de réalisations et de changements nécessaires à l’accélération de l’émergence du Sénégal » le tout en mode « fast track ». Vaste programme ! La conséquence immédiate de cette nouvelle magouille politique est que les élections locales sont renvoyées aux calendes grecques. Après un Acte trois de la décentralisation dont le seul résultat a été l’affaiblissement institutionnel et opérationnel des collectivités locales, le pouvoir parachève son œuvre en portant un rude coup à la légitimité de ceux qui les incarnent. L’autre résultat est selon le journaliste Madiambal Diagne, qui revendique l’amitié et la proximité de Macky Sall, la désorganisation de « l’opposition politique ». De tous ses adversaires à l’élection présidentielle de février 2020, il n’y a plus qu’Ousmane Sonko comme opposant. Khalifa Ababacar Sall, l’ancien député-maire de Dakar est pour le moment privé de ses droits civiques selon la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Les appareils politiques de gauche sont neutralisés dans la coalition présidentielle BBY et ne s’expriment que pour pourfendre ceux qui soutiennent les luttes sociales. Il n’y a pas de doute, ces manœuvres sont des réussites du point de vue de la tactique politique. Malheureusement, il s’agit d’un calcul de courte vue. Dans une démocratie libérale, les leaders de l’opposition ne sont que l’incarnation à un moment donné d’un courant d’opinion de défiance vis-à-vis de la politique menée. Ils ne font que capitaliser à leur compte le mécontentement populaire et les espoirs de changement aux prochaines échéances électorales.
Il y a chez Macky Sall, une tactique de la terre brûlée préjudiciable à la démocratie sénégalaise, à l’État de droit et porteuse de risques pour la paix civile. Sa tendance à vouloir réduire « l’opposition à sa plus simple expression » prépare l’avènement d’un leadership nihiliste qui capitalisera à son compte le mécontentement populaire. Le Sénégal gronde, les Sénégalais sont en colère, les exemples d’aventures politiques existant dans la sous-région et dans le monde sont de nature à susciter des vocations. Le président de la République serait bien avisé d’en tenir compte !
Le président a lancé un appel jeudi, lors du Forum pour la paix à Paris, pour se battre "contre les extrémistes" tout en respectant les différences d'un pays à l'autre. "L'islam que nous connaissons au Sénégal est un islam tolérant", a-t-il assuré
Le président sénégalais Macky Sall a lancé un appel jeudi, lors du Forum pour la paix à Paris, pour se battre "ensemble contre les extrémistes" tout en "respectant" les différences d'un pays à l'autre.
"Il faut que nous nous battions ensemble contre ces extrémistes mais il faut aussi qu'on respecte la différence", a-t-il dit, en évoquant sans les citer les récents attentats terroristes dont ceux qui ont frappé la France et les polémiques autour des caricatures du prophète Mahomet.
"Tout le monde n'est pas au même niveau de compréhension (...) il faut étendre le spectre de la discussion", a-t-il dit, tout en se disant "confiant" dans le fait que la communauté internationale puisse s'entendre sur un socle commun de valeurs.
"Cela demande qu'il y ait de l'humilité car on n'a pas forcément les mêmes valeurs, on est différent mais on peut être ensemble", a-t-il poursuivi.
Il faut, selon lui, "bâtir une plateforme commune" pour "combattre ceux qui sont contre nos valeurs, se nourrissent de la haine, utilisent l'islam" pour justifier des actes terroristes.
M. Sall, dont le pays est musulman à 95%, a défendu cette religion: "si vous venez dans une mosquée et que vous mettez une bombe, ce n'est pas l'islam, si vous allez dans une église pour tuer des gens, ce n'est pas l'islam", en référence à l'attentat de Nice (sud-est) le 29 octobre où deux paroissiennes et un sacristain ont été assassinés par un migrant tunisien radicalisé.
Des milliers de musulmans sénégalais ont manifesté samedi dernier à Dakar contre les caricatures du prophète Mahomet publiée par l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo et contre la défense par le président français Emmanuel Macron du droit à la satire au nom de la liberté d'expression.
M. Macron a dit ne "pas vouloir renoncer" aux caricatures quelles qu'elles soient, lors d'un hommage à un enseignant français décapité à la mi-octobre pour avoir montré des caricatures dans un cours sur la liberté d'expression.
"L'islam que nous connaissons au Sénégal est un islam tolérant", a assuré M. Sall, en appelant à "bâtir nos identités et des valeurs communes".
Selon le président sénégalais, "c'est possible sur l'essentiel, sur la démocratie, les droits de l'Homme, respecter l'intégrité des êtres humains".
Il a aussi appelé la communauté internationale à faire davantage de place aux Africains dans les instances multilatérales, regrettant notamment qu'il n'y ait aucun pays africain au conseil de sécurité de l'ONU.
"Ce n'est pas juste, il faut que nous osions avec vous (les pays occidentaux, ndlr) remettre en cause ces règles dépassées: il y a 70 ans, l'humanité comptait 2 milliards d'humains, aujourd'hui 7 milliards, il y a plus de 5 milliards qui n'ont aucune représentation", a-t-il martelé.
COMMENT LA COALITION JOTNA A ÉTÉ MINÉE DE L'INTÉRIEUR
Il y a un « manque de confiance » et « une trahison » de la part des alliés. « Certains ont négocié avec la majorité sans le lui (Ousmane Sonko) dire. Il s’est donc instauré un climat de suspicion
Que reste-t-il de la coalition Jotna après les nombreux départs d’alliés dont la locomotive, le Pastef d’Ousmane Sonko ? Selon les politologues Moussa Diaw et Maurice Soudieck Dione, une crise de confiance, la suspicion et le souci de Pastef de se positionner comme une force dominante expliquent les remous qui pourraient compromettre l’existence même de la coalition.
En l’espace de quelques jours, la coalition Jotna a enregistré une série de départs. Le mouvement Jengu de Boubacar Camara, le Parti républicain et citoyen (Prc/Gueum Sa Bopp) d’Amadou Moctar Ndiaye, la plateforme Avenir Sénégal Bi Nu Beug de Cheikh Tidiane Dièye et Pastef d’Ousmane Sonko ont quitté cette coalition dirigée par Bruno d’Erneville, président du Parti pour l’action citoyenne (Pac). Mais, ce dernier minimise, rappelant que la vie des coalitions est faite par des entrées et des départs. « Les leaders de Jotna sont tous d’égale dignité. Chaque membre est libre de ses actions, mais dès qu’il s’agit de parler en son nom, la règle, c’est de respecter ce que la coalition a décidé », explique M. d’Erneville.
En réalité, explique le Pr Moussa Diaw, enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, ce qui se passe à Jotna fait partie des effets collatéraux de l’adhésion d’Idrissa Seck à la majorité. Pour son collègue Maurice Soudieck Dione, il convient de replacer ce regroupement politique dans son contexte. Un rappel important à ses yeux, la coalition Jotna a été mise sur pied dans la perspective de l’élection présidentielle de 2019 autour du candidat Ousmane Sonko de Pastef. Donc, poursuit-il, à la proclamation des résultats de cette joute politique, plus rien ne liait les différentes composantes pour une poursuite de leur compagnonnage.
Climat de suspicion
Le fait que Pastef, la locomotive, quitte la coalition s’explique par des « raisons profondes », estime Moussa Diaw. D’abord, il y a un « manque de confiance » et « une trahison » de la part des alliés. « Certains ont négocié avec la majorité sans le lui (Ousmane Sonko) dire. Il s’est donc instauré un climat de suspicion. Ainsi, Pastef a quitté la coalition pour éviter des surprises, pour être sûr que ses ambitions ne soient pas volées », explique le politologue. La preuve, poursuit-il, certains ont donné des signaux forts pour dire leur disponibilité à travailler avec le Président de la République. Le départ de Pastef de Jotna s’inscrit, selon Maurice Soudieck Dione, dans une stratégie politique claire. « Aujourd’hui, Pastef cherche à se positionner comme une force dominante, attractive et attrayante dans l’opposition, en clarifiant sa posture caractérisée par le rejet de toute forme d’ambiguïté collaborationniste, conformément aux principes du jeu démocratique fondé sur une distinction nette entre une majorité qui gouverne et une opposition qui s’oppose », souligne l’enseignant-chercheur. Autrement, poursuit-il, on tombe dans le consensus mou où chacun cherche à préserver ses intérêts et privilèges matériels et financiers, ainsi que sa position de pouvoir. Cette clarification de Pastef est également nécessaire, car sur le plan symbolique, le fait que des membres de cette coalition quittent le navire peut donner l’impression que Pastef, le principal parti qui en est la charpente, s’affaiblit. Donc, en quittant Jotna, Pastef demande à tous les autres mouvements qui le souhaitent de fusionner avec lui, poursuit Maurice Soudieck Dione. Cela révèle chez Ousmane Sonko une volonté d’affirmer son leadership, au-delà du caractère événementiel et conjoncturel de l’élection présidentielle de 2019 qui a vu naître la coalition Jotna.
Un ancrage dans l’opposition problématique
Pour Moussa Diaw, une recomposition politique autour d’Ousmane Sonko « devient incontournable dans l’opposition ». Après les départs en série au sein de cette coalition, il estime que les perspectives ne sont pas nombreuses. « La seule alternative, c’est que le Pastef puisse jouer son rôle en tant que parti politique dynamique », estime le Pr Diaw. Il pense que cette formation politique sera rejointe par d’autres qui lui font confiance et qui s’engageront dans le débat, la bataille politique, en perspective des élections locales. De son point de vue, Pastef va s’organiser, se restructurer en fonction de la nouvelle situation en prenant, bien entendu, le recul nécessaire.
Du point de vue de Maurice Soudieck Dione, la coalition Jotna est devenue sans objet et elle aurait pu évoluer vers un cadre d’organisation et d’action des partis et mouvements qui la composent. La question de l’ancrage dans l’opposition est devenue problématique, en raison du retrait de beaucoup de membres de ladite coalition, poursuit-il. Pour lui, ceci explique l’option de Pastef de poursuivre clairement sa voie dans l’opposition en invitant les forces politiques qui le souhaitent à s’y intégrer. Tout en prenant acte de ces « décisions souveraines », Bruno d’Erneville précise que lorsqu’on est responsable, on s’attend à tout. « Il faut assumer et gérer la situation. On peut dire qu’on a bien géré la situation. Nous sommes sur les bases d’un nouveau départ avec une bonne partie de la coalition qui est restée », ajoute-t-il.
LE PREFET DE THIES FAIT LEVER PAR LA DSCOS LE CHANTIER DE MBAYE GUEYE «EMG»
Le milliardaire ayant démarré la construction d’un centre de contrôle technique de véhicules sans avoir obtenu une autorisation
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 12/11/2020
Le milliardaire Mbaye Guèye, patron de l’entreprise «EMG», malgré son insistance acharnée auprès du préfet du de Thiès, Moussa Diagne, n’est toujours pas parvenu à rencontrer ce dernier. Le maitre des lieux, lui a non seulement catégoriquement refusé l’accès à son bureau, mais encore a donné des instructions à la Dscos pour fermer définitivement le chantier entrepris par le richissime homme d’affaires pour construire un centre de contrôle technique de véhicules, sur l’avenue de Caen, à l’entrée de la ville aux-deux gares.
C’est à travers un forcing suite à une procédure biaisée que le milliardaire Mbaye Guèye, propriétaire de l’entreprise «EMG», avait voulu commencer les travaux de son projet de construction d’un centre de contrôle technique de véhicules à Thiès. Hélas pour lui, les populations des quartiers Grand-Standing et Route de Dakar2 se sont levées pour s’opposer à cette construction et, plus généralement, pour sécuriser ce qui reste de l’assiette foncière sur la belle avenue de Caen longue de 4,7 km. Mais il y a plus grave pour le célèbre vendeur de véhicules puisque ni le préfet du département de Thiès, Moussa Diagne, habilité à faire le contrôle de légalité, ni le chef du service régional de l’Urbanisme n’étaient au courant d’un tel projet. C’est pourquoi l’autorité préfectorale n’a pas hésité à donner des instructions à la Descos pour, suite à l’arrêt des travaux, procéder à la levée définitive du chantier.
Le Receveur des Domaines, Djiby Sy, aurait délivré au promoteur une attestation d’attribution sur la base d’une procédure qui n’aurait pas suivi la voie normale. Une décision que les populations considèrent « nulle et non avenue ». Et de se demander : « sur la base de quelle délibération le Receveur s’est-il permis de délivrer cet acte » qualifié d’« illégal » puisque le dossier n’aurait pas reçu un avis favorable des services techniques de l’Etat. Selon nos sources, « il n’y a donc que les mairies de Ville et de Thiès-Ouest qui sont au courant » de ce projet. Les populations soutiennent que « le promoteur Mbaye Gueye, sur la base d’une ‘’délibération illégale’’, a obtenu une attestation nulle et non avenue, un titre précaire ». Par conséquent, ils demandent à l’Etat de « révoquer cette attribution parce qu’on a tous les éléments de preuves que la procédure est illégale ».
Saliou Ndiaye, membre de la coordination nationale du mouvement Y En A Marre, et ses camarades, tous habitant Grand-Standing et Route de Dakar2, lancent un appel au chef de l’Etat, qui a récemment sonné l’alarme par rapport à « la gestion foncière au niveau des collectivités territoriales », pour « prendre ses responsabilités face aux dérives de nos maires ». Selon eux, « l’intérêt et l’avenir de Thiès résident dans le maintien d’un grand projet de la Direction du Cadre de vie et des Espaces verts urbains, à la demande de la mairie de Ville de Thiès, en 2017- 2018, qui a été chiffré à hauteur de 4,5 milliards de FCFA. Un nouveau projet d’aménagement paysager du bois de ville, sur l’avenue de Caen, qui est une préoccupation majeure des populations et une demande concrète émise par les pouvoirs publics.
Lettre d’opposition au Président Macky Sall
Dans une « lettre d’opposition d’érection dudit centre », adressée au président de la République, M. Macky Sall, le Collectif des habitants du quartier « RTE DAKAR 2 », à Thiès, estime qu’« ériger un centre de contrôle technique de véhicules automobiles sur un site devant abriter des aménagements publics paysagers pourrait contribuer au renflouement des recettes communales », certes, mais mettent en garde en soutenant que « nous, habitants de Grand Standing et de Route de Dakar2, nous nous préoccupons des risques énormes auxquels ce complexe nous exposerait ». Et de poursuivre : « ce site jadis promu pour abriter le bois de ville de Thiès pourrait entre autres servir de parcours sportif avec un aménagement paysager. En sus de cela, nous pensons que l’installation d’une telle plateforme serait la continuité d’une spoliation foncière sans fin de toute cette bande de terre qui fait office de porte d’entrée de la belle ville de Thiès ». Le Collectif des habitants du quartier « RTE DAKAR 2 » dit « n’avoir rien contre le promoteur. Il est Sénégalais et a un bel esprit d’initiative qu’il met au service de l’économie nationale ». Toutefois, s’indigne-t-elle de « l’indifférence des autorités qui lui ont attribué ce terrain face aux préoccupations des riverains en termes de santé, de commodités, d’environnement et de bien-être tout court ».
Bien » au « rigoureux » préfet de Thiès
Le membre de la coordination nationale du mouvement « Y En A Marre », Saliou Ndiaye, et les populations des quartiers Grand Standing et Route de Dakar2, remercient le préfet du département de Thiès, Moussa Diagne, d’avoir « usé de son pouvoir pour stopper cette procédure teintée d’illégalité ». Ils l’encouragent à « poursuivre cette dynamique salutaire consiste à maintenir la rigueur de la légalité des procédures administratives et à veiller à garantir le respect de la volonté des administrés ». Ces populations, organisées au sein d’associations de jeunesse, de mouvements de femmes et de personnes âgées, comptent démarrer sous peu certains travaux d’aménagement sur ladite avenue, sur fonds propres provenant de contributions volontaires. A signaler que la semaine dernière, un groupe de cinq individus résidents de Route de Dakar2, se présentant comme « Les volontaires du développement économique, culturel et sportif », dont Jean Christophe Senghor, El Hadj Birane Ndiaye et Bassirou Traoré qui, lui, serait le fils du délégué du quartier, ont tenu un point de presse sur le site, pour approuver et encourager ce projet de construction du centre de contrôle technique automobile du patron de l’entreprise « EMG
ANTA SANE, NOUVELLE «PRESIDENTE» DE L’INSTITUTION EN ATTENDANT IDY
Elle a envoyé, mardi 10 novembre dernier, des actes de cessation de service à des agents contractuels de l’administration du Conseil et aussi à des fonctionnaires détachés dans cette Institution.
Anta Sané s’est déjà mise dans la peau d’une présidente du Conseil Économique, Social et environnemental (Cese). Elle a envoyé, mardi 10 novembre dernier, des actes de cessation de service à des agents contractuels de l’administration du Conseil et aussi à des fonctionnaires détachés dans cette Institution.
Alors qu’elle devait juste gérer les affaires courantes en attendant l’installation de M. Idrissa Seck comme président du CESE, la secrétaire générale de l’institution, Mme Anta Sané, se permet de prendre des actes de gestion majeurs.
En effet, bien que sans pouvoirs de décision, Mme Sané s’est permis de notifier des cessations de service non pas seulement au cabinet mais aussi au sein même de l’institution Conseil Économique, Social et Environnemental à tous les directeurs, chefs de services et quelques agents disposant de CDI. Ce alors qu’au terme de la loi, seuls les membres du cabinet dont le directeur de cabinet, le chef de cabinet, les conseillers spéciaux, l’attaché de cabinet et les chargés de mission finissent leurs missions en même temps que l’autorité limogée. «Nous avons entendu la presse du jour (hier, ndlr) dire que ce sont les membres du cabinet de la présidente sortante Mme Aminata Touré qui ont été limogés. Ce n’est pas le cas. Le cabinet de Mme Aminata Touré est parti dès que le décret est tombé. Il s’agit d’hommes et de femmes expérimentés dont certains ont tenu des positions nationales et internationales. Ils n’ont pas attendu qu’on leur indique la porte. Ce sont des personnes d’honneur. Comme dans toutes les administrations, il y a des contrats à durée indéterminée puisqu’il y a la continuité de l’administration. Ces employés ont des droits qu’ils aient été recrutés du temps de Mbaye Jacques Diop, d’Ousmane Masseck Ndiaye, d’Aminata Tall ou d’Aminata Touré. Ceux qui ont reçu des actes de cessation de service ne travaillaient pas au cabinet de Mme Aminata Touré mais appartenaient à l’administration du Conseil c’est-à-dire sont des agents qui ont des contrats à durée indéterminée », explique Bassirou Dieng, chef de la division Information du conseil.
Poursuivant, M. Dieng rappelle que Mimi Touré n’avait viré aucun membre de l’administration à son arrivée au Cese. Seuls les membres du cabinet de Mme Aminata Tall avaient quitté à l’arrivée de Mme Aminata Touré. Mieux, notre interlocuteur estime que «l’article 26 de la loi organique est bien clair. Les services administratifs au Conseil économique, social et environnemental sont placés sous l’autorité du président de l’Institution.
Par conséquent, en notifiant une cessation de service à ses collaborateurs, Mme Anta Sané est dans l’illégalité et dans l’abus de pouvoir.» Avec ces actes que vient de poser la nouvelle « présidente » du CESE, Dr. Anta Sané, tout le monde s’interroge sur ses compétences en matière administrative. D’ailleurs pour être secrétaire générale d’une institution ou d’un ministère, il faut être un fonctionnaire de la hiérarchie A, des conditions que ne remplit pas Mme Sané, khalife à la place du vrai Khalife. Mais ça, peut-être que Mimi Touré l’ignorait au moment où elle nommait Anta Sané secrétaire générale du Cese…
LE PRESIDENT MACKY SALL NE DOIT PAS FAIRE UN TROISIEME MANDAT
Les balbutiements d’une vague de rébellion commencent à prendre corps au sein de l’Alliance pour la république APR. La question du troisième mandat continue foncièrement de diviser les militants du parti présidentiel.
Les balbutiements d’une vague de rébellion commencent à prendre corps au sein de l’Alliance pour la république APR. La question du troisième mandat continue foncièrement de diviser les militants du parti présidentiel. C’est ainsi que le coordinateur du mouvement « Macky Moniou Doyy » Mouhamet Ngoty Thiam soutient qu’il est temps de dire la vérité au chef du parti APR et président de la république Macky Sall qu’il ne doit pas se présenter pour la troisième fois. Selon ce responsable apériste de la première heure de la commune de Biscuiterie, oublié par la direction du parti estime que l’APR ne souffre pas de l’absence de grands hommes politiques comme Amadou Ba l’ancien ministre des Affaires étrangères qui est bien outillé pour se mettre au-dessus du galop.
Apparemment la colère est de taille dans les rangs de l’Alliance pour la république APR. « Je lance un appel au président de la République Macky Sall de laisser son projet de troisième mandat car il n’a nullement le droit de tuer la démocratie. Il y a des hommes dignes et respectueux dans les rangs du parti, l’ancien ministre des Affaires étrangères et responsable du parti Amadou Ba peut porter le combat. Nous invitons maitre Alioune Badara Cissé, Moustapha Cissé Lo, Moustapha Diakhaté, Thierno Alassane Sall et Aminata Touré de revenir car le parti a besoin d’eux. Le président doit tenir à sa parole. Le problème, c’est que le président n’a aucun respect pour le parti. J’en profite pour magnifier la venue du leader politique Idrissa Seck ». Ces mots sont d’emblée de Mouhamet Ngoty Thiam responsable APR et coordinateur du mouvement politique « Macky Moniou doyy » horizon 2019 ex chargé de mission de l’Assemblée nationale. La destitution de certains ministres qui surfaient sur les vagues du parti au profit des nouveaux venus qui sont d’une autre obédience politique a provoqué la colère noire du coordinateur du mouvement politique qui revient à la charge. « Le troisième mandat, c’est mon combat personnel. Il est grand temps de mettre fin à ce débat de troisième mandat qui est à la limite honteux pour la démocratie. Sinon le président Macky Sall va sacrifier le parti en 2024. Il faut combattre ce mal déjà à présent. Le parti n’appartient pas à Macky Sall, même s’il est le chef du parti. Nous allons avoir notre candidat en 2024. Amadou Ba est respecté dans le parti et au sein du mouvement nous voulons lui signifier qu’il est notre choix » indique notre interlocuteur. Décidemment Mouhamet Ngoty Thiam est prêt à découdre et à défier les théoriciens du troisième mandat. Il va plus loin. « Les jeunes du parti doivent savoir que le président Macky Sall ne doit nullement se présenter pour une troisième fois. Le choix du candidat revient aux militants et aux sympathisants du parti » souligne le coordinateur du mouvement « Macky Moniou Doyy » qui ne décolère pas.
Par rapport au nouveau ministre de l’intérieur Antoine Félix Abdoulaye Diome
Seulement Mouhamet Ngoty Thiam est en phase avec le président de la République sur la nomination d’Antoine Félix Abdoulaye Diome. « Le Sénégal vient d’avoir un bon ministre de l’Intérieur, car il a le savoir et le savoir-faire, en plus il est jeune. Nous l’invitons à rejoindre le parti, nous avons besoin de lui. Je tiens également à montrer que le nouveau ministre est un vrai disciple de sérigne Touba, c’est un monsieur qui ne cède pas à la pression. Donc les maitres chanteurs n’ont rien compris. Au niveau de la commune de Biscuiterie, nous l’invitons à rejoindre les rangs apéristes car dans cette localité nous manquons de leaders politiques dignes de ce nom. Ce que beaucoup de gens ignorent c’est qu’Antoine est un homme très social mais également très intègre » témoigne Mouhamet Ngoty Thiam
JERRY RAWLINGS EST DÉCÉDÉ
L’ancien président ghanéen est mort à Accra, à l’âge de 73 ans, ce jeudi 12 novembre. Il était devenu l'une des figures les plus charismatiques de l'Afrique contemporaine
Il a dirigé le Ghana pendant près de vingt ans, et était devenu l'une des figures les plus charismatiques de l'Afrique contemporaine. A 73 ans, l'ancien président Jerry John Rawlings est décédé, a annoncé jeudi la présidence ghanéenne.
Après un premier coup d'Etat en 1979, Jerry Rawlings --carrure de rugbyman et regard perçant--, avait réussi à prendre les rênes du pays lors d'un second coup de force en 1981.Il a quitté le pouvoir en 2000 après avoir été élu à deux reprises.
L'actuel président du Ghana Nana Akufo-Addo a affirmé dans un communiqué que M. Rawlings était décédé jeudi matin dans un hôpital de la capitale Accra "à la suite d'une courte maladie".
"Un monument s'est éteint, c'est une immense perte pour le Ghana", a déclaré le président.
Les drapeaux seront mis en berne dans tout le pays, pour un deuil national qui débutera vendredi et durera sept jours.La campagne pour l'élection présidentielle qui doit se tenir en décembre est également suspendue, a précisé le chef de l'Etat.
"J'annonce la suspension de notre campagne politique (...) après la nouvelle de la mort du fondateur de notre parti et ancien président du Ghana, Jerry John Rawlings" a également affirmé John Mahama, principal candidat de l'opposition du National Democratic Congress (NDC) à cette élection.
"Que son âme repose en paix", a ajouté M. Mahama, également ancien président du Ghana.
"L'Afrique a perdu un pilier du panafricanisme et un charismatique homme d'État", a réagi sur Twitter le président de la commission de l'Union Africaine Moussa Faki Mahamat.
"Je présente mes sincères condoléances à sa famille, au peuple et au gouvernement du Ghana", a-t-il écrit.
Né le 22 juin 1947 à Accra d'un père écossais et d'une mère ghanéenne, il entre en 1967 à l'académie militaire, qu'il quitte un an plus tard pour entrer dans l'armée de l'air, où il excelle comme pilote.
Il a d'abord été connu pour son image de jeune "révolutionnaire intègre", s'emparant du pouvoir à deux reprises à 32 puis 34 ans, alliant un physique à la Che Guevara à un discours national-populiste et une filiation politique "progressiste".
A partir de 1981, il devient chef du "Conseil national provisoire de défense" pendant onze ans et dirige un régime qui ne s'embarrasse pas des droits de l'Homme, avant de devoir céder au début des années 1990 à la vague du multipartisme.
- "Facile de prendre le pouvoir" -
Mais jouissant d'une réelle aura, il est élu fin 1992 président de la IVème République du Ghana, avec plus de 58% des suffrages à l'issue d'un scrutin démocratique, terni par des accusations de fraudes.Il est réélu en 1996 dès le premier tour, dans une élection considérée comme transparente.
Après 19 ans et sept mois au pouvoir, il tire sa révérence en 2000 avec l'élection de John Kufuor, candidat du parti d'opposition à l'époque, à la tête de l'ancienne colonie britannique.
"C'est assez facile de prendre le pouvoir, ce n'est pas très compliqué de le garder, le plus difficile c'est de le quitter", avait-il déclaré en 2007 à l'AFP.
Sur le plan économique, Rawlings le "révolutionnaire" avait pris conscience dès son arrivée au pouvoir que pour relancer son pays les "capitalistes" occidentaux lui offraient plus de garanties que les "socialistes" de l'est vers lesquels penchaient initialement ses sympathies.
- Candidature de son épouse -
En 1982, le Ghana est ainsi le premier pays d'Afrique à mettre en oeuvre un plan d'ajustement structurel.Mais à la fin de son mandat, la situation s'est fortement dégradée, et la crise monétaire et sociale contribue à l'élection en 2000 à la tête du pays du candidat de l'opposition John Kufuor.
En 2011, son épouse Nana Konadu Rawlings a tenté, sans succès, d'être candidate du NDC pour la présidentielle cette année-là.
Cette campagne a alimenté les spéculations autour d'une possible volonté de M. Rawlings de retrouver une influence politique dans le pays et au sein de son parti que l'on disait alors décroissante.
Cependant, il a toujours joui d'un immense respect au sein du NDC en dépit des relations glaciales qu'il entretenait avec John Mahama, qui fut président du Ghana de 2012 à 2017 et actuel candidat à la présidentielle de décembre.
NEUF CONTAMINATIONS AU COURS DES DERNIÈRES 24H
Aucun cas de guérison n’a été rapporté alors que 2 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Dakar, 12 nov (APS) – Neuf contaminations au Covid-19 ont été enregistrées au cours des dernières 24h, a rapporté, jeudi, le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
’’Sur 713 tests réalisés, 9 sont revenus positifs (….)’’, a annoncé le directeur de la Prévention au ministère de la Santé.
Faisant le point quotidien sur l’évolution de la pandémie, le porte-parole du ministère de la Santé a indiqué que ces nouvelles contaminations concernent 1 cas contact suivi et 8 cas issus de la transmission communautaire recensés à Dakar, Rufisque, Mbour, Saint-Louis, Podor et Thiès.
Selon El Hadj Mamadou Ndiaye, aucun décès n’a été enregistré, mercredi.
Aucun cas de guérison n’a été rapporté alors que 2 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Depuis le 2 mars, le Sénégal a enregistré au total 15 744 cas positifs au coronavirus dont 326 décès, 15 386 guéris, 31 personnes encore sous traitement.
LE MINISTRE ENGAGE LA MÉDIATION
Le ministère de l’Éducation nationale est décidé à mener la médiation entre les parents d’élèves et les écoles privées.
Le ministère de l’Éducation nationale est décidé à mener la médiation entre les parents d’élèves et les écoles privées. L’assurance est donnée par Mamadou Talla, le ministre de l’Éducation nationale, à l’issue de sa traditionnelle visite de supervision de rentrée scolaire effectuée ce jeudi, 12 novembre.
Concernant ce contentieux, au groupe scolaire Dior, par exemple, des parents d’élèves refusent de payer les trois mois. "Par rapport à ces écoles, ce qu’il faut dire, c’est que j’ai lu il y a deux ou trois jours que le ministère de l’Éducation nationale aurait demandé aux parents de porter plainte, rectifie la tutelle. Comme vous le savez le ministère depuis qu’on est là est dans une dynamique de dialogue et non de confrontation. Cette rencontre qu’on dit n’a jamais eu lieu. Beaucoup d’écoles privées et d’organisations ont eu à travailler ensemble, et des accords ont été trouvés. Il en reste encore. Nous allons continuer avec les associations des parents d’élèves dans ces écoles privées, les établissements continueront également comme ils l’ont dit par rapport aux accords qu’ils ont signés, pour trouver un terrain d’entente."
Poursuivant, Talla ajoute : "toujours est-il qu’ils ont eu l’instruction de donner à l’élève les éléments qui concernent les bulletins. C’est un bien immatériel qui appartient à l’éducation nationale, le certificat de scolarité, le livret scolaire. L’Éducation nationale qui a eu son rôle de dialogue, de concertation, avec les partenaires sociaux, le fera également avec les écoles qu’elles soient publiques ou privées".
Durant sa supervision, le ministre a visité les cours secondaires Birago Diop, le CEM John Fitzgerald Kennedy, et l’école élémentaire Caserne Samba Diéry Diallo. Où il a constaté, pour s’en réjouir, l’effectivité du concept "Ouby tey jang tey’’, (démarrage des cours dès le premier jour). Le protocole sanitaire, surtout le port du masque et le lavage des mains, est respecté.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
MACKY SALL SEUL CAPITAINE À BORD
De tous les hommes politiques du pays, le patron de l'APR est le plus constant dans son projet politicien. Quotidiennement, il utilise un trésor d’ingéniosité pour hameçonner les politiciens avant de les anéantir
Le 16 avril 2015, lors d’une conférence de presse restreinte à Kaffrine, le président de la République avait tenu ces propos qui, chaque jour que Dieu fait, se vérifient davantage dans son action politique : « Amenez des gens d’où qu’ils viennent avec n’importe quels moyens. Nous allons réduire l’opposition à sa plus simple expression. Ça va continuer ». A cette occasion, il avait fait l’éloge de la transhumance en déclarant que « la liberté d’aller et venir est garantie par la Constitution et on ne peut pas enfermer les gens dans des carcans politiques ». Mieux, avait-il soutenu, « il n’y a rien de plus normal de quitter un parti où on ne sent pas à l’aise pour rejoindre un autre ».
Depuis son élection en 2012 à la présidence de la République, Macky Sall ne cesse d’élever au rang de vertu la transhumance qu’il considérait comme un « cancer politique » du temps où lui-même, opposant, en subissait les effets. Il n’a non plus jamais caché sa volonté de déstabiliser son opposition qui est pourtant un facteur essentiel de la démocratie. C’est pourquoi, dès après son élection, la machine politico-judiciaire a été déclenchée contre Karim Wade avant de s’abattre sur Khalifa Sall. Ceux qui ont refusé de prêter allégeance à sa Majesté Sall pour soutenir sa réélection sont passés à la guillotine judiciaire. Avant la présidentielle de 2019, Macky Sall a utilisé tous les moyens jugés nécessaires à sa réélection sans état d’âme et sans tenir compte du qu’en-dirat-on des citoyens épris de justice et de démocratie. Le parrainage a été imposé malgré le refus de l’opposition, les mises en garde de la société civile et les interpellations de l’Archevêque de Dakar. In fine, avec la complicité du Conseil constitutionnel, le président s’est choisi ses opposants et pseudo-opposants pour lui servir de faire-valoir à l’élection de février 2019. L’évolution de la situation et la tournure des choses confortent la thèse selon laquelle certains opposants, qui avaient pu franchir le filtre du parrainage, n’étaient en réalité que des taupes lancées dans la compétition pour disperser les voix de l’opposition. Si Idrissa Seck avait soutenu la candidature de Macky comme l’ont fait honteusement le PS, l’AFP et les partis lilliputiens d’extrême gauche (PIT, LD, AJ/PADS Landing), plusieurs voix de l’opposition qu’il a engrangées se seraient reportées sur Ousmane Sonko arrivé en 3e position avec un peu plus de 15 % des suffrages exprimés. De facto, un tel scénario adouberait le leader de Pastef et le consacrerait comme principal adversaire politique de Macky. Et il est indubitable que Touba, fief électoral de Wade, serait tombé dans l’escarcelle de Sonko. Ce qui risquait de porter un rude coup politique au président Macky Sall quand bien même il aurait remporté l’élection. Aujourd’hui, l’histoire montre que Idrissa Seck s’est présenté à la présidentielle non pas pour gagner mais pour faire gagner celui qui est aujourd’hui son « kilifa » politique. C’était un simple paravent pour empêcher Sonko d’avancer et de grappiller des voix dans les zones où Macky est électoralement minoritaire. Le premier grand souteneur de Macky lors de cette élection de février 2019, c’était le leader de Rewmi qui, somme toute, ne croit plus à sa phrase devise « born to be a président ». Ses conférences de presse et l’édition d’un livre post-élection ne sont que des tape-à-l’œil qui, en réalité, n’ont fait que valider la forfaiture électorale du 24 février.
Acte I : Hameçonner le requin Idrissa Seck
En faisant venir Idrissa Seck de nouveau dans la majorité présidentielle, le président de la République a réussi la prouesse de l’enterrer politiquement. Aujourd’hui, celui dont les partisans revendiquaient naguère pour lui le titre de chef de l’opposition, est devenu par la force des avatars de la politique le chef des transhumants sous le magistère de Macky Sall. De tous les hommes politiques du Sénégal, Macky Sall est le plus constant dans son projet politicien. Quotidiennement, il utilise un trésor d’ingéniosité pour hameçonner les politiciens tenaillés par la faim avant de les anéantir. Il est constatable après 9 ans de compagnonnage ou de wagonnage, qu’il ne reste plus rien du PS et de l’AFP sinon les sigles qui ornementent les devantures de leurs permanences. Car, il est probable que le feu des dissensions internes qui consument présentement le PS est attisé par le président Sall. Comment expliquer qu’il laisse Serigne Mbaye Thiam, qui ne s’entend pas avec l’actuelle patronne du PS, Aminata Mbengue Ndiaye, continuer encore à siéger dans son gouvernement ? La logique de Macky Sall aurait voulu que les ministres choisis aient l’onction des leaders des partis alliés.
Pour le chef de Bennoo Bokk Yaakaar, la désagrégation du Parti de Senghor serait du pain béni car, dans ce cas de figure, les responsables et militants qui ne veulent pas perdre leurs avantages préféreront officialiser leur transhumance dans les prairies « marron-beige » plutôt que d’errer continuellement et avec désespérance dans un désert vert aride. Le député Cheikh Seck, maire socialiste de Ndindy, n’a-t-il pas déclaré avec morgue à ses camarades que si Macky le désire, il le soutiendrait pour la quête d’un 3e mandat. Ce au motif qu’il n’y a pas dans la classe politique, y compris au Ps, un homme ou une femme qui a l’étoffe d’un présidentiable. Quelle insulte à son propre parti qui lui a permis d’être Cheikh Seck politique ! On lui rappellera que c’est ce même Macky Sall qui a utilisé, ou contraint, feu Ousmane Tanor Dieng à exclure illégalement Khalifa Sall et tous les socialistes qui partagent avec l’alors maire de Dakar les idéaux d’indépendance politique et le refus du « yobaléma », de l’arrimage aux basques d’un régime au nom de ce concept-escroquerie politique du « gagner ensemble, gouverner ensemble ».
Si Macky a osé embastiller Khalifa Sall sous le pseudo-prétexte de la caisse d’avance, l’exclure de la maire de Dakar, le déchoir de son poste de député, c’est parce que la nomenklatura socialiste lui a donné son onction pour écarter un dangereux empêcheur d’être réélu au premier tour en 2019. Les socialistes se rendront compte un jour comment Macky Sall les a utilisés pour assouvir son projet politique personnel. Et à ce moment-là, ils paieront chèrement le crime politique commis sur celui qui devait pérenniser l’héritage des pères fondateurs (Ibrahima Seydou Ndao, Léopold Sédar Senghor, Mamadou Dia, Léon Boissier-Palun) du PS. D’ailleurs, les prodromes de la fin politique du PS transparaissent dans le mortal kombat entre les camarades ennemis que sont Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye. Macky Sall aura le mérite de jeter dans la déchetterie politique le PS, l’AFP, le Rewmi, le Grand Parti, dont le leader Malick Gakou hésite douloureusement à faire le grand saut malgré le blanc-seing d’un quarteron de godillots et les partis lilliputiens (Ld couchée, PIT, AJ-PADS).
Acte II : l’équation Sonko
Après l’Acte I de cette tragi-comédie bien réussie et très appréciée par les Sénégalais, on en vient à l’Acte II qui concerne la déstabilisation de ce qui reste de l’opposition rétive radicale. Aujourd’hui, la seule équation à résoudre est Ousmane Sonko dont la radicalité vis-à-vis de Macky Sall ne souffre d’aucune ambiguïté. Mais puisque le président de la République est conseillé par un trotskyste, il n’a eu aucun mal pour infiltrer la coalition Jotna dont la figure de proue était Ousmane Sonko. L’objectif était de la faire imploser par le biais de ses taupes. Objectif atteint puisque, aujourd’hui, Boubacar Camara a été démasqué comme étant de ceux qui ont été consultés par Macky Sall avant le remaniement. Il est même avéré qu’ils étaient en contact bien avant la présidentielle.
L’empressement de l’ancien directeur général des douanes à sortir de Jotna pour mettre sur pied la coalition « Tabax » prouve à suffisance son intention de déstabiliser l’opposition. Malgré ses dénégations, il est établi que le leader de Jebëlu (pardon) Jengu est le représentant officieux de Sa Majesté au sein de l’opposition. On ne met pas tous les œufs dans le même panier gouvernemental. La coalition autour de Sonko a volé en éclats du fait du climat de méfiance qui règne à l’intérieur. Dans un groupe quand chacun prend son vis-à-vis comme étant Brutus, il est fort à parier que le lien qui les unit devient fragile. Et à la moindre incartade, c’est la désunion. Au moment où l’opposition radicale cherche à recoller les morceaux et mettre sur pied un autre cadre unitaire expurgé de tous les prétendus Judas stipendiés par Macky Sall, ce dernier aura franchi un autre palier pour consolider son pouvoir. Qu’en est-il de Pape Diop de Bokk Gis Gis ? De plus en plus, il est question de lui confier à nouveau la mairie de Dakar lors des prochaines locales pour le faire revenir dans le giron libéral. Et là aussi, les négociations ont bien commencé.
Concernant le PDS, il ne fera hélas aucune action d’envergure sur le terrain de l’opposition. Seuls des communiqués périodiques truffé de condamnations de principes lui tiendront lieu d’action sur le terrain politique. L’enjeu de ce refus volontaire de s’opposer frontalement au président Macky Sall, est de redonner à Karim Wade ses droits civiques et politiques. Ce qui ne sera fait éventuellement qu’après les prochaines législatives. Un Idrissa Seck, futur remplaçant de Niasse au perchoir, serait bien placé pour porter le projet d’amnistie en faveur de Karim. Mais en attendant, Mackyavel continue de rester le seul capitaine à bord du navire politique. Mais attention au syndrome du Titanic qu’on disait insubmersible et qui a fini dans les eaux froides de l’Atlantique le 15 avril 1912 à 2 h 20 !