LES MILLIARDS DE LA CONTROVERSE
Au début de l’année 2012, le président de la République Macky Sall, avait annoncé avoir déclenché en plan décennal de lutte contre les inondations qui devait nécessiter plus de 700 milliards.

Au début de l’année 2012, le président de la République Macky Sall, avait annoncé avoir déclenché en plan décennal de lutte contre les inondations qui devait nécessiter plus de 700 milliards. L’objectif étant de mettre sur pied des infrastructures capables de faire face aux inondations. Pendant que l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) exhibe ses réalisations, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye soutient que la somme n’a jamais été investie le secteur. Les populations elles, vivent dans le désarroi, les conséquences des pluies diluviennes en attendant peut-être la maternisation des projets.
La vidéo est devenue virale ! Le président de la République, Macky Sall qui y vante les mérites de son plan décennal de lutte contre les inondations, déclare «avoir réussi, en quatre années à faire oublier le spectre désolant des inondations ». Et pourtant, comme nous l’écrivions, il y’a de cela quelques semaines, plusieurs milliards ont été annoncés dans la lutte contre les inondations depuis 2012. L’Etat avait activé un plan décennal de lutte contre les inondations allant de la période 2012 à 2022 après les fortes pluies enregistrées. Le budget global de tout le programme estimé à plus de 700 milliards de FCFA. Le montant a-t-il été totalement investi ? Mystère et boule de gomme !
Dans une mise au point envoyée à la Rédaction de Sud Quotidien le 8 juillet dernier, suite à un dossier intitulé : «des milliards dans les égoûts», l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) rappelait que «l’argent investi par l’Etat a permis de réaliser plusieurs ouvrages aussi bien à Dakar que dans les villes secondaires. Ces ouvrages ont permis de réduire de façon considérable les impacts négatifs des inondations et de soulager beaucoup de quartiers jadis sous les eaux. Par conséquent, ces infrastructures d’assainissement qui ont coûté plusieurs milliards ont un impact positif certain sur le vécu des Sénégalais».
En guise d’explication, il soutenait que «la mise en œuvre de la phase d’urgence 2012-2013 qui a mobilisé plus de 30 milliards, a permis la réalisation des projets, ci après : drainage des eaux pluviales de la RN1, drainage des eaux pluviales de Cices, Ouest Foire et environs, réhabilitation et renforcement d’une vingtaine de stations de pompage d’eaux pluviales de Grand Yoff, Zone de captage et Bourguiba, réhabilitation et renforcement d’une vingtaine de stations de pompage à Dakar, drainage des eaux pluviales de Touba, de Bambey et la réhabilitation et renforcement de treize stations de pompage en région».
8 MILLIARDS POUR EXONDER DES ZONES
En ce qui concerne la phase «moyen et long terme» 2014-2016, l’Onas affirme qu’elle a coûté environ 8 milliards de F Cfa et «a permis d’exonder des zones inondées et de permettre à plusieurs personnes de retrouver les maisons qu’elles avaient quittées depuis 2003». Toujours sur cette phase, l’Office national de l’assainissement du Sénégal précise qu’elle a concerné le drainage des eaux pluviales à Pikine, Thiaroye, Guédiawaye, Parcelles assainies, Hann Maristes et environs en régions comme Diourbel, Saint-Louis etc. A propos du Programme décennal de lutte contre les inondations 2017-2022, l’Onas déclare que des «systèmes de drainage seront réalisés pour un coût global de plus de 7 milliards de F Cfa». Il s’agit du «drainage des eaux pluviales des communes de Sédhiou et de Kaffrine, de l’assainissement de Médina Baye à Kaolack, du doublement de la conduite de refoulement de la station de pompage de Keur Niang à Touba, de l’extension et densification des réseaux de drainage des eaux pluviales de Colobane, Rebeuss et Yoff, du drainage des eaux pluviales du cimetière de Thiaroye et environs, du quartier Gouye Mouride à Rufisque et du pompage des eaux pluviales du point bas de Khakhoun à Kaolack».
Dans le document, l’Onas ajoute que «l’année 2018 verra le démarrage en juin du projet de drainage des eaux pluviales de la commune de Kaolack financée avec le concours de la BOAD pour un montant de 15089250819 F Cfa». L’Onas de préciser que «toutes les différentes phases sont assorties d’opérations de maintenance préventive et curative pré-hivernage des ouvrages et infrastructures d’assainissement (...) pour assurer leur disponibilité pendant tout l’hivernage».
Et de souligner que «ces opérations annuelles nécessitent plus de 2 milliards». Pourtant, nonobstant toutes ces annonces de réalisations, le problème reste entier. Récemment, des vidéos prises à Guédiawaye, ont montré des élèves concourir au Cfee les pieds dans l’eau, dans des salles de classes inondées avant même les pluies de ce week-end. En effet, les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le pays dans la journée d’avant-hier, samedi 5 septembre, ont eu des impacts considérables dans le vécu des populations rappelant ainsi aux uns et aux autres que le problème des inondations est toujours d’actualité.
A Cambérene aux Parcelles Assainies, les populations sont sorties dans la rue pour exprimer leur mécontentement. Tivaouane, Thiès, Thiaroye, Joal sont entre autres villes submergées par les eaux. Une perte en vie humaine à Grand Yoff, une autre à Guinaw Rail dans les chantiers du Train express régional, la route nationale coupée et des quartiers complétement sous l’emprise des eaux, des populations impuissantes. Telle est la situation qui a sévi dans plusieurs zones du pays.