ALERTE ROUGE SUR LA POROSITE DES FRONTIERES- ET LA CONTAGION DE L’EXTREMISME VIOLENT
La mission du centre des hautes études de défense et de sécurité vient de boucler quelques jours de travail dans la région de Sédhiou.

La mission du centre des hautes études de défense et de sécurité vient de boucler quelques jours de travail dans la région de Sédhiou. A l’issue d’une activité dite inclusive de recueil des perceptions des populations à la base sur la stratégie nationale de sécurité, il ressort des préoccupations majeures au rang desquelles la porosité des frontières, la razzia sur le bétail, les litiges fonciers, le trafic de bois et la menace de propagation de l’extrémisme violent actif dans certains pays voisins. Un document de synthèse sera déposé sur le bureau du président de la République, a-t-on fait observer
Cette délégation est investie par le chef de l’Etat, Macky Sall pour procéder à une élaboration inclusive d’un document de stratégie nationale de sécurité multisectorielle. C’est ce qu’a fait savoir le colonel Edouard M’bemgue du centre des hautes études de défense et de sécurité qui dirige cette mission dans le bassin Sud. «Dans le souci d’une mise en cohérence des stratégies sectorielles, le président de la République a ordonné l’élaboration d’un document de stratégies de sécurité nationale pour pouvoir prendre en compte tous les problèmes sécuritaires du Sénégal et mettre en place un document qui est le référentiel.
C’est le document de stratification et de régulation des questions de sécurité au Sénégal», souligne-t-il. A l’en croire, la démarche consiste à se rendre à la base pour recueillir la perception des populations des questions de sécurité. «Il s’agit donc pour nous, en rapport avec les autorités de la région d’aller à la base pour recueillir les perceptions des populations sur les problèmes sécuritaires. Il est bon pour nous de préciser que la considération de la signification de la sécurité va au-delà de la sécurité physique. Il s’agit aussi de prendre en compte la sécurité alimentaire, environnementale, sanitaire et même culturelle», a-t-il ajouté.
LA VULNERABILITE SUR UN TERRAIN LESSIVE PAR UN CONFLIT ARME TRENTENAIRE !
Les problèmes de sécurité locale surtout en zone de frontière ainsi que la menace de l’extrémisme violent ont retenu l’attention de la délégation «dans une région africaine où il y’a quatre pôles de l’implantation de l’extrémisme violent au Nord vers la Libye, à l’Est en Somalie, au centre autour du lac Tchad mais aussi en Afrique de l’ouest». «Nous avons des réclamations sur fond d’Islam radicale qui est aux portes de nos frontières Est. Et cette partie Sud-Est de notre pays a connu un conflit qui date de plus de trente ans qui pourrait être une vulnérabilité préjudiciable». Au sujet des problèmes spécifiques rencontrés dans la région de Sédhiou, le lieutenant-colonel El Hadji Maodo Bâ membre de la délégation a indiqué que les populations ont fait mention de «la porosité des frontières, le vol et la razzia sur le bétail, les coupes illicites de bois, les litiges fonciers, l’absence d’investissement au point de solliciter les services de la Gambie et de la Guinée Bissau». «L’urgence est donc signalée et le document sera incessamment sur le bureau du chef de l’Etat», a indiqué le colonel Edouard M’bemgue du centre des hautes études de défense et de sécurité. «Absolument ! Le président de la République qui a donné des instructions ne manquera pas de faire en sorte que toutes ces préoccupations soient prises en compte», a-t-il souligné.
LE TRAFIC DE BOIS EN ZONE DE FRONTIERE, UNE POUDRIERE ?
Interrogé sur les coupes abusives de bois à l’origine des conflits ouverts en zone de frontière, le commandant Ismaïla Niang, chef du service régional des eaux et forêts de Sédhiou a fait observer que «c’est une problématique qui a été posée quasiment par tous les services présents à cette réunion de sécurité». «Et nous sommes d’avis que les moyens vont suivre. L’Etat a fait d’énormes efforts en nous doublant nos effectifs et nos moyens. Nous avons appris que le prix de vente du bois a même doublé dans un pays voisin et cela va accroitre sans doute l’enjeu sur ce trafic. Nous exhortons à la mise en place des forêts aménagées pour davantage responsabiliser les populations à la base à pour elles-mêmes continuer à veiller sur les forêts», dixit l’IREF de Sédhiou Ismaïla Niang.
Avant-hier samedi 14 novembre, les membres de la délégation du centre des hautes études de défense et de sécurité, le gouverneur Papa Demba Diallo, les préfets et les différents corps habillés de la région ont pris part à une réunion de synthèse de ce travail de recueil de perception en matière de sécurité. Assurance est faite quant à la mise à disposition du président de la République le document de référence en vue d’une prompte prise de décision sur les urgences sécuritaires signalées.