Le chef de l’état est très préoccupé par le trafic illicite de bois qui sévit au Sénégal, notamment en région casamançaise au niveau de nos frontières avec la Gambie. Présidant hier au camp dial diop la 16èmeédition de la Journée des forces armées commémorée cette année sous le thème «forces armées et protection des frontières», Macky Sall a engagé toutes les unités à stopper cette traite illicite qui menace les ressources forestières du pays. en outre, après avoir déposé une gerbe de fleurs à la mémoire des soldats décédés au combat, le président de la république a baptisé trois nouvelles promotions.
La question est devenue une énigme à laquelle il faut des réponses urgentes. En effet, le trafic illicite de bois, notamment en région sud au niveau des frontières entre le Sénégal et la Gambie, en plus d’être une menace écologique, risque de saper les relations de bon voisinage entre les deux pays. Souvent, des Organisations non gouvernementales ou de défense de l’environnement alertent sur la coupe abusive des arbres dans cette région.
En Casamance, un million d'arbres ont été abattus illégalement, soit un tiers des forêts de la région, selon l'Institut d'Etudes de Sécurité de Dakar. C’est pourquoi, dans le but de sauvegarder les ressources forestières, le Chef de l’Etat a appelé en termes clairs tous les corps de défense et de sécurité à s’ériger en bouclier contre le phénomène du trafic illicite de bois. «C’est dans le même état d’esprit que nous devons rester mobilisés pour mettre fin au trafic illicite de bois qui décime nos forêts du sud. Je vous y engage. Nous ne pouvons rien céder dans la lutte contre ce fléau qui détruit notre biodiversité et appauvrit nos populations », a commandé le Chef suprême des armées qui se dit prêt à les appuyer pour arrêter cette hémorragie.
Poursuivant, le Chef de l’Etat a annoncé l’installation de nouvelles unités le long de nos zones frontalières et la gendarmerie sera renforcée dans ses missions de sécurité aérienne, maritime, fluviale et ferroviaire. Il en est ainsi, dit-il, du déploiement des nouvelles unités terrestres dans le cadre du Tableau des Effectifs et de Dotations-horizon 2025, avec la mise sur pied des 32e et 34eBataillons d’infanterie et la création en cours des 33e et 36e Bataillons. A cela s’ajoute, selon Macky Sall, l’implantation de nouveaux bataillons et unités. Avant d’indiquer que ce dispositif va être complété par la présence de patrouilleurs de haute mer qui sera d’ailleurs consolidée par l’acquisition de nouveaux patrouilleurs.
Tous ces efforts de maillage du territoire national s’inscrivent dans une stratégie cohérente d’une meilleure prise en compte des menaces émergentes et de protection des frontières qui revêt aujourd’hui, fait il savoir, de nouvelles dynamiques. Il s’agit pour le Chef de l’Etat de faire face aux menaces liées à la cybercriminalité, au terrorisme et autres crimes transfrontaliers. Par ailleurs, il a engagé les Forces de défense et de sécurité à poursuivre la coopération avec les pays amis et voisins dans le cadre d’activités conjointes de surveillance et de bon voisinage. Le Chef de l’Etat s’est en outre félicité de l’implication des forces de défense et de sécurité dans la gestion de la pandémie de Covid-19. « Si, à ce jour, notre pays a réussi à gérer au mieux cette grave pandémie, au point d’être cité en exemple par des sources indépendantes, nous le devons en partie à l’engagement sans faille de nos Forces de défense et de sécurité », a fait remarquer le Président Sall.
«LE MILITAIRE INCAPABLE D’OBEIR N’EST PAS DIGNE DE COMMANDER»
A l’occasion de la Journée, le Chef de l’Etat a baptisé trois promotions notamment de l’Ecole Nationale des Officiers d’Active (ENOA), de l’Ecole Militaire de Santé (EMS) et de l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN). Le président de la République a placé le baptême des trois promotions des écoles d’officiers sous le sceau du symbole de l’excellence et de la vitalité des Forces armées.
Pour la 52ème promotion de l’Ecole Militaire de Santé, elle porte le nom de feu le Médecin-Général de brigade Boubacar Wade, ancien Directeur de l’hôpital Principal de Dakar, décédé le 4 septembre 2020. Le Chef de l’Etat a désigné le Colonel Sylvain Ghana Ngom comme parrain de la 39ème promotion de l’Ecole Nationale des Officiers d’Active. Et enfin, la 13ème promotion des cours de formation de l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale porte le nom de feu le Lieutenant Patrick Bayandounga Sagna.
S’adressant aux trois promotions, le Chef de l’Etat a fait observer que le bon soldat, c’est d’abord dans l’âme et que sa valeur intrinsèque réside dans le mental et le moral. « La force d’une Armée et des soldats qui la composent, c’est avant tout la discipline, le commandement et l’obéissance. Le vrai militaire, c’est d’abord celui qui sait obéir, pour mieux apprendre à commander ; et que le militaire incapable d’obéir n’est pas digne de commander », inculque Macky Sall aux différents récipiendaires.
MALICK GACKOU SE HEURTE AU REFUS DES JEUNES DE SON PARTI
La montagne a accouché d’une petite souris. Ceux qui désiraient être édifiés sur le ralliement ou non de Malick Gackou à la mouvance présidentielle n’ont qu’à déchanter.
Même si la clameur l’annonce dans la mouvance présidentielle, Malick Gackou devra convaincre les jeunes de son parti qui visiblement ne veulent pas de son retour auprès de Macky Sall. Ils l’ont fait savoir hier, lors de la cérémonie de don de kits de maternité de la fondation Maternité solidaire dirigée par le leader du Grand parti au poste de santé de Djiddah Thiaroye Kao.
La montagne a accouché d’une petite souris. Ceux qui désiraient être édifiés sur le ralliement ou non de Malick Gackou à la mouvance présidentielle n’ont qu’à déchanter. Même si la rumeur de son retour avait atterri à la place publique, Malick Gackou se heurte au refus des jeunes de son parti de suivre les traces de son ex-mentor Idrissa Seck qui a rejoint le gouvernement lors du dernier remaniement. « Nous restons dans l’opposition, nous n’irons pas au pouvoir », clamaient les jeunes du Grand Parti venus assister à la cérémonie de don de kits de maternité au poste de santé de Djiddah Thiaroye Kao.
Pour Maham Fall, porte-parole des jeunes du Grand Parti de cette localité, beaucoup pensent que Malick Gackou suivra les pas d’Idrissa qui a rejoint le Macky. Mais que nenni ! dira le jeune garçon qui estime que la jeunesse joue un rôle important dans le Grand Parti et que par ricochet, « le président Malick Gackou devra s’entretenir avec nous avant de donner son aval à Macky Sall ».
De l’avis du coordonnateur des jeunes, les retrouvailles entre le président Macky Sall et le leader du Rewmi relèvent de la pure combine et Malick Gackou ne va pas tomber dans ce piège. Prenant la parole, le leader du Grand Parti a eu droit à des clameurs hostiles. « On dit non au ralliement », criaient les amis de Maham Fall.
Semblant prêter une oreille attentive aux jeunes de son parti, l’ancien ministre des Sports de soutenir que c’est un message fort que viennent de lancer les jeunes de Djiddah Thiaroye Kao et qu’« il faut écouter les jeunes ». Il se réjouit de l’engagement de ces jeunes qui, dit-il, sont déterminés à servir leur pays à leur manière. « Je suis content d’avoir les points de vue des jeunes de Djiddah Thiaroye Kao et c’est important. Et je ne peux que saluer leur engagement à mes côtés », arbore l’ancien compagnon de Macky Sall. Il a, en outre, invité ces jeunes à plus de sérénité et de retenue. « Je suis venu à Djiddah Thiaroye Kao pour protéger les femmes en parlant de la mortalité maternelle qui est une thématique triste qui me touche personnellement. Je ne suis pas venu ici pour faire de la politique », a laissé entendre Malick Gackou aux jeunes de son parti qui semblaient être catégoriques dans leur position.
Évoquant la cause noble qui les a réunis, le leader du Grand Parti dira qu’il ne peut parler de politique dans l’enceinte d’une structure médicale. « Quand nous serons dans la fora politique, chacun aura toute la plénitude d’exprimer son point de vue parce le Grand Parti est un parti démocratique », dira t-il à ces jeunes pour calmer les ardeurs. A en croire Malick Gackou, ceux qui veulent être éclairés sur sa position le seront très prochainement. « Je vous inviterai dans un autre endroit pour parler de la politique », a-t-il dit face à la presse.
Par ailleurs, Malick Gackou n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme face à l’ampleur que prend la mortalité infanto-juvénile dans les pays au Sénégal, où chaque quatre heures, une femme meurt en donnant la vie. « C’est dans ce cadre que s’inscrit cette action de la fondation Maternité solidaire que j’ai initiée et qui a pour objectif d’aider les femmes à accoucher dans des conditions adéquates », a martelé le leader du Grand parti. Qui vient de doter le poste de santé de Djiddah Thiaroye Kao d’un lot de 2 500 kits de matériels pour la maternité.
30.000 PALÉTUVIERS DANS LA RÉSERVE NATURELLE COMMUNAUTAIRE DE PALMARIN
L’évènement a mobilisé 110 planteurs dont des femmes des GIE "Martyr" de Palmarin et "Mbogga Yaay" de Joal, de jeunes volontaires, des membres du comité de gestion de la réserve naturelle communautaire
Dakar, 11 nov (APS) – Le groupe Sonatel annonce avoir planté, en collaboration avec l’association "Nébéday" et les populations locales, 30.000 propagules dans la réserve naturelle communautaire de Palmarin (Fatick) et l’aire marine protégée de Joal (Mbour).
Un communiqué transmis à l’APS informe que cette activité de reboisement qui entre dans le cadre de l’opération "1.000.000 d’arbres" initiée pour lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences néfastes sur l’environnement s’est déroulée en octobre.
L’évènement a mobilisé 110 planteurs dont des femmes des GIE "Martyr" de Palmarin et "Mbogga Yaay" de Joal, de jeunes volontaires, des membres du comité de gestion de la réserve naturelle communautaire et des agents de Sonatel et de "Nébéday", renseigne la source.
Elle ajoute qu’"en 5 ans de collaboration avec l’association ‘Nébéday’, la Sonatel a aidé à planter 103.300 palétuviers dont 10.000 en 2016, 21.200 en 2017, 16.800 en 2018 et 25.300 en 2019".
Ce reboisement vient renforcer la série de mesures initiées par le Groupe Sonatel allant dans le sens de créer une conscience environnementale auprès des populations par l’éducation et la sensibilisation sur l’importance de la protection de l’environnement, et de la préservation de la biodiversité, lit-on dans le communiqué.
NOUS CONTINUERONS A NOUS BATTRE POUR QU’IL Y AIT UN MAXIMUM DE PARTIS DANS LE GOUVERNEMENT
Le président Macky Sall est averti. Le PLD n’est pas une glace qui va se dissoudre dans l’Alliance pour la République
Le président du parti des Libéraux et des démocrates (Pld) And Suqali Omar Sarr se veut clair dans son rapport avec le régime de Macky Sall. L’actuel ministre des Mines qui faisait face à la presse hier a estimé que leur entrée dans le nouveau gouvernement est une suite logique du dialogue national, mais il est hors de question que leur parti soit phagocyté par l’Apr.
Le président Macky Sall est averti. Le PLD n’est pas une glace qui va se dissoudre dans l’Alliance pour la République. Pour le tout nouveau ministre des Mines et président du bureau provisoire du PLD Suqali, leur participation à un gouvernement d’union nationale ne sera pas pour eux une antichambre pour adhérer définitivement à l’APR. Devant les militants de cette formation politique qui se sont réunis hier à leur toute nouvelle permanence qui porte le nom du panafricaniste ghanéen Kwamé Nkrumah, le ministre Omar Sarr a précisé d’emblée les contours de leur alliance avec le président Macky Sall. Dans une ambiance des grandes fêtes il déclare : « Nous ne pouvons pas adhérer à l’APR car nous sommes une spécificité nationale et nous devons défendre cette spécificité. » A l’en croire, s’il y avait unanimité avec tout ce que fait l’APR, ils allaient carrément adhérer à ce parti du président Macky Sall.
L’ancien bras droit de Me Abdoulaye Wade souligne dans la foulée que s’ils étaient sûrs qu’ils ne pourraient pas donner leur position ouvertement sur les affaires du gouvernement, ils n’allaient pas y entrer. Restant toujours dans le même sillage, il soutient : «Nous sommes les acteurs principaux du dialogue national depuis de longues années. Nous avons pensé qu’il fallait réunir les politiques autour de l’essentiel. Nous avons un programme qui n’est pas le programme de l’APR mais nous avons autour de ce programme essayé de trouver un consensus. Et même à l’intérieur, nous continuerons à nous battre pour qu’il y ait un peu plus d’élargissement, qu’il y ait un maximum de partis dans le gouvernement parce qu’il représente toute la nation. Notre entrée dans le gouvernement ne doit pas être une surprise, nous, les combattants du dialogue national. » Il signale aussi qu’elle a été faite de concert avec le directoire de son parti. Il y avait, fait-il remarquer, un accord unanime du directoire pour aller dans le gouvernement et s’il y avait une autre décision aussi, nous aurions en toute démocratie respecté cela.
«NOUS PENSONS QUE CE QUI A ETE FAIT AVANT ET APRES NOUS AU PDS, C’EST POUR KARIM WADE»
Manifestement très en colère contre son ancien mentor Abdoulaye Wade, le ministre Omar Sarr est revenu sur son exclusion du PDS. « Nous avions pensé dans un premier temps élargir le PDS, nous pensions que nous pouvions le faire mais vous avez vu les péripéties. Moimême j’ai été exclu du PDS, les autres ont été rétrogradés. Nous pensons que ce qui a été fait avant et après nous, c’est pour Karim », regrette-t-il avant d’ajouter à propos de Me Abdoulaye Wade : «Nous ne sommes pas d’accord avec sa manière de considérer un parti. » Interpellé aussi sur la CREI, il a indiqué qu’en effet, il était sur la première liste des personnalités qui devaient répondre. « Mais je n’ai jamais été inquiété », rassure le ministre Omar Sarr.
Sur ses activités politiques à Dagana, il a affirmé qu’il est aujourd’hui dans le gouvernement et compte travailler avec tous les membres de l’APR dans cette localité, citant notamment le ministre déchu Mouhamadou Makhtar Cissé. Faisant en outre un appel à ses anciens frères libéraux du PDS, il soutient que son parti compte rapidement sur l’adhésion de l’ensemble des leaders qui ont été déçus de leur compagnonnage avec le président Abdoulaye Wade. « Ils pourront se reconnaître dans le parti et on pourra construire une grande alliance qui regroupe tous les libéraux », espère le nouveau collaborateur de Macky Sall.
par Jean-Louis Corréa
LA SONKOÏSATION DES ESPRITS
L’apparition de nouvelles figures politiques a largement contribué à une prise de conscience d’une frange de la population. Si cette évolution est salutaire par le recentrement qu’elle opère sur nous-mêmes, il s’en infère des démérites
“Douter de tout ou tout croire sont deux solutions également commodes, qui l'une et l'autre nous dispensent de réfléchir.” H. POINCARÉ
Pardonnez-moi ce néologisme, mais il me semble qu’une nouvelle trajectoire de penser gagne le Sénégal, un mode nouveau prenant appui sur plusieurs phénomènes. Des figures politiques inusitées et inéprouvées, de nouveaux agirs sociaux, un lien social remembré par l’effet des TIC et une conscience nationale exacerbée à la fois cause et effet des constats préalablement dressés.
Comment une société peut-elle être amenée à penser d’une telle façon pendant des décennies et subitement en changer pendant tout autant de temps ? Une société peut penser que la peine de mort est une parfaite régulatrice du phénomène criminel, que la colonisation est un bienfait. La même société, des années plus tard, révisera son point de vue sur la peine de mort, décrètera que la colonisation est abjecte. De la même manière des personnages historiques peuvent être adulées pendant un temps, persécutées pendant un autre.
Si la mort, en tant que phénomène individuel, n’apporte que tristesse et désolation, d’un point de vue démographique, elle emporte un changement de générations. Mais ce dernier n’engendre pas systématiquement un déplacement des idées, certaines sociétés étant capables d’un conservatisme inégalé, d’une certaine imperméabilité aux vents du changement.
La notion d’épistémé de Foucault, entendue comme « les connaissances et conceptions propres à un groupe social à un moment précis, singulier », permet de saisir les déplacements de conceptions en cours dans une société donnée. Les facteurs explicatifs des mutations du contenu des catégories conceptuelles d’une société sont à trouver dans l’évolution technologique, les capacités de diffusion de masse, l’uniformisme des dires, des agirs, l’existence de centres de diffusion de lieux communs de la pensée et de façonnage du prêt à penser. D’un point de vue politique, cela se traduit souvent par une révolution ou une évolution, d’aucuns préférant la notion de progrès social.
Permettez-moi cet enjambement des faits sociaux, il me semble que de tous ces facteurs, toutes choses étant égales par ailleurs, l’apparition de nouvelles figures politiques (Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna et même Barthélémy Diaz) a largement contribué à une prise de conscience d’une frange de la population. Si cette évolution (ce n’est pas une révolution) est salutaire par le recentrement qu’elle opère sur nous-mêmes (sénégalais et africains), il s’en infère des démérites. Les objets et les contenus des débats ont changé, évolué souvent à marche forcée, par une certaine persistance à inscrire certains points à l’ordre du jour de l’agenda du débat national.
Ce que je nomme la sonkoïsation des esprits est moins l’action d’un homme pour faire évoluer les schèmes généraux de pensée que la réunion de cette occurrence avec une véritable révolution, celle du numérique. On ne saurait comprendre le déplacement perceptible des idées sans l’association de ces différents phénomènes. La sonkoïsation des esprits est plus la conjonction de l’action de plusieurs personnages et d’un contexte, que l’agissement d’une singularité, Ousmane Sonko, il en serait plus le symbole que l’incarnation totale et épuisée. Cette évolution idéelle présente des vices et des vertus.
Les vices d’un changement perceptible
L’avènement d’Ousmane Sonko et alii a engendré une libération de la parole publique. Des sujets entendus, notre rapport à la France, la présence dans notre économie des grands groupes industriels étrangers, notamment français, le Franc CFA, notre rapport à l’histoire du Sénégal et à certains personnages historiques (L. S. Senghor, Mamadou Dia, Abdoulaye Wade) ont connu un déplacement du point de consensus et des déconstructions.
Sur notre rapport à la France, le Franc CFA et la quasi préférence des groupes étrangers, notamment français, le discours est plus qu’utile et nécessaire, par la souveraineté du ton et la rupture qu’il opère six décennies après nos indépendances nominales. Les différentes élites africaines n’ayant pu, su ou voulu se défaire des cordes de l’impérialisme et du néo-colonialisme.
Par contre, sur l’histoire et certains personnages historiques, l’indulgence, le relativisme, prenant en compte le temps et l’époque, auraient pu éviter certains jugements hâtifs et conclusions téméraires. Une analyse convoquant l’épistémé aurait permis de relativiser les attitudes, les décisions prises en contexte de présence et de domination sur les plans militaires, politiques et conceptuels.
Les idées changent, ceux qui les ont défendu à une époque en changeraient certainement à une autre, le contexte et les éléments d’appréciation n’étant pas identiques. La culture de l’indulgence, de l’apaisement dans notre rapport à l’histoire et à ses personnages est un défi par des temps où l’exercice favori est l’enjambement de l’histoire, sa manipulation, la confusion entre l’Histoire et les histoires, l’Histoire, les mythes, épopées et autres littératures orales. Il n’est qu’à voir les difficultés liées à l’élaboration d’un récit national, pour s’en convaincre.
De ce point de vue, la sonkoïsation des esprits est à l’œuvre. Elle est souvent faite de raccourcis mentaux, d’heuristique de disponibilité. Rabâchée par les moyens des réseaux sociaux et une certaine dictature de la discourtoisie, où l’on parvient à identifier tous les ingrédients d’une vérité au forceps, pour ne pas dire vérité de salon.
Dans ce contexte, il n’est pas exagéré de parler de foisonnement « d’experts » et de « professeurs » à la petite semaine, friands de théories du complot, rendus populaires par les médias sociaux, avec la grande prétention de prendre ses idées pour des pensées. Si des magistrats ne se pensent pas lanceurs d’alerte, summum de l’incongruité, d’autres sont délateurs, réglant des comptes mais pas les bons.
La culture des réseaux sociaux fait que l’on adhère à des idées, à un parti politique comme l’on entre dans un groupe WhatsApp, par affinité, amitié, par un lien social préexistant. Paradoxalement, les réseaux sociaux engendrent un cloisonnement des idées, seuls se parlent, se suivent ceux qui partagent les mêmes points de vue. L’intolérance politique et religieuse grandit en raison du groupement et de la fermeture des échanges et du partage. On échange et ne partage qu’avec son groupe d’affinité, les idées contraires engendrant des antagonismes, si ce n’est l’avènement du prêt à penser. Plus l’information est disponible moins elle sert à s’élever, seul intéresse ce qui est utile à renforcer ses propres convictions. Le partage s’est accentué quantitativement cependant que qualitativement, il ne suscite pas une meilleure culture de l’encommun, du sens.
Le modèle du réseau social n’est pas applicable à l’organisation politique en ce qu’il génère une nouvelle forme de dictature préjudiciable aux acteurs politiques dont le personnel (sympathisants et adhérents) est essentiellement composé de digital native ou natif numérique.
De la sonkoïsation des esprits s’infère une libération de la parole, une nationalisation des sentiments et du discours, un désenchantement généralisé, en cela ce contexte présente aussi des vertus.
Les vertus d’un phénomène identifiable
Deux vertus essentielles, pour illustrer notre propos. Le franc CFA et la présence des entreprises étrangères, notamment françaises. La sonkoïsation des esprits a la vertu cardinale d’autoriser une libération de la parole sur le destin du Sénégal, arrimé à une ré-investigation de notre passé, en vue d’envisager un futur dégagé des scories de la dépendance. Des questions entendues ont refait surface non pas seulement sur un ton guerrier et cavalier mais structurées autour d’éléments de discussion de fond, de qualité. Elles peuvent être caricaturées par le recours à la formule « dégagisme ». Mais on ne saurait refuser d’entendre les arguments des tenants de ce courant « dégagiste » en se cachant derrière l’apprêté du propos ou l’absence de circonvolution de propositions illustrant une certaine radicalité.
La résurgence du débat sur le Franc CFA est à mettre au crédit de Sonko et alii. Ce débat doit être posé, discuté et des décisions urgentes prises. Le Franc CFA, symboliquement, est une opprobre, une offense de plus à nos aïeux victimes de l’esclavage. Il est de notoriété publique que cette monnaie et l’institution qui l’émet, la BCEAO, sont les héritières, de la Banque du Sénégal (BDS), par le décret du 21 décembre 1853, dont le capital de 230 000 Francs a été constitué par l’indemnisation versée au propriétaire d’esclaves (prélèvement du 8ème), suite à l’abolition, par la France, de l’esclavage, en 1848. La BDS a évolué jusqu’à donner naissance à la BCEAO et à la forme actuelle du Francs CFA que l’on connait. Ne serait-ce que pour cela, sans engager un débat technique sur les risques éventuels d’une sortie de cette monnaie coloniale, obtenir la fin de l’émission du Franc CFA sur les territoires d’Afrique est la seule indépendance qui vaille de lutter pour. Rien ne justifie le maintien de ce lien, les arguments économiques sont spécieux, manifestes d’une peur, d’un tropisme ou d’une nostalgie d’une élite nationale remplaçante de l’élite coloniale sans la bienveillance qui va avec. En tant qu’africains francophones, notre maintien dans le Franc CFA construit et contraint notre imaginaire, nos univers des possibles, contrairement à nos homologues anglophones.
De la même manière, le débat sur la présence des entreprises françaises au Sénégal est fondamental, puisqu’elle permet de revisiter la théorie du Pacte colonial. Ce fameux pacte avait pour ambition de créer une relation commerciale monopolistique entre les colonies et la métropole et de s’accaparer de la plupart « des gains résultant de leurs échanges ». L’idée du Pacte colonial était de maintenir les colonies dans une dépendance économique pérenne qu’illustrent parfaitement les fameuses cartes des matières premières de l’Afrique coloniale. Les mêmes familles, les mêmes entreprises, depuis la colonisation, tiennent les rênes de l’économie nationale.
À revenir aux entreprises françaises, ce n’est pas en soi leur présence qui gêne qu’un sentiment de faveur ou de contrôle toujours persistant. Des efforts ont été faits pour renforcer la présence des privés nationaux dans le contrôle des activités économiques mais de nombreuses résistances subsistent. Celles-ci sont le fait de politiques qui, pour des raisons inavouées, ont renoncé à porter ce combat.
La promesse de Sonko et alii aux jeunesses sénégalaises est celle d’une indépendance avérée, aux plans politique et économique. Une telle promesse est lourde de conséquences du point de vue de notre alignement et de nos alliances au niveau mondial. Avec qui bâtir de nouvelles alliances ? Sur quelles bases ? L’autarcie ne pouvant être une option de politique de développement. Alors, il sera nécessaire de ne pas avoir le seul « dégagisme » comme horizon politique, tout en évitant de sortir d’un asservissement français pour se projeter dans un autre fut-il chinois ou turque.
La bipolarisation récente de la scène politique sénégalaise, à cause de la concentration des partis politiques historiques, va intensifier les ruptures discursives déjà identifiées et favoriser un débat de fond. Parce qu’en définitive, l’intérêt premier de Sonko et alii est qu’ils apportent une rhétorique, des catégories et des sujets nouveaux ou sur lesquels un regard nouveau est jeté. Il appartiendra, afin d’asseoir une véritable débat démocratique, de se hisser à hauteur des exigences du moment afin d’apporter une véritable contradiction qui n’est pas que réfutation.
Quand les lignes idéelles bougent, c’est par les idées que l’on répond, ni par la contrainte ou la violence. Le constat est véritablement celui d’une sonkoïsation des esprits.
Pr. Jean-Louis Corréa est Agrégé des facultés de droit, Laboratoire de recherche en sciences sociales LARSES
Membres du Comité Scientifique et pédagogique de l'Ecole doctorale Espaces, Sciences et Humanités
Université Assane Seck de Ziguinchor
QUINZE NOUVEAUX CAS RAPPORTÉS CE MERCREDI
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a reçu les résultats des examens virologiques suivant : sur 738 tests réalisés, 15 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 2,03%’’, a indiqué, mercredi, le directeur de la prévention, le docteur
Dakar, 11 nov (APS) – Quinze nouveaux cas d’infection de COVID-19 ont été déclarés ces dernières 24 heures parmi des tests virologiques réalisés sur 738 personnes, a-t-on appris du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
’’Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a reçu les résultats des examens virologiques suivant : sur 738 tests réalisés, 15 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 2,03%’’, a indiqué, mercredi, le directeur de la prévention, le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye.
Lors du rapport quotidien sur la situation épidémiologique, il a souligné que parmi les nouvelles infections, 3 étaient des cas contacts suivi par les services sanitaires et les 12 sont issus de la transmission communautaire.
Ces contaminations de source inconnue ont été localisées aux Marists (2), à Bambey (1), à la cité SIPRES (1), Kaolack (1), Ouakam (1), Ouest foire (1), Parcelles assainies (1), Rufisque (1), SCAT Urbam (1), Touba (1) et Yoff (1).
Il a également noté que 20 patients hospitalisés ou suivis à domicile ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, précisant au passage qu’aucun décès n’avait été enregistré, au cours des dernières 24 heures.
Depuis l’apparition de la maladie dans le pays, 15.737 cas positifs ont été déclarés dont 15.386 guéris et 326 décédés. A ce jour, 22 patients encore sous traitement dans les différents sites de prise en charge.
LE TAUX DE CROISSANCE DU PIB PROJETE A 5, 2 % EN 2021
Selon le rapport économique et financier annexé à la Loi de Finance Initiale 2021, le taux de croissance du Pib réel du Sénégal est projeté à 5, 2% en 2021 contre une croissance négative de 0.7 % en 2020.
Selon le rapport économique et financier annexé à la Loi de Finance Initiale 2021, le taux de croissance du Pib réel du Sénégal est projeté à 5, 2% en 2021 contre une croissance négative de 0.7 % en 2020. Cette croissance serait à la fois tirée par les secteurs primaire (+4,7%), secondaire (+5,5%) et tertiaire (+4,8%).
Le taux de croissance du Pib réel du Sénégal est projeté à 5, 2% en 2021 contre une croissance négative de 0.7 % en 2020, indique le rapport économique et financier annexé à la loi de finance initiale 2021 consulté par l’Aps. « Globalement, le taux de croissance du PIB réel est projeté à 5,2% en 2021 contre -0,7% en 2020, soit un gain de 5,9 points de pourcentage. Cette croissance serait à la fois tirée par les secteurs primaire (+4,7%), secondaire (+5,5%) et tertiaire (+4,8%) », rapporte le document. Dans le secteur primaire, il est attendu une hausse de 4,7% en 2021 contre 5,1% en 2020. Il est tiré, d’après le document essentiellement par les sous-secteurs de l’agriculture, de la pêche et dans une moindre mesure le sous-secteur de l’élevage.
Dans le domaine agricole, la croissance de l’agriculture et des activités annexes est projetée à 5,1% en 2021 contre 6,0% en 2020. Concernant le sous-secteur de l’élevage, il est attendu en 2021 une hausse de 2,9% contre 0,8% il y a un an. Cette activité devrait se redynamiser à la suite des difficultés liées aux mesures de fermeture des frontières. Pour ce qui est du sous-secteur de la pêche, le document signale qu’il resterait dynamique avec une hausse de 6,3% en 2021 après la forte croissance prévue en 2020 (+11,9%).
Concernant le secteur secondaire, il est attendu une hausse de 5,5% en 2021 contre un repli de 1,1% en 2020, soit une contribution de 1,3 point de pourcentage à la croissance du PIB réel. Dans le domaine du sous-secteur extractif, l’activité est projetée en hausse de 5,8% contre un repli de 11,4% attendu en 2020.
La fabrication des produits alimentaires ressortirait elle en hausse de 5,2% après le repli estimé en 2020 (-5,0%). Une progression de 8,2% en 2021 est attendue concernant les sous-secteurs de la fabrication de riz décortiqué et farines. La transformation des poissons devrait se renforcer en 2021 avec une hausse attendue de 5,8% à la faveur d’une bonne reprise de l’activité de pêche.
Le rapport souligne que dans un contexte de faible hausse des cours du baril de pétrole, une hausse de 3% est attendue dans le domaine du raffinage du pétrole. Concernant la fabrication de produits chimiques de base, l’activité se consoliderait avec une croissance attendue à 8,4% en 2021.
En 2021, il est prévu d’après le rapport une hausse de 7,1% pour le sous-secteur ‘’électricité et gaz’’ contre 9,1% en 2019. Selon les prévisions, le sous-secteur de la construction connaîtra une hausse de 8,3% en 2021 contre une augmentation attendue en 2020 de 6,6%. Quant au secteur tertiaire, il progresserait de 4,8% en 2021 contre une prévision de -2,8% en 2020, soit une contribution estimée à 2,2 points de pourcentage à la croissance du PIB.
En 2021, les activités commerciales pourraient connaitre une hausse de 6,3% sous l’effet du raffermissement de la demande, ’’dans un environnement marqué par un regain de la quasi-totalité des activités économiques’’.
LES PLANS STRATEGIQUES SECURITAIRES DE MACKY
«Forces Armées et protection des frontières». C’est autour de ce thème que l’édition 2020 de la Journée nationale des Forces Armées a été célébrée hier, mardi 10 novembre, sur toute l’étendue du territoire national.
La Journée nationale des Forces Armées a été célébrée hier, mardi 10 novembre, sur toute l’étendue du territoire national sous le thème: «Forces Armées et protection des frontières». Cette édition 2020, présidée par le chef de l’Etat, Macky Sall, chef suprême des Armées, au quartier Dial Diop de Dakar, en présence des autorités militaires, civiles, administratives et diplomatiques, a été marquée par un dépôt de gerbes au Mémorial du souvenir, le baptême des promotions de l’Ecole militaire de santé (EMS), de l’Ecole nationale des officiers d’Active (ENOA) des et de l’Ecoles des officiers de la Gendarmerie nationale, une remise de médailles à des militaires blessés en opération et l’inauguration d’infrastructures. Une occasion pour le président Sall d’annoncer d’importantes mesures sécuritaires, notamment la création de nouvelles bases militaires au niveau des frontières et l’acquisition de matériels sophistiqués par les Forces Armées, conformément aux Plans stratégiques horizon 2020-2025.
FORCES ARMEES ET PROTECTION DES FRONTIERES : Le défi des menaces multiformes, vicieuses et aux impacts multiples
«Forces Armées et protection des frontières». C’est autour de ce thème que l’édition 2020 de la Journée nationale des Forces Armées a été célébrée hier, mardi 10 novembre, sur toute l’étendue du territoire national. Venu présider la cérémonie au quartier Dial Diop de Dakar, le président de la République, Macky Sall, chef suprême des Armées, a, dans son discours, dit : «l’édition de la Journée des Forces Armées dont le thème est «Forces Armées et protection des frontières» touche à la raison d’être principale du métier de militaire à savoir la défense du territoire national. La vocation essentielle de l’Armée, ce qui fait son honneur et sa fierté, c’est sa mission régalienne de défense de l’intégrité du territoire national et la protection des populations et des biens. S’y ajoute une vocation de veille permanente auprès des institutions de la République, à l’écoute et sous le commandement de l’autorité civile. Telle est l’essence même d’une Armée Républicaine comme la nôtre dans une démocratie majeure et apaisée».
Revenant sur la notion de «protection» dans un contexte marqué par des menaces multiformes, le président Sall déclarera : «face aux menaces à la fois nombreuses et complexes, la notion même de protection revêt aujourd’hui de nouvelles dynamiques. Il en est ainsi parce que si la frontière reste toujours pertinente au sens classique c’est-à-dire terrestre, maritime et aérienne, elle est devenue plus diffuse et plus difficile à protéger en raison de nouvelles menaces susceptibles de l’affecter. Je pense au terrorisme, à la cybercriminalité et aux crimes transfrontaliers, au péril environnemental et sanitaire, entre autres. C’est donc à la lecture de ces nouveaux défis que doit se comprendre la protection des frontières. Il s’agit non seulement de faire face à un ennemi physique, une tâche déjà difficile, mais également de protéger la Nation contre des menaces plus vicieuses et aux impacts multiples».
RIPOSTE CONTRE COVID-19 : L’ENGAGEMENT DETERMINANT DES FDS
Insistant toujours sur ces menaces «vicieuses aux impacts multiples», Macky Sall n’a pas manqué de saluer l’engagement «sans faille» des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui ont été déterminantes dans la gestion du nouveau coronavirus (Covid-19) au Sénégal. «La pandémie de Covid19 en est un exemple. Si, à ce jour, notre pays a réussi au mieux à gérer au mieux cette grave pandémie, au point d’être cité en exemple par des sources indépendantes, nous les devons en parti à l’engagement sans faille de nos Forces de défense et de sécurité. Elles ont contribué à la mise en œuvre de l’Etat d’urgence, à la surveillance des frontières, à la prise en charge des malades, et ont apporté leur concours lors de la distribution des aides d’urgence à nos populations».
PLANS STATEGIQUES HORIZON 2020-2025 : Création de Bataillons et déploiement de nouvelles Unités terrestres…
Le président Macky Sall tient à la mise en œuvre de différents Plans stratégiques. Selon lui, cela a permis «un accroissement substantiel» des équipements des Armées. Mieux, présidant le Journée des Forces Armées hier, mardi, tout en saluant les efforts de maillage du territoire national, il a fait part de création/déploiement de nouveaux Bataillons et Unités terrestres. «Dans le cadre du tableau des effectifs et des dotations horizon 2020-2025, avec la mise sur pied des 32e et 34e Bataillons d’infanterie et la création en cours des 33e et 36e Bataillons, de nouvelles Unités terrestres seront déployées», assure le chef suprême des Armées. «Mais également l’implantation de nouveaux Bataillons et Unités notamment à Namandine, Goudiri et Louga», ajoutera-t-il. Le président Sall souligne que «ces efforts de maillage du territoire national s’inscrivent dans une stratégie cohérente d’une meilleure prise en compte des menaces émergentes».
... ET ACQUISITTIONS DE NOUVEAUX EQUIPEMENTS PAR LES FORCES ARMEES
Macky Sall, poursuivant son opération de «galvanisation» des Forces de défense et de sécurité, souligne que «la Marine nationale s’est dotée de nouveaux équipements de contrôles des côtes et du trafic maritime transitant dans les eaux sous juridiction nationale». Et de renseigner que «ce dispositif est complété par la présence de patrouilleurs de haute mer qui sera consolidée par l’acquisition de nouveaux patrouilleurs». Macky Sall informera aussi de la «la modernisation et l’implantation en cours de différentes bases et stations navales fluviales à Saint-Louis, Elinkine, Djifère, Podor, Matam». Pour ce qui est de l’Armée de l’air, le président Sall annonce «l’installation de radars de grande portée à Tambacounda et Linguère. Le Centre de commandement et de contrôle à la base aérienne d’Ouakam et l’acquisition imminente de nouveaux vecteurs aériens qui contribueront au renforcement de nos capacités de surveillances, de recherche et de renseignement».
LA GENDARMERIE RENFORCEE DANS SES MISSIONS DE SECURITE…
Quant à la Gendarmerie nationale, renchérit Macky Sall, «son effectif a doublé ces dix dernières années, avec l’objectif de le porter à vingt mille (20000) militaires à l’- horizon 2025, avec les nouvelles infrastructures prévues, y compris dans le domaine social. Il s’agira d’améliorer le cadre de vie des militaires et de leurs familles». S’agissant de la sécurisation des frontières, le chef suprême des Armée indique que «de nouvelles unités seront installées le long de nos zones frontalières. La Gendarmerie sera renforcée dans ses missions de sécurité aérienne, maritime, fluviale et ferroviaire».
POURSUITE DE LA COOPERATION MILITAIRE AVEC LES PAYS AMIS ET VOISINS
Par ailleurs, «dans le contexte sous régional et conformément au programme des frontières de l’Union africaine (UA), j’engage les Forces de défense et de sécurité à poursuivre la coopération avec les pays amis et voisins, dans le cadre des activités conjointes de surveillances et de bon voisinage. Dans notre vision d’intégration africaine, les frontières sont aussi des passerelles de collaboration conviviale pour gérer des questions d’intérêt commun»
par Siré Sy
USA, AU-DELÀ DE ''JOE'' ET DE ''DO''
Le peuple américain a choisi son camp : Le basket-ball (politique de la main tendue de Biden) plutôt que le base-ball (politique du bâton prônée par Trump), la puissance d'un Etat fédéral interventionniste plutôt que l’utopie d'une Amérique isolationniste
L'élection présidentielle américaine du 3 Novembre 2020, mettait aux prises au-delà des personnes de Joe Biden (Joe) et de Donald Trump (Do), deux visions (antinomiques) des USA, entre les Démocrates et les Républicains, entre les ''Rouges'' et les ''Bleus'', entre ''Joe'' et ''Do''.
Une vision républicaine, nostalgique de la toute-puissance militaire et hégémonique d'une Amérique d'hier (du temps de la seconde guerre mondiale et de la guerre froide) qu'il faudra ressusciter, pour mieux contenir les nouveaux enjeux géostratégiques d'aujourd'hui, notamment depuis les événements du 11 Septembre 2001, la montée en puissance des nouvelles économies émergentes d'Asie (la Chine et l'Inde), la crise de l'Union européenne, la poudrière au Moyen-orient avec Israël, un contre tous, et les prémisses d'un reclassement économique de l'Afrique. Une Amérique, unilatéraliste, isolationniste, omnipotente et puissante sur et contre le reste du monde.
Une vision démocrate qui croit qu'il faut partir des enjeux d'aujourd'hui pour construire les USA de demain, pour une Amérique plus stratège et plus pragmatique, pour sortir son épingle du jeu face à l'assaut de la Chine et de l’Inde. Une Amérique plus tournée vers la conquête des parts de marché qu’une Amérique belliqueuse et guerrière. Une Amérique qui a compris qu'elle n'est plus la seule superpuissance économique et militaire d'aujourd'hui, mais qu'elle est une puissance économique et militaire parmi les autres. Une Amérique qui a compris que le monde n'est pas et ne peut plus être unipolaire encore moins bipolaire, mais multipolaire. Une Amérique au cœur du multilatéralisme.
D'un côté, une Droite (Parti Républicain) qui était en train de basculer, avec Donald Trump, très à droite - Droite extrémiste - avec un Tea Party «mouvement politique» et Donald Trump lui-même ainsi que son administration, qui ont fini par radicaliser une bonne frange même du Parti Républicain et irriter tous ses modérés (centristes). Un Parti Républicain soucieux de marquer nettement la suprématie et la domination de cette «Amérique blanche d'origine anglo-saxonne» sur le reste d'une «Amérique hispanique, asiatique et noire». Comme au temps de la Guerre de sécession entre le Nord et le Sud.
De l'autre, une Gauche (Parti Démocrate) de plus en plus socialiste et progressiste, massifiée par les minorités visibles (Asiatiques, Noirs et Hispaniques) dont manifestement les préoccupations premières éminemment économiques, sont de loin pour cette idée d'une Amérique superpuissance militaro-sécuritaire et politico-diplomatique, vivant en paix et en harmonie avec le reste du monde, dans une globalisation de compétition, certes, mais aussi de solidarité et de partage, en lieu et place d'une vision américaine du monde sur la base d'exclusion et d'accaparement.
La ligne Maginot
Jusqu’à Obama, la ligne de démarcation entre les visions, les programmes et les politiques entre Républicains et Démocrates étaient comme les mailles d'un filet de pêche (fondamentalement, les deux camps sont d'accord sur le fait qu'il ne faut pas trop changer les choses). Mais, depuis l'avènement de Donald Trump à la Maison blanche, il semble se dessiner une sorte de ligne Maginot entre une Droite de plus en plus conservatrice et radicale et une Gauche de plus en plus progressiste et interventionniste.
D'un côté, un fort électorat au Parti Républicain nourrit le rêve de restaurer une certaine grandeur hégémonique des USA sur la scène internationale, comme à l'époque de la bipolarisation du monde en pro-Est ou pro-Ouest. Selon la vision idéologique du mouvement Tea Party, la Chine est la «nouvelle menace» des USA, après la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide, faute de combattant (URSS). Au Parti Républicain, on croit dur comme fer que les USA doivent être, s'il le faut, sur le pied de guerre, pour régenter le nouvel ordre mondial. Bref, le retour d'une Amérique «rouge», comme la couleur du Parti Républicain.
D'un autre côté, la vision idéologique du Parti Démocrate épouse l'idée que le temps de la guerre est derrière les USA, que la guerre froide est un passé irrémédiablement dépassé. Le Parti Démocrate estime que les USA ne doivent plus se poser en s'opposant ni contre l'Est (la Russie) ni contre le reste du monde, mais en coopérant dans une parfaite intelligence, avec les pays émergents d'Asie, tout en gardant les meilleures relations possibles avec les pays de l'Union européenne et en ayant l’Afrique, dans son collimateur et en ligne de mire. Bref, la perspective d'une Amérique de demain, «bleu», comme la couleur du Parti Démocratique.
«America The Beautiful»
Comme l’immense musicien Ray Charles qui a fait découvrir l’Amérique à elle-même à travers ses mélodies «America the beautiful» ou «Georgia», le peuple américain a choisi son camp : l’espoir. Le basket-ball (la politique de la main tendue de Joe Biden) plutôt que le base-ball (la politique du bâton prônée par Donald Trump), la puissance d'un Etat fédéral fort et interventionniste plutôt que l’utopie d'une Amérique isolationniste et unilatéraliste, une «Amérique généreuse, compatissante et tolérante» plutôt qu’une Amérique arrogante, belliqueuse, raciste et intolérante.
Le peuple américain a voté pour une répartition plus juste des richesses de la nation plutôt que la fuite du billet vert vers les paradis fiscaux ; une relance de l'économie utile plutôt que l’économie des armes ; pour une économie plus productive dans les respect de l'environnement et une société plus solidaire plutôt qu’une économie destructrice des écosystèmes et une société basée sur de très fortes inégalités sociales et racistes, nourries aux mamelles de l’éthique protestante ; le trickle down (l'émergence d'une forte classe moyenne et économie de ruissellement) plutôt que le trickle up (enrichissement vers le haut et appauvrissement vers le bas).
Bref, les USA, avec l'élection de Joe Biden, semble inviter «le génie et la grandeur de son peuple» à aller de l'avant. Obama disait, ''Yes we can''. Et Joe Biden l'a fait. 'Yes we did''.
Siré SY, Fondateur du Think Tank Africa WorldWide Group
ABDOUL MBAYE LISTE LES IMPASSES DU «MACKY»
De la croissance à l’Etat de droit, en passant par l’agriculture, la santé, l’enseignement, l’exploitation des ressources du sous-sol, l’industrie, c’est un véritable réquisitoire qui est ainsi servi contre la gouvernance de Macky Sall et de ses alliés
Abdoul Mbaye, le patron de l’Act et ancien Premier ministre est formel. « En ce mois de Novembre 2020, dans son second mandat et sa neuvième année d’exercice de la magistrature suprême au Sénégal, Macky Sall fait face à de nombreux échecs sans qu’il ne soit possible de lui reconnaître un secteur majeur de sa pratique politicienne ou de sa politique économique et sociale qui pourrait cacher de réels progrès et avancées parce qu’utiles au Peuple ». De la croissance à l’Etat de droit, en passant par l’agriculture, la santé, l’enseignement, l’exploitation des ressources du sous-sol, l’industrie, c’est un véritable réquisitoire qui est ainsi servi par l’ancien chef de gouvernement contre la gouvernance de Macky Sall et de ses alliés.
Dans une large déclaration dont nous avons copie hier, mardi, l’ancien chef de gouvernement cite parmi ces impasses la croissance globale du Sénégal. Aussi dira-t-il que « Des taux de croissance exceptionnels, étonnants par leur accélération, ne correspondant à aucune amélioration perceptible du niveau de vie des Sénégalais, ont servi de prétexte depuis 2016 pour justifier la qualité de la gouvernance économique globale du régime en place. Cette belle série statistique s’arrête en 2020 avec une régression économique pour l’instant annoncée à -0,7% ».
De suite, après éléments d’argumentaire, Abdul Mbaye dira dans son texte que « Les faits sont ceux d’une croissance qui sera en berne, et d’un déficit accru des finances publiques. Le respect de la cible de 3% du déficit public par rapport au PIB est devenu impossible. Les marges budgétaires pouvant permettre de quitter un taux supérieur à 6% en 2020 n’existent plus : l’augmentation du coût de l’électricité et des produits à la pompe a déjà condamné les gains de productivité nécessaires à une reprise économique. L’augmentation de la charge fiscale imposée aux entreprises et aux ménages est une voie sans issue ». L’autre impasse, selon Abdou Mbaye, est l’agriculture.
Pour l’ancien Pm : « Les productions et rendements des cultures n’ont jamais atteint les niveaux annoncés. Les rendements n’ont pu évoluer dès lors que la démarche engagée en 2012 consistant à revenir à des distributions et ventes de semences certifiées (comme cela était le cas avant l’an 2000) a été brisée pour préserver le système mafieux de graines dites sélectionnées permettant à des opérateurs semenciers choisis d’engranger des marges aux frais de l’État sous forme de subventions ». Conséquence : « La production de graines d’arachide s’est donc effondrée malgré des mensonges lourds de conséquences qui attestaient de niveaux de production jamais atteints depuis l’indépendance et qui auraient culminé en 2018 à 1 400 000 tonnes.
Les quantités de riz produites n’ont que très peu augmenté au regard de l’évolution des quantités importées ». Pour ne rien arranger, conclut le larder de l’Act, « Le mensonge d’une autosuffisance en riz décrétée pour fin 2017 puis reportée à fin 2018 n’a servi que des objectifs politiciens ».
L’exploitation des ressources du sous-sol figure également, selon Abdoul Mbaye, dans le lot des impasses de la gouvernance de Macky Sall en 2020. Pour lui, « Ce secteur peut être résumé par l’absence durant les mandats d’une stratégie volontariste de transformation locale, totale ou partielle de nos ressources minières. La recherche de valeur ajoutée par la création d’industries de transformation des matières premières en produits semi-finis ou finis est totalement absente.
En outre les scandales de corruption, tels celui de Petrotim, ont révélé le souci des dirigeants du Sénégal de plutôt à chaque fois privilégier leurs intérêts personnels à ceux de l’État et de la Nation lors des négociations avec les entreprises étrangères auxquelles ils lient notre pays pour de nombreuses décennies ».
Abdoul Mbaye ne s’en limitera pas là. Aussi engagera-t-il un véritable réquisitoire contre l’industrialisation du Sénégal qui «reste invisible », alors qu’ « Elle devait reposer sur des gains de compétitivité qui seraient venus d’un abaissement du coût de l’énergie » ; le tourisme ; la demande intérieure ; la santé dont « L’échec de la politique a été mis à nu à la faveur de la pandémie Covid-19 » ; l’enseignement ; les inondations ; les attentes sur le franc CFA ; la démocratie et le fonctionnement de l’État ; la jeunesse. En somme, Abdoul Mbaye servira dans son texte un véritable procès contre la gouvernance du Président Macky Sall qui ne devrait surtout pas se sentir à l’abri du fameux …«effet Pangolin ».