COVID-19 EN CHUTE
La courbe de l’épidémie de Covid-19 fléchit au Sénégal. C’est du moins le constat fait ce samedi 5 septembre, à l’occasion du point sur l’évolution de la maladie après six mois d’apparition dans notre pays où plus de 150 mille tests ont été réalisé

Baisse des contaminations par personne, baisse des cas graves et du nombre de décès, moins de 7% des chaines de transmission actives, plus de 150 mille tests réalisés. C’est ce qu’a révélé le point sur l’évolution de la Covid-19 après six mois d’apparition au Sénégal, effectué avant-hier, samedi 5 septembre, par les autorités du ministère de la Santé et de l’Action Sociale. Au cours du rendez-vous mensuel, il a été annoncé qu’une enquête de séroprévalence se profile. Mieux, pour la prise en charge des cas sévères de Covid-19, le Sénégal est en train d’évaluer un médicament. En effet, même si toutes les 14 régions du pays sont touchées par l’épidémie, 9 districts n’ont pas encore enregistré de cas positifs sans oublier d’autres qui sont devenus inactifs. Toutefois, les autorités ont fait savoir que la tendance baissière doit cependant être prise avec beaucoup de précaution, d’autant plus qu’un relâchement de l’observation des gestes barrières pourrait la faire repartir à la hausse surtout face à la rentrée scolaire et universitaire mais aussi aux évènements religieux qui se profilent à l’horizon.
La courbe de l’épidémie de Covid-19 fléchit au Sénégal. C’est du moins le constat fait avant-hier, samedi 5 septembre, à l’occasion du point sur l’évolution de la maladie après six mois d’apparition dans notre pays où plus de 150 mille tests ont été réalisés. « De la semaine de S 33 jusqu’à la semaine S 36, les cas diminuent. C’est quelque chose remarquable et nous avons évalué ces diminutions de cas à travers le taux de reproduction du virus, c’est-à-dire combien de personnes une personne infectée peut contaminer », a fait savoir le directeur du Centre des Opérations d’Urgences Sanitaires (Cous), Dr Abdoulaye Bousso. Dans son analyse de la situation épidémiologique, il a souligné que la diminution de la contamination par personne explique également la tendance baissière de la maladie. « Une personne était en mesure de contaminer quatre personnes entre le mois d’avril et celui de juin. Depuis le mois de juin, le taux de reproduction du virus commence à diminuer et nous sommes aujourd’hui à 1,7. En moyenne, une personne positive peut contaminer deux personnes. Depuis 3 à 4 semaines, les chiffres commencent à diminuer. On voit qu’il y a une dégression progressive des cas », a révélé Dr Abdoulaye Bousso. A cela, s’ajoute la diminution du nombre de personnes infectées sur 100 mille habitants. « Aujourd’hui, nous sommes à 20 personnes infectées pour 100 mille habitants comme moyenne nationale. Au courant du mois de mai et de juin, nous étions à 81 personnes infectées pour 100 mille habitants », a déclaré le directeur du Cous.
«MOINS DE 7% DE CHAINES DE TRANSMISSION SONT ACTIVES»
Par rapport à ces résultats qui montrent la baisse de la maladie, le directeur de l’Institut Pasteur de Dakar, Dr Alpha Amadou Sall, a précisé que « l’analyse des chaines de transmission indique qu’une majorité d’entre elles a pu être éteinte et qu’aujourd’hui, moins de 7% sont encore actives ». Toutefois, ajoutera-t-il, « tout le travail déjà effectué pour endiguer l’épidémie ne peut réussir que s’il continue de bénéficier de l’appropriation et de l’engagement de chacune et de chacun d’entre nous, notamment en respectant strictement les mesures barrières, les distanciations physiques et les mesures telles que le port de masque ».
UNE DIMINUTION DES DÉLAIS DE PRISE EN CHARGE NOTÉE
En outre, cette tendance baissière s’est également manifestée par la prise en charge des cas graves. « Après une nette augmentation lors de ces deux derniers mois notamment entre le troisième et le cinquième mois, nous avons noté que les cas sévères et les cas graves ont diminué et conséquemment également les décès ont diminué », a indiqué le directeur du Samu National, Pr Mamadou Diarra Bèye. Il a aussi évoqué la diminution des délais de prise en charge. « Nous le décrivions les mois derniers. Les patients arrivaient tardivement avec des complications, ce qui impactait forcément sur le taux de décès. Ces délais de prise en charge commencent assez tôt depuis les domiciles, ce qui permet d’évaluer et de débuter très rapidement parfois même dans les domiciles les traitements qui permettent d’avoir de bons résultats », a-t-il expliqué. Toutefois, Dr Bèye estime qu’il est nécessaire d’améliorer les conditions de prise en charge à Dakar et dans toutes les régions. « Le travail doit être renforcé au niveau des districts sanitaires mais également dans les hôpitaux », a lancé Pr Mamadou Diarra Bèye. Non sans se féliciter de la diminution des évacuations sanitaires vers Dakar grâce à la mise en place des centres de traitement dans les régions, des unités de réanimation et de soins intensifs.
«NOUS AVONS PLUS DE PATIENTS A DOMICILE QUE DANS LES CENTRES DE TRAITEMENT»
Six mois après l’apparition de la Covid-19 au Sénégal, le pays compte plus de patients suivis à domicile que de malades pris en charge dans les centres de traitement. Dans sa communication, Dr Abdoulaye Bousso a indiqué que la prise en charge à domicile a renversé la tendance. « Aujourd’hui, nous avons plus de patients à domicile que dans nos centres de traitement », a indiqué Dr Abdoulaye Bousso. Il a par ailleurs salué les efforts consentis tout en annonçant « qu’il reste encore quelques difficultés parce qu’il y a beaucoup de malades dans les domiciles mais qui sont suivis par des équipes des districts et des régions médicales ». Il faut dire que même si toutes les régions sont touchées par la Covid-19, il reste encore des districts indemnes au nombre de 9 et d’autres qui sont devenus inactifs après 28 jours sans avoir enregistré de nouveaux cas positifs. Au total, 70 sur 79 stricts sont touchés.
UNE ENQUETE DE SÉROPRÉVALENCE SE PROFILE
Pour une évaluation de la Covid-19, le Sénégal va faire une enquête de séroprévalence. C’est la directrice de la Santé, Dr Marie Khémesse Ngom, qui a annoncé la « perspective d’organisation dans les prochains jours de l’enquête de séroprévalence qui nous donnera un niveau d’atteinte net de la maladie dans la population mais la revue intra action (RIA) pour évaluer les différentes stratégies d’éventuelles réadaptations ». En effet, même si les cas de contamination de Covid-19 sont en baisse, les différentes autorités du ministère de la Santé et de l’Action sociale ont invité les populations à ne pas baisser les bras dans la lutte contre le coronavirus afin d’éviter un effet rebond surtout avec la rentrée scolaire et les prochains évènements religieux.
«LA GRIPPE EST PRÉSENTE MAIS BEAUCOUP MOINS IMPORTANTE...»
Dans sa communication, Dr Amadou Alpha Sall a annoncé que la grippe a baissé dans notre pays cette année. « Il a été noté cette année, sur la base des résultats préliminaires, que même si la Covid-19 est l’infection respiratoire dominante, la grippe est présente mais beaucoup moins importante par rapport à la place qu’elle occupait les années précédentes », a-t-il fait savoir.