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11 septembre 2025
VERS LA REUNIFICATION DE LA FAMILLE LIBERALE
Devant la forte mobilisation des Ziguinchorois, Abdoulaye Baldé annonce qu'au delà d'Idrissa Seck, il y a d'autres pontes qui sont en route pour rejoindre le président de la République
Le chef de file de l'Union des centristes du Sénégal (UCS) a fait une forte mobilisation dans la commune de Ziguinchor pour communier avec ses sympathisants. Devant la forte mobilisation des Ziguinchorois, Abdoulaye Baldé ravi de cet attachement et après avoir renouvelé sa confiance au président de la République, annonce qu'au delà d'Idrissa Seck, il y a d'autres pontes qui sont en route pour rejoindre la le président de la République qui a l'intention de réunir toute la famille libérale.
"Je voudrais saluer la vision du président qui a continué à élargir la famille de la majorité présidentielle, faisant venir notre grand-frère Idrissa Seck, mais aussi d'autres", souligne le président de l'Ucs.
Poursuivant, le député-maire annonce que la liste du président est loin d'être close. Il révèle un pan de leur échange qui a lieu il y a quelques jours.
"Le président m'a annoncé que d'autres vont rallier pour agrandir cette majorité présidentielle pour que nous puissions avoir notre bloc qui conduira les destinées du Sénégal pour les années à venir. Il faut que nous soyons dans ce bloc. Ne restons pas en dehors. Il faut agrandir les bases de l'Ucs surtout dans cette partie sud considérée comme notre bastion. Ne pensez pas que nous avons perdu, bien au contraire", révèle le président de la commission des mines à l'Assemblée nationale...
PRENDRE UNE PIROGUE N'EST PAS UNE OPTION
Youssou Ndour a adressé un message aux jeunes qui se lancent dans l’émigration clandestine et qui périssent pour la plupart en mer. Il leur demande de se ressaisir car il est bien possible de réussir au Sénégal.
Youssou Ndour a adressé un message aux jeunes qui se lancent dans l’émigration clandestine et qui périssent pour la plupart en mer. Il leur demande de se ressaisir car il est bien possible de réussir au Sénégal.
«Il peut y avoir des difficultés dans la vie. Mais, il n’est jamais dit qu’on ne peut pas se réaliser ici au Sénégal et qu’on va forcément s’en sortir en Europe. Voyager est certes un droit, mais prendre des pirogues, vendanger sa vie, quitter comme ça sa famille n’est pas une chose à faire», soutient Youssou Ndour à l’émission «Fiitey».
Il dit comprendre les motivations des jeunes, mais leur demande de ne pas se laisser abattre. «Il y a trop de pressions sociales au Sénégal. On impose beaucoup de choses aux jeunes, aux familles, aux parents, aux marabouts. Il faut qu’on en parle, qu’on ose le dire. Je m’adresse aux jeunes. Je ne vous dirais pas de ne pas voyager, mais prendre une pirogue n’est pas une option. Dans la vie, il faut trimer pour réussir, mais l’effort n’est jamais vain», ajoute-t-il.
Youssou Ndour demande à l’Etat, au secteur privé et à tous ceux qui en ont les moyens d’aider les jeunes afin d’atténuer la pression sociale qu’ils subissent et qui les pousse à entamer ces voyages périlleux.
EPINES DE LA VIE
Premier roman de Safiétou Ndiaye propose une plongée dans le réalisme social sur fond de réponse à un besoin de partager un point de vue personnel sur des faits de société n’épargnant pas le milieu scolaire et universitaire selon l'auteure
Dakar, 14 nov (APS) – ‘’Epines de la vie’’, premier roman de l’enseignante Safiétou Ndiaye propose une plongée dans le réalisme social sur fond de réponse à un besoin de partager un point de vue personnel sur des faits de société n’épargnant pas le milieu scolaire et universitaire, a expliqué samedi à Dakar son auteure.
‘’C’est un roman de réalisme social visant à répondre à un besoin pressant de partager un point de vue personnel sur les faits de société que l’on peut découvrir dans le milieu scolaire ou universitaire’’, a-t-elle notamment indiqué à la cérémonie de dédicace de l’ouvrage.
Dans le roman de 270 pages paru aux éditions Harmattan Sénégal, la native de Ziguinchor, raconte l’histoire d’une jeune fille qui a connu une mésaventure amoureuse avec son professeur de français, laquelle ne l’a pas empêché de se battre pour parvenir à occuper la fonction d’assistance en Lettres modernes.
Dans cet esprit, la romancière a insisté sur le fait qu’’elle a voulu, à travers l’héroïne, montrer qu’on doit chaque jour se lever avec une volonté d’affronter les aléas de la vie et persévérer pour réaliser son rêve’’.
De son côté, le Doyen honoraire de la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Mamadou Kandji, a démontré que le récit du roman repose sur des techniques narratives postmodernes, à savoir la subversion de la trame romanesque classique, l’anticipation, les flashbacks, la forme épistolaire, les épiphanies, les confessions etc.’’
‘’La narration interactive évoque des faits qui rafraîchissent la mémoire du lecteur sur quelques aspects de l’histoire post-coloniale et de la culture sénégalaise, donnant ainsi un réalisme social’’, a-t-il fait valoir le professeur d’anglais à la retraite.
Kandji a ainsi ‘’vivement’’ recommandé ‘’aux humanistes, universitaires et enseignants ainsi qu’à tous les hommes et femmes ‘’amoureux’’ de la lecture de lire ce roman dont les procédés lui confèrent une originalité, amplifiant une approche psychologique, à travers le processus de maturation de l’héroïne’’.
‘’Le récit promène le lecteur dans le système éducatif sénégalais avec une parenthèse dans l’enseignement‘’, a-t-il fait remarquer.
UNE STRATÉGIE NATIONALE DE DÉVELOPPEMENT DE LA MICROFINANCE EN GESTATION
La ministre de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire, Zahra Iyane Thiam, a annoncé samedi l’adoption prochaine d’une stratégie nationale destinée à renforcer l’efficacité du Fonds national de la microfinance
Dakar, 14 Nov (APS) - La ministre de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire, Zahra Iyane Thiam, a annoncé samedi l’adoption prochaine d’une stratégie nationale destinée à renforcer l’efficacité du Fonds national de la microfinance (FONAMIF), récemment mis en place dans son département, a appris l’APS.
Elle a fait cette annonce à la cérémonie d’ouverture de l’assemblée générale annuelle de l’Association professionnelle des services financiers décentralisés au Sénégal (AP/SFD).
Le FONAMIF, appelé à être doté d’un volet financier et d’une assistance technique, illustre l’importance que ’’l’Etat du Sénégal accorde au secteur de la microfinance, un secteur névralgique pour une inclusion financière et une économie solidaire’’, a expliqué la ministre.
Elle a souligné que ce fonds constitue un instrument financier sur lequel son département fonde beaucoup d’espoir pour apporter des réponses adaptées au besoin de financement des bénéficiaires notamment en zones rurales.
’’Ce document de stratégie nationale devrait permettre d’identifier les besoins de financement afin d’accéder facilement à des crédits pour les bénéficiaires’’, a indiqué Mme Thiam.
Elle a par ailleurs invité les professionnels des SFD à davantage travailler pour une ’’modernisation des services financiers décentralisés afin d’assurer une meilleure sécurisation de l’épargne publique.’’
Zahra Iyane Thiam a également insisté sur la nécessité d’adopter de nouveaux ’’mécanismes’’ pouvant permettre d’assurer une amélioration des procédés de recouvrement et des services et la protection des données personnelles.
Cette assemblée générale à l’issue de laquelle une nouvelle équipe dirigeante de l’AP/SFD sera mise en place a été l’occasion d’inviter les professionnels des services financiers décentralisés, une directive de l’UEMOA depuis 2007, à se ’’réinventer’’ pour mieux faire face aux enjeux et défis du moment qui auront comme nom une économie digitalisée, l’ingénierie financière, entre autres.
Le président intérimaire de l’AP/SFD, Ousmane Thiongane, a, de son côté, plaidé pour la garantie de taux d’intérêt concessionnaire à travers les 100 milliards de FCFA mis à la disposition des SFD à travers le fonds force Covid-19 doté d’une enveloppe de 1000 milliards pour la relance de l’économie nationale.
Il a aussi appelé les SFD à un maillage du territoire national pour une meilleure prise en charge des besoins de financements des populations dans les régions.
A BISSAU, LES LIONS VISENT LA VICTOIRE ET LA QUALIFICATION
Le Sénégal vient ici pour essayer de chercher sa qualification. Ce sera un match extrêmement difficile parce que la Guinée Bissau perd rarement ses bases. Mais à chaque règle il y a une exception’’, a déclaré Saer Seck
Bissau, 14 nov (APS) – Les Lions du Sénégal vont tenter dimanche de mettre un terme à une invincibilité remontant à longtemps de l’équipe de la Guinée et décrocher la qualification à la CAN prévue au Cameroun en 2022, ont confié à l’APS des membres de la délégation sénégalaise arrivée samedi dans la capitale bissau-guinéenne à bord d’un vol d’Air Sénégal international.
‘’Le Sénégal vient ici pour essayer de chercher sa qualification à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Cameroun 2022. Ce sera un match extrêmement difficile parce que la Guinée Bissau perd rarement ses bases. Mais à chaque règle il y a une exception’’, a déclaré Saer Seck, vice-président de la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Il intervenait après l’arrivée des joueurs et l’encadrement technique du Sénégal a l’Aéroport international Osvaldo Vieira. Ils ont été accueillis par l’ambassadeur du Sénégal en Guinée Bissau, Ngor Ndiaye et le président du Casa Sport de Ziguinchor, Seydou Sané.
Après quelques brèves formalités à l’aéroport, les Lions et les membres de l’encadrement technique ont rejoint l’hôtel Shaîba en centre-ville où ils ont installé leurs quartiers.
‘’Nous sommes là modestement mais avec confiance. Nous avons un statut à défendre. Nous ferons tout pour préserver notre classement de première nation africaine. Ce sera difficile mais nous allons essayer de nous qualifier’’, a poursuivi M. Seck.
Pour l’ancien international El Hadji Diouf, ‘’ce sera un match difficile qu’il faudrait prendre par le bon bout’’.
‘’Rien n’est acquis d’avance en Afrique du football. Le match de Nigéria-Siéra Léone (4-4) est assez édifiant. Il y a un double objectif que nous devons relever en terre bissau-guinéenne : mettre fin à cette invincibilité de l’adversaire à domicile et se qualifier à la prochaine CAN’’, a estimé l’ancien attaquant des Lions.
A Bissau, à la veille du match, la presse locale a beaucoup mis l’accent sur une invincibilité des Djurtus au stade du 24 septembre de Bissau depuis fort logntemps.
Dimanche, les protégés d’Aliou Cissé vont affronter l’équipe nationale de Guinée au stade du 24 septembre de Bissau. Les Lions ont la possibilité de se qualifier à la CAN 2022 s’ils sortent victorieux de cette rencontre.
Mercredi, en match comptant pour la 3è journée joué à Thiès, le Sénégal avait déjà battu la Guinée Bissau (2-0).
Les Lions de la Téranga sont leaders du groupe qu’ils partagent avec Swattini, Congo Brazaville et Guinée Bissau.
PONT SÉNÉGAMBIE, UNE RÉVOLUTION DANS LES DÉPLACEMENTS DES USAGERS (1/3)
Pour les passagers rencontrés, l'ouverture du pont est une bénédiction. Reportage à Farafenni
À partir d’aujourd’hui et jusqu’au dimanche 15 novembre, nous vous proposons une série de reportages consacrés au pont Sénégambie qui change la vie des Gambiens et des Sénégalais depuis un an. Inauguré en janvier 2019, ce pont remplace l'ancien bac qui traversait le fleuve Gambie. Le ferry transportait les nombreux passagers qui voulaient relier la région de la Casamance située au sud du Sénégal, la Gambie et le nord du Sénégal. Pour les passagers rencontrés, l'ouverture du pont est une bénédiction.
FAIRE (AUSSI) LE DEUIL DES MANŒUVRES POLITICIENNES
Il y a si peu de différences entre majorité et opposition que non seulement, la transhumance est appelée à perdurer mais les alternances continueront à n’être que des passages de témoins entre clans rivaux à la solde des puissances d’argent
Nous allons mettre en place des institutions si fortes, que même si le diable en personne arrivait au pouvoir, il lui serait impossible de faire ce qu’il veut. Jeremiah Rawlings John
Pour plusieurs observateurs politiques, la situation politique actuelle de notre pays est, on ne peut plus dramatique. En effet, on note un hiatus flagrant entre une classe politique empêtrée dans ses combinazzione et une situation sociopolitique marquée par une gouvernance de plus en plus épouvantable et des souffrances populaires incommensurables. Ce divorce entre le peuple fondamental et ses élites n’est pas une nouveauté. Il remonte aux premières années de notre accession à la souveraineté formelle et n’a malheureusement pas pu être corrigé par les alternances de 2000 et 2012.
Il y a certes eu le sursaut - qu’on espérait salvateur - des Assises Nationales de 2008-2009, qui ambitionnaient de remédier à la mal-gouvernance endémique, d’approfondir la démocratie et de renforcer les institutions.
Mais cette initiative patriotique finira par être sabordée, aussi bien par les partis socio-démocrates incapables de s’entendre sur une candidature unique, encore moins sur un programme, que par des gauchistes sectaires et des libéraux très peu enclins à responsabiliser les masses populaires.
Le précédent pouvoir libéral, au lieu de rejoindre le mouvement des Assises, qui aurait pu constituer une porte de sortie honorable et le couronnement de la longue carrière politique de Me Abdoulaye Wade, s’engagea plutôt dans une dynamique suicidaire visant à obtenir un troisième mandat illégal. Ce faisant, il dilapida le capital prestige que lui avait valu le fait d’être l’un des premiers opposants d’Afrique Noire, à accéder au pouvoir, de manière démocratique, lors de l’alternance de 2000.
Quant à son successeur et non moins ancien disciple, le président Sall, il refusa d’opérer les ruptures nécessaires et poursuivit sur la voie déjà tracée faite de régressions démocratiques majeures, reniant ainsi sa parole, lui qui s’était pourtant engagé à appliquer les conclusions des Assises Nationales.
Tant et si bien que notre pays est passé du statut de vitrine démocratique à celui de laboratoire d’alchimie politicienne, dont s’inspirent encore plusieurs pays africains (troisième mandat, pseudo-référendum, tripatouillage de la constitution, manipulation de la loi électorale... et même wax-waxeet de Barrow en Gambie et de Talon au Bénin).
Ce sont ces artifices maléfiques d’une redoutable efficacité, qui ont été mis en œuvre lors de la mascarade électorale de février 2019, qui n’était rien moins qu’un forcing, - encore plus abject au vu des contextes respectifs -, que les pseudo-élections des régimes de partis uniques, de triste mémoire.
Nous sommes donc dans une nouvelle période historique marquée par l’essor du populisme et des schémas d’autocratie électorale (ou démocrature), où les élections servent à valider des forfaitures démocratiques. De nouveaux protocoles voient le jour, marqués par l’arbitraire ou la manipulation pré-électorale, le hold-up des suffrages et la gestion de crise post-électorale combinant arrestations arbitraires et appels au dialogue.
C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre la vraie fausse réconciliation des frères ennemis, Macky Sall et Idrissa Seck, en tant que point nodal d’une fausse recomposition politique, qui n’est rien d'autre qu’une véritable escroquerie politique.
Tous ces éclairages nous font voir la recrudescence de l’émigration clandestine sous un nouveau jour : elle est symptomatique de l’état de faillite dans lequel se trouvent les nations africaines. Les masses populaires de notre continent, à l’instar des peuples du monde, commencent à démystifier la démocratie représentative, qui ne sert qu’à perpétuer les rapports de domination et d’exploitation de nos pays. Chaque jour qui passe persuade nos concitoyens de la collusion manifeste des élites, à la recherche de prébendes et de strapontins.
La meilleure preuve en est ce refus de la grande majorité des formations politiques de s’engager clairement pour des programmes de rupture claire et nette avec l’électoralisme désuet et de promotion d’une véritable refondation institutionnelle.
C’est précisément parce qu’il y a si peu de différences entre les partis de la majorité et ceux de l’opposition que non seulement, le phénomène de la transhumance est appelé à perdurer mais que les alternances continueront à n’être que des passages de témoins entre clans rivaux à la solde des puissances d’argent.
La journée nationale de deuil du 13 novembre 2020 est symbolique, dans le sens où la jeunesse patriotique a clairement manifesté son désir, devant l’insouciance des autorités face à l’hécatombe de l’émigration clandestine, de prendre son destin en mains.
On note un refus net et clair des politiciens de la majorité, qui ont pourtant tous les leviers du pouvoir entre les mains, d’assumer la part de responsabilité qui leur revient dans les dysfonctionnements des politiques publiques. En lieu et place d’une véritable redevabilité, on a droit à une mauvaise foi manifeste, où on cherche à se défausser sur des citoyens eux-mêmes désespérés et qui ne savent plus à quel escroc politique se fier.
Les pouvoirs législatif et judiciaire sont écrasés par un Exécutif monstrueusement hypertrophié et omnipotent, qui donne l’impression d’avoir toutes les cartes en main. Mais ce n’est que là que pure illusion !
Il s’agit de rendre au peuple sa souveraineté, en faisant des offres politiques de rupture visant non pas à renforcer des positions politiques partisanes ou personnelles mais le bien-être populaire.
Il y a urgence à s’unir autour de programmes explicites pour ressusciter et parfaire les idéaux des Assises Nationales.
DONALD TRUMP A LA DÉFAITE AMÈRE
Le président américain sortant nie toujours la victoire à son rival démocrate, quitte à paralyser la transition déjà engagée par ce dernier. Analyses et commentaires avec René Lake, Claude Porsella et Denis Beaver sur VOA TV
Le président américain sortant nie toujours la victoire à son rival démocrate, quitte à paralyser la transition déjà engagée par ce dernier. Analyses et commentaires avec René Lake, Claude Porsella et Denis Beaver sur VOA dans l'émission Washington Forum. Les invités abordent également les perspectives d'une nouvelle politique américaine avec l'administration Joe Biden.
POURQUOI L'ISLAM INTERDIT LES ATTENTATS
Comme le rappelle le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, d'après le Coran, le musulman est détruit par le mal qu'il commet. Interview
Le Point Afrique |
Catherine Golliau |
Publication 14/11/2020
Le Point.fr : « Musulman » signifie en arabe « soumis » : le croyant se soumet au Dieu unique et tout-puissant. Comment peut-il disposer d'un libre arbitre ?
Souleymane Bachir Diagne : La sourate 2 du Coran est claire à ce sujet : l'humain est le seul être capable de troubler l'ordre établi, parce que Dieu a voulu le créer libre. Le récit de la création en islam est en effet très différent de celui que nous livre la Genèse dans la Bible. Dans cette sourate, Dieu prévient les anges qu'il va se donner un représentant sur terre. Ces derniers s'inquiètent qu'il veuille établir sur terre un lieutenant, un calife. Ne va-t-il pas faire advenir le mal et le sang ? Mais Dieu leur répond : « Je sais que vous ne savez pas. » Et il passe outre. En fait, il crée un fauteur de troubles. Il le fait libre, et cette liberté fait advenir le mal. La conséquence de cette création sera notamment la rébellion d'Iblis, un ange qui refuse de se prosterner devant l'homme et qui dit à Dieu : « Je suis meilleur que lui. Tu m'as fait de feu, et lui d'argile. » Il est le Satan de l'islam, celui qui n'aura de cesse de tenter l'humain pour le faire chuter.
Mais comment se définit le mal en islam ? Est-ce, comme dans le cas d'Iblis, se révolter contre la volonté de Dieu ?
Si l'on se fonde sur le Coran, faire le mal, c'est se faire du tort à soi-même. En arabe, on dit dhulm nafs, faire du tort à son âme. Quand Adam et Ève ont désobéi à Dieu et sont chassés du paradis, ils se repentent et disent : « Seigneur, nous nous sommes fait du tort à nous-mêmes. » En islam, le mal que l'on fait à l'autre nous détruit parce qu'il annihile l'humanité que nous portons en nous. Pour le sage soufi Tierno Bokar, « toute chose retourne à sa source ». Le mal se retourne toujours contre celui qui l'a commis. L'analyse philosophique que j'en fais, et je me place pour cela dans la lignée du grand penseur indien Mohammed Iqbal, est que le mal nous fait oublier qui on est, et donc oublier notre relation à Dieu. De fait, être musulman peut se résumer par trois dimensions : d'abord avoir la foi, iman, en Dieu, son message – le Coran –, et son œuvre – la création. Ensuite, avoir le respect de ce qui fait de soi un musulman. Enfin, l'excellence de caractère, ihsan, en arabe. Dans un hadith célèbre, Mohammed dit : « Adorer Dieu comme si on le voyait en sachant que si on ne le voit pas, lui nous voit. » Il faut agir en ayant constamment la conviction que l'on est en face ou sous le regard de Dieu. Ce qui implique que si l'on vit pleinement sa foi en l'islam, il y a des choses que l'on ne fait pas.
Quel est le rôle de la Loi, la charia ?
Elle définit les bonnes pratiques. Mais c'est un mot valise au sens très étendu. Le Coran ne le cite même pas. Aujourd'hui, elle désigne le comportement que doit suivre le bon musulman tel que l'ont défini au cours des siècles des juristes en se fondant sur le Coran, les hadiths, c'est-à-dire les mots et les gestes du prophète Mohammed et de ses compagnons les plus proches. Ce n'est pas elle qui définit les valeurs éthiques. Celles-ci relèvent d'un humanisme fondé sur la dignité de l'homme, dont le Coran est la base. Comme le dit le verset 30 de la sourate de la Vache, Dieu a créé l'homme pour qu'il soit son « calife », c'est-à-dire son lieutenant sur terre. Le mot « calife » est très fort. Et c'est d'ailleurs la seule référence au califat qui soit présente dans le Coran. L'humain est le lieutenant de Dieu, il tient la terre pour lui. Il est responsable de la création de Dieu. C'est là sa dignité et une responsabilité énorme. C'est donc à partir de cette responsabilité que l'on définit le bien et le mal. Je conseille à tous la lecture du philosophe autodidacte andalou (Hayy Ibn Yaqdhan) d'Ibn Tufayl, du XIIe siècle, qui aurait, dit-on, inspiré Daniel Defoe pour son Robinson Crusoé.
LES 68 PAYS LES PLUS PAUVRES SOLDENT PRES DE 12 000 MILLIARDS
23 milliards de dollars. C’est le montant de la dette payé par 68 pays les plus pauvres du monde aux pays riches et aux banques depuis le début de la pandémie de Covid-19.
En dépit de la pandémie de la covid-19 qui a mis genoux toutes les économies du monde, les pays les plus pauvres ont été contraints de payer leurs dettes. D’après un document rendu public par l’ong britannique Oxfam, plus de 68 pays les plus pauvres du monde ont remboursé 23 milliards de dollars de dette durant cette période de pandémie de coronavirus. D’où l’urgence d’annuler la dette des pays pauvres.
23 milliards de dollars. C’est le montant de la dette payé par 68 pays les plus pauvres du monde aux pays riches et aux banques depuis le début de la pandémie de Covid-19. La révélation a été faite par Oxfam sur sa page Facebook.
En effet, l’Ong renseigne qu’en 2020 seulement, les 76 pays les plus pauvres devraient rembourser 40,6 milliards dollars. «Or, en cette période de crise, aucun pays ne devrait avoir à choisir entre rembourser sa dette et sauver des vies».
Pour Oxfam, cette dette empêche les gouvernements de libérer des ressources pour mettre en œuvre des mesures de prévention et d’intervention publiques. «Les systèmes de santé de certains des pays les plus pauvres ont besoin d’une injection immédiate de liquidités pour les aider à faire face à cette crise. L’allègement de la dette est le moyen le plus rapide d’acheminer l’argent là où les besoins sont les plus criants. Cela permettrait de libérer 40 milliards de dollars rien que cette année, afin d’aider ces pays à lutter contre le coronavirus et ses effets économiques dévastateurs», souligne l’Ong britannique ajoutant qu’il s’agit de la plus grande urgence de santé publique mondiale que l’humanité n’ait jamais connue. «Si nous n’agissons pas, le coronavirus pourrait coûter la vie à jusqu’à 40 millions de personnes et précipiter un demi-milliard de personnes supplémentaires dans la pauvreté», alertent les responsables d’Oxfam.
Ces derniers de rappeler en outre que la pandémie s’est propagée à une vitesse telle que la plupart des pays ne peuvent pas y faire face par leurs propres moyens. «C’est pour cela que nous avons plus que jamais besoin d’une action mondiale pour lutter contre le coronavirus. Même si, en avril 2020, le G20 a convenu d’une suspension temporaire du paiement de la dette de 73pays.C’est un premier pas dans la bonne direction, mais il est largement insuffisant». D’autant que cet accord n’a pas abordé la question des dettes massives envers les créanciers privés comme les banques et les fonds spéculatifs, ou envers certains des plus grands prêteurs multilatéraux comme la Banque Mondiale auxquels de nombreux pays en développement doivent des sommes énormes.