YOUSSOUPHA GNING, UN DES PRÉCURSEURS DE LA SANTÉ PUBLIQUE EN AFRIQUE
Le 07 septembre 1990 disparaissait le Directeur du Département des Services de Santé au Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion (CESAG) à la suite d’un accident survenu lors d’une mission à Montréal au Canada

Le 07 septembre 1990 disparaissait Youssoupha Gning, Directeur du Département des Services de Santé au Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion (CESAG) à la suite d’un accident survenu lors d’une mission à Montréal au Canada. Ce vendredi fut terrible pour toute sa famille, ses amis et particulièrement ses collègues du CESAG car, son assistante de recherche Assitan KONE (qui venait de se marier) y perdit aussi la vie, tandis que deux secrétaires de son département s’en sortirent avec plusieurs séquelles.
Mais qui était Youssoupha Gning ? Voilà un jeune infirmier pour continuer ses études s’embarque au milieu des années 70 pour la France. Et à l’absence d’une bourse comme la plupart des étudiants de l’époque, il se mit à assurer des gardes de nuit dans certains hôpitaux et cliniques, tout en les conciliant avec ses études, ce qui ne l’empêchait pour autant de mener des activités militantes au niveau du mouvement des étudiants de l’époque AESF (Association des Etudiants Sénégalais en France). Après son passage à l’Ecole de Santé Publique de Rennes, et au terme de différents stages, il arriva à occuper un poste de Directeur adjoint à l’hôpital de Villejuif l’un des plus grands hôpitaux de France. De retour au Sénégal vers la fin des années 80, il est nommé Directeur de l’hôpital de Fann où il avait servi comme infirmier.
En 1988, le CESAG qui envisageait de développer pour l’Afrique et la sous-région un programme de formation continue en santé publique en collaboration avec le Département d’Administration de la Santé de l’Université de Montréal (DASUM) fit appel à lui pour faire partie de l’équipe de vacataires devant effectuer un stage d’immersion pédagogique au Canada. A l’issue de ce séjour, Youssoupha en homme entreprenant est arrivé à convaincre ses homologues canadiens à consolider non seulement le programme, mais à décrocher une ligne de financement complémentaire auprès de l’ACDI et de l’ACCT pour en faire un programme diplômant afin de répondre aux besoins des pays africains en matière de déficit d’administrateurs des hôpitaux.
Le Professeur Gilles Dussault à l’époque Directeur du Département d’Administration de la Santé de l’Université de Montréal (DASUM) qui a toujours cru à ce projet n’a ménagé aucun effort pour apporter son soutien. Ainsi, les étudiants des premières promotions du Diplôme Supérieur de Gestion de Santé (DSGS) qui étaient généralement des médecins, pharmaciens, dentistes, ingénieurs bio médicaux etc. ont pu bénéficier de bourse ou de prise en charge pour les non sénégalais grâce à ce financement. Toujours dans un souci de permettre à des professionnels ne pouvant pas se déplacer de bénéficier de formations complémentaires, un programme commun d’enseignement à distance avec la technologie de l’époque a été mis en place en collaboration de la Télé-Université du Québec. Il faut rappeler que ce programme commun de formation à distance était le premier au niveau du Département d’Administration de la Santé de l’Université de Montréal.
La coopération inter-universitaire qui s’en ai suivi a permis l’intervention de plusieurs enseignants des universités africaines, européennes, américaines, canadiennes et des experts de l’OMS dans les enseignements au CESAG.