MACKY MET SA COALITION EN ORDRE DE BATAILLE
Macky reprend ses réunions nocturnes en mode visio-conférence. Le président de la conférence des leaders a reçu sa grande coalition presque au complet, sans bien sûr la coalition Macky 2012 en proie à des divisions. D’après des sources de « L’As », il y avait quasiment tout le monde. Moustapha Niass, Aminata Mbengue Ndiaye, Pape Demba Sy, Cheikh Tidiane Gadio, Souleymane Ndéné Ndiaye, Robert Sagna, Souty Touré, Papa Samba Mboup, Landing Savané, Souty Touré, Farba Senghor , Abdoulaye Baldé etc. Il s’agissait d’abord pour le chef de l’Etat de présenter des condoléances à certains de ses alliés à l’image des libéraux qui ont perdu Cheikh Sadibou Fall, mais aussi de faire le point des activités politiques et gouvernementales de la mouvance présidentielle, notamment la gestion des inondations, le dialogue politique et la Covid-19. Sous la direction du secrétariat exécutif permanent de Benno, la réunion a duré de 18h à 23h. Une rencontre marathon qui a permis aux différents orateurs de saluer son sens d’ouverture, de lui tresser des lauriers sur sa gestion de la covid-19, mais aussi de faire le serment de continuer leur compagnonnage avec lui. Le président de la conférence des leaders de Benno Bokk Yaakaar en a profité pour aborder les questions liées à la sécurité au Mali, mais aussi et surtout sur les inondations et les résultats de la commission du dialogue politique qui vient de boucler ses séances mercredi dernier. Visiblement revigoré par le serment d’engagement et de loyauté renouvelé par ses alliés, Macky Sall, qui est revenu en détails sur les inondations, leur a demandé de ne pas laisser le terrain politique «aux vendeurs d’illusions qui sèment le doute dans l’esprit des Sénégalais alors que son gouvernement a fait un travail remarquable pour combattre les inondations». Au sujet du Dialogue, il a fait le point sur les 23 accords obtenus et se dit disposé à poursuivre les pourparlers afin d’apaiser l’espace politique. Macky Sall promet de multiplier de telles rencontres avec ses supporters en territorialisant les rencontres.
Division des militantes de l’Apr Pikine
Les militantes de l’Alliance pour la République (Apr) du Département de Pikine continuent de se crêper le chignon. Hier, les femmes apéristes se sont encore illustrées par leurs querelles à l’occasion de l’audience que la Première dame Marième Faye Sall a accordée à certaines responsables, à savoir 3 par commune sur les 16 que compte le département. Les militantes zappées dont Khady Diagne, vice-coordonnatrice des femmes apéristes de PikineOuest, ont tenu à élever la voix pour dénoncer la marginalisation dont elles se disent victimes, avant d’alerter leur mentor Macky Sall. Elles ont attiré l’attention de Marième Faye Sall sur les lobbyings qui les écartent des audiences dans le but de masquer la division qui prévaut dans les rangs du parti présidentiel.
Découverte de deux bébés sans vie
Deux corps sans vie de bébés ont été découverts hier, à hauteur des deux voies entre le Rond-point case bi et le premier garage. Selon nos sources, les corps sans vie des bébés ont été découverts vers 01 heure du matin. Aucune trace particulière de blessure n’a été trouvée sur les nouveau-nés décédés qui étaient enveloppés dans un morceau de tissu. Les sapeurspompiers ont évacué les deux corps sans vie dans une structure sanitaire de la place, suite à une réquisition de la Police de Golf qui a ouvert une enquête.
03 individus arrêtés pour cambriolage
Une bande de voleurs a été alpaguée par la Police de Diamaguène Sicap Mbao, selon des sources de «L’As». Les malfrats qui ont été déférés au parquet ont cambrioler le domicile d’une dame du nom de Nd. F, situé au quartier Diamaguène. Les présumés cambrioleurs sont Hassan 02, Moussa F. plus connu sous le sobriquet de Kalamu et un de leurs amis.
Lutte contre la covid-19 à l’Ucad
Pour éviter la propagation du coronavirus dans les campus pédagogique et social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), l’amicale des étudiants de la Faculté des lettres et Sciences Humaines compte mettre en place une équipe composée de 200 personnes pour faire respecter les mesures barrières. Selon une note parvenue à «L’As», ces volontaires assureront la sensibilisation et la communication à l’intérieur de l’Université. L’équipe sera formée samedi prochain par des spécialistes en épidémiologie ainsi que des sociologues et psychologues. En outre, ajoute la source, il y aura aussi la participation des représentants de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et du ministère de la Santé et de l’Action Sociale.
Distribution gratuite de décodeurs numériques
Le ministre de la Communication Abdoulaye Diop a procédé hier à Fatick au lancement de la distribution gratuite de décodeurs numériques. Plus de mille ménages vulnérables sont ciblés dans la région de Fatick sur les 120.000 bénéficiaires au niveau national. Ceci pour permettre à tous les Sénégalais de rester connectés au reste du pays via la Télévision Numérique Terrestre (TNT), surtout en cette période de pandémie. «Cette crise sanitaire est une occasion pour montrer que les médias, la télévision en particulier, sont importants pour assurer le contenu de beaucoup de services là où le réseau téléphonique et l’internet n’ont pas trouvé solution aux difficultés des populations», dit-il. A l’en croire, le lancement à Fatick de cette campagne de distribution gratuite de décodeurs est une réponse à l’invite du chef de l’Etat de placer la notion d’équité territoriale et sociale au cœur des programmes de politiques. Le ministre de la Communication s’est par ailleurs réjoui de l’élargissement du signal numérique dans tout le pays. Il annonce à cet effet que de six régions couvertes entre 2014 et 2019, le Sénégal est passé à la couverture des quatorze régions de mars à septembre 2020.
Bac à Saint-Louis
Les résultats du 1er tour du Baccalauréat ont été publiés sur l’ensemble du territoire. Pour la région de Saint-Louis, sur les 11.228 candidats, seuls 2.191 sont admis au baccalauréat général. Cette performance enregistrée au premier tour représente un taux de réussite de 20%. Les garçons se sont bien comportés. En effet, parmi ces admis, ils sont 1.142 garçons contre 1.049 filles. Dans la région, 7 candidats ont obtenu la mention Très bien, dont 03 du Lycée Technique privé Amadou Sow Ndiaye, un du Lycée Ameth Fall, un de Didier Marie, un du Prytanée Militaire et un du lycée de Pété. Aussi, 60 candidats ont obtenu la mention Bien dont 17 du Lycée Technique privé Amadou Sow Ndiaye et 344 la mention Assezbien avec 31 pour le Lycée Technique privé Amadou Sow Ndiaye. Par contre 3 312 candidats doivent subir les épreuves du deuxième tour de l’examen. S’agissant de l’examen du Baccalauréat technique, 103 candidats ont été déclarés admis sur les 248 présentés cette année par la région de Saint-Louis, soit un taux de réussite de 42%.
Le Dg de l’Agetip dans le viseur de tireurs embusqués
Qui en veut au Directeur général de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public contre le sous-emploi (Agetip)? C’est la question qui taraude les esprits. El hadj Malick Gaye est victime depuis quelques mois d’attaques sur fond de dénonciations calomnieuses sur sa gestion. Son fauteuil aiguiserait il des appétits ou lui cherche-ton des poux pour lui faire barrage dans ce contexte de remaniement ambiant ? En tout cas, des lobbyistes lui cherchent des «poux» sur les projets et programmes exécutés par l’Agence. Mais pour ses partisans, l’Agetip ne s’est jamais aussi bien portée que sous le magistère d’El hadji Malick Gaye. Pur produit de la boîte, M. Gaye, ancien chef de projet de l’Agetip, peut se targuer d’avoir boosté les performances de cet outil au service du développement, à travers ses principales missions que sont la maîtrise d’ouvrage déléguée et l’assistance à la maîtrise d’ouvrage. Ce qui lui a valu d’ailleurs la confiance de ses pairs africains qui l’ont porté l’an dernier à la tête de Africatip, la structure qui réunit les différentes agences de l’Afrique, lors de sa 35e assemblée générale.
Visite de responsables du PDS à Thiaroye Sur Mer
Un fait insolite a attiré l’attention des radars de «L’As» hier, lors de la visite des responsables du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) dans les zones inondées. A l’étape de Thiaroye Sur Mer, le maire libéral de la localité, Ndiaga Niang, n’a pas voulu poursuivre sa tournée dans les quartiers inondés. Il s’est limité au cimetière musulman et au marché. Un fait cocasse qui en dit long sur les rapports apparemment heurtés entre l’édile de Thiaroye Sur Mer et ses administrés. Y a-t-il eu rupture de confiance ? Les prochaines élections locales nous édifieront.
Bara Gaye évite certains quartiers de sa commune
Restons avec la visite des responsables du Pds dans la banlieue pour dire qu’à l’étape de Yeumbeul Sud, un autre fait bizarre a été noté. Le maire libéral de la Commune, Bara Gaye, par ailleurs membre du secrétariat national du Pds, n’a pas voulu descendre sur le terrain avec la délégation de sa formation politique pour rencontrer les populations sinistrées et relogées à l’école Abdou Ndiaye située au quartier Mactar Khaly Fall et dans les autres quartiers. Apparemment, Bara Gaye redoute que les sinistrés déversent leur colère sur lui. Sans doute évitet-il d’être de nouveau conspué comme lors de l’évacuation de personnes devant être mises en quarantaine dans ce quartier. Auparavant, la délégation s’est entretenue avec Bara Gaye avant de descendre sur le terrain avec certains de ses émissaires.
Djidah Thiaroye Kaw
Ne quittons pas la visite des responsables du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) sans signaler qu’à l’étape de Djidah Thiaroye Kaw, un seul site a été visité par la délégation. Une curiosité non !
Agression mortelle d’un jeune à Mbour
Le jeune Omar Sow a été lâchement tué hier à Mbour. La vingtaine, le jeune conducteur de profession a été violemment attaqué par 3 agresseurs qui lui ont asséné de violents coups de couteau, à l’aube, au quartier Oncad. D’après la Rfm, il a été blessé grièvement. Omar Sow finira par succomber à ses blessures. Ses bourreaux ont pris la fuite en emportant son téléphone portable ainsi que son permis de conduire. La dépouille est déposée à la morgue du centre de santé de Mbour à la suite d’une réquisition de la police qui a ouvert une enquête sur instruction du procureur de Mbour.
Bara Ndiaye offre un poste de santé et solde ses comptes
Depuis quelque temps, le maire de Méouane Bara Ndiaye fait l’objet d’attaques virulentes venant de ses adversaires au niveau de la commune. Il a profité de l’inauguration du poste de Santé de Keur Khar Diop d’un coût de 60 millions pour solder ses comptes avec ses détracteurs. Il a refusé de descendre bas pour se livrer à une querelle de clochers avec ses détracteurs. A l’en croire, ces derniers qui l’accusent de détournement d’une partie des fonds de lutte contre la COVID-19 dans la commune ne maîtrisent rien de ce qu’ils disent.Il souligne que dès la survenue de la pandémie, il a renoncé au carburant de la mairie ainsi qu’à une bonne partie de l’enveloppe destinée aux secours. Ce montant a servi à l’achat de 50 tonnes de riz. A la fin du mois d’août, dit-il, le Conseil municipal a eu une autorisation spéciale portant sur une enveloppe de 53,55 millions de Fcfa, provenant de la Grande Côte Opération (GCO). Les 9,250 millions de Fcfa ont été utilisés pour l’achat de semences distribuées à crédit à 200 producteurs. Les 44,1 millions de Fcfa qui restent ont servi à l’achat de 150 tonnes de riz qui ont été distribuées au vu et au su de tout le monde. Cette page tournée, il annonce l’inauguration d’un autre poste de Santé à Ndombil Ndiaye, avant le centre secondaire d’état civil de Mékhé village. Faisant le bilan de ses réalisations, l’édile de Méouane dira que la commune est passée de 3 à 6 postes de santé.
MULTIPLE PHOTOS
NON À L’ALIENATION D’UN PATRIMOINE DE L’ÉDUCATION
Qui a intérêt à la vente du CNRE ? La vente du patrimoine public sans l’autorisation de l’Assemblée Nationale est-elle légale ? PLAIDOYER DES OSC ACTIFS DANS LE DOMAINE DE ÉDUCATIF
SenePlus publie ci-desosus, le plaidoyer d'une dizaine d'organsiations de la société civile actives dans le domaine éducatif, à propos de la vente du centre national de ressources éducationnelles (CNRE).
"Nous, organisations de la société civile actives en éducation que sont : la Coordination Nationale des Opérateurs en Alphabétisation du Sénégal (CNOAS), la Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l’Éducation Publique (COSYDEP), le Conseil des Organisations Non Gouvernementales d’Appui au Développement (CONGAD), la Coalition Nationale pour l’Éducation pour Tous (CNEPT), la PAALAE, l’ONG ANAFA, l’Union pour la Solidarité et l’Entraide (USE), ALPHADEV, l’ONG DEFI et le CNEAP, sommes très offusquées par la cession des locaux du Centre National de Ressources Éducationnelles (CNRE).
Les locaux du CNRE qui constituent le lot N°13 177/GR ex 18 951/GD, sis à Mermoz Pyrotechnie, ont été vendus par la Société nationale de Recouvrement (SNR) à la SARL « Abou Abass » par acte notarié dressé les 15 et 23 avril 2019 par maître Hadjarat Aminata Guèye Fall, notaire à Dakar.
Rappel historique du processus de création du centre national de ressources éducationnelles (CNRE)
Le CNRE a été mis en place dans le cadre de la politique nationale pour l’éradication de l’analphabétisme et la promotion des langues nationales. Le ministère en charge de l’alphabétisation de l’époque a été partie prenante à toutes les étapes de la mise en place du CNRE. Il a soutenu la création du CNRE du début à la fin, lors des rencontres de consultation, de réflexion et de restitution. Il a entériné, encouragé et réitéré son engagement à la création d’une association de droit privé, autonome, pérenne et paritaire.
Dans le plan de gestion PAPA I (juillet 1997) présenté au Comité conjoint ACDI-MDCEBLN, le CNRE est une composante du Projet d’Appui à la Politique d’Alphabétisation (PAPA).
Trois études décisives ont été financées par le PAPA et présentées aux réunions du comité conjoint. Les différentes parties prenantes ont reçu l’information et les documents remis aux concernés.
Le CNRE est présenté comme étant une agence d’exécution technique et financière du PDEF.
Il est envisagé, dans ce document, de transformer le CNRE en agence de financement de l’alphabétisation à l’instar d’autres pays comme le Burkina Faso, le Mali ou la Cote d’ivoire.
Le projet de statut du CNRE dégage les principes suivants : autonomie, partenariat, flexibilité, décentralisation, gestion privée, compatibilité avec les procédures des partenaires au développement.
Un cadre organisationnel a été proposé.
Le protocole d’entente du 7 Août 2002, PAPA II (2002-2006)
Ce protocole signé et approuvé par les parties Sénégalaise et canadienne reprend les conclusions des études citées.
Ce protocole décrit le projet, notamment la structuration paritaire.
L’intitulé de la composante 2 est : « Appui aux structures de partenariat national ».
Le PAPA II a bénéficié d’un financement de 19 145 000 $ et d’une contribution sénégalaise de 957 250 000 de FCFA, soit environ 10 % de l’enveloppe du projet.
La contribution du gouvernement du Sénégal devait prendre la forme de ressources humaines et matérielles, notamment la mise à disposition de locaux et l’affectation du personnel nécessaire audit projet, en plus des aspects administratifs habituels et de sa participation aux différents comités décisionnels du projet, dont les comités conjoints.
Le processus de validation à partir de 2004 :
Choix du consortium regroupant « Oxfam Québec » et « Groupe Conseil CAC International ».
Le Ministère de l’alphabétisation, à travers son Directeur de cabinet et le Directeur du PAPA, ont participé à la sélection de l’agence canadienne d’accompagnement (ACA) en 2003.
La tenue d’une mission de démarrage en janvier 2004, d’une autre de diagnostic et de planification sanctionnée par une rencontre publique de débriefing et de restitution en présence de différents acteurs notamment les représentants de l’ambassade du Canada, du Ministère de l’alphabétisation et des langues nationales, du personnel du CNRE.
La rencontre du 7 avril 2004 ayant permis aux participants de valider le contenu des présentations qui peuvent se résumer ainsi :
Statut du CNRE : Association reconnue d’utilité publique régie par le droit privé
Membership : Principe de représentation paritaire (égalitaire)
Membres fondateurs : 3 catégories à savoir l’État, la société civile et les associations des élus mais aussi le secteur privé.
La lettre d’invitation du ministre portant création du CNRE N° 000542/MDCALNF/DC du 3 novembre 2005 indique que le CNRE agira à titre d’agence d’exécution technique et financière des programmes dotés d’un statut d’association à but non lucratif, de droit privé, reconnue d’utilité publique, pérenne et autonome.
De plus, le mode d’organisation et de fonctionnement du CNRE valorisera le partenariat tant souhaité entre l’État, la Société civile et le Secteur privé.
Dans le document explicatif, il est fait mention du statut d’association à but non lucratif, de droit privé avec les organes de gouvernance que sont l’Assemblée générale composée de trois catégories d’acteurs et d’un Conseil d’administration de membres élus en assemblée générale constitutive à base paritaire.
Dans le cadre du Comité conjoint de décembre 2004, présidé par le Ministre de l’alphabétisation, un plan d’exécution global a été adopté par la partie sénégalaise et canadienne. L’appui au développement organisationnel du CNRE y figure, avec entre autres activités :
consolidation du CNRE comme structure intermédiaire entre l’État et les opérateurs en
Alphabétisation dans le cadre de la stratégie du « faire faire » ;
fonctionnement du CNRE à titre d’agence d’exécution financière et technique de programmes d’éducation non formelle.
Plan de travail consolidé en 2005
Le plan de travail a été adopté en décembre 2004 par les parties sénégalaise et canadienne au cours d’une séance de travail présidée par le Ministre en charge de l’alphabétisation.
Il est retenu la mise en place du CNRE avec ses organes de gouvernance installés sur la base d’une représentation paritaire.
A la session de travail avec le ministre en charge de l’alphabétisation du 31 août 2005, celui-ci a offert ses services pour accélérer la procédure de la reconnaissance légale et l’obtention du statut d’utilité publique
Importance du centre national des ressources éducationnelles (CNRE) dans
le sous-secteur de l’éducation non formelle (ENF)
Le CNRE, une rupture de consensus
L’État du Sénégal, à travers son ministère de l’alphabétisation, a pris la décision de remettre en cause les consensus construits et les engagements qu’il avait pris auprès du partenaire financier (la coopération canadienne), des organisations de la société civile et du secteur privé. Cet engagement était de mettre le CNRE sous la forme d’une association de droit privé, qui agit à titre d’agence d’exécution technique et financière, sur une base paritaire (État, OSCs et Secteur privé).
Le choix d’en faire une structure du ministère a freiné l’élan des acteurs mais aussi les attentes de booster durablement le financement du sous-secteur non formel.
Toutefois, les organisations de la Société civile ont continué à mener un plaidoyer pour le retour aux consensus mais cette nouvelle situation imposée par l’État n’a pas émoussé l’ardeur des OSC pour faire avancer la cause de l’Éducation non formelle.
De l’importance du CNRE
Le CNRE est le fruit de la coopération sénégalo-canadienne ; il constitue le second pied du sous-secteur de l’Éducation de Base des Jeunes et des Adultes analphabètes (EBJA) dont les missions principales fixées par l’État sont :
de mobiliser les ressources financières, matérielles et humaines pour la mise en œuvre des programmes et activités du secteur de l’Éducation, notamment de l’EBJA ;
d’appuyer les actions de formation et de renforcement de capacités des personnels de l’Éducation, notamment du sous-secteur de l’EBJA ;
de promouvoir le partenariat avec la Société civile, les collectivités territoriales, le Secteur privé et les partenaires au développement ;
de réaliser des actions de recherche et de capitalisation pour l’Éducation, notamment du sous-secteur de l’EBJA ;
de centraliser, de préserver, d’exploiter, de valoriser et de diffuser toutes productions et ressources éducatives ;
de servir de cadre pour l’organisation matérielle des activités et rencontres du secteur de l’Éducation ainsi que des secteurs relevant d’autres ministères.
L’extrême insuffisance des ressources financières dans le sous-secteur de l’alphabétisation a fortement valorisé l’apport du CNRE même s’il n’est pas substantiel dans le financement du secteur. En effet, les ressources financières dans le cadre de sa fonction de service ont permis de pallier certains manquements.
En vendant les locaux du CNRE, qui est le seul extrant de tous les projets et programmes d’Alphabétisation, on prive ainsi le sous-secteur de l’Alphabétisation, de l’Éducation Non Formelle (AENF) de son appui essentiel. Ce centre a d’ailleurs servi tout le secteur de l’éducation qui manque cruellement de locaux.
Le CNRE est un outil très important dans le dispositif en tant que structure d’appui et d’accompagnement des politiques publiques en matière d’éradication de l’analphabétisme et de promotion des Langues Nationales dans une dynamique de renforcement de la déconcentration et de la décentralisation.
Le CNRE est aussi un espace de ressources pour la promotion et la valorisation des langues nationales, un cadre partenarial de mobilisation de différentes familles d’acteurs. Il revient aussi au CNRE de mobiliser des ressources financières pour contribuer à l’alphabétisation des 54,6 % de sénégalaises et sénégalais qui ne savent lire, ni écrire dans aucune langue
Les organisations de la société civile, se demandent d’ailleurs comment l’État a pu vendre son propre bien à un tiers alors que ce dispositif constitue un pilier stratégique en vue de l’éradication de l’analphabétisme.
Processus de cession du CNRE
Les locaux de l’actuel CNRE appartenaient à un monsieur qui avait un contentieux avec la Banque Nationale de Développement du Sénégal (BNDS). Ces locaux ont d’abord abrité l’Ambassade du Zimbabwe, ensuite ont servi de résidence au Président Hissène Habré avant d’être cédé au Projet d’Appui au Plan d’Action (PAPA) comme un des éléments de la contrepartie sénégalaise. Il devint ainsi son extrant en 2006 avec la fin de ce projet.
Depuis 2015, la Société nationale de Recouvrement (SNR) a cherché à récupérer les locaux du CNRE mais les multiples tentatives n’ont pas abouti. Il est fort probable que les autorités en charge du secteur de l’Éducation aient été informées du problème et le cas échéant ont dû prendre des mesures afin d’annihiler les initiatives de la SNR.
Plusieurs lettres relatives au processus de vente ont été écrites par la SNR et les structures du Ministère de l’éducation concernées ont bien reçues les informations.
En 2018, l’avis de vente du patrimoine du CNRE par la SNR a été publié par le journal ‘‘le Soleil’’.
En avril 2018, l’État, à travers la (SNR), par acte notarié, a cédé le patrimoine du CNRE qui constitue le lot N°13 177/GR ex 18 951/GD, sis à Mermoz Pyrotechnie, à la SARL Abou Abass,
Cet acte notarié est dressé les 15 et 23 avril 2019 par maître Hadjarat Aminata Guèye Fall, notaire à Dakar à la société Aboul Abass / SARL pour un montant de 382 millions francs Cfa pour une superficie de 868 m².
En août 2019, l’acte notarié est dressé et l’ordonnance de référé du 19 août 2019 du tribunal de grande instance hors classe de Dakar signifiait au CNRE son expulsion des locaux qu’il occupe depuis sa création.
Cet acte est publié au journal officiel le 07 août 2019.
La tentative de l’expulsion du CNRE de ses locaux a été mise à exécution le jeudi 26 décembre 2019 et une mesure suspensive due à l’intervention du ministre de l’Éducation nationale a permis au personnel du CNRE de continuer à occuper les locaux.
En 2020 le processus d’expulsion est réactivé et d’après plusieurs sources, la date limite du 23 juillet est fixée pour libérer les locaux.
Il est à souligner que l’avis des organes de gestion du CNRE n’a pas été requis sur la décision de vente et il en est de même de celui du Ministère de l’Éducation nationale, à notre connaissance.
IV. Préoccupations et questionnements
Les locaux de l’actuel CNRE faisaient partie de la contrepartie sénégalaise dans le cadre du financement du Projet PAPA. Des travaux y ont été effectués à deux reprises d’abord pour une adaptation des locaux aux besoins du projet PAPA, aux missions du CNRE et ensuite une réfection pour mieux positionner le CNRE comme une structure de service. Il reste clair que des travaux ne peuvent se faire que si une autorisation est octroyée au propriétaire qui est l’État.
À notre connaissance, il n’a jamais été soumis à l’Assemblée Nationale un projet d’autorisation de la vente de ce domaine public de l’État. Nous n’avons pas, non plus, connaissance d’une délibération ayant trait à cet objet.
Par ailleurs, si la SNR considère les locaux du CNRE (terrain et construction) comme étant en situation contentieuse, on peut bien supposer que l’État a fourni en contrepartie dans le cadre du projet PAPA, un espace privé. Nous n’osons pas penser à cette hypothèse du fait que l’État du Sénégal, à travers le Ministère en charge de l’alphabétisation, est en partenariat avec la coopération canadienne et ne peut engager un bien qui ne lui appartient pas.
Même si nous ne sommes pas des spécialistes de l'immobilier, nous nous interrogeons sur le montant relativement bas de la cession du CNRE à savoir trois cent quatre-vingt-deux millions (382 000 000 de francs CFA), lequel espace est constitué du terrain d’une superficie de huit cent soixante-huit mètre carré (868 m²) à Mermoz Pyrotechnie et des locaux dont l’élargissement et la réfection ont coûté une somme très importante. Les locaux se présentent sous forme d’un immeuble R+2 constitué de treize (13) salles à usage de bureau, quatre salles de réunion/séminaire : une pouvant accueillir une vingtaine de personnes, deux autres de cinquante places et une grande salle de conférence modulable d’une capacité de 150 à 200 places. Il existe aussi une grande salle informatique pouvant accueillir vingt personnes, une salle audiovisuelle, une salle de documentation, un restaurant de près de 200 places, une cuisine et une case abritant le dispositif de reprographie.
L’avis de vente du CNRE a été publié dans le journal et à notre connaissance, il n’y a pas eu de mesures prises pour interroger cet acte.
Qui a intérêt à la vente du CNRE ? Il est évident que ce n’est pas le CNRE en tant que structure, encore moins les parties prenantes du CNRE à savoir, la Société civile et le Secteur privé intéressés par le développement des ressources humaines par l’alphabétisation des populations. Nous pensons aussi que le ministère de l’éducation Nationale et la Direction de l’Alphabétisation et des Langues Nationales ont plus intérêt aujourd’hui à l’existence du CNRE avec l’exigence de mobiliser des ressources et d’explorer, d’exploiter les TIC pour l’apprentissage et l’éducation des jeunes et des adultes.
Pourquoi les autorités compétentes informées à temps opportun n’ont pas pris les mesures adéquates pour protéger le CNRE ?
Pourquoi la SNR a continué la procédure de vente du CNRE sans jamais être stoppée par les autorités compétentes ?
La vente du patrimoine public sans l’autorisation de l’Assemblée Nationale est-elle légale ?
Après la cession du CNRE, les tentatives d’expulsion et la réaction des Organisations de la société civile, il est légitime de se demander pourquoi l’option d’entériner la vente est privilégiée au détriment du choix de laisser au CNRE ses locaux propres.
Pourquoi ce refus de reconsidérer cette vente d’autant plus que nous nous interrogeons sur la légalité de cet acte ? Nous n’avons pas connaissance de l’autorisation de l’Assemblée nationale quant à un éventuel déclassement de ce domaine public en domaine privé.
Où en sommes-nous dans a lutte contre l’aliénation du CNRE et quelles sont les perspectives ?
Des Organisations de la société civile actives dans l’éducation ont réagi vigoureusement contre la vente du CNRE. Les actions suivantes ont été menées :
Une lettre adressée au président la République depuis janvier 2020 dont nous attendons encore la réponse.
Un point de presse tenu avec une large couverture
Une lettre d’information à l’attention de l’Ambassade du Canada
Une recherche d’informations complémentaires sur le CNRE et le dossier de vente
L’élaboration d’un texte de plaidoyer et d’une pétition
Il est envisagé d’élargir le front de lutte et de partager largement les informations avec les associations de parents d’élèves, les organisations syndicales, d’autres OSCs et acteurs.
L’argumentaire consistant à dire qu’il n’est pas possible de revenir sur la vente du CNRE ne peut prospérer car la volonté politique a toujours permis, chaque fois que de besoin, de résoudre ces genres de question.
Le président de la République peut prendre les mesures nécessaires pour stopper ce processus. Toute autre option hypothéquerait la réalisation des missions du CNRE et la politique d’Éducation de base des jeunes et des adultes.
La volonté affirmée des autorités de déplacer le personnel dans un autre site laisse entière la question du Centre National de Ressources Éducationnelles comme dispositif stratégique de l’EBJA. Cette perspective n’est aucunement une issue pour l’EBJA.
Par ailleurs, il reste évident que l’orientation consensuelle qui a été à la base de sa création et qui a été passée en revue dans la première partie du texte devra être revisitée afin que le CNRE entame sa mue pour devenir un pilier essentiel du financement de l’alphabétisation.
Des mesures immédiates devraient être prises pour sauvegarder l’espace actuel du CNRE comme espace public. Le caractère légal de cette vente doit être interrogé. Une issue heureuse pourrait être trouvée pour permettre au CNRE de rester dans ses locaux actuels et réaffirmer la volonté politique de soutenir l’alphabétisation.
Nous espérons que les autorités en charge de la question exploiteront ce présent document et répondront aux interrogations et interpellations.
Nous appelons les autorités du secteur de l’Éducation, notamment le ministère de l’Éducation nationale, à défendre le patrimoine de l’Éducation.
Nous appelons les syndicats de l’Éducation à se mobiliser autour de la sauvegarde du CNRE, à renforcer le plaidoyer et la lutte et à faire jonction avec les différents acteurs de l’Éducation.
Nous appelons les OSCs, les ONGs actives en Éducation mais aussi les organisations communautaires de base à s’impliquer pour la préservation du CNRE.
Nous espérons vivement que le président de la République, qui a inscrit le Capital humain comme catalyseur du PSE, et le ministère de l’Éducation vont se positionner comme des défenseurs de l’Éducation des Jeunes et des adultes en préservant le CNRE"
PAR Philippe Nelson Ndiaye
GESTION D’UN DÉLUGE
A quoi bon de pomper les eaux stagnantes, de créer des canalisations en direction de la mer, alors qu’on pouvait créer des bassins de rétention pour développer notre agriculture
Après la Covid-19, les scandales fonciers, le Sénégal se voit encore frappé par une nouvelle catastrophe : les inondations. Pourtant, le phénomène n’est pas nouveau. En 2012 déjà, le gouvernement actuel promettait de mettre en place un programme de gestion définitive des inondations. Aujourd’hui, 8 ans après les images des inondations, de tout le pays littéralement sous les eaux, sont apocalyptiques. L’économie du pays déjà affaiblie par la pandémie, est en train de subir un deuxième coup fatal.
Devant le constat d’échec, les populations sinistrées se demandent : qu’est-il advenu des 750 milliards de F CFA alloués à ce programme, depuis 8 ans ?
En tout 342 mm d’eau de pluies ont suffit à créer un déluge à Dakar et dans sa banlieue, d’autres villes du pays ont aussi souffert des inondations. Pour comparaison, le Sud enregistre près de 4 fois plus de précipitations et cela ne crée pas autant de désastres que dans centre-ouest du pays.
Alors où se situe le problème ?
Faut-il pointer du doigt les changements climatiques ? Car maintenant c’est les inondations, nous ne savons pas ce que les changements climatiques nous réservent demain.
Nous aimons pourtant nous perdre en conjectures, politiques, quand l’essentiel est ailleurs. Un ailleurs qui nous est familier, régler le problème de l’assainissement et de l’environnement aurait pu assouplir le quotidien de plusieurs citoyens, mais hélas nous ne refusons pas le colmatage auquel se livrent nos gouvernants chaque année, recourant à des solutions à court terme.
Gouverner c’est prévoir, un État pompier laisse toujours de la fumée derrière lui. Si je peux me permettre de caricaturer la situation du pays, je dirais qu’on nous a jeté un gilet de sauvetage avec quelques victuailles pendant que nous dérivons au milieu de l’océan alors qu’il aurait fallu juste nous repêcher ou d’éviter le chavirement.
Le constat au Sénégal est que les scandales qui se succèdent sont finalement liés, du moins pour la plupart. Régler les problèmes du foncier et du littoral, gérer rigoureusement les constructions et l’occupation anarchique des voies publiques, dégager les voies d’eau et créer des espaces verts dans les grandes villes suffiraient à alléger beaucoup de difficultés.
Toutefois, cette eau aurait pu même être une bénédiction pour le pays, à quoi bon de pomper les eaux stagnantes, de créer des canalisations en direction de la mer, alors qu’on pouvait créer des bassins de rétention pour développer notre agriculture, et même régler le problème de l’accès à l’eau potable pour les ménages. Mais pour ça, il faut un État pragmatique et qui a de la vision.
Aujourd’hui encore plus que jamais, l’État doit prendre toutes ses responsabilités en faisant un audit effectif des programmes passés liés à l’assainissement et à la gestion des inondations et en mettant en place un programme scrupuleux, crédible et réalisable de la gestion des catastrophes naturelles.
Par Abda Wone
COMMENT POLIR ET VENDRE L’IMAGE D’UN CHEF DE L’ÉTAT
Les conseillers des chefs d’État ont tendance à les surexposer sur l’espace public. Ce qui n’est pas toujours la meilleure manière de vendre quelqu’un en démocratie, parce que dans un tel système tout le monde peut avoir droit à la parole
Les conseillers des chefs d’État ont tendance à les surexposer sur l’espace public. Ce qui n’est pas toujours la meilleure manière de vendre quelqu’un en démocratie, parce que dans un tel système tout le monde peut avoir droit à la parole. Laisser une impression de monopole de cette même parole au profit d’une seule personne entraîne forcément une impression d’injustice. La tendance chez les destinataires potentiels du message serait d’aller « voir ailleurs ».
C’est loin d’être l’effet recherché pour le client. Il est vrai que, avec les nouveaux médias, certaines personnalités se mettent régulièrement au-devant de la scène ainsi qu’un certain Donald Trump y a habitué le monde. Une telle spontanéité dans la réaction face aux évènements, y compris aux faits les plus banals exposent plus facilement à des dérapages ou à des ratés préjudiciables à la communication. Novembre prochain nous dira ce qu’il en est pour l’actuel locataire de la maison blanche.
Gérer l’image et défendre le bilan d’un Président de la République ne sont pas toujours exercices faciles. Car, en plus de la maîtrise de la Communication et de ses outils, il faut une parfaite maîtrise du fonctionnement de l’État. Connaître le pays, son histoire, sa géographie, ses hommes et leur mentalité. Réunir toutes ces connaissances en une seule personne est difficile, voire impossible. Il est important dés lors, d’avoir un pool ou un département dédié.
Une fois l’équipe pluridisciplinaire formée, son rôle ne sera pas forcément de porter la parole et d’occuper le devant de la scène. Il importera, pour ladite équipe, de s’assurer que le message est arrivé à bon port et qu’il a produit l’effet attendu. Objectif impossible à atteindre si les canaux empruntés ne sont pas adéquats et appropriés ; si les langues et le langage utilisés ne sont pas ceux du récepteur et du destinataire. Sur ce plan, il y a une nette amélioration chez les décideurs politiques africains qui se sont mis à la tâche pour parler les langues du terroir.
Si le rôle des responsables de la Communication n’est pas de communiquer directement avec les récepteurs du message, le peuple en l’occurrence, ils doivent, en fonction des sujets, des langues et des circonstances, être à même de proposer un meilleur casting. Il est tout aussi important de savoir quelle mise vestimentaire sied à l’évènement.
Ce serait aussi dommage de réduire la Communication d’un Président de la République à sa seule visibilité. Mettre l’accent sur ses réalisations, sa bonne foi et son envie de réussir sont autant d'approches qui permettent de marquer l’opinion. Les populations doivent sentir et être convaincues par les promesses aptes à leur faire espérer des avancements dans la recherche de leur mieux-être.
Tout compte fait, réussir dans la gestion de l'image d'un Président de la République ne peut se limiter à mettre ses photos à chaque coin de la rue, projeter ses images dans les journaux télévisés de tous les jours. La saturation entraîne rejet, soit exactement le contraire de l'effet recherché.
Réussir la gestion de la Communication institutionnelle, c'est mettre en relief les réalisations des différents ministères, agences et autres structures étatiques du pays. Le ton utilisé au moment de communiquer sur ces réalisations doit s'inscrire dans l'humilité et l'honnêteté: l'humilité permet de rallier le grand nombre du fait de sa séduction, quand l’honnêteté permet de pouvoir regarder les gens en face, tout simplement parce qu’on n’a pas menti au grand public.
FAIDHERBE, SAAY-SAAY BI NUY SARGAL (Bóris Jóob ci tekkig Aali Jàllo)
Bi Siidiya Ndàtte Yàlla génnee àddina ak léegi, am na xarnook xaaj. Waaye, mi ngi mel ni mësta gane àddina. Dara gënta ñaaw, nag, cosaan lees neenal. Nde, ku xeeb sa cosaan, ñu xeebal la ko
Bi Siidiya Ndàtte Yàlla génnee àddina ak léegi, am na xarnook xaaj. Waaye, mi ngi mel ni mësta gane àddina. Dara gënta ñaaw, nag, cosaan lees neenal. Nde, ku xeeb sa cosaan, ñu xeebal la ko.
Buubakar Bóris Jóob
Ci tekkig Paap Aali Jàllo
“Xare bi gën a xereñe ci xare yi, mooy bi ngay noote say noon te doo xeex”. (Sun Tzu)
Bés bu Yàlla sàkk, ay junni-junniy nit dinañ romb ci kanamu Teyaatar nasiyonal Dañel Soraanoo. Ku ci xam Dañel Soraanoo moomu, na nu wax mooy kanati. Ndaxte, doxandéem bile, bokkul ci jàmbaar yi fi def i jaloore te ñuy woy seen i baax ak seen i baaxi maam. As lëf lees dégg ci moom, mooy ne, ab aktëeru farañse la woon. Jeex na ! Nga daldi may laaj, yow miy jàng bind yii, ne ma : « waaw, moom sax, lu mu defal réew mi ba nu war ko tudde ab teyaatar ? » Ma tontu, ne la : « Dara ! Tus ! ». Nee ñu, baayam, gerefiye la woon ci tirbinaalu Ndakaaru ci ndoorteelu xarnu bin génn. Xam naa yaa ngi naan lii yomb na de ! Waaw, yomb na torob kay te metti ci xol. Rax-ci-dolli, ak li mu xereñe woon ak a bare woon i kaseti teyaatar yépp, amu ci benn bu mu mës a jagleel Afrig walla Senegaal. Waaye, loolu du doon mbetteel ñeel nit koo xam ne, mësta fóon ngelawu Senegaal.
Nu génn Ndakaaru, daldi teeri Ndar géej, fekk fa beneen doxandéem bees di sargale sunub ñaarelu iniwérsite bu gën a mag : Gastoŋ Berse. Daanaka, beneen Dañel Soraanoo rekk lees fi amaat. Waaye, kii moom, ku ko xamul laaj ko Seŋoor. Dina la ne kii mooy « baayu prospective » (am xalaatin ci wàllu xeltu), taggal la ko ba nga yéemu. Waaw, Seŋoor de, foo ko fekkaan, mu ngay tagg ngóor si. Lu ni mel jaaxal nu lool, nag. Naam, Gastoŋ Berse Ndar la juddoo, dib sët ci senn soxna su tuddoon Faatu Jaañ. Wànte, ba muy gone gu ndaw la génn réew mi. Sunu juumulee, tegaatu fi tànkam ba keroog muy dee. Mu ngoog.
Dëgg la, li nit ñiy fàttaliku walla lees xam ñeel démb lañuy tudde mboor walla cosaan, boroom xam-xam yi soloo ko walla muy luñ nuy nettali. Waaye, dara gënta ñaaw, nag, coosaan lees neenal. Nde, ku xeeb sa cosaan, ñu xeebal la ko. Aw askan, mëneesu koo ga ba muy weg ak a màggal nit ñoo xam ne, bokkul ak ñoom dara te, amaluñ ko benn njariñ ñeel jubluwaayam.
Seŋoor, nag, looloo nekkoon naalam : fexe ba waa Senegaal bëgg ay doxandéem yu tekkiwul dara ci ñoom, di leen dundal ci seen i xol, seen i wax ak di leen sargalee seen i taax ak i palaas. Bala maa dee rekk, muy taafantoo kàddoom yu neex ci nopp yooyu te di lakk xol, ay « métissage culturel » fii, « civilisation de l’universel » fële. Waaw, bu doon loolu la, lu ko tee tudde Teyaatar bi Alexandre Pouchkine walla Alexandre Dumas ?
Nun, nag, kenn demul nu des. Li ma ci gën a jaaxal, mooy tekk-tekkaaral bi maasi Seŋoor yi àndaloon. Ndege, ca jamonoom, amu ci kenn ku ci amoon xelu walla fitu sëgg ci noppu Seŋoor, ne ko : « Sëñ bi, ku rafet xol nga. Waaye, maye lu baax ci kër lay jëkke. Ñu mel ni Séex Aliyun Ndaw, Aimé Césaire, Duuta Seck walla Duura Maane ñoo gën a yey ci ñu tudde leen sunuy Teyaatar. » Ndaxte, ñooñu, kenn gënul leen a doon i werekaan. Amaana, fullaalun woon tur yooyii nees rëdd ci kanami taax yi. Boo demee, mbir mi daf noo soofoon, nu ñàkkal ko faayda. Mën na am tamit ne danoo amoon, dëgg-dëgg, kersay biral sunug démb, démb gu doy waar googu te ruslu. Nii la ko Fadel Ja junje woon cib yaxalam bim génne woon ci yéenekaayu Sud Quotidien.
Ñu may ma, ma joxeeti beneen misaal buy màndargaal gàcce googu nees am ci sunug démb ba tax nees di ko tanqamlu, di ko jéem a fàtte. Dafa mel ni, sax, dëddu boobu nu dëddu sunug démb, lu yàgg la. Ndege, ci njeexitalu oktoobar 1986, Abdu Juuf, njiitu réew ma woon, ak jawriñu mbatiit jamono jooju, Maxili Gasama, tabaxlu woon nañu xabru sunu jàmbaar ja, Lat-Joor, ca Déxële ga mu daanoo woon. Waaye, lu jiitu jëf ju rafet jooju, dañu sàggane woon lool Déxële ak teenam bu siiw ba, dëddu woon leen. Keroog bi ma ciy door a teg samay bët, dama waaru woon sax.
Ndeysaan, ci njeexitalu atum 2017, am nab yaxal bu génnoon ci yéenekaayu Le Quotidien, ñu bind ci ne, 30i at ci ginnaaw, Déxële ak li mu làmboo cim mboor ak i bérébi cosaan, dafa gën a toskare. Céy ! Ak ni askanuw Senegaal xëree ci aada ak cosaan, fonk lool seenug démb, di ko woy fu nekk, di ko bind ak di ko ndamoo saa su nekk. Moo, nag, lu leen tax a sàggane nii bérébi cosaan yiy seedeek a taxawe démb googu ? Lu waral gent gees leen gent ? Man, daal, dama foog ne dañu raxas seen bopp yi, walla mu am lu leen dal.
Dafa di, li ëpp ci nun, danuy faral di fàtte ne, jépp jàmbaar jees fiy nettaliy baaxam ak i jalooreem yit, fenn rekk la wax jiy mujj saa su nekk : dee na te kenn xamul fuñ ko denc. Li ko dale Lat-Joor ci boppam ba ci Alburi Njaay, jaare ko ci Séex Umar Fuutiyu Taal, Siidiya Ndate Yàlla Jóob ak ñeneen, ñii kenn xamul sax fu seen i néew nekk ; ñi ci des, ñoom, bitim-réew lees leen suul, sore lool seen i dëkk. Tombuktu. Doosa, ca Niseer. Tundi Bànjagara. Àllab Ndeng-Ndeng ba ca Gaboŋ. Nga xool béréb yii ñu leen mujje gis ni ñu soree. Ndax dañ fay jaare réer nu ba fàww ? Yàlla bu ko Yàlla def !
Sunu càggante tax na be, 1960 ba tey, amagun fib nittabaxon (estati) bu mag biy màndargaal sunub jonn, keroog bi nu moomee sunu bopp. Mënoon nanoo am sax benn bu nuy jagleel Seŋoor, ak lees ko mënti tuumaal. Xam naa, yaa ngi naan ci sam xel, yow miy jàng sama yaxal bi, « Monument de la renaissance », nag ? Bu ko defee, ma xool la ndànk, yëngal sama bopp ne la, xanaa kay du ponkal yu jagadi yooyu nga may wax. Ñooñu nga xam ne, duñ sax sëgg xool nu, sunuy bët mën a daje. Du ñooñu kay téen di xool asamaan si ñoo ma tax di wax. Nee ñu, jant bi lañuy jéer. Waaye, ñoom la rekk. Ñoo koy yëg. Dañu xamul ne, nun, amalun nu benn solo. Du lenn lu ñuy tekki ci sunuy bët te amunu benn yëg-yëg ñeel leen. Ñu nekkoon ay ñay walla ay « cachalots » ñoo bokk yem ci nun.
Bu loolu weesoo, ma jàll ci yuq wax ji. Coowal Louis-Léon César Faidherbe mi lëmbe réew mi a ma tax a yatt samab xalima ngir wax ci sama xalaat. Seneraal bu ñaaw te bon boobu, Senegaal sañ koo bëgg, di ko sargal. Muy def ak mustaasam bu sëkk boobu ak i lonetam yi may bañ a tudd. May wax mu aj sikkimam boobu ak colam gu yànj. Waxuma sax nittabaxon (estati) ak palaas yees ko jagleel ca Ndar te mu jur coow lu réy fan yii, waaye tuddeesati na nootkat ba am ngér, ab otel, ay mbedd… Bi ci mujj te gën a ràññeeku mooy pom (jàlluwaay) biñ ko tudde ca Ndar. Mu mel ni loolu doyul. Ndaxte, biir Ndakaaru ci boppam, amoon na fab nittabaxon (estati) bu fa ne woon jonn ba ci atum 1983, ci kanamu màkkaanu njiitu réew mi, méngook tey Këru-Soldaar ga fa nekk.
(Dees na ko àggali…)
LES MINISTRES, LES TEXTES ET LA PAROLE DE MACKY SALL
Avec l’épisode de la déclaration de patrimoine, le politologue Atab Badji ne cache pas son inquiétude. "La menace présidentielle pèse plus lourd que l’observation spontanée des lois de la République ?"
Les ministres respectent-ils plus la parole du président que la loi ? En tout cas, les derniers épisode tendent à faire croire que oui.
En 2012, la gestion libérale était tellement émaillée par la déprédation des deniers publics, que les sénégalais leur ont dépossédé du pouvoir. Ils l'ont confié aux actuels dirigeants du pays. Sous leur magistère, le pays a adopté la loi n° 2012-22 du 27 décembre 2012 portant code de transparence dans la gestion des finances publiques et la loi sur la déclaration de patrimoine.
Et le décret d’application de ce texte dispose clairement que les assujettis à la déclaration de patrimoine, «sont tenus de déposer leur déclaration dans un délai de 3 mois suivant leur nomination.» Mais, l’écrasante majorité des membres actuels du gouvernement ont conservé les privilèges et avantages de leur fonction, sans jamais se conformer à la loi.
En effet, ils ont perpétré 17 mois de viol des textes que les alertes répétitifs de l’Ofnac n’auront pas réussi à stopper. «L’expérience a montré que, face à des responsables souvent réticents, voire récalcitrants, il faut plus que des principes et des intentions. Il faut surtout des textes clairs, précis qui ne laissent aucune chance à la faculté interprétative des uns et des autres», avait même déclaré la présidente de l’Ofnac. La voix de la magistrate ne suffira. Seule celle du chef de l’Etat parviendra à limiter la casse.
Un mois, 34 des 35 membres du gouvernement ont effectué leur déclaration de patrimoine. Alors, les ministres donnent-t-ils plus d’importance à la parole du chef de l’Etat qu’à la loi elle-même ? «C’est cela qui est grave parce que quand le président donnait son ultimatum, il savait que l’essentiel de ses ministres étaient hors la loi. Donc ils n’ont pas respecté la loi Et dans un État de droit, ce n’est pas la parole du président qu’il faut craindre, mais plutôt le non-respect de la loi.» précise Elimane Kane, président de Legs Africa, acteur de la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance.
"Voilà une autre réalité de notre République qu’il faut craindre et qui pose problème. Il justifie cette situation que nous avons décriée depuis longtemps à savoir le principe de présidentialisme. Tout tourne autour du président. Et finalement la loi c’est le président. Et malheureusement un état de droit ne fonctionne pas comme ça", précise-t-il.
Avec l’épisode de la déclaration de patrimoine, le politologue Dr Atab Badji ne cache pas son inquiétude. «Cela pose un problème. Est-ce que la menace présidentielle pèse plus lourd que l’observation spontanée des lois de la République ? Sous cet angle, c’est la désolation», déclare-t-il. Pour lui, «rester 17 mois à enfreindre les lois de la République et à être autour de l’autorité suprême chaque semaine, pose un autre problème».
PETITION CITOYENNE CONTRE LA VENTE DU CENTRE NATIONAL DES RESSOURCES EDUCATIONNELLES
C'est un acte inadmissible, incohérentedu fait d’un contexte particulier marqué par : un taux d’analphabétisme de 54,6%, l’extrême faiblesse des ressources financières humaines et matérielles
SenePlus publie ci-dessous, la pétition engagée par un groupe d'organisations de la société civile active dans le secteur éducatif, contre la vente Centre National des Ressources Educationnelles (CNRE).
"Le terrain qui abrite le Centre National des Ressources Educationnelles (CNRE) constitue le lot numéro 13 177/GR ex 18 951/GD, sis à Mermoz Pyrotechnie. C’est un immeuble R+2, édifié sur une superficie de huit cent soixante-huit (868 m²), vendu à trois cent quatre-vingt-deux millions (382000000) de francs par la Société nationale de Recouvrement (SNR) à la SARL Abou Abass par acte notarié dressé les 15 et 23 avril 2019 par maître Hadjarat Aminata Guèye Fall, notaire à Dakar.
Les Organisations de la Société Civile actives en Education que sont : la CNOAS, la COSYDEP, le CONGAD, le PALAAE, la CNEPT, ALPHADEV, l’ONG DEFI, ANAFA, USE et le CNEAP, condamnent avec force la vente du seul actif du sous-secteur de l’Education de Base des Jeunes et Adultes (EBJA). En effet, elles estiment que la vente du CNRE est inadmissible, incompréhensible, incohérentedu fait d’un contexte particulier marqué par : un taux d’analphabétisme de 54,6%, l’extrême faiblesse des ressources financières (-1% du budget de l’éducation), humaines et matérielles.
C’est pourquoi, les organisations initiatrices sollicitent votre signature de cette pétition citoyenne contre la vente du CNRE, pilier stratégique en vue de l’éradication de l’analphabétisme, patrimoine public vendu sans aucune procédure transparente.
L’obtention de cinq mille (5000) signatures permettra un dépôt officiel de ladite pétition au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) qui pourra se saisir de la question afin que le processus de la cession du CNRE soit bloqué."
Contact pour tout commentaire : M. Charles Owens NDIAYE 77 731 23 17
AU BERCEAU DE LA ROYAUTÉ DU SINE
Mbissel, localité située dans l’arrondissement de Fimela, département de Fatick, a été la première capitale du Sine. C'est un village mythique et mystique habité par les Sérères durant leur périple au 11ème siècle
Oumar Kandé et Aliou Ngamby Ndiaye |
Publication 10/09/2020
Mbissel est considéré comme le premier village tracé (fissel) du Sine. Cette localité, située dans l’arrondissement de Fimela, département de Fatick, a été aussi la première capitale du Sine. Il est un village mythique et mystique où est née la royauté du Sine entre les 11èmeet 12èmesiècles.
A partir du pont qui surplombe le Mama Nguedj (lagunede Joal), on emprunte la route qui mène à Mbissel. «Mama Nguedj» est ce bras de mer chanté par le poète-président, Léopold Sédar Senghor, dans ses poèmes. En dépassant cette lagune, on traverse un paysage rural pittoresque. En cette période d’hivernage, on contemple, à partir du véhicule, la beauté de la verdure, les champs de mil, d’arachide, un paysage dominé par des rôniers, à perte de vue.
Les villages de Ndiarogne, Diyabougou, Fadjal défilent sous nos yeux avant Mbissel. Après la localité de Fadjal, une plaque piquée non loin de la route reliant Joal à Fimela indique la direction de «Mbissel, un village historique». Ce dernier se situe à quelques centaines de mètres de la route goudronnée. A Mbissel, les constructions en dur côtoient les cases en paille. Malgré l’ouverture au modernisme, Mbissel est restée profondément fidèle à son histoire ancestrale. De petites ruelles séparent les maisons. À la place publique du village, de jeunes filles jouent au handball sur le sable fin. L’arbre à palabre, un baobab géant aux contreforts s’étalant sur une dizaine de mètres, trône, majestueux. C’est sous cet arbre où se réunissent les hommes du village pour les causeries, les grandes rencontres traditionnelles, précise François Sène, conservateur du mausolée de Meissa Waly Dione Mané. Ce baobab sacré est le témoin d’un pan entier de l’histoire multiséculaire du Sine.
Fondé avant l’arrivée de Meissa Waly
En évoquant Mbissel, on pense au roi venu du Gaabou Mansa Waly Mané appelé par les populations du Sine par Meissa Waly Dione Mané. Le nom du village est intimement lié à l’histoire de ce souverain. Cependant, selon le chef du village, Maliam Sagne, Mbissel a été fondé bien avant l’épopée de Meissa Waly Mané. Le souverain, ayant quitté le Gaabou, actuelle Guinée-Bissau, a trouvé sur place un village déjà habité par les Sérères, une ethnie bien implantée dans le Sine-Saloum. La soixantaine, Maliam Sagne indique que Mbissel est le premier village sérère installé dans le Sine vers le 11ème siècle. Rien que son appellation Mbissel, qui, selon lui, vient du verbe Fiss (tracer en sérère), renvoie au premier tracé dans le Sine. Ce qui lui fait dire que le premier peuplement du Sine s’est fait à partir de Mbissel. Cette version du patriarche est confirmée par le conservateur du mausolée de Meissa Waly Mané. D’après François Sène, le premier Sérère qui a tracé le village de Mbissel est venu du Gaabou, en Guinée-Bissau, comme Mansa Waly Dione Mané. D’après sa version, auparavant, dans son long voyage, depuis l’Egypte, il était accompagné de son cousin peulh. Arrivés au Fouta, le Peulh a décidé d’y rester. En revanche, le Sérère a continué son périple jusqu’à trouver un endroit plus convenable. Il a marché jusqu’au lieu qui abrite aujourd’hui le village historique de Mbissel, raconte François Sène.
Le nom montre que ce village est le premier habité par les Sérères durant leur périple, renchérit le Grand Djaraf du Sine, Ndoupe Ngom, descendant du Lamane Diamé Ngom Fadial. «C’est le premier village sérère du Sine qui a été fondé au temps des guerres tribales. Un village très difficile d’accès pour les étrangers parce qu’il y avait un pouvoir mystique très fort. Les Sérères venaient de partout pour se réfugier à Mbissel parce qu’ils y avaient la paix. En temps de guerre, si tu rentrais à Mbissel, tu pouvais avoir l’esprit tranquille», narre le vieux François Sène, la croix autour du cou.
Toutefois, le chercheur Mamadou Faye, spécialiste de l’histoire du Sine, apporte une nuance. Pour le responsable de l’alphabétisation à l’inspection d’académie de Fatick, ce qui est sûr, c’est que Mbissel fait partie des plus anciens villages du Sine. «Je ne peux pas dire que Mbissel est le village le plus ancien du Sine, car il y a plusieurs villages anciens comme Sagne Folo fondé par des mandingues ou Ndiacaneme», précise M. Faye. Mbissel est communément appelé «sax maak» (le grand village). Ce n’est pas «sax maak» du fait de sa superficie ou de l’importance de sa population, mais parce que c’est le premier village sérère, ajoute Maliam Sagne. Aucune date précise sur la création du village n’a été donnée. Ce qui est sûr, indique François Sène, c’est que ce village a été fondé entre le 11ème et le 12ème siècle par l’aristocratie des Guelwars. Ceux-ci ont régné dans le Sine pendant plusieurs siècles.
«Sax maak»
Par ailleurs, les habitants restent fiers du passé glorieux de ce petit village situé dans la commune de Fimela. Pour François Sène, tout est parti de Mbissel. Du peuplement sérère à la mise en place d’un grand royaume qui contrôlait toute la contrée du Sine. Mbissel a été le point de départ. Pendant plusieurs années, le «Maad a Sinig» (roi du Sine) était intronisé dans cette localité. Même après le transfert de la capitale de Mbissel vers d’autres localités du Sine, le nouveau roi passait au village sacré après son intronisation pour une autre préparation mystique, souligne M. Sène. Il venait avec un bœuf qu’il égorgeait devant le mausolée du père fondateur du royaume du Sine, Mansa Waly Dione Mané. Le sang qui jaillissait de la bête était utilisé pour faire des offrandes afin de fortifier mystiquement le nouveau souverain, de lui donner la force, le courage et les pouvoirs qu’avait le premier roi du Sine, explique M. Sène. Ce cérémonial justifie, à son avis, la place du village historique de Mbissel dans l’histoire du monde sérère.
Parti d’une seule maison appelée «Mbinetokk », Mbissel s’est agrandi au fil des années. Aujourd’hui, informe le chef du village, Maliam Sagne, il compte plus de 80 maisons pour 787 habitants. «95 % de la population est constitué de catholiques», précise-t-il. Du fait de son passé, Mbissel est un site d’attraction touristique. Le mausolée du premier roi du Sine, Meissa Waly Mané, accueille régulièrement des touristes venus de partout à travers le Sénégal et le monde. Des Sérères quittent tous les coins du Sine et du Saloum pour venir se recueillir et faire des libations devant la tombe de Meissa Waly Dione Mané. Mbissel garde jalousement sa tradition. Tous les lundis et jeudis, le conservateur François Sène fait des sacrifices devant le mausolée de Mansa pour entrer en contact avec les esprits. Pour lui, le génie tutélaire du village se trouve dans ces lieux. Le village s’ouvre aussi au reste du pays. Avec la construction de l’axe Joal-Sambadia, il est désenclavé et désormais facile d’accès.
Mbissel, un village mystiquement fermé aux brigands
Selon une croyance très répandue, toute autorité qui met les pieds dans le village de Mbissel perd automatiquement son poste. Le chef du village, Maliam Sagne, et le conservateur du mausolée de Meissa Waly Dione Mané ont tenu à apporter des précisions contre ce qu’ils qualifient de «fausses interprétations» de l’histoire de ce village. Ils ne souhaitent plus que l’image de ce village soit écornée. Habités pendant très longtemps par des Guelwars, dont le premier roi Meissa Waly Dione Mané, le village était mystiquement fermé à tout envahisseur. Il était une terre hostile aux brigands, protégée contre les chasseurs d’esclaves, les invasions peuls. Même pendant la colonisation, les brigands n’osaient entrer à Mbissel sous peine de représailles mystiques. «Mystiquement, le village était inaccessible aux pilleurs et autres envahisseurs. C’était une réalité, c’est pourquoi personne n’osait enrôler un fils de Mbissel dans l’armée parce que nos aïeuls avaient protégé tout le monde contre l’enrôlement militaire forcé lors de la colonisation», raconte le chef du village.
A l’époque des royautés, aucun roi, à califourchon sur son cheval, n’osait mettre les pieds à Mbissel. Les membres de la cour royale, qui faisaient des rondes dans les villages pour réclamer des bœufs, des moutons, des chèvres au nom du roi, n’osaient pas venir à Mbissel. Le village était mystiquement fermé. Il était un lieu sûr où les habitants ne pouvaient subir aucune attaque extérieure.
Ouverture au reste du monde
Cette époque est aujourd’hui révolue. Nous ne sommes plus à l’ère de la royauté ou de la colonisation. Depuis l’indépendance, une nouvelle page est ouverte à Mbissel. «Quand les temps ont vraiment changé, les vieux nous ont expliqué pourquoi Mbissel s’était barricadé. C’était simplement pour être à l’abri des brigands, des esclavagistes. Aujourd’hui, le sous-préfet, les gendarmes et les autorités ont le droit de venir à Mbissel s’ils ont de bonnes intentions pour le village. Celui qui risque gros est celui qui veut semer le trouble dans le village. Mbissel est donc depuis très longtemps ouvert à tout le monde, même aux personnes qui ont une responsabilité publique», réitère Maliam Sagne. Pour lui, cette «fermeture a entrainé un léger retard dans le développement de la localité parce que les autorités évitaient d’amener à Mbissel des projets à cause de cette croyance tenace».
Pour François Sène, il y a beaucoup de désinformations sur Mbissel. «Cela nous fait mal. Dire que toute autorité qui entre ici perd sa place, ce n’est pas vrai. Bon nombre d’autorités, surtout politiques, croient toujours à cela et évitent d’entrer à Mbissel», dénonce le conservateur du mausolée de Meissa Waly Dione Mané. Le village est victime de son passé glorieux de terre d’hommes insoumis. Malgré son ancienneté, le rôle et la place qu’il occupe dans l’histoire de la royauté du Sine, Mbissel est resté pendant plusieurs décennies après l’indépendance sans électricité. Aucune réalisation majeure n’a été faite pour lui redonner son lustre d’antan. Finalement, dit François Sène, c’est sous le magistère du Président de la République, Macky Sall, que le village historique de Mbissel a eu de l’électricité. Ses fils regagnent de plus en plus les rangs de l’armée sénégalaise. Cependant, les secrets de «sax maak» restent jalousement gardés par les habitants. «Les secrets sont toujours là, mais nos parents ne veulent plus nous laisser les divulguer, car, de nos jours, les hommes ne peuvent plus garder un secret. Ils vont tout révéler sur la place publique », dit, avec un brin d’humour, Maliam Sagne.
KHALIFA SALL, L'IMPROBABLE RETOUR SUR SCÈNE
Alors qu’il avait décidé d’adopter la stratégie du silence avec des audiences et des visites privées, l'ancien maire de Dakar a décidé ce week-end d’offrir un cachet médiatique à sa sortie à Grand Yoff
Alors qu’il avait décidé d’adopter la stratégie du silence avec des audiences et des visites privées, Khalifa Sall a décidé ce week-end d’offrir un cachet médiatique à sa sortie à Grand Yoff. Débuts d’un retour improbable sur scène.
Pour les amateurs d’images sensationnelles, cette sortie de Khalifa Sall pataugeant dans la boue pour être aux chevets des victimes d’inondation à Grand Yoff, ne peut revêtir qu’un cachet affectif. Pour les observateurs de la scène politique, il est permis d’aller plus loin dans l’analyse. Gracié en septembre 2019 par le président Macky Sall, l’ancien maire de Dakar avait choisi la stratégie du mutisme. Outre quelques visites privées et une apparition au palais de la République lors de la consultation nationale sur la stratégie de riposte du Covid-19, l’homme politique, condamné à 5 années de prison pour escroquerie portant sur des fonds publics dans la gestion de la Ville de Dakar, puis gracié par le chef de l’Etat Macky Sall, n’avait plus fait d’apparition médiatique. Ni ne s’était mêlé d’actualité politique. Même si Khalifa Sall n’a jamais été bavard, son silence a longtemps fait penser à un abandon politique. Sauf pour le journaliste-chroniqueur Pape Alé Niang qui, en mars dernier, agitait déjà l’idée d’une stratégie politique. Cette sortie, ce week-end, après un an d’absence médiatique, semble lui donner raison. Cette visite de l’édile n’a rien d’anodin. Ni dans le timing, ni dans le lieu, ni dans les circonstances. Grand-Yoff, son fief. L’incapacité pour le régime qui l’a mis en prison de prévenir les inondations. Au moment où le statut de chef de l’opposition est débattu. La machine politique Khalifa Sall est-elle relancée ? «Ce n’est pas ce petit déplacement en terrain conquis qui va amorcé le come-back de Khalifa Sall. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir et des zones d’ombres à éclaircir. Il faut qu’il sorte de son tour d’ivoire, qu’il soit beaucoup plus présent et prégnant», souffle un politologue dont la proximité avec l’ex-maire de Dakar ne souffre aucune ambiguïté.
Des ambitions restées intactes
Petit zoom arrière. Lors des jours qui ont suivi sa sortie de prison, Moussa Taye, conseiller politique du socialiste, avait décliné les points essentiels de la feuille de route en trois temps. Les visites de remerciements, les visites de compassion et la reprise effective des activités. «Nous étions dans cette voie lorsque la pandémie est survenue, nous obligeant à revoir notre démarche. Le confinement général a entrainé le confinement politique donc moins de visites, moins de rencontres sur le terrain», dit-il. Semi-confiné, Khalifa Sall reçoit en audience des amis, des camarades, des parents. Il utilise beaucoup le numérique et participe aussi à des rencontres virtuelles comme les webinaires. Il lit aussi. Ses journées sont ainsi partagées entre activités personnelles, activités politiques et autres. Il sort peu, si ce n’est pour aller voir des gens qui lui sont très proches. Jeudi dernier, il est parti à la rencontre de son chef de cabinet, Aminata Diallo. «Khalifa est venu chez moi à la Sicap pour rendre visite à mes enfants. Il est un père pour moi, un confident, un secrétaire général. Ce n’est pas pour rien qu’il a fait de moi son chef de cabinet. Je lui ai alors vivement conseillé de ne pas communiquer parce que le silence est d’or. Un leader ne doit pas être bavard», témoigne-t-elle. Avec Khalifa Sall en général, ce sont les actes qui parlent. Et celui de samedi est on ne peut plus éloquent. Ndèye Diouf, épouse de feu Pape Babacar Mbaye : «Il est allé à Grand-Yoff après les fortes pluies. Il a été aux côtés des sinistrés. On a beaucoup échangé. Et on est en train de voir les meilleures stratégies pour dérouler nos activités. Khalifa n’a pas lâché le fil. On se voit régulièrement parce que c’est le père de mes enfants (Il est le tuteur des enfants de feu Pape Babacar Mbaye, Ndlr). On discute de tout et de rien. Des enfants, de la politique, du Sénégal. Et à chaque fois, il me donne des orientations. Il est imprégné de tout ce qui se passe au Sénégal. Il attend le meilleur moment pour se prononcer sur toutes ces questions d’actualités. Il a d’ailleurs donné rendez-vous aux Sénégalais dans peu de temps». Chez le leader de Taxawu Senegaal, l’ambition politique serait restée intacte.
Emprisonné pendant presque trois ans, emmuré dans un silence depuis un an, il aurait choisi avec les inondations de dérouler son agenda. Dans une vidéo récente postée sur les réseaux sociaux et où il sensibilisait sur les mesures préventives contre le coronavirus, il avait minutieusement préparé le terrain sur la reprise de ses activités politiques. En descendant sur le champ de bataille à Grand Yoff pour dire sa solidarité aux victimes de la mauvaise politique d’assainissement du gouvernement, il semble officialiser son retour. Et surtout dire son ambition de servir son pays, comme le rappelle Moussa Taye. «Si on a pour ambition de servir son pays uniquement, cette ambition ne peut souffrir d’ambiguïté. Il reste donc dans cette dynamique comme rappelé lors de son discours d’octobre 2019», confie-t-il. Et pour Khalifa Sall, comme pour les autres leaders d’opposition, le débat sur le statut de chef de l’opposition reste incontournable.
Un regard tourné vers l’avenue Roume
Une des qualités d’un leader, est de savoir tourner la page quand il le faut. Dans ses grands boubous de couleur blanche, Khalifa Sall se donne l’image d’un homme propre et vertueux qui n’a rien à se reprocher malgré les accusations de détournement de deniers publics dont il a été accusé dans sa gestion à la mairie de Dakar. L’homme a tourné la page et a pardonné ceux qui l’avaient persécuté et mis en prison. Aminata Diallo : «Khalifa a été victime d’un procès politique. Il a subi une injustice et a été emprisonné à tort. Mais il a bon cœur. C’est pourquoi au début de la pandémie du Covid-19, en vrai patriote, il est allé répondre à l’appel du président de la République. Il ne s’est pas une seule fois mis en tête que c’est Macky Sall qui l’a mis injustement en prison. Si c’était moi, ce ne serait pas aussi facile parce que j’ai un tempérament bouillant. Khalifa a pardonné. C’est cette grandeur qui l’a motivé à rencontrer le chef de l’Etat. Il n’est intéressé que par le devenir du Sénégal. Et il aspire à diriger ce pays. En allant répondre au palais, Khalifa Sall a montré sa grandeur au président Sall». D’ailleurs, Khalifa Sall entretient des relations de courtoisie avec tous les leaders de la classe politique. Après son élargissement de prison, il est allé rendre visite à Me Abdoulaye Wade et à ses alliés politiques. Avec un agenda politique bien élaboré, Khalifa Sall est en train de tracer discrètement sa voie sur l’échiquier politique avec des hommes et des femmes déterminés avec ou sans l’appareil socialiste surtout qu’ils ont mal digéré «leur exclusion illégale». Socialiste dissident, Khalifa Sall pourrait avoir besoin de ce statut de chef d’opposition. Ou du moins, de la stature. Pour Moussa Taye, il s’agit, en effet, de donner plus de contenu à cette disposition constitutionnelle. Même si dans le camp khalifiste, on n’en fait pas une fixation. «Cela n’a aucune importance. Le pouvoir veut juste diviser l’opposition. Les urgences de l’heure, c’est les inondations qui mettent à nue les défaillances du régime de Macky Sall. C’est le report des élections qui ne sont jamais tenues à date échue. Le Sénégal connait un recul démocratique terrible depuis l’avènement de Macky Sall en 2012», s’offusque Aminata Diallo. D’ailleurs, les khalifistes s’aligneraient sur la position officielle du Front de résistance dont Taxawu Senegaal est membre.
«Il ne doit pas en principe briguer un 3e mandat à la mairie de Dakar»
Le statut de chef de l’opposition pourrait d’autant plus servir de rampe que Khalifa Sall n’aurait pas l’œil rivé sur la mairie de Dakar. Elu maire en 2009, il a rempilé pour un second mandat en 2014 avant d’être destitué. Ses avocats et ses affidés qui continuent de contester le fait qu’il soit déchu de ses droits civiques, sont d’accord sur une chose. Khalifa Sall ne vise plus l’hôtel de ville. Selon Moussa Taye, il est un adepte de la limitation des mandats. «Il ne doit pas en principe briguer un 3e mandat à la mairie. Son ambition doit être de diriger le Sénégal. Travailler à asseoir une solide plateforme politique et le moment venu, se tenir prêt», signale-t-il. De l’immeuble Kébé où il loge, l’ancien maire aurait le regard tourné vers l’avenue Roume. Aminata Diallo met déjà Macky Sall hors de la compétition pour la Présidentielle de 2024. «Un 3e mandat n’est pas possible au Sénégal. Il (président Sall) avait dit que la Constitution qu’il a proposée lors du référendum, est verrouillée. Il n’a qu’à partir en paix parce que nul ne peut faire 3 mandats au Sénégal. Et personne ne laissera cette forfaiture passer dans ce pays», avertit-elle. Quand bien même, quelques voix discordantes s’élèvent pour décrier le management de Khalifa Sall. Armand Diouf pense que les choses ne se passent pas seulement à Dakar. Et que si Khalifa Sall veut aller loin, il doit ménager sa monture. Le khalifiste thiesseois reproche à son mentor et à ses plus proches collaborateurs notamment Barthélémy Dias de snober les responsables de l’intérieur du Sénégal. «Ils sont devenus injoignables», dénonce-t-il. Un autre grief qui atteste de la complexité de la relance de la machine Khalifa, un moteur politique futuriste, qui a coulé une bielle par des cognements et un choc destructeur contre le Pouvoir de Macky Sall.
LE MASSACRE DE THIAROYE EN UNE DU WASHINGTON POST
Le journal américain lève le voile sur l’histoire de ces soldats tués en 1944 pour avoir réclamé leurs soldes. Des décennies d'injustice que Biram Senghor, un des derniers fils de tirailleurs sénégalais encore en vie, entend faire réparer
Plus de 70 ans après le massacre de Thiaroye, la douleur reste toujours aussi vive et l’injustice tenace, selon Biram Senghor dont le père M'Bap Senghor, fut un de ces soldats morts après avoir servi la France coloniale. Pour autant, la détermination de cet octogénaire, un des derniers descendants des tirailleurs sénégalais encore en vie, ne faiblit pas. Il a notamment raconté au Washington Post, sa quête de justice et de reconnaissance pour ces soldats qui, à l’en croire, n’ont même pas de sépulture digne malgré leur engagement aux côtés des troupes françaises durant la seconde guerre mondiale.
Biram Senghor plaide en effet depuis plusieurs années, pour que les corps des tirailleurs enterrés à Thiaroye soient exhumés afin de faire la lumière sur leur nombre, jusque-là minoré. « Il faut les enterrer individuellement, comme des êtres humains, pour leur rendre vraiment hommage », déclare-t-il au Washington Post, d’autant plus que les circonstances de la mort de ces soldats restent toujours floues.
Pour Biram Senghor, le moment est propice pour l’éclatement de la vérité sur cette histoire, à l’heure des déboulonnages des statues coloniales en Afrique et ailleurs.