PLUS DE 8000 EMPLOIS MENACES A LA CSS
L’Amicale des Cadres de la Compagnie Sucrière Sénégalaise en collaboration avec tous les travailleurs de cette boîte a fait part samedi dernier de la situation jugée «inédite» qui prévaut au sein de ladite entreprise.

Les travailleurs de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) prévoient de battre le macadam pacifiquement le samedi 21 novembre prochain pour la sauvegarde de leurs emplois menacés selon eux par l’importation du sucre. Ils ont fait face à la presse avant-hier samedi 14 novembre pour exprimer leur colère à l’endroit du Ministre du Commerce et attirer l’attention du Gouvernement sur la menace qui pèse sur eux. Plus de 8000 emplois y sont concernés si la situation de mévente perdure à cause de la fraude sur les “DIPA” (Déclarations d’Importation de Produits Alimentaires).
L’Amicale des Cadres de la Compagnie Sucrière Sénégalaise en collaboration avec tous les travailleurs de cette boîte a fait part samedi dernier de la situation jugée «inédite» qui prévaut au sein de ladite entreprise. Cette Compagnie fait face à de nombreuses difficultés d’écoulement de son sucre depuis le mois de juillet dernier. Aujourd’hui, ce sont plus de 8000 emplois qui y sont menacés du fait de cette mévente du sucre de la CSS. “Pour pouvoir fonctionner, depuis lors, la Compagnie Sucrière Sénégalaise a été obligée d’ailleurs d’emprunter de l’argent à des banques. Cela a permis à l’entreprise de payer les salaires du mois d’octobre passé. Mais, il reste d’autres charges notamment les fournisseurs, l’approvisionnement en pièces de rechange pour la maintenance des machines de production et le parc matériel, entre autres”, a soutenu Arfang Faïnké, Président de l’Amicale des Cadres de la CSS. Il a également rappelé que les plus hautes autorités de la CSS en l’occurrence le Président Directeur Général, Jean Claude Mimran, le Directeur Général, André Froissard et le Directeur des Ressources Humaines, Louis Lamotte, ont déjà attiré l’attention des pouvoirs publics sur la situation économique catastrophe de l’entreprise mais en vain. “Aujourd’hui, l’heure est grave ! Donc, il faut agir sans attendre. En effet, cette mévente s’explique par la présence sur le marché national du sucre importé de manière illégale et frauduleuse pendant la période intercampagne à savoir de juillet à octobre.
En fait, seuls 40.000 tonnes étaient estimées pour combler le gap et cette quantité de sucre devrait être équitablement répartie entre la CSS et les commerçants. Ce qui n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui”, a-t-il déploré. C’est ce qui a motivé cette conférence de presse tenue dans la cour du centre médical de ladite entreprise en présence de toutes ses forces vives. On peut citer les salariés, la coalition des centrales syndicales (section CSS) notamment l’UNSAS, la CNTS, la CNTS/FC, l’UDTS, la CDSL, le SLT, la FGTS/B, le Cadre Unitaire. Ils ont tous pris part à la rencontre en collaboration avec les populations de Richard-Toll, les agriculteurs, les éleveurs, et les mouvements associatifs de jeunes et de femmes. Munis tous de brassards rouges et pancartes en mains, les travailleurs ont voulu “apporter la riposte nécessaire et appropriée pour protéger et pérenniser les milliers emplois qui risquent d’être hypothéqués.” Aujourd’hui, ces travailleurs de la CSS déplorent le fait que plusieurs tonnages de sucre continuent d’être déversés sur le marché national, et ce, en dépit de l’annonce de l’arrêt des “DIPA”. D’où d’ailleurs la marche de protestation qu’ils comptent organiser le samedi 21 novembre prochain dans cette ville de Richard-Toll. Une marche à laquelle ils convient toutes les forces vives de la capitale du sucre. Ils menacent le Gouvernement tout en mettant en garde le Ministre du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises (PME) contre toute tentative de déstabiliser leur outil de travail.
AMINATA DIALLO, CHARGÉE DE COMMUNICATION DE L’AMICALE DES FEMMES TRAVAILLEUSES DE LA CSS : “Nous disons Non à ces privés véreux qui ne sont là que pour leurs intérêts personnels
“Nous, membres de l’Amicale des Femmes travailleuses de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS), conscientes de la place qu’occupe la CSS dans le secteur agroindustriel de notre pays, conscientes des milliers d’emplois qu’offre la CSS à des citoyens sénégalais et des ressortissants d’autres pays, conscientes du rôle que la CSS joue dans la stabilité de milliers de ménages au Sénégal, nous dénonçons avec la dernière énergie ce fléau de l’importation irrationnelle, clandestine et illégale du sucre par des privés facilités à cela par l’octroi des “DIPA” à des particuliers incapables de créer une entité pouvant garantir une dizaine d’emplois à la jeunesse sénégalaise. Au moment où le Sénégal et le monde entier traversent une crise sanitaire sans précédente, qui a fini d’impacter notre économie et au moment où des centaines de jeunes sénégalais désespérés, parce que ne trouvant pas d’emplois, traversent la mer, au péril de leurs vies, au moment où le Sénégal peine à garantir l’emploi à ses fils, c’est ce moment que la CSS a choisi pour procéder à des recrutements et régularisations d’emplois et des avancements catégoriques. Nous disons “Non à ces privés véreux qui ne sont là que pour leurs intérêts personnels.”