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6 juillet 2025
BUHARI TANCE SES PAIRS SUR LE RESPECT DE LA LIMITATION DES MANDATS
Le président nigérian a demandé à ses homologues de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) de "résister à la tentation" de modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir
Le président nigérian Muhammadu Buhari a demandé à ses homologues de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) de "résister à la tentation" de modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir.
"En tant que membres de la Cédéao, nous devons respecter les règles constitutionnelles de nos pays respectifs, en particulier en termes de limitation des mandats" présidentiels, a-t-il déclaré lors du sommet de l'organisation lundi à Niamey. Parmi les participants à ce somment dominé par le putsch du 18 août au Mali figuraient les présidents ivoirien Alassane Ouattara et guinéen Alpha Condé, qui brigueront tous deux un troisième mandat controversé en octobre. "La sous-région fait face à d'énorme défis, qu'il s'agisse de la situation socio-économique ou des questions de sécurité. La Cédéao ne peut pas se permettre une autre crise politique" liée à une prolongation de mandat, a estimé M. Buhari. "Je demande à tous de résister à la tentation de se maintenir au pouvoir au-delà des limites constitutionnelles", a-t-il dit.
Arrivé au pouvoir par un coup d'Etat militaire dans les années 1980, M. Buhari, un ancien général de 77 ans, a été élu en 2015 et réélu en 2019. Il s'est engagé à quitter le pouvoir au terme de son second mandat.
MACKY SALL EN SAPEUR-POMPIER
Le président a annoncé ce soir, le déblocage par l'Etat, de 10 milliards de Fcfa dont 3 pour appuyer les populations sinistrées après les récentes pluies. Il a également promis d'effectuer une descente sur le terrain pour s'enquérir de la situation
"J’ai décidé de mettre en place un budget de 10 milliards dont 3 milliards serviront d’appui direct aux populations sinistrées sur la base des rapports des gouverneurs et sous-préfets en relation avec les maires", a déclaré le président Macky Sall dans un bref discours consacré aux inondations ce lundi mardi soir.
Selon le chef de l'Etat, cette aide devrait se matérialiser à travers des cash transfert, des achat de produits phytosanitaires, de vivres, de matelas et d’appui divers pour des familles éprouvées par ce sinistre. Les 7 milliards restants serviront à accompagner les services des pompiers, de l’Onas et à l’achat de matériels supplémentaires pour l’évacuation des eaux de pluie.
Macky Sall qui devrait très prochainement descendre sur le terrain pour s'enquerir de la situation, a par ailleurs, invité les populations à changer face aux phénomènes du dérèglement climatique. "Nous serons toujours aux côtés des populations pour leur apporter soutien et réconfort", a-t-il promis.
LA RÉFORME DU FCFA RISQUE D'IMPACTER LA BANQUE DE FRANCE
A Chamalières, l’imprimerie de la Banque de France suit de très près la réforme du franc CFA, voulue par 8 pays d’Afrique de l’Ouest. Elle imprime en effet cette monnaie et espère être choisie pour travailler sur la nouvelle gamme de billets
La réforme du franc CFA, décidée par 8 pays d’Afrique de l’Ouest, pourrait bien avoir des conséquences jusque dans le Puy-de-Dôme. En effet, l’imprimerie de la Banque de France basée à Chamalières, à côté de Clermont-Ferrand, imprime les billets franc CFA. Il s’agit même de l’une des activités les plus importantes du site, hors impression d’euros : « La BCEAO (Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest) est notre client export le plus important. Cela représente une grosse part de notre activité. Pour l’instant, nous poursuivons notre coopération avec la BCEAO en répondant à leurs demandes d’impression de billets de la gamme actuelle. Les premiers billets de la commande 2021 de la BCEAO vont commencer à être imprimés à l’imprimerie de Chamalières en septembre-octobre », explique Vincent Bonnier, directeur général de la fabrication de billets à la Banque de France. Souvent sur les sites auvergnats et notamment de Chamalières, il suit l’évolution de ce changement de monnaie de très près : « Nous leur avons indiqué que nous étions disponibles pour travailler sur une nouvelle gamme de billets. Pour l’instant, le projet est encore au stade des réflexions menées par les autorités politiques et monétaires africaines. »
En plus du changement de nom, le passage du franc CFA à l’Eco signe également la fin du dépôt des réserves de change en France. La France ne sera pas non plus présente dans les instances de décision de l'Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA), et n’y aura plus de représentants. « Le passage à l’Eco est très complexe. Ce n’est pas qu’un changement de gamme de billets, c’est une transformation du mode de comptabilité et du système de paiement. La conduite de ce changement appartient à la BCEAO et aux autorités gouvernementales des pays concernés », précise Vincent Bonnier. Cependant, si la BCEAO décidait de ne pas poursuivre sa collaboration avec la Banque de France lors du passage à l’Eco, cela affecterait le fonctionnement de l’imprimerie de Chamalières : « Si jamais on se trouve dans un scenario où l’impression des billets de la nouvelle monnaie est confiée à une autre organisation, cela aura évidemment un impact sur notre activité », précise Vincent Bonnier.
Le chef de l’Etat va s’adresser à la Nation ce mardi soir à la suite des fortes pluies ayant dernièrement occasionné des inondations dans plusieurs endroits du pays, a appris l’APS de source informée.
Macky Sall fera un discours sur les inondations et annoncera les actions qui seront menées par le gouvernement, a dit en substance la même source.
Des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels ont été enregistrés à travers le pays après les pluies diluviennes du week-end.
Cela a d’ailleurs déterminé le président de la République à ordonner le déclenchement du Plan Or-Sec (organisation des secours) pour soulager les populations sinistrées.
Son opéationnalisation a été entamée avec une réunion au sommet organisée dimanche sous la direction du ministre de l’Intérieur. Mardi, une réunion d’urgence s’est tenue à la Présidence de la République en présence du chef de l’Etat.
LIBERTÉ, J’ÉCRIS TON NOM
En 1960, les leaders africains se succèdent à la tribune pour proclamer l’indépendance de leurs pays. Si beaucoup célèbrent la victoire, certains soulignent les défis qu’elle représente
En 1960, les leaders africains se succèdent à la tribune pour proclamer l’indépendance de leurs pays. Si beaucoup célèbrent la victoire, certains soulignent les défis qu’elle représente.
Modibo Keita – 22 septembre 1960
« Le mot Mali continuera à résonner comme un gong sur la conscience de tous ceux ont œuvré à l’éclatement de la Fédération du Mali ou qui s’en sont réjouis. Nous restons mobilisés pour l’idée de la Fédération qui, malgré tout, demeure une semence virile de l’unité africaine. Nous avons perdu une partie, mais nous gagnerons la manche, inch Allah. Les puissances d’argent, les forces rétrogrades et impérialiste n’y pourront rien.
Léopold Sédar Senghor - 6 septembre 1960
« Cher vieux Sénégal(…), comment aimer l’Afrique sans t’aimer, comment défendre et manifester l’Afrique sans te défendre d’abord et manifester. Car l’Afrique n’est pas une idée, c’est un nœud de réalités : c’est d’abord un visage de basalte qui, à l’Occident extrême, s’ouvre à toutes les mers, à tous les vents du monde ».
Félix Houphouet-Boigny - 7 août 1960
« Voici arrivée, pour Toi, O mon pays, mon Pays bien-aimé, l’heure tant attendue où ton destin t’appartient entièrement. Peuple de mon pays, laisse éclater ta joie, tu mérites cette joie. Tu as souffert plus que tout autre, en patience, mais ta souffrance n’a pas été vaine. Tu as lutté, mais pas inutilement, puisque la victoire, tu la connais aujourd’hui. Le besoin de dignité que tu portais en toi, le voilà enfin satisfait »
Maurice Yaméogo - 5 août 1960
« A la France, au général de Gaulle, dont le courage et la magnifique lucidité lui valent l’immortalité devant l’Histoire, à toutes les nations qui nous assistent, au clergé qui fournit à ce pays sa première élite avec les moyens du bord, aux professeurs français qui, patiemment, ont façonné les responsables de ce pays, à nos chefs traditionnels qui ont su sauvegarder l’intégrité de notre Etat contre les atteintes de l’extérieur, aux anciens combattants et anciens militaires, toujours fidèles à l’honneur, à tous nos parlementaires, aux militants politiques de tous les échelons, aux vaillants combattant qui sont morts pour le triomphe de notre liberté, j’adresse, au nom du gouvernement, l’hommage de ma profonde gratitude ».
Sylvanus Olympio - 27 avril 1960
« Depuis quelque temps déjà l’idée de l’unité africaine a fait du chemin (…), mais il semble que, pour ce problème d’actualité brûlante, l’accent ait été trop souvent mis plus sur l’unité politique de sur l’unité économique.(…)Je suis, pour ma part, persuadé que c’est par la coopération économique que nous pourrons dès à présent contribuer, dans une grande mesure, au bien-être des habitants de l’Afrique-Occidentale qui nous concerne directement ».
Alhaji Abubakar Tafawa Balewa -1er octobre1960
« C’est avec une fierté justifiée que nous affirmons que la réalisation de notre indépendance est sans précédent dans les annales de l’Histoire. Chaque étape de notre avancée constitutionnelle a été planifiée de manière résolue et pacifique avec des consultations complètes et ouvertes, non seulement entre les représentants des différents intérêts du Nigéria, mais aussi en coopération harmonieuse avec la puissance administrante qui a aujourd’hui renoncé à son autorité ».
Hubert Maga - 1er août 1960
« C’est pour nous un jour d’allégresse, jour qui consacre l’union de tous les enfants de ce pays, pour la paix et la fraternité, jour qui marquera un nouveau pas en avant de l’Afrique vers un avenir meilleur ».
Hamani Diori - 3 août 1960
Je veux dire ici combien les responsables des quatre Etats de l’Entente (Côte d’Ivoire, Dahomey, Haute Volta, Niger) ont œuvré ensemble, dans le sens d’une évolution commune, en vue d’un but commun, aujourd’hui atteint (…). Notre chance fut de trouver en la personne du Président Félix Houphouet-Boigny cette noblesse de caractère, ce bon sens du terroir, cette sage bonhomie, en un mot toutes les qualités qui font du Père de l’Entente le véritable artisan de notre sûre et pacifique ascension ».
François Tombalbaye - 11 août 1960
« Dans quelques minutes, notre peuple aura gagné le droit de disposer de lui-même, le droit de choisir lui-même sa propre voie, le droit de figurer parmi le concert des nations, égal en dignité aux plus grandes ».
Ahmadou Ahidjo - 1er janvier 1960
« Nous savons tous qu’il n’y a pas de dignité pour ceux qui attendent tout des autres. Nous savons que cette indépendance que nous venons d’obtenir ne serait qu’un leurre si nous ne pouvions l’assurer dans la réalité quotidienne. Nous sommes décidés à lui donner une existence qui ne soit pas seulement de façade. Nous serons jugés sur nos actes. Le monde attend de nous que nous lui fournissions la preuve de notre sérieux, de notre capacité à nous diriger nous-mêmes ».
David Dacko - 13 août 1960
« La République française vient de reconnaître l’indépendance et la souveraineté internationale de la République centrafricaine. Et pour cela, au nom de mon pays, je tiens à remercier le gouvernement français. La France ainsi une fois de plus prouvé aux yeux du monde que sa mission était la protection de la liberté ».
Patrice Emery Lumumba - 30 juin 1960
Cette indépendance du Congo, nul congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier que c’est par la lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang. Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang. Nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable, pour mettre fin à l’humiliant esclavage qui nous était imposé par la force ».
Fulbert Youlou - 15 août 1960
Nous atteignons aujourd’hui notre majorité. Nous sommes comme le jeune homme qui est devenu adulte, il acquiert la liberté de se diriger seul, comme il l’entend et comme il le désire ; il reçoit de ses parents une dot pour l’aider à démarrer dans la vie et dont il dépendra de lui qu’il l’utilise sagement, la fasse fructifier ou la dissipe ».
Léon Mba - 16 août 1960
« Ma pensée se tourne vers la France amie avec une gratitude profonde. Au général de Gaulle, champion de l’Homme Noir et de la Communauté franco-africaine, je dis « Merci ! Merci du plus profond de notre âme passionnée de vraie fraternité » Et je vois dans la présence à nos côté de M. André Malraux, l’illustre chantre du courage, de la culture et de l’humaine dignité, le présage de la « voie royale » où s’engage notre pays ».
Philibert Tsiranana - 26 juin 1960
« Notre Etat libre et indépendant, conscient de ses responsabilités, conscient aussi de sa vitalité et de ses virtualités, se range aujourd’hui, librement en toute connaissance de cause aux côtés des autres Etats libres dans la Communauté, pour le meilleur comme pour le pire, et pour le progrès de la civilisation ».
LA MONNAIE UNIQUE DE LA CEDEAO DIFFÉRÉE À UNE DATE ULTÉRIEURE
Les chefs d’État et de gouvernement ont acté l’impossibilité de lancer d’ici la fin de l’année la nouvelle monnaie régionale
Jeune Afrique |
Nelly Fualdes |
Publication 08/09/2020
Il ne restait plus que quatre mois pour lancer la monnaie unique de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), comme l’évoquaient régulièrement les textes depuis 2015. Un délai bien court alors qu’il restait encore à créer la banque centrale fédérale, à préciser le régime de change de la nouvelle monnaie, sans compter les nécessaires démarches administratives et informatiques liées à un changement de devise et la fabrication des pièces et billets…
Réunis le 7 septembre à Niamey, les chefs d’État et de gouvernement de la région ont donc acté le report – inéluctable – de la mesure.
Ils ont ainsi décidé de « différer, à une date ultérieure, le lancement de la monnaie unique » et ont évoqué l’élaboration d’une « nouvelle feuille de route », sans pour l’instant déterminer de nouveau calendrier.
La hache de guerre avec l’Umoa enterrée ?
Si le premier trimestre 2020 a été marqué par l’apparition de tensions entre pays de la zone franc et ZMAO, et notamment par une sourde rivalité entre Abuja et Abidjan, c’est le non respect des critères de convergence et l’impact économique du Covid-19 qui sont mis en avant pour justifier ce report.
Cette ethnie répartie Thiès, Diourbel, Fatick et Kaolack, jusqu’en Gambie, est passée par le Fouta avant de redescendre vers le centre du pays. Animistes au départ, les Sérères qui ont refusé toute islamisation, ont quitté le Tekrour vers le 11ème siècle
Oumar Kandé et Aliou Ngamby Ndiaye et NdèyecSeyni Samb |
Publication 08/09/2020
L’histoire du peuplement sérère, d’après la thèse la plus répandue, a commencé depuis l’Egypte. Cette ethnie répartie entre les régions de Thiès, Diourbel, Fatick et Kaolack, jusqu’en Gambie, est passée par le Fouta avant de redescendre vers le centre du pays. Animistes au départ, les Sérères qui ont refusé toute islamisation, ont quitté le Tekrour vers le 11ème siècle.
Pour retracer l’histoire du peuplement sérère, le chercheur en histoire Mamadou Faye se réfère aux thèses développées par Cheikh Anta Diop et Henry Gravrand. D’après l’anthropologue sénégalais Cheikh Anta Diop, Sérère désigne en Égyptien «celui qui trace le temple». C’est pourquoi Mamadou Faye estime que les Sérères ont quitté l’Égypte avant de longer le Nil jusqu’à atteindre la vallée du fleuve Sénégal où ils ont cohabité pendant très longtemps avec les Toucouleurs. En raison des attaques des Almoravides, ils ont encore quitté cette terre pour migrer vers le centre. Le responsable des langues nationales à l’inspection d’académie de Fatick révèle que les Sérères ont livré leur dernière bataille contre la religion, au Tekrour, en 1087. Quatre ans plus tard, c’est-à-dire en 1091, ils ont quitté pour s’installer au Baol. Mamadou Faye indique que le Baol est le premier point d’accueil des Sérères. «Plusieurs Sérères du Sine sont originaires du Baol, notamment les familles Ngom, Diouf, Sène et Faye», dit-il. A son avis, l’installation du peuple sérère a surtout commencé vers les années 1100.
La thèse selon laquelle les Sérères ont quitté l’Égypte pharaonique est aussi défendue par le conservateur du mausolée du premier roi du Sine, Meissa Waly Dione Mané. Habitant de Mbissel, François Sène rappelle que ses aïeuls viennent de l’Égypte. En quittant ce pays d’Afrique du nord, ils sont passés dans le Gaabou. C’est après la dislocation de cette grande province de l’empire du Mali que les Sérères ont migré vers la rive nord du fleuve Sénégal.
Le communicateur traditionnel auprès de la famille royale de Diakhao, Ablaye Sène, renseigne que les Sérères qui ont peuplé l’Egypte pharaonique avaient quitté l’Inde avant d’arriver au centre du pays via la vallée du fleuve Sénégal où ils habitaient avec les Toucouleurs.
Depuis le Baol, les Lamanes ont commencé à descendre dans les localités peuplées aujourd’hui de Sérères, explique l’enseignant de formation et chercheur sur l’histoire sérère. Ces Lamanes, dit-il, sont des propriétaires terriens. Ils étaient les maître du feu, car ils ont brulé des terres pour avoir des lieux d’habitation. Les nombreux dialectes sérères sont venus de cette séparation, d’après Mamadou Faye. «L’ethnie a subi des transformations, mais nous sommes tous des Sérères. Les peuples Safènes sont installés dans leurs localités il y a plus de 1000 ans », renseigne-t-il. Aujourd’hui, le dialecte diffère d’un terroir à un autre. Le Sérère parlé dans certains villages de Thiès est différent du Sérère à Fatick. Sept dialectes sont répertoriés dans l’ethnie sérère entre les régions de Kaolack, Thiès et Fatick et jusqu’en Gambie.
Sine-Saloum-Baol : une ethnie trois royaumes
Une autre thèse défendue par les populations locales de Djilor-Saloum est que le Djognick est plus ancien que le Sine, le Baol et le Saloum. Les premiers Sérères qui ont quitté le Gaabou, explique Coly Senghor, représentant du Farba de Djilor, ont habité d’abord le Djognick. Cet ancien royaume annexé par la suite par le roi du Saloum est considéré par Coly Senghor comme le premier lieu d’habitation des Sérères. C’est par la suite, raconte-t-il, qu’ils ont réussi à traverser le bras de mer pour rejoindre la terre ferme, notamment les localités de Mbissel et autres villages historiques. Même Meissa Waly Dione Mané, premier roi du Sine, est passé par le Djognick avant d’arriver à Mbissel. Le Sine, le Saloum et le Baol, indique Mamadou Faye, sont liés par l’histoire et la géographie. Il s’agit d’une même ethnie (Sérère), trois royaumes, précise-t-il. Pour étayer ses propos, le chercheur en histoire informe qu’à plusieurs reprises, le «maad a sinig» (roi du Sine) a envoyé ses «salmakors» (guerriers) prêter main forte au roi du Saloum qui livrait bataille. «Nous sommes tous de la même ethnie, mais n’habitons pas, suivant la position géographique, le même espace. Mais, le Sine-Saloum, le Baol sont liés», affirme-t-il. La preuve, Mbégane Ndour, qui a régné au Sine entre 1313 et 1321, a été le premier roi du Saloum.
YOUSSOUPHA GNING, UN DES PRÉCURSEURS DE LA SANTÉ PUBLIQUE EN AFRIQUE
Le 07 septembre 1990 disparaissait le Directeur du Département des Services de Santé au Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion (CESAG) à la suite d’un accident survenu lors d’une mission à Montréal au Canada
Le 07 septembre 1990 disparaissait Youssoupha Gning, Directeur du Département des Services de Santé au Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion (CESAG) à la suite d’un accident survenu lors d’une mission à Montréal au Canada. Ce vendredi fut terrible pour toute sa famille, ses amis et particulièrement ses collègues du CESAG car, son assistante de recherche Assitan KONE (qui venait de se marier) y perdit aussi la vie, tandis que deux secrétaires de son département s’en sortirent avec plusieurs séquelles.
Mais qui était Youssoupha Gning ? Voilà un jeune infirmier pour continuer ses études s’embarque au milieu des années 70 pour la France. Et à l’absence d’une bourse comme la plupart des étudiants de l’époque, il se mit à assurer des gardes de nuit dans certains hôpitaux et cliniques, tout en les conciliant avec ses études, ce qui ne l’empêchait pour autant de mener des activités militantes au niveau du mouvement des étudiants de l’époque AESF (Association des Etudiants Sénégalais en France). Après son passage à l’Ecole de Santé Publique de Rennes, et au terme de différents stages, il arriva à occuper un poste de Directeur adjoint à l’hôpital de Villejuif l’un des plus grands hôpitaux de France. De retour au Sénégal vers la fin des années 80, il est nommé Directeur de l’hôpital de Fann où il avait servi comme infirmier.
En 1988, le CESAG qui envisageait de développer pour l’Afrique et la sous-région un programme de formation continue en santé publique en collaboration avec le Département d’Administration de la Santé de l’Université de Montréal (DASUM) fit appel à lui pour faire partie de l’équipe de vacataires devant effectuer un stage d’immersion pédagogique au Canada. A l’issue de ce séjour, Youssoupha en homme entreprenant est arrivé à convaincre ses homologues canadiens à consolider non seulement le programme, mais à décrocher une ligne de financement complémentaire auprès de l’ACDI et de l’ACCT pour en faire un programme diplômant afin de répondre aux besoins des pays africains en matière de déficit d’administrateurs des hôpitaux.
Le Professeur Gilles Dussault à l’époque Directeur du Département d’Administration de la Santé de l’Université de Montréal (DASUM) qui a toujours cru à ce projet n’a ménagé aucun effort pour apporter son soutien. Ainsi, les étudiants des premières promotions du Diplôme Supérieur de Gestion de Santé (DSGS) qui étaient généralement des médecins, pharmaciens, dentistes, ingénieurs bio médicaux etc. ont pu bénéficier de bourse ou de prise en charge pour les non sénégalais grâce à ce financement. Toujours dans un souci de permettre à des professionnels ne pouvant pas se déplacer de bénéficier de formations complémentaires, un programme commun d’enseignement à distance avec la technologie de l’époque a été mis en place en collaboration de la Télé-Université du Québec. Il faut rappeler que ce programme commun de formation à distance était le premier au niveau du Département d’Administration de la Santé de l’Université de Montréal.
La coopération inter-universitaire qui s’en ai suivi a permis l’intervention de plusieurs enseignants des universités africaines, européennes, américaines, canadiennes et des experts de l’OMS dans les enseignements au CESAG.
Entre ceux qui estiment que deux mandats suffisent et ceux qui assurent que leur Constitution leur permet de rempiler, le Sénégal de Macky Sall tente une troisième voie : celle du « ni oui ni non »
Jeune Afrique |
Ousseynou Nar Gueye |
Publication 08/09/2020
En Afrique de l’Ouest, la question du nombre de mandats présidentiels est le sujet du moment. Mais entre ceux qui estiment que deux suffisent et ceux qui assurent que leur Constitution leur permet de rempiler, le Sénégal de Macky Sall tente une troisième voie : celle du « ni oui ni non ».
Il y a deux grandes écoles en Afrique de l’Ouest, en ce qui concerne le totem des deux mandats présidentiels, et toutes deux s’appuient sur des lectures différentes de ce que la Constitution de tel ou tel pays permet ou non. La première, celle du front qui dit « quand on refuse, on dit non », pour reprendre l’écrivain Ahmadou Kourouma, est celle des pays où les présidents de la République ont tenu mordicus à ne faire que deux mandats successifs. Le Niger et la Mauritanie sont dans ce cas.
Malgré les appels de ses partisans à se représenter pour une troisième fois consécutive, le Nigérien Mahamadou Issoufou a déclaré qu’il ne le ferait pas, faisant désigner un candidat au dauphinat par son parti en la personne de Mohamed Bazoum, ex-ministre de l’Intérieur qui s’est dégagé de son maroquin pour mieux se consacrer à la pré-campagne. En Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz a fait de même : il a tenu bon face à la tentation et poussé un successeur, l’actuel président Ghazouani. Il n’est d’ailleurs pas sûr que, si c’était à refaire, on l’y reprendrait, puisque Aziz est actuellement inquiété par la justice mauritanienne en raison d’une procédure pour présomption de crimes économiques et de haute trahison, dans laquelle son gendre est également cité.
Une « Der des Ter »
La deuxième grande école est celle qui refuse de faire de ce totem un tabou : celle des pays où les présidents soutiennent haut et fort que la Constitution, d’ailleurs souvent récemment révisée, leur permet de briguer une « Der des Ter ». Les deux cas emblématiques en Afrique de l’Ouest sont la Côte d’Ivoire et la Guinée. Dans ces deux pays, la révision constitutionnelle (respectivement en 2016 et en mars 2020) est supposée avoir « remis les compteurs à zéro ».
Le président guinéen Alpha Condé, malgré les violentes manifestations qui ont accompagné la révision de la Constitution, est plus à l’aise pour tenter de faire prévaloir cet argument. À Abidjan, où l’on compte déjà une dizaine de morts lors des violences pré-électorales depuis l’annonce de la candidature à un troisième mandat du président Alassane Ouattara, ce dernier est plus en peine de prouver qu’il est dans son bon droit, étant donné son revirement à 180 degrés entre mars et août, le tout agrémenté d’interprétations variantes de la Constitution. Après avoir dit qu’il se présenterait si les mammouths de sa génération (Bédié et Gbagbo) en faisaient autant, Ouattara avait décidé de passer le flambeau à « la jeune génération » en la personne de son Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly. Avant de se rétracter pour mieux se représenter, après le décès inopiné de ce dernier.
Quid du Sénégal ? Le pays de la Teranga semble tenter une troisième voie, accoté au « ni oui, ni non ». Une nouvelle Constitution y a bien été votée en 2016, dans laquelle il est écrit que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». En octobre 2017, avant la présidentielle de février 2019, interrogé par les journalistes, c’est à cet alinéa que Macky Sall avait recouru pour s’étonner que le débat sur l’éventualité d’un troisième mandat de sa part puisse même avoir lieu : « C’est moi qui ai fait rédiger la Constitution. C’est réglé. Je ne peux pas me représenter à un troisième mandat. Mais pour le moment, c’est le deuxième mandat qui est en ligne de mire, n’est-ce pas ? » avait-il déclaré en wolof.
Depuis lors, trois tenants de la majorité présidentielle ont transgressé cette règle. Et tous ont été limogés. Le dernier en date, remercié de son poste de directeur de la société de transports publics, Dakar Dem Dikk, et remplacé en Conseil des ministres le 2 septembre, est l’ex-avocat Moussa Diop, par ailleurs président d’un parti allié de la majorité présidentielle BBY et membre de la coalition historique « Macky 2012 ». À la question « un troisième mandat est-il un coup d’État constitutionnel ? » posée sur un plateau télé deux jours auparavant, Diop avait répondu avec un large sourire : « Je confirme ! »
Avant lui, c’est Sory Kaba, militant du parti présidentiel et directeur des Sénégalais de l’étranger au ministère des Affaires étrangères, qui avait été remercié, en octobre 2019. La veille, intervenant dans une émission radiophonique dominicale, il avait assuré que Macky Sall ne briguerait pas de troisième mandat. Moustapha Diakhaté, ex-ministre-conseiller du chef de l’État, avait été limogé pour la même raison, quelques jours après avoir dénié à Macky Sall le droit de se représenter.
L’explication de texte de cette jurisprudence du « taire-le-ter », Macky Sall l’a livrée le 31 décembre 2019, devant un parterre de journalistes invités au palais présidentiel : « Je ne dis pas que serai candidat [en 2024] ni que je ne serai pas candidat. Car si je le fais, mes ministres et directeurs généraux ne travailleront plus ». Plus on s’approchera des élections majeures (les législatives de juin 2022 et la présidentielle de 2024), plus il sera difficile pour le président de tenir cette ligne de crête, qu’il parvient pour l’heure à maintenir avec le sabre de son décret comme une épée de Damoclès au-dessus de ses militants et alliés.
Reste que la question semble davantage agiter le camp présidentiel que l’opposition sénégalaise. Cette dernière est en discussion sur le statut du chef de l’opposition au sein du dialogue national (instance mise en place au lendemain de la dernière présidentielle), et s’affaire à déterminer qui occupera cette fonction, entre Idrissa Seck, arrivé deuxième à la dernière présidentielle, et Abdoulaye Wade, le chef du parti d’opposition le mieux représenté à l’Assemblée nationale. Un débat éminemment politique, dans lequel l’arbitrage régalien de Macky Sall est sollicité. Il ne pourra y apporter une réponse de Normand.
Ousseynou Nar Guèye est éditorialiste sénégalais, fondateur du site Tract.sn
30 NOUVEAUX CAS POSITIFS ET UN DÉCÈS ENREGISTRÉS
A ce jour 14.044 cas ont été déclarés positifs, dont 10.088 guéris et 292 décédés. Le ministère de la Santé indique que 3.663 patients sont sous traitement.
Dakar, 8 sept (APS) - Le Sénégal a recensé ce mardi 30 nouveaux cas de coronavirus sur 788 tests réalisés pour un taux de positivité de 3,81%, a indiqué le directeur de la Prévention du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Le pays déplore un nouveau décès survenu au cours des dernières 24 heures, a signalé docteur El Hadh Mamadou Ndiaye lors d’un point quotidien sur l’évolution de la maladie.
Les nouveaux cas, qui confirment la sensible tendance baissière observée ces derniers jours, se répartissent comme suit : 18 cas contacts suivis par les services sanitaires, un cas importé enregistré à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass et 11 cas issus de la transmission communautaire.
Les cas communautaires ont été détectés à Guédiawaye (trois cas) et Kaolack (deux cas). Les localités de Ngor, Diourbel, Ouest-Foire, Yeumbeul, Yoff et Ziguinchor ont enregistré chacune un cas.
Dans les centres de traitement, 51 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, alors que 36 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. L’état de santé des autres patients est jugé stable, a assuré docteur Ndiaye.
A ce jour 14.044 cas ont été déclarés positifs, dont 10.088 guéris et 292 décédés. Le ministère de la Santé indique que 3.663 patients sont sous traitement.
Le directeur de la prévention a encore exhorté les populations au respect strict des mesures de prévention individuelle et collective.
"Prenez soin de vous, de vos proches et de la communauté en portant correctement vos masques, en vous lavant les mains avec du savon ou en utilisant du gel hydro-alcoolique", a-t-il lancé en guise de recommandations.
De même, a-t-il exhorté les populations au respect de leur rendez-vous, notamment les personnes porteuses de pathologies chroniques.